Un changement de gardien induit-il un changement de situation ?
Posté : 23 août 2024 17:54
Banlieue sud de Yoake, quartier résidentiel. Un endroit calme, bien sous tous rapports. C’est là que trois hommes retenaient prisonnière une adolescente peu commune. Ils l’avaient achetée au marché noir et l’exploitaient depuis des années. Ils l’avaient élevée, presque dressée, pour leur propre plaisir, mais aussi celui de leurs clients grâce auxquels ils arrondissaient grassement leurs fins de mois. Cet argent facile leur permettait, entre autres, d’obtenir des faveurs auprès de gens peu fréquentables.
Ils étaient très aisés, leur domination sur la fille et leurs clients les rendait terriblement sûrs d’eux. Entre ces deux états de fait, ils se croyaient au-dessus de la fange, tout permis. De petits maîtres du monde qui en voulaient toujours plus. Cette attitude détestable ne leur avait pas valu que des amis, mais tant que chacun y trouvait son compte, personne n’en prenait plus ombrage qu’il ne le fallait. Jusqu’au jour où ils se montrèrent trop gourmands, où de nouveaux clients chassèrent d’anciens car il n’y avait pas de place pour tous et la loi du plus offrant régnait.
Dans ces milieux clandestins, il y avait toujours quelqu’un pour vendre la mèche, quelqu’un de frustré ou revanchard. Aussi un client évincé vendit-il la mèche. C’était un client de la première heure, un ami du trio qui ne les reconnaissait plus à présent. Il avait été chassé comme un malpropre, ses passe-droits révoqués unilatéralement au profit de nouveaux amis plus riches. Il avait trouvé refuge dans les bras d’une des filles de Valeria, l’une de celles qui font ce que les autres ne veulent pas. La fidélité de cette fille-là était inconditionnelle : Valeria l’avait créée, l’éduquait et la formait pour à terme en faire une de ses secondes. La femme expérimentait sa nouvelle condition de succube et elle ne se trompa pas sur la valeur de cette information. Avec habileté, elle fit de cet homme son jouet, le rendit tellement accro qu’il s’endetta au-delà de toute possibilité de recouvrement. Lorsqu’il fut complètement à sa merci, elle le fit tourner sur le bout de son doigt et le lessiva pour de bon afin d’avoir quelque chose de tangible, puis elle rapporta l’information à sa Maîtresse.
Curieuse, Valeria fit mener une enquête afin de vérifier la véracité des dires de ce péquenot qui lui devait de l’argent. Et à sa grande surprise, il n’avait pas menti. Toutes les informations s’étaient recoupées. Sans parler de toutes les autres informations que ses enquêteurs, humains et démoniaques, avaient découvertes.
Le trio avait monté un business très intéressant autour d’une seule fille. Et ce qui ressortait de ses capacités était clairement au-dessus de la moyenne. Ses conditions de détention et d’exploitation étaient également nettement moins bonnes que celles de la moyenne.
Valeria avait donc décidé de s’approprier cette esclave et fait capturer ces trois hommes.
Après une torture en bonne et due forme pour obtenir toutes les informations complémentaires désirées, notamment sur son habitat, mais aussi et surtout sur son passé, ses goûts, sa personnalité… elle avait étudié les renseignements obtenus et s’en était imprégnée. Elle voulait faire bonne impression sur la fille – Kanaé – quand elle la rencontrerait. Elle ne voulait pas être le même genre de Maîtresse que ces trois proxénètes.
Elle envisageait d’offrir à cette esclave une vie meilleure, toujours dans le domaine du sexe, bien sûr, mais elle la traiterait comme ses autres employées. Elle serait protégée, éduquée, payée. Elle pourrait vivre. Peut-être même gravir quelques échelons dans la société, allez savoir.
Elle avait fait emprisonner les trois hommes, les avait offerts comme jouets à ses équipes. La seule consigne était de ne pas trop les amocher et, bien sûr, de les garder en vie. L’imagination des Démons allait faire des merveilles avec eux. L’abruti d’informateur revint à sa rabatteuse, Nikima. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Et sa récompense l’amena à la tête de l’établissement où elle se produisait peu avant.
Il était désormais temps de faire connaissance avec Kanaé.
Valeria se conforma à tout ce qu’elle avait appris, revêtit une apparence masculine. Bien plus avenante que celle des trois tortionnaires. Il fallait plaire. Il fallait séduire, charmer, embobiner. Kanaé devait l’apprécier. Elle devait devenir un mentor, une figure paternelle réconfortante.
Elle se fit conduire dans la banlieue, là où vivait la fille. La maison était banale, comme toutes les maisons dans ce quartier. Par contre, le sous-sol avait été remarquablement aménagé et sécurisé. La chambre de Kanaé était un véritable coffre-fort. Grâce aux indications du trio, ses hommes l’ouvrirent et elle put pénétrer à l’intérieur, porteuse d’un bouquet de fleurs dans un vase et d’un paquet de cookies. Elle envisageait d’amadouer la fille pour lier connaissance avant toute chose.
Mais quand elle entra dans la pièce, une atmosphère inattendue la saisit. Son regard se posa sur la fille et ses intentions changèrent radicalement. Elle parvenait à se contenir – ça aurait été dramatique qu’une Démone de son statut en soit incapable ! – mais l’aura de Kanaé était irrésistible. Seul son propre pouvoir la protégeait – et encore.
Elle lui sourit en lui tendant ses cadeaux.
« Bonjour Kanaé. Je suis Sato. Ton oncle, ton cousin et ton frère sont partis pour une raison très importante. Une solution au virus aurait peut-être été trouvée. Ils m’ont demandé de veiller sur toi. Je sais, ce n’est pas idéal. Moi aussi, j’aurais préféré qu’ils nous présentent avant de partir, mais c’était urgent. »
Elle sourit, engageante, laissant s’écouler d’elle une aura de confiance et de sympathie.
« On va se débrouiller tout seuls, qu’est-ce que tu en dis ? »
Cependant, son corps commençait à réagir malgré elle. Qu’est-ce qui se passait ici ? Face à qui se trouvait-elle ? Aucune humaine ne pouvait dégager une telle aura ! La dernière fois qu’elle avait ressenti ça, c’était avec les favorites d’Asmodée, dont elle faisait partie !
Ils étaient très aisés, leur domination sur la fille et leurs clients les rendait terriblement sûrs d’eux. Entre ces deux états de fait, ils se croyaient au-dessus de la fange, tout permis. De petits maîtres du monde qui en voulaient toujours plus. Cette attitude détestable ne leur avait pas valu que des amis, mais tant que chacun y trouvait son compte, personne n’en prenait plus ombrage qu’il ne le fallait. Jusqu’au jour où ils se montrèrent trop gourmands, où de nouveaux clients chassèrent d’anciens car il n’y avait pas de place pour tous et la loi du plus offrant régnait.
Dans ces milieux clandestins, il y avait toujours quelqu’un pour vendre la mèche, quelqu’un de frustré ou revanchard. Aussi un client évincé vendit-il la mèche. C’était un client de la première heure, un ami du trio qui ne les reconnaissait plus à présent. Il avait été chassé comme un malpropre, ses passe-droits révoqués unilatéralement au profit de nouveaux amis plus riches. Il avait trouvé refuge dans les bras d’une des filles de Valeria, l’une de celles qui font ce que les autres ne veulent pas. La fidélité de cette fille-là était inconditionnelle : Valeria l’avait créée, l’éduquait et la formait pour à terme en faire une de ses secondes. La femme expérimentait sa nouvelle condition de succube et elle ne se trompa pas sur la valeur de cette information. Avec habileté, elle fit de cet homme son jouet, le rendit tellement accro qu’il s’endetta au-delà de toute possibilité de recouvrement. Lorsqu’il fut complètement à sa merci, elle le fit tourner sur le bout de son doigt et le lessiva pour de bon afin d’avoir quelque chose de tangible, puis elle rapporta l’information à sa Maîtresse.
Curieuse, Valeria fit mener une enquête afin de vérifier la véracité des dires de ce péquenot qui lui devait de l’argent. Et à sa grande surprise, il n’avait pas menti. Toutes les informations s’étaient recoupées. Sans parler de toutes les autres informations que ses enquêteurs, humains et démoniaques, avaient découvertes.
Le trio avait monté un business très intéressant autour d’une seule fille. Et ce qui ressortait de ses capacités était clairement au-dessus de la moyenne. Ses conditions de détention et d’exploitation étaient également nettement moins bonnes que celles de la moyenne.
Valeria avait donc décidé de s’approprier cette esclave et fait capturer ces trois hommes.
Après une torture en bonne et due forme pour obtenir toutes les informations complémentaires désirées, notamment sur son habitat, mais aussi et surtout sur son passé, ses goûts, sa personnalité… elle avait étudié les renseignements obtenus et s’en était imprégnée. Elle voulait faire bonne impression sur la fille – Kanaé – quand elle la rencontrerait. Elle ne voulait pas être le même genre de Maîtresse que ces trois proxénètes.
Elle envisageait d’offrir à cette esclave une vie meilleure, toujours dans le domaine du sexe, bien sûr, mais elle la traiterait comme ses autres employées. Elle serait protégée, éduquée, payée. Elle pourrait vivre. Peut-être même gravir quelques échelons dans la société, allez savoir.
Elle avait fait emprisonner les trois hommes, les avait offerts comme jouets à ses équipes. La seule consigne était de ne pas trop les amocher et, bien sûr, de les garder en vie. L’imagination des Démons allait faire des merveilles avec eux. L’abruti d’informateur revint à sa rabatteuse, Nikima. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Et sa récompense l’amena à la tête de l’établissement où elle se produisait peu avant.
Il était désormais temps de faire connaissance avec Kanaé.
Valeria se conforma à tout ce qu’elle avait appris, revêtit une apparence masculine. Bien plus avenante que celle des trois tortionnaires. Il fallait plaire. Il fallait séduire, charmer, embobiner. Kanaé devait l’apprécier. Elle devait devenir un mentor, une figure paternelle réconfortante.
Elle se fit conduire dans la banlieue, là où vivait la fille. La maison était banale, comme toutes les maisons dans ce quartier. Par contre, le sous-sol avait été remarquablement aménagé et sécurisé. La chambre de Kanaé était un véritable coffre-fort. Grâce aux indications du trio, ses hommes l’ouvrirent et elle put pénétrer à l’intérieur, porteuse d’un bouquet de fleurs dans un vase et d’un paquet de cookies. Elle envisageait d’amadouer la fille pour lier connaissance avant toute chose.
Mais quand elle entra dans la pièce, une atmosphère inattendue la saisit. Son regard se posa sur la fille et ses intentions changèrent radicalement. Elle parvenait à se contenir – ça aurait été dramatique qu’une Démone de son statut en soit incapable ! – mais l’aura de Kanaé était irrésistible. Seul son propre pouvoir la protégeait – et encore.
Elle lui sourit en lui tendant ses cadeaux.
« Bonjour Kanaé. Je suis Sato. Ton oncle, ton cousin et ton frère sont partis pour une raison très importante. Une solution au virus aurait peut-être été trouvée. Ils m’ont demandé de veiller sur toi. Je sais, ce n’est pas idéal. Moi aussi, j’aurais préféré qu’ils nous présentent avant de partir, mais c’était urgent. »
Elle sourit, engageante, laissant s’écouler d’elle une aura de confiance et de sympathie.
« On va se débrouiller tout seuls, qu’est-ce que tu en dis ? »
Cependant, son corps commençait à réagir malgré elle. Qu’est-ce qui se passait ici ? Face à qui se trouvait-elle ? Aucune humaine ne pouvait dégager une telle aura ! La dernière fois qu’elle avait ressenti ça, c’était avec les favorites d’Asmodée, dont elle faisait partie !