The Multiversity

Située sur une falaise enneigée, Bjorn était un village côtier aux conditions rugueuses. Les individus vivant ici étaient des hommes endurcis, commerçant avec un clan de Nains vivant dans les hauteurs des montagnes, et faisant de la pêche. Bjorn était une ville difficile d’accès par la terre, surtout lors de forts épisodes d’intempéries climatiques, si tant est qu’on préférait encore arriver par la mer, Bjorn disposant d’un port sur une plage aux pieds de la falaise, avec une série d’entrepôts. Cahir était arrivé par là, et était descendu de ce navire. Bjorn était très éloignée de la capitale de Mijak, et était hors de l’Empire. C’était un endroit reculé et sauvage dans une région redoutable, entourée de montagnes, dirigé par un jarl peu commode, Osgord.

Le fait est qu’Osgord avait diffusé une généreuse annonce à l’encontre de guildes et de chasseurs de primes, y compris des sorceleurs, pour accomplir à bien une dangereuse quête dans la région. Depuis quelques temps, les habitants de la région étaient attaqués par d’étranges monstres, des guerriers inhumains avec des têtes hideuses ressemblant à des béliers, avec des cornes pointues. Capables de manipuler des armes, ils s’étaient plus récemment illustrés en menant un pogrom dans un village fortifié proche de Bjorn, tuant les gardes, et massacrant leurs prisonniers. Les soldats avaient également constaté que ces monstres avaient tendance à dévorer les humains, laissant des cadavres déchiquetés. Des visions d’horreur, qui laissaient les forces locales dans un état de désarroi manifeste.

*J’ignore ce que ces créatures peuvent être, mais je comprends l’inquiétude des locaux...*

Cahir espérait bien trouver ici de quoi améliorer sa condition. De l’or... Ou juste un sens à sa vie. Depuis que l’homme avait été exilé de son propre Empire, trouver un sens à sa vie devenait une grande question philosophique, une question à laquelle il n’avait encore aucune réponse.

Mais, d’une manière ou d’une autre, il espérait bien pouvoir faire quelque chose ici, et, en attendant d’avoir des pistes sur les monstres-cornus, ainsi qu’on les appelait ici, il se trouvait dans une auberge locale, assez grande, avec une carte de la région devant lui, planifiant son itinéraire pour les prochains jours...

Deuxième jour à Terra. J'ai pu trouver une auberge, hier soir. J'ai de la chance que c'est encore calme dans cette ville. Aucun meurtrier, aucun monstre sanglant, aucun démon... je pense que j'ai pu donner le temps à Soul Calibur de récupérer son énergie après lui avoir fait apparaître un portail qui allait de la Terre à Terra. Je n'ai pas d'heure précise pour me réveiller, mais mes missions d'Héphaïstos m'ont permis d'être plutôt matinale. Après tout, si je me réveille plus tôt, sur le plus long terme, mon voyage pour détruire Soul Edge prendrait fin plus rapidement. Surtout dans le deuxième voyage où il faut que je reste toujours en alerte pour affronter un infecté.

Je me réveille donc. Je précise que c'est nue que je dors. Après tout, quand je suis dans la chambre, je suis dans un endroit privé. Dommage que Rothion pour pourrait pas m'accompagner à travers mes voyages. Non pas que Soul Calibur n'en donne pas l'occasion, non non, mais plutôt car quand il forge les armes, il les forge seul. Du coup, s'il m'accompagne, qui pourrait avancer dans ses travaux ? Peut-être Pyrrha ou Patroklos quand ils grandiront. Cassandra les apprend à gérer la boulangerie familiale, et mon forgeron pourra s'occuper de les apprendre, quand ils seront plus grands et conscient de la chaleur extrême qu'on utilise pour forger les armes, à faire comme lui. Je me rhabille complètement, portant toujours ma robe habituelle.

Je prends ensuite mon bouclier en métal divin et Soul Calibur, qui brille légèrement. Je peux utiliser ses pouvoirs quand je pourrai affronter ceux qui mettent en danger autrui. Je range Soul Calibur dans le bouclier et celui-ci sur le bretelle permettant de le ranger derrière le dos tout en faisant en sorte qu'il tienne. Je sors donc de ma chambre et un homme commence à vouloir me séduire... de manière un peu lourde. On dirait que ma poitrine lui fait de l’œil, mais les seules personnes pouvant y toucher sans subir un coup de pied sous la ceinture sont Rothion et mes enfants. Et encore, Patroklos n'est plus en âge de se nourrir au sein. Heureusement, cet homme, qui a l'air de prendre les femmes pour un objet sexuel, n'insista pas trop quand je lui dis ce genre de choses. Il s'est rendu compte que j'ai deux enfants et que je suis fidèle à mon mari.

Je descends voir l'aubergiste pour voir qui je pourrai aider. L'aubergiste a l'habitude que quelqu'un le fasse en échange d'argent, mais moi je lui ai dit que ce ne sera pas la peine. Si je fais une quête, c'est parce que rien que de voir les gens heureux me rend heureuse à mon tour. C'est pour ça que je les aide. L'aubergiste parle d'un village côtier aux conditions plutôt rugueuses. Les habitants sont des hommes endurcis qui commercent avec un clan de Nains. Ces derniers aiment beaucoup l'argent, mais eux, je les respecte. Si je les accompagne dans la quête, je leur donne tout l'argent pour ça. Je suis déjà bien portante avec l'argent que j'ai.

Bjorn n'est accessible que par la mer. Du coup, il faut que je prenne un bateau pour ça. Il faut que je prenne le bateau pour arrêter une invasion de monstres. J'ai affronté Cervantes au prix de graves blessures. J'espère juste qu'à l'unité, ils ne sont pas plus puissants que lui. Mais je tente quand même le coup, parce qu'aider, c'est quelque chose que j'aime faire. En plus, ces monstres ont tendance à manger des humains, et les corps restent inertes, contrairement aux infectés qui font devenir infectés à leur tour les humains.

D'ailleurs, l'aubergiste me dit qu'il y a une autre personne intéressée par cette dangereuse quête. Il me le désigne et je vois un homme en train de planifier son itinéraire. Du coup, sans hésitation, et avec le sourire, je vais vers cet homme avec un ton très amical, aussi amical que je le suis naturellement.

"Bonjour. Je suis aussi ici pour protéger Bjorn. Je m'appelle Sophitia, guerrière sacrée d'Héphaïstos. Et vous ?"

La région était vraiment inhospitalière. Il y avait plusieurs îles rocailleuses le long des côtes, signe de bien des naufrages de navires. Au moins, Cahir avait eu la chance de ne pas mourir noyé dans les flots gelés. Les hivers à Bjorn étaient particulièrement rugueux, avec des chutes redoutables de températures, amenant la région en état de quasi-hibernation. Les villageois, les fermiers, se réfugiaient dans la ville, survivant grâce aux vivres accumulés pendant l’été et l’automne. L’apatride examinait sur sa carte les différents lieux d’où les monstres pouvaient venir. Bjorn abritait quantité de grottes et de carrières, ainsi que des mines naines. Ces monstres pouvaient-ils venir de l’Outremonde ? C’était une hypothèse tout à fait plausible. L’Outremonde était un monde souterrain, refuge des Drows, mais également d’autres saloperies. Et les rapports de soldats, d’éclaireurs, ou même de chasseurs, ne mentionnaient aucun camp militaire.

*On les a vus manger des cadavres, porter des armes, avoir des montures... Ils ont forcément un camp quelque part. S’il n’est pas dans la plaine, soit il se trouve dans l’une des profondes forêts, soit dans les grottes.*

Cahir n’était pas seul sur ce coup. Il y avait également des guildes de mercenaires qui avaient installé leurs propres campements, réquisitionné leurs propres auberges, et même un ordre chevaleresque, qui y voyait là l’occasion de répandre davantage la bonne parole dans ces contrées reculées. Seul, Cahir n’avait aucune chance, mais il espérait au moins glaner des informations qu’il pourrait monnayer. Cependant, il savait que les guildes disposaient de cartes similaires, et disposaient de plus de ressources pour explorer les différents lieux. Certains exploraient même les îles alentours, en se demandant si les hommes-boucs ne se trouvaient pas là-bas.

L’apatride était plongé dans ses réflexions quand un bruit de pas l’arracha à sa carte. Il releva rapidement la tête... Et loucha sur une généreuse paire de seins. L’homme la regarda pendant quelques secondes, avant de voir le visage blond se tenant au-dessus, celui d’une femme jolie essayant de se donner un air sévère.

« Oh... »

Son cerveau lui rappela alors ce que la femme venait de dire, et il regarda autour de lui, comprenant rapidement qu’elle ne semblait appartenir à aucune guilde, malgré son look de paladine.

« Euh... Je m’appelle Cahir, Madame... Héphaïstos, vous dites ? »

Il ignorait que le Dieu métallurgiste disposait de ses propres guerrières. Cette femme était donc une Olympienne ? Ou une femme servant les Olympiens... Les Mijakiens connaissaient les Olympiens, et toléraient les cultes à leur nom. Dans les légendes fondatrices de Terra, les Olympiens étaient réputés avoir sauvé cde monde contre les Titans, et contre d’autres menaces plus sombres encore. Racontars ou non, ils disposaient encore de guerriers, même si l’Ordre Divin avait eu tendance à relayer leur influence au second rang.

En tout cas, cette Sophitia était plutôt charmante, et cette vue inattendue ne manqua pas de réchauffer le cœur du jeune homme.

« Vous agissez en solitaire, vous aussi ? Les gens comme nous ne sont pas très appréciés, vous savez... Quand on n’appartient pas à une guilde, on passe facilement pour un vagabond... Même si vous n’en avez pas la carrure. »

Elle disposait d’une élégante armure, même si la jupe ne faisait sans doute pas très réglementaire... Ainsi que les collants. Mais le panorama avait au moins de quoi réchauffer n’importe quel œil ! Cahir l’observa lentement. Il ne comptait évidemment pas lui préciser qu’il était un paria, un apatride banni de son propre État. Au lieu de ça, il posa la main sur la carte.

« La situation est tendue ici. Ces hommes-boucs multiplient les raids, et personne n’arrive à déterminer d’où ils viennent. Je pensais faire du repérage aujourd’hui, même si je ne me fais pas trop d’illusions. »

Il soupira doucement, avant de s’interroger davantage à la mystérieuse femme face à elle :

« Et vous, alors ? La bonne parole des Olympiens se répand jusqu’ici ? J’ignorai qu’un Dieu métallurgiste comme Héphaïstos avait des guerrières prêtes à verser le sang en son nom, et encore moins qu’il les enverrait jusqu’ici... »

Heu... monsieur ? Mon visage est là. Je sais, ma poitrine est généreuse, on peut dire que la nature m'a gâtée, mais ça ne veut pas dire que je suis résumée à ma paire de seins. * soupir * Il faudrait peut-être qu'un jour, je pense à ce que Rothion me fabrique une armure plus adéquate. En attendant, mon visage devient moins amical pour devenir sévère. Je toussote même pour montrer que je suis sérieuse et que le mieux, c'est de regarder mon visage, et non plus mes seins. Pour rappel, ils n'appartiennent qu'à Rothion.

Bref, il semble se remémorer de ce que je viens de lui dire. Mon sourire amical se dessine progressivement en voyant qu'il s'est mis à regarder mon visage. Il s'appelle donc Cahir et il semble surpris que je sois la guerrière d'Héphaïstos.

"Oui, le dieu de la forge, du feu, de la métallurgie et des volcans."

C'est d'ailleurs celui qui a donné le métal divin que le bouclier constitue. Apparemment, ici, on n'aime pas trop les gens qui agissent seuls. On me prendrait pour une vagabonde. Evidemment, ce n'est pas vrai, je vis dans une autre dimension, c'est tout.

"Ah bon."

Je regarde' donc la carte de Bjorn en écoutant attentivement Cahir. Il compte donc faire du repérage. Je pense que s'ils multiplient les raids, c'est plutôt difficile de se débrouiller seuls, en effet. Il nous faut être dans un groupe, dans une armée. Je suppose même qu'une armée ottomane ne suffit clairement pas. Il s'intéresse beaucoup plus à moi, à mon rôle de guerrière d'Héphaïstos. Après, ce n'est pas lui qui m'a envoyé à Terra, mais c'est plutôt moi qui ai voulu traverser les dimensions.

"En fait, je suis ici de ma propre initiative. Héphaïstos ne m'a pas envoyée ici. La dernière fois, c'était pour détruire une épée maudite qui semait la terreur dans mon monde. Sinon, c'est juste que j'aime beaucoup aider les gens, et je traverse les dimensions avec cette épée."

Je sors mon bouclier de mon dos et Soul Calibur de mon bouclier pour le montrer. Son cœur continue de briller comme il le fait d'habitude, quand il a assez de pouvoir.

Il y a bien longtemps que Cahir avait perdu en noblesse, qu’il était un apatride qui errait sans but sur Terra. Alors, il avait très naturellement regardé la paire de seins de cette femme, pensant au début à une courtisane, avant de constater son erreur. Mais, plus elle lui parlait, et plus il s’interrogeait sur sa santé mentale.

*Un autre monde ? Voyager à travers les dimensions ?*

Cahir faisait partie de ces nombreux Terrans ignorant l’existence d’autres mondes, et d’autres univers. Pour lui, tout cela appartenait au folklore, et il resta silencieux, se disant juste que la femme avait dû voyager vers d’autres plans astraux, comme l’Enfer, ou le Paradis. Il s’imagina, vu son physique de superbe blonde virginale, une sorte de Valkyrie olympienne ayant croisé le fer contre les démons. L’idée amena un bref sourire évasif sur les lèvres, avant qu’il ne revienne au moment présent.

« Je vois... J’aurai pensé qu’une guerrière d’Héphaïstos choisirait un meilleur endroit pour se reposer que ces contrées glaciales... Mais, à vrai dire, vous êtes la première guerrière d’Héphaïstos que je vois de mes propres yeux. »

L’apatride se pencha en avant, et examina le bouclier de la jeune femme. Il sentait un pouvoir magique qui en échappait, et acquiesça doucement. Fort heureusement, Cahir était encore assez sobre pour apprécier cette conversation.

« Je pensais faire un peu de patrouille aujourd’hui. Me rendre du côté de cette forêt, les chasseurs de la région ont signalé une prolifération anormale de loups. J’ignore s’il y a un lien, mais les guildes préfèrent se concentrer sur les grottes et les mines. La théorie principale est de considérer que nos hommes-boucs sont une armée issue de l’Outreterre, et les guildes cherchent donc la grotte qu’ils empruntent. Mais je sais aussi que les forêts profondes peuvent être des sources possibles, surtout si les loups ont été déviés de leur terrain de chasse pour attaquer les chasseurs locaux. »

Cahir était un ancien soldat mijakien, un élève très doué qui avait reçu avec brio ses classes militaires. Il pouvait donc réfléchir, et savait interpréter les choses. Et il était anormal que les loups aient migré vers une autre position de la forêt, si ce n’est peut-être parce qu’ils avaient été chassés par d’autres prédateurs... Comme les hommes-boucs ? C’était une théorie que le guerrier comptait bien exploiter.

« Ça vous dirait de m’accompagner ? À moins que vous n’ayez une autre piste ? »

Je le vois sourire brièvement avant de me parler à nouveau. Après, c'est vrai qu'on ne voit pas tous les jours, les guerriers divins. Je ne peux donc que comprendre ce genre de choses. Mon mari lui-même était surpris quand il a compris que je suis guerrière d'Héphaïstos. C'est d'ailleurs parce que je suis sa guerrière que j'ai voulu de la bénédiction de ce dieu. Même pas à Athéna, qui est portant la déesse éponyme d'Athènes, la ville où j'habite, mais à Héphaïstos, son demi-frère. Je ne peux que sourire devant cette déclaration.

"Je comprends tout à fait."

Un peu de patrouille ne me fera pas de mal non plus. Apparemment, les loups sont plus nombreux que la normale dans la forêt. Les différentes guildes se concentrent plutôt sur les grottes et les mines. Ces êtres mi-hommes mi-boucs viennent d'Outreterre, donc c'est presque un réflexe de chercher les grottes, mais la forêt est aussi possible, apparemment. Il faudra donc que je garde en permanence mon bouclier au bras.

Après, je commence à me dire que cet homme est assez brillant. Il doit être haut placé dans l'armée, du coup, n'est-ce pas ? Je pense que je pourrai l'accompagner, s'il le demande si gentiment. En rangeant Soul Calibur dans mon bouclier, et avec le sourire, j'accepte sa proposition.

"Je n'ai pas d'autre piste. Donc je préfère vous accompagner, Cahir. Vous connaissez beaucoup mieux que moi les lieux, alors je vous fais entièrement confiance."

Je garde mon bouclier sur le bras pour pouvoir me défendre en cas de besoin. Le danger peut être partout ici, comme pour mes deux voyages pour détruire Soul Edge.

L’apatride sourit brièvement, et haussa les épaules :

« En réalité, je connais surtout bien cette auberge... Et j’ai une bonne carte. »

En quittant Mijak, Cahir avait pris soin d’emprunter avec lui un ensemble de cartes tactiques et militaires de nombreuses régions de Terra. Dans des lieux reculés et inhospitaliers comme Bjorn, ces cartes étaient plutôt utiles, et même indispensables. Il n’aurait clairement pas été bien loin sans elles, et resta silencieux pendant quelques secondes, hésitant sur la suite des évènements.

« Vous avez un cheval, guerrière d’Héphaïstos ? Mon destrier pourra sinon nous supporter tous les deux... Et je vous invite à manger, si vous avez faim. »

Il était après tout discourtois de ne pas proposer une table à une femme à l’auberge. Quoi qu’il en soit, Sophitia était assez renfermée, et Cahir n’espérait pas apprendre grand-chose sur elle... Tout comme il n’avait guère envie de lui en dire davantage. Il avait le pressentiment qu’elle n’essaierait pas de le piéger comme d’autres pourraient le faire. Son histoire avec Héphaïstos était assez délirante pour être vraie, après tout.

Les deux finirent donc par sortir de l’auberge, et s’avancèrent vers les écuries. Le vent soufflait légèrement, attirant des flocons de neige depuis les montagnes environnantes. Bjorn était un endroit dur, violent, où les gens étaient rugueux, patibulaires, peu souriants. Ils étaient forgés dans des conditions de vie difficiles, et n’aimaient guère les étrangers, source de problèmes. Cahir s’avança dans l’écurie, et alla vers le box de son cheval. Tempête était un destrier de guerre, un cheval calme et solide, qui portait plusieurs sacoches abritant l’équipement et les provisions de Cahir.

Il fit sortir le cheval, qui hennit doucement, avant de porter son regard vers Sophitia. Peut-être ressentait-il la grâce divine de la jeune femme ? En tout cas, il souffla encore.

« Tempête a hâte de pouvoir se dégourdir les pattes. Allons-y ! »

Leur prochaine direction était donc une forêt, ce qui allait nécessiter un peu de marche à dos de cheval...

Ah ! D'accord ! Sa carte nous sera toujours utile pour notre quête. De toute façon, même si je compte l'aider, tout l'argent doit lui revenir. Je suis sa coéquipière, mais ça ne veut pas dire que je suis du genre intéressée. Je vis très bien avec ce que j'ai. Il me demande ensuite si j'ai un cheval. Clairement non, je ne suis pas chevalière, en fait. Du coup, son destrier nous est utile dans le monde comme le sien. En plus, l'homme est galant, il m'invite à manger si jamais mon estomac a besoin de se remplir. Avec le sourire, je lui réponds :

"Je n'ai jamais été chevalière, donc je vous remercie pour ces propositions, Cahir."

Soul Calibur, qu'est-ce que tu en penses ? Il a l'air d'être une bonne personne. Je ne doute en rien de la bonté de cet homme. Moi non plus je ne doute pas. Nous sortons ensemble de l'auberge et nous allons dans les écuries, laissant Cahir faire. En attendant, je me rends compte que mon armure n'est pas vraiment suffisant pour me couvrir du froid. Mais bon, j'ai déjà appris à résister à des températures difficiles, à force de voyager pour détruire Soul Edge.

Il y a certaines personnes qui nous jettent un regard particulièrement mauvais. Au cas où, je prends mon bouclier sans sortir Soul Calibur, au cas où les gens se mettent à nous attaquer. Je suis prête à me défendre si besoin. Heureusement, le pire qu'on puisse recevoir, c'est des crachats pendant qu'ils nous regardent, montrant qu'ils ne nous aiment pas du tout. Cahir va à l'écurie d'un cheval en particulier, un destrier de guerre, et ça se voit. Il a l'air calme en plus d'être assez solide. Il hennit doucement et il se met à regarder, avec une sorte de bienveillance. Il souffle doucement et je commence à caresser son visage.

"D'accord." dis-je avec le sourire.

Je monte donc sur le cheval, sans avoir eu besoin d'une aide au préalable. Une fois que Cahir est monté sur Tempête, comme il l'appelle, je me tiens bien en équilibre, sans avoir besoin de m'accrocher à Cahir. Notre quête va commencer. Je garde mon bouclier au bras, au cas où on va nous attaquer à cheval.

"En fait Cahir, est-ce que vous avez une estimation du temps de trajet ?"

Tempête était un cheval avec qui Cahir avait terminé ses classes militaires, et qu’il avait ensuite acheté en devenant officier impérial. C’était un cheval habitué à la guerre, aux champs de batailles, qui conservait donc son calme, ce qui évitait de le voir fuir face à des attaques de monstres. Le cheval portait avec lui plusieurs sacs abritant le matériel de Cahir, essentiellement des élixirs, des victuailles, ou des ingrédients alchimiques. Sans être un alchimiste chevronné, Cahir avait appris à l’académie mijakienne les rudiments nécessaires en alchimie pour concevoir quelques potions faciles et de première nécessité. Sophitia n’ayant pas de cheval, Cahir installa une selle assez large, et grimpa sur le cheval. Sophitia allait toutefois se blottir contre lui, et il nota brièvement qu’il sentait, contre son dos, sa poitrine, sa délicieuse odeur remontant à lui. Une odeur enivrante, qui avait de quoi déclencher le désir de bien des hommes habitués à patauger dans la boue et n’ayant pas vu de femmes depuis des semaines.

Fort heureusement, Cahir savait se retenir, et sortit de l’écurie, laissant les palefreniers refermer son box, et rejoignit la rue. Elle était enneigée, légèrement boueuse. Seules les grandes rues avaient été pavées ici, et il avança au petit trot, se dirigeant vers la sortie.

« Il va nous falloir une bonne demi-heure pour rejoindre la forêt, si tout se passe bien. »

Ils sortirent ensuite du village, et traversèrent ensuite un pont en bois suspendu au-dessus de l’eau. Bjorn était un village côtier bâti à flancs de montagnes. La nuit, quand il y avait des tempêtes, le village disparaissait presque intégralement sous la poudreuse. Après avoir traversé le pont, ils grimpèrent un sentier qui les amena au sommet d’une colline… Et, de là, ils eurent une belle vue sur la vallée de Bjorn.

Une longue vallée enneigée, avec des montagnes à droite, à gauche, et au fond. Plusieurs sentiers traversaient la vallée, avec quelques hameaux ici et là. Le cour d’eau qu’ils avaient aperçu sous le pont séparant Bjorn de la vallée filait aussi sur la droite, disparaissant ensuite sous les montagnes. Cahir ébroua doucement son cheval. Même s’il faisait relativement beau, il y avait quelques nuages clairs faisant tomber de la poudreuse… Ou alors, les flocons émanaient juste des montagnes environnantes.

« La forêt est sur la gauche… »

Ils suivirent un sentier, accélérant brusquement, remontant ensuite par un sentier qui filait sur une autre colline. Ils aperçurent un hameau sur la droite, qui semblait relativement abandonné. Un moulin tournait misérablement dans le vide, tandis qu’un silo semblait vide.

« Des loups ont dévoré le bétail de cette ferme d’élevage… » nota Cahir.

L’apatride poursuivit sa route, s’avançant dans la vallée, jusqu’à apercevoir l’orée d’une forêt. Une scierie se trouvait à l’entrée, mais était inutilisée ce matin. Tandis qu’ils approchaient, le vent commençait à se lever, et le panneau d’entrée de la scierie, retenue par des chaînes métalliques, grinçait de manière sinistre.

« Il y a plusieurs refuges dans la forêt ainsi que des abris de chasseurs… Des points de repères idéaux pour nous permettre d’avancer, surtout si le vent commence à se lever. Dans la montagne, les tempêtes peuvent survenir rapidement sans prévenir ! »

Cahir espérait bien, en tout cas, que la scierie soit vide…

Une demi-heure, donc. Ce voyage ne va pas être trop long. Par contre, je peux penser qu'un éventuel combat peut risquer d'être long. N'oublie pas, Sophitia : ma puissance est telle que les dieux eux-mêmes me craignent. Tu l'as vu avec Athéna. Ces créatures ne vont pas nous poser problème. Je sais, mais j'apprends encore à manier ta puissance. du village, nous arrivons au sommet d'une colline, nous donnant une vue sur la vallée de Bjorn. Je regarde cette belle vue pendant un moment sans lâcher mon bouclier. Cahir indique que la forêt est sur la gauche.

"D'accord."

Nous suivons un sentier, et le cheval se met au galop. Je m'accroche comme je peux à Cahir pour éviter de tomber. Heureusement qu'il n'est pas du genre à sauter sur une femme quand il en a envie. J'aurais le regret de le frapper, sinon. Rothion, est-ce que tu pourras me forger une armure beaucoup plus conventionnelle, s'il te plaît ? Mes seins sont trop mis en valeur. J'aime bien l'armure que je porte, mais j'attire un peu trop les faveurs.

Sur la droite, il y a un hameau, relativement abandonné. D'après Cahir, les loups ont mangé le bétail de cette ferme. Pourtant, je ne vois pas de carcasse, mais peut-être que c'est à l'intérieur du hameau, ou tout simplement dans nos angles morts. On avance dans la vallée jusqu'à apercevoir l'orée d'une forêt. C'est dans cette forêt qu'on va commencer à patrouiller, et sûrement réguler le nombre de loups.

Dans la forêt, il y a plusieurs refuges et des abris de chasseurs. Ça nous permet de mieux nous avancer en cas de vent, c'est vrai. Dans la montagne, des tempêtes peuvent arriver n'importe quand. Surtout que j'ai pas grand chose pour me protéger du vent, enfin à part mon bouclier. Je peux faire des stalagmites pour vous aider. Sauf que c'est pas toujours évident d'en sortir, si on en est entourés. En plus, je préfère économiser de ton énergie pour les combats. Donc, je préfère les points de repères.

Nous entrons donc dans la scierie et on commence à se rendre compte que la scierie n'est pas vide. En fait, il a été habité, mais on voit que ceux qui les occupaient ont été réduits en charpies par des monstres. C'est monstres, c'est quelques hommes-boucs. Je ne pourrai pas discuter avec eux pour qu'ils nous laissent passer pacifiquement, je dois me battre si je veux rester dans cette scierie. Je descends donc du cheval avant de sortir Soul Calibur du bouclier.

"Ô dieux, guidez-moi."

Les hommes-boucs crient et commencent à charger. Je monte la garde et l'un d'entre eux lève son grand bâton pour tenter de me frapper, mais au bon moment, je pousse d'un coup mon bouclier pour provoquer une impact garde, ce qui fait qu'il est sonné un très court moment, assez longtemps pour que je lui plante Soul Calibur à son torse. Je me concentre pour que Soul Calibur se mette à brûler pour que l'attaque sont imparable et je le retire d'un coup, le faisant tomber. Il se relève avec peine, mais je lui plante Soul Calibur au cœur et l'épée commence à geler le corps. Ayant tué une créature démoniaque, je ne regrette pas mon geste. Un autre, avec un gourdin, tente de me frapper la tête, que j'évite sans peine, avant de lui donner un coup de genou au ventre avant de retirer Soul Calibur du corps et de lui donner plusieurs coups d'épées au ventre. Il n'est pas insensible à mes attaques, surtout avec la puissance de Soul Calibur, mais il a l'air de bien résister.

Finalement, les hommes-boucs vinrent à eux bien plus rapidement que ce que Cahir aurait pu croire. Quand ils descendirent du cheval, Cahir vit une petite bande. Il s’agissait manifestement d’éclaireurs, mais il put constater que ces êtres étaient... Particulièrement hideux. Ils avaient des cornes sur le crâne, et un horrible visage en forme de bec évoquant une sorte de tête d’oiseau avec des cornes.

*Je n’ai jamais vu des trucs pareils...*

Cahir, qui songeait jusqu’à présent au doux renflement des généreux seins de Sophitia dans son dos, eut des pensées bien moins grivoises, et défit son manteau, révélant, sous celle-ci, une élégante armure noire mijakienne en ébonite. L’ébonite était une matière précieuse rare, un minerai qu’on extrayait dans certaines mines, et qui permettait de concevoir des armures redoutables, à la fois souples et très protectrices, aussi bien contre les attaques physiques que magiques. Le simple fait de porter cette armure signifiait que Cahir n’était pas un vulgaire paysan. Il récupéra rapidement sur son cheval son épée, une élégante épée forgée en acier valyrien, un noble acier, et la fit tournoyer sur place.

Sophitia se battait déjà avec un homme-bouc armé d’un bâton, et il put constater la dangerosité de son épée quand elle la planta dans le torse du monstre. Soul Calibur se mit à irradier sur place, et le corps de l’ennemi se contorsionna sur place. Elle récupéra ensuite sa lame, qui s’était visiblement chargée de magie, et la planta à nouveau dans le corps du monstre, le congelant instantanément.

*Bigre, une vraie Vlakyrie !*

Cahir attaqua ensuite, et son épée heurta la lame d’un autre homme-bouc.

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?!
- Rrrrr... Vos têtes, humains ! »

Au moins, ils étaient capables de parler. Ils s’exprimaient d’une voix gutturale et profonde, mais Cahir comprit rapidement que bien des hommes-boucs ne parlaient que par borborygmes et grognements. Celui à l’épée semblait être leur lieutenant, et il repoussa Cahir du pied, envoyant une jambe épaisse frapper l’apatride au ventre, l’amenant à se reculer. L’homme-bouc siffla encore, et Cahir se mit en position, parant ses attaques, et contre-attaqua, enchaînant les pirouettes, dans un style très militaire, témoignant de ses années de formation. Une jambe en avant, l’autre en arrière, il conservait son équilibre, amenant l’homme-bouc à se reculer prudemment, et à l’observer silencieusement.

« Tu n’es pas un soldat de cette région... D’où viens-tu ? »

L’homme-bouc se concentra alors, et sa main libre s’enflamma, avant qu’il ne jette une boule de feu vers Cahir.

*Bordel, ils utilisent la magie aussi ?!*

Ne pouvant l’esquiver, Cahir frappa la boule de feu avec sa lame, la faisant exploser en plein vol, envoyant des flammèches tout autour de lui. Son adversaire profita néanmoins de la flamme pour bondir brusquement en avant, et frappa Cahir au torse avec ses cornes, l’envoyant se clouer au sol. Fort heureusement, son armure absorba le choc. Tombant à terre, le guerrier roula sur le côté, évitant le pied du monstre. Il se releva et donna un coup circulaire avec sa lame, afin d’amener son adversaire à se reculer, tout en se relevant, ayant mal au ventre.

« Et ta femelle non plus n’est pas d’ici... Elle fera un joli trophée pour moi !
- Vu que tu vas crever ici, j’en doute. »

L’homme-bouc concentra encore la magie dans sa main. Cette fois, ce fut une aura bleutée, et il cracha alors une série d’arcs électriques. Cahir se protégea encore avec sa lame, qui dévia les éclairs tout autour de lui, mais l’amena à devoir plier le genou.

« Et je vais prendre ton épée aussi. »

L’ennemi attaqua encore, usant de tout son poids. Il s’élança en avant et releva sa lame, qui racla le sol. Cahir fit une élégante pirouette sur le côté, tel un toréador évitant la charge furieuse d’un taureau, et abattit son épée, tranchant dans le dos de l’homme-bouc, qui poussa un hurlement furieux. Cahir allait saisir son avantage pour attaquer encore, mais l’ennemi tendit sa main vers lui, et envoya une onde d’Air qui repoussa Cahir en arrière. Du sang violet coulait du dos du monstre, qui hurla rageusement...

...Quand une flèche jaillit depuis la forêt, et le transperça à l’œil. Cahir, interdit, tourna la tête, et vit une silhouette sur une branche d’arbre, qui s’éloigna ensuite, tandis que le corps massif de l’homme-bouc s’effondra au sol, amenant les autres à s’enfuir précipitamment.

*Et ben...*

Cahir essuya son visage du revers de la manche, et se rapprocha du corps, puis inspecta la flèche, et déglutit doucement. Il l’attrapa, et la sortit en grognant de l’orbite crevé de l’homme. Une pointe havekar, des plumes grisâtres, avec quelques traits tracés au couteau sur la flèche. Il regarda ensuite brièvement Sophitia, qui avait l’air indemne, et se pinça les lèvres.

« C’est une flèche drow... » commenta-t-il.

Celui qui m'affronte s'enrage et charge pour tenter de m'encorner, mais au bon moment, je fais un saut perilleux arrière avec les jambes tendues au début pour lui donner deux coups de pieds violents qui le met sur le tapis et brise la statue de son camarade au passage, puis j’atterris au sol sur les deux pieds avant de sauter en avant, Soul Calibur dans les deux mains et prêt à planter un ennemi au sol, et je plante justement l'ennemi à terre au sol. Je lui donne donc un coup fatal.

Encore un autre homme-bouc m'attaque et tente de me donner un coup de massue dans la nuque, mais je concentre une grande partie de ma force sur mon bouclier pour lui faire une impact garde qui revoie la massue qui atterrit sur la tête, l'écrasant au passage. Donc le corps de cet homme-bouc tombe, inerte. Il aurait dû prévoir ce genre de techniques. D'un coup, j'entends qu'on parle de moi. C'est sûrement leur chef de groupe qui parle et qui pense que je serai un joli trophée, mais ce sera difficile.

"Ne sous-estime surtout pas une guerrière bénie des dieux."

J'entends un autre homme-bouc charger en hurlant, et j'esquive son attaque avant de lui coller un grand coup de bouclier au visage, puis un coup de pied sous la ceinture, puis je lui plante l'épée au cou avant de le geler et de le briser en un coup de bouclier, décapitant l'homme-bouc. Mais ceux que j'ai battu ne sont pas vraiment les seuls.

D'un coup, les hommes-boucs fuient, mais ce n'est pas à cause de moi. Apparemment, leur chef de groupe vient de mourir d'une flèche dans l’œil. Ils ne peuvent donc rien faire sans eux. C'est confirmé avec le sang violet, qui est le sang d'un homme-bouc, autour de la pointe de la flèche qu'il montre.

"Je savais qu'il existait plusieurs sortes de flèches, après tout les arcs et les flèches, ce n'est pas vraiment ça qui manque d'où je viens, mais qu'est-ce qu'une flèche drow ?"

Je n'ai pas beaucoup d'expérience en matière de flèches. J'ai vu plus d'un arc, mais de mon temps, on a déjà des mousquets et les pirates portent des pistolets. Soul Edge avait pu tirer des projectiles proches d'un pistolet, après tout. Du coup, je suis curieuse de connaître les types de flèche.

« Vous n’avez jamais subi de cours d’archerie, vous, n’est-ce pas ? »

Prudemment, Cahir avait retiré la flèche. Il la tenait par la base, et se redressa. Sophitia s’était avérée être une guerrière très efficace, capable d’utiliser aussi bien son épée que son bouclier, une redoutable épée magique, mais, pour l’heure, Cahir lui présenta la flèche. La pointe acérée s’était ouverte, formant quatre espèces de crocs métalliques avec un liquide pourpre, qui semblait être le sang de l’homme-bouc.

« Ne touchez pas à la pointe, elle est empoisonnée. Vous voyez ces inscriptions gravées sur le bois de la flèche ? Ce sont des inscriptions elfiques… Mais c’est surtout la pointe. Une pointe qui s’ouvre quand elle touche sa victime, c’est ce qu’on appelle une flèche de pointe havekar. C’est l’une des spécialités des elfes, mais la petite subtilité drow est le rajout d’un poison à l’intérieur de la pointe. Quand la pointe s’ouvre et lacère la plaie, la cellule de poison à l’intérieur se brise, et se répand dans la plaie. »

Une flèche vicieuse, typiquement drow.

« Les Drows sont des Elfes Noirs, Sophitia. Héphaïstos ne vous en a jamais parlé ? Ces elfes appartiennent à une famille qui a été bannie de la Seldarine, le panthéon elfique. Tout cela remonte à loin, à une époque où le monde était dominé par les elfes. Les Drows vénèrent des Dieux sombres, comme Lolth, la Déesse-araignée. Ils vivent dans ce qu’on appelle l’Outreterre, un véritable monde souterrain situé dans les profondeurs de Terra. Un endroit très dangereux. Mais j’ignore ce que les Elfes Noirs viennent faire là. S’ils ont tué cet homme-bouc et pas nous, c’est qu’ils sont en guerre contre eux… Ce qui exclue l’hypothèse que les Drows aient commandé ces hommes-boucs. »

Est-ce que cela voulait dire que les hommes-boucs venaient de l’Outreterre ? Comme une sorte de faction rivale aux Elfes Noirs ? Si c’était le cas, cela expliquait pourquoi les guildes concentraient leurs efforts dans les mines et dans les grottes. Ils devaient chercher l’accès vers le repaire des hommes-boucs, mais il n’était pas si simple d’accéder à l’Outreterre. Les passages y menant étaient rares, et très difficiles à trouver, sans compter qu’ils étaient également dangereux, car ils fourmillaient de monstres.

Cahir regarda autour de lui. Plus de menaces. Son attention se reporta de nouveau sur Sophitia, et il hocha brièvement la tête.

« En tout cas, vous savez vous battre. De quoi est capable votre épée, exactement ? »

Non, je n'ai jamais eu de cours d'archerie. Mes armes sont l'épée et le bouclier, donc je ne suis jamais allé plus loin que la base en archerie. Donc, j'ai secoué la tête et j'écoute attentivement ce que Cahir sait. Il me présente la flèche qui est d'ailleurs ouverte. Cela forme quatre espèces de crocs métallique imbibé de sang d'homme-bouc.

Déjà, je saurai qu'il ne faut jamais toucher cette flèche à la pointe. Danger de mort sinon, je suppose. Je regarde les inscriptions étranges sur le bois, et il dit que c'est de l'elfique. C'est toujours une bonne chose à savoir, surtout que les elfes n'existent pas dans mon monde, à moins que Soul Edge les fasse entrer dans le monde. La pointe est d'ailleurs la plus intéressante, et c'est normal car c'est là que la flèche est potentiellement mortelle. La pointe s'ouvre quand elle touche sa victime, et j'avoue que je ne pensais pas que c'était possible. Une particularité appelée havekar, mais à l'intérieur, il y a du poison. Je me demande à quel point c'est violent et quel effet ça fait, sans le subir, bien sûr.

Après, il m'a parlé de Drows, mais je n'ai jamais entendu parler de ces êtres. Heureusement, il m'explique ce que c'est, et apparemment, il s'agit d'elfes noirs. Quand j'ai entendu parler des elfes dans les légendes, j'ai rarement entendu parler d'elfes noirs, étrangement. Ils appartiennent à une famille bannie d'une sorte d'Olympe elfique. Les elfes vénèrent les dieux sombres ? Je savais que pas tous les dieux n'étaient d'une grande bonté, après tout Arès n'était pas un dieu si amical, mais je ne pensais pas que des dieux maléfiques existent. J'imagine que tu n'as jamais entendu parler de la religion chrétienne, Sophitia. Non, pas vraiment, Soul Calibur. Tout ce que tu dois savoir ici, c'est qu'ils croient en un Dieu unique et qu'ils évitent à tout prix de se faire posséder par un dieu maléfique qu'on surnomme "Le Diable" et qu'ils appellent Satan. Ce n'est donc pas impossible qu'ils croient en d'autres dieux maléfiques. Ah bon. Tu serais capable de les tuer, je suppose. Si Athéna craint pour sa vie quand elle ressent ma puissance, c'est que j'en serai capable, mais pour cela, je ne suffirait pas. Il faut que tu deviennes plus puissante. D'accord, Soul Calibur.

J'écoute toujours attentivement Cahir pendant que Soul Calibur me donne des explications. Terra possède donc un endroit particulièrement dangereux où vivent les Drows et les dieux maléfiques. Je suppose que les elfes sont beaucoup plus intelligents que les hommes-boucs, ce qui explique cet hypothèse. Apparemment, les Drows et les hommes-boucs sont en guerre contre les Drows. Après, peut-être veulent-ils réguler le nombre d'hommes-boucs à la surface, mais pourquoi ?

"Peut-être ont-ils l'intention de réduire cette menace. Comme j'ignorais la pensée même des elfes noirs, je ne peux pas savoir pourquoi."

Ensuite, Cahir me demande ce que Soul Calibur est capable de faire. Je connais pas autant de chose que Soul Edge, qui est une épée que j'ai pu à moitié détruire moi-même, mais Soul Calibur, j'apprends de plus en plus sur l'épée que je porte, mais je ne sais pas autant que sur Soul Edge.

"Soul Calibur possède des pouvoirs de glace. C'est aussi grâce à lui que je suis ici. Je suis capable de traverser les dimensions avec son aide, bien que ça lui nécessite toute sa puissance et qu'il ait besoin de repos après. Quand j'ai rencontré l'incarnation d'Athéna, elle avait un peu peur de Soul Calibur, elle le craignait, car il est si puissant qu'il est capable de tuer un dieu, même si son intention est tout autre. Soul Calibur a été forgée pour contrer une épée maudite qui dévore des âmes pour devenir plus puissante, du nom de Soul Edge, et tout ceux qui ont perdu leur âme et qui ne vivent que dans la mort et dans la destruction à cause de cela, il est capable de leur rendre l'esprit. Voilà tout ce que je sais par rapport à ce que l'épée des esprits peut faire, même si je sais qu'il est capable de faire plus de choses."

Soul Calibur m'a dit assez tardivement par rapport au fait qu'il est capable de rendre l'esprit aux autres, bien que je suis moi-même capable de le faire avec ce que mon bouclier en métal divin est capable de faire. Après tout, il m'a dit lui-même qu'il l'a fait avec un infecté qui savait se contrôler jusqu'à ce que son ennemi juré lui ait fait perdre son humanité.

Cahir laissa la femme parler. Les épées magiques... Il ne doutait nullement de leur pouvoir, bien au contraire. On pouvait graver dans les épées et dans les armures des runes, des sortilèges. Son armure en ébonite en était d’ailleurs une belle illustration, car elle pouvait absorber la magie, et la redistribuer ensuite. Pas de quoi le protéger indéfiniment, mais suffisamment pour lui sauver la mise à plusieurs reprises. Sophitia lui expliqua donc que Soul Calibur était une épée de glace, mais qu’elle disposait aussi d’autres pouvoirs... Comme celui de voyager entre les dimensions. Ce n’était pas un pouvoir banal, et cette explication amena encore Cahir à se demander si cette étrange femme n’était pas sincère lorsqu’elle affirmait venir effectivement d’ailleurs. Était-ce après tout si impossible à concevoir ?

*Sans doute pas, cela me rappelle certaines conversations que mon père avait avec de hauts-responsables mijakiens...*

Il conserva pour lui-même cette réflexion, tandis que la femme termina son discours en décrivant cette épée comme « l’épée des esprits ». L’apatride hocha finalement la tête.

« D’accord... Je vous encourage à ne pas vous la faire voler, alors... Surtout si nous venons à rencontrer son épée jumelle maléfique. »

Lui-même avait remis son épée dans son fourreau, et se déplaça lentement, contemplant les carcasses des hommes-boucs. Sa propre épée ne disposait d’aucun pouvoir magique, mais on pouvait graver des runes dessus, et l’acier valyrien était également très efficace pour tout ce qui était lié aux formules magiques ou aux huiles. En l’état, il n’y avait plus de bataille à mener, et il observa la forêt.

« Je vais laisser le cheval ici, et on va aller voir ce qui se trame dans cette forêt. Soyez prudente, l’endroit doit regorger de créatures et de monstres. »

Non pas qu’elle ait quelque chose à craindre, mais Cahir tenait tout de même à la prévenir. Il attacha donc son cheval à l’étable de la scierie, tout en faisant ensuite le plein d’élixirs, les accrochant à sa ceinture. Un guerrier ne partait jamais à l’exploration d’une forêt sinistre sans s’équiper un minimum. Une fois prêt, l’homme grimpa ensuite le sentier. Difficile de dire ce qu’ils allaient trouver dans cette forêt, mais, s’il y avait des hommes-boucs et une Drow, le doute n’était plus permis. Leur présence n’était pas une simple coïncidence.

Il y avait des éléments de réponse dans cette forêt obscure et sinistre...

Je ne m'inquiète pas là-dessus, Soul Calibur est déjà retourné plusieurs fois dans ma main. Par contre, je commence à m'inquiéter : si jamais Soul Edge parvient à te détruire, tu disparaîtras à jamais ? Non, ne t'en fais pas. Même si je serai détruit, je reviendrai toujours, tout comme Soul Edge. Notre combat est éternel, mais je n'abandonne jamais. Tu me rassures. J'ai peur que tout soit perdu si jamais j'échoue à ma tâche. Ne t'inquiète pas, Guerrière Sacrée.

Je range Soul Calibur dans mon bouclier, mais sans le ranger sur mon dos. Je garde le bouclier sur mon bras au cas où un danger s'approche. Cahir me prévient qu'il va laisser son cheval ici et qu'on va aller voir ce qui se passe dans la forêt. Je hoche la tête en lui répondant.

"D'accord. Je garde mon bouclier sur mon bras au cas où."

Je le laisse attacher son cheval à l'établi de la scierie et accroche des potions à la ceinture. Je me demande à quoi vont servir toutes ces potions, surtout que je n'en ai pas beaucoup vu. En attendant, je joins mes mains, baisse la tête et ferme les yeux pour faire une petite prière. Ô dieux, donnez-moi de votre force. Je sens que je vais bientôt en avoir besoin. Une fois que Cahir a fait son plein de potions, je termine ma prière et commence à le suivre.

Nous commençons à traverser un sentier, toujours à l'affût du moindre danger. J'espère que je n'aurai pas à affronter les Drows, comme on les appelle. Même si ce sont des elfes noirs, ce sont quand même des elfes, donc pas des monstres. Mais je reste sur mes gardes, regardant tout autour de moi, prête à me défendre contre la moindre menace, au cas où il y aurait une embuscade. J'ai déjà subi plus d'un embuscade, après tout.

Traverser une forêt à dos de cheval avec le risque de tomber sur les Drows était trop risqué. En cheval, on faisait naturellement moins attention à son environnement, et on était aussi bien plus visibles. Cahir ne tenait pas à être une cible ambulante pour des archers elfiques, et préféra donc laisser son cheval là. La jeune femme blonde préféra laisser son bouclier sur son bras, et Cahir acquiesça, en haussant les épaules.

« Faites tout de même attention à ne pas attraper une crampe en portant le bouclier trop longtemps. »

Guerrier expérimenté, Cahir savait que le poids d’une armure, d’une épée, ou d’un bouclier, pouvait peser sur un guerrier. Contrairement à ce qu’on pouvait croire, les périodes d’attente entre deux combats étaient souvent terribles. Il fallait faire attention, être sur le qui-vive, tout en devant supporter une sorte de tension permanente. Cahir menait donc la marche, sentant la femme dans son dos. Malheureusement, même si l’apatride avait quelques notions, il n’était pas un pisteur, ni un traqueur, ou même un Rôdeur. Il savait donc qu’il ne pourrait pas les dissimuler tous les deux, mais, tout en observant le sol, il finit par repérer des traces.

L’homme s’arrêta devant des branches brisées sur le sol, des empreintes de pas figées dans un sol légèrement boueux. La neige tombait encore par endroits, et il vit également des traces de pas sur les blocs de neige.

« Les hommes-boucs sont passés par là. Ceci confirme que notre piste était la bonne. Il n’y a plus qu’à remonter le fil. »

Cahir avançait donc. Parfois, le duo entendait des bruits de sabot précipités. Rien à craindre, toutefois, car il s’agissait généralement de daims, de biches, des animaux qui étaient encore plus effrayés par la présence des hommes qu’eux. Cahir remonta donc la piste, ce qui les conduisit jusqu’à une petite clairière au milieu de la forêt… Où Cahir frémit en apercevant un sanctuaire druidique saccagé. Des pierres avaient été posées là avec des sigles runiques en des temps immémoriaux, sans aucun doute pour protéger la forêt des monstres. Mais on avait renversé les pierres, et on avait mis dessus du sang d’animaux. Cahri vit même le cœur d’un daim posé dessus.

Il resta silencieux devant ce spectacle.

« Je ne serai pas surpris que cela soit l’œuvre des hommes-boucs. Mais j’ignore ce qu’ils cherchent. Les druides ont protégé cette forêt contre les mauvais esprits et les monstres nécrophages. Mais leur sanctuaire ne produit plus d’effet. »

Qu’est-ce que cela voulait dire ? Cahir avait beaucoup de questions en tête, mais aucune réponse ne venait pour le moment. Il soupira doucement, libérant de la buée de ses lèvres, et leva la tête. Des flocons de neige continuaient encore à tomber, et il observa sa partenaire, s’étonnant qu’elle ne prenne pas froid.

« Il faut continuer, Sophitia… S’enfoncer encore dans la forêt. »

Je connais très bien le poids de mon bouclier, surtout qu'il s'agisse d'un métal divin. Je hoche la tête quand il me dit de ne pas attraper une crampe. S'il me dit ça, quelque chose me dit que je vais avoir besoin de beaucoup d'eau. En plus, avec Soul Calibur sur le bouclier, ça rend le bouclier encore plus lourd. Je garde souvent mon bouclier sur le dos, mais si jamais un danger peut rôder partout, je le prends sur mon bras, et je sais que ça peut durer plusieurs jours.

"Je sais. C'est juste tant que le danger est partout."

Je le suis tout en regardant autour de moi. Je reste à l'affût du moindre danger en gardant mon bouclier près de moi. Je fais confiance en Cahir, qui connaît beaucoup mieux le monde que moi. On continue la marche, et quand Cahir s'arrête, je m'arrête aussi. On aperçoit des branches brisées, des empreintes de pas ressemblant à ceux d'un bouc sur le sol légèrement boueux et sur des blocs de neige. Cahir confirme que la piste est la bonne.

Nous avançons donc, suivant les traces de pas. On entend parfois des bruits de sabots précipités, ce qui me fait lever la garde un moment, mais il ne s'agit que d'animaux sauvages qui sont plus effrayés qu'un civil. On arrive finalement à une petite clairière au milieu de la forêt, et on voit un sanctuaire druidique saccagé. Je suis surprise et un peu effrayée de voir cela : ils ont détruit un lieu sacré. Je baisse légèrement ma garde, sans pour autant trop le baisser. Des pierres ont été posés dans des endroits plus ou moins stratégiques, et ils comportent des sigles que je ne connais absolument pas. Cependant, les pierres sont renversées et il y a du sang d'animaux dessus. Je suis certaine que les druides ne font pas dans le sacrifice d'animaux, à moins que je me trompe.

"Est-ce que vous pensez que les hommes-boucs font dans le sacrifice d'animaux ?"

Ce serait légèrement effrayant si c'était les druides qui sacrifiaient les animaux, mais aussi surprenant. J'ai déjà entendu parler des druides, mais je pense qu'ils sont beaucoup plus proches de la nature que meurtriers d'animaux. Si ça se trouve, ils font cela pour effrayer ceux qui veulent suivre la piste, ce qui n'est pas étonnant, mais bref, je vais éviter de m'acharner sur cette enquête. Il faut continuer, me dit Cahir. Je hoche la tête et nous continuons notre chemin. Je n'ai pas trop froid, je suis habituée à traverser des environnements rudes avec mon armure.

On continue notre chemin, s'enfonçant dans la forêt. Je lève un peu plus ma garde. J'espère qu'on ne doit pas affronter des elfes. Je regarde autour de nous, prête à me défendre face aux dangers qui m'attendent. Pendant notre marche, alors que je regarde derrière moi, je vois un être mi-homme mi-cerf se jeter sur moi. Je me retourne d'un coup et je concentre toute ma force en un seul poussée pour provoquer un Guard Impact : pendant un très court instant, mon bouclier brille en bleu et un grand bruit de choc d'armes se fait entendre, sauf que j'ai repoussé l'attaque sans qu'il ne s'attende à quoi que ce soit. Comme par réflexe, je tente de transpercer son ventre, mais il saute en arrière. Je fais ensuite un grand pas en avant pour tenter de lui faire un entaille au ventre, mais il saute haut au bon moment pour l'esquiver. Je monte encore plus ma garde en regardant autour de moi.

"Cahir, est-ce que vous savez ce que c'est que cette créature ?"

Soudain, je sens mes pieds se serrer et je regarde en bas. Oh non ! Des plantes ont poussé et commencent à entourer mes pieds ! Soul Calibur ! Tu peux m'aider ?! Tu vas avoir un peu plus froid si j'utilise mon pouvoir pour geler les plantes. Ce n'est pas ça qui va m'empêcher de me battre ! Vas-y ! D'accord. Je ressens une grande fraîcheur qui traverse mon corps et les plantes commencent à geler. Je vois soudain, en regardant vers les branches, une créature mi-chat, mi-ours aux griffes acérées sauter sur moi, mais heureusement, je fais à nouveau un Guard Impact, ce qui a pour effet de le faire bondir sur mon bouclier, jusqu'au sol. Il se transforme en un homme-cerf et on commence à voir des loups s'approcher de nous, prêts à nous attaquer.

"Vous croyez que cette créature a fait appel à ces loups ?" demandais-je en bougeant violemment les pieds pour briser les plantes.

« Non, ce ne sont pas des druides... Ces sanctuaires ont pour but de repousser les monstres, de les enfermer au cœur de la forêt. »

Vu qu’il y avait une scierie à proximité, c’était logique. Les bûcherons pouvaient ainsi travailler sereinement, sans craindre des attaques de monstres. Évidemment, des loups ou des ours étaient toujours possibles, mais rien de trop surnaturel. Les druides n’avaient aucune raison de saccager leurs propres sanctuaires, pas davantage les Drows. Pour Cahir, il ne pouvait donc s’agir que des hommes-boucs. Se redressant ensuite, il encouragea la femme à faire preuve de vigilance, et continua à marcher. Ils s’enfoncèrent dans la forêt, apercevant des arbres assez épais, jusqu’à en longer un, avec de grosses racines dont la plupart ressortaient dehors.

Un silence pesant s’installait dans la forêt... Lorsque Sophitia se retourna brusquement. Cahir sortit son épée de son fourreau en pivotant sur place. Il avait eu un mauvais pressentiment, l’intuition que quelqu’un les suivait... Et crut défaillir en reconnaissait le monstre qui venait de faire irruption.

*C’est pas possible !*

C’était une créature filandreuse, qui semblait faite de chair et d’écorce... L’esprit des bois, un monstre source de contes et de légendes, le Leshen. Surprise, Sophitia, qui n’avait encore jamais vu un tel adversaire, sentit des ronces s’enrouler autour de ses jambes. Le leshen se focalisa pendant quelques instants sur Sophitia, qui parvint à se protéger à l’aide de son bouclier, tout en gelant les ronces autour de ses pieds pour se libérer. Le leshen l’attaqua ensuite en se transformant, mais, encore une fois, le redoutable bouclier magique de Sophitia prouva son efficacité, parant l’attaque du monstre.

Le leshen se matérialisa encore devant le duo, tandis que, tout autour d’eux, des loups venaient d’apparaître, grondant dangereusement.

*C’est donc ça que les sanctuaires druidiques repoussaient...*

Cahir n’avait pas eu le temps de répondre à la femme, et se mit en position de combat.

« C’est un leshen, Sophitia... Un Esprit des bois. Les loups lui obéissent. D’aucuns disent que les leshens sont d’anciens druides transformés en monstres, morts dans la forêt, et renaissant ensuite sous l’influence de la magie noire. »

C’est ce qui expliquerait le fait qu’ils aient souvent un bâton. Le leshen les observa lentement, et leva son bâton, puis se transforma alors en une nuée de corbeaux, fondant vers ses adversaires, tandis que les loups attaquaient. Cahir bondit sur le côté, esquivant un loup, et frappa avec sa lame, entaillant profondément la chair du loup. Le leshen se matérialisa alors au milieu des deux duellistes, et le bâton fusa tout autour de lui, libérant une flopée de ronces vers Cahir. Il esquiva encore, mais les ronces le frappèrent malgré tout à l’épaule, le renversant au sol.

La bataille contre ce monstre promettait d’être dure, mais ce n’était pas surprenant... Il s’agissait après tout d’un leshen !

Je pense qu'il n'avait pas bien compris ma question : je ne parlais pas de druides, mais d'homme-loup. Cependant, je vais éviter de m'y étendre, je n'ai clairement pas envie d'ennuyer mon camarade. Je me doutais que ce ne serait pas les druides, que s'il y a ce genre de sanctuaires, ce n'est pas pour rien. Après tout, à Athènes, nous avons un sanctuaire à l’effigie d'Athéna, pour qu'elle puisse protéger sa ville.

Je me concentre sur le combat, donc naturellement, je garde une oreille ouverte pour écouter Cahir, au cas où il me donnerait des indications qui pourraient m'aider. Dans ce cas, il m'explique ce que la créature est : un Leshen, un esprit de la forêt. S'il s'agit d'un esprit, je suppose que celui-ci est bel et bien matériel. Après tout, je ressens parfaitement l'impact entre mon bouclier et lui. Je ne sais pas si le métal divin me permet de lutter contre des esprits, mais comme il est aussi opaque que n'importe quel être vivant et aussi tangible, je pense que je n'ai pas besoin de ce genre de pouvoirs.

"Donc, si on parvient à faire en sorte que la magie noire ne fasse plus effet, il deviendra complètement inanimé ? Je suppose qu'il est impossible de leur rendre l'esprit."

Même si je connais peu de magies, je peux supposer sans problème qu'il s'agit d'une énergie démoniaque, mais différente à celle de Soul Edge. Donc, même si je tentais de rendre l'esprit aux autres, c'est différent d'un Leshen, j'en suis tout à fait certaine.

Lorsqu'il leva le bâton, il se transforme en une nuée de corbeaux. Ne sachant pas comment le parer sachant que mon bouclier a le diamètre de mon avant-bras, je décide de faire une roulade sur le côté pour esquiver la nuée de corbeaux, et Cahir en fait de même, mais sans le savoir, je le jette dans la gueule du loup, plus ou moins littéralement car quand je suis près de lui, il en profite pour tenter de me mordre, mais je lui donne un coup de bouclier avant de lui planter le cœur avec Soul Calibur. Je donne un violent coup d'épée pour endommager leur tête, que ce soit mortellement ou juste en leur donnant un handicap.

D'un coup, le Leshen se matérialise entre nous deux et il parvient à frapper Cahir alors qu'il esquive ses ronces. M'attendant à ce qu'il lui donne un coup de grâce, je tente de lui planter le dos, mais il se retourne et parvient à me frapper, hors de portée de mon bouclier, ce qui me fait tomber, mais heureusement, je parviens à me rattraper avec mes bras. Je me remets vite sur pieds. Soul Calibur ! Fais apparaître des stalagmites sous lui ! Je vais planter ta lame dans le sol ! D'accord ! Je plante donc Soul Calibur au sol et Soul Calibur fait apparaître un chemin de stalagmites entre moi et le Leshen. Puisqu'il ne s'y attendait pas, ses jambes se font planter. J'en profite pour tenter de lui donner un coup d'épée, sauf qu'il se transforme en nuée de corbeaux qui foncent vers moi, et je reçois plusieurs dizaines de coups de bec sur mon corps, me faisant crier de douleur.

Le Leshen se trouve désormais derrière moi, et compte me donner un coup. Mais je ne suis pas encore vaincue. Je me retourne pour parer son attaque, même si ce n'est pas un Guard Impact. Je recule un peu en tranchant la tête des loups qui tentent de me mordre, et le Leshen tente de me frapper le torse avec son bâton, sauf que je le pare avec mon bouclier avant de lui donner un coup de pied haut pour que ses pieds se décollent du sol et se mette à tomber. Mais l'esprit se retransforme en nuée de corbeaux et j'esquive de justesse son attaque avant de voir qu'il se dirige droit vers Cahir. Soul Calibur, protège Cahir avec les stalagmites ! Je plante Soul Calibur au sol et un chemin de stalagmites se dessine entre moi et Cahir, jusqu'à arriver devant lui pour faire apparaître des stalagmites qui le protègent et font percuter les corbeaux dessus.

"Cahir, est-ce que vous avez de quoi l'enflammer ?!"

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