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Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:11
par Le Diablotin
Il y a plusieurs années
Peu de gens osaient invoquer
Onyxian Magoa. Matriarche du clan Magoa, elle était une succube puissante, capable de faire l’amour avec le Prince Infernal de la Luxure. On disait même qu’elle était l’une des concubines de Lucifer en personne. Sous son commandement, le clan Magoa était devenu l’un des plus puissants clans de la Luxure. Onyxian avait su restaurer l’influence du clan en se rapprochant de divinités pour obtenir leurs faveurs, comme la Déesse Lust, ou Sha. De fait, il existait désormais peu de livres d’invocations capables de l’invoquer, ce qui fit que, quand on l’invoqua, elle en fut assez surprise. Il était impossible à un démon de refuser une invocation.
Une invocation démoniaque était un contrat. Un contrat oral, mais qui vous engageait bel et bien. Quand on négociait avec un démon, il fallait toujours se méfier, car, si un démon ne mentait pas, il s’amusait à interpréter. Les démons étaient après tout retors, et cela valait particulièrement pour Onyxian. Elle sentit le vortex l’aspirer, et commença à se manifester. Comme souvent, une épaisse fumée jaillit des bougies servant à l’invoquer. Elle constata vite qu’elle était invoquée dans un endroit atypique… Dans l’espace, au sein d’un vaisseau spatial.
Onyxian ne tarda pas à se manifester, et regarda autour d’elle en arrivant. Elle vit le glyphe tracé sur le sol. Un sceau d’invocation ressemblant à un pentagramme, avec des glyphes et des runes destinés à retenir le démon. Plus le démon invoqué était puissant, et plus le magicien se devait de l’être pour que le démon ne rompe pas le sortilège. Onyxian resta silencieuse, ses formes magnifiques et onctueuses se dévoilant petit à petit. Elle étudiait le glyphe, cherchant les failles, les points sur lesquels elle pourrait puiser dans sa magie pour briser les glyphes. Onyxian releva alors la tête en discernant une silhouette dans la pénombre du vaisseau. Elle vit un homme dont les yeux brillaient dans l’obscurité, qui portait une tenue noirâtre, et semblait l’observer avec méfiance. Onyxian était naturellement sur la défensive. Les gens invoquant des succubes comme elle voulaient souvent s’accaparer son pouvoir. Elle avait déjà été invoquée par une secte de mages.
Elle sourit alors malicieusement.
«
Bonjour… »
Onyxian sentit rapidement en lui une puissance incroyable, tant physique que psychique. Elle n’arrivait pas à son der son esprit, mais constata vite qu’il n’était pas humain… Et plutôt appétissant. En regardant, elle vit un guéridon avec un livre magique. Cet homme avait probablement dû le récupérer dans une tour magique assez puissante.
«
Il est impoli de ne pas se présenter devant une dame, tu sais ? Tu m’as invoqué, alors énonce tes conditions. Qu’est-ce que la grande Onyxian Magoa peut pour toi, bel homme ? »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:12
par Losgar
“ … les bougies font office de piliers pour contenir le flux d’énergie infernale qui s’extirpe du portail créé, agissant aussi comme catalyseurs pour alimenter le pentagramme et contenir …"
Losgar ne portait pas grande attention aux explications douteuses du noueux personnage à ses côtés. Les pratiques occultes étaient un domaine qu’il préférait ne pas s’y aventurer, laissant ce savoir à ceux prêts à perdre l’esprit ou à corrompre leurs âmes. Le simple fait qu’il soit en présence de quelqu’un s’apprêtant à exercer un sortilège de magie noire le dégoutait. Mais tout n’était pas aussi simple dans cet univers moqueur.
Le vaisseau spatial était un cargo appartenant à une des Mega-corporations qui dominaient le marché galactique des minerais. En temps normal, ce n’était qu’un banal transport de cargaisons faisant des bonds planétaires selon les demandes logistiques des gouverneurs planétaires pour subvenir aux flammes de leurs infatigables industries. En secret, c’était aussi le petit refuge de son pilote, Padlock, un individu d’allure banale. Un simplet, un homme à tout faire … et un frustré qui s’était plongé secrètement dans l’étude et le trafic de l’occultisme. L’avantage d’’une expérience en tant que trafiquant était de tomber sur de précieuses ressources sur le marché noir. Transporter quelques substances illicites lui valut donc l’acquisition de bouquins, grimoires et autres babioles qui alimentèrent sa compréhension théorique puis pratique de l’abstrait. Padlock n’était pas un psycker capable d’appeler les énergies instables du Warp à lui pour modifier la réalité à sa guise. Mais il ne fallait pas être doté de pouvoirs innés pour s’amuser avec la magie noire, primordiale, antique, et surtout si abondante dans les plans comme Terra où l’acquisition de connaissances et de conseils de la part d’individus peu recommandables n’était pas un effort surréaliste pour quelqu’un d’aussi discret.
Mais discret qu’il était, il n’avait pas échappé à l’attention de ce … qu’est-ce qu’il était. Il ne se souvenait pas de comment il l’avait surpris, juste qu’au détour d’une station spatiale, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre le bordel pour vider ses doutes et sa bourse avant un voyage qui promettait d’être long, une main l’avait plaqué férocement à terre. Sa force, il l’avait senti, était telle qu’il aurait été aisé pour lui de le broyer comme une cerise.
C’était un chasseur de primes, un étrange bonhomme qui plus est car il ne portait pas le genre d’attirail et arsenal qu’on trouvait chez son genre. Par contre, aucun doute sur son but quand il lui révéla qu’il était recherché pour avoir accidentellement libéré une horde de Xenos qu’il avait essayé de transporter chez un savant douteux, causant de sérieux dégâts qui attirèrent le courroux d’une organisation qui ne lésinait pas sur les moyens pour écraser la vermine.
Plaidant pour sa vie, il s’était attendu à ce que le ténébreux lui arrache le crâne à tout moment. C’est donc avec surprise qu’il se remémorait cette scène d’il y a un mois, jetant des regards nerveux derrière lui, là où son geôlier se tenait silencieusement, le surveillant, impatient.
Losgar, car c’était son nom, avait eu vent des … miracles dont étaient capables certains sortilèges puissants. Le Noxien ne faisait pas confiance envers les mages noirs et les sorciers talentueux, les sachant perfides et cherchant toujours les récompenses les plus absurdes. Padlock était donc le meilleur compris, quelqu’un avec assez de savoir pour exercer sa requête sans pour autant avec suffisamment d’expérience (et de fourberie) pour tenter de la lui jouer à l’envers. Sa vie contre la manifestation d’un pacte démoniaque. Padlock n’avait jamais appelé une entité puissante, mais il connaissait bien les principes et était confiant qu’il pouvait le faire. D’ailleurs, s’il n’avait jamais tenté la chose, c’était surtout par peur de perdre le contrôle. Mais avec un véritable Noxien à ses côtés, dernier survivant d’une race légendaire, il se sentait plus confiant. Enfin, tant qu’il le satisfaisait. Leur marché était simple, il devait réussir l’invocation et aurait la vie sauve.
Le sortilège fut lancé, une incantation récitée, pentagramme tracé avec de la cendre et du sang, des reliques hétéroclites disposées autour du cercle et d’étranges hiéroglyphes taillés à même le métal du vaisseau pour contenir la puissante entité.
Et la voilà qui se manifestait devant eux. Padlock se prosterna à ses pieds, n’arrivant pas à croire qu’il avait réussis, tremblant comme une feuille devant cette créature surnaturelle. Losgar c’était attendu à voir un monstre, une abomination, car après tout du peu qu’il savait sur l’Enfer était qu’il était le domaine d’abjectes monstruosités. La contradiction était donc violente, car voilà que se matérialisait une démone dont l’apparence éclipsait les charmes des plus belles concubines elfiques et des plus exotiques princesses de l’espace. Sa présence était terriblement envoutante, il le sentait comme autant de doigts venant le tirer vers elle, autant de voix lui chuchotant des promesses. Il résista, car il était avant tout un prince déchu et une figure imposante de force brute. Il ne pouvait en dire autant de l’occultiste à ses pieds qui se trémoussait devant elle, complètement enchanté.
“Mon nom importe peu, démon. J’ai besoin de savoir si tu es capable de m’aider à restaurer mon espèce.”
Cette demande aurait choqué Padlock, qui était familier avec la réputation terrible de la race de Nox, ces guerriers que la naturelle avait forgé dans les conditions les plus hostiles et écrasantes pour concevoir des machines de guerre biologiques … si ne pleurait pas déjà à chaudes larmes devant Onyxian.
“Par les cornes de Baal, vous êtes la plus …"
“Silence, idiot.” reportant son attention vers la dangereuse et sulfureuse apparition, gardant un contact visuel décisif avec elle, il ajouta : “Es-tu capable de faire renaître de ses cendres une race entière ?”
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:12
par Le Diablotin
Absorbée par le Noxien, Onyxian n’avait même pas noté la présdence de l’invocateur ! Elle reporta son attention sur ce dernier, et put plus facilement s’immiscer dans son esprit, saisissant à tout le moins son nom… Et, par ricochet, celui de l’autre homme. Padlock, et Losgar. Padlock tomba sous le charme d’Onyxian, et cela permettait à la succube de s’enfoncer plus facilement dans son esprit.
*Un simplet pareil qui ose m’invoquer…*
Onyxian se concentra donc sur lui, et Padlock ne tarda pas à avoir une solide érection. Agenouillée devant le pentagramme, il était en train de devenir son pantin.
« Une race entière ? Tu es bien gourmand… Losgar. »
Le genou de Padlock glissa sur le pentagramme, et effaça un morceau de craie. Une brèche qui suffit instantanément à Onyxian. Sa magie déferla par cette ouverture, et les sceaux la retenant se brisèrent. Une onde de choc traversa tout le vaisseau, et le générateur se coupa brusquement. Le vaisseau se mit à dériver, la gravité artificielle disparut, et il fallut attendre quelques secondes avant que le générateur électrique du vaisseau ne se réenclenche. La gravité artificielle et l’éclairage revinrent, et, quand Losgar put à nouveau se retrouver sur le sol, il vit qu’Onyxian était sortie du pentagramme. Sa queue caudale s’était enroulée autour du cou de Padlock, et elle se déplaça lentement, sensuellement. Chacun de ses gestes était un fruit d’élégance à part entière. Padlock aurait à ce moment pu mourir qu’il aurait sans doute été le plus heureux des hommes.
Onyxian se rapprocha d’un hublot, et observa l’espace.
« Hmmm… C’est la première fois que je vois l’espace, je crois. »
Habituellement, son clan agissait plutôt sur Terre ou sur Terra, mais elle était dans le Rayon Indigo… Un rayon technologique où la magie s’était amenuisée.
« Ton pilote n’a pas ton endurance, Noxien… Tu souhaites recréer ton peuple. Normalement, je devrais vous tuer tous les deux pour avoir osé m’invoquer… Moi, Onyxian Magoa, une Princesse Infernale, la Matriarche du clan Magoa ! Je ne suis pas une vulgaire succube qu’on peut invoquer d’un son de cloche ! »
Son corps s’auréolait de flammes, et sa queue caudale se serra davantage sur le cou de Padlock. Celui-ci commençait à étouffer, mais ne pouvait empêcher son érection de pointer. Elle se rapprocha du Noxien, un sourire doucereux sur les lèvres, et posa sa main chaude sur son torse.
« Je peux exaucer ton souhait, Losgar… Mais que m’offrirais-tu en retour ? »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:12
par Losgar
Tout sonnait faux, tout lui indiquait qu’il devait cesser cette mascarade avant qu’il ne soit trop tard. Cette invocation ne se passait pas comme prévu. Le dernier survivant de Nox s’était attendu à un être rigide et strict, une entité implacable qui exigerait sa condition avant d’exaucer le souhait et de disparaître. Pourquoi s’était-il aventuré dans cette immonde aventure ?
La solitude, le vide, le fardeau d’être l’unique représentant d’une espèce de conquérants, le dernier d’une lignée royale, le seul héritier d’une culture oubliée. Autant de facteurs indélébiles que ni les jeux, ni l’alcool, ni le sexe n’avaient complètement effacé malgré les siècles. Proposer à un minable criminel de bas étage d’exercer une invocation démoniaque pour réaliser un rêve de fou … qu’est-ce qui lui prenait.
Les choses dérapèrent au moment où la créature, qui se faisait appeler Onyxian, prononça son nom. C’était le moment précis où il devina qu’elle était loin d’être un simple démon que Padlock aurait pu maîtriser. Cet imbécile avait invoqué une terrifiante manifestation des Enfers et la chose avait déjà manifesté ses pouvoirs en prenant le contrôle de l’apprenti-sorcier.
Une simple brèche dans le pentagramme suffit pour que les forces maléfiques d’une aura violente se dispersent dans le vaisseau, couvrant Losgar d’une couche néfaste d’énergie sombre et impie. Pourtant, il resta immobile. La démone était très puissante, mais elle faisait face à un être tout aussi dévastateur et brutal. Le Noxien avait terrassé des abominations indescriptibles et fauché la vie d’overlords et de tyrans galactiques aux immenses pouvoirs.
Cela ne voulait pas dire qu’il baissa sa garde.
Elle était libre. Libre de se mouvoir parmi les murs métalliques d’un petit vaisseau au milieu du froid néant de l’espace. Libre d’être absorbée en une fraction de seconde dans le vide intersidéral et congelée avant qu’elle ne cligne des yeux. Les engeances des Enfers mourraient aussi, puisqu’il en avait déjà écrasé quelques spécimens sur Terra. Mais prudence, Onyxian avait probablement mille vicieux tours dans son sac.
Retroussant du nez à la vision de la chose qu’était devenu son prisonnier, salivant, étouffant, bandant sous l’emprise de la diablesse, il cracha son mépris et se tendit quand la succube l’approcha. Au contact de ses doigts contre son torse bombé, des arcs d’énergie pourpre traversèrent le corps du guerrier avec une fulgurante et soudaine rapidité, se manifestant de manière défensive à la présence de celle qu’il devinait dotée de terrifiants pouvoirs. Plus que son esprit, c’était son corps qui s’apprêtait à riposter, si bien que la Matriarche des Magoa pouvait sentir dans l’air autour d’eux le courant qui tourbillonnait silencieusement autour d’eux et le grondement de muscles tendus et aptes à broyer des colosses d’acier.
“Ce minable à tes pieds est le responsable de ta présence ici. Quand je lui ai ordonné de faire appel à quelqu’un capable de faire remonter le temps, de faire renaître une poignée de morts de leurs cendres, de me donner une solution pour raviver la flamme de Nox, ce n’était pas pour avoir devant moi une tentatrice affamée.”
Il baissa un instant les yeux vers le contrebandier, dégouté de le voir désormais humidifiant ses chausses sous une excitation qui n’avait rien de naturelle. Son visage virait presque au cramoisi et la saline humectait ses joues enflées, mais plus que tout c’était son sourire et ses yeux fous qui lui donnèrent envie de piétiner l’incompétent qui avait provoqué cette situation.
Son attention revint immédiatement vers la Matriarche quand elle affirma pouvoir exaucer son souhait. On lui avait raconté que les enfants du Chaos ne mentaient jamais, mais qu’il fallait se méfier de leurs jeux de mots. Avec leurs contrats et leurs pactes, il y avait toujours des lignes dissimulées, des mots chuchotés, des clauses cachées.
“ Si réellement tu peux le faire, alors … dis-moi ton prix, succube. Un rival que tu souhaites voir anéanti ? Une guerre dans ton domaine ? Je peux être ton champion, ton assassin. Je n’ai pas de savoirs occultes et mystérieux à t’offrir et je ne suis pas du genre à égorger des innocents sur un autel. Mes talents ont toujours requis la force brute, la stratégie militaire et l’endurance face aux fléaux.”
Cela ne l’enchantait guère, mais il avait déjà un pied dans cette mésaventure. S’il y avait une chance, même infime, de ressusciter la gloire de Nox … il était prêt à pactiser avec cette sensuelle et dangereuse femme.
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:12
par Le Diablotin
Le bel homme conserva son sang-froid, même si qualifier Onyxian de « tentatrice affamée » courrouça celle-ci. Elle sentait la puissance de cet homme, son arrogance, et s’écarta un peu de lui, délaissant son torse. Sa queue caudale glissa derrière elle, et caressa furtivement le bas-ventre de Losgar, glissant sur son bassin, appréciant brièvement le paquet entre ses jambes.
« Je ne suis pas surprise que tu sois célibataire… Tu proposes toujours ça à tes copines ? Aller massacrer d’autres types ? Les hommes et leurs poings… Tu es très fort, mon cher Noxien, mais je ne vois pas comment tu comptes faire revivre un peuple en tapant sur tout ce qui bouge. »
Sa force physique l’intéressait, oui, mais pas pour se battre. Elle se déplaça lentement, et caressa le visage de Padlock, qui se frottait à ses pieds, transformé en esclave servile.
« Lui, je le prends comme acompte. Tu te gausses de ton invocateur, mais invoquer une Princesse Infernale n’est pas au niveau de n’importe qui. J’en ferai un bon amant… Mais ce n’est guère qu’une compensation, pour m’avoir dérangé, et pour m’avoir insulté de… De tentatrice affamée. »
Elle relâcha l’homme, le jetant au sol.
« Pour ressusciter une race, il n’y a pas cinquante solutions… Il faut avoir son code génétique. Fort heureusement, tu l’as en toi, donc… »
Onyxian se tut alors. Elle parlait lentement, énumérant chaque hypothèse, faisant volontairement attendre le Noxien.
« Tu as voyagé à travers les dimensions, donc tu sais que le temps est malléable… Il existe bien des rituels puissants, dont un qui permet de déphaser une planète. Ce que tu demandes nécessite un rituel magique très complexe, et nécessitant le recours de la quasi-totalité de mon clan. Un rituel qui placera ton monde hors de sa temporalité, dans un plan astral dont tu n’as sans doute jamais dû entendre parler, vu ton manque d’élégance et de galanterie… Luss’tghaa. »
Un terme qui n’émut pas particulièrement Losgar.
« Luss’tghaa, le royaume de la Luxure et du sexe… Un plan astral créé à partir des émotions sexuelles, du désir. Un monde où les règles habituelles de la physique ne s’appliquent pas, et où le temps varie en fonction du désir sexuel. Dans cet univers, ton monde se fertilisera avec toi et ta semence. Une colonie germera, et les Noxiens reverront le jour… Similaires à ceux que tu connaissais, et différents, car ta planète sera bénie par le sceau de ma Déesse, la Déesse Lust. »
Des explications qui devraient sans doute paraître confuses pour Losgar, mais il savait que les démons ne mentaient pas. Elle se mit à tourner autour de lui, sachant qu’elle avait suscité son intérêt. Sa queue caudale continuait à glisser sur le corps du Noxien.
« Tu pourrais en être le Roi, tu sais… Car tu en seras le fondateur. Ta puissante semence fertilisera des femmes qui donneront naissance à des Noxiens. Quand ta planète retournera dans sa temporalité, une nouvelle civilisation aura vu le jour… Mais le prix à payer est à hauteur de ce que tu demandes. »
Après avoir tourné sensuellement autour de lui, Onyxian se retrouva à nouveau devant Losgar, et lui sourit.
« Le rituel dont je parle durera une semaine… Une semaine d’une grande et vaste orgie où tu devras participer. Si tu réussis à tenir jusqu’à la fin, à me faire l’amour à moi et à tous ceux et toutes celles qui me rejoindront, si tu parviens à tenir sans t’endormir, ou sans être épuisé, alors tu rempliras ta part du marché. Je t’offrirai ta civilisation, et tu seras libre, et ta civilisation aussi. »
Elle sourit encore, et cessa ensuite de sourire, en fronçant les sourcils :
« Mais, si tu échoues, tu seras à moi. Ta planète sera fertilisée, mais mon clan dirigera ton peuple. Tu seras leur Roi en étant mon esclave. »
Onyxian se tut pendant quelques instants, puis la puissante et belle Matriarche reprit alors :
« Pour un homme aussi valeureux que toi, aussi puissant et vaniteux, ce devrait être facile, non ? »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:12
par Losgar
L’hostilité de Losgar envers la démone était plus que légitime. La réputation des succubes, surtout celles qui se targuaient d’être les plus suaves et sensuelles, était celle de tentatrices dangereuses qui damnaient leurs partenaires de jeux et leurs dévoraient l’âme, ou les enchaînaient pour l’éternité dans un cercle de vices et d’humiliations éternelles. Un sort indigne pour un guerrier de sang royal et un descendant de conquérants légendaires.
Le Noxien pinça des lèvres quand sa proposition initiale fut refusée par Onyxian, mais il s’en était douté. La princesse infernale ne cherchait pas à cacher la lueur lubrique qui transpirait de ses prunelles, l’appelant à s’abandonner à elle. Il soupira longuement, massant sa nuque tandis que la Matriarche lui tournait autour comme une lionne en cage. Et lui était le repas, il devina.
“Mes copines, comme tu dis, ne naissent pas d’un rituel de magie noire et cherchent encore moins à me réduire en esclavage. Après, j’ai connu des dames qui n’ont pas rechigné à ce que je els débarrasse d’un compétiteur trop dangereux ou un monstre trop féroce. Ça n’a jamais refroidit leurs ardeurs, par expérience.”
La queue de la succube lui frôla l’entrejambe, mais il ne sursauta pas. Si effectivement la diablesse était une incarnation même de la séduction et de la tentation, il fallait plus que ça pour attiser la convoitise du dernier survivant de Nox. Losgar n’ignorait pas ses atouts et sa beauté surnaturelle, mais sa prudence le rendait plus résistant aux tentatives d’ensorcellement. Contrairement au pauvre Padlock, qui s’aventurait déjà à lécher le sol sur lequel les pieds de la fondatrice du clan Magoa s’étaient posés. Son esprit avait été brisé si facilement … mine de rien, il servait d’important rappel pour le guerrier cendré. Un rappel qu’il ne devait jamais faire écrouler ses barrières psychiques, de garder toujours le contrôle de son esprit en la présence de l’archi-tentatrice.
“Ne m’en tiens pas rigueur, Onyxian, mais la réputation de ta propre race te précède. Est-ce donc si frustrant pour toi de rencontrer quelqu’un qui ne tombe pas immédiatement à tes pieds en supplications parce qu’il sait à quoi il se condamnerait ? Tes amants devaient être trop faciles.”
L’alien à la peau de cendre se détendit dans sa posture corporelle, malgré la présence presque intime d’Onyxian. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que les deux n’en viendraient pas aux coups et aux injures maintenant que chacun connaissait les désirs de l’autre. Croisant ses bras robustes et saillants contre son torse, il pencha sa tête d’éphèbe de côté en écoutant la Matriarche lui expliquer les étranges artifices de sa magie et ses miracles.
Il hocha lentement la tête de temps à autre, lui indiquant de continuer son monologue, l’expression neutre sur son visage si ce n’est une certaine forme d’incrédulité à peine couverte. Il aurait éclaté de rire en pensant à une blague née de la fantaisie d’un pervers écrivain s’il ne savait pas déjà que les succubes traitaient le monde et ses lois avec la vision lubrique de divinités assoiffées et en chaleur.
“ Tout se résout par le sexe chez vous, hein ?” Emprisonnant l’arrête de son nez entre deux doigts, il massa longuement ce dernier avant de marmonner “Je suis trop sobre pour ces histoires. Suis-moi.”
Sans l’attendre, il quitta l’entrepôt du vaisseau, abandonnant Padlock qui s’aventurait à jouer le chien fidèle aux pieds de sa maîtresse, attendant qu’elle l’ignore encore royalement. Le cargo avait une sorte d’armoire métallique servant aussi de réfrigérateur pour les rafraichissements du pilote. Les bières et autres boissons qui s’y trouvaient étaient de la contrebande, un contenu très fort qui assommerait un satyre adulte, une marchandise bannie dans plus d’un système solaire.
Donc rien de très efficace pour Losgar, mais le goût était correct, ce qui était déjà pas mal.
Il décapsula une canette et en balança une autre à la succube, ne portant plus trop d’animosité à son égard maintenant qu’ils étaient entrés dans une sorte de négociations de business. Un dangereux business, ceci dit.
Le mercenaire de l’espace garda le silence pendant plusieurs longues minutes, pensif, pesant le pour et le contre, jetant de temps à autre un regard de côté vers Onyxian. Elle était une friandise pour l’oeil, mais aussi une drogue qu’il devait ignorer s’il ne voulait pas s’oublier complètement. Devenir l’amant de cette créature millénaire, féconder la Reine et ses Princesses dans leur royaume infernal … c’était un plan tentant, très tentant, promettant les plaisirs les plus absurdes et les fantasmes les plus inavoués. Mais les conséquences de son échec seraient terribles, les risques terrifiants. Losgar, esclave d’Onyxian. Une honte terrible et un affront impardonnable pour les Noxiens. S’il échouait, même s’il redonnait vie aux siens, ces derniers le tueraient sans hésiter en apprenant le sort de leur géniteur.
“Tu sais, j’étais le prince héritier de Nox, avant qu’elle ne succombe à la guerre civile qui la ravagea. Héritier d’une dynastie qui a perduré des éons entiers et qui a défié des entités cosmiques qu’on qualifierait de dieux anciens.” Son ton était mélancolique, son regard d’ambre porté vers le plafond de fer et d’acier du vaisseau, comme s’il parvenait à percevoir à travers le métal les étoiles infinies.
“À ma place, que ferais-tu, si ton clan avait été rasé, anéantit. Si tu étais la seule survivante de ton espèce, quel serait ta course d’action ?”
Losgar ne pensa pas réellement qu’elle lui donnerait une réponse honnête, ou même qu’elle lui en donne une. Elle avait exprimé son désir, sa part du contrat. Elle lui avait donné un challenge et, aussi évident soit le piège, son honneur et ses ancêtres le poussaient à relever le défi.
Un noxien ne vivait que pour la gloire et pousser ses limites. L’échec n’était pas une option et l’abandon était pire que la mort.
“Tes conditions sont dures, princesse des Enfers. Mais j’apprécie un défi, aussi suicidaire soit-il. Si tu me promets que je n’aurais pas à supporter la présence d’un autre phallus que celui que je brandirais pour toi et tes filles, j’accepte. Non pas que je crains la compétition, mais la loi de la nature exige que seul l’alpha s’accouple avec son troupeau, non ?”
L’idée, en effet, de voir des incubes se mêler à sa festivité ne l’enchantait nullement, encore moins si les succubes commençaient à se faire pousser des chibres à leur tour. Dans ce sens, il était très proche des animaux tels les lions de la savane qui chassaient la compétition et se gardaient un harem fidèle. On parlait bien de faire renaître une race par le sexe, autant imposer des règles pour que la chose soit un minimum organisée et qu’aucune graine impure ne se mêle à la sienne.
“Dois-je t’appeler ma femme pour sceller le contrat ?”
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:20
par Le Diablotin
Onyxian le suivit dans une sorte de réfectoire, mais, avant d’y aller, elle donna un ordre à Padlock, qui se dirigea vers la cabine de pilotage. Onyxian se déplaça ensuite, sensuelle et irrésistible. Le Noxien avait de très bonnes résistances, et tout cela était fascinant pour elle. Elle était rarement invoquée au sein du Rayon Indigo. Sur ces deux planètes, la magie était reniée, méprisée, les habitants lui préféraient la réconfortante froideur de la technologie mécanique, industrielle. Losgar ne semblait guère en différer, tant il semblait sceptique à l’égard d’Onyxian. Cela avait de quoi la courroucer. Onyxian avait toutefois posé les termes du contrat. Losgar aurait beau ergoter, un démon ne revenait jamais sur les termes de son pacte. Il ne manqua pas de lui faire observer que les conditions étaient difficiles, et elle sourit doucement, décapsulant sa cannette.
« Je tiens à te faire remarquer, à titre liminaire, que, selon les usages de mon peuple, je n’avais aucune obligation de conclure un pacte. Tu peux me traiter avec dédain, mon beau Noxien, mais je reste une Princesse Infernale. On ne m’invoque pas à la légère. Le pacte doit être conclu tant que le démon est à l’intérieur du cercle d’invocation, et ce n’est que quand le pacte est conclu que l’invocateur peut libérer le démon, qui est alors lié par sa propre parole. Ton cher ami avait suffisamment de talent pour m’invoquer, mais pas assez pour me retenir. Bien de mes homologues se seraient montrés moins compréhensifs que moi. Pense-y un peu. »
Elle avala ensuite un peu de sa bière. Le goût était assez fort, mais c’était souvent ce que les démons appréciaient.
« Tu m’appelleras ‘‘ma femme’’ si tu remplis ta part du marché. Ensuite, si j’étais toi, j’accepterai l’aide d’incubes, les rivalités sexuelles existent aussi au sein des clans de démons, mais il va de soi que, dans notre rituel, c’est toi seul qui enfanteras les succubes. Après tout, il n’y a que toi qui dispose d’un code génétique noxien. »
La logique la plus élémentaire voulait donc que ce soit Losgar qui se charge de cette besogne. Le vaisseau commença alors à s’ébrouer. Padlock était en train de chauffer les moteurs, et de préparer le moteur supraluminique pour passer en hyperdrive.
« Ton second va nous conduire à Nox. C’est là que le rituel doit avoir lieu, après tout. »
Cette précision faite, Onyxian alla s’asseoir sur un fauteuil, et croisa sensuellement les jambes.
« Et, si tu veux tout savoir de mon parcours, je suis fille de la Luxure et de l’Orgueil. Ma grande-sœur était alors la matriarche de mon clan, mais elle n’était pas très douée. Dans notre plus pure tradition, j’ai dû finir par la tuer, après m’être exilée. Ensuite, j’ai reconstruit le clan à la sueur de mon front… Et à la souplesse de mes reins. Les deux tiers des démons qui peuplent mon clan sont mes propres enfants. Alors, ce n’est pas comparable à une planète, naturellement, mais je pense savoir ce que cela fait, d’être isolé, contraint de devoir s’acoquiner à des individus plus faibles que soi pour survivre. Moi, ce fut un prince d’une autre planète, ignare et stupide, qui me permit néanmoins d’exercer une influence résiduelle sur sa planète, et d’y rencontrer une Déesse avec laquelle j’ai pu m’allier. Donc, si je devais donner une morale à ma propre histoire, ce serait de ne jamais s’apitoyer sur son sort, et de saisir les opportunités quand elles vous arrivent. »
Onyxian se racla la gorge, et jeta la capsule de bière vide. Celle-ci s’envola dans les airs, avant que sa trajectoire ne change, et qu’Onyxian la guide elle-même dans la poubelle de recyclage du vaisseau.
« Quant à notre accord… Si tu veux l’accepter, il te suffit de le dire. Je peux aussi… »
Onyxian se concentra, et joignit ses deux mains ensemble. Une boule de feu s’y forma, et elle éloigna ses mains l’une de l’autre, y générant un parchemin.
« Tu préfères peut-être signer quelque chose ? Chez les démons, la parole prime sur les mots, mais, chez les humains, comme vous ne respectez jamais vos propres engagements oraux, et que votre manque de fierté vous permet de mentir éhontément, il vaut mieux écrire et signer, non ? »
Elle fit léviter le parchemin vers lui, qui récapitulait les termes de l’accord, et qui était déjà signé d’Onyxian.
« Bien sûr, tu as le temps de la réflexion. Ta demande est après tout spéciale. Padlock nous conduit d’ailleurs auprès de ta planète. Tu comprendras aisément que je doive l’examiner un peu pour voir si mes modestes pouvoirs me permettront d’accomplir à bien le rituel dont je t’ai parlé… »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Losgar
Le mâle aux couleurs sombres leva chacune de ses mains dans un nonchalant geste de paix, faisant écho à la remarque de la diablesse quant à son statut de princesse démoniaque. Rien que ça, hein. Ce damné Padlock n’était pas des plus fûtés, mais c’était un miracle (ou une malédiction) qu’il parvienne à exercer une manipulation magique de si haut niveau. Losgar n’y connaissait pas grand-chose en magie et sorcellerie, mais peut-être que des facteurs externes avaient joué en la faveur de ce sortilège d’invocation. L’espace n’était qu’une facette du warp et son influence chaotique pouvait jouer bien des tours dans le monde réel, changeant les plus petites variables en calamiteuses conséquences.
“Soit, princesse. Entre royauté, on devrait s’entendre alors. Je comprends l’importance du statut et de ce que cela implique, la faute revient à ton nouvel esclave. Tu étais dans ton droit de quitter les lieux et emporter le miséreux pilote comme compensation, je le concède. Mais puisque tu es encore ici présente, il n’est pas difficile de deviner que je t’intéresse …"
Pour une fois, il se permit un petit sourire narquois. Maintenant qu’il savait qu’elle en était après lui pour son intérêt personnel, il savait qu’il n’y avait aucune raison de se montrer aussi brut et inquisiteur qu’à leur première discussion. Ecrasant sa cannette d’alcool entre ses doigts, une charge d’énergie parcourut son bras saillant et carbonisa en une fraction de seconde l’aluminium en boule, s’évaporant sur la paume de sa main indemne.
Quand elle le conseilla de ne pas rejeter l’aide des incubes, il souffla du nez avec dédain, visiblement sceptique à l’idée qu’il s’en rabaisse à quémander l’aide d’autrui. Son sang noble, sa race pure et son passif guerrier avaient taillés un caractère indépendant et solitaire, se suffisant à lui-même et ne comptant que sur ses propres capacités. Cela, couplé à ses origines culturelles dans une société martiale où le plus fort faisait la loi, lui donnaient donc autant d’obstacles à la généreuse proposition d’aide offerte.
“Je suppose que je te laisserais juger toi-même de toute l’étendue des aptitudes d’une créature comme moi. Jamais de l’histoire de l’univers un Noxien n’a interagi avec les forces des Enfers. C’est une expérience inédite qui m’intrigue.”
Son sourire s’évanouit quand elle annonça qu’ils iraient à Nox. C’était dit de façon si banale qu’il l’aurait battu contre chaque mur de ce vaisseau s’il n’avait pas longtemps enterré l’amertume et ses fantômes. Dans ce cas-là, ils allaient devoir utiliser un voyage en hyper-espace, ou percer un trou dans l’espace-temps. Le vaisseau de Padlock était conçu pour justement exercer des voyages aussi risqués sans que le warp ne démolisse le navire dans ses tumultes éblouissants. Le Noxien pouvait déjà sentir le bouclier envelopper le cargo tandis qu’il perçait une déchirure dans l’espace, s’engouffrant dans la Mer des Âmes pour suivre un chemin en direction d’une planète qu’on ne cartographiait plus qu’en tant que lune stérile et aride.
“J’ignore si ta décision est sage. Nox est réellement une planète morte. Les décennies de guerre intensive à l’échelle mondiale l’ont ravagé. On parle d’atmosphère radioactive, de terre desséchée et toxique, de tempêtes psychiques frappant les zones de combat où les morts ont été les plus nombreuses et les seules créatures survivantes sont des prédateurs mutants monstrueux qui vivent de cannibalisme. Pas vraiment la riche et fertile terre pour porter des enfants, tu ne crois pas ?”
Croisant ses larges bras sur son torse, il s’adossa contre une poutre métallique, à quelques pas du fauteuil sur lequel reposait la succube. Son récit quant à comment elle avait regagné les rennes de son clan ne le surprit guère, les démons étant réputés s’entredévorer pour une miette de pouvoir et de statut. Mais ce qu’elle dit résonna en lui, plus particulièrement quand elle le conseilla de saisir les occasions qui se présentaient. Si Onyxian avait reforgé les rangs de son clan en les portant dans son ventre, pouvait-il se plaindre si on exigeait de même pour lui ? Cette folie était-elle la clé qu’il avait secrètement cherchée ?
Il fronça des sourcils quand elle utilisa sa magie, mais se détendit quand il remarqua qu’il ne s’agissait que d’un contrat voletant jusqu’à lui. Un pacte. Il le saisit entre deux doigts et le toisa du regard, un sourcil arqué avec curiosité.
“Tu oublies que je ne suis pas humain, princesse des Magoa. Chez nous aussi, nous scellions nos accords par la parole ou, quand la décision était plus sacrée que nos vies, en partageant notre sang dans une poignée de main après avoir coupé nos paumes. Je n’ai pas besoin de signer, tant que tu promets que tu pourras exercer tes miracles. Tu apprendras à me voir sous un angle différent du commun des mortels avec qui tu as dû cohabiter.”
Le trajet était tumultueux, le cargo du contrebandier et apprenti-occultiste ayant bien du mal à atteindre une destination aussi obscure que Nox, particulièrement quand le pilote se masturbait silencieusement tout en conduisant, déjà accro à l’aura grisante de sa nouvelle maîtresse, salivant bêtement. Parfois, le vaisseau tremblait sous une violente secousse, ce qui ne semblait pas perturber le bellâtre à la chevelure de maëlstrom qui tourna lentement autour du fauteuil où trônait la matriarche infernale.
“Tu seras la première à fouler … non, à approcher notre planète depuis sa chute. Ça aurait été un événement historique, pour peu qu’il y ait un peuple pour t’accueillir. Je me demande …"
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, penché qu’il était près de la succube, que le vaisseau spatial fut secoué d’une secousse plus brutale que les précédentes. Une alarme commença à hurler et les lampes tournèrent en un rouge inquiétant. La voix paniquée de Padlock tonna à travers les baffes intégrées :
“On a un problème boss ! Le bouclier a cédé sous la coque ! Niveau critique, on va se faire envahir !”
Losgar avait déjà compris la situation en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et se maudit de ne pas avoir anticipé ce danger.
“Malédiction ! Si quelque chose s’est attaquée au cargo malgré le bouclier, ça doit surement être un émetteur psychique puissant qui a attiré quelque chose. Et comme la plus forte source de magie ici présente est toi …" Il fixa Onyxian, ses prunelles ambrées ayant perdu tout amusement au profil d’un sombre sérieux.
“Je crois qu’on a affaire à un prédateur psychique. Un dévoreur de mana ou un daemon au flair acéré. Et toi, princesse, est le repas du jour.”
Comme si ses mots fatidiques firent l’objet d’une invocation, le sol sous leur pied commença à se distordre et à fumer, tandis qu’une abjecte
abomination s’en extirpait, défiant la réalité en perçant le bouclier qui faisait office de seule barrière entre le monde sensé et cette dimension de folie et d’horreurs. Les multiples yeux de la chose se fixèrent d’abord vers le Noxien, puis vers la démone, commençant à siffler bruyamment en sentant toute la quantité de magie qui inondait la femelle démoniaque. L’entité du Warp dressa un appendice aux mains multiples pour s’emparer de la diablesse, mais rencontra une farouche résistance quand un trait incandescent de couleur mauve laissa un chemin aveuglant sur son sillage avant de réduire en bouillie fumante la patte du monstre. Le prédateur psychique siffla à nouveau, chacun de ses yeux prenant une couleur virulente qu’on ne saurait décrire mais qui laissait trahir une forme de douleur.
Losgar repoussa Onyxian vers le cockpit, chargeant son corps d’énergie tandis qu’un autre spectre immatériel rejoignait son congénère en créant un tunnel dimensionnel dans le corps du vaisseau.
“Ils n’arrêteront pas tant que t’es là, on doit faire regagner de l’énergie au bouclier ! Rejoins le pilote et essaye d’y remédier, vite !”
Il ne pourra pas les retenir très longtemps, les hordes de l’immatériel étaient infinies, tout comme leur appétit monstrueux. Bientôt, ils seront submergés, leurs âmes dévorées et leurs esprits torturés à jamais sous les crocs de ces bêtes.
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Le Diablotin
En approchant de Nox, Onyxian constata que la situation de la planète était des plus préoccupantes. Le pilote, aussi soumis soit-il à Onyxian, hésita même à y aller. La route était dangereuse, et il fallait s’éloigner des routes d’hypernavigation sécurisées à travers la galaxie. Le système stellaire tout entier de Nox était
chaotique. À travers une baie vitrée, Onyxian le constata, et la surprise put se lire sur son visage. Des carcasses de planètes éclatées flottaient en l’air, et ils eurent la vision confuse d’une géante gazeuse qui s’était détruite sur elle-même, et s’évaporait progressivement dans l’espace. On avait l’impression qu’une main cosmique avait posé ses doigts colossaux sur cette planète, la contorsionnant en mille morceaux. Le spectacle était à la fois impressionnant et terrible. Le plus tragique, toutefois, c’était que cet espace stellaire n’était plus dans la réalité matérielle.
*
Un système solaire déphasé, ouvert au Warp…*
L’Immatériel, le Warp !
Onyxian pensa à cette région de l’espace, ce trou noir cosmique qui donnait tout droit vers le Warp… La
Grande Faille. Une tempête de magie, un Portail ouvert vers un autre plan, deux plans qui s’imbriquaient l’un dans l’autre, au risque de déclencher de très grandes instabilités. Ici et là, Onyxian apercevait d’énormes éclairs qui traversaient l’espace, tandis que tous les navigateurs du vaisseau étaient déréglés. Dans un sens, elle pouvait comprendre l’ire de Losgar à l’idée de revenir ici. Onyxian observait la scène. Elle était habituée aux autres Plans. L’Enfer était en soi un autre Plan, mais le Warp l’était tout autant… Un Plan dangereux, instable, fait de magie et de chaos. Quelle folie ce peuple avait-il bien pu commettre pour se plonger ainsi dans le Warp ? Alors qu’Onyxian y songeait, les alarmes du vaisseau retentirent. L’un des éclairs énergétiques venait de brusquement le frapper, surchargeant les boucliers avant de les désactiver.
La voix effrayée de Padlock annonça alors des problèmes, et des monstres émergèrent. Restant calme, Onyxian fut poussée sans ménagement par Losgar, qui lui intima de se rendre au cockpit, tandis qu’il repousserait les monstres qui venaient d’arriver, et qui étaient attirés par elle.
«
Mon héros… » ironisa-t-elle.
Elle se déplaça ensuite, tandis qu’un deuxième monstre émergeait. Elle se rapprocha du cockpit, et, tandis qu’elle approchait de la porte, le monstre la poursuivait. La porte du cockpit s’ouvrit alors, et Padlock fit irruption, tirant sur la créature avec un fusil-plasma. Les tirs frappèrent le monstre. Cette curieuse créature était un assemblage hétéroclite de bras multiples et de jambes autour d’un antique tentacule. Aucun tronc, aucun corps, aucune conscience, ce n’était qu’un drone attiré par l’énergie démoniaque d’Onyxian.
«
Vous ne blesserez pas ma Maîtresse ! »
Le tir de Padlock sur le tentacule central fit éclater le reste du corps, qui s’effondra sur le sol, désarticulé et démantibulé, les mains détachées du tronc principal se tortillant maladroitement sur le sol. Onyxian se retourna vers le cockpit, sans noter que les différentes parties du monstre se réassemblaient laborieusement.
«
La zone est trop instable, Maîtresse, il faut repartir !
-
Ne t’avise pas de me dire ce que je dois faire, Padlock !
-
Maîtresse… gémit-il.
Nous sommes dans le Warp ! Tous les systèmes sont déréglés… »
Onyxian maugréa silencieusement.
Les humains et leurs machines ! Elle se concentra, fermant les yeux, et un bouclier magique émergea autour du vaisseau, tandis qu’il se remit en branle, démarrant alors. Les moteurs repartirent, tandis que, flottant dans le cosmos, d’énormes silhouettes se rapprochaient, des tentacules monstrueux mélangés à de sinistres nuages corrosifs. Padlock hurla alors en voyant que le monstre se réassemblait, et tenta de récupérer son fusil à pompe. Il tira encore, mais le tronc principal du monstre, tel un serpent, bondit en l’air, et se rua vers le cou d’Onyxian. La main d’Onyxian jaillit alors, et un épais mur de feu jaillit alors, remplissant tout le couloir, déclenchant les alarmes incendie du vaisseau, projetant des jets d’eau. Les flammes repoussèrent le monstre, le calcinant sur place, et Onyxian orienta le Warp vers ce qui s’apparentait à un trou noir, à une faille d’où suintaient des éclairs.
«
Maîtresse ! Nous fonçons vers une ouverture ! Nous n’en reviendrons jamais ! »
La queue d’Onyxian fouetta l’air, et elle grimaça, agacée. Des éclairs supplémentaires frappèrent le vaisseau, mais le bouclier magique d’Onyxian s’avéra plus efficace que le bouclier énergétique du vaisseau.
«
Précisément. Nous allons emprunter ce vortex. »
Le vaisseau s’y dirigeait, et devenait de plus en plus instable, en proie à une pression énergétique assez folle. Les vitres du vaisseau commencèrent à se fissurer, et d’abominables monstres édentés tombaient régulièrement sur les boucliers. Onyxian ne cherchait pas à revenir dans la réalité matérielle, mais dans un autre plan, qui était plus proche du Warp, car il en faisait partie…
Lusst’ghaa. Et ce vaisseau serait par la suite une excellente balise pour rejoindre ce Portail, et ainsi mener à bien le rituel de protection de la planète. Protéger et piloter ce vaisseau n’était pas une sinécure, et Losgar pouvait se féliciter d’avoir sur son vaisseau une succube qui avait le niveau d’une Princesse Infernale, et qui connaissait Lusst’ghaa, car c’était sans doute le seul moyen qu’ils avaient de sortir d’ici…
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Losgar
L’énergie qui émanait d’un Noxien avait été décrite par nombreux anciens testaments comme étant similaire aux puissances naturelles primordiales du cosmos. Le plasma, par exemple, ou les rayons gamma, étaient compatibles avec la redoutable foudre que la race éteinte de Nox avait le don de déployer par simple impulsion mentale. Ainsi, Losgar déchaînait des rayons précis mais fulgurants sur les abominations du Warp, veillant à ce que ses traits lumineux calcinent leurs agresseurs sans que le cargo spatial ne soit touché.
Contrôler autant d’énergie était le fruit d’années d’exercices et de méditations, un entraînement extrêmement rigoureux et violent qui forgeait les plus jeunes Noxiens à l’art de la guerre, l’héritage ultime de leur espèce et la chose qu’ils avaient été conçus pour le faire. S’il semblait donc aisé aux yeux de Padlock et Onyxian la façon avec laquelle le cendré éradiquait les monstres à fortes décharges électriques mauves, ce n’était que grâce aux siècles de labeurs et d’exercices, un corps si endurant qu’il pouvait tolérer le potentiel destructeur de sa propre force.
S’il avait repoussé la princesse infernale, ce n’était pas parce qu’il doutait de ses compétences. Elle devait posséder les pouvoirs d’une sorcière de très, très haut niveau. Donc un psyker alpha plus, si sa mémoire des classifications impériales était correcte. Pareilles créatures pouvaient modeler la réalité même à leur guise, à une certaine limite. Mais c’était justement ça le danger. Plongés dans La Mer des âmes, elle était comme le plus lumineux des phares, appelant par sa magie-même les dévoreurs du Warp qui savoureraient éternellement la démone et son potentiel infernal.
Les monstruosités, lacérées par le redoutable adversaire qui faisait obstacle à leur festin promis, commencèrent à s’unir pour former un seul gigantesque amalgame de chair spectacle et d’appendices édentés, poussant le vice jusqu’à faire apparaître des visages gémissants et en larmes. Les innombrables victimes du Warp, dévorés et à jamais condamnés à être consommés et consumés dans les entrailles de ces abjectes créatures. Des tentacules chargés de foudre frappèrent en direction du Noxien qui, à un instant précis, déploya son énergie en une sorte d’onde de choc pour faire office d’écran, repoussant l’assaut de la bête avant de lui arracher quelques tentacules de la lame de sa main. Le combat ne pouvait perdurer, la chose continuant incessamment à se régénérer à mesure qu’elle était liée à son domaine. Même un guerrier comme lui ne pouvait espérer retenir longtemps l’appétit insatiable du Warp.
Le vaisseau accéléra soudain et les tentacules monstrueux devinrent plus épars, moins attachés à la réalité virtuelle du cargo. Un nouveau bouclier s’était déployé, surement l’oeuvre de la sorcière à bord. Onyxian s’avérait être une alliée redoutable, mais il ne fallait pas oublier que c’était un peu à cause d’elle qu’ils étaient dans ce voyage damné …
Esquivant une attaque sauvage, il bondit avec l’agilité d’un fauve, évitant de justesse les fouets de chair et de crocs qui tentaient de le happer. À travers les hublots, il pouvait deviner qu’ils fonçaient à grande vitesse vers une sombre destination, un trou dimensionnel dans le Warp. Ce trou en question ne ressemblait pas à une déchirure dans l’immatériel que les générateurs du vaisseau créeraient pour revenir vers l’espace réel, non. Alors où menait-il ?
La réponse fut à la fois simple et complexe, comme la nature même de cet univers dans lequel ils venaient d’accéder. Il avait pu le sentir le long de sa peau, comme un frisson, une sensation étrange d’avoir pénétré dans un autre plan. Les appendices qui jusque-là s’étaient évertués à se propager comme la gangrène dans le vaisseau s’évaporèrent, le lien les connectant à leur dimension chaotique rompu et l’énergie du Warp s’évanouissant. Et pourtant, Losgar n’avait pas réellement l’impression d’avoir quitté le Warp. C’était plus une sorte d’inexplicable changement de décor, à croire qu’ils avaient plutôt rejoint une île dans l’océan apocalyptique duquel ils venaient de s’extirper.
Le Noxien soupira longuement, sentant le danger s’éloigner, sans pour autant arriver à supprimer cette étrange sensation qui l’enveloppait. Ce monde, ou quel que soit son appellation, était trop étrange. Il n’était pas sûre de vouloir remercier Onyxian trop vite.
Il se dirigea à marche rapide vers la cabine de pilotage, rasant au passage toute forme d’impureté rémanente qui subsistait à son passage. On n’était jamais trop sûr avec le Warp.
La porte de la cabine s’ouvrit, dévoilant ses deux alliés de circonstance. Il surprit l’immonde contrebandier et apprenti-sorcier, Padlock, se tortillant aux pieds de la princesse infernale. Était-ce l’œuvre de la succube qui s’amusait à nouveau avec lui ? Quelque chose lui disait que cette fois, c’était une influence externe qui appelait l’humain, à le voir jeter des regards hébétés en direction de la vitre du cockpit qui dévoilait un étrange décor. Le cargo survolait une immense clairière violacée, tachée ici et là par d’étranges monolithes ondulants. En concentrant sa vue, les prunelles de Losgar comprirent que ce n’était qu’une illusion d’optique et que ces monolithes étaient en réalité d’inquiétants totems représentants des corps entrelacés, se mouvant en une danse aussi lente que sensuelle au rythme d’un vent imaginaire. Le ciel même semblait être composé de cotons doucereux les invitant à plonger dans le sommeil le plus réparateur de leur existence. Parfois, il pouvait surprendre le vol d’animaux bizarres, ressemblant vaguement à des oiseaux mais dont les attributs étaient trop … humanoïdes ?
Les
créatures se rapprochèrent du cargo spatial, intriguées par cet objet étranger qui venait de pénétrer leur monde. Plus elles approchaient, plus ils pouvaient discerner les formes et attributs de ces bêtes ailées. Le guerrier cendré avait entendu parler, dans les légendes de la planète Terra, de créatures similaires qu’on appelait harpies. Mais là où ces dernières étaient décrites comme des mégères abominables et hideuses, des vieilles sorcières anthropophages, celles de Lusst’ghaa (car Losgar avait enfin deviné où la Matriarche des Magoa les avaient entraîné) étaient de véritables avatars du désir, leurs corps nus et angéliques affichant les plus scandaleuses formes et courbes … pour ceux dont l’esprit était trop faible et fragile pour être manipulé par la sournoise magie rose !
Le dernier survivant de Nox y résista au moment où il comprit que Lusst’ghaa jouait son influence millénaire d’envoutements et de tentations sur lui, brisant le charme comme il avait résisté à la terrifiante aura de luxure qui avait émané d’Onyxian lors de son invocation. Et il les regarda sous leur vraie forme, des créatures sans visages, armés de bouches aux langues édentées, aux seins dotés d’yeux avides et aux intimités armées de becs et de tentacules crochus. Quelle horreur !
Mais si Losgar avait percé leur secret et que la Mère des Magoa était insensible aux artifices dont elle était suprême maîtresse, ils ne pouvaient en dire autant de leur pilote qui, complètement subjugué, répondit aux appels télépathiques des harpies qui lui promettaient un plaisir plus fou que ce que pouvait lui accorder la médiocre succube à ses côtés.
“Vous … tu … fausse maîtresse !”
Dopé par la magie rose qui émanait aussi bien des harpies que de cet univers maudit, l’humain s’était jeté comme un forcené vers le fusil plasma qui reposait à ses côtés, une arme que Losgar ignorait qu’il possédait. Il y’avait rarement une arme plus dangereuse dans l’arsenal impérial des humains qu’un canon à plasma capable d’éradiquer les Xenos les plus puissants et percer l’adamantium. Vu la vitesse avec laquelle il avait dégainé l’arme, on comprenait vite que ce n’était pas vraiment Padlock qui manipulait la chose, mais ses odieuses prédatrices qui se collèrent au hublot en se pourléchant les lèvres.
“Hey !”
Il crut qu’il allait tirer sur Onyxian. Il avait braqué l’arme sur elle. Son instinct l’avait poussé à s’interposer, quand-bien même il savait que sa résistance hors-norme avait des limites face à un tir surchargé de plasma. Pourquoi sauver cette descendante de démons ? L’avait-elle envouté lui aussi ? Non … ce n’était que son maudit réflexe de soi-disant héros. Pitoyable. Elle avait sa magie pour se défendre, non ? Mais peut-être que l’interférence magique des harpies rendait la manipulation de l’occulte plus difficile que prévue, sinon elle aurait maintenu son contrôle mental sur le pilote.
Mais ce dernier ne déchargea pas son arme sur eux, non. Souriant bêtement, un filet de salive dégoulinant au coin de sa bouche, il pointa le canon de son fusil vers le hublot et tira. Le verre s’effondra et fondit en même temps sous la décharge ultra-brûlante et aveuglante … puis la pression commença à les aspirer hors du vaisseau, les emportant dans une dégringolade folle tandis que l’escouade de prédateurs hurlaient à la mort et au festin aussi bien charnel que sanglant qui leur était servi.
“Bordel !”
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Le Diablotin
Le vaisseau tanguait dangereusement, et Onyxian s’efforçait de le guider. La tâche était loin d’être simple, car, à ce stade, les instruments de navigation automatique du vaisseau ne fonctionnaient plus. Ici, les règles de la réalité physique du monde ne s’appliquaient plus. C’était comme se plonger dans l’univers quantique en essayant de le régir selon les règles de la relativité générale. Onyxian guidait le vaisseau avec la magie. Yeux clos, elle était concentrée, et sentait l’appel du Désir. Dans le Warp, rejoindre Lusst’ghaa était beaucoup plus facile, car ils avaient déjà franchi le voile des réalités. Le Warp n’était qu’un néologisme, un mot désignant ces réalités influencées par les réalités physiques, ces plans alternatifs qui se construisaient à partir de la réalité physique, et qui, en retour, l’influençaient aussi. Lusst’ghaa était l’un des domaines du Warp, et Onyxian s’en approchait. Quand Losgar les rejoignit, elle était certes concentrée, mais put néanmoins lui adresser une douce petite pique :
«
Dis-moi, Noxien, à partir de quand comptais-tu me dire que ta planète n’était pas juste en ruines, mais déphasée dans un autre plan ? Essayer de piéger un démon, c’est typique de l’arrogance humaine. »
Inversement, cette situation nouvelle pourrait aussi faciliter le rituel demandé par Losgar. Ici, au sein du Warp, une planète n’était pas plus impressionnante qu’un simple rocher, car les règles physiques standards ne s’appliquaient plus. Losgar put constater que le décor évoluait, et ils survolaient une sorte de longue plaine rocailleuse infinie. En regardant les hauteurs, on voyait un champ de constellations, des étoiles… Mais qui n’en étaient pas vraiment. Elles remuaient, et le ciel changeait rapidement d’ambiance. Le vaisseau survolait une forêt de tentacules qui se redressèrent, un amas interminable, véritable bourbier sinistre. Toute concentrée, Onyxian nota la présence des harpies, mais ne vit que trop tard que Padlock avait échappé à son contrôle.
L’homme tira à travers la vitre du cockpit, et le vaisseau commença à tomber. Le souffle d’air amena le trio hors du vaisseau, soufflé par la pression. Onyxian tournoya dans les airs, et une harpie siffla vers elle, tandis que d’autres se concentraient sur Losgar, déchirant ses vêtements. Onyxian enflamma son corps, repoussant une harpie qui poussa des couinements de douleur. Elle tournoya dans les airs, et évita plusieurs tentacules, tandis que Padlock et Losgar tombaient ensemble sur une crête. Quand Losgar commença à émerger, il put entendre les soupirs de Padlock. Couché sur le dos, son coéquipier se faisait chevaucher par une harpie. Elle s’était empalée sur lui, et il la pénétrait en grognant, en soupirant. Losgar pourrait sans doute réagir, mais un tentacule s’enroula soudain autour de son cou, le tirant en arrière. Sa force lui permettrait de le déchirer, mais, en faisant ça, un nuage de pollen violâtre l’entoura. La vision de Padlock devint plus floue, et, tandis que le Noxien se déplaçait… Padlock et la crête disparurent. Une harpie le frappa violemment dans le dos, le faisant tomber, et, quand il se releva, il avait débarqué au milieu d’une belle forêt luxuriante.
Des corps gémissaient et soupiraient contre les arbres, des corps nus qui semblaient soudés aux arbres, des tentacules les pénétrant lascivement. Les fleurs libéraient du pollen aphrodisiaque. On entendait des gloussements, des soupirs langoureux.
«
Bel homme… Fort…
-
Reste ici… Ici… Ici… »
Des soupirs fugaces et sensuels résonnaient autour de lui, comme des échos. La forêt s’illuminait grâce à de multiples lucioles fluorescentes, mais, tandis qu’il marchait, le sol lui-même semblait s’animer. Les racines des arbres réagissaient, ondulaient sur place. Et, alors qu’il le réalisait, les tentacules s’abattirent sur lui, le recouvrant petit à petit. Ils s’attaquèrent à ses membres, tournoyant sur lui, serrant fortement, tandis qu’il s’enfonçait progressivement dans le sol, les voix sensuels devenant de plus en plus fortes, jusqu’à ce qu’il ait l’impression qu’on le caresse… Que des mains flattaient son sexe…
«
RRRAAAAAHHH… !! »
Une boule de feu explosive jaillit du ciel, et perça les tentacules, puis s’abattit à côté de lui, déclenchant une éruption de flammes qui vaporisa les tentacules. Onyxian déploya alors ses ailes, plus belle et fatale que jamais. Elle attrapa Losgar, et bondit encore dans les airs.
«
Laisse tomber Padlock, ce royaume l’a avalé… »
Les flammes sur son corps s’évanouirent, et elle se posa sur une crête plus ou moins sûre. Devant eux, une ville rose s’étirait. Illusion d’optique ? Les immeubles donnaient l’impression de bouger. La ville était construite autour d’un énorme parc d’attractions. Des éclairs roses déchiraient le ciel, et, sur la droite, on pouvait voir un spectacle encore plus impressionnant… Avançant dans les plaines et les cols,
une créature monstrueuse et massive se déplaçait lentement. Son dos ne semblait être qu’un amas gargantuesque de tentacules formant une forêt sinistre, et elle disposait de gueules énormes qui déployaient des tentacules, happant des foules de corps s’élançant dans des danses orgasmiques au milieu de la ville. Les corps étaient happés dans cette gueule, tandis que les tentacules libéraient des centaines de créatures ailées, ou se plantaient dans le sol pour ensemencer le sol.
«
Je suis impressionné, Noxien… Habituellement, la seule vue de ce genre de créature suffit à perdre la raison. Mais regarde plutôt par là… »
Du doigt, Onyxian désigna une position derrière eux. Dans le ciel, une planète tellurique flottait, entourée d’un voile rosâtre.
«
Voilà Nox, ta planète. Je n’ai pas oublié notre contrat, Losgar… Même si je pense qu’il faudrait sans doute le renégocier, vu que tu as omis de mentionner certains détails… Comme quoi, j’ai bien fait de vouloir moi-même constater l’étendue des dégâts. »
Onyxian se concentra ensuite. Losgar était désormais nu, et elle griffa soudain son pubis, formant ainsi un
inmon très spécial.
«
Le temps nous manque, mon chéri… Nous sommes sur Lusst’ghaa. Vois ça comme une région du Warp… Fondée sur le désir sexuel. C’est là où je souhaitais emmener ta planète, mais il faut la guider vers le Royaume de Lust. Donc… Je vais la relier à toi. Là où tu te déplaceras, ta planète suivra. Cependant… Ici, tout est dangereux, tu as pu le voir par toi-même. Éloigne-toi trop de moi, et je risque de ne plus pouvoir te retrouver. Et… Nous ne sommes pas seuls. »
Des grognements puis des claquements se firent entendre.
«
Succube… Chair fraîche… Joins-toi à nous… Baigne dans la félicité éternelle… »
Une sorte de nuage se rapprochait d’eux… Et, peu à peu, on pouvait discerner la forme indescriptible de la créature qui s’approchait :
un assemblage hétéroclite de bras et de gueules grimaçantes, édentées, dans une couleur rouge sanguinolente. Les bras s’étiraient vers eux, comme pour essayer de les happer, et Onyxian se concentra. La carcasse du vaisseau l’aidait, et, peu à peu, sur la planète Nox, l’
inmon apparu sur le pubis de Losgar se forma également… Mais l’hécatonchire se ruait vers eux…
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Losgar
La brutale expulsion prit de court les occupants du vaisseau, laissant derrière eux les alarmes paniqués dans le cockpit tandis qu’ils chutaient tête la première dans le vide de cet univers damné. Losgar pouvait voler, mais la soudaineté de l’éjection l’empêcha de se concentrer, sans oublier la nuée d’harpies qui venaient lacérer ses vêtements. Si la peau du guerrier n’avait pas été aussi résistante que celle d’un kryptonien, il aurait été réduit en passoire avant même de toucher le sol. La distance fut trop courte pour qu’il puisse déployer son énergie et s’envoler, son corps frappa lourdement le sol en soulevant une épaisse couche de poussière rosâtre. Toussant bruyamment, il grogna en essayant de se relever. Aucun os brisé, il en fallait bien plus pour faire mal au terrifiant tueur, mais le choc n’en était pas moins déstabilisant.
Secouant la tête, il regarda autour de lui et remarqua que le couard Padlock était déjà victime de l’appétit d’une des monstruosités ailées, qui le chevauchait comme un vulgaire jouet sexuel tandis qu’il haletait de plaisir et de désespoir, ses mains prises par les serres de la bête, l’empêchant de se défendre. Losgar n’avait aucune sympathie pour cet homme, mais ce n’était pas dans ses habitudes de laisser quelqu’un se faire violer devant lui sans intervenir, l’acte était aussi abject que détestable. Cependant l’univers de la Luxure avait d’autres plans. Alors qu’il se relevait pour intervenir, un appendice aussi lisse que du cuir s’enveloppa autour de son cou. Un tentacule sortit de nulle-part tentait de l’étrangler. Moqueur, l’héritier de Nox l’arracha avec l’aisance d’un enfant écrasant un insecte, mais fut immédiatement frappé par le souffle de phéromones surnaturels qui émana de la blessure infligée.
La crête s’évanouit comme sous l’effet d’une illusion et céda la place à un autre décor sortit de la poésie lubrique d’un obsédé. Une vaste forêt dont les arbres étaient couverts de corps langoureusement enlacés, comme les étranges totems qu’il avait aperçus un peu plus tôt avant leur chute soudaine. Le spectacle était grossier et hideux, et pourtant Losgar y trouva un appel terrible et irrésistible, car le pollen sécrété par les fleurs multicolores troublait son esprit et lui susurrait mille promesses, ravivaient ses sens et attisaient sa convoitise. Un poison aérien si puissant que même lui avait toutes les peines du monde à y résister, sentant ses forces céder et son corps s’engourdir lentement sous cet effet soporifique et aphrodisiaque. Il serra des dents, de rage et de frustration, luttant désespérément pour ne pas laisser les voix dominer son esprit, ne pas céder aux lianes et tentacules qui cherchaient à le traîner vers la masse d’amants qui l’invitaient à se perdre avec eux. Un duel désespéré, car cet univers était plus ancien et corrompu que tout ce qu’il avait affronté par le passé. C’était la folie des Dieux manifestée, le désir et la passion de milliards de milliards d’êtres vivants, la perversité et les pulsions de tout l’univers amassées dans un plan surnaturel où les lois de la réalité n’avaient aucun sens ni contenance. Pouvait-on lutter contre un univers de folie ?
Puis vint les flammes salvatrices, destructrices, le délivrant de l’emprise des appendices qui s’évaporèrent à son contact. La Matriarche des Magoa, terrible et belle, rattrapa le Noxien perturbé et l’emporta hors de portée de la forêt des damnés et de ses lascifs occupants. Elle le reposa sur une autre crête, à l’abris de l’appétit de ce monde, du moins pour l’instant.
“Mes regrets pour ton jouet.” maugréa ironiquement l’éphèbe en réponse au sort du pilote qui les avaient trahis. Il ne sera pas regretté.
Plus loin, ses yeux surprirent un nouveau spectacle étrange, affirmant une fois de plus que Luss’tghaa n’avait aucun sens ni logique. Une ville rose, bâtie autour d’une sorte de carnaval. Mais ce n’était rien comparé à l’ultime abomination indescriptible qui y évoluait, happant les citoyens extasiés qui ne lui résistaient aucunement. Cette apparition aurait rongé l’esprit de n’importe quel mortel. Losgar ne fut pas frappé de fièvre psychique, car c’était un vétéran de longues guerres à travers la galaxie. Il avait vu des choses horribles, des atrocités commises pour des idéologies démentes, des monstres sortis des pires cauchemars. Sa psyché résista donc à l’horreur de cette vision et Onyxian le félicita.
“Mes ancêtres ont déjà affronté par le passé les engeances des Grands Anciens. On apprend vite à fortifier son esprit quand on sait ce que cache l’univers comme secrets terribles et monstrueux.”
Par contre, aucune fortification mentale ne l’aurait préparé à la vue de sa planète, flottant doucement au milieu du ciel sulfureux de ce plan parallèle. Nox. Même battue, même anéantie et vidée de toute vie, elle lui était aussi reconnaissable que le visage de feu sa mère. Inoubliable. Même dans la mort, elle était un emblème de force brute, imposante et impériale. Les traits sur le visage du Noxien exprimaient tout le chagrin et le deuil qui ne l’avaient jamais vraiment quitté, qu’il avait enfermé au plus profond de son âme.
“Ce n’est pas possible. Ma planète était encore présente dans l’univers matériel. La seule explication qui me vient à l’esprit est qu’une tempête Warp l’aurait engloutie, car j’ai déjà entendu les récits de pareils maëlstroms emportant des mondes entiers dans les méandres psychiques. Mais jamais je n’aurais imaginé Nox finir ici … c’est … c’est intolérable.”
C’était comme si on crachait sur une relique de son passé. Même si ce n’était plus qu’un gigantesque cimetière tellurique, c’était son ancien foyer qu’on avait arraché de sa place et mis en valeur comme une antiquité dans cet univers de perversité et de pulsions. Onyxian pouvait se sentir chanceuse que l’ex-prince n’explose pas de colère quand elle imposa sa sorcellerie sur lui, le privant par ailleurs de ses vêtements. Un corps terriblement bien taillé, une statue de champion olympien, divin et sans défauts. Couleur de basalte et de granit, comme s’il était conçu par ces-mêmes pierres et dont on devinait l’immense force à peine contenue par ses muscles saillants et finement sculptés. L’inmon étincela sur son abdomen et le mercenaire de l’espace le regarda avec un mélange de doute et de curiosité.
“Ta magie est étrange, Magoa, mais soit. L’idée de savoir que ma planète-mère se trouve dans cet univers ne m’enchante guère, mais …"
Pas le temps de finir. Un nouveau joueur entrait en scène, et un sacré morceau qui plus est. Colossal, hideux, aux muscles disproportionnés et aux multiples bras et têtes. Un Hécatonchires. Une espèce très rare, mythique même. Losgar n’en avait jamais vu un vivant, ce qui était une preuve de leur extrême rareté quand un homme ayant vogué les courants spatiaux depuis des âges vous disait qu’il n’avait pas croisé pareille créature. La chose semblait corrompue, car il avait souvenir qu’on décrivait ce monstre comme étant doté d’une apparence semi-humaine, contrairement à cette chose qui semblait avoir été écorchée vif. Le monstre les repéra avec ses innombrables têtes et une cacophonie de rires et de râles résonnèrent de chaque bouche garnie de crocs aiguisés. Même à cette distance, il pouvait sentir les tremblements de la terre vibrer sous ses pieds. Et la distance se réduisait rapidement tandis que le géant s’élançait vers eux.
Losgar cracha de côté en frottant les articulations d’une de ses mains, jetant un regard sceptique à la princesse démoniaque.
“On dirait que t’as besoin de temps pour terminer ton sort-machin. Quelle plaie. Et je dois me battre nu en plus ? Je compte sur toi pour me remettre des habits quand j’en aurai fini avec ton super-fan, là.”
Ça n’allait pas être facile du tout. L’Hécatonchires était aussi gargantuesque que fort, chacun de ses cinquante bras pouvant arracher des portes blindées comme dans du papier maché. Même pour un Noxien, c’était un adversaire redoutable. Mais ça n’empêchera pas le fier Appolon de se lancer dans la mêlée. Son sang bouillonnait déjà à la perspective d’un véritable combat à mort, une occasion de plus d’exprimer tout son talent martial, la palpitation de la mêlée, l’excitation mêlée à l’anticipation qui précédait le clash des coups. Il vivait pour ces moments de risques et le monstre lui promettait un sacré challenge.
Avant de s’élancer, une salace idée lui traversa l’esprit, probablement aussi causée par ses récentes mésaventures et les effets rémanents qui subsistaient encore dans son organisme, ou simplement parce que lui aussi voulait avoir une petite revanche sur celle qui, jusqu’à présent, avait mené le tempo de leur tango insensé. Se retournant soudain vers la succube, il plongea ses mains vers son buste et agrippa chacun de ses seins, les pressant l’espace d’une seconde entre ses doigts tout en laissant une fine particule d’électricité les parcourir avant de les relâcher.
“C’est pour me porter bonheur avant le combat.”
Son larcin satisfait, l’impétueux surhomme bondit en l’air, projetant des éclats de terre dans son envol pour intercepter le géant. Le monstre ne s’attendait pas à voir une de ses proies foncer comme une flèche vers lui, ce qui donna l’avantage au Noxien. Un coup de poing foudroyant repoussa la bête, une de ses têtes venant pendre mollement sur un cou brisé. La riposte fut immédiate. Avant même qu’il ne repose les pieds sur le sol, des mains griffues vinrent le lacérer. Il en esquiva plusieurs avec expertise, mais se rendit compte qu’il ne pourrait éviter toutes les attaques. L’Hécatonchires était un champion exalté d’une odieuse divinité dont prononcer le nom serait un terrible sacrilège. Le titan était en constante souffrance et, par l’influence de Luss’tghaa tout comme celle de ses tortionnaires divins, était dopée par sa douleur, son agonie, sa haine.
L’Hécatonchires s’acharna avec une rage décuplée, hurlant si fort qu’il en assourdit temporairement Losgar. C’était largement suffisant pour qu’il ne puisse pas échapper aux mains qui le saisirent comme une poupée de chiffon. La prise était terrifiante et il avait du mal à s’extirper des doigts épais dont les griffes s’enfonçaient doucement dans sa chair, tentant de la percer. Avec un grognement de rage victorieuse, le titan commença à l’écraser comme le sol, le martelant comme on frapperait un poisson pêché pour le tuer. Une fois, deux fois, trois fois. Les coups se multiplièrent jusqu’à ce que le Noxien ne pende doucement entre les doigts de son adversaire, les yeux mi-fermés, la tête bourdonnant lourdement.
“Enfoi...”
Une nouvelle fois, le géant le plaqua au sol. Vint alors le coup de grâce. Chaque main du titan se referma en un poing de la taille d’un boulet de démolition, les levant au ciel. Puis l’avalanche de coups fut amorcée. De loin, on aurait ressenti de telles secousses qu’on croirait qu’une pluie de météorites s’était écrasée, ce qui n’était pas vraiment loin de la réalité. Tel un marteau-piqueur, le gigantesque ogre continua à marteler ses poings là où se trouvait sa proie, bien décidé à la réduire en purée sanglante. Les frappes durèrent bien une minute avant que le titan ne s’arrête enfin, ses mains blessées par tous les coups portés. Une douleur exquise qui fit frissonner les têtes salivantes. Un véritable cratère fumant était la seule chose qui restait de l’arène de combat, un épais écran de poussière flottant autour des pieds du monstre. Pas de trace du Noxien. Il devait l’avoir oblitéré.
Triomphant mais toujours affamé, l’Hécatonchires reporta son attention vers la Matriarche des Magoa. Elle débordait tellement de magie rose, il pouvait sentir le parfum de la luxure en elle, les nombreuses âmes qu’elle avait avalées et asservit, son orgueil et ses vices. Comme un limier, il flairait tous les péchés qui émanaient d’elle et en salivait abondamment. Elle ferait un délicieux festin. Il marcha vers elle, plus menaçant que jamais.
Au fond du cratère, couvert de terre et de gravats, le héros à la peau cendrée s’extirpa difficilement de son tombeau. Son corps entier lui faisait mal, chaque parcelle de peau criant de douleur. Le géant l’avait sérieusement amoché. Passant une main sur son visage, il constata que sa paume était couverte de sang. Sa lèvre inférieure saignait. Un faible rire se fit entendre. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas saigné. La sensation lui était si peu familière qu’elle devint amusante, malgré tous les maux de son être. Cette douleur. Oui, voilà comment on faisait résonner l’âme guerrière d’un Noxien ! Son cœur palpitait furieusement, le délivrant de l’influence toxique de Luss’tghaa, son sang s’enflammant pour redonner de la fougue à ses muscles et éclaircir son esprit. La défaite était impensable pour un vrai descendant de Nox. Seule la victoire primait sur tout. Survivre et triompher. Baigner dans le sang de son ennemi et prouver sa valeur dans les échos de l’éternité.
Lentement, il se releva sur ses pieds, la mine battue mais le regard brûlant d’un feu immortel. Comme s’il l’avait senti dans son dos, l’abomination s’arrêta dans sa marche, se retournant lentement pour faire face à son ennemi et l’achever pour de bon. Le colosse rouge-sang déploya ses longs bras musclés pour une dernière étreinte mortelle.
“Trop lent.”
En une fraction de seconde, Losgar fut enveloppé d’une phénoménale aura de foudre mauve et pourpre qui fit hésiter le monstre. L’hésitation fut fatale. Se catapultant comme un missile supersonique, il brisa le mur du son par sa prodigieuse vitesse et , poings dressés devant lui en forme de lance, il transperça de part en part le torse du titan, emportant dans son élan bien des organes internes et un véritable geyser de sang. L’Hécatonchires ne put hurler, gargouillant des paroles intelligibles entre ses dents ensanglantées en titubant, regardant bêtement le trou béant qui ornait sa poitrine et dont s’écoulait une mare de sang et d’amas de chair. Comme un arbre centenaire, il se balança doucement avant de finalement s’écraser au sol. Une carcasse pareille, ça allait attirer tous les charognards de Luss’tghaa.
Avec lenteur, le vainqueur lévita doucement aux côtés d’Onyxian pour la rejoindre. Descendant du ciel sous une pluie rouge, son corps couvert de terre et du sang de son ennemi, il ressemblait à ces portraits de dieux vengeurs, de dieux de la guerre et du carnage, beau et terrible, fier et inquisiteur.
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:21
par Le Diablotin
Onyxian se concentra, et généra autour d’elle un sceau magique, un glyphe très complexe. La magie rose était très difficile à manier, mais, ici, à Lusst’ghaa, cette magie était très forte. Onyxian se concentrait donc, et vit Losgar affronter l’Hécatonchires… Sans réel succès initial. L’Hécatonchires le maltraita violemment, le rouant de coups, le frappant si fort qu’il défonça le sol, provoquant un cratère. De la poussière s’éleva dans les airs. L’Hécatonchires se retourna ensuite vers Onyxian, ses gueules claquant dangereusement, des tentacules jaillissant de son corps, gluants et monstrueux.
«
En d’autres circonstances, je t’aurai accueilli sexuellement, mon beau, mais je suis occupée… »
L’Hécatonchires hurla encore, et se rapprocha lentement, avant qu’une aura ne l’amène à se retourner. Losgar venait de sortir des décombres. Le Noxien se concentra, visiblement énervé. Une énergie intense émana de son corps, et il bondit ensuite vers l’Hécatonchires, le transperçant violemment. Il y eut une impressionnante onde de choc, et le monstre explosa. Losgar, couvert de sang, se retrouva à voleter dans les airs. Le monstre, de son côté, s’effondra sur le sol, le corps transpercé. Du sang violet s’échappait de ses multiples gueules, et il se mit à faiblement remuer, ses tentacules s’agitant mollement sur le sol, le corps de l’Hécatonchires traversé de spasmes musculaires nerveux. Losgar redescendit à côté d’Onyxian, qui lui sourit alors. Elle put voir qu’il avait une belle érection, et sourit malicieusement. Sans que Losgar ne puisse faire quoi que ce soit, un tentacule s’enroula autour de sa cheville, et il bascula sur le sol, se couchant au milieu du glyphe.
«
Mes félicitations, Losgar. La réputation des Noxiens n’est pas à usurper. Maintenant, il est temps de finir le rituel… »
Des tentacules supplémentaires s’enroulèrent autour des chevilles et des poignets de Losgar, puis Onyxian s’empala alors sur lui. Elle gémit doucement, et, tandis que la verge de Losgar rentrait dans sa chatte, le glyphe magique s’illumina à nouveau, vibrant d’une intense lueur violette qui pouvait se voir à des kilomètres. Les glyphes et les runes se mirent à flotter en l’air, ornant le corps de Losgar, traçant sur son corps des arabesques magiques, des lignes qu’on pouvait voir également apparaître sur Nox. Tout autour d’eux, un bouclier magique se forma, et Onyxian soupira encore.
«
Laisse-toi faire, mon beau… Ici, tout se paie par le sperme… Et le tien est fort et vigoureux. Il est tout ce dont j’ai besoin pour finir ce rituel… Te lier à ta planète, et nous permettre de la reconstruire ensuite. Ooh… »
Le corps de la démone remuait de haut en bas sur elle. Le solide membre de Losgar s’enfonçait en elle, et Onyxian soupirait longuement, remuant sur lui. Elle se concentrait aussi, et le rituel se poursuivait. Peu à peu, des créatures commencèrent à se rapprocher, et on put voir des tentacules frapper le bouclier.
«
Aie confiance, mon beau… Laisse-toi porter, haaaa… !! »
Onyxian continuait à agir, tandis que les tentacules se multipliaient, s’accompagnant parfois de gueules édentées qui tapaient contre le bouclier.
«
Ne te laisse pas distraire, mon mignon… C’est ton énergie sexuelle qui maintient ce bouclier… »
La succube primordiale continuait à danser sur lui, à le chevaucher, sentant sa verge s’enfoncer jusqu’à la garde. Elle l’empêchait aussi de jouir. Son désir faisait monter l’énergie magique, amplifiant l’efficacité du rituel. Il fallait que le glyphe recouvre toute la surface de Nox. Mais, peu à peu, la planète ne devenait plus visible. Une brume recouvrit le bouclier, et les monstres s’agglutinaient désormais tout autour de la sphère, tels des charognards affamés. Ce spectacle avait quelque chose d’effrayant, mais Onyxian contrôlait la chose… Et, quand Losgar finit par jouir, la magie éclata. Le bouclier explosa, déclenchant une onde de choc qui repoussa les monstres, l’onde de choc agissant comme une déflagration.
«
Le rituel est terminé, relève-toi… »
Juste avant, Onyxian lui jeta sur le torse une tenue, un sourire moqueur sur les lèvres.
«
Nox est relié à toi… Il nous faut maintenant rejoindre le royaume de Lust. Cette tenue devrait t’aller, je pense… »
Connaissant la succube, il fallait s’attendre à une tenue appropriée… Et, en l’occurrence, Onyxian avait généré
une combinaison en latex !
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Losgar
Ne pouvait-il se baigner un moment dans la lumière de sa victoire ?
Non, Onyxian était bien décidée à en finir avec son rituel et, dans sa malice, à reprendre contrôle de leur dynamique. Le Noxien ensanglanté fut soudainement traîné par terre par un tentacule. Encore un appendice, cet univers était-il composé uniquement de tentacules ? Il commençait à en être dégouté, mais ses pensées allaient être accaparées par autre chose, visiblement.
Immobilisé, il grommela en fixant la succube qui s’installait à califourchon sur lui, devinant déjà quelle perversité elle allait encore clamer comme étant une part de ses étranges rituels. La Magie Rose était décidément une bien mystérieuse sorcellerie et même quelqu’un d’aussi joueur que Losgar peinait à en saisir toutes les subtilités. Cependant il avait vu bien des choses à l’œuvre dans le peu de temps qu’il avait parcouru à Lusst’ghaa, aussi faisait-il confiance à la Magoa, se promettant en revanche de lui rendre la pareille quand l’occasion se présentera. Si elle pensait qu’il se laisserait dominer dans le futur, elle sous-estimait le Prince de Nox.
“Tu ne veux pas me débarrasser du sang d’abord ? Ou aimes-tu chevaucher les gladiateurs suants et couverts de rouge juste après un massacre ?”
Ah, qu’il avait envie de la saisir au moment où elle s’empala sur lui dans un gémissement langoureux. La catin. Elle y prenait plaisir, affirmant ses origines infernales et son héritage de succube. Les tentacules enserraient toujours bras et jambes du cendré personnage, l’empêchant virtuellement de l’interrompre ou prendre les commandes. S’il pouvait se libérer, il n’en fit rien, car il risquait dans sa fougue de briser les règles de ce sortilège dont il ne connaissait rien. Autant laisser l’experte mener la danse, surtout qu’elle compensait cette honteuse posture par un talent certain à remuer son bassin le long de son braquemart bien érigé, lui arrachant des grognements appréciateurs.
“Prends tout ton temps.”
Ce n’était pas désagréable, au contraire, mais des acteurs externes semblaient attirés par l’étrange spectacle. De nouveaux représentants de la faune de Lusst’ghaa, tous avides, tous affamés, tous cherchant à saisir et mettre en pièces les deux amants sans pour autant parvenir à pénétrer le bouclier érigé par le glyphe de la princesse infernale. Tandis que runes et glyphes commençaient à recouvrir aussi bien Losgar que sa planète, le mâle remarqua que leur protection était littéralement recouverte de monstres et autres immondices assoiffées. Des crocs, des griffes, des langues et autres indescriptibles amas de chair s’agglutinaient tout autour d’eux, véritable essaim de désir fiévreux et insensé.
C’était son énergie sexuelle qui maintenait le bouclier, disait-elle. Tant mieux, elle trouvera amplement d’énergie pour alimenter son glyphe jusqu’à la fin de son rituel primordial. Alors autant en profiter. Il savoura, pour le peu d’action qu’il pouvait exercer, la danse de la démone, son accueillante antre enfermant son pieu de chair, humide et chaude. Il ignora combien dura sa sensuelle danse du ventre contre lui, mais vint le moment où l’éternel combattant se libéra en elle en se mordant la lèvre inférieure, grognant férocement tandis qu’il l’inondait généreusement de sa semence. L’effet fut instantané : comme stimulé par l’orgasme, le bouclier éclata en une déflagration si intense qu’elle emporta toutes les créatures qui mordaient et griffaient tout à l’heure, libérant la crête sur laquelle ils avaient couché de toute trace de vie outre la leur.
Le ténébreux se releva, cherchant du regard sa planète. Il commençait doucement à saisir les règles de cet univers, mais ne cherchait pas à les décoder. C’était réservé aux fous, aux déments damnés et aux créatures nées de Luxure, comme la démone qui lui jetait une tenue à porter. La saisissant, il la jaugea du regard, sceptique.
“Vraiment ? Vous les succubes …"
Bon, ce n’était pas si mal que ça. Cette combinaison noire et serrée lui rappelait les gants de corps portés par les assassins et les agents d’infiltration qu’il avait déjà rencontré ou affronté dans certains secteurs, ou même sur Terre où quelques agents d’une organisation de super-héros particulière revêtaient des tenues moulantes similaires, mais avec plus de couleurs caractéristiques. Roulant lentement des yeux, il enfila le latex qui épousa son corps à merveille, soulignant les contours de sa carrure athlétique et mettant en valeurs ses formes solides et appétissantes. Contrairement à ce qu’il croyait, elle n’était pas étouffante et ne gênait pas ses mouvements, ce qui était en soit l’essentiel. Ainsi vêtu, il ressemblait à un assassin impérial, discret et mortel. Mais avec la Magoa, il imaginait qu’elle le voyait sous un autre angle.
“Ne faisons pas patienter d’avantage ta déesse, partenaire. J’espère que l’accueil de son royaume n’est pas similaire à celui du reste de cet univers.”
Onyxian les guida, étant la seule à pouvoir repérer le territoire de sa Divinité, Lust. Comme elle l’avait instruit, le Noxien n’était pas très loin, la suivant silencieusement tout en restant en gardes, surveillant les alentours, chassant les bestioles trop téméraires qui s’approchaient d’eux.
Ils couvrirent une distance qu’il ne saurait compter, car le territoire était aussi fluctuant qu’un océan agité. Parfois il avait l’impression qu’ils parcouraient des kilomètres entiers, parfois une ascension périlleuse semblait n’avoir pris que quelques secondes. Tout au long du trajet, il posa des questions à la Matriarche des Magoa, sur Lusst’ghaa, sur la magie rose, sur la hiérarchie des Enfers, leur mode de vie, leurs traditions et ainsi de suite. Losgar était un être cultivé et qui valorisait grandement le savoir et la connaissance. Ce n’était pas une brute sans cervelle et les gens pouvaient être pris de court en découvrant les connaissances presque encyclopédiques qu’il pouvait dévoiler sur l’univers et ses secrets. Le fruit d’une longue vie riche en aventures et en expériences. L’Enfer et ses enfants lui étaient encore peu familiers et Onyxian était la parfaite candidate pour enrichir d’avantage son savoir sur l’autre plan. Puis le trajet était infiniment long alors autant en profiter pour se connaître un peu. A’ son tour, il répondait à ses questions concernant son passé, les duels d’honneur de Nox, son rôle dans les purges contre les plus grandes menaces qui avaient frappé la galaxie, leur philosophie, leurs arts et leur culture.
Enfin, après ce qui sembla être aussi bien des semaines qu’une poignée de jours, ils atteignirent les frontières d’une immense cité aux dimensions pharaoniques, aux larges portes gardées par des centaures aux corps huilés et armés d’arcs et de lances. Un détachement de ces créatures hybrides, des sentinelles, galopaient justement dans leur direction, ne montrant aucun signe d’agression mais semblant prêts à toute éventualité. Leurs casques de bronze étaient ornés de plumes de paon et ils portaient tous une amulette représentant une sorte de divinité que Losgar supposa être la fameuse Lust. Jetant un regard de côté vers Onyxian, il donna une tape vigoureuse contre sa croupe pour la pousser légèrement en avant, aussi moqueur et fourbe qu’elle. Ils pouvaient jouer tous deux à ce jeu.
“Je te laisse faire la diplomate, mais pitié, ne va pas me dire qu’il faut qu’ils te baisent tous pour ouvrir les portes, ce serait ridicule.”
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Le Diablotin
Un sourire amusé éclaira les lèvres d’Onyxian, qui caressa le torse de Losgar, et se pinça doucement les lèvres, avant de se rapprocher, et de renifler ce dernier.
«
Hmmm… Le latex te va si bien. Navré de t’avoir attaché, je sens que ça t’a frustré, mais c’était pour ton bien. Tu es si prompt à taper sur tout ce qui bouge que tu aurais pu déstabiliser le bouclier en utilisant tes poings… Mais ne t’en fais pas, tes mains auront bien souvent l’occasion de me caresser. Estime-toi heureux, tu n’imagines pas le nombre de gens qui sont morts en espérant pouvoir me pénétrer. »
Elle se déplaça un peu, et attrapa la main de Losgar.
«
Reste près de moi… N’oublie pas que cet endroit est très instable. »
Ils se déplacèrent donc. Lusst’ghaa était un endroit assez indescriptible, où les règles habituelles de la physique ne s’appliquaient plus. Ici, tout pouvait arriver, surtout ce à quoi on s’attendait le moins. Le duo commença donc à avancer, et ils ne tardèrent pas à voir de curieux spectacles. Ainsi, ils surplombèrent un gouffre, s’avançant sur un pont flottant au-dessus de nuages rosâtres. Des tentacules émergeaient du gouffre, formant une véritable forêt grouillantes et gémissantes, organique. Des créatures sinistres se déplaçaient, organiques elles aussi, ressemblant à ces Xénomorphes de Hans Rudolf Ginger. Des créatures plus grotesques apparurent également. Ainsi, Onyxian aperçut une énorme créature rosâtre qui se faisait prendre simultanément par une centaine d’êtres bipèdes et difformes, son corps se composant de multiples vagins qui s’ouvraient pour absorber ce sperme, que la créature exhalait ensuite par une série de ventouses le long de tentacules filant depuis le haut de son corps. Un spectacle assez effrayant, selon Onyxian.
Quand Losgar s’éloignait trop d’elle, la queue caudale d’Onyxian s’enroulait autour de sa taille, le tirant vers elle. La succube semblait s’amuser de la situation, et elle constata effectivement que le Noxien faisait preuve d’une endurance quelque peu incroyable. Le désir était une vague croissante impossible à repousser. Tôt ou tard, la vague vous envahissait, mais Onyxian était, à sa manière, une démone qui savait jouer avec le désir. À plusieurs reprises, ils s’arrêtèrent pour faire l’amour. Il n’y avait toutefois rien de sensuel, car, quand ils le faisaient, leurs désirs enfiévrés les amenaient à jouir rapidement, et ces orgasmes permettaient ensuite à Onyxian d’utiliser ses rituels, leur permettant ainsi de retrouver leur sobriété, et les contraignant à plusieurs heures de pause.
«
Envoyer quelqu'un dans le Warp sans protection revient à envoyer un nageur dans une mer infestée de requins et à lui dire qu'il n'a qu'à nager pour rentrer chez lui. C’est comme ça que certains décrivent la dimension dans laquelle nous nous trouvons, mon beau Noxien. Tu dois commencer à le sentir, non ? Ici, il n’y a aucun point de repère. Les points cardinaux n’ont aucune valeur, ni davantage que le repérage par étoiles. Nos pauses ne servent pas qu’à nous reposer, j’en profite aussi pour tracer notre itinéraire. »
Ce fut une marche assez longue, où ils croisèrent parfois des monstres. Le pire fut sans doute quand ils s’enfoncèrent dans une grotte organique. Ici, tout semblait vivant, animé, et Onyxian recommanda vivement à Losgar de ne toucher à rien. Mais, même malgré cela, la grotte finit par prendre conscience de leur présence, et projeta sur eux une nuée de tentacules sauvages, tout en fermant ses pores. Onyxian dut puiser dans sa magie, mais, tout en repoussant la flopée de tentacules, ils furent attaqués par des monstres, les habitants de ces grottes, des sauvages nus. La combinaison de latex de Losgar s’avéra finalement être plus qu’un simple outil esthétique, car elle était renforcée. Ils réussirent finalement à sortir de la grotte.
Ils auraient ainsi pu errer pendant des années. Curieusement, la soif et la faim semblaient des concepts bien éloignés ici. Et, tandis qu’ils marchaient, ils finirent par atteindre une nouvelle forêt. Mais, tandis qu’ils s’approchaient, Onyxian huma cet air ambiant. La forêt était composée de grands arbres roses, de lucioles, et ressemblait à une forêt enchantée.
«
Nous y sommes enfin… »
Tandis qu’ils avançaient, des créatures les observaient, tapis dans les arbres. Une ambiance plus apaisée régnait ici, un air de félicité… Et, tandis qu’ils remontaient le sentier, ils approchèrent d’un énorme rempart. On pouvait voir de grandes tours rosâtres qui se dressaient derrière. Une silhouette descendit alors vers eux. Il suffisait de voir
Angewomon pour constater qu’elle n’avait rien à voir avec les créatures affreuses que le duo avait croisé. Dotée de trois paires d’ailes, l’Ange irradiait d’une lueur blanche, apaisante, une chaleur réconfortante et rassurante. Elle se posa sur le sol, devant le duo.
«
Salutations, Onyxian. La Déesse nous a dit que tu arriverais… Et que tu amenais avec toi une planète et son dernier survivant. »
Fait curieux, et qui jurait avec son corps merveilleux et empreint de douceur, Angewomon portait un heaume en fer, comme pour rappeler son statut de sentinelle, de guerrière de Lust.
«
Et toi, qui es-tu ? Je sens en toi une puissance incroyable… La Déesse m’a dit qu’Onyxian était accompagnée, je n’osais y croire… Un simple humain ne peut pas survivre à un séjour aussi prolongé dans Lusst’ghaa sans perdre la raison… »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Losgar
Non, les centaures rebroussèrent chemin, n’accordant soudainement aucune attention particulière à l’étrange couple d’étrangers. Car une autre sentinelle infiniment plus compétente et forte allait rencontrer les intrus.
Losgar ne se mit pas sur ses gardes, malgré les récentes péripéties infernales que lui et Onyxian avaient vécu durant leur odyssée. Peut-être était-ce la sensation de félicité et de quiétude de cette forêt qui les entouraient, féérique et enchanteresse. Peut-être était-ce la confiance que leur duo pouvait rivaliser avec tous les monstres de ce monde comme ils venaient de le faire, face aux harpies, à l’Hécatonchires, aux multitudes de tentacules carnivores et autres abjectes monstruosités. Ou peut-être était-ce l’aura et la lumière qui émanait de l’Ange et qui les baignait d’une énergie réparatrice qui chassait toute inquiétude de leur esprit.
Le Noxien ne vit pas sa partenaire infernale se tendre à la venue de la gardienne, aussi se dit-il qu’elle ne représentait aucun danger, sans pour autant douter un seul instant de ses capacités cachées. Malgré ses apparences divines, elle pouvait surement démontrer une puissance magique imposante pour approcher un Noxien et une Princesse Infernale en toute confiance. Une chose était sûre : sa beauté était à couper le souffle et l’éphèbe ne put que laisser ses prunelles de loup plonger dans son portrait si attrayant, devinant que ses formes et ses bras seraient plus accueillantes que les portes du Paradis.
Elle parla de manière familière avec la Magoa, ce qui le rassura un peu. Elle n’était donc, à priori, pas hostile et venait les accueillir. Il semblait aussi que leur Déesse, la fameuse Lust, était déjà au courant de la vue des aventuriers perdus. Comme quoi, on ne cachait rien à l’œil des Divins.
“Je suis Losgar, noble dame. Et non, je ne suis point humain, comme mon apparence peut le trahir. Je suis un Noxien. Le dernier, pour être exact. J’avoue que tout cet univers … Lusst’ghaa, a de quoi ronger les esprits. Mais je peux vous assurer que c’est un esprit sain qui vous répond.”
Angewomon sembla le scruter derrière son casque métallique, impossible de deviner son regard ni son intensité. Pourtant, il la sentait bien chercher à le sonder, à deviner ses intentions.
“Permets-moi donc de faire un diagnostic. Beaucoup ne se rendent pas compte qu’ils portent la fièvre d’un mal qui germe dans le plus profond de leur tête jusqu’à ce qu’ils se déchaînent.”
S’approchant d’un pas si léger qu’elle semblait planer, il prit entre ses mains en coup le visage du prince déchu. Le contact de ses doigts doucereux lui donna l’impression d’avoir été en présence d’une véritable dichotomie depuis qu’il fréquentait Onyxian. Le Yin et le Yang. Là où la succube l’avait caressé avec des doigts brûlants de désir et laissait sur lui une sensation de chaleur brûlante et fiévreuse, Angewomon exhalait le plus doux et paisible frisson. Par magie, elle vint explorer sa mémoire, docile et avenante contrairement aux interrogatoires mentaux impitoyables d’un télépathe peu scrupuleux. Elle l’invitait à la laisser voir dans ses souvenirs, à les explorer ensemble, main dans la main. C’était énivrant et malgré lui il se laissa sonder par la lumière bénévole d’Angewomon.
Le visage de la belle ange semblait miroiter ses réactions quand elle découvrait que le mâle qu’elle tenait dans ses mains n’avait, en effet, rien d’un vulgaire humain et éclipsait de loin bien des visiteurs héroïques qu’elle avait invité aux portes du royaume de Lust. Ses ailes s’agitèrent quand elle vit les aliens et autres terrifiantes entités que le Noxien avait terrassé par le passé, et en reconnut certains comme étant d’anciens ennemis de sa Déesse.
“Tu ne le sais surement pas, Losgar, mais tu as été un allié inespéré pour notre Déesse. Je vois dans tes souvenirs les visages de monstres et tyrans qui ont longtemps été une épine dans le flanc de notre société. Je reconnais aussi le sceau impie de Slaanesh chez certains.”
Il comprit de quoi elle parlait. Effectivement il y’a plusieurs décennies, le mercenaire avait été confronté à un culte d’hédonistes qui cherchaient à briser les défenses d’un vaisseau Eldar pour nourrir l’appétit éternel du Dieu des Excès avec les âmes des elfes qui y vivaient. Le dernier héritier de Nox avait d’ailleurs combattu un terrifiant adversaire, un Prince-Démon du nom de Lynrath l’Euphorique. La créature portait en effet les cadeaux maléfiques d’un des Quatre Dieux du Chaos et avait longtemps cherché à anéantir la race des Eldars. Maintenant qu’il y pensait, il se souvenait avoir vu des statues majestueuses d’une femme divine portant un cœur forgé avec de la magie éclatante. Serait-elle une des nombreuses représentations de la Déesse Lust ?
“Les amis de La Déesse sont la bienvenue dans son havre de paix. Ton champion a attisé la curiosité de notre Divine Maîtresse, Onyxian. Tu as toujours eu le don de trouver les perles rares … et de les garder pour toi.”
Un rire amusé s’échappa de ses lèvres pleines de vitalité, tandis qu’elle libérait son emprise de leur invité, secouant doucement ses nombreuses ailes tandis que ses étranges talismans vibraient sous une image à peine contenue.
“Aucune trace de corruption. Nous pouvons donc vous escorter jusqu’à Elle.”
D’un geste de la main, elle invita le duo à la suivre jusqu’à la Grande Porte. Les murailles étaient impressionnantes, tant pour leur épaisseur et le nombre de gardes qui patrouillaient sur les remparts que par les glyphes et runes protectrices qui couvraient la pierre couleur de corail. Surement l’œuvre de Lust et ses mages les plus compétents, chassant l’influence hostile et malfaisante de Lusst’ghaa et protégeant ses citoyens des hordes de monstres affamés. La Porte était tout aussi splendide, l’œuvre d’artisans et d’orfèvres de génie. Faite de bronze, sa surface était sculptée pour représenter des scènes d’Eden et d’Elysée, des jardins luxuriants au-dessus des nuages et des amants marchant main dans la main pour rejoindre un temple où une sublime créature les attendaient, souriante.
Par un commandement de l’Ange, les portes s’ouvrirent, dévoilant l’impressionnante cité, son architecture alliant grecque et orientale, romaine et baroque. Ici, de fières tours aux flammes vibrantes de couleur, là, des tavernes bruyantes où on chantait, dansait et riait à foison. Un peu plus loin, de vastes étendues vertes accueillant une multitude de spécimens de faune et de flore en symbiose. Des amphithéâtres, des théâtres, des arènes et des bassins. Et surtout, à perte de vue, des créatures de toutes espèces se mêlant les uns aux autres, partageant liqueurs et délicatesses, jouant, chantant de la poésie ou tout simplement profitant de plaisirs plus charnels sans pudeur.
“Bienvenue. Notre transport nous attend.”
Devant les nouveaux venus, un palanquin les attendait, couverts de coussins et de draps de la plus douce soierie, transporté par divers servants aux corps huilés et parfumés. Des victuailles étaient disposées sur de larges coupoles d’argent et des servantes transportaient éventails de plumes et carafes de vin chaud.
“Vous savez, je peux très bien marcher, ce n’est pas nécessaire tout ce … ça.”
Il est vrai que cette démonstration de luxe et de confort était peu familière pour quelqu’un habitué à une vie plus spartiate et rigoureuse.
“Allons donc, Losgar. Tu ne devrais pas parler pour Onyxian. Et puis c’est nos traditions, alors tu vas devoir t’y plier. De plus …" Du bout de son index, elle vint tracer les contours de son épaule, laissant un ongle en éprouver toute la vibrante puissance. “Je viendrais m’installer avec vous pour vous accompagner.”
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Le Diablotin
Angewomon était très différente de ce que le Noxien avait pu voir jusqu’à présent de Lusst’ghaa. Il irradiait de son corps une aura de douceur, d’amour et de tendresse qui faisait qu’on avait instinctivement envie de lui faire confiance, de la câliner, de l’embrasser… Ou de la vénérer. Elle exprimait ici sa nature angélique, différente de celle d’Onyxian. Pour autant, aucune des deux femmes n’envisageait une seule seconde de se battre. Le Royaume de Lust était l’un de ces rarissimes endroits où Anges et Démons pouvaient coexister en toute sérénité. Les deux races servaient la Déesse Lust, et avaient chacune renié leurs autorités respectives… Pour ainsi dire. Car, après tout, Onyxian restait une Matriarche qui résidait au Cercle de la Luxure. Cependant, chez les Démons, il avait toujours régné une plus grande autonomie que chez les Anges. Ce qui était sûr, c’est qu’Angewomon n’obéissait pas aux Neuf Chœurs angéliques. Elle suivait les règles de la Déesse, et sa douceur ne devait pas amener à la croire candide. Elle ouvrit donc les portes après un examen qui lui confirma que l’organisme du Noxien n’avait pas été intoxiqué par l’atmosphère si spéciale de Lusst’ghaa.
Derrière les portes, une ville aussi immense qu’illogique s’ouvrait aux visiteurs. Il ne fallait pas chercher une quelconque cohésion architecturale ici, ni même à tracer une carte précise. Les bâtiments de la ville évoluaient régulièrement, mais la ville toute entière était construite autour d’un grand palais rose qui prenait la forme d’une grosse sphère rosâtre bâtie sur une énorme tour d’argent. On y aurait presque cru un soleil, ou un arbre gigantesque, à en voir les tentacules qui glissaient sur la surface de la sphère magique. Très rapidement, un palanquin massif ne tarda pas à apparaître, soutenu par un énorme éléphant. Losgar eut beau en être gênée, Onyxian grimpa dessus sans rechigner.
Sur le palanquin, il y avait une belle loge avec des coussins, des draps moelleux, et plusieurs femmes en tenue de danseuse orientale.
«
Navrée, Noxien, mais la Déesse n’attend pas… Le marché que vous avez passé avec Onyxian nécessite son aval. Et nous irons plus vite là-dessus que si vous deviez vous perdre dans les dédales de la ville. »
L’éléphant se mit à marcher, se redressant en les soulevant. En hauteur, on put voir par-delà la cime des bâtiments. Il y avait un énorme parc d’attractions au loin, mais aussi des gratte-ciel tout de verre et d’acier. Tandis que l’éléphant se déplaçait, ils rejoignirent une place médiévale avec une fontaine, et un énorme château-fort de style européen. Mais, quand ils tournèrent à un angle, cette vision disparut, et le château-fort fut finalement remplacé par un chapiteau de cirque d’où des effluves rosâtres s’échappaient. Onyxian s’était rapprochée des danseuses, et en embrassa une, la couchant sous elle, puis elle ne tarda pas à l’amener à se redresser. La danseuse, qui répondait au doux nom d’
Oriane, cambra son dos vers l’arrière, et put sentir les mains gantées d’Onyxian écarter les pans de son voile mauve, puis la pénétrer ensuite, la prenant en levrette.
De son côté, Losgar put sentir Angewomon se rapprocher. L’intéressée retira son heaume, révélant dessous un magnifique visage aux yeux bleus. Un corps parfait, tandis qu’elle se rapprochait de lui, et s’assit sur son corps, le chevauchant lentement. Souriant doucement, Angewomon caressa ses épaules, glissant ses doigts sur cette combinaison.
«
Tu n’as pas l’air à l’aise dedans… Tu n’es pas habitué à en porter ? Cela met très bien tes muscles en valeur, pourtant… »
L’Ange de Lust se pencha ensuite vers l’intéressé, et alla lui offrir un chaleureux baiser…
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Losgar
Le vin était infiniment plus exquis et savoureux que tout ce qu’il avait pu gouter de sa vie. Et sa vie fut longue, très longue.
“Sang des Comètes !” s’exclama l’ex-Prince en contemplant le calice plein entre ses doigts grisâtres, sentant encore la saveur de la liqueur lui brûler délicieusement les lèvres.
C’était une des nombreuses choses qui le surprirent agréablement au moment où il avait mis le pied au sein du royaume vénéré de la divinité du désir et de la luxure. Outre ce nectar divin, il devait admettre que l’air même qu’il respirait avec des effluves grisants, lui rappelant mille parfums différents mais tous partageant les mêmes propriétés séduisantes. La musique qui résonnait autour de leur palanquin, jouée par des adonis musiciens aux divers instruments, était une mélodie savoureuse. Quant aux danseuses, elles avaient déjà attiré la curiosité gourmande d’Onyxian qui s’était précipitée élégamment vers leur transport pour prendre sa place.
Le beau mâle reposa sa coupe et vint plonger le bout de ses doigts dans une des coupoles pour en extraire une figue aux couleurs si vives qu’il aurait donné sa main à couper qu’elle était ensorcelée. Plongeant ses dents dans la chaire juteuse, il fut comme assommé par le tourbillon de saveurs sucrées qui assaillirent ses papilles gustatives.
“Je comprends maintenant pourquoi une princesse des Enfers est au service d’une Déesse. Ses cadeaux sont à la hauteur de sa réputation.”
Jetant un regard de côté, il constata que sa guide infernale avait un tout autre appétit à assouvir. Il n’en était pas vraiment surpris, maintenant qu’il avait à plusieurs reprises jouit en elle pour la consécration de ses sortilèges obscurs lors de leur périple. Il fallait avouer que leurs ébats précédents n’avaient été que sporadiques et nés de la nécessité engendrée par leur environnement. Leurs assauts furieux avaient manqué de la passion de deux amants et avaient plus ressemblé à l’accouplement de bêtes pressées de se vider. Secrètement, Losgar fantasma de ce qu’il pourrait faire à la matriarche des Magoa. La catin avait les reins solides et un talent millénaire pour la débauche. La surprendre au lit était un véritable défi qu’il souhaitait ardemment remporter, un challenge de taille. Quand il la vit posséder une des danseuses qui les accompagnaient, il sourit doucement.
“Et bien, Magoa, c’est une dance bien particulière que tu souhaites apprendre à cette belle humaine.”
Plutôt que de les interrompre, le Noxien centra son attention vers un spectacle tout aussi délicieux. Les yeux d’un bleu profond et infini d’Angewomon, qui avait délivré son visage de l’entrave de son casque de métal. Elle était divine, clairement l’opposé d’Onyxian mais aussi belle qu’elle dans un sens différent. La succube lui avait inspiré les désirs et pulsions les plus perverses et débauchées, tandis que l’ange à ses côtés lui inspirait que passion et volupté. Quand elle s’installa contre lui, il l’accueillit comme une reine entre ses bras, s’emmitouflant un peu plus contre les coussins de leur transport tandis qu’ils évoluaient dans des décors toujours différents, toujours changeants, mille pièces d’un gigantesque kaléidoscope.
“Vous ne tournez clairement pas autour du pot ici.”
Elle vint l’embrasser et le Noxien ne put que réciproquer avec autant de désir, dévorant avec une passion infinie les lèvres pleines et pulpeuses de l’ange. Par tous les Astres, elle sentait si bon et sa langue était si joueuse ! Si on disait que le baiser d’une succube pouvait vous arracher l’âme, celui d’Angewomon semblait le revitaliser comme le plus puissant tonique.
Rompant leur échange passionné, un fin filet de salive les liant encore d’une bouche à l’autre, il frissonna sous ses caresses et vint enfermer ses bras musclés autour de sa taille, ses doigts palpant la peau soyeuse et infiniment délicate de la créature ailée. La musique autour d’eux s’était faite plus ténue, laissant résonner les éclats des ébats qui se tenaient à côté des langoureux partenaires. Onyxian s’adonnait en effet follement à ébranler les barrières de la danseuse orientale qui mugissait de plaisir sous l’expertise de la diabolique princesse.
“Il est vrai que je ne suis pas coutumier de ce genre de tenues, Dame. Mais j’apprécie vos compliments. Pensez-vous pouvoir m’aider à me défaire d’une partie de ce costume ?”
Eternel joueur, il approcha son visage du cou de la belle et plongea ses lèvres dedans, suçotant avec amour sa nuque dévoilée, sa langue parcourant la peau suave et parfumée, avant de la libérer dans un bruit sonore. Une main malicieuse se glissa le long du ventre exposé de la créature angélique, jouant avec les boucles qui retenaient son complexe uniforme, puis se faufilant sous le latex blanc qui recouvrait une part de sa cuisse, en éprouvant la douceur entre ses doigts avides dans une prise ferme et autoritaire.
“J’ai vu bien des choses sublimes et séduisantes dans ma longue existence, mais peu de choses peuvent se comparer à l’effet de foudre qui m’a frappé en te voyant. M’aurais-tu envouté avec ta magie ? Ton aura ? Ou ce magnifique cul que j’ai en main ?”
Car tout en parlant, il avait refermé une seconde main autour de sa croupe tendue, ses doigts bien enfoncés dans le latex immaculé qui contrastait avec le sien aussi noir que l’encre. Ils formaient un Yin et Yang sexuel, la tension sensuelle était si explosive que même les autres danseuses commençaient à s’attoucher devant le spectacle qui s’offrait à eux, celui d’Onyxian baisant sauvagement une des leurs et celui de leur gardienne à califourchon sur un magnifique mâle vibrant de virilité.
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Le Diablotin
Couché au milieu des coussins du confortable palanquin, la vue agréable de Losgar sur le corps en mouvement de la succube fut remplacée par celle, sans doute encore plus agréable, d’Angewomon. Elle n’était pas une simple Prêtresse au sein du Royaume, elle était une Guerrière. Angewomon faisait donc partie des rares résidents autorisés à sortir du Royaume. Elle sourit doucement en se lovant contre Losgar, sentant ses mains caresser son corps, jusqu’à palper ses fesses.
« On peut dire que tu sais comment parler aux femmes, toi… »
L’Ange sourit doucement. Elle était si belle, mais aussi si douce. Sa peau ressemblait à celle d’un bébé, tant on pouvait aimer la toucher, la caresser, la presser. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, et, tout en embrassant Losgar, elle tira sur la fermeture Éclair de la combinaison, l’abaissant lentement.
« Le latex est quand même mieux sur les filles que sur les garçons… Les muscles, je préfère les tâter. »
Angewomon abaissa la fermeture à mi-hauteur de son torse, et sa main caressa ensuite sa peau à travers la combinaison. Une main gantée, et une main nue. Sa main nue glissa sur sa peau, et elle griffa tout doucement sa peau, sentant les muscles. Ses doigts glissèrent sur les lignes séparant chaque muscle, et son regard croisa encore le sien. Près d’eux, la queue caudale d’Onyxian siffla dans les airs, et fouetta le cul de la danseuse qu’elle besognait. Oriane gémit doucement, et sentit ce membre puissant s’enfoncer en elle.
« Haaa, Maîtresse… !!
- Hmmm… Après cette traversée dans Lusst’ghaa, je suis affamée ! Profite-en, petite catin ! »
Onyxian soupira doucement, et regarda alors Losgar, par-dessus l’épaule d’Angewomon. Après l’avoir embrassé sur les lèvres, l’Ange avait décalé sa tête, l’embrassant dans le creux du cou, continuant à lui ôter sa combinaison moulante.
« Je n’ai pas grand-chose à lui apprendre… Contrairement à toi, Noxien ! N’oublie pas… Les conditions de notre contrat. Quand tu seras entre mes genoux, je t’apprendrai à être moins impertinent ! »
Leur traversée sauvage à travers Lusst’ghaa ne changeait pas en soi les termes du contrat. Onyxian avait promis de se mettre à son service, s’il arrivait à la dominer sexuellement. Et, même si ce contrat nécessitait l’intervention d’une Déesse, les termes du contrat ne pourraient être modifiés.
« Mais rassure-toi, je serai une Maîtresse généreuse, peut-être même que tu pourras m’enfanter, estime-toi-en heureux et fier ! »
Angewomon sourit doucement, et retourna embrasser Losgar sur les lèvres. Ses lèvres étaient incroyablement douces, d’une tendresse qu’on aurait pu croire infinie. Elle y goûta donc avec grande satisfaction, tout en déplaçant sa main, et en caressant son sexe, la combinaison étant désormais ouverte sur tout le haut, ne recouvrant plus que ses jambes et ses bras. Losgar n’aurait qu’à remuer des épaules pour libérer ses bras.
« Tu as conclu un contrat avec Onyxian ? Les Noxiens n’ont vraiment peur de rien… »
Elle lui sourit, continuant à le masturber, faisant durcir et grossir sa verge. Autour du palanquin, le spectacle changeait encore, et ils se rapprochaient d’une séance d’orgie publique autour d’un concert. Les chanteurs s’égosillaient sur la place, et la musique qu’ils diffusaient avaient d’indéniables vertus aphrodisiaques, amenant le public à s’envoyer ensuite en l’air. Un spectacle qui ne semblait que très habituel au Royaume. Angewomon poussa la tête de Losgar, qui se coucha sur le rebord du palanquin, et put voir, la tête à l’envers, ce spectacle. Elle attrapa alors son heaume, et le posa brièvement sur la tête du Noxien.
« Regarde… »
À travers la visière magique du heaume, Losgar pouvait voir la scène de concert, et l’orgie devant… Mais, surtout, il pouvait voir des volutes roses s’échapper des corps ruisselants des partenaires. Une sorte de gaz rosâtre qui s’évaporait dans l’air. Là, une femme approchait de l’orgasme en chevauchant un homme, et il put voir un point brillant entre ses cuisses, qui devint ensuite très lumineux pendant son éphémère orgasme. Ensuite, des volutes roses s’échappèrent du corps de la femme. Ce gaz rosâtre était ensuite happé dans de grandes tours, puis diffusée dans l’atmosphère. Angewomon récupéra ensuite son heaume. La verge de Losgar, à l’air libre désormais, flattait les cuisses accueillantes de l’Ange.
« Tu vois ? Ici, le sexe est une énergie, un carburant qui alimente ce royaume… Mais aussi tout ce plan. Si jamais tous les êtres vivants devaient cesser d’éprouver du désir, notre royaume disparaîtrait de lui-même… »
Re: Vivre en Enfer [Losgar]
Posté : 22 août 2024 15:22
par Losgar
Quelle langue fourchue, cette succube. Même en harcelant à coup de bassins la danseuse exposée à ses vices et sévisses, elle avait encore l’esprit orgueilleux prêt à rebondir sur la moindre impertinence. Plutôt que d’ignorer la remarque amusée du Noxien, elle lui promettait une belle correction quand leur fameux contrat allait entrer en jeu.
“Que de promesses, Onyxian.”
Elle était si sûre et confiante, fille de l’Orgueil avant tout. Quoi de plus naturel, du coup, que de lui promettre de le prendre de haut et de l’asservir. Consciencieux et prudent, Losgar n’essaya pas d’obtempérer davantage pour deux raisons. La première, parce qu’il était un homme d’action et non de paroles en l’air. Dans une logique purement stratégique, il avait tout intérêt à laisser Onyxian alimenter sa propre vanité et le surestimer pour mieux la prendre par surprise et gagner un avantage tactique. Elle était monstrueusement expérimentée et infiniment endurante, ce n’était donc guère étonnant qu’elle se voit déjà la gagnante de leur petit défi, d’autant que la perspective d’avoir un être comme Losgar à ses bottes devait être une grisante perspective. À lui seul, il repousserait bien des armées en son nom, conquerrait les terres qu’elle envie et animerait ses nuits les plus folles comme un infatigable jouet. Silencieux, il préparait ses forces mentales pour l’ordalie promise, confiant qu’il allait la faire suer pour son argent.
La seconde raison ? Ah, oui. C’était Angewomon qui lui faisait voir et sentir le paradis entre ses bras. La sensation de ses doigts explorant son corps sous son uniforme serré, qui commençait à coller à sa peau tandis qu’il chauffait doucement sous les attouchements experts de la gardienne. Plus elle le libérait, plus il reprenait ses propres caresses sur son corps voluptueux.
L’alien n’était pas un amant passif quand il s’agissait de caresses. Des mains patientes mais avides recouvraient chaque parcelle inexplorée de l’Ange, affirmant sa prise sur un rein, pressant avec insistance un fessier dodu, tirant sur son étrange combinaison blanchâtre pour révéler un peu plus les merveilles cachées derrière.
"Considère-moi comme un cadeau à déballer, alors. J’ai le même désir de tâter … de t’explorer jusqu’à la plus intime partie.”
Elle avait commencé à flatter son pieu de chair et il grogna de plaisir. Les doigts de la fée étaient bénis, imbibés d’une infinie douceur. La sentir agripper son membre était si bon qu’un humain lambda aurait éjaculé honteusement au premier toucher. Ce contact simple mais délicieusement sensuel lui avait donné, en l’espace d’un battement de sourcils, toutes sortes d’idées obscènes et sulfureuses en compagnie d’Angewomon. Elle pouvait sentir son désir pulser le long de sa chair dressée, flairer toutes les intentions indécentes qu’il souhaiter lui octroyer, les fantasmes qu’il voulait appliquer avec elle.
Si elle ne s’était pas soudainement retrouvée prise par les furieux assauts d’une bête virile, c’était parce qu’elle avait détourné son attention en le poussant pour mieux contempler leur entourage, lui faisant porter son heaume métallique qui, il l’avait deviné à leur première rencontre, était un artefact magique. Grâce à la vision de ce casque, il put déceler la vraie magie qui faisait la loi dans ce royaume, les volutes roses s’accumulant jusqu’à la tour de leur divinité, l’effet du désir sur l’ordre de ces terres. Grâce aux explications précédentes qu’avait partagé Onyxian durant leur long périple mortel à travers Lusst’ghaa, il n’eut aucun mal à deviner ce qu’il avait sous les yeux.
“Fascinant. C’est des règles primordiales qui régissent en cet univers. Je peux faire le parallèle avec d’autres plans qui fonctionnent sous une logique relativement similaire, mais ça reste un spectacle sidérant quand c’est à travers ton casque, Angewomon.”
Libéré du heaume, il se redressa pour mieux contempler sa partenaire de couche. Durant leurs caresses, il avait libéré la poitrine de l’ange, dévoilant une paire de seins qui auraient envouté le plus frigide des moines. Par Nox ! Il pouvait les admirer pendant des heures. Et la femme elle-même, son sourire, ses yeux tendres et amicaux, empreints de désirs, sa respiration langoureuse … tout lui donnait envie de la prendre, ici et maintenant, de la faire sienne et de la posséder à jamais.
Son chibre, fièrement droit, tapotait délicieusement contre les cuisses nues de sa compagne. Ah, c’est qu’il souhaitait se glisser entre ces deux accueillantes places. Mais pas tout de suite. Losgar avait d’autres ambitions. Se redressant un peu, il l’attira contre lui, libérant ses bras de l’emprise de sa tenue de latex pour s’emparer de sa poitrine, ses mains caressant les seins qui remplissaient à la perfection ses paumes gourmandes. Souriant, il les malaxa, les pétrit avec tendresse et désir. Les mains du cendré étaient plus efficaces que ce qu’on pouvait le croire. Par-delà ce toucher expert, la peau de ses paumes était chargée de microparticules d’énergie qui, vibrant intensément les unes avec les autres à l’échelle moléculaire, formaient une vibrante sensation qui ne laissait pas de marbre au contact, bien au contraire. Le massage était, pour ainsi dire, divin.
À son tour, il la repoussa contre les coussins qui formaient leur palanquin, la regardant avec un mélange de fierté et de désir tandis qu’il se libérait du reste de son uniforme pour dévoiler, au regard de tous, l’incommensurable perfection de son corps d’athlète surnaturel. Certaines des danseuses, séduites par la scène de leur camarade besognée brutalement par la princesse des Magoa, ne purent retenir des exclamations de fascination devant l’apparition masculine qui s’offrait à leurs yeux. Ce corps grand et imposant, ce sourire assuré, ce visage taillé dans le marbre, cette puissance, cette force, cette virilité si effrontément dressée. Elles envièrent aussitôt la gardienne, mais n’intervinrent pas pour participer, préférant continuer à orbiter autour de leur consœur, certaines s’approchant de la Princesse Infernale pour la masser légèrement, la caresser du bout des doigts, déposer un baiser sur son dos tandis qu’Oriane continuait à haleter, tendant d’avantage sa croupe pour mieux recevoir sa maîtresse.
Losgar couvrit Angewomon de son vaste corps comme le plus brûlant des manteaux, la laissant le découvrir maintenant qu’il était complètement nu. De son côté, il alla chercher un baiser passionné, sa langue jouant avec la sienne jusqu’à l’étouffement, puis le rompit pour lécher son cou, le suçoter en descendant jusqu’à la naissance de ses seins qu’il malmena à leur tour. Affamé, il les embrassa, les couvrit de baisers et commença à jouer du bout de sa langue sur les tétons dressés d’excitation, pressant les monts de chair entre ses doigts. Son bassin, mesquin et fourbe, jouait contre le sien, son chibre brûlant se frottant avec impatience contre l’intimité d’Angewomon, la seule barrière les séparant étant son costume blanc qui recouvrait à peine l’antre interdite de la femme.
Donnant un nouveau coup de langue sur le buste de l’ange, il soupira d’envie, lui susurrant :
“Veux-tu que je partage mon désir et que j’ajoute ma flamme à celle qui alimente ton royaume, ma belle ? Je veux que tu m’appelles, que tu exprimes toute la passion, l’envie, les fantasmes que je puisse t’inspirer. Je veux t’entendre gémir mon nom, le crier jusqu’à ce que tout le monde dans ce royaume l’entende.”
Une de ses mains s’empara du sein gauche de sa partenaire et pinça le téton, le chargeant en énergie électrique qui ferait tressauter tout son corps d’une fulgurante et délicieuse sensation.
“Un hôte doit bien annoncer la venue d’un invité dans toutes les rues. Soit mon héraut et ouvres ton cœur et ton âme à moi. En échange, je te ferais l’amour comme s’il n’y avait aucun lendemain.”