The Multiversity

Quelle qu’ait pu être la civilisation peuplant cette planète, son appellation, sa culture, ou même l’appellation de cette planète, cela n’avait désormais plus la moindre importance. Elle avait été purgée il y a des éons par les Xénos, terraformée et transformée en un monde à leur image. S’il fallait qu’un humain commence une campagne spatiale galactique, démarrer dans cet endroit serait assurément l’un des pires endroits possibles. Cette planète se situait dans une partie de l’espace appartenant aux Xénos, une planète entièrement terraformée qui faisait office de « bioplanète ». Dans le cadre de la guerre contre l’Alliance Cosmique ou l’Empire de Gordan, ces bioplanètes étaient projetées à travers l’univers pour faire office de place forte générale dans des batailles spatiales colossales. Sa surface était constituée d’une sorte d’interminable cité organique aux couleurs oscillant entre le grisâtre et le rosâtre, avec ici et là d’énormes colonnes vivantes qui jaillissaient du sol pour s’élever dans les airs, diffusant dans l’atmosphère des aphrodisiaques permanents. Le ciel prenait ainsi une teinte rosâtre. Une œcuménopole qui s’enfonçait en réalité jusqu’au noyau énergétique de la planète, qui servait de batterie gigantesque pour alimenter cette énorme planète. Des milliards de créatures y vivaient, et au sein de cette ruche foisonnante, des espèces vivantes erraient.

Aussi improbable que cela puisse paraître, des villes avaient été construites au sein de cette gigantesque ruche. Les habitants avaient la particularité, toutefois, de n’être que des femmes. Les hommes étaient transformés dès la naissance en Xénos, mais les femmes servaient comme pondeuses, et passaient à vrai dire l’essentiel de leur temps à se reproduire, à coucher avec des créatures. Cette planète était sous le commandement de la puissante Reine des Lames, Sarah Kerrigan, et la Reine réformait chacune de ses planètes. Habituellement, les Xénos utilisaient les esclaves comme de simples outils de reproduction, sans se soucier de leur bien—être. Les expériences de Sarah avaient toutefois montré que les pondeuses en forme et en bon état produisaient de meilleures larves et bébés xénos. Si les larves donnaient des soldats, les fœtus xénos, bien plus rares, permettaient de donner naissance à de futurs Cérébrates.

La hiérarchie xénos était somme toute assez simple ; il y avait une infinité de Xénos, car les Xénos étaient conçus à partir d’un savant mélange entre le code génétique des espèces assimilées de tout le Cosmos, et un code génétique primaire, propre aux Xénos. Les pondeuses inséminées pouvaient, soit donner rapidement naissance à des œufs qui produisaient des larves, soit à des fœtus, avec un temps de procréation dépendant de leur espèce. Les larves ne donnaient que des soldats, mais les fœtus permettaient d’avoir des Cérébrates, soit des Xénos évolués, les commandants psychiques de la Horde. Sans les Cérébrates, les Xénos ne seraient rien de plus que des animaux sauvages, errant sans but. Kerrigan disposait sur cette planète de plusieurs Cérébrates, qui se chargeaient d’exécuter ses ordres, à commencer par celle qui se trouvait au cœur de la planète, dans le noyau, et qui était l’esprit de la planète.

Les villes humaines étaient insérées au sein de cette immense monde, des villes assez verticales et mécaniques, organisées autour d’énormes usines de reproduction constituées de cocons, de murs organiques, et de longs couloirs qui étaient à la fois larges et étouffants. Les « routes », pour autant qu’on puisse les appeler ainsi, étaient souvent de longs corridors vivants, très larges, et qui pouvaient vous donner le tournis.

C’est donc dans ce contexte qu’une faille perça un jour la réalité, et qu’une femme alla s’écraser à la surface. Elle tomba sur une île-couveuse, perçant l’un des longs bras de la couveuse centrale, et tomba sur un sol organique, au milieu d’anfractuosités rocheuses sortant du sol. Des cocons qui pulsaient chaudement dessous. L’île était surveillée par des Xénos qui se rapprochèrent lentement du point d’impact, prêts à maîtriser l’intruse qui venait d’arriver…

Tout autour de toi, c'est le noir complet alors que tes paupières se sont ouvertes. Serais-tu devenue aveugle ? Cette idée te soulève l'estomac. Une guerrière aveugle ne sert à rien ! Peut-être que tu ferais mieux de te foutre en l'air tout de suite ?
Le suicide n'est que le summum de la couardise et du désespoir. Il est encore trop tôt pour renoncer !
Tu remues les membres pour t'assurer que la vie ne t'a pas quittée. La sensation est étrange. Un peu comme si tu évoluais dans de l'eau. L'air te semble plus épais que d'habitude. La gravité ne semble même pas exister au cœur de ces ténèbres. Tu te sens légère au point de flotter, mais également lourde dans la mesure où tu ne contrôles pas tout à fait ta trajectoire...
Que m'est-il arrivé ?
La dernier évènement dont tu te souviens n'est autre que cet affrontement sans espoir de victoire avec une masse de muscles pourvue d'un immense pouvoir de destruction. Tu lui avais lancé ta meilleure attaque avant de tomber en rade d'énergie puis de basculer dans le vide...
Alors quoi ? Si je ne suis pas morte, où suis-je ? Dans l'entre deux ? Pfeuh !
Tu ne crois pas en ces conneries. On passe sa vie à se battre puis on meurt un beau jour, ni plus ni moins ! Il n'existe pas de vie après la mort, ni de passage entre ces deux états. Outre le coma, à la rigueur ?
Sauf que je suis en mesure de bouger.
Tandis que les interrogations et les réponses se chevauchent dans ton esprit blasé, une lumière perce à travers cet océan de noirceur à la consistance trompeuse. En réponse à ce phénomène, tes yeux se plissent. Depuis combien de temps n'as-tu pas vu de la lumière ? Probablement un sacré bout de temps, à en juger par ta gorge sèche et tes lèvres froides.
Il faut à tout prix que je dégage d'ici !
Tu rassembles tes maigres forces dans l'espoir de te propulser vers cette lueur inopinée sans te rendre contre que c'est elle qui se rapproche de toi. Les ténèbres, omniprésentes un peu plus tôt, se dissipent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une tache !
Mue par un réflexe, tu dresses les bras en protection devant ton visage. Un grognement t'échappe puis...

Tu t'écrases lourdement contre quelque chose d'étonnamment facile - une sorte de long tuyau mou qui se rompt sur ton passage, et qui a à peine ralenti ta chute. Tu t'efforces de faire appel à ton ki, espérant ainsi te soustraire à cette nouvelle gravité. Sans grand succès ! Finalement, tu t'affales sur une surface curieusement rebondie. Spongieuse et lisse au toucher, ce support te rappelle quelque chose...

- Hm ?

Sous tes fesses, le sol te parait froid. Une sensation trompeuse parce que quelque chose semble bouger en rythme à l'intérieur. Quelque chose qui émet bel et bien de la chaleur. Cette même chaleur qui commence à te mordiller la peau.
Les sourcils froncés, tu baisses les yeux dessus et t'aperçois qu'il est... organique ?

- Qu'est-ce que... ?

En coulant un regard autour de toi, tu constates que des pierres déchiquetés ont percé à travers cet environnement insolite. Ton inspection s'élargit lorsque tes yeux détaillent les structures tentaculaires qui émergent de ces terres bizarres. Plus haut, le ciel bataille entre le rose pâle et le gris terne.
Je ne sais pas où j'ai atterri, mais une chose est sûre : je ne suis pas sur Sadela.
Allons bon ! Un phénomène ambigue t'a soustraite à la Mort en te recrachant sur une autre planète ?
Qu'il en soit ainsi !
Tu te relèves péniblement, profitant de cet pseudo tranquillité pour t'épousseter le devant et l'arrière des cuisses... jusqu'à ce que tu remarques plusieurs de ces silhouettes rampantes approcher de ta position.

- Hmpf ! De la compagnie... je n'en demandais pas tant.

Par bonheur, tu n'as pas été séparée de ton scouter que tu actives d'une simple pression. Sur la lunette teintée apparaissent des chiffres et des symboles difficilement traductibles pour les non-initiés. Ils se multiplient au fur et à mesure que tu te tournes pour dénombrer le comité d'accueil dont les rangs s'avèrent monstrueusement bien fournis.
C'est bien ma veine ! Je suis tombée dans un sacré beau merdier.
Pas question de te laisser faire. Une créature dépourvue d'yeux, au crâne longiforme aussi noir que de l'ébène et au corps aussi mal foutu que le paysage lui-même, émet une sorte de feulement à ton attention. Ses camarades ne tardent pas à l'imiter, certains en tirant une langue qui possédait elle-même une gueule dentée.
Une légère grimace passe sur ton visage avant que tu te mettes en garde.

- Quoi ? Vous tenez tant que ça à ce que je vous bousille la tronche ? Remarque, ça vous serait sans doute bénéfique...

Tu bluffes, hélas ! Toutes tes forces ne te sont pas revenues. Ton sourire se fait jaune.
Aurais-tu échappé à la mort pour lui retomber dans les bras aussi tôt ?
Une ironie très amère...

Ce secteur n’était pas sous la supervision directe de Kerrigan, mais sous l’une de ses Cérébrates, Ryal. Une « Reine xéno » qui ne réagit pas immédiatement. Après tout, au moment où Sélipa échoua sur sa couveuse, elle était elle-même occupée, sa verge nichée dans la chatte d’une jeune femme qui se tortillait sur place, bras retenus par des tentacules, couchée sur une table à se faire prendre par la Reine. Elle malaxait d’une main l’un des seins de la pondeuse, Marine, tout en soupirant longuement. Elle était l’une des nombreuses habitantes de cette planète, et le jour était venu pour elle. Ryal la besognait bien fort, en se disant que Marine était apte à concevoir une bonne portée. Mine de rien, avoir des bébés xénos n’était pas simple. Il fallait des femmes fortes et endurantes.

À l’extérieur, le Xéno qui avait senti la trace de Sélipa gronda lentement. De la bave s’échappa de ses lèvres, sa longue queue caudale glissant sur le sol. Il n’avait pas de yeux, et se repérait donc à l’odeur, une odeur de femme. Sans sembler nullement gêné par les propos de la femme, et en l’absence d’instructions de sa Maîtresse, le Xéno réagissait comme il le ferait face à n’importe quelle femme : une cosse située entre ses cuisses s’ouvrit, et libéra un épais phallus noir, humide. La cosse lubrifiait sa verge, et, maintenant qu’il la déployait, ce liquide amniotique coulait de son membre, filant sur le sol.

« Sssssss… »

Un sifflement s’échappa de ses lèvres. Le Xéno se remit à quatre pattes, et replia sa queue caudale, sentant chez la femme une agressivité poindre. Sa queue caudale se releva, et se retrouva suspendue au-dessus de son corps. Elle était repliée, et pouvait se déployer, formant alors comme un long fouet tranchant. Le Xéno se déplaça lentement, et bondit brusquement sur la structure organique centrale, avant de projeter sa longue queue vers la femme. L’objectif était simple : l’immobiliser en enroulant son corps autour de sa queue, puis venir satisfaire son besoin naturel de reproduction…

Bien qu'il y ait une très chaude activité, tu ne prêtes pas la moindre attention à ce qui se passe sous tes pieds. Ton scouter t'a fait part des forces en présence les plus proches, et il s'avère que la plus urgente - mais pas forcément la plus puissante - n'est autre que cette abomination couleur charbon. Son sifflement ne te dit rien qui vaille, à l'instar de sa posture ramassée qui ne dissimule en rien l'appendice fraîchement apparu entre ses pattes fibreuses.
Et cette queue, comparable à un fouet dans sa forme et à une lance vers son extrémité, qui se lève de façon menaçante...
Le regard dur, tu craches par terre.

- Tu veux jouer avec moi, connard ? Alors viens... ramène ton putain de cul !

Tu n'avais pas vraiment besoin de le provoquer. Du moins, en apparence : hurler t'octroie des forces supplémentaires, même si tu te doutes bien que cela ne durera pas éternellement.
Et voilà que la flamme de ton aura sourde à tes oreilles !
La queue en fouet file vers toi - elle est vive, mais n'échappe pas à ton œil de lynx et moins encore à tes réflexes de guerrière ! A la volée, tes doigts gantés se referment juste en dessous du tranchant.
Chercher à t'immobiliser en frappant à hauteur de coude n'est pas la meilleure idée du monde.
Il cherche à me capturer, ce couillon difforme ?
Quel imbécile !
Tu pousses un grondement, faisant écho à ce rituel ô combien torride qui a lieu sous tes pieds. L'alien a beau s'être campé sur sa position, il ne tarde pas à déraper sous l'effet de la traction puis à bondir malgré lui ! Détachant l'une de tes puissantes mains de son appendice mortel, tu accueilles le monstre avec une bonne droite des familles.
Tes phalanges protégées s'enfoncent dans son torse... sans toutefois parvenir à le traverser.
Merde !
Sa queue ne s'étant pas arrachée à ta poigne, cela te laisse l'occasion de récidiver.
Tu veux du plaisir, fumier ? Je vais t'en donner... dans la douleur !
Tu la veux intense. A bien des reprises, ton poing s'écrase contre l'épiderme chitineux du Xéno qui s'en va et revient en un cycle ravageur. Une balle de bilboquet improvisée, en quelque sorte. Extraordinairement moche. Et pas super pratique, en plus de ça ; ses fluides - et notamment son sang - ne font pas du bien à tes chairs exposées.
Heureusement que ton aura est là pour en atténuer les effets acides !
Tu termines ton enchaînement dévastateur par un uppercut qui, cette fois-ci, provoque la déchirure de l'appendice caudale. L'objet pointu te reste dans les mains tandis que son diable de propriétaire s'écrase au loin, sa virilité pointée vers le ciel rosé.

- Tu t'es trompé de partenaire, dugland.

Oh-oh, un peu que tu jubiles ! Ton sourire est celui d'une prédatrice qui en a fait voir des vertes et des pas mûres à des membres de son propre entourage barbare.
Bizarrement, ce combat un brin tendancieux te remonte le moral.

Le Xéno fut naturellement surpris par la puissance de la femme… Et le fut à tel point que la femme put lui arracher sa queue, et le frapper avec force. Si elle ne perça pas son corps, elle le repoussa avec force. Avec sa queue caudale arrachée, le Xéno se releva péniblement pour couiner, du sang verdâtre jaillissant abondamment de la base de sa queue. C’était après tout un long appendice caudal, très nerveux, et Sélipa put contester que les pointes étaient rétractiles. La queue désormais coupée, les multiples pointes se rétractèrent d’ailleurs, révélant une queue lisse et chaude, dont l’usage sexuel était évident. Le Xénomorphe gémit encore, avant de tomber au sol, des spasmes nerveux le secouant furieusement.

Avec la mort de la sentinelle, Sélipa ne tarda pas à attirer sur elle des défenses. Des couinements stridents se firent entendre au loin. En levant la tête et en commençant à flotter, Sélipa pourrait voir qu’elle était sur une petite île à proximité d’une plus grande île d’où des nuages verts s’élevaient. Sur cette île, point d’immeubles, mais d’étonnantes structures : des tours tentaculaires qui se dressaient avec une sorte de grosse tête au sommet. Un appareil organique qui pulsait lentement, chacune des tours ayant à ses pieds un bassin génétique verdâtre d’où les tentacules extirpaient des larves ou des femmes nues. Au milieu des tentacules, les femmes étaient alors prises, les gros tentacules libérant à leur pointe des tentacules plus petits pour les pénétrer. Et, depuis le toit de ces monstres, des œufs se formaient, jusqu’à éclore… Et Sélipa pouvait d’ailleurs voir les créatures qui en sortaient.

Une nuée de Mutalisks fondaient sur elle en hurlant. Chaque Mutalisk ressemblait à une sorte d’énorme chauve-souris avec une longue trompe. Elles battaient des ailes violettes avec un tronc noir, leur queue disposant d’un trou à la fin permettant de cracher des jets d’acide ou des tentacules. Sifflant dangereusement, les Mutalisks avaient perçu la mort du Xénomorphe, et fondaient sur leur proie. Une meute d’une bonne vingtaine de Mutalisks tandis que, plus on se rapprochait de l’île, et plus on pouvait entendre le concert interminable, langoureux, et quelque peu effrayant, des innombrables femmes piégées dans les tentacules de cette forêt de tours tentaculaires.

Enfin, l’eau séparant les îles avait une teinte rosâtre, rendant peu propice de s’y rendre… Même si l’attention de Sélipa allait sûrement être attirée par les monstres qui fondaient sur elle.

Avec une expression peu amène, tu observes ton assaillant se redresser péniblement. Son absence de queue nuit à son équilibre. Sans elle, il ne sera pas aussi véloce que tout à l'heure. Le monstre noir souffrait également d'une hémorragie abondante ; il se vidait de son sang vert à une vitesse très satisfaisante !
Son pitoyable couinement fait éclore un sourire condescendant sur tes lèvres.

- Peuh ! Tu es d'ores et déjà crevé.

La sinistre créature retombe au sol, son corps s'agitant aussi nerveusement que celui d'un insecte à l'agonie. Ecœurée par ce feu doucereux que tu sens jusqu'au travers de ton gant, tu te débarrasses de la queue devenue totalement obsolète. Désormais, elle ne ressemble plus ni à un fouet ni à une lance ; plutôt à un... objet de plaisir disproportionné ?
Sans façon.
Si tu t'étais fait prendre par cette chose, cela aurait pu vraiment mal tourner...
Secouant la tête, tu te débarrasses de cette pensée aussi nuisible que feu sa source.
L'échec n'est pas, et n'a jamais été, une option.
Pas de reddition possible !
Les poings fermés et les coudes à demi pliés, tu commences à t'élever du sol, parfaitement consciente que d'autres queutards sans yeux ne tarderont pas à s'approcher du lieu du drame. Le fait qu'ils n'ont pas d'ailes t'a motivé à prendre cette décision. La flamme de ton aura ne s'est pas encore tarie. Il te reste suffisamment d'énergie pour obtenir une vue aérienne sur les environs.
Une île organique. Assez petite, dépourvue de végétation. Aucun endroit sûr où se retrancher. Il ne serait pas judicieux de s'y attarder.
Un peu plus loin se trouve une autre "terre". Il s'en dégage un gaz vert qui ne te dit rien qu'y vaille. D'autres structures peu ragoûtantes et vraisemblablement vivantes occupent une bonne partie de l'espace. Entre les "branches" de ces structures glauques se trouvaient des femmes, des monstres et des tentacules. Les premières pâtissaient des dernières, qui s'en servaient pour produire des horreurs chitineuses et gluantes...
Une belle vie de merde qui en engendre des toutes aussi merdiques.
Une vision révulsante ! Pourtant, tu n'es pas en mesure de sauver qui que ce soit. Et puis encore faudrait-il que tu en aies l'envie...
Je ne vais certainement pas m'encombrer de proies faciles.
Si ces femelles se sont faites prendre, elles ne pouvaient s'en prendre qu'à leur propre faiblesse !
  Tu n'as rein d'une héroïne et tu ne comptes pas le devenir. Dans ta profession, les bons sentiments sont une tare. A plus forte raison lorsqu'on se retrouve à bosser en solo et à devoir survivre en territoire inconnu...
Des bourdonnements horribles accompagnés de bruits spongieux t'interpellent.
Une nuée d'abominations volantes décolle et fond dans ta direction en hurlant.

- Allons bon ! D'autres saloperies qui viennent me rendre visite, grognes-tu.

Elles étaient nombreuses - plus d'une vingtaine, aux bas mots.
Tu ne perds pas de temps, concentrant du ki dans ta main droite à partir de ton aura fleurissante. L'énergie canalisée se divise en plein vol, générant de petits rayons courbés qui fauchent les immondes chauve-souris en tête de cortège. Blessées aux ailes, elles dégringolent et terminent leur course folle dans une eau rosâtre qui les engloutit.
Les autres les ignorent - en bonnes prédatrices, elles n'ont d'yeux que pour toi !
L'une d'elle explose à la rencontre de ton poing gauche. Sa voisine subit un sort similaire en goûtant à ton jeu de jambes aérien. Tu laisses parler la violence tout en bougeant continuellement, forçant tes ennemis à faire de même.
Tout se passait plutôt bien jusqu'à ce que plusieurs de ces monstres pointent leurs trompes vers toi pour te canarder de jets acides. Tu accentues tes déplacements, certes plus vifs mais non moins énergivores. Tu es sujettes à quelques éclaboussures mais les brûlures, tout comme les entailles, restent bénignes.

- Allez jouer ailleurs !

Tu dézingues les plus proches au corps à corps, tout en jonglant avec les autres qui se tiennent à distance grâce à ton ki. Les percussions fusent ; l'énergie étincelante foudroie les aberrations ! Des nouveaux nés un peu maladroits qui d'agresseurs finissent au rang de victime. Leurs tentacules crachées ne te ralentissent pas et se déchirent lorsque tu tires dessus. Un monstre en percute un autre, qui part en vrille avant de trouver la force de s'en remettre. Tu en as profité pour le rejoindre, les mains jointes au-dessus de ta tête et le regard brillant d'un éclat meurtrier.

- Adieu !

Ta manchette le réduit en pièces ! Le dernier larron rencontre ta main ouverte. Il finit proprement désintégré.
Tu évacues un soupir, la paume de ta main droite encore fumante.
Les cris bestiaux et les battements d'ailes ont cessé, supplantés par les halètements puissants d'incalculables voix féminines.

- ...Tch !

Diminuant l'intensité de ton aura, tu te rapproches de la grande île, ton scouter toujours en marche. Ton but est de te trouver un abri dans lequel te poser, de préférence le plus loin possible des ces tours tentaculaires. Une grotte, par exemple ! Ou un amas de grosses saillies rocheuses.
N'importe quoi qui ne renfermerait pas une abomination libidineuse.

Face à la Saïyen, la patrouille de Mutalisks fut massacrée. Les Mutalisks, qui pensaient capturer une simple femme, n’eurent guère le temps de réagir, mais, cette fois, la présence de Sélipa ne put échapper à la Reine xéno. Elle perçut les hurlements de douleur des Mutalisks, et Ryal ne tarda pas à se déplacer. Elle délaissa derrière elle Marine, après avoir joui avec force dans son corps, et sa verge se rétracta dans son corps, disparaissant ensuite sous une plaque chitineuse. Grande et puissante, Ryal fit traîner derrière elle sa queue caudale, et l’enroula autour du cou de Marine, obligeant son esclave à la suivre. Ryal rejoignit ainsi sa salle du trône, une grande pièce avec une table circulaire sur laquelle flottait un bassin liquide. Elle s’assit sur son trône, relié à des terminaisons nerveuses, permettant de renforcer ses liens. Il y avait cii plusieurs femmes enceinte qui dormaient dans des couveuses, ses « épouses ». Ce concept humain avait été incorporé par Sarah Kerrigan dans ses nids, et désignait les pondeuses attitrées de Ryal. Elle s’assit sur son trône, et redéploya sa verge, amenant Marine à devoir la sucer pendant que l’eau du bassin devant elle s’élevait, et se transformait en une sorte de miroir réfléchissant.

Ryal soupira, et, tandis que sa verge disparaissait dans la bouche de Marine, et qu’elle tenait sa tête d’une main, Ryal relia son esprit à un Mutalisk. La créature fondit vers Sélipa dans un assaut désespéré, mais, avant sa mort, Ryal put ainsi visualiser le corps de la femme. Sa puissance, sa beauté… Ryal se mit à fantasmer à l’idée de l’enfanter.

« Hmmm… ! » gémit Marine en sentant le sexe de Ryal grossir et durcir en elle, s’épanouissant dans sa gorge.

C’était une Saïyen ! L’une des espèces les plus puissantes de cette région du Cosmos ! Sa Mère la Reine cherchait depuis longtemps à ne capturer, à les étudier et à procréer. Hélas, les Saïyen étaient forts, puissants, et aussi instables. Pour l’heure, Mère n’avait jamais réussi à en capturer, et aucun d’entre eux n’avait été assez fou pour rejoindre leurs secteurs. Ce que cette Saïyen faisait ici, Ryal n’en savait rien, mais elle savait qu’elle devait la capturer ! Elle l’observa donc, l’étudiant en s’emparant de l’esprit des Mutalisks.

Survolant la région de ces pondeuses, la jeune femme s’en éloigna, et finit par descendre en s’approchant d’une sorte de bouche, de gros trou circulaire à l’extérieur de la zone. Estimant sans doute être plus à l’abri à l’intérieur de la planète qu’à l’extérieur, la femme disparut du champ de radar des Mutalisks. Elle continua à descendre, et finit par voir des lumières. En continuant à descendre, elle traversa alors des brumes… Et finit par atterrir sir le bitûme.

Devant elle, un immeuble se dressait. Elle était entourée d’immeubles, au cœur d’une ville. Un immeuble au style architectural très particulier. Elle avait traversé des nuages artificiels, et était dans une ville. Des gens se trouvaient là, des femmes qui la regardèrent avec surprise. Sur de nombreuses façades d’immeubles, au milieu d’énormes panneaux lumineux et de néons, de gros tentacules noirs remuaient lentement. Les femmes portaient toutes des tenues en latex, ou des sous-vêtements, ou des tenues affriolantes. Et leurs yeux brillaient régulièrement d’une lueur rose.

Une voiture pila alors derrière la Saïyen, et la heurta au passage. La portière s’ouvrit, et une femme en ressortit alors.

« Pardon, je ne t’avais pas vu ! Tu n’as pas mal ? »

La femme se rapprocha, et fronça les sourcils, s’étonnant de ce que la Saïyen soit habillée de manière si particulière.

« Je vais appeler les urgences, ne t’inquiète pas ! »

La femme sortit ensuite son téléphone, s’apprêtant à composer le numéro d’urgence…

En l'absence de refuge naturel viable, tu optes finalement pour une cavité verticale dans laquelle tu t'engouffres sans un bruit. Tu as comme un mauvais pressentiment depuis ton altercation avec cette nuée de mutants volants. Ces choses étaient faibles et fragiles. Comme des nouveaux nés se devaient de l'être, sans doute. Le nombre avait fait leur "force" mais cela n'avait pas suffit à te soumettre.
En y réfléchissant bien au cours de ta longue descente, tu t'es mise à développer une hypothèse guère rassurante.
Et s'il s'était agi d'éclaireurs ?
Le mode de communication de ces abominations t'es inconnu. Ils n'avaient pas d'yeux, dans tes souvenirs, mais ont tout de même su te localiser à une vitesse effrayante...
Une chose est sûre : sur cette planète, je ne suis pas au bout de mes surprises.
Tu ne croyais pas si bien dire !
Derrière cet écran de brume, tes pieds finissent par rencontrer le sol - une surface dure comme de la pierre, parfaitement régulière. Tes yeux se lèvent sur un ciel nuageux et grisâtre que côtoyaient des gratte-ciels au style pour le moins... exotique ? Le plus imposant d'entre-eux ressemblait à s'y méprendre au buste d'un humanoïde défraichi. Sec et longiligne, il émanait de ce bâtiment quelque chose de profondément malsain...
Je suis tombée dans une cité ? Sous terre ? Sérieusement ?
Tout autour de toi, la vie continue comme si de rien n'était. L'éclairage ambiant apportait un peu de couleur à cette ville incroyablement terne. De sombres éléments organiques remuaient paresseusement tout contre les infrastructures. Dans les allées, des femmes habillées de façon très... ouverte circulaient librement.
Ou presque ? Leurs yeux brillaient par intermittence d'une lueur étrange...
Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Etaient-elles sous l'emprise de quelque chose ? Auquel cas tu n'en connais guère la substance, qui ne te donne pas très envie.
En revanche, tu ne peux ignorer la luxure qui règne en ces rues, au sein de cette intrigante civilisation.
Elle te fait presque envie.
Presque, oui.
Ne te laisse pas distraire, Sélipa.
Tu détournes les yeux à l'instant même où un crissement sourd se fait entendre. Quelque chose de lourd te rentre violemment dans le dos, t'expédiant au sol. Tu roules sur trois bons mètres avant de t'immobiliser dans un grognement.
Le bruit d'une portière qui s'ouvre. Une voix féminine, empreinte de culpabilité, te parvient alors que tu te hisses sur les coudes.
C'est un véhicule noir qui t'a percutée. Il était conduit par une jeune femme particulièrement bien faite de sa personne, son corps de princesse serré dans une tenue en cuir qui lui colle à la peau.
Une très charmante vision qui, pourtant, n'enraille en rien ta fureur.
Saine colère dont tu te sers pour faire exploser l'appareil de communication sur lequel elle pianotait. Il ne t'a fallu que tendre deux doigts pour que l'onde de ki, invisible et focalisée, fasse son office.

- Un peu que j'ai mal, salope !

Tu te relèves péniblement, le dos d'une main pressé contre tes lombaires. Au vu du creux à l'avant du véhicule, tu as dû récolter un joli hématome !
Tu ne sens rien de cassé mais la putain de douleur, elle, reste vive et mordante.
Te voulant menaçante, tu pointes la jeune femme d'un doigt vengeur.

- Pour moins que ça, je pourrais facilement te... (Tu t'interromps, secouant la tête.) Merde ! Laisse tomber. Contente-toi de m'oublier, ou je jure que tu le regretteras !

Tu boitilles en direction du trottoir avant d'y poser péniblement un cul.
Cela te t'avancera à rien de t'en prendre à tout le monde. Pas maintenant, non. Tu as beau être une conquérante, tu n'as reçu aucun contrat visant cette planète. Ta venue ici est purement accidentelle, et ton état ne t'autorise pas à abuser de la force.
Les yeux rivés sur tes bottes, tu évacues un soupir avant de sentir le regard de la jeune femme peser sur toi.

- Qui est-ce que tu mates comme ça ? (Tu captes de l'empathie chez elle - rien de tel pour te défriser !) Remonte dans ta... machine et passe ton chemin ! Je ne veux pas de ta pitié, femme.

Tu as besoin de te reposer. L'adrénaline retombe et avec elle survient la fatigue, de plus en plus pesante sur ton organisme. Tu n'en es pas encore au stade où tes paupières menacent de se refermer toutes seules mais ça ne saurait tarder...

Désirée, comme elle s’appelait, était l’une des nombreuses esclaves de la Reine. On aurait pu s’attendre à ce qu’elles vivent dans un cocon, ou perpétuellement enchaînées à des tentacules. C’eût été mal connaître la Reine des Lames. Elle avait conçu ici une sorte de société idyllique, utopiste, ressemblant curieusement à n’importe quelle ville… Si on excluait l’architecture particulière. Désirée était née ici, elle avait grandi dans cette ville. Les enfants vivaient dans une zone spéciale, un enclos séparé de la ville, une sorte de cocon d’où elles ne sortaient qu’une fois prêtes à participer à la vie collective. Désirée n’avait jamais voyagé ailleurs, et n’en avait nulle envie. Ici, c’était un paradis ! Pas d’hommes, pas de sales mâles, pas de violents ! Tout le monde s’aimait, vivant dans une sorte de paradis. En un sens, Kerrigan avait conçu une société utopiste fondée sur un croisement entre « 1984 » et « Le Meilleur des Mondes » : une société totalement sous contrôle, mais où les habitantes étaient heureuses, vivant dans un hyper-consumérisme et une hyper-sexualisation qui convenait à tous leurs besoins. De cette manière, Kerrigan avait conçu une colonie où il n’y avait pas de révoltes, pas d’effondrement de ses porteuses…  Simplement des femmes heureuses !

Désirée appela donc les secours, tout en étant surprise de la violence de cette femme, inhabituelle ! Mais, ici, dans ce paradis sans violence et sans obéissance, et où aucun contact avec le monde extérieur n’était permis, Désirée ne pouvait un seul instant concevoir que la jeune femme soit originaire de l’Extérieur !

Elle se rapprocha donc d’elle.

« Hum… J’ai prévenu l’hôpital, il y a une ambulance qui va venir. »

L’étrangère lui répondit alors avec force, et Désirée écarquilla les yeux, choquée par une telle violence ! Désirée cligna ensuite des yeux à plusieurs reprises… Puis se mit brusquement à pleurer.

« Bouhouhou, tu es méchante avec moi !! Pourquoi tu me cries dessus ?! C’est pas gentil !! Moi, je voulais juste t’aider, bouhouhou !! »

Les tentacules des immeubles voisins se mirent alors à vibrer dangereusement, comme s’ils percevaient l’anxiété soudaine de Désirée.

Comme Alice, Sélipa avait suivi le lapin jusqu’au fond du terrier, et elle n’était désormais pas au bout de ses surprises…

Une ambulance ! Les ennuis en devenir approchaient. Le coup de fil a été passé bien malgré ton action destructrice. La situation n'est clairement pas à ton avantage et, plus le temps passe, plus les chances de t'en sortir s'amenuisent.
Cette planète n'a pas de sens.
A sa surface : des monstres enfantés par des femmes qui leur servent à se reproduire comme des cafards ; dans ses souterrains : une cité obscure dans lequel d'autres femmes... vivent une existence paisible ?
Qu'est-ce que je fous ici, nom d'un bordel ?!
Tu pensais en avoir terminé avec celle qui t'a rentrée dedans lorsque celle-ci se met à... pleurer ?
Sérieusement ?
Tes paroles ont eu un effet sur cette bonne femme, mais certainement pas celui escompté.
Son innocente réplique qui t'accuse de toutes les méchancetés du monde te donne l'impression d'avoir affaire à une grande enfant. Tu l'étudies du regard et commences à te faire à cette idée. Cette femme candide n'a sans doute jamais combattu une seule fois au cours de sa mièvre existence. Sa sensibilité en témoigne, mais cela ne veut pas pour autant dire qu'elle ne représente pas un danger pour toi.
Ton scouter émet des bips alarmants. Une force est entrée en mouvement. Sur ta lunette colorée s'affichent des symboles complexes. Ils ne sont pas de bon augure. En levant les yeux sur les bâtiments, tu remarques les tentacules agités. C'est de ces choses peu ragoûtantes qu'émane la puissance détectée.
Lentement, tu imagines le lien qui existe entre elles et la jeune femme en pleurs qui t'a si gentiment renversée...
Quelle plaie, celle-là !
Tu te relèves avec davantage de difficultés, tes muscles à froid ne t'aidant en rien. La douleur te donne envie de frapper quelque chose. Et la plus évidente d'entre-elles s'avère être cette chiffe molle en larmes. Mais tu n'en fais rien parce que tu sens que ce serait une erreur aux conséquences potentiellement désastreuses.
A l'attention de cette jeune femme, ton regard s'adoucit. La main que tu poses sur son épaule n'est là que pour la réconforter. Même si tu serres les dents intérieurement et que l'envie de tuer bouillonne encore dans ton cœur de guerrière ; un feu que tu te dois d'entretenir au cas où...

- Ça va, ça va... Je me suis emportée, c'est tout. (D'un index sous le menton, tu l'invites à relever la tête pour croiser ton regard.) Je m'excuse, d'accord ? Alors sèche tes larmes et reste digne.

Tu gardes un œil sur les tentacules. Ce n'est pas pour rien qu'ils se trouvent dans ton champ de vision.
De cette même main conciliante, tu tapotes l'épaule de ton interlocutrice.

- Tu n'as pas besoin de m'aider. Je peux m'en sortir toute seule, tu sais ? J'y survivrai. (Et au diable cette ambulance !) Occupe toi plutôt de ton véhicule. C'est lui qui s'est abîmé en me percutant, et non l'inverse.

Sur ces belles paroles, tu la dépasses en t'efforçant de ne pas trop boiter. Le bas de ton dos te lance des éclairs mais tu es habituée à pire. Il te suffit de rester fière, et de te reposer pleinement sur ton orgueil de combattante.
Ta vie ne s'achèvera pas sur ce foutu trottoir, foi de Saïyajin !

Désirée cligna des yeux quand Sélipa lui indiqua qu’elle s’excusait… Puis sourit alors, ses belles joues rougies semblant retrouver des couleurs. La mystérieuse femme la laissa toutefois là, puisqu’elle la contourna, et se dirigea vers la rue. Désirée commença alors à comprendre ce qui arrivait à cette femme…

*Elle n’a plus de soma, c’est évident !*

Fort heureusement, Désirée avait toujours sa dose de soma dans son sac à main ! Elle ouvrit donc ce dernier, et attrapa l’un des inhalateurs roses.

« Hey, mais attends ! »

Autour d’elles, les tentacules énormes s’étaient calmés. Désirée rejoignit alors Sélipa, qui avait rejoint le boulevard. Désirée voyait bien sa démarche un peu trop raide, les efforts que la femme faisait pour montrer qu’elle allait bien. Désirée lui attrapa l’épaule, et, dès que Sélipa se retourna, elle lui planta l’inhalateur sous le nez, et appuya sur l’injecteur. L’appareil, qui ressemblait à un bronchodilatateur, projeta un nuage rose sur le visage de Sélipa, qui l’inhala. Le soma se répandit dans son cerveau et dans tout son corps, et dut lui faire l’effet d’une décharge électrique.

Le soma était un médicament utilisé par toutes les habitantes de cette planète, un produit qu’il fallait utiliser chaque jour, et qui rendait heureuse. Quand on l’inhalait, on finissait rapidement par planer, avant de sentir de vives bouffées de chaleur. Pour le dire autrement, le soma était un puissant aphrodisiaque, conçu sur cette planète.

Désirée embrassa ensuite Sélipa, profitant des quelques secondes de battement. Sélipa n’en ayant jamais pris, le traitement pouvait être intense au début, comme une décharge d’adrénaline. Son organisme saïyen lui permettrait cependant peut-être de lutter plus efficacement que les humains contre les effets du soma… Mais pouvait-on vraiment combattre indéfiniment une telle vague ?

« Je suis désolée de t’avoir renversé, j’aurai dû être plus vigilante. Alors, je t’invite chez moi, c’est bien le moins que je puisse faire… Et puis, tu m’as crié dessus, donc tu ne peux pas refuser ! »

La logique était imparable…

Ton scouter s'est assagi en même temps que les horribles appendices disproportionnés. A présent, plus aucune menace ne te guette. Du moins, en apparence ! Tu restes en territoire ennemi, aux dernières nouvelles. Et à la moindre incartade, tu risques fort de te retrouver dans une merde plus noire que ces tentacules...
La voix de l'enquiquineuse de service résonne à tes oreilles.
Tu grognes dans ta barbe.
Qu'est-ce qu'elle te veut encore, celle-là ?
Pour avoir la paix, il va sans doute falloir que tu durcisses à nouveau le ton.
Au risque de la refaire chialer...
Agacée par cette tâche qui t'incombe, tu lèves les yeux au ciel.
La main de l'audacieuse jeune femme se pose sur ton épaule au moment où tu prends, passablement énervée, une profonde inspiration. Ah ! Grand mal t'en as pris : avec l'appareil qu'elle tenait entre ses doigts, la naïve créature te vaporise un petit nuage de gaz rose que tu ne manques hélas pas d'inhaler.

- Qu-... kof-kof ?!!

Ton premier réflexe est de tousser pour te dégager les bronches, bien sûr ; ton second de porter les mains à ta gorge. Que de gestes vains, car le produit s'est déjà frayé un chemin jusqu'à ton cerveau, le secouant avec force ! Tu te crispes sous l'effet de cette goulée d'air anormalement puissante. Tes doigts gantés se tendent violemment. Tes nerfs émettent quelques vives protestations. Quant à ta vision, elle se voit momentanément encombrée par d'éblouissantes taches de couleurs. La lumière des néons t'apparait plus forte - quasi insupportable - au point de te contraindre à plisser les paupières.
Putain de... !?
Tu as baissé ta garde ! Dans ces conditions, même le plus mauvais des débutants aurait pu t'en coller une bonne. Sauf que ce n'est pas une tarte que cette jeune femme t'administre, non. C'est un baiser osé qu'elle plante sur tes lèvres entrouvertes, renforçant de par ce fait l'aphrodisiaque dont tu es devenue l'objet. Tu as beau être une robuste guerrière dotée de certaines défenses immunitaires, ton corps n'en demeure pas moins insensible à cette vague de chaleur qui te saisit les tripes.
Lorsque le monde retrouve de supportables couleurs, le visage de la trop généreuse autochtone t'apparait sous un jour  autrement plus... attirant. Voilà que sa voix, qui n'était que source d'agacement un peu plus tôt, envahit ton cerveau aussi sûrement que le produit mystifiant qui l'a précédée.

- Re... refuser ?

Tu clignes des yeux, l'air passablement ahuri.
Refuser quoi, déjà ? Une invitation, pardi !
De la part de qui ? De cette beauté angélique, bougre d'imbécile !
Mais pour aller où, au juste ?
Dans sa piaule.
Méfie-toi !
Ce n'est ni plus ni moins ton instinct de guerrière qui s'exprime. Il est toujours là, dans un coin de ta tête. Tu lui dois ta survie, après tout. Il fait partie de ton parcours. Il fait partie de toi-même !
Mais cette voix s'oppose au désir qui brûle en toi, et qui concerne directement cette divine créature qui ne semble te vouloir que du bien...

- Kkhhh !!

Une douloureuse dualité qui supplante le feu qui te taraudait les lombaires un peu plus tôt. Serrant les mâchoires, tu portes une main à ton front. La bataille intérieure se fait rude, là-dedans. Tu en viens presque à transpirer, dis donc !
Combien de temps vas-tu pouvoir y résister ? Et quelles vont être les conséquences d'un affrontement de ce type ?
Tu l'ignores. Tu n'es plus que... confusion.
Prise de frissons incongrus, tu serres les cuisses instinctivement. C'est à peine si tu parviens à soutenir les yeux de biche de cette jeune femme fichtrement attentionnée !

- Ugh... A-attends une minute ! (Tu recules sur trois pas laborieux.) Je t'ai déjà dit... (Tu secoues la tête en clignant frénétiquement des yeux.) ...Ou je crois t'avoir dit... bordel, je ne sais plus ! (Conserve ta rage ! Ne perds rien de tes priorités ! n'oublie pas où tu es, ni qui tu es) Tu ne devrais pas m'accorder cette faveur... vraiment pas !

Très vite, tu te retrouves à la supplier du regard.

- Tu ne me connais pas ! J-je suis... dangereuse ! Je pourrais te tuer, tu comprends, ça ?!

Puis tu baisses les yeux sur tes mains, que tu refermes au point de t'en blanchir les phalanges.
Continuer à résister à la tentation pour mieux déambuler dans cette rue ? Ou céder à la tentation et suivre cette fille jusqu'à chez elle ?
Tes options ne sont pas très sûres...

Désirée commençait à se demander si cette jeune femme ne venait pas des classes supérieures. Mais oui, c’était même la seule explication possible à son comportement bizarre ! Alors, quand la jeune femme aux cheveux courts annonça qu’elle était dangereuse et qu’elle pouvait la tuer, cela ne faisait désormais plus aucun doute pour la jeune femme, elle devait appartenir à la classe supérieure, celles des concubines entraînées, celles qui pouvaient coucher avec la Reine ! Désirée était donc soucieuse de se rapprocher d’elle, alors, quand Sélipa lui dit de s’éloigner, une lueur de désir brilla dans les yeux de la jeune femme… Qui alla brusquement embrasser la femme ! Elle se pressa contre elle, et l’enlaça avec amour, sa généreuse poitrine heurtant celle de la femme. Les lèvres de Désirée étaient d’une tendresse infinie, et elle soupira lentement. Elle fit prolonger le baiser, achevant de fragiliser Sélipa.

« J’en étais sûre, tu es de la haute société ! Une Type-2 ! Moi, je suis une Type-3, et je compte bien faire mes preuves. Si on fait l’amour, je suis sûre que la mairie validera ma demande d’admission, et que je deviendrai Type-2 ! »

Type-3, l’équivalent de la classe ouvrière sexuelle… Celles qui n’avaient pas la possibilité de coucher avec les Cérébrates, sauf quand elles vous croisaient par hasard ! Toute personne de la classe 3 rêvait de rejoindre la classe 2, et toute personne de Type-2 ambitionnait de rejoindre la très prestigieuse Type-1, les candidates prêtes à devenir des Cérébrates, à devenir les Maîtresses et les Reines ! Cette simple idée faisait fantasmer et mouiller toutes les femmes ici ! Dès l’enfance, quand les bébés dormaient dans les couches amniotiques, on leur enseignait les classes supérieures, on façonnait leurs rêves et leurs futurs fantasmes pour que leurs rêves ultimes soient de devenir une Type-1.

Désirée resta donc contre Sélipa, et lui attrapa la main.

« Mon appartement est à proximité, je t’y emmène ! »

Elle la guida vers sa voiture, et appela l’hôpital, pour annuler la venue d’une ambulance. Elle grimpa à l’intérieur de la voiture, et ouvrit la portière côté passager.

« Allez, grimpe, tu n’as pas les moyens de refuser ! »

Ton avertissement n'a pas fait mouche. Tout le contraire des lèvres de ta chère interlocutrice, qui se sont pressées contre les tiennes avec une fougue détonante ! L'espace d'un instant onirique, sa langue te fait tout oublier. Le colosse qui t'a mise à mal sur Sadela ; les monstres chitineux rencontrés là-haut, sur cette planète organique ; ton identité de saïyajin-même ! L'aphrodisiaque qu'on t'a injecté n'y est pas pour rien dans cette histoire, certes, mais le corps de la jeune femme qui s'est retrouvé collé au tien non plus.
Seule une frigide n'aurait rien éprouvé avec pareil contact ! et les Saïyen seuls savent que tu n'en es pas une, que tu n'en es pas à ton premier coup d'essai...
Ce baiser, particulièrement enthousiaste, s'est prolongé sans que tu ne puisses rien y faire ; tes bras se sont écartés à hauteur d'épaule sous l'effet de la surprise, puis ils ont tout simplement cessé de bouger.
En cet instant chaleureux, il n'existe pas de garde plus ouverte que la tienne. Le frisson qui te traverse l'échine te tétanise le corps, mais certainement pas la langue.
Lorsque vos lèvres se séparent, tes yeux sont restés ronds d'étonnement.
Le charabia que l'inconnue te débite à vitesse grand V te laisse complètement ahurie.
Type-2 ? Type-3 ? Un échelonnage qui ne se base non pas sur le mérite au combat mais sur les relations intimes que l'on développe en s'offrant à des rangs plus élevés que le sien.
A vrai dire, ton cerveau n'a pas encore intégré toutes ces informations. Il s'en est retrouvé tout retourné après ce baiser, qui n'avait rien à voir avec celui d'une brute à queue de singe. Le genre de spécimen avec qui tu couchais à l'occasion, après une soirée bien arrosée...

- ...C'est quoi, c't'histoire ?

Un murmure à peine audible. Le goût de cette femme t'es resté sur la langue et, contrairement au reste, tu n'es pas prête de l'oublier ! Le désir qui brille dans le regard ambitieux de cette beauté irréelle, qui n'a décidément plus rien d'une enfant, t'a contaminée.
Comment as-tu pu t'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde te soustraire à cette invitation ?
La main de la fille au spray capture aussitôt la tienne. Elle te ramène ainsi jusqu'à son véhicule, visiblement encore en état de marche...
Une pensée positive et fugace t'effleure l'esprit, comprenant le mot : heureusement.

- Si tu le dis... je... Ok.

Elle se glisse dans la voiture et, de l'intérieur, t'ouvre la portière. La place à côté de la tienne, forcément.
La véracité de ses paroles te frappe en plein visage : tu n'as définitivement pas les moyens de refuser, l'appel à la luxure étant trop grand.
D'autant plus que la généreuse pilote prend la peine de contacter l'ambulance appelée un peu plus tôt pour en annuler la demande. Cela fait tes affaires, car elle est désormais la seule avec qui tu es entrée en contact au sein de cette ville souterraine. Mais cette pensée ne t'accapare pas l'esprit ; c'est une tout autre, tournée vers de plus beaux projets, qui t'incite à t'installer sur ce siège qui t'est présenté.

Oh, tu n'es pas bien bavarde durant le trajet ! En revanche, ton regard brûlant parle de lui-même parce qu'il analyse non pas ce qui se passe de l'autre côté de la vitre mais bien les formes de l'entreprenante jeune femme qui te conduit jusqu'à son foyer.
La rondeur de ses joues. L'éclat de ses yeux. La lisseur de ses lèvres tentatrices. Les doux renflements de sa poitrine comprimée. L'élégance de ses doigts effilés. La minceur de ses hanches. Le galbe de ses cuisses...
Tu n'as plus du tout l'impression d'avoir été piégée.

En chemin, Désirée enclencha rapidement la radio.

« …Bienvenue sur BRW, votre radio préférée, Citoyennes ! Avez-vous pensé à prendre votre dose de soma ce matin ? N’oubliez pas que la Natalité est notre sainte mission ici ! Pour les travailleuses qui seraient en manque de moyen, je rappelle que les doses de soma peuvent être obtenues gratuitement en pharmacie, contre des heures supplémentaires de travail. Aujourd’hui, rien de particulier à signaler, je vous rappelle que nous avons un entretien avec la Directrice du Département urbain, Joanna Diesel, qui nous expliquera les projets d’extension de la Cité-03. En effet, comme vous le savez, la Cité-03… »

Désirée changea de radio.

« C’est mieux quand il y a de la musique. »

Elle arriva sur une autre station de radio, HAL1984, où une musique ne tarda pas à jaillir de la voiture : « Blue Moon ».

• Blue moonNow I'm no longer aloneWithout a dream in my heartWithout a love of my own

Tandis que la musique défilait, Désirée sourit à Sélipa, et caressa d’une main la cuisse de la jeune femme, notant les rougeurs de la Saïyen. Pour le reste, elle avançait le long de l’avenue principale, qui se détachait progressivement du trottoir pour filer au milieu des immeubles, croisant d’autres avenues. Il y avait des feux de circulation, permettant de voir d’autres voitures, des bus, et même des tramways. Le tout ressemblait à une ville américaine des années 1920, avec son lot de magasins et de panneaux lumineux aux néons scintillants. Restaurants, sex shops, pharmacies, boutiques de vêtements… Impossible de trouver des hommes, la population était exclusivement féminine, et on voyait régulièrement des panneaux publicitaires sur les murs, ou même aux feux de circulation.

Quand la musique se termina, une publicité jaillit d’ailleurs depuis l’intérieur de l’habitacle :

« …Avez-vous pensé à vérifier vos tests de grossesse ? N’oubliez pas qu’une bonne citoyenne doit se rendre une fois par semaine au Centre de natalité le plus proche. Pensez à vérifier votre taux de fécondité, Citoyennes. Vous n’arrivez pas à avoir un taux suffisant pour être Type-2 ? Nos Centres de natalité vous proposent des séances de sexologie avec des sexologues confirmées ! Citoyennes, n’oubliez pas notre devise : la Natalité fait Loi ! »

Régulièrement, sur les panneaux publicitaires, on pouvait voir ce type de phrase, avec des femmes enceintes. L’un des panneaux montrait ainsi un ventre arrondi, une main sur le ventre, tandis que, à côté, le panneau publicitaire contenait une formule-type : « UNE BONNE CITOYENNE EST UNE CITOYENNE ENCEINTE ! ».

La cité se dévoilait dans son immensité, avec d’énormes immeubles formant comme de hautes tours filant vers un ciel artificiel. La voiture de Désirée fila vers l’un de ces gratte-ciel et s’arrêta à un parking. Désirée s’arrêta à sa place, et sourit à Sélipa, avant de l’embrasser encore.

« Tu étais vraiment en manque, toi… »

Elle  sortit ensuite, lui prenant la main, et fila vers un ascenseur. L’ascenseur s’éleva, et Désirée l’embrassa encore, heurtant le rebord de l’ascenseur, en n’hésitant pas à caresser la queue poilue de Sélipa, faisant vrombir celle-ci. L’ascenseur s’arrêta sur un sinistre couloir sombre avec d’énormes tuyaux au plafond, des vitrines lumineuses sur la gauche, et plusieurs portes sur la droite. Désirée, tenant toujours la main de Sélipa, ouvrit la porte de son appartement, qui n’était pas fermée.

À l’intérieur, il y avait un appartement assez classique, avec une cuisine, une chambre pour bébé, un salon, et la chambre de Désirée, une belle chambre aux murs peints en rose. Dès que la porte se referma, Désirée, qui sentait l’envie en elle, embrassa à nouveau Sélipa, l’enlaçant avec appétit, et se pressa contre elle, faisant cette fois durer volontiers ce nouveau baiser…

La ravissante jeune femme presse un bouton. La radio se lance dans un monologue que tu écoutes d'une oreille distraite. L'autre femme au bout de l'antenne fait mention de la principale préoccupation de cette société, qui s'avère être la natalité, non sans rappeler à ses auditrices que les doses de soma sont obtenables en pharmacie en échange d'un boulot équitable.
Ton regard se tourne vers la radio.
Ce "soma"... est-ce que ça ne serait pas... ?
Ce produit qu'elle t'a fait inhaler ? Peut-être. Mais quelle importance ? Elle ne t'a pas empoisonnée, aux dernières nouvelles. Tu te sens même plus... vivante ? Pas forcément plus forte, non. Ton esprit est même légèrement engourdi. En fait, tu as surtout l'impression que ce gaz t'a rendu beaucoup plus lucide sur tes besoins physiologiques.
La survie ne fait déjà plus partie de tes priorités.
La conductrice change de station. Une musique se substitue au précédent speech. Elle emplit tes oreilles, détendant tes nerfs,... t'apaisant bien plus que tu ne l'aurais cru possible. Ton insolite compagne t'adresse un sourire, que tu lui renvoies gentiment avant même que ses doigts ne se perdent le long d'une de tes cuisses. D'ordinaire, c'est toujours toi qui prend les devants dans ce genre de circonstances; cela te fait un peu bizarre, mais ne te dépayse pas pour autant. D'autant plus que même avec une seule main, la pilote semble être à l'aise au volant. Tu ne tardes pas à joindre tes doigts aux siens. Vos gants atténuent quelque peu la douceur de ce contact.
Prends ton mal en patience.
Tu finis par retirer ta main, la retenant in extremis de s'en aller visiter l'un des vallons paradisiaques de cette tendre automobiliste. Tu ne dois pas la distraire plus que de raison. Tu as déjà abîmé son véhicule, après tout. Tu ne tiens pas à ce que vous ayez un accident. Surtout elle, à vrai dire. Toi, tu te sais particulièrement coriace. Probablement plus que la plupart des femmes de cet endroit.
En parlant de ça, tu remarques au-dehors qu'il n'y a pas l'ombre d'un homme...
Dois-je m'en soucier ?
Tu t'en fous. Même si, dans un coin de tête, l'image de toutes ces prisonnières qui se trouvent à la surface et qui donnent naissance à des monstres chitineux ne te rassure pas tellement...
C'est glauque, je l'accorde. Mais qui sait ce qu'elles ont fait pour en arriver là ? Je ne sais rien de cette planète, hormis qu'elle est habitée par des monstres sur terre et qu'elle abrite une société en souterrain.
Tu as beau tourner le sujet dans le sens que tu veux, tu te sens quand même un peu refroidir...
Heureusement que la main de ta compagne est là pour te ramener dans le délicieux présent !
Tu t'apprêtes à lui demander si vous êtes bientôt arrivées quand une publicité éclate à la radio.
Et un nouveau speech sur la natalité, un ! Le Type-2 revient sur la table. Le même dont avait parlé ta chère compagne avant que tu montes dans sa voiture. Celui qu'elle désire atteindre, et qu'elle prétend qui est déjà tien...
C'est là que je suis sensée casser son délire ?
En temps normal, oui. Mais tes projets ne sont plus les mêmes que tout à l'heure. Le spray rose fait son office, abusant de ton état de faiblesse.
De l'autre côté de la vitre, les bâtiments sombres et austères défilent sous un ciel brumeux. La conductrice s'enfonce dans un de ceux-là. Vous voilà dans un parking où elle a pris la peine de se garer. C'est avec un nouveau baiser qu'elle entretient ce feu qui brûle en toi, et qui te pousse toujours à la suivre jusqu'à chez elle.
Tu ne pourras pas décrocher. Alors tu l'embrasses en connaissance de cause. Tout naturellement.
Elle a tout de même le culot de te dire que tu es en manque, la chipie !

- Hin ! Sûrement pas autant que toi, ma belle.

En te prenant par la main, elle te guide jusqu'à un ascenseur dans lequel vous vous enfermez. Et là encore, elle te saute dessus, enfonçant sa langue dans ta bouche avec une volonté inébranlable ! Alors que vous grimpez les étages, l'échange perdure et les doigts de ta partenaire frottent contre ta queue de singe, qui en tremble de plaisir.
Cette fille est foutrement fougueuse !
Du genre rentre-dedans. Un peu comme toi, mais avec plus de candeur.
Les chaleureuses festivités s'interrompent lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un couloir sommairement éclairé. Tu as l'impression de te tenir face à un tunnel industrialisé, avec tous ces tuyaux qui sinuent le long du plafond. Ton scouter ne détecte aucun danger. Ta compagne se dirige vers une des nombreuses portes qu'elle n'a même pas besoin de déverrouiller.
L'intérieur de cet appartement n'a rien à voir avec le couloir que vous avez emprunté. Plutôt sobre, il contient plusieurs pièces que tu n'as pas le temps de visiter sauf pour l'une d'entre-elles : une chambre aux murs d'un rose aussi voyant que celui qui compose ta combinaison. La porte se ferme derrière vous. Ce n'est rien de moins que le signal : la jeune femme te fond dessus comme elle a pris l'habitude et t'embrasse goulument.
Et puisque vous êtes arrivées à destination, elle se montre beaucoup plus entreprenante, son corps chaud se pressant langoureusement contre le tien, ses bras s'enroulant autour de ton cou et de ton buste avec une certaine impatience.
Au diable les monstres et toutes ces hideuses conneries du dessus !
Ce monde étrange t'a offert une douceur, et tu ne peux/veux pas la laisser filer.
Cette pelle que vous vous roulez est magistrale ! Elle s'éternise au point de te chauffer tous les neurones. C'est bien volontiers que tu te prêtes à ce jeu coquin, t'abandonnant ainsi au désir qui se reflète dans les yeux de ta sulfureuse partenaire. Langue contre langue, vous finissez par basculer toutes les deux sur le lit. Vos lèvres se détachent juste avant l'impact étouffé par le matelas.
C'est toi qui te tiens au-dessus de la poupée humaine en cuir noir.

- Alors comme ça tu veux grimper les échelons, hein ?

Assise sur les cuisses de cette ambitieuse créature, tu te cabres légèrement, bombant ta généreuse poitrine sous ton solide bustier. ta queue de singe quitte ton tour de taille. Tu portes la main à ton visage ; ton scouter vole par-dessus ton épaule.
Rien à foutre du niveau de puissance de cette chaudasse !
Ce qui t'intéresse se trouve juste là, sous tes prunelles rosées, à demi exposé entre deux fermetures éclairs qui ne demandent qu'à s'ouvrir.
Tu te passes la langue sur les lèvres.

- Soit ! Je vais t'en donner, du Type-2, moi~

Tu retires tes gants en usant de tes dents ; ils s'envolent eux aussi.
La pulpe de tes doigts entre contact avec le fer froid...
Puis les fermetures glissent sur leur rail. Tu procèdes avec soin, n'ayant pas envie d'abîmer cette peau claire qui se cache derrière. La poitrine rebondie se dévoile enfin. Tu la couves d'un regard gourmand avant d'y déposer tes mains et de la pétrir bien comme il faut.
Elle a fait entrer la louve dans sa bergerie ? Alors elle va être servie !
Tu recules un peu les fesses pour mieux te pencher sur ses doux renflements mammaires, lesquels accusent le stimulant passage de ta langue avide.

L’appartement de Désirée ressemblait à n’importe quel autre appartement de la ville au niveau sa conception. Une pièce principale avec un coin cuisine, trois chambres (une chambre pour elle et deux chambres d’enfants), une autre pièce avec une salle de bains, et une autre avec des toilettes. Comme toute habitante, Désirée devait avoir des enfants. Ici, l’élévation sociale ne passait pas par l’argent ou par le fait d’avoir un meilleur emploi, mais par le fait d’avoir un taux de fécondité élevé. Désirée avait donc envie de porter des enfants, et avoir la fille d’une Type-2, cela ne pourrait que l’aider ! Elle était donc passablement excitée, et guida Selipa vers la chambre conjugale. C’était la chambre au centre, disposant d’un grand lit en forme de cœur. Sélipa avait retiré son curieux dispositif sur la tête (Désirée ignorait totalement de quoi il s’agissait !) ainsi que ses gants, puis elles avaient rejoint la chambre. Selipa était désormais passablement excitée, et cibla rapidement sa première cible : la poitrine de Désirée !

« Oh, Maîtresse… »

Puisqu’elle était bien une Type-2, Désirée ne pouvait que lui obéir ! La hiérarchie sociale était ainsi faite, et il ne serait venu à l’abri d’aucune Type-3 de se révolter contre leurs supérieures ! Sélipa abaissa la fermeture éclair de sa robe, révélant ainsi les généreux seins de Désirée, puis elle s’y pressa. Désirée enroula sa main autour de la tête de la jeune femme, serrant ses cheveux, et soupira doucement. Quand les lèvres de Sélipa se cramponnèrent à son téton, et qu’elle commença à lécher, puis à mordiller, et à sucer, Désirée gémit doucement… Et du bon lait fusa dans la bouche de Sélipa. Désirée était après tout une travailleuse sexuelle active, alors elle allaitait régulièrement ! Et ce n’était pas un lait ordinaire, mais un bon lait, chaud, et doucement aphrodisiaque, de quoi perturber encore davantage la belle Saïyen, et en tout cas lui faire perdre toute retenue. Désirée gémissait doucement, de délicieux cris sensuels qui emplissaient la pièce.

Désirée soupira lentement, laissant Sélipa agir, se pressant sensuellement et chaudement contre elle. Elle lui appartenait, et elle était impatiente que sa Maîtresse vienne la féconder…

Maîtresse ? Cela te convient très bien ! Qu'elle t'appelle ainsi, avec autant de respect, te perturbe tout de même un peu. A ses yeux, tu n'es pas étrangère à cette société. A son monde souterrain. A tout ce qui constitue sa petite vie de citoyenne, apparemment très à cheval sur la natalité. Chose que tu respectes, appréciant les enfants à leur juste valeur, même si sur cette planète les devoirs la concernant s'avèrent plus strictes encore que sur Sadela...
Jusque là, je suis toujours parvenue à m'y soustraire pour mieux combattre.
Mais dans ce contexte, au sein de cette chambre accueillante, la quête de puissance n'est pas de mise. Tes pensées ne sont pas celles d'une conquérante, d'une envahisseuse, ou d'une guerrière qui ne vit que pour le sang et la guerre. Ton esprit est celui d'une maîtresse diablement excitée par le produit qu'elle a sous les yeux.
Et te voilà déjà en train de dévorer cette succulente poitrine ! De la faire rouler entre tes doigts, de la marquer de tes dents, de la... téter ?
Parce que oui : tu t'étonnes de la présence de ce liquide laiteux, chaud et énivrant, qui t'envahit la bouche et glisse tout seul au fond de ta gorge.
Tu ne comprends pas trop ce qui se passe mais ça n'a guère d'importance ! Ce jus accroit ton excitation. Ton corps brûle d'un désir sans cesse renouvelé. Si le spray a perdu de son effet avec le temps, ce que tu viens d'ingérer rend les choses plus compliquées... ou plus simples, peut-être ?
Je m'en balance royalement !
Tandis que tu poursuis ton festin sur cet autre téton qui n'attend que tes lèvres intrépides, tes doigts font coulisser les différentes fermetures éclairs. Le corps de la brûlante autochtone se dévoile dans son intégralité... ou presque : ses gants noirs et ses bottes montantes demeurent sans que cela ne te dérange le moins du monde.
Je ne compte pas lui suçoter les orteils, de toute façon.
Ce n'est pas ton "truc". Et certainement pas celui d'une Maîtresse digne de ce nom, en l'occurrence !
Par contre, il y a bien quelque chose qui te fait de l'œil chez cette nymphe...
Après t'être abreuvée de son lait et l'avoir laissée profiter de ta chaleur corporelle, tu te redresses et, d'une main ferme, la plaque sur le lit en forme de cœur. De là où tu te tiens, tout porte à croire que cette fille t'es complètement soumise et obéiras à la moindre de tes injonctions. Cette perspective te plaît, assurément !
Comment ne pas en profiter, dans cet état qu'elle a eu le malheur de te mettre ?

- Je vais continuer à faire monter la température, la préviens-tu. Alors cramponne-toi bien, petite délurée~

De ton avis, une Maîtresse doit aussi savoir donner, après tout !
C'est justement ce que tu comptes faire en descendant les yeux là où se tient sa culotte. Tu l'arraches d'un coup sec et en fait une boule que tu gardes entre tes doigts. Elle peut toujours servir. Ceux de ta main gauche s'aventurent entre les jambes ouvertes de la divine créature et s'y attardent en de très chaleureuses caresses.

- Et si tu en profitais pour me donner ton nom, ma tendre ? Avant que tu ne sois plus en mesure de l'articuler correctement...

Tu lui glisses un sourire en coin. Tes mots précèdent tes intentions car après l'avoir bien fait gémir avec tes doigts c'est ta langue qui, à cet endroit précis, repart à l'assaut.
Il était grand temps de passer à table !

Désirée était naturellement toute excitée par ce qu’elle vivait, par la passion de cette femme. Sa Maîtresse était vraiment douée ! Elle sentait sa soif, son désir intense ! Oh, que c’était bon ! Désirée la sentait se cramponner à ses seins, suçant le lait, le bon lait aphrodisiaque qui s’y trouvait. Un lait juteux et savoureux qui venait inonder les lèvres de la jeune femme. Sa Maîtresse devrait pourtant y être habituée, mais elle réagissait avec la fébrilité et la nervosité d’une Type-3 comme Désirée… Celle-ci était surprise, mais agréablement surprise. Se pouvait-il qu’elle excite autant Sélipa que ça ? N’était-ce pas là la preuve ultime qu’elle méritait de devenir une Type-2 ? Oh, comme Désirée avait hâte ! Elle mouillait à cette idée, et sa Maîtresse la coucha sur le lit, l’observant avec une lueur de désir dans les yeux, une passion animale qui ne demandait qu’à exploser encore. Soupirant longuement, Désirée se pinçait les lèvres, chaudement excitée par tout ce qui se passait devant elle.

« Maî-Maîtresse… »

La jeune femme caressa avec sa main gantée les cheveux courts de Sélipa, serrant ses doigts sur ses cheveux. Celle-ci lui demanda son nom, et Désirée sourit doucement.

« Dé-Désirée, Maîtresse Sélipa… Désirée, rien que pour vous ! »

Sa chatte était totalement imberbe. La langue de Sélipa partit à l’assaut de son sexe, et Désirée releva les jambes, venant les enrouler autour du cou de Sélipa. Elle appuya dessus, serrant fortement, étouffant Sélipa sous un étau de chaleur, de douceur, et de peau.

« Maî-Maîtresse va-t-elle m’enfanter ? Désirée sera ravie… De porter son enfant… »

Pour Sélipa, de tels propos devaient être délirants, mais ils étaient à vrai dire tout à fait fondés ! Presque totalement nue à l’exception de ses gants et de ses collants, elle rougissait joyeusement, offrant son magnifique corps concupiscent à Sélipa…

Sa voix te caresse les oreilles, alimente ton fiévreux désir au point de vouloir te lier à elle aussi longtemps que ce délicieux mensonge te le permettra. Ce moment chaleureux - non, sulfureux ! - que vous passez ensemble te fait oublier ta condition d'étrangère, d'intruse, et d'exilée de ta planète barbare. Le corps de ta présente partenaire a quelque chose de sensiblement différent de tous ceux que tu as pu explorer au cours de ta sauvage existence. Particulièrement goûteux, il te semble fait autant pour le plaisir que pour la procréation.
En cet instant, inutile de préciser lequel de ces deux mots te chatouille allégrement l'entrejambe.
Les mains de Désirée se perdent dans ta chevelure garçonne. Son nom t'es révélé et tu comptes bien t'en servir aussi longtemps que dureront vos ébats.

- Oui, souffles-tu entre deux passages de ta langue. Rien que pour moi. Pour la grande et généreuse Sélipa.

Elle semble savoir où est sa place. Cela te facilite grandement les choses !
Tu découvres que son fruit est d'une douceur à faire pâlir tout ceux auxquels tu as déjà goûté. Très vite, tes lèvres se pressent dessus, multipliant les baisers, les petites et humides attentions, tandis que ta langue experte titille ce bouton de plaisir qui ne demande qu'à être repeint par ta salive. Les jambes galbées de Désirée se referment autour de ton cou sans pour autant t'empêcher de respirer ou même de continuer à lustrer son trésor de chair.
Ses paroles suivantes te font néanmoins ralentir la cadence.
La tête toujours entre ses confortables cuisses, tu arques un sourcil interrogateur.
L'enfanter ? Lui faire porter mon enfant ?
Dans ton état, tu n'as aucune envie de lui dire non. Mais, aux dernières nouvelles, c'est biologiquement impossible !
Comment puis-je donner un sens à ses divagations ?
Avant même de lui fournir réponse, tu mesures le poids de tes paroles et ses possibles conséquences sur l'avenir de votre... activité.

- Ma Désirée se projette un petit peu trop loin dans le futur, répliques-tu en plissant les yeux avec un petit air de reproche. Une descendance digne de ce nom, ça se mérite ! Je ne peux pas lui la fournir sans qu'elle y mette vraiment du sien.

Les mains agrippées à ses jambes, tu lui distribues toute une série de coups de langue avant de te glisser hors de son étreinte. Tu te passes un revers de main sur les lèvres. Des lèvres barrées d'un vicieux petit sourire, en l'occurrence !
Dressée face à Désirée, ta queue de singe en perpétuel mouvement, tu ôtes ton armure et tires sur les bretelles élastiques de ton maillot de combat. Ces dernières glissent le long de tes épaules, exposant dans toute leur splendeur ta poitrine de guerrière et les muscles qui roulent en dessous lorsque tu t'étires langoureusement les bras.

- Maîtresse Sélipa exige un échange en bonne et due forme~

Tout en lui lançant un regard tendancieux, tu hausses plusieurs fois les sourcils.
Au travail ?