Négociations [Ishtar von Nacht]
Posté : 19 août 2024 19:26
« Vous ne pouvez pas, noon ! Pitié !! »
Un soupir excédé traversa les lèvres de Samara quand elle entendit, encore une fois, l’humain protester. Elle se retourna d’un coup sec vers lui, et fit signe à ses servantes. Immédiatement, on lui remit sur les lèvres le gag-ball l’empêchant de parler. Il se débattit, mais les menottes qui le bloquaient, et ses chaînes aux pieds, empêchaient tout mouvement hostile de sa part. Samara tira à nouveau sur la laisse en cuir qui le retenait par un collier de fer autour du cou, et l’homme avança, ses yeux écarquillés tremblant de terreur. Samara n’en tint pas compte, et poursuivit sa progression, quittant le camp mijakien pour rejoindre la délégation infernoise qui attendait en contrebas de la petite colline où les remparts avaient été dressés. Au loin, le volcan d’Inferis se dressait fièrement dans les environs. Le léger sourire sur les lèvres de Samara, et sa démarche sensuelle, témoignaient du plaisir qu’elle éprouvait à être ici.
Depuis qu’elle était venue à Mijak, la démone rouge avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour accroître son influence. Elle avait pour cela prêté serment auprès de la Déesse des Sorcières, Sha, afin de disposer de son aide. Grâce à l’Ombre, Samara avait maintenant perfectionné ses pouvoirs. Elle était une Archimage avant d’aller voir Sha, mais, depuis ce passage, elle avait appris des sorts encore plus complexes et intenses. Et, outre cela, l’aide de Sha lui avait permis de gagner des galons auprès du Palais Impérial. Les Impériaux se méfiaient de Sha, une divinité qui refusait de se soumettre à eux, et ils avaient proposé à Samara de devenir leur espèce d’ambassadrice déléguée auprès de Sha... Un terme bureaucratique pour dire qu’elle était devenue une espionne, mais ceci lui avait permis de gagner de l’influence... A tel point que, quand l’Empire avait décidé de négocier avec Infernis, on avait fait appel à elle pour être leur porte-paroles.
C’était un honneur, mais il fallait le restreindre. Infernis n’était pas Lumen, et, si l’Empire préférait négocier, c’était parce que, compte tenu de la résistance des locaux, les Mijakiens n’avaient d’autres choix pour les soumettre militairement que d’envoyer leurs Légions, le gros de l’armée mijakienne. Or, le gros de l’armée, justement, était occupé sur le front luméen. A défaut, le Conseil Impérial avait ordonné un changement de stratégie : l’option diplomatique. Si cette option échouait, l’Empire abandonnerait. Le jeu n’en valait pas la chandelle, et l’Empire ne comptait pas désorganiser ses lignes en envoyant une Légion pour un simple volcan.
Le prisonnier, quant à lui, était désemparé. Il avait depuis longtemps perdu la notion du temps, et était dans un bon état... Chose assez surprenante, compte tenu de la sinistre réputation des geôles mijakiennes. Son histoire avait été une longue chute aux enfers, depuis qu’il avait violé la femme-dragonne. Lorsqu’Infernis et Mijak avaient commencé à négocier, les Infernois avaient exigé qu’on leur remette celui qui avait commis un crime sur la personne d’Ishtar. Les négociations avançaient plutôt bien, mais Infernis considérait le crime du soldat comme particulièrement grave, et voulait qu’il soit jugé par eux. Samara, qui n’avait pas un pouvoir décisionnel, n’étant qu’une simple porte-paroles. L’Empire avait toutefois accepté, et un procès avait été mené. Comme il était inacceptable que l’Empire offre l’un de ses soldats, on avait accusé ce dernier d’avoir outrepassé ses fonctions. Dans al mesure où c’était le cas de 99% des soldats mijakiens, il n’avait pas été difficile de les condamner, et d’obtenir des témoignages de prisonniers qui avaient été battus par lui, ou de simples serfs affirmant que l’homme était violent, brutal, et les escroquait. Le juge impérial local avait réagi en retirant le soldat de l’armée, et, de manière assez sévère, l’avait déchu de ses droits, en faisant un esclave.
Samara mettait maintenant un point final à ce début de négociations en amenant devant les émissaires infernois le prisonnier. Il portait des haillons, mais n’avait pas été battu. Au contraire, l’une des exigences d’Infernis était de l’envoyer « en bon état ». La demande avait été curieuse, mais les autorités s’y étaient pliées. Les bourreaux avaient été déçus, et l’homme avait même pu manger de manière à ne pas être squelettique. Samara rejoignit les Infernoises, et leur fit un chaleureux sourire, avant de tirer sur la chaîne, envoyant le prisonnier devant elles.
« En gage de bonne volonté, l’Empire vous remet ce tas de merde... J’espère que vous n’êtes pas trop sensible à l’odeur, il s’est chié dessus... »
Les deux servantes de Samara, de délicieuses succubes, gloussèrent. L’homme avait sa gag-ball sur les lèvres, et Samara leur envoya la clef.
« Je vous conseille de faire attention, il ne cesse de jacqueter. »
Les yeux de l’homme témoignaient de sa terreur, alors qu’il se retrouvait à genoux devant les Infernoises. Samara restait près d’elles, en compagnie de ses deux succubes, attendant que les Infernois la congédient ou non... Peut-être avaient-elles d’autres exigences ? Puissante magicienne, Samara ne craignait nullement de rentrer dans le volcan. Aucun mur ne pouvait la retenir.
Les deux servantes qui l’accompagnaient étaient également des démones. Des succubes que Samara avait invoqué, et dominait. Elle était leur Maîtresse, et les deux succubes, Freka et Freda, lui obéissaient fidèlement. Elles étaient d’excellentes assistantes, des gardes du corps quand Samara était fatiguée... Et un argument de poids lors de ses négociations avec Infernis. Samara se mit alors à parler à nouveau :
« Cette précision sera peut-être inutile, mais nous avons veillé à respecter notre part du marché... Ce cancrelat puant est viable... A l’exception de sa queue, mais elle a été ôtée par votre dirigeante... Son sort ne nous importe plus, à présent. Officiellement, il est votre esclave, alors vous en ferez ce que vous voulez. L’Empire espère que ce geste saura montrer son désir de résoudre cette crise en évitant de faire couler plus de sang que nécessaire. »
Un soupir excédé traversa les lèvres de Samara quand elle entendit, encore une fois, l’humain protester. Elle se retourna d’un coup sec vers lui, et fit signe à ses servantes. Immédiatement, on lui remit sur les lèvres le gag-ball l’empêchant de parler. Il se débattit, mais les menottes qui le bloquaient, et ses chaînes aux pieds, empêchaient tout mouvement hostile de sa part. Samara tira à nouveau sur la laisse en cuir qui le retenait par un collier de fer autour du cou, et l’homme avança, ses yeux écarquillés tremblant de terreur. Samara n’en tint pas compte, et poursuivit sa progression, quittant le camp mijakien pour rejoindre la délégation infernoise qui attendait en contrebas de la petite colline où les remparts avaient été dressés. Au loin, le volcan d’Inferis se dressait fièrement dans les environs. Le léger sourire sur les lèvres de Samara, et sa démarche sensuelle, témoignaient du plaisir qu’elle éprouvait à être ici.
Depuis qu’elle était venue à Mijak, la démone rouge avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour accroître son influence. Elle avait pour cela prêté serment auprès de la Déesse des Sorcières, Sha, afin de disposer de son aide. Grâce à l’Ombre, Samara avait maintenant perfectionné ses pouvoirs. Elle était une Archimage avant d’aller voir Sha, mais, depuis ce passage, elle avait appris des sorts encore plus complexes et intenses. Et, outre cela, l’aide de Sha lui avait permis de gagner des galons auprès du Palais Impérial. Les Impériaux se méfiaient de Sha, une divinité qui refusait de se soumettre à eux, et ils avaient proposé à Samara de devenir leur espèce d’ambassadrice déléguée auprès de Sha... Un terme bureaucratique pour dire qu’elle était devenue une espionne, mais ceci lui avait permis de gagner de l’influence... A tel point que, quand l’Empire avait décidé de négocier avec Infernis, on avait fait appel à elle pour être leur porte-paroles.
C’était un honneur, mais il fallait le restreindre. Infernis n’était pas Lumen, et, si l’Empire préférait négocier, c’était parce que, compte tenu de la résistance des locaux, les Mijakiens n’avaient d’autres choix pour les soumettre militairement que d’envoyer leurs Légions, le gros de l’armée mijakienne. Or, le gros de l’armée, justement, était occupé sur le front luméen. A défaut, le Conseil Impérial avait ordonné un changement de stratégie : l’option diplomatique. Si cette option échouait, l’Empire abandonnerait. Le jeu n’en valait pas la chandelle, et l’Empire ne comptait pas désorganiser ses lignes en envoyant une Légion pour un simple volcan.
Le prisonnier, quant à lui, était désemparé. Il avait depuis longtemps perdu la notion du temps, et était dans un bon état... Chose assez surprenante, compte tenu de la sinistre réputation des geôles mijakiennes. Son histoire avait été une longue chute aux enfers, depuis qu’il avait violé la femme-dragonne. Lorsqu’Infernis et Mijak avaient commencé à négocier, les Infernois avaient exigé qu’on leur remette celui qui avait commis un crime sur la personne d’Ishtar. Les négociations avançaient plutôt bien, mais Infernis considérait le crime du soldat comme particulièrement grave, et voulait qu’il soit jugé par eux. Samara, qui n’avait pas un pouvoir décisionnel, n’étant qu’une simple porte-paroles. L’Empire avait toutefois accepté, et un procès avait été mené. Comme il était inacceptable que l’Empire offre l’un de ses soldats, on avait accusé ce dernier d’avoir outrepassé ses fonctions. Dans al mesure où c’était le cas de 99% des soldats mijakiens, il n’avait pas été difficile de les condamner, et d’obtenir des témoignages de prisonniers qui avaient été battus par lui, ou de simples serfs affirmant que l’homme était violent, brutal, et les escroquait. Le juge impérial local avait réagi en retirant le soldat de l’armée, et, de manière assez sévère, l’avait déchu de ses droits, en faisant un esclave.
Samara mettait maintenant un point final à ce début de négociations en amenant devant les émissaires infernois le prisonnier. Il portait des haillons, mais n’avait pas été battu. Au contraire, l’une des exigences d’Infernis était de l’envoyer « en bon état ». La demande avait été curieuse, mais les autorités s’y étaient pliées. Les bourreaux avaient été déçus, et l’homme avait même pu manger de manière à ne pas être squelettique. Samara rejoignit les Infernoises, et leur fit un chaleureux sourire, avant de tirer sur la chaîne, envoyant le prisonnier devant elles.
« En gage de bonne volonté, l’Empire vous remet ce tas de merde... J’espère que vous n’êtes pas trop sensible à l’odeur, il s’est chié dessus... »
Les deux servantes de Samara, de délicieuses succubes, gloussèrent. L’homme avait sa gag-ball sur les lèvres, et Samara leur envoya la clef.
« Je vous conseille de faire attention, il ne cesse de jacqueter. »
Les yeux de l’homme témoignaient de sa terreur, alors qu’il se retrouvait à genoux devant les Infernoises. Samara restait près d’elles, en compagnie de ses deux succubes, attendant que les Infernois la congédient ou non... Peut-être avaient-elles d’autres exigences ? Puissante magicienne, Samara ne craignait nullement de rentrer dans le volcan. Aucun mur ne pouvait la retenir.
Les deux servantes qui l’accompagnaient étaient également des démones. Des succubes que Samara avait invoqué, et dominait. Elle était leur Maîtresse, et les deux succubes, Freka et Freda, lui obéissaient fidèlement. Elles étaient d’excellentes assistantes, des gardes du corps quand Samara était fatiguée... Et un argument de poids lors de ses négociations avec Infernis. Samara se mit alors à parler à nouveau :
« Cette précision sera peut-être inutile, mais nous avons veillé à respecter notre part du marché... Ce cancrelat puant est viable... A l’exception de sa queue, mais elle a été ôtée par votre dirigeante... Son sort ne nous importe plus, à présent. Officiellement, il est votre esclave, alors vous en ferez ce que vous voulez. L’Empire espère que ce geste saura montrer son désir de résoudre cette crise en évitant de faire couler plus de sang que nécessaire. »