The Multiversity

« Haaaa… Hmmmm… Hoooo… »

Dans l’intimité de cette salle de bains très humide, le corps nu de Mélinda était emmitouflé dans la queue envoûtante et luisante d’une puissante Lamia. Shaïra Elnuralan, Lamia de son état, serrait fortement le corps nu de la petite poupée vampirique, tout en la pénétrant à l’aide ses deux verges. Le résultat se lisait sur le visage de Mélinda, qui était comme absente, planant dans une espèce de béatitude profonde. Elle avait du mal à remuer, mais c’était exactement cela qu’elle aimait.

La visite de Shaïra était des plus imprévues. Elle était venue en compagnie d’un jeune homme, Camille Marquise, et avait expliqué à Mélinda, sous sa forme humaine, qu’elle souhaitait l’assistance de la vampire pour pouvoir fonder une famille. Elle souhaitait se rapprocher du culte de Lust, et avait expliqué à Mélinda qu’elle était enceinte de Camille. Ce n’était pas d’un bébé-serpent qu’elle allait accoucher, et bien d’un humain, et cela avait visiblement donné envie à Shaïra de se sédentariser. Alors, pour obtenir le soutien de Mélinda, Shaïra avait repris sa forme de Lamia, et lui faisait l’amour.

Elle la prenait ainsi dans une salle de bains depuis une bonne heure, dans l’une de ses positions favorites, c’est-à-dire en enroulant sa puissante queue autour du corps grâcieux et fragile de Mélinda, puis en pressant, en appuyant, en comprimant son corps sur sa queue, puis en serrant, en faisant vibrer ses écailles… De quoi satisfaire Mélinda, qui enchaînait avec plaisir les orgasmes.

Camille, de son côté, avait été envoyé voir l’un des esclaves de Mélinda, Kamiye Goupile, afin de lui faire essayer diverses tenues, et de sympathiser avec lui. Les deux se ressemblaient après tout beaucoup, et leur proche destinée était sans aucun doute de finir dans le lit de Mélinda.

Tout se passait donc plutôt bien, jusqu’à ce que quelqu’un vienne sonner à la porte. Camille et Kamiye se trouvaient alors dans le vestibule, et il appartiendrait à l’un des deux d’ouvrir la porte… Et celui qui ouvrirait recevrait alors un gros baiser suivi d’un câlin de la part d’une autre invitée de Mélinda qui pouvait venir sans frapper : la Slime Mélona, accompagnée de ses deux mères…

C’était vraiment une sensation étrange. Oui, Kamiye avait d’abord accédé à la requête de sa Maîtresse. Celle de prendre soin de leur invité pendant qu’elle irait « discuter » avec la Lamia. Mais ce jeune humain présentait beaucoup trop de points avec lui. Non, il n’avait pas de grandes oreilles de renard sensibles. Non, il n’était pas un fétichiste de lingerie comme lui. Mais… sa taille. Sa corpulence. Ses traits efféminés. Sa façon de se tenir. Son « âme ».

*C’est quand même étrange d’avoir l’impression d’avoir retrouvé mon jumeau… en quelque sorte. *

Pour le moment, les deux androgynes restaient très silencieux. S’ils ressentaient tout deux le potentiel de sympathiser, ils n’en restaient pas moins des êtres solitaires et des timides. Se ressemblant beaucoup trop, ils attendaient également que l’autre fasse le premier pas. Ce qui… ne pourrait pas arriver dans cette présente situation.

(sonnette !)

« Je… je vais aller ouvrir. C’est à moi de le faire étant donné que je suis un… esclave de Maîtresse Mélinda. »

Ca aussi, c’était toujours étrange. Dire à haute voix qu’il était un esclave. Surtout, le dire en ressentant une forme de fierté et en arborant un sourire. C’était nouveau. Mais il devait retrouver son sérieux. Il ne pouvait se permettre d’être un « mauvais » esclave. Ouvrir une porte était largement dans ses compétences.

Alors il l’ouvrit et… fut attaqué par une sorte de marshmallow bipède tout rose !

« Ah ! Je… Attention ! Je ne… »

Qui était cette femme ? Non, cette créature. Kamiye n’avait pas l’aplomb d’un serviteur britannique pour réclamer calmement et fermement un retour au calme. Tout comme il ne possédait pas de compétences martiales pour remettre la créature à sa place. Alors… alors il ne fit rien se laissa câliner.

Jusqu’à découvrir Lissandre !

« Waouh ! C’est une merveille cette combinaison de latex rose ! »

Son amour pour la lingerie prit le dessus. S’il n’était toujours pas fan du latex et préférait la lingerie fine, il ne pouvait s’empêcher d’observer la façon dont ce vêtement avait été cousu. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était perturbé.

« Tellement peu de marques de couture. Je vois bien une fermeture éclair au niveau de l’entrejambe mais… il en manque. Et puis, comment le latex peut-il épouser un ventre aussi arrondi sans faire de mal au bébé ? Je ne comprends pas. Je ne suis pas encore un expert. Après tout, je ne suis qu’un apprenti-couturier. Mais avec ce que je vois, soit je fais face à un chef d’œuvre de niveau expert. Soit je dirais que c’est totalement impossible et que ça ne peut être que le fruit de la magie. »

Mélona avait désormais un foyer, son chez elle dans la maison de Maman Lissandre. Mais elle avait aussi ses accès aux bonnes adresses. Parfois, elle se rendait au lycée Jinmu en se déguisant en élève, et pelotait des filles ou des garçons dans les toilettes, ou en salle de cours. C’était d’ailleurs comme ça que sa route avait croisé celle de Mélinda. Elle avait peloté les fesses de l’une de ses esclaves, et, en lui faisant lascivement l’amour, la belle esclave lui avait parlé de sa Maîtresse. Fidèle à elle-même et à sa curiosité débordante, Mélona avait donc enquêté. Elle avait rejoint ce manoir, et elle était devenue l’une des amies de Mélinda. C’était aussi simple que ça ! Depuis lors, elle revenait de temps en temps, pour saluer Mélinda, les esclaves, ou tout simplement pour bien manger. Le besoin s’en faisait désormais moins sentir, maintenant qu’elle avait ses deux Mamans, mais il était tout de même important de ne pas négliger les amies ! D’ailleurs, elle envisageait déjà depuis un certain temps de les rapprocher. Maman Lissandre écrivait des histoires érotiques, alors elle n’avait qu’intérêt à rencontrer Mélinda, dont l’expérience sexuelle avait de quoi donner le tournis à n’importe qui.

Alors, dès que la porte s’ouvrit, Mélona, fidèle à elle-même, sauta au cou de la personne, et l’embrassa avec appétit. Elle rompit le baiser brièvement, constata que les délicieuses lèvres qu’elle avait embrassé appartenaient au visage d’un homme qu’elle ne connaissait pas, gloussa légèrement, puis l’embrassa à nouveau pour le saluer. Un baiser plus prononcé, plus long, qui se rompit ensuite. Elle vit un autre garçon, visiblement un peu surpris, et le salua de la main.

« Je suis Mélona, une amie de Mélindaz Warren ! Je ne vous connais pas tous les deux, vous êtes nouveaux ? »

Kamiye avait toutefois déjà totalement éclipsé Mélona en voyant Maman Lissandre. Celle-ci portait sa combinaison, et cela sembla fasciner Kamiye, qui commenta la qualité de cette combinaison. Fönn sourit doucement en se rapprochant.

« Euh… Bonjour ? Désolée pour… Hem… Mélona est très expressive. Je m’appelle Fönn, et voici ma femme, Lissandre. Nous… Nous sommes venues ici pour discuter avec une certaine Mélinda Warren. Vous… Vous la connaissez ? »

Certes, Mélona leur avait dit que toute la propriété appartenait à Mélinda, et qu’elle était une esclavagiste, mais Fönn avait encore du mal à y croire, raison pour laquelle elle se montrait si évasive dans cette question !

Camille également avait été très surprise par l’attaque-surprise de Mélona. Et tout comme Kamiye, il s’était très vite désintéressé de la slime. (à force, cette dernière allait-elle finir par mal le prendre ?) Si le regard s’était baissé sur la combinaison de latex rose moulante, ce n’était pas le vêtement qui l’avait happé : c’était le ventre rebondi. Tout comme celui de la femme qui posait une question. Il se sentit bizarrement obligé d’y répondre.

« Pas vraiment. Mais je sais qu’elle est actuellement avec ma femme. »

C’était sorti si naturellement. Camille avait réalisé après coup ce qu’il venait de dire. Sa « femme ». Alors qu’il y a si peu de temps en arrière, il pleurait et accusait le monstre de kidnapping. Il se sentit alors obligé de corriger ce qu’il venait de dire. Mais le volume de la voix avait diminué. L’articulation était plus incompréhensible.

« Enfin, euh… ma « femelle » ? Euh… peut-être, ma « maman ». Mais, je, euh… »

Les deux femmes enceintes face à lui et ce « ma femme » qui était sorti spontanément le renvoya dans son passé proche. Quand l’aphrodisiaque n’avait plus fait effet, il avait comme redécouvert tout ce qu’il avait fait à la Lamia. Redécouvert une nature profonde qu’il ne se connaissait pas. Redécouvert que le sexe allait donner la vie.

Alors une grande réflexion débuta. Il allait être papa. Et il ne pouvait tolérer d’être inutile dans ce couple. S’il fallait se battre, Shaïra serait la guerrière du groupe. Lui n’était qu’un être humain faible. Plus que cela, il était un androgyne qui le diminuait davantage encore en le comparant aux hommes. Alors qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il lui faudrait trouver un métier. Lui qui n’avait même pas fini l’école et n’avait suivi aucun cursus spécialisé. Il lui fallait trouver quoi faire pour ramener de l’argent et payer ce qu’il faudrait payer pour offrir du bonheur à son futur enfant.

La solution avait alors été si évidente. Il avait réagi extrêmement bien aux aphrodisiaques de la Lamia. Fait ressortir une facette de lui qu’il ne connaissait pas. Il voulait apprendre ça. Donc… apprendre à faire des potions. Des antidotes. Voire… des poisons. Oui, dans un monde tel que celui-là (enfin, pas lui, là il était sur un autre, il avait voyagé avec Shaïra. Mais c’était une autre histoire), un monde cruel donc, il fallait qu’il sache se défendre. Et, quoi de mieux avec son physique efféminé que l’art des potions ?

C’était peut-être pour ça qu’il portait une tenue noire. Il avait conservé les gants d’opera et les collants noirs que Shaïra lui avait trouvé. Il s’était par la suite habillé avec une sorte de tabard noir. En somme, un haut moulant noir avec une sorte de jupe intégré. Et, au-dessous, il portait une culotte simple et noire. Pas un caleçon d’homme, mais bien un sous-vêtement de femme.

Finalement, n’arrivant à plus rien dire, Camille pointa du doigt une direction à suivre pour trouver Mélinda Warren.

Fönn avait vite compris, à la manière dont Mélona parlait de cet endroit, que cette Mélinda Warren était une femme haut-en-couleur. La Slime leur avait dit que c’était une vampire… Une vampire ! Fönn aurait pu en être surprise, mais elle avait découvert l’existence des démons, des Slimes, de créatures lovecraftiennes, et même du Multivers. Alors, des vampires… Cela faisait parfaitement sens ! Cependant, les vampires n’étaient pas comme ceux de Bram Stoker… Ils étaient diversifiés. Mélona leur avait expliqué que Mélinda était une « gentille vampire » (même si elle était esclavagiste), et qu’elle était maintenant capable d’être enceinte, suite à une histoire assez confuse ayant impliqué un rite avec la Déesse Lust. C’est du moins tout ce que Fönn avait réussi à comprendre.

Après leur soirée mouvementée, elles avaient décidé d’aller voir cette femme pour savoir comment celle-ci faisait pour voyager dans le Multivers, et pour pouvoir faire de même. Accessoirement, l’idée était aussi d’obtenir son aide pour se renseigner au sujet d’un ennemi qui avait menacé Mélona et sa « petite-sœur », Marmelade, à une foire. Mélona avait réussi à amener Marmelade à prendre une forme plus humaine. Il était ainsi plus simple de se promener. Sa forme humaine était celle d’une petite blondinette vêtue de rose. Mélona et Marmelade se tenaient la main en rejoignant le manoir. Leur voiture s’était garée sur le parking à l’extérieur de ce grand manoir victorien, avec une fontaine à l’entrée, et des jardins savamment entretenus. Un majordome était venu les accueillir, les invitant ensuite à rejoindre le perron. Mélona avait alors lâché de Marmelade pour se jeter au cou de la première personne qui passait.

Face à elles, il y avait deux jeunes hommes. Le premier, celui que Mélona avait embrassé, observa la combinaison moulante de sa femme, tandis que le second, tout aussi mignon que le premier, sembla regarder leurs ventres. Fönn avait une grossesse déjà bien avancée, plus que Lissandre. Après tout, quand elle avait rencontré Lissandre, Fönn portait déjà son deuxième enfant. Marmelade, de son côté, tenait la poussette d’Iris. C’était le matin, et Iris était encore trop jeune pour aller à l’école. Fönn, elle, avait repoussé ses rendez-vous prévus ce matin. Le jeune homme aux gants noirs emmêla les pinceaux en indiquant que Mélinda était en compagnie de sa « femme », puis de sa « femelle », et enfin de sa « maman ».

*Encore un tordu…*

Fönn se retourna vers sa femme.

« Marmelade et moi, il faut qu’on emmène Iris à leur nurserie. Je suis sûr que l’un de ces gentlemen pourra nous y guider. L’autre pourrait vous guider jusqu’à cette fameuse Mélinda ? »

Mélona se rapprocha de la poussette. Iris avait pris son petit-déjeuner ce matin, et, si elle était calme, elle avait visiblement très envie de jouer. Mélona lui fit des grimaces en tirant la langue, faisant glousser Iris.

Fönn avait la très nette impression que leur séjour ici promettait d’être atypique…

« Tu as raison, comme d’habitude. »

Ce faux reproche était suivi d’un baiser de Lissandre à Fönn.

« Je m’occupe donc de Mélona et de découvrir cette Mélinda. Mais, tu ne pourras pas me rapprocher que je me suis encore lancé dans des trucs pas possibles en t’éloignant de moi. »

Elle laissa échapper deux notes de rires pour ponctuer sa réflexion. De toute façon, Fönn devait déjà s’être résignée. Il se passerait forcément quelque chose de fou ici. Il y aurait des retombées. Il y avait toujours des conséquences quand Lissandre rencontrait des personnalités uniques. En fait, peut-être même qu’elle l’avait fait exprès. Laisser Lissandre aller voir Mélinda et profiter de cette rencontre unique. Elle connaissait sa femme et son dégoût de l’ennui, de son amour pour les nouveautés.

« Marmelade, je te confie Maman Fönn et Bébé Iris. »

Elle se rapprocha de la nouvelle slime et ne put s’empêcher de remarquer à nouveau la transformation. C’était fou de se dire que l’influence de Mélona lui avait permis d’avoir une apparence plus humaine. Une apparence qui ressemblait beaucoup à Lissandre aussi !

« Bon, lequel de ces deux messieurs viendra avec moi ? »

En réalité, Lissandre avait déjà fait son choix. Celui qui s’était fait embrassé par Mélona. Celui qui avait fait un commentaire sur sa combinaison de latex rose. Celui qui avait des oreilles géantes de renard ! Forcément que Lissandre voulait en savoir plus sur cet hybride.

Alors elle se rapprocha de Kamiya et entrelaça son bras à celui du Furry.

« Je crois que toi et moi avons des choses à nous dire. »

Mélissandre décida de jouer en réagissant aux émotions de sa maman. Un tentacule rose émergea du latex et poqua le ventre du Furry. Ce dernier ne put s’empêcher de laisser échapper un cri. Mais, ayant été poqué à l’avant et non à l’arrière : il voyait la concrétisation de la magie. La surprise lui passa et une nouvelle fascination était en train de naître.

« A plus tard, ma femme à moi. Ne fais pas trop de bêtises sans moi. Ou alors, essaie de filmer ou de prendre quelques photos. A tout à l’heure ! »

« Donc, si j’ai bien compris, tu souhaites… T’installer quelque part ? »

Mélinda était toute nue, et en sueur. Elle était couchée dans son lit. Shaïra lui avait fait l’amour, serrant fortement la jeune femme dans sa queue.

« Shaïra est enceinte. Shaïra a beaucoup réfléchi. Il me faut une maison, un endroit où élever mes enfants. Mélinda est liée au culte de Lust, alors Mélinda peut aider Shaïra.
-  Si tu veux adhérer au culte, je peux te faire accéder à Lusst’ghaa… Tu pourrais vivre là-bas, ce qui te permettrait aussi de sortir. »

Shaïra avait longtemps cru pouvoir vivre sur Daïchi, mais même cela ne lui convenait pas. À la fois humaine et squamate, Shaïra n’avait jamais trouvé vraiment où s’installer. Et, maintenant, elle avait la particularité d’avoir avec elle Camille Marquise. Il était son amant, et ne souhaitait pas la quitter. Alors, elle devait trouver des solutions. Mélinda caressa son ventre. Comme elle, Mélinda était enceinte, et elle comprenait bien que la volonté de fonder une famille devait amener à envisager de se sédentariser un peu. La vampire se redressa lentement. Sous sa forme humaine, Shaïra était couchée à côté d’elle, et elle embrassa la vampire avec tendresse.

« Tu as changé, Shaïra. Je ne t’ai pas revu depuis des années, depuis que je t’ai ouvert un Portail vers Daïchi…
-  Toi aussi, tu as changé. Tu n’étais à l’époque qu’une simple esclavagiste. Maintenant, tu es liée à la Déesse Lust, tu es mariée à l’Empereur de Mijak… »

Mélinda sourit, et les deux femmes s’embrassèrent encore. Elles allaient sûrement faire l’amour de façon plus classique, maintenant, mais on toqua alors à la porte. Surprise, Mélinda se retourna, et la porte s’ouvrit. Kamiye était là, et Mélinda cligna des yeux en l’observant. Il amenait avec lui une jeune femme en combinaison de latex rose. Mélinda l’observa pendant quelques instants, surprise. Elle s’était redressée, dévoilant ainsi ses seins nus, mais l’odeur de sexe et le cocon de chaleur qui régnait ici ne mentait pas…

« Tu es Lissandre Verrières ! On m’a fait lire certains de tes livres érotiques, je pense même que plusieurs de mes protégés voudront des dédicaces ! Nous avions rendez-vous ? »

Quelle surprise de découvrir que sa renommée la précédait ! Lissandre ne s’était pas du tout attendu à ce qu’on lui parle de ses romans pornos en introduction. Tant et si bien qu’elle fut désarçonnée. Découvrir deux femmes nues dans un lit qui venait d’avoir du sexe n’aidait pas. Si elle n’était pas pudique, il semblait que cette maison et ses occupants soit à un degré encore supérieur. Et puis, pour une vampire… disons qu’elle était loin du stéréotype des films d’urban-fantasy actuels.

« Je… oui. Oui, c’est ça. Je suis Lissandre Verrières. »

Amener au silence, aux bredouillements restait toujours un exploit. Un petit miracle dont Mélinda s’en rendrait compte plus tard. Car, il ne faudrait pas longtemps avant que la curiosité et la langue de Lissandre tournent à plein régime.

« Je… je ne voulais pas vous déranger. Je ne pensais pas que vous seriez, disons, occupée. »

Nouveau réflexe d’une maman enceinte, Lissandre passa sa main sur son ventre arrondi. Est-ce que c’était vraiment cette femme qui pouvait lui ouvrir la porte sur tous les mondes ? Est-ce que cette femme à la bouille innocente était vraiment la vampire esclavagiste dont leur avait parlé brièvement Mélona ?

« Je vais demander à ce jeune homme de me conduire dans une salle où je pourrais attendre. Parce que je n’avais pas de rendez-vous. C’est le… euh, démon Alastar qui m’envoie. J’ai plusieurs problèmes. Disons de nature familiale à régler. Et… mais ce n’est vraiment pas le moment de parler de tout ça. Je vais vous laisser finir ce que vous avez commencé. Je ferai ce que je peux pour attendre. »

La patience et Lissandre ? Ce ne serait jamais le couple de l’année. Pour autant, Lissandre n’était pas une brute impolie. Et puis, rien que le jeune homme qui l’accompagnait était intrigant. Oui, définitivement, le temps devrait passer rapidement à attendre Mélinda. Peut-être une visite des lieux ?

Mélinda sourit doucement. Elle s’extirpa de son lit, toute nue, et glissa ses petits pieds dans des chaussons, avant de se retourner vers Lissandre, toujours nue.

« Ne sommes-nous pas tous occupés, Lissandre ? Ne sois pas si timide. Si tu connais Le Diablotin, c’est que tu as déjà dû voir bien plus que ce que beaucoup d’humains ont vu. »

Mélinda secoua la tête, et glissa ses mains dans ses cheveux, les remettant en place. Shaïra observait silencieusement la scène, et sortit sa main de son lit. Son énorme serpent siffla contre sa main, mais sans se montrer hostile. La scène avait effectivement de quoi surprendre, mais Mélinda était sans doute la plus surprenante. Avec son visage poupon, elle dégageait un air innocent, un angélisme qui était toutefois rompu par son regard vert perçant, un regard mâture et entraîné. Mélinda se déplaça encore, et observa la femme.

« Ta tenue est vraiment très moulante… J’adore ! »

Elle se blottit alors contre elle, lui faisant un câlin, et fit crisser le latex, avant de frotter son nez à son tour.

« Hum… J’adore ! En revanche, je te présente mes excuses, je n’ai pas encore lu tes livres. Je manque de temps, mais mes protégés m’en ont parlé. La plupart vont aller au lycée aujourd’hui, mais tu n’échapperas pas à ta séance de dédicaces, Lissandre ! »

Mélinda se rapprocha d’une table avec une corbeille de fruits, et s’assit sur une chaise tout en attrapant une pomme, qu’elle commença à croquer. Elle croisa ensuite les jambes, puis fit signe à Kamiye de s’approcher, tout en laissant ses chaussons tomber.

« Viens me masser les pieds, tu sais que j’aime ça le matin. »

Tandis qu’il s’exécutait, Mélinda regarda encore Lissandre.

« Vas-y, assieds-toi ! Tu peux prendre un fruit, j’ai un jus de fruits aussi. Tu n’as qu’à demander, et mon cher Kamiye ira te servir. »

Il ne serait pas dit que Mélinda manquerait à son exigence d’hospitalité.

« Bon, alors… Je connais Le Diablotin, bien sûr. Je ne te fais pas un dessin, je pense qu’il a dû me faire subir ce qu’il t’a fait subir. Mais toi, je sais aussi que tu t’es mariée en Enfer avec ta femme. Je suis bien renseignée, et un mariage d’humaines en Enfer, ce n’est quand même pas fréquent ! Et puis, maintenant, je suis une Prêtresse d’Aphrodite, donc je suis liée à tout ce qui concerne la famille. Sache toutefois que rien n’est gratuit, et que, si tu me demandes un service, je t’en demanderai également un… Qui ne devrait pas te déplaire. »

Tout en parlant, elle remuait ses orteils, les écartant lentement quand les lèvres de Kamiye s’approchaient des orteils, ou quand ses doigts les écartaient délicatement, puis caressaient ensuite le plat du pied de la vampire.

« Alors, qu’est-ce que Mélinda Warren peut faire pour toi, ma chère Lissandre ? »

Ca en faisait un paquet d’informations à traiter. Il y avait largement de quoi faire parler Lissandre. Et pas qu’un peu ! La femme au serpent. La vampire nue. L’esclave qui s’occupait d’un fétichisme qui n’avait jamais été le sien. Mais un esclave aux oreilles de renard ! Ca et tant d’autres choses que Mélinda avait dit : la curiosité de Lissandre était en folie. Tant que sa bouche ne parvenait pas encore à s’ouvrir tant les possibilités étaient grandes. Par quoi commencer ?

Alors Lissandre ne fit rien. Dans un premier temps, bien entendu. Elle observa Kamiye s’occuper des pieds de la vampire. Il y avait un lien entre les deux, c’était indéniable. Mais Lissandre ne parvenait pas à le comprendre. Faut de l’avoir vécue. Qui plus est, la vampire était supposée être une esclavagiste. A tout moment le dénommé Kamiye aurait pu fuir. Il n’y avait pas de gardes à l’entrée ou à certaines portes. Il n’y avait pas de collier et de chaînes. Enfin, si, il y avait bien un collier. Mais ce dernier ressemblait davantage à un bijou qu’à un objet de possession d’un être. Et que dire de cette femme que la vampire avait délaissé ? Celle dans le lit ? Celle avec un serpent !

Finalement, Lissandre tira une chaise pour s’asseoir face à Mélinda. Mais aussi pour garder un œil sur l’ensemble de la chambre. Une qui sentait le stupre !

« Satisfaire ma curiosité. En grande partie. Même si ce n’est pas précisément pour ça que je suis là. »

Repenser aux pourquoi de sa présence n’était pas plus simple en y repensant soudainement. Marmelade, une slime pâtisserie. Ce Baron Kowai qui avait réussi à faire peur à Mélona. La venue du Diablotin chez elle. Leur état de grossesse, à elle et sa merveilleuse femme. Plus elle pensait à sa situation, et plus ça se compliquait.

« Bon. Je me lance. Ca ne sera surement pas aussi bien structuré que certains de mes romans, mais c’est avant tout de l’improvisation une conversation, au final. Donc, si je suis là, c’est parce que le Diablotin m’a dit que tu avais la capacité de voyager à travers les mondes. Je veux ce pouvoir. J’ai beau être entouré d’une magnifique femme pouvant se transformer en démone et de maintenant deux slimes : je reste 100% humaine. Donc je veux cette capacité à pouvoir voyager à travers les mondes. Bêtement peut-être, je vois ça comme une porte qu’on pourrait faire installer chez moi. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Mais je le veux. D’abord parce que ce serait dans mon caractère. Trop curieuse pour réussir à me mettre des œillères et passer à autre chose. Mais c’est aussi pour ce qui m’est maintenant le plus précieux : ma famille. »

Une nouvelle fois, mécaniquement, sa main caressa son ventre arrondi.

« J’ai accueilli une seconde slime chez moi. Cette dernière a un passé très mystérieux. Et j’aurai besoin d’en parler avec Belle-maman. Qui plus est, Mélona et Marmelade ont fait la rencontre d’un certain Baron Kowai. Un être potentiellement dangereux. Une menace mystérieuse qui plane au-dessus de nos têtes et dont j’entends me débarrasser d’une façon ou d’une autre. On m’a donc conseillé d’aller voir une archimage. Je vais m’arrêter de parler parce que je pense que j’en ai déjà trop dit. Et pas assez. Bref, je vais faire l’effort de fermer ma petite bouche. »

Toute nue, Mélinda laissait Kamiye lui faire un délicieux massage plantaire. Quand on connaissait Mélinda, on savait combien elle était fétichiste. Elle avait légèrement plié une jambe, facilitant ainsi la langue de Kamiye, qui glissait sur sa plante, puis sur ses orteils. Il déplaçait ensuite ses doigts. Si nerveux au début, le jeune homme avait peu à peu appris à être un bon esclave. Il participait avec assiduité à tous les cours de couture, mais on lui avait aussi appris à faire de bons massages plantaires. Il apprenait à lire, à écrire, il apprenait le fonctionnement de l’anatomie humaine. Si le pied pouvait sembler en apparence la partie très éloignée du corps, c’était une erreur. À l’instar des mains, les pieds constituaient l’une des parties les plus sensibles du corps. Et, au pied, on trouvait, comme pour les mains, des nerfs pour chaque orteil. Cela expliquait la sensibilité de ces organes. Lors des cours d’anatomie, Kamiye apprenait ainsi à identifier les nerfs et les zones érogènes, et à les stimuler. Au niveau de la plante, l’idée était, en appuyant avec les pouces, de stimuler les terminaisons nerveuses, et surtout le nerf sciatique. Ce nerf était le plus gros et le plus long nerf de l’organisme, qui partait du pied pour rejoindre la colonne vertébrale, remontant sur toute la jambe. Par des techniques de massage, on pouvait ainsi, à partir du pied, stimuler tout le nerf jusqu’au bassin, et déclencher ainsi une excitation sexuelle.

Mélinda savourait donc. Kamiye aimait toujours être avec elle, et, tandis qu’il massait l’un des pieds, l’autre pied glissait sur sa peau, caressant son torse. Elle n’oubliait pour autant pas sa ravissante invitée, même si elle ne comprit pas tout. Des Slimes ? Mélinda lui demanda naturellement des précisions, y compris sur sa femme. Lissandre répondit du mieux qu’elle pouvait. Mélinda savait que les deux femmes s’étaient mariées en Enfer, mais Fönn était visiblement très spéciale, capable de se transformer en une autre espèce. Elle avait découvert ce pouvoir en Enfer, où elle s’était transformée en une démone dominatrice et perverse. D’après leur « belle-mère », qui était la Maîtresse de Mélona, ce pouvoir était une sorte de mimétisme. Fönn, en étant au contact d’autres races, pouvait absorber leurs capacités et les dupliquer. Elle pouvait aussi prendre une forme de Slime. Néanmoins, ce qui tracassait surtout Lissandre, c’était une sorte de curieuse entité paranormale qui avait tenté de s’en prendre aux deux Slimes : le Baron Kowai.

« Eh bien, voilà une sacrée histoire ! »

Mélinda se tortilla un peu sur son fauteuil, et laissa Kamiye remonter sur ses jambes, léchant ses mollets, puis ses cuisses, se rapprochant ainsi lentement de son sexe. Tandis qu’il s’étirait, on pouvait voir un léger anneau rose brillant et vibrant à hauteur de son fondement : c’était le plug anal qu’il portait régulièrement.

« Je ne suis pas sûre de pouvoir t’aider à tout résoudre. Je connais cependant une magicienne, Samara… Et cela tombe bien, car, pour faire ce que tu envisages, il faudra une magicienne. Je vais te montrer, ce sera plus simple. Aide-moi à m’habiller, mon joli Kamiye. »

Kamiye l’aida à enfiler un élégant peignoir semi-transparent, qui lui donnait un très joli profil de dos. Mélinda fit ensuite signe à Lissandre de la suivre, et lui attrapa la main. Tout cela était assez déstabilisant pour l’autrice, mais elle ne devait sentir aucun danger chez la vampire. Elle la guida à travers les coursives de son grand manoir, jusqu’au hall situé au rez-de-chaussée. Elle emprunta alors une autre porte qui menait, non pas à la salle à manger, mais à une sorte de curieuse pièce avec des miroirs. Au centre de la pièce, il y avait un pupitre avec une orbe magique.

« Voilà, c’est ici ! Chaque miroir est relié à un autre miroir, son double qui se situe sur une autre planète. On utilise l’orbe pour passer d’un miroir à l’autre. On ne peut pas aller sur toutes les dimensions parallèles. Je t’avouerai que je ne comprends pas tout, mais c’est lié à une histoire de vibrations… La théorie des cordes. Il faudrait que je demande à Shii de t’expliquer.
-  La théorie des cordes est une théorie scientifique qui vise à concilier physique quantique et physique relativiste en postulant l’existence d’un multivers où les dimensions parallèles seraient reliées entre elles par des particules quantiques. »

Cette douce voix émanait de derrière les deux femmes et Kamiye. C’était Shii, qui rougit doucement en voyant sa Maîtresse.

« Quand on parle de la belle… Voici Shii, c’est l’une des meilleures élèves de Yoake.
  - Vous… Vous êtes vraiment Madame Verrières ? Je… »

Shii rougit jusqu’aux oreilles.

« J’ai beaucoup aimé votre livre… »

Fait amusant, elle tenait justement le livre entre ses mains.

Une esclavagiste vampire qui entretenait une conversation complètement nue. La même personne qui avait eu du sexe avec… quoi ? Une fétichiste des serpents ? Une créature d’un autre monde ayant un lien avec les serpents ? Lissandre ne savait pas. Mais se trouvant désormais dans la salle des miroirs, et donc de portes vers d’autres mondes : tout était possible !

Mais tout ça pour en arriver où ? A Lissandre découvrant une lycéenne combinant des connaissances pointues et un de ses livres. Elle se devait de faire un mouvement.

« Chère Mélinda, cet endroit est décidément très prometteur. »

Lissandre avait à peine détournée les yeux pour s’adresser à la Maîtresse des lieux. Voilà déjà que l’intensité de son regard revenait dans celui de Shii. Lissandre avait toujours été sure d’elle-même. Disons plutôt qu’elle n’était pas modeste. Aujourd’hui, avec son passé qui baignait dans le monde pro du cul et son ventre arrondi : elle se savait avoir un magnétisme irrésistible.

Et elle était clairement en train de charmer cette étudiante.

« Il faudra que j’en sache plus sur cette magicienne et probablement sur ce monde inconnu où elle habitude. Tout comme je suis curieuse de savoir ce qu’est une Prêtresse d’Aphrodite. »

Shii était juste devant elle. Seul son livre servait de faible défense pour l’empêcher d’aller plus loin. Lissandre enchaîna en plaçant sa main derrière la tête de Shii. Une manière de créer le contact. Mais surtout de l’empêcher de s’échapper à son baiser. Après tout, n’avait-elle pas célébrer son mariage en Enfer ? La condition n’était-elle pas de multiplier les amantes ? Alors oui, Lissandre allait peut-être doigter cette femme. Si elle pouvait voler ce génie à Mélinda via le sexe et son aura d’écrivaine : elle allait le faire.

« Ainsi donc, Shii, tu connais le fonctionnement de ces étonnants miroirs. Je serai très intéressée par en savoir davantage. En fait, j’étais même en train de me dire que ce pourrait devenir très important pour mon prochain livre. Oui, je crois même que je serai prête à une écriture à quatre mains pour le prochain. Bien entendu, ton nom figurerait à côté du mien. »

Mélinda pourrait peut-être s’offusquer de cette manœuvre. Elle pourrait aussi refuser et révoquer cette Shii. Ou hausser la voie pour répéter à qui son allégeance allait. Mais la célébrité ? Avoir son nom sur un livre dont on aimait l’autrice ? Incontestablement, l’idée était fixée dans la petite tête. Si ce n’était pas maintenant, ce serait plus tard. Lissandre s’imaginait déjà ouvrir la porte de sa maison à une Shii curieuse et… aux joues rouges ? Excitée, donc.

Mélinda s’assit sur un fauteuil. Ce grand salon abritait plusieurs fauteuils, canapés, et tables qui se trouvaient autour des miroirs. Elle croisa rapidement les jambes, s’amusant de la manière dont Shii avait attiré Lissandre. En la voyant se rapprocher, Shii rougit, et serra nerveusement le livre contre elle. Elle semblait si innocente… Pourtant, le simple fait qu’elle soit avec son sailor fuku en-dehors des heures de cours en disait long sur Shii. Mais, après tout, elle était l’une des plus anciennes esclaves de Mélinda ici ! Mélinda ne craignait nullement que Shii ne change d’allégeance, mais, comme Lissandre allait vite le constater, Mélinda n’était pas une esclavagiste classique. Elle n’enfermait pas éternellement ses amantes, bien au contraire. En échange de leur liberté, Mélinda prenait en main la vie de ses esclaves, pour les aider à développer leur plein potentiel. Et Shii était l’une de ses réussites. Elle rougit donc quand Lissandre l’embrassa, et répondit à son baiser, se hissant sur la pointe des pieds.

Lissandre avait beaucoup de questions sur tous les aspects surnaturels que Mélinda lui avait montré, mais elle souhaitait avant tout se renseigner sur Shii… Et alla lui proposer d’écrire un livre avec elle ! Shii écarquilla brusquement les yeux, avant de rougir encore plus.

« Oh, je, mais euh… Je… Je suis une mathématicienne, moi, je… Je ne suis pas une autrice comme vous…
-  Ne sois pas si modeste, ma chère Shii. Elle écrit des fanfics et participe à des forums en ligne où elle écrit des RPs érotiques. Il y a même un forum où…
-  Maîtresse ! »

Shii rougit encore, et Mélinda sourit. Imaginer une esclave gronder ainsi sa Maîtresse, cela ne manquait pas de piquant ! Mais Mélinda n’était pas une esclavagiste ordinaire.

« …Un forum qui s’inspire de plusieurs de tes livres, et où Shii incarnait l’un de tes personnages. »

Shii semblait ne plus savoir où se mettre, ce qui fit doucement glousser la vampire.

« Je pense que ton idée est excellente, Lissandre, mais j’aimerai aussi développer notre partenariat. L’industrie du porno, c’est quelque chose sur Terre. Je me demandais si tu accepterais que je produise des adaptations de tes livres… J’ai un vaste casting ici qui pourrait largement te convenir. »

C’était une offre totalement spontanée. Mélinda était comme ça, quelqu’un qui rebondissait sur chaque occasion d’en tirer profit, et des relations. Et puis, cette jolie poupée en combinaison moulante rose en latex ne pouvait que la stimuler, elle aussi…

C’était complètement inattendu. Tout avait commencé avec ce rêve de révolutionner le monde pornographique. Ce qui l’avait donc fait voyager au Japon. Pour y rencontre sa Fönn. Et… tout s’était alors enchaîner. Jusqu’à aujourd’hui où elle était enceinte et passait le plus clair de son temps à développer son Clan Verrières. La contrepartie a cette vie intense et impossible ? Sa carrière professionnelle. Elle avait déjà lu des rumeurs sur internet comme quoi elle était retournée vivre dans sa famille, spoilée dans la richesse après s’être confrontée à un monde impossible pour une petite bourgeoise française.

Et cette esclavagiste venait de souffler sur les braises de son âme d’artiste. De façon complètement imprévisible. Qui plus est, encore une fois, la bavarde Lissandre accusait un temps de silence.

Puis elle se remit à réfléchir. Et rapidement. Oui, la mathématicienne et son forum d’écriture. Maintenant qu’elle y repensait, elle devait se douter duquel il s’agissait. Une obscure niche sur internet dont il avait déjà été fait allusion sur des forums d’échange concernant ses œuvres. Et cette Mélinda qui voulait financer des films.

« Je crois qu’on pourrait effectivement collaborer toutes les trois. »

Lissandre observa à nouveau l’esclavagiste nue et vampire. Ainsi que l’étudiante en tenue et cachant un potentiel génie mathématique. Oui, il y avait ici de la matière extraordinaire à exploiter.

« Il était question d’une contrepartie à l’acquisition de portes menant vers d’autres mondes. Céder une partie de mes droits de mes œuvres pourrait surement convenir. Bien entendu, il faudrait que je vois ce casting dont il est question. Je ne peux pas accepter n’importe quelle actrice ou acteur. Ces visages qui seront posés sur mes histoires, c’est ce que retiendra le monde entier. C’est ce qui fera accroître ma popularité et mon retour dans le milieu. Ou au contraire m’enterrer définitivement. »

Lissandre se retourna et attrape entre ses deux doigts le menton de Shii.

« Quant à toi, il faudra que tu me parles de ce forum d’écriture. J’en ai connu il y a quelques années. Peut-être pas davantage que deux ans ? Je ne sais plus. Ça fait longtemps que je n’y avais plus songé. Un forum qui m’avait paru prometteur. Des plumes avec une vraie identité. Une volonté de créer des passerelles entre des livres qui n’en avaient pas. Mais également des passerelles que j’avais créé mais de façon discrète. Je me souviens de sourires que j’avais eu en découvrant ces mains mettre à la lumière du jour certains de mes plans à long terme. Oui, il se pourrait même qu’on ait déjà échangé toutes les deux. Car j’avais créé un compte. »

Les lignes avaient été lancé. Lissandre était très curieuse de savoir ce qu’allait accepter ces deux femmes. Avec les aventures qu’elle avait vécu sur Terre, en Enfer ou à Magika : elle avait beaucoup de matière à exploiter pour de nouveaux récits. Ou remanier des anciens pour leur donner de nouvelles couleurs. Une nouvelle intensité plus magnétique.

Mélinda avait fort heureusement des idées derrière la tête, et les idées lui venaient même assez vite. En l’occurrence, elle ne se voyait pas passer sur l’éventualité de profiter de cette charmante jeune femme. Lissandre était belle, perverse, et, cerise sur le gâteau, elle était fétichiste ! Autrement dit, la déclaration d’amour pour Mélinda, qui salivait devant ce joli corps enveloppé dans un beau papier cadeau rose. Elle observait sans vergogne le cul de la jeune romancière, s’imaginant le palper, le malaxer entre ses mains, le mordre même ! Lissandre n’était sans doute pas venue pour ça à la base, mais le choix de Mélinda était désormais arrêté, et figé ! Elle la laissa donc encore en compagnie de Shii, s’intéressant au forum que celle-ci côtoyait. Shii rougit encore, surtout quand Lissandre prit son menton entre ses doigts. Elle était si proche d’elle, c’était quand même intimidant ! Lissandre lui parla alors d’un forum où elle s’était elle-même rendue il y a quelques années.

« Je… Euh… Je ne sais pas s’il s’agit du même forum, Maî-Ma… Madame !
-  Le mieux sera de lui montrer. »

Shii soupira encore. Mélinda décida de la soulager un peu en lui répondant :

« Tu sais, je viens d’une planète où le cinématographe n’existe pas. Je n’y connais absolument rien en la matière. Je me contenterai juste de financer, il faudra trouver un bon réalisateur. Tes œuvres ne se résument pas qu’à de la pornographie, après tout. »

Lissandre n’écrivait plus beaucoup depuis un certain temps, mais elle avait développé tout un univers, autour d’un personnage principal, une jeune femme qui vivait des aventures érotiques à travers le monde. Lissandre avait aussi participé à l’écriture de films pornographiques, mais personne n’avait encore adapté sa saga principale. Le fait est qu’il fallait faire un film au croisement des genres, érotique, mais qui reflétait aussi le voyage psychologique d’une jeune femme s’échappant de son carcan pour s’émanciper au fur et à mesure de ses rencontres, certaines oscillant vers le surnaturel et le paranormal. Autant dire que toutes les portes qu’elle ouvrait au gré de ses romans trouvait des échos et des développements inattendus chez les fans.

Comme quoi, Lissandre risquait presque d’en oublier la raison première de sa venue ici…

Shii a manqué nommer Lissandre avec le titre de Maîtresse. Elle le jugerait. Ce qui la rend très heureuse. Cette petite étudiante qui cache un génie en elle. Lissandre a une emprise sur elle. C’est un très bon signe pour la suite. Tout pour le Clan Verrières ! Et c’est peut-être grâce à ce moment-là, grâce à Shii, que Lissandre réalise que ce « Clan » qu’elle commence à avoir en tête depuis quelques temps n’est peut-être pas limité aux membres d’une famille. Certes, considérer deux slimes comme ces enfants était déjà un dépassement de cette limite. Mais Shii ne pourrait pas être considérer comme telle.

Seulement voilà, ce n’est plus le moment de penser à incorporer des génies, des esclaves ou autre. La Maîtresse de maison attire l’attention. Et Lissandre ne refusera pas une interaction avec une vampire nue.

« Shii doit connaître cette histoire. Cela risque donc de l’ennuyer un peu que j’en parle. Mais ça me paraît être une bonne histoire à évoquer ici et maintenant. »

Lissandre délaisse Shii pour se rapprocher de Mélinda.

« Il y a une histoire que j’ai écrite qui parle de vampires. Ces créatures de la nuit qui portent le vêtement d’un magnétisme auquel on ne peut échapper. Des créatures qui vous charment, s’approchent de vous et plongent leurs crocs dans les cous terriblement fragiles de leurs victimes. »

Lissandre se trouve désormais juste devant Mélinda. Ses mains se posent sur les accotoirs. Sa tête se rapproche du cou de Mélinda. Et ce sont finalement ses mots qui viennent s’engouffrer dans les oreilles de la Maîtresse de maison.

« Une technique qui est très souvent nommé « Baiser de la mort ». Tant de charge sexuelle chez une créature pourtant tellement têtue qu’elle n’accepte ni le statut de vivant ni celui de mort. »

Oui, Lissandre décide de jouer avec Mélinda après avoir joué avec Shii. Impossible pour elle de résister avec cette pulsion. Elle est à chaque fois inévitablement attirée par les personnalités uniques. De là à vouloir s’en emparer pour les ajouter à sa collection… Comme une sorte de cabinet de curiosités faites de créatures vivantes, il n’y aurait qu’un pas à franchir.

« L’héroïne de mon histoire se retrouve entre les griffes de ce gentleman. Elle se fait mordre. Réduite en esclavage. Kidnappé loin de sa famille dans un sordide château perché sur la pointe d’une falaise, éclairée par la lumière blafarde d’une pleine lune. »

Lissandre quitte la proximité immédiate de Mélinda. Ce qui lui demande un effort eu égard à son ventre arrondi. Deux trois pas en arrière qui lui permet de mettre un peu de distance avec la Maîtresse de maison. Une main tendue en arrière pour inviter Shii à venir entrelacer ses doigts au-dedans.

« Et pourtant, cette héroïne ne vivra pas un Enfer. Certes, elle sera humiliée. Utilisée comme chair sexuelle. Emprisonnée. Fouettée. Instrumentalisée lors d’événements sublimes et gothiques. Mais cette héroïne découvrira un nouveau pan de sa personnalité qu’elle apprendra profondément à aimer. »

Lissandre commençait à se plaire ici. Si elle était venue initialement simplement pour avoir accès aux Portails de Mélinda, elle commençait désormais à envisager les possibilités immenses que Mélinda offrait. Un séjour chez la vampire, ça ne vous laissait jamais indifférent ! Shii était toute nerveuse, et elle avait visiblement tapé dans l’œil de Lissandre. Qui sait jusqu’où cela pourrait aller ? L’ambition de Mélinda n’était plus à démontrer, et elle ne ratait jamais la moindre opportunité. Lissandre, avec son ventre arrondi, sa combinaison rose moulante, et ce regard plein de vie et de désir dans les yeux, était un appel ambulant pour la vampire. Elle ne pouvait tout simplement pas passer à côté sans s’en vouloir ! Ce qu’elle avait dit sembla stimuler Lissandrfe, qui se rapprocha de la vampire, et lui parla de l’un de ses livres. Visiblement inspirée par Dracula, Lissandre avait évoqué dans ce livre une jeune femme tombant sous le charme magnétique d’un vampire pervers, réduite en esclavage, mais dont on ne se plaignait pas de son sort. Mélinda perçut les battements cardiaques de Shii s’emballer, signe qu’elle avait lu ce livre, et qu’elle en avait de toute évidence aimé le contenu.

Se rapprochant de Mélinda, Lissandre se lova contre elle, s’appuyant sur les accoudoirs. Le crissement du latex, et sentir son ventre rebondi de femme enceinte heurter son ventre, amena Mélinda à griffer ces accoudoirs, sentant un frisson l’envahir. Eller écoutait Lissandre parler, de sa voix sensuelle, lui laissant imaginer ce qu’elle avait fait subir à son personnage dans son livre. Lissandre se recula ensuite, mais le mal était déjà fait. Mélinda avait légèrement froncé les sourcils, et les choses étaient désormais évidentes ; elle allait lui faire l’amour cette nuit ! Cela, c’était sûr, l’évidence même ! Mélinda, restée silencieuse pendant le discours de Lissandre, sembla ensuite retrouver sa salive, et releva ses jambes. Elle s’appuya sur les accoudoirs pour tendre ses jambes en avant, et les enroula autour de la taille de Lissandre, la rapprochant d’elle.

« À entendre ce que tu dis concernant ce livre, je me demande si l’adaptation de ce livre ne devrait pas bénéficier de quelques ajustements… Comme remplacer le ‘‘sordide château’’ par un élégant manoir, l’hôte de ces lieux par une séduisante vampire nymphomane… Et l’héroïne par une jeune romancière toute vêtue de rose… »

Mélinda sourit en serrant ses jambes autour de la taille de Lissandre, puis ses yeux virèrent au rose. La combinaison de Lissandre commença alors à réagir, et, quand Mélinda relâcha ses jambes de la taille de Lissandre, la jeune femme eut à peine le temps de se retourner que Mélissandre agit. Depuis son bassin, l’idée d’une « Maîtresse Lissandre » avait fait son tour, et le meilleur moyen de manifester cela fut de déployer une belle verge rose, qui pointa vers Shii. La jeune lycéenne rougit, et finit alors à genoux, devant le membre assoiffé de Lissandre.

« Oh, Maîtresse…
-  Tu aimes cette femme, hein ? Montre-lui combien tu es respectueuse, ma chère Shii…
-  Hmmm… »

Pendant ce temps, Mélinda se lova dans le dos de Lissandre, et enroula à nouveau ses jambes autour de sa taille, faisant en sorte de ne pas gêner Shii. Elle lécha le cou de la femme, avant d’y apposer ses canines.

« Je ne sens pas de cicatrices ici… Tu n’as jamais été mordue par un vampire, pas vrai ? Sache que c’est une expérience qui peut être extrêmement grisante, quand elle est bien menée… Il me suffirait juste d’appuyer un peu trop fort, et mes canines ouvriront ta peau. Oh, ça te ferait mal un peu, au début, puis, ensuite, j’effleurerai très légèrement ta carotide. Je la sens, là, contre ma langue… Cette artère qui remonte du cœur au cerveau, chargée d’oxygène, de vie. Je n’aurai qu’à sucer pour perturber l’afflux de sang, et te faire planer, comme si tu prenais un shoot d’adrénaline… »

Elle aussi, elle savait se montrer séductrice !

C’était indéniable. Mélinda était bien une vampire. Un monstre auquel on ne pouvait résister à cause de son magnétisme. Certes oui, ce n’était pas ce flegme des grands vampires au costard et au port altier. Mais Mélinda avec son minois innocent et ses jambes qui venaient entourées le ventre arrondi de Lissandre était indéniablement hypnotisante.

Mélissandre décida alors de s’inviter. Une verge de latex rose occupa la bouche de Shii. Ce qui signifiait pour Lissandre qu’elle n’avait plus à s’occuper du petit génie. Pas qu’elle n’était pas désirable ou intéressante : oh que non ! Mais Lissandre aurait besoin de toute l’entièreté de son esprit pour faire face à Mélinda. Et donc, sans sentiment de culpabilité de délaisser Shii.

Sa main, à l’aveugle, alla chercher le visage de Mélinda. Pour caresser cette joue qui lui proposait un terrible pacte. De là à imaginer Lissandre dans le rôle d’Eve et celui de Mélinda dans le serpent tentateur… Mais lier ces deux femmes à une vieille religion dépassée ne serait pas leur faire honneur. Donc, Lissandre caressa le visage de Mélinda et l’écouta très attentivement.

*Lui dire non ne serait pas crédible. Mon corps a été assailli de quelques frissons d’excitation. Elle sait qu’elle a retenu mon attention. Elle est très forte au jeu de séduction. *

« C’est très compliqué de ne pas abaisser toutes mes barrières d’un seul coup et de me laisser transpercer le cou par un tel joli minois. »

Après tout, en parlant de son ancienne histoire de vampire, c’était exactement où Lissandre voulait amener Mélinda, non ?

« Mais je suis enceinte. »

Sa main se posa sur son ventre contenant son premier futur enfant. Avant cette grossesse, Lissandre aurait été cette jeune femme irresponsable qui ruait toujours dans les mauvais plans pour satisfaire sa curiosité. Aujourd’hui, elle construisait quelque chose. Elle protégeait son clan Verrières.

« Qui me dis que ton poison n’handicaperait pas mon premier bébé pour toute sa vie ? »

Oui, dessous cette main qui caressait la vie qui émergeait jour après jour, il y avait une adolescente agenouillée qui luttait contre le désir de Mélissandre de la faire étouffer sur sa verge. De prendre d’assaut ce corps prépubère. De faire jouir encore et encore pour que la créature magique se repaisse jusqu’à plus soif.

« Je peux te proposer quelque chose. »

Un marché. Le genre qui allait faire péter un plomb au joli minois car Lissandre s’apprêtait à contrarier ces plans. Lui refuser le « baiser du Diable ».

« Pas de morsure aujourd’hui. Mais comme dans l’ancien temps, je te réserver ma virginité. Enfin, celle du cou. Tu te doutes bien que pour le reste, il y a du passage depuis le temps. C’est un marché. Mais je sais qu’il va te frustrer. Tu m’as séduite. Tu m’as emprisonné entre ton corps et celui de ton petit génie. Pourtant, je te refuse mon cou alors que je veux cette morsure. De quoi en perdre notre santé mentale, non ? »

La tentation, irrésistible…Pourtant, Lissandre y résista, même si elle vexa Mélinda en qualifiant ce qu’elle offrait de « poison ». Sa main rose tenait les cheveux de Shii, qui suçait avec appétit sa queue. Elle gémissait doucement en sentant cette verge slimesque en elle, cette verge au goût de latex ! Une délicieuse et inattendue sucrerie qui s’enfonçait avec force en elle, et dotée même de deux testicules très jolis, roses également, qui remuaient en harmonie.

Pendant ce temps, Mélinda croisa le regard de Lissandre, et secoua la tête de droite à gauche :

« Je crois que tu te méprends sur plusieurs points, ma chérie. »

Elle leva un premier doigt.

« Pour commencer, je ne parlais pas de t’injecter mon sang, mais d’en prendre un peu du tien. »

Mélinda brandit un deuxième doigt.

« Ensuite, je ne prévoyais naturellement d’en prendre qu’une infime quantité, comme un avant-goût… Ton corps de femme enceinte a besoin d’un afflux de sang plus important qu’à l’accoutumée, mais ce sang se concentre sur ton ventre, pas sur ton cerveau. Donc, que je t’en prenne un peu là ne changera rien à ton bébé, je peux te l’assurer. »

Enfin, elle leva son troisième doigt, toujours en étant assise sur la table.

« Enfin, mon sang n’est nullement un poison.  Moi aussi, je suis enceinte, tu sais… C’est assez récent, mais mon sang a été béni par la Déesse Aphrodite, et permet donc de sécréter la vie. Donc, même si je te donnais un peu de mon sang, non seulement ton beau petit bébé ne craindrait rien, mais cela ne pourrait même que le renforcer, vu la résistance du sang vampirique. »

Mélinda se releva alors, et s’extirpa de la table. Elle caressa brièvement la tête de Shii, puis promena sa main sur le ventre arrondi de Lissandre, et lui sourit.

« Mais je ne veux pas te forcer… Dans tous les cas, tu dois néanmoins savoir que j’adore les femmes en latex, et enceinte. Donc, n’espère pas sortir d’ici sans me faire l’amour. »

Elle lui sourit en se rapprochant encore d’elle, jusqu’à se trouver à côté d’elle, et par frotter sa peau contre la combinaison de Lissandre. Elle put voir les mains de Shii se déplacer pour malaxer les fesses de Lissandre, s’y appuyant. Mélinda sourit encore, et embrassa Lissandre sur la joue.

« À toi de voir si tu veux un avant-goût de l’Étreinte pour la prochaine fois… Dans tous les cas, c’est dans le stupre que notre partenariat se signera… Comme le veut la tradition. »

Mélinda dit cela dans un petit gloussement, et pinça ensuite l’un des seins de Lissandre… En parfaite Française, allait-elle suivre la voie de France Gall ou suivre la voie d’Oscar Wilde ?

Plus elle passait de temps dans cette petite pièce, plus elle savait qu’elle perdait le contrôle. Résister à une pareille créature et lutter contre sa personnalité ? C’était deux missions quasi-impossibles. Quasi car il y avait toujours une possibilité que la volonté soit plus forte ou qu’un événement extérieur lui retire la vampire de sa portée.

Alors Lissandre écoutait et était comme un serpent hypnotisé par le chant de la flûte du fakir. Excepté que c’était de simples doigts qui retenaient captives son attention. Un doigt après l’autre et les défenses tombaient. Une prédatrice compréhensive. La possibilité d’avoir son bébé démon renforcé par une capacité de vampire. Même si c’était une étrange façon de penser à sa progéniture, une partie de Lissandre voulait collectionner les irrégularités.

Et enfin le dernier combo dévastateur. « N’espère pas sortir d’ici sans me faire l’amour ». La formulation était mignonne. Lissandre se sentit frissonner. Un pseudo-innocent baiser sur la joue. C’était encore plus terrible qu’un baiser passionné avec une langue experte et exploratrice. Non, Mélinda faisait tout en douceur. Et ça dynamitait les défenses mentales de Lissandre.

« Ah ! »

L’interjonction était sortie, incontrôlable. Ce petit pincement de son téton. La vampire devenait malicieuse et entreprenante. Elle lui avait fait un beau discours bien ficelé, lui donnant l’illusion du choix. Mais Lissandre savait très bien qu’elle n’avait aucun libre-arbitre dans ce nouveau chapitre de sa vie. Tout ce qu’elle pouvait décider, c’était la façon avec laquelle les deux femmes allaient faire l’amour (trois ? Désolé, Shii. Dans ce petit jeu, la pauvre lycéenne était comme un accessoire. Mais un ultra développé)

« Tu es impitoyable, douce vampire. »

Ses doigts allèrent chercher la joue de Mélinda pour y déposer une caresse. Comme une esquisse de trait qui indiquerait bientôt le tracé final du dessin à venir.

« Patiemment, étape par étape, tu as resserré les mailles de ton piège. Le tout avec maestria. Je comprends pourquoi on m’a conseillé de venir te voir. Et je ne regrette absolument rien. Je suis là où j’étais supposée être. Amusant, alors que rien n’a véritablement commencé. Si l’on omet cette pauvre Shii que nous semblons condamner au rôle de personnage secondaire. Oui, je suis désolé, petit génie. Mais ta Maîtresse est éclaboussée par la lumière des projecteurs. Impossible de voir quelqu’un d’autre. »

Les doigts de Lissandre s’en allèrent glisser sur les lèvres de Mélinda. Appuyer un peu fort sur la lèvre inférieure, juste de quoi l’entrouvrir pour apercevoir les dents. Les mots n’avaient pas encore été prononcé. Mais le corps de l’humaine avouait déjà qu’elle voulait boire l’échantillon.

« Donne-moi un aperçu du « baiser du Diable ». Etreins-moi doucement, Mélinda. »