La capitale impériale est une cité circulaire située au centre d'un vaste désert !
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[Mélinda] Un nez fin aux yeux fermés

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Lhaewel
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La salle était spacieuse. Un petit amphithéâtre, autrefois utilisé pour donner des cours ou quelque chose du genre, qui avait été abandonné, puis racheté avec l'ensemble de la tour dont il faisait partie. Il ne payait pas franchement de mine, avec son bois un peu usé. Mais, pour l'occasion, il avait été un peu décoré. Des tentures obscurcissaient les fenêtres, pour laisser une lumière contrôlée, tamisée, et les bancs inconfortables avaient été remplacés par des sièges rembourrés. Les portes qui s'ouvraient en fond étaient gardées par des serviteurs armés aux airs patibulaires, pourtant aimable et aidants. Le tout, au sommet d'une tour, ancienne académie de magie ou quelque chose du genre, qui avait été abandonné, au profit d'immeubles plus récents et mieux placés.

Tout cela avait été organisé pour une vente un peu particulière. Une maison de mises aux enchères qui avait des liens avec aussi bien la pègre, que des personnes haut placées dans l'Empire, proposait parfois ce genre de choses. Une importation qui sortait des chemins battus, en deçà des taxes et administration officielles, à chaque fois, il n'y avait qu'une seule vente, une pièce unique, un artefact, une toile, un esclave, un bien immobilier, et à chaque fois, dans un lieu différent.

Malgré le flou, encore plus avec la variété étendue de ce qu'ils offraient, il y avait toujours des réguliers. Plus souvent des envoyés de grandes maisons ou lignées que les têtes elles-mêmes. Mais il arrivait que certaines se déplacent. Le spectacle était simple, chacun venait masqué selon leur inspiration, sans thème. Masques vénitiens, de bête, de simple bois rendant le visage avec une expression unique ou autres. Tout existait. L'assemblée plongée dans la pénombre pouvait paraître comme un carnaval désaxé, où les goûts les plus viciés se retrouvaient avec les plus fins.

Les discussions continuaient, chuchotis incessant tandis que l'heure passait, attendant les derniers arrivant, attendant l'Heure. Chacun, à sa demande, était servi de boissons. Ici, un jus, là de l'alcool, ou encore du sang ou toute autre demande. La maison semblait avoir tout prévu, même si beaucoup refusaient. Les lumières s'éteignirent dans un claquement. La vente allait commencer.

Une femme, au cou rehaussé de trop nombreux cercle d'argents ou autre matière précieuse s'avança sur la scène. Elle était vêtue d'une longue robe rouge et doré qui reflétait les lumières rallumées et pointant sur elle, suivant chacun de ses pas, aux talons cliquetant sur le bois usé. Elle portait un masqué qui lui cachait le haut des joues jusqu'au front, avec ce qui semblait être des clous lui rentrant dans le visage, plutôt que sortant du masque.

Elle sourit.


"Mes amis bonjour." Son regard se posait sur chacune des personnes présentes, hochant par moment la tête pour saluer quelques figures qu'elle savait d'un statut particulier. Sa voix portait sans qu'elle n'ait à forcer, haute et chantante. "Vous m'aviez manqué! Près d'une lune sans que je ne me retrouve face à vous. Et votre excentricité vestimentaire est à chaque fois ce qui me ravit le plus au monde."

Quelques rires fusèrent, polis ou gras.

"Aujourd'hui, il n'y aura pas d'artefact. Il n'y aura pas de bien perdu dans un monde ou un autre. Il n'y aura pas non plus d'animal exotique, mais nous nous rapprochons de cela. Il s'agit, d'une esclave."

Quelques grognements suivirent, comme d'habitude, avec le secret qui était gardé jusqu'au bout, il ne pouvait y avoir que des déçus, et trois personnes se levèrent pour partir, désintéressées, sans que cela ne ride la présentatrice.

"Maintenant que c'est dit, vous ai-je déjà déçus ? Bien sûr que non. Il s'agit là, d'un objet particulier, provenant d'une lignée aussi ancienne que notre terre et plus encore. Un objet unique, précieusement, et rigoureusement gardé dans un état d'une pureté absolue. Ses propriétés sont inégalées, et ne seront qu'ânonnées à celui ou celle qui s'en portera acquéreur."

Les lumières se voilèrent de nouveau dans un claquement, de talon cette fois, pour se rallumer quelques secondes après. Au centre de la scène se trouvait Lhaewel, assise sur une chaise. Elle était vêtue d'une tenue blanche à moitié transparente qui se fondait à la pâleur de sa peau. Ses cheveux avaient été coiffés d'une tiare aux feuilles fines d'un métal rare qui semblait capturer la lumière environnante. Ses lèvres avaient été peintes dans une couleur pâle. Ses longues et fines oreilles étaient ornées d'une simple décoration d'argent. Il ne faisait aucun doute de sa nature, aussi bien unique qu'ancienne.

Le seul détail qui dénotait férocement sur ce visage si fin était un bandeau élaboré opaque. D'un blanc simple et brillant, il était parcouru sur ses bords de liseré doré, runes elfiques empreinte de magie.


"Une elfe ancienne, au sang préservé. Une elfe ancienne, aux pouvoirs scellés. Une elfe ancienne, que vous pourrez modeler."

L'elfe restait là, assise droite et silencieuse, sans bouger. Elle ressemblait à une statue d'albâtre, insensible aux mots et aux attention. Un port royal, presque effrayant.

Et un sang aussi ancien que le monde.

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Mélinda Warren
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Demande de RP
L’hôtel Durloy était un hôtel particulier situé au sein de la capitale. Mélinda le connaissait bien, car cet hôtel abritait une salle des ventes où des adjudications avaient régulièrement lieu. On y achetait souvent des artefacts, des lots précieux que la maison Durloy récupérait suite à des primes importantes. Pendant longtemps, la vampire n’avait que peu fréquenté cet hôtel. Les ventes qui y avaient lieu étaient onéreuses, la maison proposait des produits rares. Depuis qu’elle était l’épouse de l’Empereur (ou l’une de ses épouses), Mélinda se rendait plus souvent aux ventes Durloy.

Ce soir, donc, Mélinda avait rejoint une loge spéciale. On n’accueillait pas Mélinda la vampire, propriétaire d’un harem de luxe, on accueillait l’épouse de l’Empereur, l’Impératrice en personne ! Sortie oblige, la vampire avait troqué sa robe dorée pour une tenue d’Impératrice, mélangeant esthétisme et sensualité. Elle savait que beaucoup de nobles se gaussaient d’elle, estimant qu’elle avait usurpé son poste en forniquant avec l’Empereur à un moment où celui-ci était en état de faiblesse. Pour autant, l’Impératrice avait réussi à rehausser l’influence de l’Empereur, à consolider autour de lui une alliance avec d’autres nations mijakiennes.

En sa compagnie, la Capitaine de la Garde Impériale, la belle et puissante Kiera Notton. Elle veillait sur Mélinda, et sa seule présence suffisait à taire les langues, mais pas les regards, qui n’hésitaient pas à fixer son insolente croupe.

Mélinda observait du regard l’assemblée. La plupart des individus portaient des masques, mais Mélinda identifiait leurs sangs. Ce qui l’avait intrigué était la présence d’un ennemi de la Cour, Cazador Szarr. C’était aussi un ennemi personnel des Warren, car il était le Maître du beau-père de Mélinda, un vampire qui avait tenté de sacrifier sa fille, Vanillia, pour permettre à son Maître, Cazador, de devenir un Vampire Ascendant. Peu d’informations étaient connues sur Cazador. Il était assurément un elfe très ancien, qui dirigeait un clan vampirique très influent à Mijak, un clan qu’il avait hérité de Vellioth, un vampire cruel qui avait consacré sa vie à étudier le rituel de l’Ascension Profane.

*S’il est là, c’est que l’esclave vendu lui sert…*

Mélinda était elle aussi une Vampire Ascendante… Ou, plutôt, une descendante d’un Vampire Ascendant. La Déesse Aphrodite l’avait aidé à amplifier ses pouvoirs, à réveiller ceux-ci. Mélinda était perdue dans ses pensées quand la commissaire-priseuse montra le bien vendu : une elfe au sang ancien. Mélinda frémit en sentant la qualité de son sang d’ici là.

La jeune femme était sur une estrade, éclairée par des miroirs qui réfléchissaient la lumière émanant du plafond, la mettant ainsi en valeur.

« Une simple elfe ? s’étonna Kiera. Cela paraît.. Un peu maigre.
- Tout dépend de ce qu’elle a dans le corps… Ou dans les veines. »

La mise à prix initiale était de 20 000 pièces d’or. Mélinda commença à réfléchir un peu. Le sang des elfes était rare et précieux, et proche de celui des vampires. Les elfes n’avaient pas besoin d’apport de sang pour renouveler leurs cellules. Intriguée, Mélinda décida de concourir à son tour.

L’elfe risquait de partir à un bon prix…

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Lhaewel
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L'enchère allait bon train, de façon peut-être un peu trop linéaire. Il n'y avait pas ces envolées que certaines ventes provoquaient. Pas de proposition folle qui faisaient s'élever murmures et jurons indignés. Mais il y avait des vampires.

Impossible de ne pas savoir ce que ce sang pouvait représenter pour eux. Impossible aussi, de ne pas pouvoir reconnaître l'Impératrice. Et pour une marchande, qu'importait vraiment, si l'Impératrice était légitime ou pas. Elle était Impératrice, et riche. Alors, la commissaire-priseuse s'avança vers l'elfe, qui ne réagissait toujours pas, de marbre face aux montants et exclamations, face à l'agitation.


"Présente ta main." souffla-t-elle audiblement à l'elfe, qui s'exécuta, presque robotique. "Ne vous inquiétez pas, cher membre de l'assemblée. Toute blessure sera effacée, elle sera comme neuve, car elle l'est."

Une fine aiguille dans une main, et une petite coupelle dans l'autre ; la peau fut percée, et le sang coula, une goutte, puis deux, perlant dans la coupelle. L'odeur, pour les nés vampiriques si fins, embauma l'atmosphère de sa fragrance puissante. Même pour une vampire ayant goûté une déesse, des anges, même pour un vampire multipliant les expériences pour parvenir à un nouvel état, l'odeur était unique. Chargée d'une puissance ancestrale voire antique qui n'avait jamais été souillée.

La main, elle, fut rapidement essuyée par un tissu doré imbibé d'un élixir pour effacer toute blessure. Qu'importe le prix d'une telle potion, elle serait rapidement remboursée. L'elfe reposa son bras sur ses cuisses, non sans que la femme ait à lui pousser le bras dans cette direction. Celle-ci se retourna de nouveau face à l'assemblée, son regard pétillant de malice et vint poser la coupelle sur son pupitre, alors que les enchères repartaient de plus belle.

Dépassant d'abord la centaine de milliers. Puis deux. Puis trois. S'arrêtant tout juste à quatre centaines, sous les jurons et les menaces à peine voilées de Cazador.

"Vous ne savez même pas ce que vous achetez, gaupe!"

Et se retourna avec fracas, il quitta l'assemblée sans faire plus d'esclandre, suivi par quelques serviteurs trottinant sur ses talons d'un air mi-inquiet, mi-en colère.

"Mes amis, mes amis", souffla la commissaire-priseuse. "Cessons les enfantillages. Dans un mois ou même peut-être un peu moins, se produira la prochaine mise aux enchères, et je suis certaine que les déçus d'aujourd'hui et d'hier pourront satisfaire leurs envies. Applaudissons ensemble l'heureuse gagnante de celle de ce soir. L'Impératrice."

Elle gardait un sourire taquin, voire mutin, alors que son regard pétillant de celle qui venait de faire une très bonne affaire était fixé sur la vampire.


"Je vous prie de nous rejoindre dans l’arrière-salle pour faire l'administratif, et vous informer, effectivement de ce qui tourne autour de cette chère petite."

Un homme apparu sur la scène, posant sa large main sur l'épaule de l'elfe qui paraissait d'autant plus frêle à ses côtés. D'un geste, sans un mot, elle se leva, et se retourna, guidée vers les pièces en arrière-salle. Seulement, là où fut dirigée l'Impératrice était une salle différente, ou ne trônait qu'un seul bureau, avec une pile de feuilles, de quoi écrire, et quelques chaises confortables. Des anneaux trainaient aussi au mur, si jamais elle avait été accompagnée d'un esclave, pour l'y attacher, le temps de procéder aux parties administratives et recommandations. Ce n'était pas parce qu'ils évitaient quelques taxes ou voies habituelles, qu'ils ne faisaient pas, par la suite les choses de façon correcte. D'autant plus quand il s'agissait directement de traiter avec la famille impériale.


"Je vous en prie, Impératrice Warren, asseyez-vous."

Une membre directe de la famille Durloy était assise de l'autre côté du bureau, des lunettes un peu lourdes sur le nez, et un air de notaire épuisé par le travail qui n'en finissait jamais. La coupelle avec les deux gouttes de sang était disposée sur le bureau, côté Mélinda, et celui-ci ne semblait pas sécher, les gouttes toujours aussi rondes et attirantes.

"Nous avons quelques détails à discuter. Mais si vous avez des questions, en premier lieu, je vous en prie."

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Mélinda Warren
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Évidemment, quand la commissaire-priseuse piqua la paume de l’elfette, et recueillit sur sa coupelle son sang, il devint évident que les Durloy souhaitaient offrir cette acquisition aux vampires présents dans la pièce. Mélinda frémit doucement sur place. Même si elle était éloignée de l’estrade, et sur une loge surélevée, ses instincts vampiriques furent aiguisés par ce sang précieux. Elle pouvait en sentir la qualité, malgré ce sang juvénile. Mélinda repensa fugacement à toutes ces histoires sur les expériences elfiques visant à manipuler le sang pour recréer le Sang Ancien. Mélinda connaissait ce programme eugénique, Hen Ichaer. Il avait été développé par les royaumes elfiques lorsque les humains s’étaient emparés de Lumen. Hen Ichaer reposait sur l’idée de reconstituer l’ancienne lignée des elfes, celle datant d’avant leur arrivée sur le continent, ces elfes jugés génétiquement purs, les Aen Elle. Les porteurs du Sang Ancien étaient ce qu’on appelle des Sources magiques, capables de voyager dans le temps et dans les dimensions, disposant de pouvoirs magiques infinis… Et naturellement d’une intense qualité de sang.

« Est-ce là ce que cherche Cazador, Kiera ? Une porteuse du Sang Ancien ?
- Si tel est le cas, Majesté, je dirais que Cazador poursuit des chimères. Hen Ichaer n’était qu’une tentative désespérée de fanatiques elfiques s’accrochant à des légendes anciennes. »

D’après les Renseignements Impériaux, Hen Ichaer fut un programme désastreux, dont la seule réussite fut de créer des abominations génétiques. On disait que le seul succès de ce programme fut la magicienne elfique Lara Dorren. À l’époque des guerres raciales qui avaient secoué Lumen, elle s’était unie à un mage humain, Cregennan de Lod. L’histoire de Lara Dorren restait fortement romancée, et son héritage génétique disparu. Mélinda savait cependant que l’une des descendantes de Lara Dorren existait bien. C’était une humaine, Cirilla Fiona Elen Riannon, la Princesse disparue du royaume détruit de Cintra, ancienne sorceleuse, magicienne, Source, et une proche de Mélinda.

Quid de cette elfe ? Lhaewel était-elle une Source ? Mélinda n’en savait rien, mais elle savait deux choses : que Cazador la voulait, et que son sang était de très haute qualité.

Alors, Mélinda décida de surenchérir. Rapidement, ce fut un duel qui eut lieu entre elle et Cazador. La vampire était riche, lui aussi. Mais Cazador ne pouvait pas se permettre de trop insister. Les gens se poseraient des questions. Pourquoi voulait-il à ce point une simple elfe ? Il finit donc, non sans exprimer sa colère, par laisser l’Impératrice remporter l’adjudication.

« Voilà qui va entamer un peu vos revenus, Majesté…
- Rassurez-vous, j’utilise ma fortune personnelle. C’est un investissement, et mon instinct me trompe rarement. »

Elle se leva donc, et suivit un serviteur à travers les couloirs, jusqu’à rejoindre la notaire chargée d’authentifier la vente, et de remettre à Mélinda son titre de propriété. La vampire la salua, puis s’assit ensuite. Elle croisa sensuellement les jambes, tandis que Kiera resta en retrait, surveillant la zone, veillant naturellement sur l’Impératrice…

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Lhaewel
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La notaire commença d'abord par les nécessaires démarches administratives, présentant quelques feuillets, assurant la transaction, et le dialogue juridique qui suivit. Puis, une fois tout ceci fait, elle tapota le feuillet de feuilles sur le bureau et de ses mains pour en faire une pile parfaite, sans petite feuille dépassant d'aucun des côtés. Elle ajusta ses lunettes sur son nez, pour observer l'impératrice.

"Il est inhabituel pour moi de faire cela, et quoi que la confidentialité de la personne à l'origine de cette vente soit gardée précieusement, même pour vous, Votre Majesté Impériale, il est de mon devoir d'ajouter quelques informations à tout cela."

Elle se racla la gorge, récupérant un autre feuillet sur le côté, ses yeux le parcourant rapidement.

"La personne ayant tenu la vente et l'assemblée plus tôt a dû prononcer quelques mots tels que "pouvoir scellé" et "lignée ancienne". Vous aurez aussi facilement remarqué le bandeau qu'elle porte, orné de quelques traits elfiques chargés de leur magie particulière. Vous comprendrez cela mieux que moi, j'en suis certaine."

Elle glissa vers l'Impératrice une des feuilles qui détaillait un peu plus la nature du bandeau lui-même. Scellé pour n'être enlevé que par la personne propriétaire. Il était vilainement conçu, pour se resserrer, creusant à même la peau et le crâne de la jeune elfe, si jamais quelqu'un d'autre tentait de l'enlever.

"Une farce de pauvre goût." persifla la notaire, qui poussa ensuite une petite coupelle avec une aiguille vers Mélinda. L'aiguille semblait empreinte de la même magie que celle qui entourait le bandeau vu plus tôt. "Nous avions dû insister pour avoir cela, et nous avons testé en amont, pour être vérifier que tout était sûr et fonctionnel."

Sur un regard de la garde-notes, les gardes quittèrent la pièce refermant la porte derrière eux.

"Une simple mesure de secret. Aucun son ne sortira de cette pièce, pour les informations suivantes. Au-delà de cette plaisanterie de mauvais goût, il y a tout de même une raison à cette cécité. "Lignée ancienne" est quelque chose vérifié. Dit-on que sa lignée remonte avant l'arrivée des elfes sur cette terre. Et, comme vous le savez sûrement, nul ne sait jusqu'où, mais nous pouvons au moins savoir cela. Cette lignée a été précieusement entretenue, de façon peu miséricordieuse, peut-être. Pourquoi, me demanderez-vous. Une source, secrète, a pu confirmer la raison : à ses yeux, le présent n'est qu'un mirage, et le futur devient sien. Un futur. Pas simplement les cinq prochaines secondes ou minutes ou même jour. Dit-on, la montée et la chute de certains royaumes anciens ou récents avaient été prédits, ce qui n'est rarement au goût de tous. Seulement, à force d'entretenir une lignée, certains pouvoirs se renforcent."

Elle fit une petite pause. C'était simple à dire, simple à comprendre. Mais les implications, surtout pour une Impératrice avide, pouvaient être nombreuses. D'autant que celle-ci avait une réputation de connaître quantité d'histoires et de secrets, par delà les mondes.

"Aux yeux de Lhaewel, le présent n'existe pas. Elle perçoit tout en même temps. Et toutes les tentatives, de diluer le don, de le freiner ou autre n'ont donner que la mort inévitable, et rapide. Seule une cécité légèrement enchantée lui offre le répit."

Tapotant son talon sur le sol de bois à intervalle régulier, elle s'arrêta.

"Je n'ai pas pour habitude de juger ou d'émettre un sentiment ou un autre. Il a été dit aussi plus tôt que vous pourriez la "modeler". Sachez donc que ces mots sont cruellement vrais. L'éducation, la distraction, la moindre liberté que même les prisonniers les plus sombres ont droit, ne lui ont été offerts. Son nom signifie -tout aussi cruellement- "fille malade" dans leur langue. Il y avait des requêtes et demande de la personne dont le nom est gardé secret. Mais je les passerai sous silence. Elles ne sont ni convenable, ni pertinente, maintenant que Vous en êtes la propriétaire. Venez, je vous en prie, Votre Majesté Impériale."

La notaire remonta ses lunettes sur ses yeux, fermant classeurs et clapets, rangeant les documents avant de se lever pour se diriger vers une porte sur le côté de la salle. Celle-ci s'ouvrait sur un autre salle, chargée de tenues diverses et variées. Un vrai répertoire de tous genres. Ensembles de chaines lourdes ou précieuses pour adorner un esclave. Des tenue en latex intégrale. Des caisses à taille presque humaine, où enfermer quelqu'un, avec des lanières bien positionnées. Des cagoules sans trou pour les yeux de nombreuses sortes, des sac de jute, des lanières de cuir, de métal. Même des sortes de visages figés avec diverses expressions, le tout toujours opaque. Des jouets de toutes sortes pour agrémenter. Tout ce que l'on pouvait imaginer dans la plus sordide des idées, ou dans la plus simples se retrouvaient ici. Des plus légères aux plus complexes. Des colliers de toutes sortes.

L'elfe étaient assise au centre, sur une chaise en bois gris. Son visage inexpressif et son corps sans réaction à l'ouverture de la porte et aux talons claquant au sol, toujours vêtue de la robe blanche légère, et de son bandeau magique.

"Une vraie poupée, qui n'avait jamais mangé par ses propres moyens, qui n'avait jamais pris la moindre décision, la moindre respiration, le moindre pas, sans un ordre ou une invitation. Bon courage, Votre Majesté Impériale. Elle est à vous."

La notaire tourna les talons, pour quitter la salle. Entra à sa suite une ou deux servantes, qui aideraient l'elfe à s'habiller selon les choix de la Vampire impériale. Elles étaient simplement habillées d'une longue robe noire un peu victorienne, et visiblement habituées, ne portaient aucun jugement, officiaient simplement avec de doux sourires sur leur visage.

Sur une des tables, la coupelle et la petite aiguille avaient été déposés à disposition.

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Mélinda Warren
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La notaire remit à Mélinda tous les documents nécessaires à assurer l’efficacité de la vente. Il y avait la recherche généalogique, destinée à authentifier autant que possible les parents et ancêtres de l’esclave, le certificat médical, qui avait pour fonction d’assurer au nouveau propriétaire que le bien humain n’était pas atteint d’un vice caché susceptible de compromettre la vente ou d’engager la responsabilité du maître, comme une maladie épidémiologique. Mélinda reçut également un certificat de virginité attestant que le produit était sexuellement vierge.

Parmi les pièces annexes, la notaire lui signala également que l’elfe avait des pouvoirs magiques étonnants. Sang ancien, lignée ancienne… Elle pouvait a priori lire l’avenir, et avait du mal à se repérer dans le temps.

*Une Source, alors ? Est-ce donc bien pour cela que Cazador la voulait ?*

L’elfe s’appelait Lhaewel, donc… Elle avait été offerte aux Durloy par son père, et venait des royaumes elfiques de Lumen. Elle avait donc traversé le continent, son père cherchant clairement à s’en débarrasser.

« Je suppose que ces requêtes impliquaient de l’étudier, ou de la disséquer… »

Le Sang Ancien attirait encore bien des convoitises. Même si Kiera pensait qu’il n’y avait là rien de sérieux, Mélinda, elle, était plus sceptique. Cela venait sans doute de sa nature de vampire. Elle savait la puissance du sang, elle connaissait son attrait, sa force. Mélinda était donc intriguée. La notaire invita finalement à la suivre, et la vampire acquiesça.

Elles rejoignirent une pièce attenante, assez grande, et sombre. Des bougies éclairaient les coins. Mélinda frémit en sentant l’odeur fraîche du latex. Les murs étaient noirs, recouverts de latex, tout comme le plafond, et même le sol, donnant à cette pièce sans fenêtre une ambiance de donjon luxuriant. Mélinda pouvait voir les instruments de torture sexuelle, une croix de Saint-André, un chevalet, des sangles, des chaînes… Elle vit également une vierge de ver abritant des vibromasseurs à la place de pics, une cage sphérique à oiseau, et des éléments décoratifs, combinaisons, liens, et masques ornant les meubles décoratifs.

« Oh… Voilà une pièce tout à fait charmante.
- Le donjon de la famille Durloy, Majesté. Nous mettons généreusement ces outils à votre disposition si vous souhaitez habiller votre acquisition. »

Parlant d’elle, Lhaewel était au centre, semblant inerte. Mélinda espérait tout de même qu’elle ne soit pas catatonique, elle souhaitait une esclave à asservir, pas une handicapée ! Elle finit signe à Kiera de partir avec la notaire pour récupérer l’acte de vente, et pour préparer sa calèche.

Mélinda se retrouva ainsi seule avec la jeune femme, et s’en approcha lentement. Ses bottines à talons claquèrent doucement sur le sol, provoquant des crissements à chaque fois qu’elle s’en retirait. Elle rejoignit Lhaewel, et s’assit devant elle, en croisant les jambes sur le sol.

« Bonsoir, Lhaewel… Je m’appelle Mélinda Warren, et je suis ta Maîtresse. Est-ce que tu m’entends ? Est-ce que tu me comprends ? Assieds-toi devant moi, ma chérie, et viens me faire un câlin… »

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Lhaewel
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Une voix inconnue.

C'était une voix douce qu'elle n'avait encore jamais entendue. Dans tout le voyage qui l'avait amenée dans cet endroit étrange, aux gens pourtant doux et patient, méthodique et sans douceur -toujours plus que ce dont elle avait l'habitude, c'était la première fois qu'elle entendait une voix qui semblait vraiment douce.

Elle avait un accent curieux, inhabituel, aux pauses entre certains de ses mots tout à fait charmantes. Elle comprenait. Ses oreilles, longues et fines avaient tressailli quand les pas menèrent sa nouvelle propriétaire à elle. Les claquements des talons claquaient, amortis, sur le sol recouvert de latex. Un son peu commun. L'elfe pencha la tête sur le côté, un instant incertaine ; elle était déjà assise.

Mais la voix venait de plus bas. Un autre fait insolite. Alors, obéissant, comme une machine qui aurait un peu besoin d'huile, marquée par une hésitation maladroite et non de volonté, elle se posa au sol, sa robe blanche, transparente laissant apparaître son corps d'albâtre, qui avait certainement bien moins vu le soleil, que n'importe quel vampire, même originel.

Ses mains tâtonnèrent le sol, sursautèrent quand elles le dessin sophistiqué de la botte du pied qui dépassait de la posture de sa propriétaire. Un mélange de métal, de cuir, de tissu. Elle ne savait pas. Elle n'avait jamais vraiment reçu de câlin non plus. Le bout de ses doigts suivit la courbure de la bottines, remontant aux jambes croisées et s'arrêtèrent là, en suspend, la pulpe des doigts toujours scotchées à une jambe.


"Je ne sais pas..." souffla-t-elle enfin.

La voix de l'elfe, pleine de contrition, était assez aigue et claire comme la première goutte de pluie. Elle comprenait, visiblement. Elle n'était pas si stupide, même si de façon flagrante, l'éducation qu'elle avait pu recevoir était réduite à peau de chagrin : son incompréhension, sa posture, les genoux au sol, et sa robe qui était redressée et pliée par endroits, agrippée à la chaise qu'elle venait de quitter sans qu'elle ne lisse quoi que ce soit.

Alors, à ses idées pauvres, la simple restait. L'habitude. Elle courba encore plus son corps, ses cheveux glissant le long de ses épaules pour couler le long de son visage, jusqu'à ce qu'elle ne presse celui-ci au sol, juste au-devant des jambes croisées de sa propriétaire. Ses bras étaient courbés devant elle, pour présenter les paumes vers le haut, comme pour recevoir une punition sur la peau tendre, une offrande de douleur, déposée juste au-dessus des jambes de Mélinda.


"Majesté."

C'était le seul titre et façon de s'adresser qu'elle avait entendu. En espérant que cette posture était celle demandée.

"Vous avez une belle voix."

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Mélinda Warren
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Demande de RP
Sans pouvoir voir quoi que ce soit, Lhaewel se laissa tomber au sol. Un point rassurant, elle pouvait parler, et comprendre ce qu’on lui disait ! Mélinda la vit s’agenouiller, puis tendre sa main vers ses cuisses, en position de soumission. C’était une espèce de dogeza improvisée, qui rappela brièvement à Mélinda la manière dont certaines de ses esclaves à Atarashï Yoake s’inclinaient. Comme quoi, certains gestes de soumission étaient universels. Lhaewel parla somme toute assez peu. Mélinda sourit quand l’elfette indiqua qu’elle avait une belle voix. Mélinda se pencha alors.

« Tu peux m’appeler Maîtresse, Lhaewel, et je te remercie. Tu as toi aussi une belle voix. »

Mélinda attrapa sa main tendue, et déposa un doux baiser dessus.

« Ta peau est aussi très douce, ma chérie… »

Mélinda tira ensuite doucement sur la main de l’elfette, et l’invita à se rapprocher. Elle se mit sur les genoux, et put ainsi lui offrir un câlin. Elle attrapa Lhaewel entre ses bras, et la blottit contre elle. Elle put sentir la surprise de l’elfe. Visiblement, celle-ci n’avait pas eu beaucoup d’affection au cours de sa vie. Elle l’enlaça donc, et caressa ses cheveux, la tête de Lhaewel venant se blottir contre les seins de Mélinda. Souriant lentement, Mélinda déposa un baiser sur son front. La robe de Lhaewel ne lui rendait pas honneur, elle était assez usée.

La vampire s’intéressa ensuite à son bandeau. Elle posa un doigt dessus, et le tapota, tandis que le visage de Lhaewel s’était relevé. Sans le bandeau, l’esclave aurait pu voir sa Maîtresse. S’agissait-il d’une simple coquetterie, ou est-ce que, pour reprendre la chanson, Lhaewel avait les yeux-revolver ? Mélinda réfléchit un peu, et glissa un doigt sous le bandeau, et s’amusa à le remuer de gauche à droite, soulevant ainsi le bandeau, mais sans encore le retirer.

« C’est ça, un câlin, ma choupette. Maintenant, y-a-t-il un risque à te retirer ce bandeau ? S’il y a une seule personne au monde que tu dois voir, Lhaewel, c’est bien ta Maîtresse. Mais, si tu préfères conserver ton bandeau, tu peux toujours utiliser tes doigts ou ta bouche. »

Elle pouvait toucher son visage, le palper, en ressentir les formes anguleuses… Découvrir sa Maîtresse, sa beauté, et en tomber amoureuse. Mélinda ne commandait pas par la peur, elle dominait par la ferveur.

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Lhaewel
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"Maîtresse." répéta-t-elle en écho doucement, le mot, clair, roulant sur ses lèvres.

Mais quand Mélinda attrapa sa main, elle sursauta, se tendant visiblement sans pour autant se retirer. Même les lèvres sur sa peau la laissèrent complètement incertaine. Et quand Sa Majesté Impériale la tira vers elle jusqu'à ce que le corps chétif -mais pur- de l'elfe se presse contre celui de la vampire, pour un câlin. Elle resta là sans réagir. Poupée de chiffon.

Lhaewel ne comprenait pas la douceur. Elle n'avait jamais connu ni embrassade, ni baiser, ni douceur, vraiment. Ses bras pendaient inutilement le long de son corps. Corps qui maintenant que la vampire l'avait contre elle, était d'une légèreté offensante, et si elle n'était pas complètement squelettique, il était sûrement clair, que ce n'était pas vraiment grâce à un apport de nourriture, mais plutôt à une magie qui gardait l'elfe dans un état convenable.

Devant tout même respirer, l'esclave releva son nez d'entre la poitrine de sa Propriétaire, prenant une plus longue inspiration. Même avec le bandeau, on lisait assez facilement son côté perdu. Même quand la vampire tapota le bandeau, ou joua avec légèrement, elle ne réagit pas. Même quand les inscriptions elfiques qui parsemaient les côtés de l'objet aveuglant, faisant se resserrer les bords, s'enfonçant douloureusement dans son crâne, elle ne sembla pas ciller.


"Si vous l'enlevez, Maîtresse," commença-t-elle d'une voix qui trahissait la douleur qui l'assaillait doucement mais avec une persistance perfide, "je meurs. Je pourrai peut-être vous offrir quelques mots sur votre futur, de votre Empire, de Vos vies, avant que je ne meure. Je peux au moins tenter de faire cela."

Elle n'en était pas même sûre. Si ses jours étaient d'une pénombre éternelle, ses rêves étaient tissés de cauchemars enchevêtrés. Si bien qu'il y avait eu régulièrement eu prise de "médicaments", potions ou autre, avec quelques effets secondaires qu'elle ne savait pas nommer, pour effacer tout rêve. Si bien qu'il n'existait pour finir, pour elle, que ces jours dans l'ombre assise sur un siège et de trop rares distractions.

Toujours est-il, qu'elle n'avait visiblement pas compris la demande et proposition de la vampire. Elle n'avait jamais utilisé ses mains pour tâter un visage. Encore moins un visage de quelqu'un qui était si haut placé par rapport à elle. Sa propriétaire !

Elle rajouta avec cette voix qui devenait légèrement enrouée de douleur, avec le bandeau qui n'avait pas relâché son étreinte creusant sa peau.


"Je ne sais comment voir avec mes doigts ou... ma bouche, Maîtresse. Je suis désolée."

Derrière le duo, sur la table proche de la porte trônait toujours l'aiguille emprunte de la même magie que le bandeau, sur sa coupelle blanche.

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Mélinda Warren
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Demande de RP
La vampire comprit vite que le bandeau était enchanté. Des inscriptions elfiques se formèrent dessus, rappelant à Mélinda ce film qu’elle avait vu sur Terre, « Le Seigneur des Anneaux ». Quand on mettait dans le feu l’Anneau de Pouvoir, des inscriptions runiques se formaient. Ici, c’était plus ou moins le même principe. Lhaewel lui expliqua que, si Mélinda devait lui ôter ce bandeau, l’elfe allait mourir. La vampire relâcha donc le bandeau, tandis que la petite esclave lui demanda comment elle pouvait faire pour la sentir avec ses mains.

« C’est comme si tu étais aveugle, ma chérie. Les personnes aveugles comptent sur leurs autres sens pour percevoir le monde. Personne ne t’a jamais appris cela ? »

Personne ne semblait lui avoir appris quoi que ce soit. Mélinda commença à réfléchir un peu, puis se releva. Elle tourna les talons, tout en demandant à Lhaewel d’attendre, puis alla ouvrir un meuble. La maison Durloy mettait à sa disposition divers instruments. Mélinda attrapa un masque en latex noir. C’était un masque intégral, avec des attaches à l’arrière. Elle retourna ensuite vers Lhaewel, et s’assit sur les fesses, en écartant un peu les jambes.

« Tu dois apprendre à ressentir ton environnement avec tes mains, Lhaewel. Je veux que tu touches mon corps. Suis ma voix pour me retrouver, marche à quatre pattes, et touche-moi, des pieds à la tête. Touiche les différentes textures, et dis-moi lesquelles tu préfères au toucher. Il te faudra aussi éduquer ton nez aux odeurs, et te fier à celles-ci pour te repérer. Donc, tu renifleras aussi chaque partie de mon corps. Je te ferai aussi toucher un objet que j’ai ramassé. Si tu aimes la texture et l’odeur, tu porteras ce masque. Ah, et déshabille-toi aussi. Je veux que tu sois intégralement nue, pour que ton corps touche le mien. Enfin, pendant que tu me toucheras et que tu me renifleras, tu devras aussi me déshabiller. Je veux finir intégralement nue, moi aussi, et que tu ressentes mon corps dans toute son étendue. Je veux que tu associes mon image à celle du réconfort, de la chaleur, de la sûreté… Je suis ta Maîtresse, mais je veux avant tout imprégner en toi l’image d’une mère aimante à qui tu pourras tout dire et te confier. »

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Lhaewel
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L'elfe rosit légèrement aux paroles de sa désormais propriétaire. Elle avait jamais appris cela. Ce qu'elle émit directement à haute voix, d'ailleurs.

“ Je n'ai jamais appris cela. Je… Ne faisais pas grand chose à part rester assise et endurer, Maîtresse.”

Endurer quoi. C'était la question. Mais plutôt que de s'appesantir, elle enchaîna quelques détails supplémentaires de sa voix toujours assez claire, et ses joues d'un rose gêné.

“ Je n'étais autorisée qu'à cela. On me nourrissait, lavait, observait à chaque instant. À part parler, écouter… et souffrir, je ne vous serai que peu utile, Maîtresse.”

Car elle souffrait actuellement. Sans savoir si c'était volontaire ou non, le masque continuait de lui comprimer le crâne, et visiblement. Mais elle n'émettait aucune plainte. Elle endurait avec ce fin sourire innocent calme.

La vampire se leva et s'éloigna, les talons crissant sur le sol recouvert de latex, les oreilles de l'elfe s'agitèrent sans qu'elle n'ose dire mot ou même bouger le petit doigt. Cependant elle écoutait. Le nombre de pas. Les frissements. Le crissement quand Mélinda se tourna. Le bruit signifiant qu'elle s'était assise au sol et ajustait sa position.

Puis ses mots.

“Oui, Maîtresse.”

Une simple réponse, pour une multitude de suite d'ordres. Mais elle n'était pas la plus habituée à parler, non plus. Pourtant il y avait de quoi. Lhaewel n'avait aucune idée de l'amour d'une mère. Ou de ce que cela impliquait. Elle n'avait aucune idée des attentes ou besoin d'une mère. Mais elle savait, voulait, au moins obéir. Alors elle se redressa de son siège, tentant de se rappeler les consignes données dans un ordre qui lui semblait logique, et enleva sa robe, la glissant par-dessus sa tête, révélant son corps nu et frêle. Même pour une elfe, il était plutôt maigre, mais la magie avait fait son office : malgré les abus et mauvais traitements, il n'y avait aucune marque sur sa peau pâle. Une poitrine menue, des petits pieds, un fessier plutôt plat. Rien qui ne la mettait en valeur. Elle avait aussi été rasée entièrement jusqu'au cou, lui donnant au global un air presque plus jeune qu'elle n'avait déjà.

Ses bras restèrent le long de son corps, insensibles à la gêne, ne cachant rien de son état. Obéissante, elle glissa au sol, sur ses genoux d'abord puis ses mains rejoignirent le latex tâtant pour le première fois cette matière qu'elle avait pu entendre déjà. Ses oreilles frissonnaient et s'agitaient avant de s'orienter vers Melinda. Et l'elfe-animal, à pas hésitant, s'approcha peu à peu jusqu'à ce que ses doigts se posent sur une matière nouvelle : du cuir. Se rappelant des ordres, les doigts caressèrent le mollet jusqu’à la pointe des pieds, glissant sur les armatures métalliques et décorations, s'abaissant pour presser son nez contre la botte, reniflant audiblement. Ses oreilles s'agitèrent, expression d'un plaisir qu'elle ne dissimulait pas. Même l'odeur âcre du métal, même quand son nez glissa le long de la botte que les doigts caressaient et parcouraient, pour glisser sur la semelle, elle reniflait. S'enhardissant même à y déposer ses lèvres pour goûter. Même la saleté. Les goûts qui se mélangeaient, terre et latex, cuir et métal.

Guidée par quelques mots de sa Maîtresse, Lhaewel s'empara de la jambe, la levant un peu et tira. Après quelques grognements et efforts, la botte glissa, libérant le pied impérial. De nouvelles odeurs. Un parfum d'adoration, salé et adoré. Ses doigts parcourent la pulpe des pieds avec une douceur infinie, son nez et ses lèvres goûtaient chaque parcelle de peau, enivrée. Après tout, ce n'était plus juste un matériau à découvrir, mais Elle, sa Propriétaire. Et si elle devait aller adorer et reconnaître les odeurs les plus rances, elle le ferait. Mais même là, tout était apprécié. Aimé même.

Mais à son grand dam les pieds n'étaient pas tout. Et même si ceux-là étaient adorables, à lui faire oublier la douleur qui lui enserrait le crâne, tout un corps restait à explorer. Alors ses doigts et son nez aveugle repartirent en chasse de nouveautés. Remontant sur le tissu noble et soyeux des jambes glissant en dessous des genoux vers l'entrejambe, suivant coutures et plis. Tentant de déchiffrer symboles et courbes. Son nez, ses lèvres et ses mains exploraient consciencieusement, tentant de ne rien oublier. Elle n'était pas là plus douée, manquant définitivement d'expérience et d'habitude, mais elle y mettait du sien pour obéir au mieux.

Aidée de nouveau par les paroles de la vampire, qui la voyait complètement perdue sur la marche à suivre pour continuer à la déshabiller, Lhaewel retira le reste de la tenue de sa Maîtresse. Ne restait alors qu'un visage. Voyant qu'elle hésitait, n'osant pas vraiment, Melinda dû la tirer au dessus d'elle, les corps nus se caressant, jusqu'à ce que les mains de l'elfe, étendue contre Melinda, parcourent avec un respect et une crainte certaine le visage maintenant vénéré. Elle vint même doucement renifler, sans oser goûter, cette fois.

Puis après de longues minutes silencieuses, l'elfe se retira pour rester à quatre pattes, aux pieds de Melinda. Celle-ci lui donna le fameux masque, qu'elle vint tâter, renifler, goûter, un peu étirer pour en apprécier l'élasticité.

“Est-ce la même chose que le sol, Maîtresse ?” demanda-t-elle de sa petite voix, avant de continuer hochant la tête, appréciant la réponse. “J'a… si je devais classer les matières découvertes, Maîtresse, je dirais, votre peau en premier.” Elle pointa, aveugle, les pieds de Melinda. “Sinon, le sol et masque, ainsi que les deux qui recouvrent vos Chausses, Maîtresse.”

Sans qu'elle n'ait le vocabulaire, elle venait de désigner latex, cuir et métal. Multiples raisons qu'elle ne savait exprimer.

Lhaewel frissonna légèrement et grimaça : le masque compressait toujours douloureusement son crâne, marquant sa peau, creusant son visage.

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Mélinda Warren
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L’exploration commença donc, les palpations et les caresses de Lhaewel. L’elfette commença par les bottes de Mélinda. Son corps malingre se rapprocha d’elle. Dans un coin de sa tête, Mélinda se promit de la nourrir. Si elle n’avait que la peau sur les os, la petite risquait de vite s’effondrer ! Elle l’aidait avec la botte. Sa botte était, à l’image de sa tenue, spéciale, car elle remontait jusqu’à son bassin, dessinant ensuite ses fesses. Ce n’était pas une botte ordinaire. Pour la retirer, il fallait soulever la jambe de Mélinda, et la jambe sortait de la botte. Lhaewel put donc la retirer en tirant dessus, et se retrouva à serrer la jambe de sa Maîtresse contre ses mains. Ne résistant pas à l’envie d’être un peu malicieuse, la vampire releva son pied, et ses orteils guindés de nylon titillèrent les narines de Lhaewel, et frottèrent sa bouche. Elle put sentir le rythme cardiaque de l’elfette s’emballer. Sourire enjoué de Mélinda. La vampire la guidait, avec saveur.

Une fois les bottes retirées, il fallait enlever le body. Mélinda lui fit signe de remonter, en restant proche d’elle, et Lhaewel remonta le long du bassin de sa Maîtresse. Sur son ventre, elle put sentir les armatures et les alliages métalliques du corset. Comme pour sa robe classique, la tenue contenait entre les seins une ligne à tirer. La tenue de Mélinda défiait la logique, et c’était bien naturel, car c’était la magie qui lui permettait de tenir. Une magie que Lhaewel tâtait. Mélinda lui fit signe d’y aller avec la bouche, de lécher entre ses seins, et de mordiller sur la pointe. Elle le fit donc, sentant la pointe métallique qui sortait entre les seins. Elle tira dessus, et le justaucorps sembla assez s’ouvrir. La tenue, si seyante, si moulante, se bomba, se gonfla, et s’ouvrit ensuite. Mélinda se chargea d’elle-même d’enlever ses épaulières, et finit ainsi toute nue.

« Ah… On se sent mieux comme ça, non ? Maintenant… »

Elle lui fit tâter la cagoule en latex, ce masque qui était sa prochaine étape. Lhaewel frémit en le touchant, en le reniflant, et Mélinda, pendant ce temps, se rappela ce que la notaire avait dit. Pour que Lhaewel puisse la voir sans crainte, elle devait utiliser la coupole et l’aiguille dessus, se lier de son sang avec le bandeau. Cela lui revint en mémoire tandis que Lhaewel lui classa ensuite ses préférences. La peau de sa Maîtresse, puis le latex. Mélinda sourit doucement, et caressa le visage de Lhaewel.

« C’est une texture similaire, oui, mais le latex de cette cagoule est un peu mieux travaillé. Celui sur le sol est plus classique, tu pourrais en ressentir les imperfections. Mais je sens que ton masque te pèse. Aussi, vais-je le retirer. D’après ce que j’ai compris, il suffit que je m’y lie, et tu pourras le retirer sans crainte. Donc, on peut dire que la seule personne que tu verras jamais de ta vie sera moi, ta Maîtresse… Et cela me va très bien comme ça. »

Mélinda caressait désormais avec ses deux mains les joues de son esclave, et l’embrassa sur les lèvres. Elle perçut la surprise de la jeune femme.

« Ton premier baiser, hein ? C’est un signe d’amour, un geste d’affection… Imprègne-toi de ce goût. »

La vampire, nue, se releva ensuite. Elle se rapprocha de la table, et observa la coupelle. Mélinda planta ensuite un doigt sur l’aiguille, et une goutte de sang tomba dessus. Les runes sur le bandeau de Lhaewel s’illuminèrent alors en rouge. Mélinda se retourna ensuite. Elle était debout face à Lhaewel, qui était agenouillée sur le sol.

« Retire ton bandeau, maintenant, Lhaewel… Puis, viens à moi, rampe vers moi, lèche-moi, remonte jusqu’à mon visage, et… Embrasse-moi. »

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Lhaewel
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Voir.

Voici quelque-chose qu'elle n'avait encore jamais fait. Ou au moins en rêve. C'était, lui avait-on répété, ce qui causerait sa fin, comme cela avait causé la fin de sa jumelle. De sa mère. De sa lignée. Mais, c'était un ordre. Elle n'allait pas désobéir. Elle ne tenait peut-être pas assez à cette vie. Même si les sensations et intentions que sa propriétaire lui avait offerts jusque là étaient différent de tout ce qu'elle avait pu rencontrer dans sa courte vie.

Au moment où la vampire se piqua le doigt, la pression infamante disparu comme si elle n'avait même jamais existé, et la jeune elfe poussa un soupir de soulagement. Elle supportait bien la douleur, sans soucis. Mais la libération était toujours un plaisir, même si bref.

Mais l'ordre était toujours là. Lhaewel s'assit sur son derrière, posa les mains sur le bandeau dont les inscriptions elfiques brillaient toujours d'une chaude lumière pour l'enlever. Craintive, elle gardait ses yeux fermés. Avec un dernier mot d'encouragement, ses paupières cillèrent puis s'ouvrirent, dévoilant leur pâle couleur d'argent.

Puis le silence.

Un silence anormal. Les rues s'étaient tues. Les pas des gardes en dehors de la pièce avaient disparu. Même leur propre respiration ne semblait plus exister. Ou peut-être était-ce leur corps ? Si Mélinda jetait un coup d'œil, il était pourtant bien là.

En face d'elle, derrière l'elfe, une lézarde rouge courut le long du mur, pour s'ouvrir. Un œil rouge, sanglant, brillait. Le mur s'effaça au fur et à mesure que les sillons s'ajoutaient, tous partant de l'œil, comme autant de fils, ondulant avec douceur. Puis d'autres yeux s'ouvrirent tout autour. Brillant dans leur sang oppressant. Laissant émerger d'autres liens, courant vers l'infini. Il ne semblait y avoir aucune magie, connue du moins. Aucune sensation de pouvoir flottant. Juste cette impression d'immensité qu'aucun dieu ni démon ne possédait.

L'elfe, toujours à genoux, fixait sa propriétaire, ses yeux pleurant de sang.

“Vous, née parée du sang d'une morte. Née dans la mort de l'ignoble. Voyez.”

La voix n'était pas celle de Lhaewel. Elle était multiple, provenant aussi bien de l'elfe que des yeux. Prenant aussi bien la voix des parents de Mélinda, de la Vieille femme qui l'avait achetée, immortelle, des empereurs, impératrices, rois, reines, alliés et ennemis que Mélinda avait ou allait rencontrer dans une cacophonie compréhensible.

Les yeux se fermèrent tous plongeant la scène dans des ténèbres opaques. Un œil s'ouvrir de nouveau, un seul lien brillant, attaché à l'elfe.


Et une vision.


Rouge.
Les babines se teinterent d'ecarlate tandis que les crocs laceraient la viande. Enragées par les gerbes de sang qui jaillissent des chairs à vif, les mâchoires broyaient les os sans pitié et les panses affamées de gavaient.
Des lambeaux de tissu maculés d'un vermeil poisseux gisaient dans la neige. Les pans d'étoffe arrachés devoilaient le corps nu d'une personne encapuchonnée étendue au sol. Pieds et poings liés. Impuissante. Mais encore consciente. Mordue par le froid et les prédateurs, elle n'était plus que brûlure et douleur. Au dessus d'elle, le ciel nocturne versait des larmes glacées. Le mouchoir entre ses lèvres gercées ne suffisait pas à étouffer le vagissement surgi d'entre les tréfonds de sa gorge. Frenetiques, ses bourreaux lui répondirent par leurs propres hurlements, et, l'espace d'un instant, tous les cris se fondirent en un même chant funèbre.

Un sacrifice pour une ascension funeste.

L'œil se referma.

Deux autres s'ouvrirent, offrant deux visions d'un même futur qui se superposaient, les liens agrippés à Mélinda.

Melinda apparaissaient rayonnante au dessus d'un Mijjak, où les fervents venaient offrir leurs enfants et bestiaux. Les derniers sacrifiés pour que les bambins hurlant soient plongés dans le sang chaud, offrande éternelle. A ses pieds, dans des landaux d'un blanc immaculé, les propres enfants divins dormaient, insensibles au spectacle sanglant, à la divinité incarnée qu'ils pensaient mère.

Les yeux n'eurent pas le temps de se fermer qu'une kyrielle d'autres surgirent, déjà brillant. Déversant les futurs, présent et passés de Melinda, Lhaewel, des gardes en dehors. D'une crève-la-faim qui traînait dehors. D'un oiseau qui se posa sur le rebord d'une gouttière. De Mijak elle-même. D'un monde ou d'un autre. Tout se mélangeait. Des prisons pour les uns. Des autels pour les autres. Une ville tombée, un pays sauvé. Un monde qui s'effondrait.

Le sang poisseux se déversait, grignotant les jambes nues de l'elfe agenouillée, emportant les vêtements.


Puis tout s'arrêta.

Melinda s'était levée, ses petits pieds-qu'elle avait adorables s'enfonçant dans la gangue étrangère, pour presser sa main impériale sur le visage de son esclave, et lui faire fermer ses yeux.

Les yeux avaient disparu. Le sang au sol menaçant de les emporter aussi. Les liens effacés. Le sol et les murs revenus.

Lhaewel agenouillée était, elle, couverte de sueur et de sang. Un corps nu, encore plus frêle qu'elle ne l'était déjà. Pour seulement une seconde de passé. Elle avait vu. Elle avait offert. Elle n'etait qu'à peine vivante, poupée dans les bras de sa propriétaire.

Une poupée qui ne devrait plus jamais voir, ni être libre, pour survivre.
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