The Multiversity

Edea observa la maison résidentielle depuis son orbe.

« Alors, c’est ici, Maîtresse ? demanda son majordome.
- C’est ici, oui. »

Cette maison ne payait pas de mine. Elle se trouvait sur l’un des Mondes-Cœurs du Multivers, sur Terre. Depuis son royaume, Edea pouvait accéder aux autres dimensions grâce à sa puissante magie, et en sentant ses variantes. Elle avait senti sa variante sur ce monde, mais elle avait constaté que celle-ci avait été tuée, abattue par un démon, Solgar. À partir de la dépouille de sa variante, Edea avait traqué l’essence de Solgar. Elle avait été jusqu’en Enfer, dans son domaine. Solgar était un démon puissant, mais pas assez puissant pour elle. Même si Edea n’avait jamais connu sa variante, elle restait un double d’elle-même. Edea avait donc tué Solgar. Toutefois, quand elle avait retrouvé le corps de sa variante, Edea avait utilisé un sortilège de nécromancie pour qu’un fragment de l’esprit de la variante vienne. Les dernières pensées de la mère avaient été pour ses filles, et elle avait demandé à Edea de les retrouver. Dans l’antre de Solgar, Edea avait compris que le plan du démon était d’infuser dans ses amantes une partie de son essence, afin que ses enfants grandissent, et deviennent puissants… Puis il viendrait ensuite les tuer pour absorber leur énergie. Une stratégie fourbe.

Sa variante avait eu quatre filles. Edea avait laissé son corps redevenir poussière. Solgar avait réuni des informations sur toute sa descendance, et Edea avait soigneusement étudié cela, pour être sûre de retrouver les filles de sa variante. Le rituel de nécromancie qu’elle avait fait lui avait aussi permis d’absorber un peu de l’essence restant de sa variante, une chose qui était possible parce qu’elles étaient précisément des « sœurs » multiverselles. Elle avait ainsi absorbé ses souvenirs, ses pensées, et elle avait senti l’amour indéfectible d’une mère pour ses filles. Elle avait tenté de les éloigner de Solgar, et, quand elle avait appris que Solgar comptait les tuer, cette deuxième Edea avait tenté de le stopper. Un plan voué à l’échec, mais dont le mérite avait été d’attirer l’attention d’Edea. Edea n’avait pas d’enfants, et elle avait peu à peu, sous l’influence de sa variante, décidé de se rapprocher des Seishi.

*Tu étais l’une des favorites de Solgar, il a pondu quatre enfants avec toi…*

Edea avait commencé à se renseigner sur elles, puis avait finalement décidé de venir les voir en personne. Elles vivaient dans une grande maison, et leur fratrie s’agrandissait avec les autres rejetons de Solgar, presque tous des filles. Un, choix délibéré du démon, convaincu qu’absorber l’essence d’une fille était plus simple, et ayant sans doute ambitionné de les violer pendant ce rituel. Elles étaient désormais sept… Ou six, plus un. Edea connaissait chacun de leurs noms, et, quand elle se matérialisa devant leur portail, elle pouvait sentir les pensées de sa variante. Elle était morte, mais un substrat de son esprit subsistait en Edea, et lui permettait de se manifester.

La sorcière savait que le Multivers était bien surprenant, et que les dimensions communiquaient entre elles sous des formes qu’elle-même ne connaissait pas. Sur ce monde, elle avait ainsi appris qu’elle existait sous les traits d’un personnage de jeu vidéo. Elle portait donc la même robe noire et les gants que dans ce jeu, et ouvrit le portail. Elle rejoignit la porte…

…Et toqua le plus simplement du monde à celle-ci.

*Shizuka, Megumi, Saya, Iori… Je vais enfin revoir mes enfants !*

Cela fait déjà un petit moment que les Seishi vivent ‘seules’, ou plus précisément sans parents.

Au début, la situation s’est révélée très compliquée : enterrement, dépression, sans compter sur les difficultés financières et les doutes de l’état sur la capacité des plus âgées des sœurs à gérer les plus jeunes. En bref, un vrai calvaire !

Avec le temps, le quatuor s’en est sorti. Elles pouvaient compter sur leur demi-sœur, Yukiko, et la capacité de Shizuka à s’adapter à bien des situations. Exit Shizuka l’étudiante, c’est désormais Shizuka l’entrepreneuse ! Et c’est sans compter Megumi qui a profité de ses conseils pour monter ses comptes professionnels. Bien sûr, le tout est saupoudré d’une bonne quantité de luxure qui leur a permis de se faire un nom… et grâce à cela, Iori et Saya n’ont pas eu à craindre de se retrouver séparées de leurs sœurs.

Et un jour…

« Hmm, quelqu’un a tapé à la porte non ? »

« Je vais voir… »

Installées dans la cuisine, Saya et Iori mangent des biscuits avec Shizuka pendant que leur thé infuse. C’est le weekend, aussi tout ce beau monde est à la maison et, pour une fois, habillé ! Tout le monde ? Non, une sœur résiste encore et toujours à la bienséance… et on peut d’ailleurs l’entendre crier de l’étage :

« C’est peut-être mon colis ! J’ai commandé des nouveaux godes, j’vous jure y’en a un il est énoooorme ! »

Shizuka laisse échapper un mélange de rire et de soupire en entendant Megumi, se disant que le livreur doit l’avoir entendue lui aussi. Enfin, s’il s’agit bien d’un livreur ! Elle replace un peu son haut, car même si elles sont habillées Saya n’a pas manqué une occasion de la peloter un coup, et arrive au niveau de la porte.

« J’arrive j’arrive… ! »

Est-ce qu’elle est bien coiffée ? Probablement pas, mais de toute façon le livreur l’a déjà vu bien moins habillée que ça et ne s’en est pas plaint… sauf que…

« Oui ? »

En ouvrant la porte, elle constate d’abord que ce n’est pas le livreur. Ni même quelqu’un qu’elle connait, même si ce regard a quelque chose de familier… et la tenue… elle semble venir d’un tout autre endroit, pour ne pas dire monde. Une non-humaine ?

« Bonjour madame, vous venez voir quelqu’un… ? »

« C’est qui Shizu ? »

On peut entendre la voix de Saya, suivi des pas précipités de Megumi dans l’escalier.

« J’ai descendu du lubrif- oh euh bonjour. »

Megumi rattrape comme elle peut son début de phrase en cachant le tube de lubrifiant dans son dos, se demandant quand même qui est cette femme à la fois élégante, sexy, et mystérieuse. Surtout mystérieuse en fait. Cela étonne Shizuka, qui aurait misé sur une connaissance de Megumi… alors elle attend que leur visiteuse se présente, se demandant à qui elles ont à faire.

Edea avait eu le temps de les regarder. Elle était venue en sachant que les quatre Seishi seraient dans leur maison. Shizuka ouvrit la porte, et elle sentit en elle l’autre Edea. Elle vit également Megumi qui descendit l’escalier, entendre la voix de Saya… Edea sourit alors.

« Bonjour, Shizuka. Je viens en effet voir quelqu’un. »

Elle leva alors sa main gantée, et tendit un doigt vers Shizuka.

« Toi, Shizuka. »

Puis, sa main se déplaça, et son doigt désigna ensuite Megumi.

« Toi, Megumi. »

Edea pointa ensuite son doigt vers le fond du salon, soit vers la cuisine.

« Et elles aussi, Iori et Saya. »

La sorcière pouvait sentir la surprise se mélanger à l’inquiétude dans les yeux de Shizuka. Elle connaissait leurs prénoms, elle savait donc qui elles étaient. Mais quid de ses intentions ? Edea était de son côté surprise qu’elles ne l’aient pas identifié. Il lui semblait pourtant que Final Fantasy 8 était assez populaire dans ce monde, mais peut-être que Shizuka et Megumi n’étaient pas des joueuses… Ou alors, elles jouaient à ces jeux insipides comme Fortnite, mais les filles d’Edea Kramer ne pouvaient avoir sombré aussi bas. Edea s’avança alors, et Shizukla sentit l’aura d’Edea. Elle se recula spontanément, même sans l’avoir voulu, et la porte se referma toute seule. Megumi put alors sentir son tube de lubrifiant lui échapper des mains, et voler tout seul pour atterrir dans la main d’Edea.

Elle sourit alors, et utilisa son autre main pour caresser la joue de Shizuka, ses ongles pointus grattant un peu sa peau.

« Je m’appelle Edea, et c’est à moi que vous devez la vie. Et non, Megumi, je ne suis pas ton livreur. Shizuka, toi qui as toujours veillé sur tes petites-sœurs… Pourrais-tu aller chercher Iori et Saya, je tiens à leur parler… Et à voir aussi combien vous avez grandi. Sache que je ne vous veux pas le moindre mal. »

Le léger sourire d’Edea s’accentua légèrement tandis que Shizuka put sentir qu’elle reprenait le contrôle de son corps.

« Et, si j’osais abuser de votre hospitalité, je ne serais pas contre goûter à votre thé… »

« Moi ? »

Le moindre que l’on puisse dire, c’est que la visiteuse se montre quelque peu théâtrale. Shizuka a l’air surprise quand elle tend un doigt vers elle. Elle vient pour elle ? Pour le travail alors ? Pourtant elle ne donne pas son adresse à ses clients… mais voilà que son doigt change de direction et pointe vers Megumi.

« Moi aussi ? Je dois commencer à être plus connue que ce que je pense… »

Est-ce que la femme aurait vu ses films et l’aurait suivie jusqu’ici ? Pourquoi elle en voudrait à Shizuka aussi si c’était le cas ? Et si c’était ça comment elle connaîtrait aussi Iori et Saya ? Les Seishi ont l’air un peu perdues, se demandant bien ce que cette femme veut concrètement. Et d’ailleurs, entendant la discussion, les deux jeunes sœurs pointent le bout de leur nez pour voir de quoi il retourne… et murmurent entre elles :

« Elle est super belle, c’est qui ? »

« Elle ressemble à la mage noire dans Final Fantasy 8, Edea ! »

Iori se mordille la lèvre en se souvenant de tout ce qu’elle a pu faire en pensant à ce personnage, l’observant en train d’échanger avec ses sœurs. Bizarrement, la porte se referme toute seule derrière elle… ou elle a dû donner un petit coup pour la fermer sans qu’elles ne le voient, ça doit être ça. Et le truc que Megumi a en main… elle a dû lui envoyer ? Non, elle a l’air trop surprise pour ça…

« Euh… hein ? »

Megumi est encore surprise d’avoir vu son lubrifiant traverser une partie de la pièce, sans parler des explications d’Edea. Shizuka n’est pas en reste, tournant la tête vers la cuisine – pas besoin d’aller chercher les filles, les deux sont déjà en train de les observer plus ou moins discrètement…

« Je… oui, je suppose que vous pouvez vous joindre à nous pour le thé ? Mais je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que vous voulez dire… »

Shizuka et Megumi escortent Edea jusqu’à la cuisine, retrouvant ainsi Iori et Saya en cours de route, jusqu’à se retrouver à cinq autour de la table et de tasses de thé. Un petit silence règne, chacune se posant des questions… Saya se demandant tout simplement qui elle est concrètement, Megumi et Shizuka ce qu’elle a voulu dire par leur devoir la vie et Iori si elle est un si bon coup que dans ses fantasmes. Mystère !

Les sœurs Seishi étaient un peu surprises. Elles commençaient à comprendre que cette étrange femme, au-delà de son look atypique, n’était pas qu’une simple énergumène. Des quatre, Iori fut finalement la seule à la reconnaître… Ce qui en faisait sans doute la plus joueuse des quatre.

« Je vous observe depuis un certain temps, vous savez. »

Edea s’était assise sur un fauteuil, et dégustait son thé devant les quatre sœurs. Elles avaient quitté la cuisine pour rejoindre le salon, et elles s’assirent sur un grand canapé, faisant face à Edea. Leurs regards témoignaient de toutes leurs réactions. Surprise, méfiance, étonnement, et désir.

« Vous vous êtes regroupées il y a un certain temps, en pensant revoir votre père biologique. Vous ne l’avez toutefois jamais vu. Vous devez vous en rappeler, non ? »

Solgar avait invité ses quatre filles à venir le rejoindre à un lieu d’Atarashï Yoake. Elles s’étaient rencontrées toutes les quatre, avaient appris qu’elles étaient des sœurs, et avaient récupéré cette maison.

« Solgar, votre père, était un démon. Il a fécondé plusieurs femmes en vue de réaliser un rituel pour améliorer ses pouvoirs. Il fallait qu’il attende que vous soyez à maturation pour vous consommer. S’il avait honoré ce rendez-vous, mes petits trésors, vous seriez mortes. »

Edea ignorait si elles le savaient déjà, mais, à voir leur réaction, elles ne semblaient pas être totalement au courant.

« Je sais tout cela car c’est moi qui ai tué Solgar. Si je l’ai fait, c’est parce qu’il a tué votre mère. Elle comptait vous protéger, vous révéler la vérité, ou combattre Solgar. Je ne sais pas trop. En tout cas, elle vous aimait. Maintenant, le rapport entre moi et vous est assez simple. Votre mère biologique est l’un de mes variants. »

De toutes les révélations, c’était sans doute celle-ci qui serait la plus surprenante.

« Je viens d’un autre univers que le vôtre, mes chéries. Mon univers a une fois résonné avec le vôtre. Ce jeu vidéo dont tu as fait état, Iori, est l’un de ces liens. En méditant, j’ai ressenti la mort de votre mère, j’ai retrouvé son corps, et j’ai récupéré le substrat d’esprit qui restait en elle pour le scinder au mien. La seule chose qui a survécu, ce fut l’amour inconditionnel de vos mères pour vous quatre. Alors, c’est cet amour qui m’a conduit à venir vous voir. Nous n’avons aucun lien de sang, mais, en vous voyant ainsi, toutes les quatre, soudées et heureuses, je ne peux m’empêcher d’être heureuse et fière de la réussite de mes filles… »

Les sœurs ne savent pas bien sur quel pied danser face à cette étrange femme.
Iori, partagée entre la curiosité et l’excitation de voir l’un de ses fantasmes devant elle, a l’air de boire toutes ses paroles alors que les autres sont un peu plus perplexes et perdues dans leurs pensées.

« Oui c’est vrai ! On ne l’a jamais vu… »

« Iori ! »

« Bah quoi elle a raison, c’est même comme ça qu’on a rencontré Yukiko… »

Iori, plus ouverte que ses sœurs pour des raisons lubriques, semble aussi plus disposée à lui répondre et lui donner quelques informations qu’elles. Mais en écoutant la suite, même elle ne sait pas quoi répondre.
Un démon ?
Qui a tué leur mère ?
Qu’elle a tué ?
C’est beaucoup trop compliqué pour elles !

« Euh… donc… on est des démones… ? »

Pour une fois, Megumi ne semble pas trop savoir quoi dire ! Mais en y réfléchissant, ça lui semble plutôt évident. Les transformations déjà. Qui se transforme dans son sommeil ? A peu près personne, du moins personne d’humain.

« Mais pourquoi maman… »

Saya soupire. Est-ce que leur mère était vraiment au courant ? Elle devait savoir que ce Solgar était leur père, mais de là à penser qu’il n’était pas humain… elle n’avait jamais rien dit de tel, et elle avait été surprise par leurs premières transformations autant qu’elles.
Mais le plus étrange dans tout ça, c’était de se dire que cette femme avait une petite partie de leur mère en elle. Est-ce qu’elles la croient ? Un peu difficilement, mais elles ont déjà vu plein de choses bizarres, entendu parler d’autres mondes, et même eu quelques explications sur la magie par des créatures dans leur club… donc sur le papier… ça se tient.

« Et… est-ce que vous attendez quelque chose de nous… ? »

Shizuka, perdue dans ce flot d’information, se demande quand même si la femme est venue pour autre chose qu’une discussion. Si c’est le cas, peut-être qu’elle leur dit tout ça pour les embrouiller ? Sinon… elle n’aurait pas vraiment de raison de mentir, si ?

Edea les laissa digérer ces informations. Elle pouvait sentir en elle l’âme de sa variante, sa personnalité qui était plus forte que jamais. Voir ses filles en vie, heureuses… Oui, le substrat d’esprit qui restait en elle était ravi. Edea reprit alors quand elle estima que les quatre filles avaient eu le temps de diriger cela. Elle ouvrit sa paume, et les Seishi purent alors voir un spectre jaillir de son corps. Elle ressemblait à Edea, mais était différente. C’était leur mère.

« Ne doutez pas de l’amour que votre mère vous portait. Quand elle a découvert ce que votre père comptait faire de vous, elle comptait vous sauver, mais elle en est morte. Son désir maternel était si fort que son esprit est resté accroché à son corps. Elle est devenue un fantôme que j’ai récupéré et absorbé. J’ai accompli sa volonté en tuant votre père. Celui-ci ne ressentait aucune affection quelconque pour vous. »

C’était sans doute difficile à avaler, mais la plus âgée des quatre demanda à Edea ce qu’elle attendait d’elle. La sorcière sourit, et reposa sa tasse de thé. Elle se releva alors, et le fantôme de leur mère retourna dans le corps d’Edea. Elle se rapprocha des sœurs, et caressa d’(une main la joue de Shizuka. Iori était la plus heureuse de la voir, alors l’autre main d’Edea alla également caresser son visage.

« Je ne vous demande rien. Pas d’argent, ni d’hospitalité… Disons que j’ai juste envie d’offrir à ma variante ce lien familial dont elle a été privée, et qui s’exprime à travers moi. Je dois vous avouer que c’est déstabilisant pour moi aussi. Je ne vous connais pas, et j’ai très envie d’être proche de vous quatre. Le simple fait de vous savoir heureuses me comble de joie. »

La sorcière leur sourit alors.

« Voilà ce que je souhaite, si vous en avez envie… Me rapprocher de vous, être à votre disposition, jouer le rôle de mère dont vous avez été injustement privées… Et sans doute partager un moment d’intimité avec vous quatre. Si vous n’y voyez pas d’inconvénient… »

Les quatre sœurs sont à la fois perdues et, pour une fois, à peu près au courant de tout ce qui a pu se passer et leur avait totalement échappé. Leur père, un démon, avait donc tué leur mère pour mettre la main sur elles. Mais lui-même s’était fait tuer… et maintenant, la femme qui les a donc sauvées sans qu’elles le sachent est là, et un petit bout de l’esprit de leur mère y vit… ou un fantôme ?

« Wah ! »

Saya et Iori sursautent en même temps en voyant le fantôme, ou ce qui doit donc rester de leur mère. Elles ne se sont jamais posées de questions sur l’après, mais là, elles doivent bien avouer que ça se bouscule dans leur tête.

« Comment c’est possible ? »

« Et comment vous pouvez être… deux ? »

« Mais du coup, elle ne repose pas en paix… ? »

Beaucoup de questions, auxquelles Shizuka n’ajoute rien. C’est déjà bien assez, et elle ne saurait pas quoi demander d’autre. D’ailleurs, lorsque la femme vient lui caresser la joue, elle ne recule pas plus qu’elle avance le visage : elle est en plein dilemme, se demandant si tout ça n’est pas trop beau pour être vrai. Enfin, est-ce réellement si positif ? Elle a bien du mal à savoir comment gérer tout ça, alors que de l’autre côté Iori frotte son visage contre la main d’Edea : elle a choisi de tirer du positif de tout ça, même si c’est difficile à digérer.

« On peut essayer… ? Je veux dire, de se voir. Et de vous connaître. Vous venez d’où vous ? »

La question de Megumi est d’autant plus légitime que la tenue d’Edea n’a rien de classique, et que bon, elle est littéralement apparue dans un jeu vidéo si elle a bien compris ce qu’a dit Iori. Iori et Saya échangent d’ailleurs des regards entendus, visiblement intriguées par une partie des propos de la femme… et c’est Saya qui se lance, Iori ne semblant pas oser poser la question à celle qui est l’un de ses fantasmes.

« Et par un moment d’intimité, vous voulez dire… sexuel ? »

Shizuka a bien compris qu’Edea n’attend rien d’elles si ce n’est de la proximité, mais elle avait eu des doutes aussi en entendant ces mots. C’est vrai qu’elles partagent des moments charnels entre elles, et que toute personne qui passe un minimum de temps avec elle finit par en avoir envie aussi, mais est-ce le cas d’Edea ? Iori semble en tout cas l’espérer…

Le choc était de taille, elles venaient de comprendre ce qu’Edea était vraiment, et ce qu’elles étaient. Edea leur laissa donc le temps. Seule Shizuka, la plus grande, ne posa aucune question, semblant plutôt comprendre ce qui se passait.

« Avec la mort de votre père, votre mère a pu accéder au repos, oui. Ce qu’il reste n’est qu’un souvenir, un morceau infime de son esprit. Son âme sera réincarnée dans un autre être tandis que son esprit rejoindra les Cieux, d’où elle veillera pour toujours sur vous. »

Iori était restée lovée à sa main, ayant après tout réalisé qu’elle se tenait face à un personnage de jeu vidéo sur laquelle elle avait sans doute eu l’occasion de fantasmer. Edea sourit ensuite quand Saya évoqua le fond de sa pensée.

« Eh bien, nous pourrions aller au cinéma, ou jouer à une partie de Mario Kart, mais… Ce ne serait pas vraiment la tradition familiale, n’est-ce pas ? »

Elle se déplaça alors, et leur sourit à nouveau.

« Enfin, nous ne sommes pas deux, non, je suis juste… Moi. Ce qu’il restait de l’esprit de votre mère s’est lié à moi, mais je suis bien moi, Edea Kramer. Disons que j’ai juste hérité de ce que votre mère a laissé sur ce monde en mourant, à savoir son indéfectible amour maternel pour vous. »

La sorcière leur sourit encore, ce qui, pour une personnalité aussi froide et calme qu’Edea, était tout de même suffisamment rare pour le noter. Elle se rapprocha ensuite de Shizuka, qui était restée la plus mesurée, et posa ses mains sur les hanches de Shizuka.

« Mais je pourrais aussi vous apprendre la magie… Vous vivez dans une ville baignée de magie, vous avez dû constater des phénomènes de ce genre, non ? D’ailleurs, le fait que vous habitiez toutes ici me laisse à penser que, inconsciemment, vous devez avoir une affinité à la magie… Après tout, vous avez un père démoniaque. Est-ce que cela ne vous tenterait pas ? Je suis sûre que de grandes filles comme vous ont déjà dû lirez beaucoup de ces bandes dessinées érotiques très populaires qui viennent du Japon. Vous doter d’une verge ? Renforcer votre endurance sexuelle ? Remplir vos seins d’un délicieux lait aphrodisiaque, générer des tentacules sexuels… La magie rose peut faire bien des choses, et, à défaut d’avoir pu éduquer les fillettes que vous étiez, je peux toujours former les femmes que vous devenez… »

Un petit silence s’était installé après la demande d’Edea.
Comprendre qu’elle était une sorte d’hôte au fantôme de leur mère, tout en étant ‘elle’ dans un autre monde, était déjà un petit choc en soi… alors forcément, l’idée de s’en rapprocher avait fait un petit bout de chemin dans la tête des filles sans forcément aller aussi loin que ce qu’elle proposait.

« Donc… vous restez vous-même… mais avec des sentiments maternels ? »

Megumi tente de résumer la chose, comme pour être sûre d’avoir les bonnes bases. Ce n’est pas leur mère, mais elle les aime quand même comme si elles étaient ses filles. C’est sans doute un peu étrange, mais les sœurs se disent toutes à peu près la même chose : avoir dans leur entourage une adulte qui a l’air calée en magie et monde parallèle et en qui elles peuvent avoir confiance, c’est quand même une très bonne chose.

Iori observe la femme, se demandant si elles vont vraiment sauter le pas. Ou plutôt, si elle va bien vouloir la sauter tout court – car après tout, dans ses fantasmes, c’est toujours Edea qui mène la danse. Et quand elle vient se glisser à côté de Shizuka en lui posant des questions et proposant une initiation à la magie, elle se sent toute chose.

« C’est vrai que parfois on se transforme ou on se réveille avec un pénis… »

« Et au lycée, j’ai rencontré une femme avec des tentacules super sexy… »

« Et on se demande souvent comment gérer nos pouvoirs… quoi mais attends, pourquoi tu ne nous l’as pas encore présentée ta copine aux tentacules ? »

L’offre d’Edea n’est pas tombée dans les oreilles de sourdes – les filles ont même l’air particulièrement intéressées, réfléchissant à toutes les choses que ça pourrait leur apporter. Rien que contrôler leurs transformations serait une chose incroyable… et tout le reste serait du bonus très intéressant.

« Et… comment on ferait tout ça ? Je veux dire, on part de loin… on contrôle rien du tout nous… »

« C’est vrai qu’affinité à la magie ou non, pour le moment on subit plus nos pouvoirs qu’autre chose… »

Edea fronça brièvement les sourcils quand Megumi avoua qu’elles se réveillaient parfois avec une verge. Elle n’en fut pas surprise, elle sentait la magie chez elles. Ce n’était pas pour rien si leur père avait souhaité les dévorer. La magie coulait dans leurs veines. Elle coulait dans les veines de n’importe qui, mais à des degrés différents. Et, chez elles, le degré était élevé, très clairement. Saya indiqua avoir rencontré au lycée une femme avec des tentacules. Cela ne disait rien en soi à Edea, mais elle avait déjà pu constater que cette ville n’était pas anodine.

« Vos pouvoirs sont intenses en temps normal, mais ils le sont encore plus ici. Atarashï Yoake est un nœud important. La magie, voyez-vous, a sa propre carte, sa propre architecture. Des flux magiques qui se déplacent, et qui forment des lignes… Les ley lines. Nous sommes dans une région où ces lignes se recoupent de façon très importante. Alors, même si vous déménageriez, vos pouvoirs continueraient à être là, mais ne se manifesteraient peut-être pas de façon aussi spontanée. Quoi qu’il en soit, cela explique pourquoi vous avez vu des gens bizarres… Autres que moi, bien sûr. »

Les Seishi pouvaient en tout cas constater une chose, la sorcière ne faisait pas semblant ! Edea connaissait réellement la magie.

« Maintenant, la magie est étroitement liée à vos émotions. Et la magie rose est donc forte chez vous, car elle est liée au désir sexuel… Un désir qui est, je crois, très fort chez les Seishi. Si je dois donc vous former, ce sera naturellement en vous éduquant, pour que vous puissiez mieux maîtriser vos transformations. La magie rose permet bien des choses, vous savez… L’hermaphrodisme, l’allaitement, l’agrandissement mammaire, sont des sorts basiques, élémentaires. En pratiquant, vous apprendrez aussi à vous transformer, à générer des tentacules, à stimuler le désir chez vos partenaires. Vous pourrez prendre la forme de monstres sexuels, voire d’animaux… Générer des clones sexuels… »

Tandis qu’elle parlait, Edea pouvait sentir chez ses auditrices qu’elles l’écoutaient avec grande attention. Une petite idée commença alors à germer dans sa tête. Elle se rapprocha du quatuor, et embrassa alors Saya.

« Je vais vous montrer. Asseyez-vous au sol, et tenez-vous chacune la main. Je vais vous partager les souvenirs de Saya avec cette personne à tentacules. »

Une fois que les Seishi seraient installées, Edea s’installerait derrière Saya, et poserait ses mains sur sa tête, afin de partager avec elles quatre les souvenirs de Saya…

Entre les révélations d’Edea et leurs explications assez brèves mais explicites sur leurs pouvoirs, les sœurs sont tout aussi pensives que peut l’être la mage. Père démon. Grands pouvoirs, mais heureusement peu de responsabilités… pénis et transformation surprise… et maîtriser tout ça ? C’est sûr que ça leur faciliterait la vie, tout en la rendant plus excitante… non pas qu’elle ne le soit pas déjà. Et à priori, tout ça est amplifié par la ville ! Enfin, sa localisation pour être plus précis. Elles écoutent les explications d’Edea, curieuses d’enfin en savoir plus.

“Donc si on quitte la ville, nous aurions moins de… disons surprises au réveil ?”

“J’ai pas envie !”

“Moi non plus, on a nos habitudes…”

“Sans parler des ‘gens bizarres’, enfin pas humains quoi… on en connaît quelques-uns qui sont chouettes !”

Visiblement, les sœurs sont toutes d’accord sur ce point : hors de question de quitter la ville ! C’est qu’elles sont loin de trouver leur nature de succube dérangeante, bien au contraire : elles s’y sont faites et chaque journée est une nouvelle occasion de laisser leurs envies les influencer. Et d’après Edea, ces envies et les émotions qu’elles provoquent sont aussi un moteur de magie ! Pas étonnant qu’elles soient aussi souvent sujettes aux transformations et autres surprises…

“Donc nous on fait de la magie rose car on aime le sexe ?”

“Ou on aime le sexe car on est influencées par la magie rose ?”

“C’est peut-être lié à notre côté démon… démon, magie liée au sexe… succube ?”

“Oh, ça expliquerait des choses !”

Les quelques explications d’Edea ont l’air de convaincre les filles, qui découvrent de nouveaux liens de causalités à tout ce qui les entoure. Même si elles ne le laissent pas nécessairement transparaître, tout ça leur offre un profond soulagement : comprendre leur quotidien a toujours été un problème pour elles, même si elles n’ont jamais voulu laisser ce poids les tirer vers le bas et les empêcher de faire quoique ce soit. Et, mieux encore, Edea leur offre un aperçu de ce qu’elles pourraient apprendre à faire…

“T-tout ça ? Vraiment pour de vrai ? Waoh !”

“Ça serait dingue !”

“La vache, rien que d’y penser… on pourrait faire les films les plus fous ensemble les filles, je vous embaucherais toutes directes !”

Elles rient, laissant Shizuka perdue dans ses pensées. Un peu plus posée et, autant que possible, responsable que ses sœurs, elle essaie de jauger à quel point tout cela pourrait influer sur leur quotidien… mais si elles en ont la parfaite maîtrise, ça devrait aller… ?

“Oh !”

Saya rougit et sourit bêtement quand Edea vient l’embrasser, expliquant aussi qu’elle va partager le souvenir de sa rencontre avec Lukate avec ses sœurs. En voilà une bonne idée ! Le quatuor s’installe en cercle, comme suggéré par Edea, et elles se prennent les mains en se demandant comment tout ça va fonctionner. Elles ferment les yeux, et une fois que leur visiteuse a commencé le partage…

“Oh, Yukiko est là aussi !”

“La vache, qu’est-ce que tu as pris…!”

“C’est… trop excitant…!”

Les filles se mordillent les lèvres, clairement très excitées par ce qu’elles sont en train de voir…

Si elles quittaient la ville, la magie serait toujours là, mais sans doute auraient-elles effectivement moins de surprises. Quoi qu’il en soit, Edea se sentait curieusement soulagée par ça. Sans doute une autre conséquence de la mère biologique de ces quatre-là à l’idée de constater que ses filles ne la haïssaient pas, mais semblaient au contraire exaltées à l’idée que leur mère puisse leur enseigner quelque chose. Même pour Edea, c’était étonnant. Elle n’avait mis au monde aucune de ces quatre-là, elle savait qu’elle n’était pas leur mère, et pourtant… Elle ressentait une forte affection à leur encontre, et un fort plaisir à l’idée d’être avec elles. Oui, voilà qui était étonnant !

Edea les laissa donc profiter des souvenirs de Saya avec Lukate. Elles purent sentir leur excitation, palpable. Saya y avait été en compagnie d’une autre Seishi, Yukiko. Edea fit durer encore un peu le plaisir, juste pour bien les chauffer, puis mit ensuite fin à cette vision. Si Saya était au début la plus assoiffée des quatre, désormais, les quatre avaient visiblement envie de faire l’amour. Edea réfléchit donc rapidement. Son regard croisa surtout celui de Shizuka, la plus âgée des Seishi, et donc la « meneuse ». C’était assez classique, le grand-frère ou la grande-sœur prenait toujours le rôle de parent de substitution dans une famille.

« Je vois que vous avez réuni d’autres de vos sœurs… Et même un frère. »

Haru… Un garçon très efféminé.

« Il faudra que je les rencontre… Tous les Seishi. Je dois me faire accepter par chacun d’entre vous… Et j’ai quelques arguments percutants pour cela. »

Edea se concentra alors. Sa magie jaillit, ses yeux prirent une teinte rose, et un portail noirâtre s’ouvrit sur le plafond. Des bourrasques d’air en jaillirent, mais aussi… Du désir. Comme si des aphrodisiaques s’échappaient de ce Portail.

« Voici un Portail vers Lusst’ghaa, la Dimension de la Luxure… Et voici quelques-uns de ses représentants… »

Des tentacules émergèrent alors du Portail, et commencèrent à descendre. Ils étaient roses, anguleux, lisses, leur extrémité pouvant changer de forme. Leur taille variait aussi, et ils descendirent vers les quatre jeunes femmes. Sur le sol, un glyphe magique s’était formé, s’étalant le long de la pièce, et des murs, protégeant le monde extérieur de ces tentacules. Un tentacule s’approcha de Saya, qui av ait après tout fait intimement connaissance avec les tentacules de Lukate, et tapota ses lèvres en prenant une forme phallique, réclamant un baiser…

La petite séance de partage de souvenir a l’effet escompté : les quatre sœurs, y compris celle dont proviennent les souvenirs, finissent par sentir la température monter en imaginant ces tentacules les pénétrer de toute part. Et en bonus, elles doivent bien avouer que même avant la sortie de ses tentacules, la dénommée Lukate a un charme bien à elle et que sa façon d’aller droit au but leur fait un petit quelque chose.

Alors qu’elles se remettent à peine de cette vision de paradis, car après tout elles ne sont pas du tout habituées à ce type de magie, Edea leur parle d’autres membres de leur famille. C’est vrai qu’elle a pu apercevoir Yukiko, qui a passé pas mal de bon temps avec la déesse elle aussi… Megumi croise les bras en réfléchissant, imitée par Shizuka.

“Ça ne devrait pas être trop dur de te les faire rencontrer à l’occasion…”

“Il faudra juste qu’on leur en parle.”

Même si elles n’ont pas envie d’imposer quoique ce soit à leurs ‘demis’, les soeurs se demandent s’ils seront contents ou non de tomber sur quelqu’un qui en sait beaucoup et maîtrise bien mieux la magie qu’elles. Et d’ailleurs en parlant de magie, Edea ouvre un portail dans le plafond… ? Les filles le regardent, Iori semblant surprise et les autres plus intriguées.

“Oh, le plafond a… disparu ?”

“Non, c’est un portail patate…”

“Vers… Lusta ? Non, Lusstga ?”

Une dimension de la luxure ? Ça existe vraiment ça ? Elles ressentent comme une vague d’excitation, non pas à cause de l’idée même que ce lieu puisse exister mais tout simplement car quelque chose émane de ce portail. Et très vite, quelque chose en sort…

“Des tentacules !”

Iori est la première à s’exclamer, et probablement la plus excitée du quatuor. Il faut dire qu’en plus de fantasmer sur Edea, elle a toujours voulu s’amuser avec des tentacules ! Mais les autres ne sont pas en manque, notamment Megumi qui enlève son haut en prévision de ce qui va suivre.

“Aaah, les tentacules c’est encore mieux qu’une partouze !”

“Tu as l’air bien au courant… ?”

Shizuka lève un sourcil en souriant, mais ne recule pas face aux tentacules. Après tout, avec le décolleté qu’elle a elle a une idée d’où va finir l’un d’eux. Et pour les autres… Saya montre déjà l’exemple, ouvrant grand la bouche pour sucer le tentacule en le tenant d’une main tandis que l’autre se glisse entre ses cuisses pour se toucher.

“Hmmm… ça m’a trop manqué… !”

L’excitation du quatuor était palpable. Edea ne pouvait s’empêcher de se dire que, si d’autres membres de la famille Seishi arrivaient dans la maison, elles risquaient d’être surprises. Les souvenirs de la séance de Saya et Yukiko avec Lukate avaient visiblement bien échauffé l’esprit des jeunes femmes. Pour Edea, l’heure des réjouissances était venue. Lusst’ghaa… Cette sensation dut être familière pour Saya, car elle soupçonnait cette Lukate de venir de cette dimension, ou d’une dimension très similaire. Saya embrassa un tentacule, et Edea, en véritable chef d’orchestre, remua encore les mains. Les tentacules se déployèrent alors autour des femmes consentantes. Ils s’enroulèrent autour de leurs chevilles, de leurs poignets, et les relevèrent ensuite. Ce fut un spectacle impressionnant que de voir ces quatre femmes se redresser, de les entendre gémir tandis que les tentacules glissaient sur eux. Edea se cantonnait pour l’heure au rôle de spectatrice, un rôle toutefois bien provisoire, ce dont on ne pouvait douter. Elle-même, malgré son calme, n’était pas de marbre.

Avec ses mains gantées, elle tira sur les pans de sa longue robe, se dénudant progressivement. Sous sa robe impériale, un corps parfaitement proportionné. Elle se concentra ensuite. Ses pupilles jaunes prirent une teinte rose, un }inmon se forma sur son pubis, et Edea puisa encore dans sa magie rose pour laisser pointer une verge. Son clitoris se déforma pour laisser ce membre venir, tandis qu’elle acheva de retirer sa robe. Finissant ainsi nue, Edea ne conserva que ses longs gants opéra, qui avaient pour effet d’émousser ses griffes. Face à elle, elle releva encore les Seishi, qui se retrouvèrent suspendues en l’air, chacune étant retenue par des tentacules. Elles formaient une ligne de femmes concupiscentes dressées face à Edea.

« La mère que je suis compte bien témoigner à chacune de ses filles son immense affection. »

Edea n’avait plus que l’embarras du choix. Son corps sculptural se déplaça, et elle rejoignit l’aînée de la famille, la belle Shizuka. Les tentacules commençaient à remuer sur le corps des femmes, filant sous leurs vêtements pour frotter leurs peaux. Ils étaient gluants, répandant un mucus qui permettait de lubrifier la peau de leurs amantes. Le mucus était aussi assez aphrodisiaque, diffusant une odeur érogène. Edea les stimulait, les frustrait aussi, tandis qu’elle commença à palper le corps de Shizuka. Avec ses doigts griffus, elle malaxa l’un des seins de la femme, et tira sur les pans de sa robe blanche. Un tentacule s’était faufilé depuis les jambes de Shizuka, remontant sous sa robe, formant comme une sorte de serpent assoiffé qui se logea entre les seins de la femme. Edea pouvait sentir l’excitation ambiante, qu’elle ressentait elle-même, et que Shizuka pouvait sentir à la manière dont la verge d’Edea frottait contre sa robe.

Le tentacule logé le long du ventre de Shizuka acheva de déchirer la belle robe de Shizuka, qui tomba au sol, éventrée par le milieu. Rien d’irrémédiable pour Edea, qui pourrait toujours user de sa magie pour réparer les vêtements. Mais, pour l’heure, ce bout de tissu la dérangeait. Elle se pencha vers les seins de Shizuka, qu’elle pressa désormais avec ses mains, pinçant les tétons, qu’elle titilla ensuite, et suçota.

« Tes seins sont magnifiques, Shizuka… Comme le reste de ton corps, d’ailleurs. Maman Edea… A très envie de te faire l’amour. »

Le tentacule qui s’était aventuré le long des seins de Shizuka s’écarta ensuite, pour se rapprocher de sa porte arrière, tandis que la verge d’Edea se frottait désormais contre la chatte de Shizuka. Ses trois sœurs auraient droit à un traitement similaire de la part des tentacules, si ce n’est qu’elles conservaient encore leurs vêtements, comme si Edea se conservait le luxe de les déchirer elle-même au moment de venir leur faire l’amour. Dans un élan subit, Edea remonta son visage pour embrasser Shizuka, tandis que les tentacules retenant cette dernière se déplacèrent un peu, tirant sur les jambes de Shizuka pour l’inviter à les enrouler autour du bassin de sa « mère » adoptive, et à accueillir en elle ce puissant membre, cette queue assoiffée désireuse de se nicher en elle. Pour suivre le mouvement, les mains d’Edea allaient terminer leurs courses en s’appuyant sur les fesses de Shizuka…

…Et les choses sérieuses purent ainsi commencer !