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Le pillage de la baronnie de Cerveyres [Feat : Les Jumeaux]

Posté : 12 mai 2025 22:38
par Cyra Veluria Tertia
La baronnie de Cerveyres se réveillait doucement des méandres de l'Olympomachie.

Pourtant, ses collines en terrasses, couvertes de vignes et de vergers, ondulaient comme un poème ancien. Les murets de pierres sèches, les haies taillées à la main, les chemins de terre bordés de coquelicots... tout semblait issu d’un tableau pastoral figé dans le temps. Les toitures de tuiles rouges, les puits couverts de mousse, les chapelles au clocher chantant : c'était une barronnie en paix, un monde oublié par l'acier, loin du tumulte de la capitale.

Jusqu'à ce matin-là.

Les sabots des chevaux claquèrent contre les pavés comme des coups de tonnerre. Les portes furent enfoncées, les enfants tirés hors des maisons, les chiens empalés sur des piques. Les vignes brûlaient. Les moulins, d’abord pillés, furent réduits en cendres.

Un peloton de la 8e cohorte de la Légion descendait sur la baronnie comme une meute de loups affamés. Aucun cri ne fut épargné. Aucun corps laissé entier. Les soldats de Cerveyres, en trop petit nombre, furent massacrés avant d’avoir compris l’ampleur de l’attaque.

Les villageois n’avaient jamais vu d’ennemis aussi rapides, aussi cruels, aussi indifférents. Il ne s’agissait pas d’une conquête. C’était une purge. Mais dans quel objectif ? Ce n'était pas les méthodes traditionnelles de la légion. Au sommet d’une butte, à cheval sur une jument massive au poitrail noir, Armelia, centurion de la cohorte, observait.

Elle était née dans les terres de Nemetum Julius, contrée où la tradition militaire de la cavalerie était extrêmement poussée. Petite de taille, mais large d’épaules, ses gestes étaient secs et assurés. Sa chevelure noire, rasée sur les tempes, tombait en tresse sur le côté gauche de son plastron. Son visage était anguleux, marqué par le vent, ses pommettes hautes, ses yeux d’un noir profond — toujours en mouvement, toujours en chasse.

Elle portait une armure souple de cuir laqué, décorée de plaques d’os sculptées, décoré de l'insigne des Filles du Pacte. Particularité de son arme, son glaive était courbe, forgé dans un acier étranger. Elle préférait la selle au sol, la flèche à la parole.

Sa tactique ? Frapper vite, semer la terreur, effacer l’identité de l’ennemi avant même qu’il ne réagisse. Elle ne laissait jamais de survivants capables de raconter.

Dans la Légion, on l’appelait « la Bise Rouge », car ses attaques surgissaient comme un vent froid précédant l’abattoir.

Mais ce jour-là, en bas des collines où les fleurs bucoliques se teintaient de sang, elle sourit d’un air inhabituel. Quelque chose de nouveau allait venir.

"Mort au fidèle de l'empereur déchu." Murmura-t-elle.