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Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 10 mai 2025 18:57
par Merveil
Le massif montagneux de Namdur était bien connu des habitants de Terra pour y abriter des cités naines à l'architecture prodigieuse mais également des monstres en tous genres, tels les Dragons, les Wyvernes, les Manticores et autres créatures redoutables du même acabit.

La présence de Merveil, servante d'Aphrodite, en ce lieu avait donc de quoi surprendre : vêtue d'une grande cape de voyage qui dissimulait en grande partie son anatomie, n'ayant que comme arme une dague (enchantée) et montée sur le dos d'un petit âne, elle faisait plutôt penser à une voyageuse en goguette plutôt qu'à une aventurière bardée d'acier et armée jusqu'aux dents.
C'est oublier que Namdur abritait un lieu très prisé parmi la population masculine (et même féminine) de Terra : l'Amojar, un bordel à ciel ouvert situé dans la vallée de Xanyam et qui s'était très vite taillé une belle réputation parmi les habitants du coin d'abord pour ensuite dépasser les frontières de Namdur.

Se rendre dans la vallée n'était pas une mince affaire mais n'était pas insurmontable non plus. Il fallait prendre garde à ne pas attirer l'attention d'un Dragon mal luné (fort heureusement ces créatures passaient le plus clair de leur temps à dormir dans leur antre) ou d'une bande d'Orks ou de Gobelins en maraude, les ennemis ancestraux des Nains qui ne se privaient pas de les faire passer de vie à trépas quand une de leurs patrouilles en croisait.

Merveil cheminait donc tranquillement vers la première étape pour se rendre à la maison close (une maison close à ciel ouvert, voila qui était plutôt amusant) : une grande arche de pierre naturelle gardée nuit et jour par une solide équipe de cinq guerriers bien armés. Pour la jeune femme ce point de passage n'était qu'une simple formalité, étant servante d'Aphrodite.

- Tiens donc, on dirait que quelqu'un a quelques difficultés avec les gardes... fit-elle à voix basse tandis qu'elle trottinait tranquillement vers l'arche.

Re: Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 10 mai 2025 20:17
par Vaan la lance Divine
Le voyage avait été bien long, et particulièrement éreintant, pour le jeune Vaan qui avait mis des jours entiers pour arriver jusqu’ici, par les routes escarpées traversant le massif montagneux de Namdur.

Accompagné de son habituelle et impressionnante escorte, le garçon et sa petite troupe avaient roulé prudemment, à bord de leur carriole, avaient fait quelques mauvaises rencontres, mais avaient bel et bien fini, non sans quelques autres péripéties, par trouver leur destination : l’Amojar.

Ou ce qui s’apparentait à son entrée, du moins.

L’y laissant planté, puisque selon l’ordre de mission qui lui avait été confié, Vaan était le seul du groupe autorisé à entrer, les filles avaient fait demi-tour après lui avoir dit qu’ils se retrouveraient en ce même endroit, à la même heure, trois semaines plus tard.

Mais quelle mission, me demanderez-vous ? Que peut donc avoir à faire un jeune homme tel que lui, missionné par l’église de surcroît, dans le plus luxueux et le plus extravagant des lieux de plaisir et de débauche que compte ce monde ?

À cela répondrais-je : à peu de choses près, la même chose que d’habitude. Répandre amour surtout, et bonne parole un peu, si tant est que le garçon trouve quoi dire une fois découverts tous ces plaisirs qui l’attendaient.

Dans un courrier du Pape en personne, ce dernier lui avait-il même confié que quelques semaines en ces lieux pourraient aider le jeune porteur à progresser dans son… « maniement » de la lance. Les pouvoirs de celle-ci étaient déjà fabuleux, alors imaginez ce qu’il en serait si celui qui s’en servait avait obtenu l’entraînement d’un amant émérite ?

Un coursier avait, il y a quelques semaines de cela, apporté au garçon un laisser-passer, que son culte avait dû négocier avec celui dédié à Aphrodite, ce après quoi, Vaan s’était aussitôt mis en route, bien trop enthousiaste qu’il était à l’idée de « bénir » tant de femmes d’affilée.

Après tous ces mois passés à faire crier au miracle des femmes, à travers toute contrée qui soit sur son passage, il fallait croire que le garçon avait pris goût aux joies de sa nouvelle fonction.

Évidemment aujourd’hui, comme à chaque fois qu’il se retrouvait sans sa garde pour lui venir en aide, les choses semblèrent prendre pour le porteur de la lance Divine une tournure imprévue.

« On ne passe pas. », venait de lui lancer l’un des cinq mastodontes à la porte du labyrinthe, lui bloquant son accès du bout de sa pique.

Se tournant dans tous les sens, l’air déboussolé, le garçon tapotait de ses mains chacune de ses poches, vidait sur le sol le contenu de sa petite sacoche de cuir… mais rien.

« M-mais… »

« Il n’y a pas de mais. »

« Mais puisque je vous dis que je l’ai avec moi. Il… il doit bien être quelque part. »

« Pas de passe, pas d’entrée. »

Nerveux, Vaan s’était jeté sur les pavés jonchant l’entrée du Labyrinthe, fouillant dans toutes ses affaires pour chercher, en vain, ce fameux laisser-passer carmin, auquel les filles n’avaient pas cessé de lui rappeler qu’il devait y faire attention.

Du bout plat de sa pique, le garde chercha à le pousser, jusqu’ici sans violence.

« Allez, recule voir ailleurs, gamin. D’autres ont bien l’intention d’entrer, tu leur fait perdre du temps. Et le mien.

« Aïeuh ! J-… je… mais j’vous jure que c’est la vérité. C’est le pape, qui m’envoie. »

Le garde, comme ses pairs, se mit à rire.
Ce qu’il prenait encore pour une blague, il l’avait déjà entendue à plusieurs reprises, mais cela le faisait toujours autant marrer. Quel pape enverrait donc l’une de ses ouailles au bordel ?

Agacé par ce ton, qu’il prenait pour de la moquerie, Vaan se releva précipitamment, le visage tordu par un petit air de défi, et un poil effronté.

« Et puis j’suis pas un gamin ! Je… j’vous signale que je suis un représentant de l’église, un vrai, et j’exige d’être traité comme tel. »

Se penchant vers le jeune homme mesurant à peine plus d’un mètre soixante, le colosse qui lui faisait face le poussa et le fit tomber. Et ce sans même forcer.

« Alors tu n’as rien à faire là, petit… père. Prêtre ? »

Au devant de tels ennuis, Vaan serra les dents.
Qu’allait-il bien pouvoir faire durant ces trois prochaines semaines s’il ne pouvait entrer dans l’Amojar ? Ce n’est pas comme s’il pouvait rattraper à pied ses comparses ! D’autant plus que… le massif de Namdur est plein de grosses bestioles en tout genre !

Re: Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 10 mai 2025 23:45
par Merveil
Visiblement, les gardes étaient en train de refouler un jeune homme qui essayait d'entrer dans l'Amojar mais qui n'avait pas d'autorisation. A un moment donné, l'un des factionnaires, quelque peu excédé, poussa brutalement le garçon et ce d'autant plus aisément que, d'une part le guerrier était grand et bien bâti et que d'autre part l'autre était de petite taille et plutôt fluet. Même elle le dépassait de quelques pouces !

Merveil descendit de son âne et se présenta devant l'un des factionnaires :

- Je désire me rendre à l'Amojar. Je suis servante d'Aphrodite. dit-elle, exhibant son médaillon représentant la Déesse, en guise de preuve.
- Naturellement noble prêtresse. Vous pouvez passer !

Elle lui sourit en guise de remerciement puis reporta son attention sur le jeune homme qui s'était remis debout.

- Ce gaillard prétend qu'il avait un laissez-passer mais que, bien entendu, il l'a paumé ! Le nombre de fois qu'on l'a entendu cette histoire !...
- Oui j'imagine... fit Merveil qui se porta devant le garçon et le garde qui l'avait bousculé : je me porte garant de cet homme !
- Vous voulez le parrainez ?! fit le guerrier, quelque peu surpris par l'intervention de Merveil et par sa beauté.
- Tout à fait !

Re: Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 11 mai 2025 00:15
par Vaan la lance Divine
Et aussi vite qu’ils étaient apparus, les problèmes de Vaan s’évanouirent, comme emportés par les vents d’une divine providence.

Bien trop occupé qu’il était à tenir tête à ce garde mal embouché, le garçon n’avait pas vu s’avancer la silhouette de sa sauveuse. Ou du moins n’y avait-il pas prêté attention, avant que sa jolie voix claire ne se fasse entendre.

Cette jeune femme se… portait garante ?
Était-il possible que cette femme soit au courant des raisons de sa venue, et soit là en guise de comité d’accueil ?

Époussetant sa tunique, le garçon entreprit de ramasser ses affaires, avant d’en revenir à la jeune femme, capée des épaules jusqu’aux pieds. Ses longs cheveux blonds lui rappelaient ceux de Cami, sa guérisseuse… cela le fit sourire, comme si cette seule pensée lui avait permis de retrouver un brin de sérénité.

« Merci… »

S’avançant d’un pas pour la contourner, espérant apercevoir son visage, Vaan s’interrompit pourtant, en l’entendant acquiescer, lorsque l’autre idiot de garde lui demanda si elle comptait le parrainer. Le garçon n’avait aucune idée de ce que cela voulait dire, mais vu la tête que fit alors le garde, il devait là encore s’agir de quelque chose d’impressionnant. Ou de surprenant, en tout cas.

« Me… me parrainer ? C’est à dire ? »

Adressant un bref regard au gardien, témoignant tout de sa satisfaction, Vaan se joignit à la prêtresse, se tenant alors à sa gauche.
Levant doucement les yeux, il se mit alors à rougir lorsqu’enfin, il put apercevoir les traits fins, doux et angéliques de la sublime blonde.

Des femmes comme celles-ci, il était sûr de n’en avoir jamais rencontrées. Était-elle d’ici ? Et si oui… les femmes de l’Amojar étaient-elles toutes aussi belles ?

Déglutissant bruyamment, le garçon porta vite son regard ailleurs, tandis qu’en face d’eux, le garde ravisait la pointe de sa lance pour leur ouvrir le passage.

« E-eh bien… si je comprends bien, c’est bon ? Je peux entrer ? Comme ça ? Merci… je suppose. »

Jetant un regard discret en direction des quatre autres gardes, Vaan fit un pas hésitant.

« Ils vont pas me jeter dans la montagne dès que j’aurai le dos tourné, rassurez-moi euh… hmm… Mademoiselle ? Madame ? »

Re: Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 17 mai 2025 11:00
par Merveil
Le jeune homme se releva, s'épousseta et fit un timide "merci" à l'adresse de la servante d'Aphrodite qui lui répondit d'un hochement de tête. Puis elle se tourna vers le garde qui lui avait demandé si elle se portait vraiment garante du garçon et lui répondit d'une voix douce :

- Bien sûr ! Pour entrer à l'Amojar il faut être un Initié. Étant servante d'Aphrodite j'en suis une ipso facto. Par conséquent, je peux très bien parrainer toute personne qui n'en est pas une, comme ce... jeune garçon.
- Fort bien ! Par contre vous connaissez les règles pour parcourir le labyrinthe qui mène à l'Amojar ?
- Oui, je les connais : primo, il faut le faire à pied et tenir sa monture par la bride, si l'on en a une ; secundo, pas de pause durant le trajet !

Elle avait énoncé ces recommandations à voix haute plus à l'adresse du gamin qu'au garde : le premier n'avait pas l'air très dégourdi et risquait de commettre une bourde tout au long du chemin. D'ailleurs, elle commençait à se demander si elle n'avait pas fait une bêtise en offrant spontanément son parrainage à ce jouvenceau...

- Fort bien ! Ouvrez la porte vous autres ! puis à l'adresse du garçon : t'es un p'tit veinard et si j'étais toi j'en profiterai ! murmura-t-il d'un ton mi-complice mi-égrillard.

Les lourds vantaux de bois s'ouvrirent. Au-delà, un chemin escarpé à flanc de montagne. Merveil mit pied à terre et s'aperçut que celui qu'elle avait pris pour un gamin ne l'était pas tant que ça. C'était sa petite taille - la prêtresse le dépassait d'une bonne tête - qui donnait cette impression.

Ils s'engagèrent sur le sentier, la jeune femme tenant son âne par la bride. Ils avaient à peine commencé leur parcours que le jeune homme émit l'hypothèse que les gardes allaient le précipiter au fond du ravin un peu plus tard. Merveil lui répondit d'une voix amusée :

- N'aie crainte, les gardes de l'Amojar ne sont pas des tendres mais ils sont réglos ! Tu devrais plus te concentrer sur les recommandations pour parcourir le labyrinthe : à pied et pas de pause, sinon...

De l'index elle lui montra une corniche sur le côté opposé où se trouvait un guerrier armé d'un arc et de flèches.

- Ils ne sont ni manchots ni maladroits et veillent à ce que les clients de l'Amojar respectent ces consignes. Au fait, tu t'appelles comment ?

Re: Le Lys et la Lance [pv Vaan]

Posté : 17 mai 2025 12:56
par Vaan la lance Divine
Lui prêtant une oreille à la fois curieuse et particulièrement attentive, Vaan écouta la jeune femme lister, en réponse au garde, les quelques règles qu’il leur faudrait suivre à la lettre une fois les grandes portes passées.

« Hin hin. »

Hochant la tête à tout ce qu’il fut dit, le garçon ne put cependant s’empêcher de s’interroger. Pourquoi donc fallait-il que les visiteurs marchent à côté de leur monture, eux qui avaient déjà dû parcourir de nombreuses lieues jusqu’ici en chevauchant ? Plus encore, Vaan avait bien intégré le fait qu’il lui faudrait marcher encore, ça oui, mais combien de temps ? L’Amojar était-il encore loin ?

Lui qui se pensait enfin arrivé, après ces déjà longues et harassantes journées de voyage, n’était sûrement pas au bout de ses peines. Évidemment, il fit son possible pour cacher sa soudaine appréhension, mais ne put empêcher l’inquiétude d’être lue dans ses petits yeux.

N’écoutant qu’à peine la remarque de ce même garde qui, deux minutes plus tôt, était prêt à le violenter, Vaan pressa le pas pour ne pas laisser trop de distance le séparer de sa providentielle sauveuse.

L’entrée du labyrinthe passée, Vaan contempla l’étroit et sinueux chemin tracé devant eux, à flanc de roche, à la fois impressionné… mais aussi quelque peu effrayé de voir comme celui-ci était long, alors qu’il ne voyait d’ici aucune trace de la moindre bâtisse à l’horizon. Il ne put contenir un petit « waaaaw » murmuré en regardant les reliefs et le vide, mais fut vite rappelé à la discussion par le petit rire amusé que sa guide donna en réponse à ces craintes qu’il venait d’évoquer.

« Pourquoi marcher ? On n’irait pas plus vite à dos… »

Marchant juste derrière la jeune femme et son âne, le garçon cessa tout bruit pour suivre des yeux l’index qu’elle tendit vers une corniche. Ne repérant pas de suite ce qu’elle essayait de lui montrer, il avait ralenti…

Quand il vit et comprit enfin, les yeux grands écarquillés, Vaan serra les fesses et pressa le pas de nouveau. À quelques dizaines de mètres sur sa droite, par-delà le vide, l’homme qu’elle avait désigné avait posé un genou à terre pour trouver un meilleur appui, et s’était apprêté à encocher une flèche à son arc.

« Oh ! »

Rejoignant vite la grande blonde, Vaan se colla à la falaise, se tenant à la roche pour ne pas risquer le moindre faux mouvement, alors qu’il se trouvait désormais déterminé à suivre le rythme qu’elle lui imposait.

De quelques regards jetés ça et là sur le côté, le garçon ne se rassura pas de repérer d’autres archers, positionnés un peu partout, certains mieux cachés et camouflés que d’autres.

« Hum… moi c’est Vaan. Et vous ? »

Gardant désormais les yeux rivés sur celle qui marchait devant lui, pour ne plus avoir à trop penser à tous ces yeux qui l’observaient, il se perdit à détailler sa lourde cape de voyage, comme ce bel âne qui, malgré sa bonne santé apparente, semblait avoir connu des jours meilleurs. Sans doute la jeune femme avait-elle, elle aussi, fait un long voyage jusqu’ici.

« Je vous ai entendue dire que vous étiez… servante d’Aphrodite ? Qu’est-ce que ça veut dire, au juste ? Que vous travaillez à l’Amojar, vous aussi ? »

Ouvrant la petite besace de cuir qui pendait à sa ceinture, Vaan en inspecta le contenu, cherchant à savoir s’il ne lui restait pas quelques restes des encas prévus pour la route. Dénichant une pomme, il fit attention à ne pas marcher n’importe où et s’immisça entre l’âne et sa propriétaire.

Posant une main douce entre les oreilles de l’animal, il lui fit cadeau du fruit et le caressa, le sourire aux lèvres. Lui qui avait vécu à la ferme n’avait pas eu l’occasion de passer tant de temps avec une bête depuis un moment et cet instant le ravit.

« Et lui, c’est quoi son nom ? »

N’ayant pu s’empêcher de remarquer les attributs virils de la pauvre bête alors qu’il la contournait par le côté, Vaan tenta d’étouffer un petit rire, tandis qu’il se demandait si celle-ci avait été faite initiée de l’Amojar, ou bien si elle était également prêtre d’un culte qu’il ne connaissait pas.

Se sentant tout d’un coup gêné, d’avoir pu penser à de telles bêtises, le garçon se retourna vers sa compagne de voyage, scellant ses lèvres et étouffant tout rire.
Plus il la regardait, plus il la trouvait belle et, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, Vaan ne voulait pas qu’elle le prenne pour un idiot.

« Chez moi, les servantes sont des femmes pieuses, qui passent leur temps à prier, ou à… s’occuper des églises. Du jardin…. Ce genre de choses. C’est pareil chez vous ? »