The Multiversity

Quatre lieutenants du crime organisé à Atarashï Yoake émanant de quatre différentes mafias ont formé entre eux une alliance, un pacte secret aux finalités méconnues :

• Lady Viper, membre de Cosa Nostra, la mafia sicilienne,
• Sean, membre de la Snake Flower Triad, une triade chinoise,
• Vasilisk Protochkine, membre du clan Petrovski, la mafia russe,
• Reyna, membre du clan Guramu, le principal clan yakuza de la ville.

L’alliance secrète formée par ces quatre lieutenants était toutefois mise en péril après les actions d’une justicière solitaire qui avait attaqué leurs activités, la Skull Raider. Son élimination avait fini par devenir une priorité. Les quatre avaient donc déployé leurs hommes dans les dojos et salles de sport de la ville pour retrouver la Skull Raider.

L’heure de l’ultime confrontation approchait…

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Bubble poursuivait son investigation en vue de recruter des combattantes pour son club de sport uatéen, le Bad-Ass Club. Si elle avait pu recruter sur Uatis une tête d’affiche comme Rose, il lui fallait néanmoins diversifier ses activités, et il n’était pas simple d’obtenir des combattantes à Uatis, car elles étaient déjà toutes sous contrat. Rose avait fait figure d’exception. Cependant, Poison, l’idole de Bubble, lui avait demandé de fonder un club pour combattre le Sex Fighting Club, qui était le club de sex fight développé par Poison. Cette discipline tout à fait uatéenne impliquait un combat en deux étapes : outre le combat physique classique, il y avait ensuite une séance de sexe. Poison avait conçu cette activité, mais, pour pouvoir organiser des tournois ou des compétitions importantes, il fallait qu’il y ait au moins deux clubs rivaux. Maria devait donc recruter des candidats.

Utilisant les joies du Multivers, elle s’était rendue sur Terre, qui était la planète la plus proche de Uatis, technologiquement parlant. Elle cherchait des profils intéressants dans les salles de sport, et elle avait récemment entendu parler d’une justicière nocturne qui serait très douée au combat, la Skull Raider. Bubble essayait d’en savoir plus, mais son identité réelle était méconnue. À défaut du Skull Raider, Bubble avait néanmoins trouvé une candidate intéressante. Âgée de seulement 16 ans, le nom de Rini Koken était revenu jusqu’à ses oreilles. Son âge ne l’empêchait pas de pouvoir rejoindre le sex fighting, car, aux yeux de la loi uatéenne, elle avait atteint la majorité sexuelle. Restait néanmoins à évaluer ses performances. Pour cela, Bubble s’était rendue à la salle de sport où Rini exerçait, une salle située dans les quartiers défavorisés de Yoake, où la plupart des logements appartenaient aux Yakuzas. Suite à la Seconde Guerre Mondiale, quand toute la ville avait été détruite, les Guramu en avaient profité pour falsifier beaucoup de documents cadastraux, ou pour récupérer des terrains qui n’avaient plus de propriétaires légaux, du fait de leur mort. Ils avaient fait construire des logements sociaux qui étaient délabrés, mal entretenus, et où les locataires n’osaient pas porter plainte, car ils recevaient à défaut la visite de gros bras. Il en résultait des quartiers à l’allure assez sinistre, bien loin des beaux quartiers du centre-ville, ou des quartiers résidentiels huppés situés dans les hauteurs de la ville.

Bubble avait donc rejoint le club de sport où se trouvait Rini. Celle-ci venait toujours après ses heures de lycée, donc en début de soirée. Bubble commença donc par s’entraîner, puis grimpa sur le ring, bien décidée à faire ce qu’elle adorait faire : péter des culs. Elle attendait ainsi que Rini vienne avant de la mettre au défi, sans se douter de ce qui allait se passer ensuite…

Aujourd'hui, c'était le jour de l'entraînement ! L'emploi du temps de Rini Koken était réglé comme une horloge. Ce qui, dans son quotidien, la rendait quelque peu prévisible. Les cours en journée ; le sport en soirée. Une recette simple mais aussi efficace que respirable. Rini Koken s'en contentait ; le Skull Raider, en tant que justicier déguisé, ne le pouvait pas : raison pour laquelle "il" travaillait de nuit, durant certains jours de "repos".
L'Œil du Tigre ouvrait ses portes jusqu'à tard le soir - soit vingt-trois heures la semaine, et vingt heures le week-end. A force de fréquentation, Rini, dans le genre assez sociable, y était plus ou moins connue ; le petit privilège des habitués qui ne causaient pas d'ennui. La dynamique lycéenne n'en demeurait pas moins attentive à tout ce qui l'entourait, et ce à chaque fois qu'elle posait un pied dans ce sympathique club de sport à l'américaine. L'abonnement n'était pas excessif là où les machines tenaient le coup ; celui auquel avait souscrit Rini lui permettait en outre d'inviter gratuitement une de ses connaissances. Par moments, c'était une karatéka du nom de Hibari Konya qui l'accompagnait. Egalement une amie d'enfance qu'elle avait retrouvée en intégrant le lycée Jinmu. En ce jour, cette dernière n'avait malheureusement pas donné signe de vie...
Espérons que rien ne lui soit arrivé de mal.
Que pourrait-elle faire d'autre sinon croire en sa bonne santé ? La mitrailler de messages pour obtenir son attention ? Frapper du poing à la porte de son domicile en donnant de la voix ?
Rini concevait certains types d'empêchement ; elle ne souhaitait ni forcer ni bousculer ses camarades.
Tant pis ! je suis suffisamment grande pour m'entraîner toute seule.
A peine eut-elle traversé la grande allée et échanger quelques salutations par-ci par-là qu'elle sentit qu'on l'observait. Des regards d'une troublante nature. Une attention imprégnée d'un désagréable soupçon d'hostilité. En matière d'aura, la jeune femme s'y connaissait mieux que certains maîtres qui, malgré tout leur génie, n'avaient fait qu'en effleurer la surface en plus d'une moitié de vie. Elle éprouvait donc plus de facilité à ressentir les émotions, voire la tension, que produisaient les occupants d'une même pièce.
Aujourd'hui, celle de plusieurs personnes qu'elle ne connaissait pas lui picotaient la peau.
Ça, ce n'est jamais bon signe.
En tant que Skull Raider, elle y était habituée. Ici, l'intensité n'était pas tout à fait la même mais force était de constater qu'elle s'en rapprochait...
Préférant faire comme si de rien n'était, Rini poussa la porte des vestiaires et troqua son uniforme d'étudiante contre un ensemble de sport de couleur majoritairement sombre. Une fois prête, la jeune sportive sortit sans précipitation aucune, réajusta ses gants et s'en alla rejoindre un coin tranquille où entamer consciencieusement ses échauffements. Un coin qui, en parallèle, lui permettait d'obtenir une vue d'ensemble sur la salle. Pour les localiser, elle n'avait pas besoin de fixer droit dans les yeux ces quelques spécimens susceptibles de lui chercher des noises.
Dans cette enceinte, tâchons de rester sage.
Si une bagarre venait à éclater, Rini ne devait surtout pas frapper la première. Plaider la légitime défense lui permettrait au moins d'éviter le bannissement...
Mais pas les hématomes.
Deux zones à protéger en priorité : le visage et le ventre.
Pour le moment, la peau de la lycéenne, quoique légèrement étirée par sa musculature travaillée, ne dénombrait aucune cicatrice importante.

Bubble s’entraînait comme elle aimait le faire, soulevant de la fonte ou des haltères. Elle n’avait pas la musculature de Rose, mais elle était suffisamment endurante pour faire ça. Elle observait également les nouvelles venues, et ne tarda pas à voir Rini. Bubble fronça les sourcils, puis attendit que celle-ci revienne des vestiaires, dans une courte tenue de sport. Bubble loucha naturellement sur ses abdos bien profilés, les muscles de son corps, et la façon dont sa tenue de sport moulait et embellissait ses formes, que ce soit ses seins ou son adorable petit cul musclé. Bubble se pinça brièvement les lèvres en s’imaginant déjà enfoncer sa trique chaude dans ce cul offert.

*Du calme, ma belle, commençons par faire connaissance…*

Était-elle la fameuse Skull Raider ? Bubble n’en savait rien, on lui avait juste dit qu’elle était talentueuse. Elle laissa la femme s’entraîner, et se rapprocha du punching-ball que Rini utilisa pour s’entraîner. Rini avait enfilé ses gants, et tapa sur le sac de sport, donnant une série de coups intenses et forts.

Bubble se rapprocha en se mettant à côté d’elle, et donna un puissant coup de pied dans le punching-ball.

« Bonjour, toi. Je m’appelle Maria, je suis nouvelle ici… On me surnomme Bubble. »

Elle lui sourit, et l’observa.

« Tu es Rini Koken, c’est ça ? Je viens de loin pour chercher des combattantes d’exception afin de rejoindre mon club. Et on m’a dit que tu étais plutôt douée dans ton genre. »

Bubble cessa de taper dans son punching-ball, et fit claquer son sandwich. Qu’une combattante affronte en utilisant son sandwich n’était pas courant, mais Bubble n’était pas une femme courante. Elle esquissa un léger sourire en regardant sa partenaire.

« Tu m’as l’air doué, donc je souhaiterai te proposer un petit défi sur le ring… Si tu es à la hauteur, et si ça t’intéresse, je te ferai part de ma proposition. »

Sur Uatis, il suffisait souvent de dire que son club était fondé par Poison. La femme était tellement célèbre à Uatis qu’on acceptait spontanément de travailler pour elle, mais ici, chez les ploucs, la chose était différente. Alors, elle devait s’adapter !

Après les étirements de début de séance, Rini cogna dans un sac de frappe prévu à cet effet. Les premiers coups portés, bien sûr, n'étaient pas les plus puissants. La lycéenne avait commencé à travailler doucement mais avec précision. Des frappes qui visaient essentiellement les poings vitaux. Elles ne produisaient que peu de bruit à l'impact. Ce dont, de toute manière, les gens ne se souciaient pas dans la mesure où ils portaient pratiquement tous des écouteurs aux oreilles. Rini évitait d'abuser de ces accessoires et, étant donné les regards indiscrets qu'elle avait senti en arrivant dans la salle, elle n'avait pas regretté sa décision.
Ce qui, dans un certain sens, facilita l'approche de la dénommé Maria, surnommée Bubble. Cette dernière ayant au préalable balancé un coup de pied dans son punching-ball alors qu'il y en avait d'autres de libre tout autour.
Comme à son habitude, la brune ne s'emporta pas, préférant avant toute chose analyser le comportement de ses possibles adversaires. Celle-ci, en l'occurrence, n'était point animée par des pulsions malsaines. Le regard peut mentir dans ces circonstances mais Rini sentait que Bubble n'était pas une brute consanguine venue lui chercher des noises.

- C'est bien moi.

Maria menait en quelque sorte une campagne de recrutement pour son club auprès des "combattants d'exception". Quelqu'un l'avait donc conseillée. Peut-être un ancien d'un dojo au sein duquel Rini s'était inscrite, naguère ? Ou, plus simplement, un habitué de cette salle de sport qui s'était permis de colporter la nouvelle jusqu'aux oreilles de cette combattante aux cheveux roses ?

- Je suis curieuse d'en apprendre plus sur ton informateur. (Elle haussa les épaules.) Moins que sur la nature de ton club, ceci dit. Ce n'est pas tous les jours que l'on vient m'accoster de cette façon là.

Rini ne s'en formalisait point. Elle n'irait pas jusqu'à qualifier son approche de cavalière. Les petits sourires de cette combattante l'amusaient presque. Cette femme était confiante en ses capacités, cela se voyait. Bubble avait ce petit air désinvolte, amical et quelque peu attachant. On eût dit qu'elle cherchait des disciples plutôt que des adversaires à la hauteur de ses attentes. Le défi ne s'était donc pas fait attendre.

- Honnêtement, je fréquente déjà plusieurs clubs dans mon établissement alors j'ignore si j'aurai du temps à consacrer au tien. (Elle sourit à son tour.) Il n'empêche qu'un petit sparring avec une combattante qui vient de loin ne se refuse pas.

Une règle de politesse chez elle.
Faisant rouler ses épaules en chemin, Rini se dirigea avec Bubble vers l'aire de combat. Elle la laissa monter la première avant de prendre position sur le ring. En attendant le signal, la justicière de la nuit entama quelques foulées souples et rapides couplées à des mouvements de mains qui n'avaient rien à voir avec le karaté. Avec le temps, et ce malgré son jeune âge, Rini avait fini par développer son propre art martial qui déployait sa pleine puissance uniquement lorsqu'elle recourait à ses capacité de méta-humaine. Ici, il n'était pourtant pas question pour le Skull Raider de s'exposer au commun des mortels. D'autant plus que Bubble n'était pas la seule à profiter de cette évaluation...
Rini la salua selon les usages avant de rejoindre son coin.
Fléchissant légèrement sur ses jambes, les poings alignés en une garde adaptée, la lycéenne hocha la tête une unique fois.

- Allons-y, Maria.

Ses yeux rivés sur la ligne des épaules de son adversaire, Rini s'approcha précautionneusement. Elle ne l'attaqua pas tout de suite, certes, mais n'attendit pas pour autant de voir un poing filer vers son visage pour engager avec les siens. Avant de s'y risquer, la jeune femme avait dévoré autant de distance que possible entre elles de sorte à pouvoir aligner de courtes percussions successives qui ne porteraient pas préjudice à sa propre défense. Une offensives équilibrée pour ainsi dire. Comme pour tâter le terrain.

« J’ai croisé un jeune homme qui se faisait racketter par trois types dans une ruelle, à côté d’ici. Je leur ai cassé la gueule, et il m’a demandé si j’étais la Skull Raider. Il m’a parlé d’une justicière qui combattrait le crime avec ses mains la nuit, et m’a dit qu’elle devait s’entraîner dans un dojo. Il m’a également parlé de toi, en me disant que tu étais douée. »

Tout prenait sens. Maria ignorait à ce stade que Rini était vraiment la Skull Raider. Celle-ci lui indiqua être déjà inscrite à plusieurs clubs, ce qui fit doucement sourire Bubble.

*Un club comme le mien, cocotte, tu n’en trouveras aucun au Japon, je peux te l’assurer…*

C’était un ring de boxe. Maria pratiquait le MMA, mais elle pouvait aussi se battre à la boxe. Interdiction d’utiliser les pieds, il fallait seulement se servir des mains ! Elle enfila les gants, tandis que les autres pratiquants commencèrent à les regarder. Visiblement, Rini avait une bonne réputation. Bubble la salua, puis tapa dans ses gants de boxe. Elle fut la première à attaquer, sautillant sur place, avant de s’élancer. Un direct du gauche que Rini para, puis la jeune femme contre-attaqua. Bubble s’abaissa en pliant ses genoux, et frappa ensuite Rini à la joue.

*Un mouvement téléphoné, elle me met à l’épreuve, elle doit me prendre pour une groupie.*

Autant dire qu’elle n’allait pas être déçue ! Bubble remuait sur place, bras levés. Elle laissa Rini attaquer à plusieurs reprises, et tenta un contre en visant son ventre. Cependant, Rini esquiva, et lui décocha un uppercut dans le visage. Bubble sentit le coup contre son nez, et elle recula.

« Pas mal ! Tu as une bonne lecture de jeu, ma jolie ! Par contre, tu n’as peut-être pas compris. Je ne te proposais pas de venir à un club sportif classique, mais à un club professionnel. »

Bubble avait très envie d’utiliser ses jambes, mais elle savait que c’était interdit. Elle attaqua alors à son tour, pliant les genoux, puis tenta un coup dans le ventre de Rini. Celle-ci esquiva, et Bubble tournoya sur place, puis enchaîna avec une série de coups, frappant les gants de Rini à plusieurs reprises, l’acculant contre le bord du ring. Son adversaire parvint à la repousser, et Bubble se reçut un nouveau coup au visage, qu’elle encaissa pour frapper la femme au ventre.

« Tu es douée de tes mains, ma chérie, je me demande ce que tu sais faire d’autres avec elles… »

Juste avant le combat amical, Maria eut la gentillesse de lui détailler le début de son enquête. Elle avait donc défendu une victime d'un racket en donnant une bonne leçon aux trois salauds qui avaient voulu lui dérober ses biens. L'homme crut alors qu'il avait affaire au Skull Raider, qu'il avait identifié Rini savait comment comme étant du sexe féminin malgré sa combinaison de motard mixte. Puis la discussion avait basculé sur le compte de celle qui, effectivement, avait endossé le costume à maintes reprises pour en nourrir la légende urbaine.

- Jusqu'à présent, j'ai cru entendre que le Skull Raider était un homme ? En tout cas, le rapprochement qui m'a été fait m'apparait très flatteur mais je ne suis malheureusement pas taillée pour le costume.

Puis le combat fut lancé ! Une affrontement à base de coups de poings. Ce qui réclamait malgré tout de disposer d'un bon jeu de jambes. Pour les déplacements, certes, mais une percussion qui n'est pas accompagnée du mouvement de hanches idoine n'est pas ce qu'on peut qualifier de vraie frappe !
Rini reçut un premier coup à la joue. Cela ne la déstabilisa point, habituée comme elle était à en accuser. Elle contre-attaqua dans la foulée, lançant à Bubble un joli uppercut en retour. Son adversaire manqua se le prendre au menton, ce qui aurait tout aussi bien pu la faire s'écrouler sur place.
Maria la complimenta sur sa lecture de jeu. En revanche, elle suspectait une méprise par rapport à sa proposition parce qu'il n'était pas question de rejoindre un club sportif amateur mais plutôt un club professionnel.

- Moi ? Basculer comme ça chez les pros ?

Alors qu'elle n'avait fait qu'intégrer le lycée ?
La proposition paraissait tentante, certes mais tout de même quelque peu prématurée...
Bubble revint à la charge, menaçant de lui planter son poing entre les plaquettes abdominales. Ce coup, Rini l'évita en se décalant. Mais les suivants, plus vifs, elle dut les amortir avec le dos de ses gants rembourrés avant de saisir une ouverture et de répliquer par un crochet au visage.
Joue pour joue, s'amusa la brune en s'écartant du coin où elle avait été "acculée".
Dans le genre bavarde et légèrement tendancieuse, sa partenaire de combat eut un commentaire d'un autre type.
Rini choisit de ne point relever sa potentielle signification grivoise :

- La mécanique, c'est aussi mon truc.

Au moins, comme ça, elle ne ressentait pas le besoin de lui mentir.
La lycéenne repartit à l'assaut ! Une gauche, une droite, un crochet de la main opposée. Elle martela sa défense en variant les schémas, frappant tout aussi bien des deux mains. Puis, à un moment, elle feinta après avoir fait mine de répéter un cycle qu'elle finit alors par briser totalement. Comme si elle avait terminé de s'échauffer, ses coups gagnèrent en force et en vitesse. Sans se laisser déranger par ses propos, ses yeux guettaient la moindre faille dans la garde de Bubble qu'elle entreprit de contourner en lui imposant son rythme. Rythme sur lequel Rini cala sa respiration tout en faisant bien attention à couvrir ses points vitaux. Sa stratégie ne devant surtout pas se retourner contre elle.
Lorsque son offensive vint à s'adoucir, elle demanda en un souffle :

- N'y a-t-il personne d'autre que moi, à Atarashi Yoaké, à qui tu as fait cette proposition ? Je ne suis encore que lycéenne.

Ce qui ne l'empêchait visiblement de distribuer les coups avec panache !
De quoi tester la robustesse de la recruteuse et, dans le pire des cas, la mettre au tapis.
Lors de cette épreuve, Rini en oublia presque le regard des autres.

Bubble distillait petit à petit ses informations. Elle observait le jeu de Rini, y répondant, la laissant attaquer, tout en répondant à ses questions :

« J’ai vu des vidéos sur le Skull Raider… Sa combinaison épaisse dissimule sa poitrine, mais c’est une femme, j’en suis sûre. J’ai étudié son style de combat, la manière dont elle se déplaçait. Une femme ne marche pas comme un homme, et ne se bat pas comme un homme non plus. J’ai regardé ses mouvements, son style de combat, et je multiplie les recherches… »

Bubble para encore une attaque, puis tournoya sur place, et opta pour un coup de coude qui se heurta au gant de Rini, mais la fit reculer. Bubble se retourna encore, ayant anticipé cette parade, et frappa au visage Rini. Un uppercut qui repoussa la lycéenne.

« J’ai étudié les vidéos de combat des dojos, et j’ai trouvé des correspondances entre toi et le Skull Raider. »

Observatrice, la Maria ! Elle attaqua ensuite, sans vraiment laisser le temps à Rini de réagir, multipliant les coups. Si Rini était rapide, Bubble l’était aussi.

« Tes mouvements sont fluides, tu ne paniques pas, on sent que tu es habituée à te battre. Mon intuition ne se trompe jamais, Rini ! »

Tandis que les deux femmes s’affrontaient, la porte du club de sport s’ouvrit, et plusieurs hommes entrèrent. Plusieurs des sportifs du club se redressèrent également. Ils se dirigèrent vers le bureau du directeur, venant réclamer la « taxe de protection » due par les commerçants aux Guramu, les Yakuzas.

Leur venue sembla perturber Rini, qui se reçut en sanction un coup à la joue qui la cloua au sol. Bubble en fut surprise, et se retourna en voyant les hommes marcher. Chacun savait à quoi ils correspondaient, et ce qui allait se passer. Le gérant n’avait pas payé la taxe, car il avait dû consacrer une partie des revenus à faire des travaux de rénovation. Le fait est que le bailleur du club de sport était une société appartenant aux Guramu, qui avait refusé de faire des travaux de consolidation du sous-sol.

« Ces mecs te perturbent ? »

Ils avaient des sales têtes, des lunettes noires et des vêtements de luxe. Ils entrèrent dans le bureau du directeur du club. Bubble et Rini avaient cessé de se battre. Plusieurs des bandits étaient restés sur place, équipés de battes de base-ball.

« Fermeture exceptionnelle du club, tirez-vous de là ! »

D’autres menaçaient avec leurs battes, et les gens s’empressèrent de sortir. Bubble fit claquer son chewing-gum, en les regardant.

« Hey, les salopes ! Je vous ai dit de dégager. Foutez le camp, bande de pétasses ! »

Dans le bureau du directeur, le ton commençait à monter. À travers une vitre, Rini pouvait voir un Yakuza attraper le directeur par le col, et le plaquer contre un mur, avant de commencer à le frapper.

Bubble commença à serrer nerveusement son poing…

L'évaluation se poursuivait. Bubble en avait encore beaucoup sous la pédale. Tellement qu'elle pouvait se permettre d'échanger autre chose que des coups avec la courageuse Rini. Cette dernière fronça légèrement les sourcils. Elle ne pouvait s'empêcher de l'écouter, cette combattante et ses dangereuses suspicions concernant son identité secrète, sa seconde peau de motarde...
Je ne me suis pas montrée suffisamment prudente ?
La lycéenne fit de son mieux pour lui dissimuler son désarroi. Peut-être que la recruteuse jouait de bluff avec elle ? peut-être que cela aussi faisiat partie du test ?
Est-ce que je tiens seulement à intégrer son équipe ?
Le coup de coude de Bubble se heurta à sa garde. Rini recula dans l'effort, mais elle ne fut pas tirée d'affaire pour autant : son adversaire la rattrapa d'un uppercut.

- Hmpf !

Rini secoua la tête, reprenant aussitôt le contrôle de son corps qu'elle avait limite senti se déconnecter de son esprit, l'espace d'un instant qui aurait pu lui coûter cher. Bubble, se voulant joueuse, continuait de creuser le sujet ; la lycéenne imagina petit à petit un étau qui commençait à se resserrer autour d'elle - de la civile, de la vraie Rini Koken.
Je ne sais pas si je dois me sentir flattée ou, au contraire, m'en inquiéter...
Bubble était curieuse. Curieuse, analytique ET rapide. Son intuition n'était pas du tout à prendre à la légère, à l'instar de ses réflexes de félin.

- Tu n'es pas mauvaise non plus, souffla la pugiliste que ce défi, bien malgré elle, excitait de plus en plus.

Le duel continua jusqu'à ce qu'un groupe de types pas commodes fasse irruption dans le club. Des brutes dont l'animosité eut tôt fait d'emplir tout l'espace ! Un aura d'hostilité enveloppait ces énergumènes venus réclamer de l'argent auprès du directeur en personne.
La cavalerie dans toute son horreur.
Rini fut donc distraite par cette interruption. Suffisamment pour recevoir un mauvais coup en pleine joue qui la fit choir sur les fesses. Sa posture de vaincue arracha Bubble à leur affrontement qui, de toute manière, n'était rien de plus qu'un sparring.

- Ça ira, la rassura la lycéenne. Pour moi, en tout cas...

Elle n'était pas dupe. Entre les fringues de luxe que portaient ces tarés, leurs lunettes de soleil et la façon qu'ils avaient de se la jouer en nombre... Rini avait appris depuis longtemps à reconnaître de sinistres raclures quand elle en avait autant sous les yeux. Certains spécimens étaient d'ailleurs armés d'une batte de base-ball. Un argument fracassant à l'encontre de ceux qui ne seraient pas assez futés pour se retirer d'entrée de jeu.
La première année se redressa doucement. Elle fit mine d'épousseter ses cuisses alors que l'autre crétin leur sommait, à Bubble et elle, de se magner, avec un langage très fleuri, de quitter les lieux.
C'est drôle : en l'état, je ne me sens pas particulièrement concernée...
Pourtant, elle n'allait pas tarder à le devenir. Outre cet offensant personnage qui avait commencé à grimper sur le ring pour mieux les inciter à "bouger leur cul", Rini vit, au-delà de cette vitrine qui donnait sur le bureau du directeur, celui-ci en proie à la crise de violence d'un Yakuza.
L'endroit n'est pas adapté à une intervention du Skull Raider, et puis...
Elle tourna son regard en direction de Bubble.
Celle-ci en avait déjà trop vu.

- Putain, mais vous êtes sourdes ou quoi, les salopes ?!

Voilà. Le loubard s'était approché suffisamment près de Rini pour lui cracher ses ordres à l'oreille.
Les sourcils de la combattante se froncèrent un chouia supplémentaire. Tout en soupirant, elle leva son visage vers lui et dit :

- Tu gâches le paysage.

Il n'eut rien eu le temps de voir venir - ni lui ni aucun de ses compères d'ailleurs. Frappé en dessous de la mâchoire, l'homme aux yeux exorbités fut soulevé de terre avant de s'écraser par terre. Sa batte chut la première, roulant en un cercle sur le ring non sans buter contre ses lunettes brisées. Ensuite, ce fut son cul d'alpha miteux qui heurta le sol artificiel. Puis tout le reste de son corps mal entraîné. Le poing droit de Rini, lui, était resté levé au plafond. Un très mince filet de vapeur s'étirait au-delà de ses phalanges gantées.
La guerrière de la route braqua son regard froid sur le reste de la meute.

- Il en va de même pour vous autres, les sous-fifres.

Heureusement, elle n'avait pas pris la peine de moduler sa voix. Ç'aurait pu être un réflexe étant donné les circonstances, mais non : Rini se voulait agir comme une modeste justicière, et non pas comme celle que visualisait Bubble à cause de ses fichues recherches. En tout cas, avec cette percussion brillamment délivrée, ce fut comme si elle leur avait donné le coup d'envoi ; désormais, les brutes cernaient le ring. Elles ne souhaitaient plus seulement les dégager, plutôt les "esquinter" avant... d'autres choses moins catholiques encore ?

Les petites frappes, Bubble n’aimait pas clairement ça. Et Rini non plus ! Bubble la laissa faire, et, quand elle décocha un violent uppercut dans la figure de l’un des Yakuzas, Bubble renforça sa conviction que cette jeune femme était bien la Skull Raider. Les Yakuzas alentour furent surpris pendant quelques instants, puis l’un d’eux se rapprocha du dos de Rini, et leva sa batte. Il allait l’abattre sur elle, et Rini allait sans doute réagir… Mais le pied de Bubble jaillit alors, et percuta le visage du Yakuza. Le criminel partit sur le côté, et tomba sur le rebord d’un fauteuil de musculation.

« Je ne suis pas le Skull Raider, mais je me débrouille pas trop mal ! »

Bubble sourit à Rini, puis se mit ensuite en position de combat.

« File dans le bureau, je les retiens !
- Vous vous prenez pour qui, bande de sales putes ?!
- On va vous défoncer le cul !
- C’est moi qui vais vous défoncer le fondement ! »

Un Yakuza s’élança vers elle en hurlant. Bubble esquiva sur le côté, et envoya son pied frapper le genou du Yakuza, ce qui le fit tomber au sol. Un autre s’élança alors, plus prudent que son comparse. Cependant, le Yakuza que Bubble avait jeté sur le fauteuil de musculation s’était retourné, et ceintura Bubble en grognant. Il la projeta au sol, et posa une main sur sa gorge, puis leva son autre main, prêt à la frapper. Bubble se reçut un coup de poing sur la joue et grogna de douleur.

« Prends ça, sale pute ! »

Bubble releva ses mains, et frappa les côtes du Yakuza avec le tranchant de ses mains, ciblant un endroit assez précis, afin de lui couper la respiration. Il lâcha la prise sur son cou, et Bubble repoussa ensuite l’homme. Une batte apparut alors dans son champ-de-vision, qu’elle esquiva en roulant sur le côté. Elle se releva ensuite rapidement, et para un coup de pied sur sa droite en tendant sa main, puis se servit ensuite de ce pied comme point d’appui pour faire pivoter son corps. Le coude de son autre main fila avec elle, et frappa la trachée du propriétaire de ce pied qu’elle tenait. Il se mit à cracher en sentant lui aussi l’air lui manquer. Bubble ne se fit pas prier pour la suite. Elle attrapa les cheveux de ce Yakuza, et tira sa tête vers le bas, tout en relevant son genou. Le point d’impact entre les deux se situa à hauteur du fragile nez du Yakuza, qui se craqua. Un Yakuza hors-jeu qui s’écroula sur le sol, gémissant en tenant son nez ensanglanté.

Un autre Yakuza avec des lunettes de soleil attaqua dans la foulée en déployant une matraque télescopique. Il portait un impeccable costume jaune canari, et la matraque frappa Bubble au dos. Comme promis à Rini, Bubble avait réussi à retenir ces Yakuzas, mais elle allait sans doute avoir besoin d’aide…

Le regard froid Rini fixait le batteur du dimanche. Elle n'avait pas peur de ce clown aux vêtements tape à l'œil. La lycéenne envisageait de le surprendre d'une esquive millimétrée pour mieux frapper ensuite. Le genre de contre-attaque fulgurante et précise susceptible de générer un KO immédiat. La pugiliste n'avait pas de temps à perdre face à un unique opposant ; elle était habituée à en coucher le plus rapidement possible afin d'éviter, justement, de crouler sous les coups d'une meute de pseudo caïds. Pour cette fois, Rini n'eut cependant pas à réagir ; Bubble, à sa place, rétama l'insolent d'un coup de pied au visage.
Elle sourit humblement à sa réplique.
Sa sparring-partner y tenait, à cette histoire de Skull Raider...

- Je ne le suis pas non plus, mais j'admets volontiers que tu sais très bien te défendre.

Bubble lui demanda d'aller porter secours au directeur. Rini ne jugea pas nécessaire de lui demander confirmation : la combattante s'était accaparée l'attention des yakuzas braillards.

- Sois prudente, je vais faire au plus vite.

D'une impulsion, la sportive se précipita entre deux adversaires costumés. Elle ne chercha pas à bondir hors du ring, optant plutôt pour une glissade par-dessous la première corde. Un Yakuza, légèrement en retrait par rapport aux autres, se trouvait dans sa trajectoire. Rini entreprit de le frapper les deux pieds en avant. L'homme n'était pas né de la dernière pluie : il se dévia, refermant ses bras autour de ses jambes collées.

- Tu ne m'échapperas pas ! claironna-t-il.

Ce n'était pas du tout son intention. Il avait les mains prises ; ce n'était pas son cas. Rini lui décocha un myriade de petits coups de poings. Très vite surmené, le Yakuza la relâcha pour se protéger le visage. Il ne se rendit pas tout de suite compte de la lourdeur de ses membres supérieurs, fragilisés par tous les premiers coups essuyés. Avec une garde fictive, l'imbécile n'était plus en mesure de se défendre correctement. Rini, qui s'était aussitôt rétablie, lui infligea une balayette avant de se pencher pour lui décocher une droite écrasante. L'arrière du crâne du Yakuza heurta le sol. Le choc fut tel qu'il roula des yeux au plafond, sombrant dans l'inconscience.

Les yeux bruns de la lycéenne se braquèrent sur la vitre. Derrière celle-ci, le maître chanteur ne lui prêtait aucune attention, occupé comme il était à brutaliser le directeur qu'il gardait cloué au mur comme un insecte.
Rini fronça les sourcils.
J'en ai déjà trop vu.
Fléchissant sur ses jambes, elle se lança dans une nouvelle course qui s'acheva par un bond spectaculaire. Déployant la jambe en plein vol comme on le lui avait appris au karaté, Rini fracassa la vitre qui la séparait du mauvais !

- WAAAH !! C'est quoi, c'bordel ?!!

Il eut un sursaut en la voyant atterrir près du bureau. La justicière se redressa sans un mot. Elle n'était certes pas bien grande par rapport à lui mais n'en demeurait pas moins intimidante de par son entrée explosive. En stress, le Yakuza lâcha le directeur pour se tourner complètement vers cette menace incongrue. Les traits contractés par une colère censée oblitérer la peur d'une confrontation directe, Il dégaina un tanto et le pointa dans sa direction.

- Pour qui tu te prends, espèce de petite chienne !?

A quoi bon pérorer face à pareil individu ?
Rini ne lui laissa pas le temps de braquer sa lame ailleurs que vers son visage. D'un coup de pied frontal, elle expédia le meuble préféré du directeur dans ses jambes. Le Yakuza hurla en sentant ses genoux, pris en étau avec le mur, cogner dessus. Il plaqua ses mains sur le bureau - plus par réflexe que pour s'en dégager. La lycéenne fondit sur lui comme une balle, frappant son poignet armé avant de faire pareil avec l'articulation de ses épaules. Bloqué comme il était, l'homme hurla de plus belle en laissant choir son couteau sur le bureau.
Rini s'en empara aussitôt.

- Economise ton souffle : tu vas en avoir besoin.

Ni une ni deux, elle le lui planta en travers de la main droite - jusqu'à la garde !
Le Yakuza cria plus fort encore.

- Et reste ici bien sagement.

Il n'allait pas en mourir. Par contre, il n'était pas près de la fermer, le bougre.
Son visage toujours aussi peu émotif, Rini leva la main à l'attention du directeur.

- Chiffon, s'il vous plaît.

Plutôt soigné comme bonhomme, il possédait des lavettes microfibres dans un placard. Rini l'enjoignit poliment à l'ouvrir. Le directeur, gêné par le devant de son pantalon trempé d'urine, baissa la tête au moment de lui en remettre un paquet complet en main propre. Les cris du Yakuza s'atténuèrent drastiquement lorsqu'elle lui inséra une serviette en boule en travers de la gueule.

- Sparadrap, s'il vous plaît.

Même schéma ; le directeur s'empressa d'accéder à sa demande. Rini scella le bâillon improvisé et immobilisa les mains du vilain avant de lancer le rouleau à son propriétaire. Surpris par ce geste, il jongla trois fois avec avant de parvenir à refermer les mains dessus.

- Veuillez terminer le travail.

- M-m-m-mais...

- N'ayez crainte. Je reviens vers vous juste après, lui assura-t-elle en tournant la tête vers Bubble, toujours au prise avec le gros des yakuzas. Le club n'est pas encore sécurisé.

Son propriétaire ne pouvant pas dire le contraire, difficile pour lui d'aller à l'encontre de ce raisonnement.
Avant de quitter le bureau, Rini, une main posée sur l'encadrement de porte, s'arrêta sur le palier. D'un mouvement de tête, elle désigna l'entrejambe souillé du dirlo.

- Ne parlez de mon intervention à personne, et je préserverai votre honneur.

Il était même libre de s'accaparer tous les lauriers de cette victoire : de cela, la lycéenne n'en avait cure.

- Désolée pour la vitre.

Assez parlé !
Rini retourna auprès du ring, mais elle fut très vite interceptée par une poignée de challengers de plus en plus nerveux...
Des armes aux poings, ils la regardaient en chien de faïence, chacun hésitant à faire le premier pas.
Avaient-ils entendu leur chef hurler à la mort depuis le bureau ?
Probablement.
La justicière aligna ses poings serrés en une garde que le Skull Raider avait affectivement l'habitude d'utiliser.
Quand elle prit la parole, un éclair rouge traversa son regard normalement brun.

- Déguerpissez ou soyez prêts à morfler. Je ne vous laisserai pas d'autre chance.

De quoi permettre à Bubble de respirer un peu entre deux coups de matraque ?
Une partie de ses opposants toisaient la Skull Raider.

Rini revint du bureau du directeur après avoir brisé la vitre, et violemment neutralisé le Yakuza qui l’avait agressé, en retournant contre ce dernier sa propre arme Petite, mais violente ! Elle héla ensuite les Yakuzas. Bubble venait alors d’être frappée dans le dos par la matraque télescopique du Yakuza à costume jaune. Plutôt que de chercher à lutter contre l’apesanteur, elle se réceptionna avec ses mains sur le sol, roula sur le côté, puis se retourna ensuite, et, restant à terre, faucha avec sa jambe son agresseur. Le Yakuza tomba au sol. Bubble se redressa, et un ennemi dans son dos la frappa d’un coup de pied.

« Ha ! »

Bubble tomba en avant, et heurta le mur. Rini s’élança alors. Elle affronta l’homme qui l’avait poussé, faisant preuve de son efficacité. Bubble se retourna, et attrapa un haltère qu’elle utilisa pour frapper le Yakuza en costume jaune. Ce dernier s’était relevé, et avait fait une clef de cou à Rini, essayant de l’étrangler. L’haltère de Bubble frappa violemment l’homme au crâne. Bubble entendit un craquement, puis le Yakuza en costume jaune tomba mollement au sol.

« Ce club est sous notre protection, les gars. Vous en voulez encore ? »

Elle sourit en levant ses bras. Les Yakuzas grognèrent, furieux de coincer face à deux femmes.

« Je pourrais faire ça toute la journée. »

Un Yakuza hurla, et attaqua en déployant un couteau. Bubble le vit lever sa lame, et l’abattre… Elle tendit alors ses deux mains en l’air, et attrapa son poignet, puis le tordit tout en pivotant sur place. Elle libéra alors l’une de ses mains, et son bras partit avec elle, ce qui projeta son coude dans la gorge du Yakuza. Ce dernier partit à la renverse en se tenant la trachée, et en éternuant douloureusement. Un autre frappa en hurlant, et Bubble se protégea en croisant les bras. Un coup heurta ses avant-bras, puis l’homme la souleva en l’attrapant par le bassin. Il la ceintura, la releva, et la balança par-dessus lui. Surprise, Bubble tomba sur le sol, et roula sur le côté. Le temps pour elle de se relever, et son adversaire l’attrapa à la gorge, puis la plaqua contre un mur.

Bubble se mit à gémir, surprise par la rapidité et par la force du Yakuza. Pour vaincre ceux-là, elles allaient devoir agir de concert, c’est évident !

Tandis que Bubble se défendait, Rini, sans toutefois utiliser ses facultés de métahumaine, s'efforçait de la soulager de ses assaillants les plus sournois. Celui qui l'avait bousculée d'un coup de pied eut droit à un enchaînement particulièrement dynamique. Sa garde trembla sous les coups de poings avant qu'un talon vienne le cueillir en plein estomac, le forçant à se plier en deux.
Rini était bien partie pour l'envoyer valser quand l'enfoiré en costume couleur poussin l'interrompit d'une clef à la gorge. Les traits de la lycéenne se contractèrent. La prise n'était pas encore verrouillée. Elle se débattit comme un beau diable avant d'entendre un bruit de choc métallique. Elle ne le comprit pas tout de suite, mais c'était Bubble qui avait balancé un haltère dans le crâne de l'étrangleur.
L'homme, sans doute victime d'un trauma crânien, s'effondra sur place.
Ça ne pardonne pas.
D'un hochement de tête, Rini salua tout de même Bubble pour son geste. Le connard l'avait bien cherché après tout.
Il y eut ensuite un léger moment d'accalmie quand le duo féminin fixa les autres Yakuzas. Les provocations de Bubble les firent grincer des dents. Rini s'abstint de tout commentaire, se contentant de les garder à l'œil tout en faisant craquer ses phalanges.
Deuxième round.
Enjoy !
Bubble intercepta un Yakuza armé d'un couteau. Elle bloqua son coup et lui administra un coup de coude dans le processus. Touché à la gorge, l'homme manqua s'étrangler. Rini l'entendit éternuer avant qu'un de ses collègues vienne lui bloquer la vue. Armé de poings américains, celui-ci n'était pas là pour faire joli. Tout en reculant sur deux pas, la lycéenne dévia ses attaques. Guettant une ouverture, elle contre-attaqua au moment idoine en rompant drastiquement le peu distance qui les séparait. Son genou passa sous les côtes du Yakuza, qui siffla en réponse. Plutôt que d'abdiquer, il brava la douleur et brassa l'air d'un moment ample. Trop ample pour surprendre la Skull Raider, qui lui glissa deux coups de poings en plein visage. Cette fois-ci, l'homme, les yeux dans le vague, mordit la poussière.
Une autre brute consanguine prit alors le relais. Ledit Yakuza s'était emparé d'une barre de musculation pour bien faire son travail. Il avait beau être suffisamment costaud pour la soulever, le poids de son arme de fortune le rendait malhabile. Faille qu'employa aussitôt Rini. Elle referma ses doigts sur la barre. Son adversaire se lança dans un duel de force.
Donnons-lui ce qu'il est venu chercher.
Une parcelle de ses pouvoirs filtra discrètement à travers ses doigts, se propageant dans le métal. La matière conductrice chauffa en retour, mordillant les doigts du Yakuza. Il poussa un cri, lâchant la barre aussi vite que s'il avait posé les mains sur une plaque de cuisson. La lycéenne sourit en coin, ses doigts n'ayant pas quitté le fer redevenu froid. L'imbécile la regarda avec étonnement. Rini agita son arme volée, lui frappant les genoux l'un après l'autre. Forcé de faire un grand écart, le Yakuza ploya sur ses appuis. Il se réceptionna sur les mains. Rini abattit la barre sur le dessus de son crâne. Le Yakuza s'écroula sur la face.
Avant de s'en détourner, la lycéenne lui jeta un regard oblique.

- On ne souille pas le matériel sans en faire les frais.

Elle entendit Bubble gémir. Un Yakuza l'avait soulevée par la gorge et plaquée contre le mur. Espaçant les jambes à la manière d'une lancière, Rini prit une grande inspiration et cibla le dos du trublion. Contractant ses muscles, elle ramena la barre en arrière, son autre main l'aidant à viser...

- Humpf !

L'accessoire de musculation s'envola tel un javelot ! Le Yakuza ne vit rien venir ; il se le prit entre les omoplates avec une telle force qu'il s'écrasa dans les bras de Bubble, avant de glisser paresseusement le long de ses jambes. Il n'était pas tout à fait hors combat comme en témoignait sa poigne, qui cherchait fébrilement une prise de secours.
Rini fit confiance à sa partenaire pour achever cet idiot. Et elle eut bien raison car un Yakuza la prit par surprise.
En se retournant in extremis, la première année se reçut un coup de pied à l'épaule. Angle sur lequel son assaillant insista tout en poussant des kiais énergiques. Rini temporisait en parant ses frappes circulaires du mieux qu'elle pût. Le Yakuza avait le mérite de frapper fort et juste au point d'arriver à fendiller sa défense.

- Tch !

D'une esquive basse, elle s'aménagea une ouverture. La jambe du Yakuza effleura sa chevelure brune. Rini se redressa comme un ressort, frappa sa jambe d'appui et le fit choir sur le ventre. Elle s'écrasa lourdement sur son dos, le clouant au sol. Là, tournée vers ses jambes agitées, la lycéenne lui attrapa les tibias et verrouilla sa prise. Les jambes douloureusement arquées, le Yakuza hurla quand elle se mit à faire pression. Il ne manqua pas cette occasion de l'insulter, bien sûr !
Rini n'en avait que faire car non seulement elle était en position de force, mais en plus de cela plus personne n'était mesure d'aider sa proie.

- Tu ferais mieux d'abandonner.

Mais son adversaire était têtu. Tout grimaçant, il résistait toujours...
Peut-être qu'un bon coup de latte dans les dents pourrait le contraindre à lâcher l'affaire ?
Bubble avait sans eu le temps de récupérer.

Heurtant lourdement le mur, sentant les mains du Yakuza s’écraser sur sa gorge, Bubble n’avait pas eu l’occasion de voir Rini s’emparer comme par magie (ou presque) de l’haltère qu’un Yakuza monstrueux avait récupéré. Devant elle, elle pouvait voir les veines du cou de son adversaire gonfler sous l’intensité. Elle posa ses mains sur ses poignets, cherchant un appui pour le repousser avec ses jambes. L’air allait rapidement lui manquer, et elle devait lutter contre la sensation de panique induite par le manque subit d’air. Cela, Bubble l’avait travaillé en entraînement, mais, quand on était dans le feu de l’action, la chose était toujours plus complexe !

« Argh… »

L’homme tenait bon, et Bubble manquait de place pour manipuler au mieux ses jambes. Elle déplaça alors l’une de ses mains, et essaya de gêner le visage de l’homme, mais sans pouvoir faire quoi que ce soit. Elle commença à le voir sourire cruellement, conscient qu’il était de l’avantage qu’il avait pris… Quand un haltère d’entraînement à deux mains le frappa violemment dans le dos. Elle vit les yeux du Yakuza s’écarquiller, la pression autour de son cou diminuer, et l’homme s’affala contre elle. Bubble tomba au sol, et parvint à le repousser, tout en voyant Rini gérer les derniers Yakuzas. Bubble se massa la gorge tandis que Rini renversa un Yakuza au sol, et chercha à l’immobiliser par les jambes.

« Lâche-moi, salope ! J’vais te crever, putain ! »

Rini tenait bon. Un Yakuza se redressa alors à l’entrée du club, et sortit un pistolet.

« Sale pute, crève ! »

Il leva son arme, et visa Rini. L’angle était dégagé…

*BANG !*

Le tir fut dévié in extremis. Depuis sa position, Bubble avait fait une galipette au sol, se rapprochant de l’ennemi, et se servit de cette roulade pour se propulser avec ses mains, tout en détendant sa jambe. Un autre mouvement travaillé pendant de nombreuses heures en entraînement, mais qui porta ses fruits. Il fallait pour cela tomber en s’appuyant sur ses mains pour pouvoir ensuite rebondir. Son pied toucha le poignet de l’homme, déviant le canon juste avant le tir. La balle toucha le sol. Surpris, le tireur n’eut pas le temps de réagir que Bubble, se rétablissant debout, dos au tireur, pivota en donnant un coup de coude, qui l’atteignit au visage. L’homme bascula sur le côté, et heurta un mur.

Bubble frappa ensuite le crâne de l’homme que Rini tenait d’un solide coup de pied. Elle entendit un craquement osseux, sans doute le nez de son ennemi, puis le Yakuza se tordit de douleur, le visage gonflé comme un hamster, et tuméfié.

La situation semblant enfin apaisée, Bubble respira lourdement en regardant Rini.

« Tu t’en sors pas mal, pour une lycéenne… »

Plus aucun doute possible, cette jeune fille était sûrement la fameuse Skull Raider dont elle avait entendu parler.

« Ils sont partis avec l’argent ! »

Bubble, surprise, se retourna vers le directeur, qui débarqua, en état de sidération.

« Pendant que vous cassiez la gueule à ceux-là, d’autres sont arrivés par derrière ! Ils ont pris tout l’argent ! »

Bubble soupira lentement. Ici, il n’y avait plus de menaces.

« Tu te sens prête à aller les rattraper ? »

Le dojo disposait d’un accès par l’arrière. Une porte depuis la salle de sport menait aux vestiaires, et une autre porte menait aux parties interdites au public, jusqu’à rejoindre l’arrière. Tandis que Bubble et Rini affrontaient les Yakuzas entrés par l’avant du club, un autre groupe avait fait le tour par l’arrière…