Fulron sourit doucement quand Shad lui fit observer, en rougissant, qu’il était difficile de se déshabiller quand elle avait sa voix dans sa tête.
« Désolé, ma chère Shad… C’est assez difficile à concevoir, je le sais bien, mais j’ai passé des millénaires sans corps, tu sais. Je dois me réhabituer à conserver mon esprit dedans. Et, comme nous avons fait l’amour, nos esprits sont encore reliés. »
Il la faisait rougir, et le dieu semblait prendre un malin plaisir à la faire rougir. Avec sa peau blanche, ses rougeurs lui allaient très bien ! Fulron ne pouvait donc que s’en amuser, et commença à attraper sa canne
« Tu es jolie quand tu rougis… Enfin, plus jolie que d’habitude, je veux dire. »
Fulron retira ensuite sa magie, et, en tentant de marcher, se sentit basculer en avant. Shad se rua vers lui pour le retenir. Il lui sourit à nouveau, tout en lui assurant qu’il n’en faisait pas exprès. Sa démarche fut ensuite assez lente, difficile. Il s’appuyait avec sa canne et contre le mur, et avait surtout du mal à synchroniser ses jambes. Cela, on l’apprenait à l’enfance. C’était comme essayer de manger avec des baguettes en étant adulte sans jamais l’avoir fait avant, ou avec un couteau et des fourchettes. Ce n’était pas intuitif. Fulron devait penser à déplacer sa jambe gauche, puis sa jambe droite, et à harmoniser les deux, en veillant à bien poser son pied au sol. Il avançait donc en titubant, en ayant du mal à lever une jambe tout en tenant en appui sur l’autre.
Néanmoins, le duo parvint jusqu’aux bains royaux. L’hygiène était très importante à Papua. Les femmes pouvaient se déplacer dans des tenues très courtes, et ce dans un environnement poussiéreux et ensablé. Il était inutile à Shad de lui parler de sa traque contre Hamleigh, Fulron avait tout vu, il ne l’avait jamais quitté.
Elle réclama ensuite son aide pour le déshabiller, celle-ci souhaitant également un peu de savon avant d’aller se laver.
« Hm… Les mains aussi, c’est compliqué. Dans notre rêve, c’était si simple… »
Il se rapprocha de son dos, et s’attaqua aux lacets figurant dans son dos, et qui retenaient son solide corset en cuir. Fulron retira sans mal son peigne, finissant tout nu. Il aida lentement Shad, qui pouvait sentir le souffle du Dieu s’accroître quand sa main se posait sur son épaule.
Soupirant encore, il embrassa Shad dans le creux du cou, puis sur l’épaule.
« Ta peau est encore plus douce que dans notre rêve, Shad, plus… Plus vraie. Mais cela vient de moi. Je n’ai plus à utiliser ma magie pour reproduire mes sens en me rappelant comment ils fonctionnent. Cette fois, je te touche vraiment, je te sens vraiment… »
En un sens, ce que Fulron avait vécu ressemblait à un enfer. Sans corps, l’esprit était totalement détaché de toutes ces choses qu’on appréciait. Et, même si Fulron avait pu recréer ça, ce n’était pas la même chose dans un rêve et dans la réalité.
Fulron la déshabilla donc, et attrapa le savon, tout en admirant son dos, et le tatouage qui s’y trouvait. Il soupira encore, et promena le savon sur ses omoplates, et descendit ensuite, se rapprochant de ses fesses. Le savon glissa jusqu’à la base de la queue caudale de Shad, avant de remonter. Elle pouvait sentir le souffle de l’homme devenir plus rauque. Il faisait des efforts pour qu’elle ne perçoive pas son érection. Sur ce point aussi, son corps n’était pas adapté ! Il avait de ce fait une solide érection.
Quand Shad lui proposa de se laver ensemble, Fulron hocha la tête.
« Oui… Dans l’eau, c’est plus simple pour moi de me déplacer, Shad… »
Sans sa peau d’ébène, Shad aurait pu le voir rougir ! Il était gêné, et bien incapable de calmer son corps. Lui, le Dieu surpuissant, celui qui avait défié le Roi Cramoisi, il perdait tous ses moyens face à Shad, car son esprit l’avait déjà associé au désir, au plaisir, et parce qu’il se sentait en confiance avec elle…