Les limites de la logique d'une réflexion incongrue
Posté : 03 déc. 2024 13:14
Un son ambiant existant, même composé du bourdonnement de minuscules insectes, c'est ce qu'entend Louise qui sort de sa torpeur. Puis ses yeux s'entrouvrent et s'ouvrent totalement. Elle se tourne et, prenant appui sur son coude droit, écarte de son corps la couverture avec son bras gauche. La native de Rustworld regarde autour d'elle. Elle voit ce tableau d'un grand peintre dont elle a fini par oublier le nom ; les anciens abrités étaient riches, comme atteste la literie en soie qui accueille depuis plusieurs années les nuits d'une femme autonome mais si seule. Enfilant sa tenue de maison, Louise prend le pistolet dissimulé sous son oreiller pour l'accrocher à sa ceinture et sort de sa chambre puis prend dans une armoire en bois sa lance fétiche. Direction le sas. Louise sort de son abri, qu'elle occupe depuis plusieurs années et le regarde non sans une certaine appréhension.
Il est tôt le matin, Ribu s'éveille dans sa chambre décorée d'un simple vase fêlé trouvé dans des ruines mais qui suffit à donner à la pièce un aspect plus personnel que le simple crépi blanc laiteux du mur. Elle quitte sa chambre et parcourt le bout du grand couloir légèrement vêtue, pour sortir du vaisseau et voir une Louise qui n'en revient pas. Le Daïkatana s'est creusé en guise de garage une véritable grotte dans la roche à coups de rayons d'énergie. Le vaisseau blanc et noir a carrément fait mine de forer le début d'une galerie pour se dissimuler, laissant derrière lui comme un tunnel, immense, plus large que ses propres dimensions, un tunnel obscure à l'intérieur duquel résonnent les pas de l'abritée.
« Bonjour Louise. »
Balayant la grotte du regard, l'intéressée répond, évasive :
« Bonjour… C'est encore plus impressionnant quand on y entre.
- C'est une grotte.
- Ouais… Et quelle grotte !»
L'autochtone affiche une bouche quasi-bée à laquelle succède un sourire désolé.
« Désolée pour l'accueil, mais j'ai peu d'eau. Si tu veux te laver, il faudrait aller au point d'eau le plus proche. »
Mais à cela, la Saiyan répond par un geste du bras indiquant clairement à l'humaine de la suivre à l'intérieur d'un vaisseau au hall d'entrée recouvert d'un blanc presque trop brillant et accueillant pour un bâtiment aérospatial militaire. En effet, le Daïkatana est spacieux, comme en témoigne la grande artère principale qui donne sur de nombreuses pièces, puis aux escalier. L'étage 2 est celui dans lequel on trouve le plus de chambres, mais aussi celui des douches. Des douches ! L'indigène est tout étonnée. Elle ne s'attendait pas à voir un système de douches fonctionnel avant quelques années et surtout pas dans cette région du Wasteland dévastée dans laquelle elle a choisi d'élire domicile. Ce carrelage, cette propreté ! Oui, volontiers elle accepte alors que Ribu part elle aussi se doucher dans une cabine. Pour Louise, c'est une sensation presque nouvelle que de sentir l'eau pleuvoir si propre sur son corps et la laver sans que le monde autour d'elle ne menace de s'en prendre à elle dans l'intimité de l'instant. Inspiration, expiration. C'est donc dans un vaisseau aussi confortable qu'elle quittera cette planète en compagnie de la Saiyen et à cette pensée, elle glousse de soulagement. Toutes ces années à survivre ne seront bientôt qu'un souvenir. La lutte contre créatures, voleurs et factieux sera de l'histoire ancienne. Perlent sur son corps les gouttes. Glissent sur son corps les gouttes, Caresse son corps la vapeur chaude qui la berce tandis que l'eau ruisselle à ses pieds pour atteindre la grille d'évacuation. Il n'y a que l'eau. Et puis le calme.
La salle de briefing est d'un blanc terne et éclairée car occupée par les deux femmes affairées autour d'une carte géographique. Sur la table autour de laquelle elles se sont réunies se trouvent une puce informatique et un connecteur.
« Nous sommes ici. Ce qui nous intéresse est ici et là. Deux fabriques distinctes. La première est une grande usine qui produisait des méchas de nouvelle génération pour la Nouvelle-Autorité. J'ai entendu dire qu'elle ne produisait plus en raison du prix de chaque engin de combat. C'est là que tu pourras trouver le premier type de puce, celle de ton radar. Tu vas devoir t'introduire dans la fabrique et ôter une de ces puces dans le cou d'un mécha. Le hic, c'est bien gardé par d'autres méchas plus petits et moins agiles. Mais heureusement, je te pense capable de te débarrasser d'une dizaine de robots de garde.
- C'est dans mes cordes. Et ce sera aussi facile ?
- Non. Si tu entres par la grande porte, attends-toi à être repérée et submergée, peut-être même par des renforts. Tu vas devoir opérer discrètement. Sur le toit se trouvent des conduits d'aération, mais là encore, ils sont gardés. Pour approcher de l'usine, tu vas devoir être rapide et ne pas utiliser ton vaisseau. Tu as dit être capable de voler et te déplacer très vite. Ce que j'ai vu de toi m'a convaincue. Tu vas devoir foncer de loin sur le toit et te débarrasser des robots de surveillance en un instant. De là, tu t'introduits dans la fabrique par la voie des conduits. Ne sors jamais d'un conduit brusquement et sans avoir vérifié les alentours. Tu devras être discrète et éviter de te faire voir par les surveillants.
- Ça m'a l'air faisable. Et toi ?
- Pour récupérer le connecteur, j'aurai besoin d'une diversion pour passer un genre de blocus du clan du Crotale Noir. Avant de foncer à l'usine de méchas, j'aurais besoin que tu balances un rayon d'énergie sur ce point depuis le haut de cette montagne. La Nouvelle-Autorité dispose de canons situés derrière ces rochers, les Crotales penseront que le tir vient d'eux, ça me laissera le temps de passer le blocus. De là, ce ne sera qu'une recherche dans des ruines, les seules dangers seront quelques pillards et les créatures qui rôdent. Mais tout ce qui est précieux a du être volé là-bas, donc je devrais pas être trop dérangée. Ton connecteur, c'est pas une pièce rare. Le tien est juste hors d'usage.
- Et combien de temps ça prendra, à ton avis ?
- Entre quelques heures et deux jours.
- Si dans trois jours, tu es pas revenue à ta planque, je décollerai sans toi et tant pis pour mes canons automatiques. Il faut absolument que je quitte cet endroit.
- Alors ce sera fait en trois jours. Tu auras besoin de repérages ? »
Après quelques préparations logistiques, Ribu revêt sa tenue de guerrière et son armure saiyan, tandis que Louise enfile une tenue légère au niveau du haut mais munies de plaque de cuir protégeant ses cuisses, les jambes étant son outil le plus précieux pour fuir.
Une heure plus tard, Ribu a discrètement volé jusque vers les pointes d'une crête rocheuse. es deux femmes ne se voient pas, mais la Saiyan sait qu'elle doit attendre. L'indigène avance à pieds, doucement, vers le point le plus proche du blocus. Le silence est capital, car elle sait ne potentiellement disposer que d'une fenêtre de trois secondes avant d'être repérée, même avec une diversion, aussi se tapit-elle. Une goute de sueur perle sur son front alors qu'à pas de loups elle avance, contrôlant sa réputation. Elle les voit, les claniques qui bloque le passage vers la large zone de ruines qu'elle lorgne, l'un des endroits les moins dangereux pour chercher un connecteur ou de la mécanique ordinaire.
Merde, ils sont au moins sept ! Un, deux… cinq… Huit ! Bordel, je pensais qu'ils seraient moins nombreux. Ça va être chaud de passer, même si Ribu les distrait. Est-ce que je ferais pas mieux d'aller voir ailleurs ?
Encore une fois, elle balaie du regard un blocus bien organisé de gens armés. Contre l'artillerie de ces gens, un pistolet et un révolver ne suffiront pas, l'autochtone le sait et craint pour sa vie à la vue de ce qu'elle doit passer. Mais à la crainte succède la stupéfaction. Une explosion ! Ribu ! Louise sort de sa cachette et, accroupie, fonce à toute vitesse vers cette ouvertuuure et réussit à passer. In extrémis.
La Saiyan a donc accompli sa première tâche et cherche des yeux l'usine. Ah, là. Volant à toute zingue, elle arrive sur le toit. Un oiseau de métal survole la fabrique qui est abattu d'un kikoa. Deux méchas jaunes de taille humaine la repèrent. Abattus eux aussi. Puis là-bas, un robot-mitrailleur tourne sa tête et son canon vers elle ! Un autre kikoa ! Plus de robot-mitrailleur. La guerrière aux cheveux roses s'introduit alors dans les conduites.
Il est tôt le matin, Ribu s'éveille dans sa chambre décorée d'un simple vase fêlé trouvé dans des ruines mais qui suffit à donner à la pièce un aspect plus personnel que le simple crépi blanc laiteux du mur. Elle quitte sa chambre et parcourt le bout du grand couloir légèrement vêtue, pour sortir du vaisseau et voir une Louise qui n'en revient pas. Le Daïkatana s'est creusé en guise de garage une véritable grotte dans la roche à coups de rayons d'énergie. Le vaisseau blanc et noir a carrément fait mine de forer le début d'une galerie pour se dissimuler, laissant derrière lui comme un tunnel, immense, plus large que ses propres dimensions, un tunnel obscure à l'intérieur duquel résonnent les pas de l'abritée.
« Bonjour Louise. »
Balayant la grotte du regard, l'intéressée répond, évasive :
« Bonjour… C'est encore plus impressionnant quand on y entre.
- C'est une grotte.
- Ouais… Et quelle grotte !»
L'autochtone affiche une bouche quasi-bée à laquelle succède un sourire désolé.
« Désolée pour l'accueil, mais j'ai peu d'eau. Si tu veux te laver, il faudrait aller au point d'eau le plus proche. »
Mais à cela, la Saiyan répond par un geste du bras indiquant clairement à l'humaine de la suivre à l'intérieur d'un vaisseau au hall d'entrée recouvert d'un blanc presque trop brillant et accueillant pour un bâtiment aérospatial militaire. En effet, le Daïkatana est spacieux, comme en témoigne la grande artère principale qui donne sur de nombreuses pièces, puis aux escalier. L'étage 2 est celui dans lequel on trouve le plus de chambres, mais aussi celui des douches. Des douches ! L'indigène est tout étonnée. Elle ne s'attendait pas à voir un système de douches fonctionnel avant quelques années et surtout pas dans cette région du Wasteland dévastée dans laquelle elle a choisi d'élire domicile. Ce carrelage, cette propreté ! Oui, volontiers elle accepte alors que Ribu part elle aussi se doucher dans une cabine. Pour Louise, c'est une sensation presque nouvelle que de sentir l'eau pleuvoir si propre sur son corps et la laver sans que le monde autour d'elle ne menace de s'en prendre à elle dans l'intimité de l'instant. Inspiration, expiration. C'est donc dans un vaisseau aussi confortable qu'elle quittera cette planète en compagnie de la Saiyen et à cette pensée, elle glousse de soulagement. Toutes ces années à survivre ne seront bientôt qu'un souvenir. La lutte contre créatures, voleurs et factieux sera de l'histoire ancienne. Perlent sur son corps les gouttes. Glissent sur son corps les gouttes, Caresse son corps la vapeur chaude qui la berce tandis que l'eau ruisselle à ses pieds pour atteindre la grille d'évacuation. Il n'y a que l'eau. Et puis le calme.
La salle de briefing est d'un blanc terne et éclairée car occupée par les deux femmes affairées autour d'une carte géographique. Sur la table autour de laquelle elles se sont réunies se trouvent une puce informatique et un connecteur.
« Nous sommes ici. Ce qui nous intéresse est ici et là. Deux fabriques distinctes. La première est une grande usine qui produisait des méchas de nouvelle génération pour la Nouvelle-Autorité. J'ai entendu dire qu'elle ne produisait plus en raison du prix de chaque engin de combat. C'est là que tu pourras trouver le premier type de puce, celle de ton radar. Tu vas devoir t'introduire dans la fabrique et ôter une de ces puces dans le cou d'un mécha. Le hic, c'est bien gardé par d'autres méchas plus petits et moins agiles. Mais heureusement, je te pense capable de te débarrasser d'une dizaine de robots de garde.
- C'est dans mes cordes. Et ce sera aussi facile ?
- Non. Si tu entres par la grande porte, attends-toi à être repérée et submergée, peut-être même par des renforts. Tu vas devoir opérer discrètement. Sur le toit se trouvent des conduits d'aération, mais là encore, ils sont gardés. Pour approcher de l'usine, tu vas devoir être rapide et ne pas utiliser ton vaisseau. Tu as dit être capable de voler et te déplacer très vite. Ce que j'ai vu de toi m'a convaincue. Tu vas devoir foncer de loin sur le toit et te débarrasser des robots de surveillance en un instant. De là, tu t'introduits dans la fabrique par la voie des conduits. Ne sors jamais d'un conduit brusquement et sans avoir vérifié les alentours. Tu devras être discrète et éviter de te faire voir par les surveillants.
- Ça m'a l'air faisable. Et toi ?
- Pour récupérer le connecteur, j'aurai besoin d'une diversion pour passer un genre de blocus du clan du Crotale Noir. Avant de foncer à l'usine de méchas, j'aurais besoin que tu balances un rayon d'énergie sur ce point depuis le haut de cette montagne. La Nouvelle-Autorité dispose de canons situés derrière ces rochers, les Crotales penseront que le tir vient d'eux, ça me laissera le temps de passer le blocus. De là, ce ne sera qu'une recherche dans des ruines, les seules dangers seront quelques pillards et les créatures qui rôdent. Mais tout ce qui est précieux a du être volé là-bas, donc je devrais pas être trop dérangée. Ton connecteur, c'est pas une pièce rare. Le tien est juste hors d'usage.
- Et combien de temps ça prendra, à ton avis ?
- Entre quelques heures et deux jours.
- Si dans trois jours, tu es pas revenue à ta planque, je décollerai sans toi et tant pis pour mes canons automatiques. Il faut absolument que je quitte cet endroit.
- Alors ce sera fait en trois jours. Tu auras besoin de repérages ? »
Après quelques préparations logistiques, Ribu revêt sa tenue de guerrière et son armure saiyan, tandis que Louise enfile une tenue légère au niveau du haut mais munies de plaque de cuir protégeant ses cuisses, les jambes étant son outil le plus précieux pour fuir.
Une heure plus tard, Ribu a discrètement volé jusque vers les pointes d'une crête rocheuse. es deux femmes ne se voient pas, mais la Saiyan sait qu'elle doit attendre. L'indigène avance à pieds, doucement, vers le point le plus proche du blocus. Le silence est capital, car elle sait ne potentiellement disposer que d'une fenêtre de trois secondes avant d'être repérée, même avec une diversion, aussi se tapit-elle. Une goute de sueur perle sur son front alors qu'à pas de loups elle avance, contrôlant sa réputation. Elle les voit, les claniques qui bloque le passage vers la large zone de ruines qu'elle lorgne, l'un des endroits les moins dangereux pour chercher un connecteur ou de la mécanique ordinaire.
Merde, ils sont au moins sept ! Un, deux… cinq… Huit ! Bordel, je pensais qu'ils seraient moins nombreux. Ça va être chaud de passer, même si Ribu les distrait. Est-ce que je ferais pas mieux d'aller voir ailleurs ?
Encore une fois, elle balaie du regard un blocus bien organisé de gens armés. Contre l'artillerie de ces gens, un pistolet et un révolver ne suffiront pas, l'autochtone le sait et craint pour sa vie à la vue de ce qu'elle doit passer. Mais à la crainte succède la stupéfaction. Une explosion ! Ribu ! Louise sort de sa cachette et, accroupie, fonce à toute vitesse vers cette ouvertuuure et réussit à passer. In extrémis.
La Saiyan a donc accompli sa première tâche et cherche des yeux l'usine. Ah, là. Volant à toute zingue, elle arrive sur le toit. Un oiseau de métal survole la fabrique qui est abattu d'un kikoa. Deux méchas jaunes de taille humaine la repèrent. Abattus eux aussi. Puis là-bas, un robot-mitrailleur tourne sa tête et son canon vers elle ! Un autre kikoa ! Plus de robot-mitrailleur. La guerrière aux cheveux roses s'introduit alors dans les conduites.