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Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 05 mai 2025 01:22
par Le Diablotin

Losgar se mit à parler, et parla longuement. Onyxian et Selean l’écoutèrent. La connaissance était une arme puissante, et ce que Losgar disait était intéressant… Voire très intéressant. Il leur expliqua que les Noxiens avaient été façonnés par les Anciens à l’aide de l’énergie du Warp pour combattre les Nécrons. Selean connaissait naturellement cette histoire. Les Anciens, la plus ancienne race civilisée du cosmos… Une race qui avait façonné beaucoup d’autres races, une race qui avait disparu, et dont le pire ennemi avait été la race des Nécrontyrs, devenus ensuite les Nécrons suite à leur alliance mortelle avec les C’tan. Les Noxiens venaient de cette période où le Warp était encore stable, et où il n’avait pas dégénéré comme il l’était actuellement. Les explications de Losgar complétaient celles dont Onyxian détenait. Il expliqua que sa métamorphose était d’ailleurs sûrement liée à la nature instable du Warp ici.

« C’est fort possible…
- Les Enfers se situent eux aussi dans le Warp… Dans un endroit très différent de celui où les Noxiens devaient évoluer. Cette vision idyllique et équilibrée du Warp que tu décris, c’était aussi celle de l’Enfer, jadis. »

Onyxian lui expliqua que, au début, les démons n’étaient pas ce qu’ils étaient actuellement. L’Enfer abritait alors aussi bien les bonnes que les mauvaises âmes, et les démons étaient les émissaires des Dieux, les gardes de l’Enfer. Cet équilibre avait fini par être perturbé quand les mauvaises âmes s’étaient considérablement multipliées, ainsi que les âmes corrompues par les Grands Anciens. Ces âmes mauvaises influençaient les bonnes âmes, comme un fruit pourri qui contaminerait tout le reste du panier. Les Dieux avaient alors pris la décision d’isoler les bonnes âmes des mauvaises, ils avaient conçu le Purgatoire, puis des zones idylliques : les Élysées, le Paradis… Les démons avaient ensuite commencé à sombrer.

« Il semble que les démons et les Noxiens aient été influencés par la même chose, les Grands Anciens.
- J’ai moi aussi mené des recherches sur les Anciens, Losgar. Tout porte à croire que les C’tan sont une autre appellation des Grands Anciens, et que les Anciens ont été les premiers à leur tenir tête. Cet ancien héros que tu évoques, responsable de la chute de ton peuple… Je suppose qu’il a dû recevoir une proposition des Grands Anciens, probablement sans même le réaliser. »

Onyxian expliqua ensuite à Losgar que, en Enfer, les démons s’étaient fédérés sous la bannière de Satan, devenu le Roi des Enfers, qui avait conçu les Sept Cercles Infernaux, et mené la horde des démons à la conquête de l’Univers, son objectif final étant de s’emparer des cités angéliques, et de la Tour Sombre. Satan avait ensuite été défait dans des circonstances floues, suite à un raid angélique mené par Lucifer et Azraël. Lucifer affirmait avoir tué Satan et l’avoir remplacé, de sorte qu’on le considérait comme le Monarque des Enfers… Mais il n’avait pas l’autorité suffisante pour commander aux Sept Princes.

« Il serait utile de voir comment les Anciens vous ont conçus… Si les Noxiens ont une affinité naturelle avec le Warp, vous avez peut-être des racines communes avec les espèces comme la nôtre ou celle des anges. Cela expliquerait aussi ta transformation… »

Une hypothèse que Selean extrapola :

« Si cela se confirme, Losgar, tu aurais donc les prétentions raciales pour devenir un démon supérieur… »


Tout cela ne disait rien à Angewomon. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elles avaient été envoyées ici. Devaient-elles dire à Einar que Nox allait être totalement détruite ? Que, quoi que lui ou le roi Orlox aient envisagé, cela serait vain ? Mais, si elles avaient vraiment remonté le temps, alors cela ne servirait à rien. Ce qui est passé est passé, et on ne peut pas le défaire sans créer une autre temporalité, un autre possible. Ou est-ce que le plan de Slaanesh impliquait de récupérer les Noxiens du passé, ce fameux Thanas, pour l’envoyer dans le futur ? Cela semblait encore une fois un plan un peu trop complexe pour ce dieu hédoniste. Comme toujours depuis le début de cette campagne, Angewomon sentait la main invisible de Tzeentch, et cela n’était pas pour la rassurer. Les plans de Tzeentch avaient des plans.

« Je ne suis pas sûre qu’il ait été bien raisonnable de construire vos défenses à partir de la technologie maudite des C’tan… Les Nécrontyrs en ont payé le prix. »

Angewomon avait un mauvais pressentiment à l’intérieur de la Corne Noire. La Déesse avait raison, c’était un endroit impie. Ceux qui disaient que la technologie était neutre se trompaient. Tout était corruptible, et ce qui était corrompu le restait jusqu’à ce qu’on le détruise, ou qu’on le purifie. Des sortilèges et des inventions eldrichtiennes étaient par nature néfastes, et croire qu’on pouvait résister à leur charme, c’était s’aveugler.

Les discussions s’interrompirent néanmoins par l’arrivée de troupes de Nurgle. Un immense Putréfacteur descendait du ciel déchiré par le Warp.

« Par les Archanges, quel monstre !
- Je vais m’en occuper, annonça Athena. Toi, Angewomon, concentre-toi sur les Porteurs de Peste. Les autres, protégez cette structure, et méfiez-vous ! »

Athena ignorait ce que les Noxiens comptaient faire, mais elle ne comptait pas rester inactive. Son redoutable bouclier, l’égide, se matérialisa le long de son bras gauche, et elle généra sa lance dans sa main droite. Athena se rapprocha ensuite de l’entrée, et ses armes divines s’illuminèrent, avant qu’elle ne bondisse dans les hauteurs, filant vers le Putréfacteur…

Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 11 mai 2025 01:50
par Losgar
“Devenir un Prince Infernal ...”

Losgar demeura un instant immobile, la vapeur chaude du bassin caressant sa peau cendrée comme les mains d’un esprit ancien venu l’effleurer. Il avait fermé les yeux, non pour fuir le regard des succubes ou celui de Selean, mais pour écouter, pour méditer. Les mots d’Onyxian et ceux de sa puissante fille d’adoption s’étaient insinués en lui comme des aiguilles de désir, de politique et de destinée entremêlées. Chacune de leurs paroles résonnait avec le poids d’un futur qu’il avait trop longtemps refoulé dans le silence stellaire de son exil.

Et lentement, il commençait à comprendre le jeu des Dieux, des pactes, et sa place dans le canevas du destin. Une clarité rare commençait à l’innonder, comme si le stupre et la présence énivrante des démones avait débloqué un troisième oeil chez l’ex-prince.

Il rouvrit les paupières. Dans le miroir de l’eau, il vit son reflet : les lignes dorées de l’inmon pulsaient faiblement sur sa peau, réminiscence d’un pacte scellé entre les cuisses d’une matriarche et le cœur orgueilleux d’un prince en exil. Il posa une main sur son bas-ventre, là où son ancienne solitude était devenue le socle d’un avenir à naître. Le sperme qu’il avait semé dans Onyxian était la première pierre d’un monde nouveau. Mais ce monde, ce rêve de renaissance noxienne, ne pouvait exister sans domination. Sans pouvoir. Et dans ce palais charnel où la luxure était reine, où les soupirs étaient les hymnes de la politique et du désir, Losgar sentait déjà que sa couronne n’attendait qu’à être prise.

Il se tourna d’abord vers Selean, la toisant d’un œil brûlant.

« Si le sang de Nox coule en toi, alors tu comprendras ceci… Ce n’est pas la puissance seule qui fait d’un mâle un roi. C’est ce qu’il ose bâtir avec. »

Sa voix vibrait, rauque, profonde comme une tempête sous un ciel d’éclipse. Il tourna ensuite son regard vers Onyxian, qui l’écoutait, paisible, avec cet air moqueur qu’elle arborait toujours avant qu’une pièce ne tombe dans son jeu.

« Tu m’as lié par le sexe, Onyxian, mais moi je t’ai liée par ma semence. Ton ventre abrite désormais l’étendard d’un empire disparu. Et si Lust, ou Aphrodite, m’a confié la quête de retrouver Ishtar, ce n’est pas pour une simple réunion mystique… C’est pour nous offrir une clef. »

Il avança lentement, l’eau s’écartant autour de ses cuisses, et son sexe à demi-rigide se redressa comme s’il avait entendu l’appel d’un combat à venir, tel le glaive d’un dieu de la guerre. Les succubes se frottèrent lascivement à ses jambes, leurs mains griffues parcourant les lignes parfaites de ses muscles saillants, adoratrices déjà accros à la drogue qu’était leur nouveau maître.

« Une clef pour affronter Slaanesh. Une clef pour retrouver notre place dans le Warp… Et pour fonder un nouveau royaume, non plus perdu dans les étoiles, mais ancré dans les corps et les plaisirs. »

Il tourna la tête vers les succubes qui l’avaient adoré, leurs langues encore brillantes de sa semence, ainsi que celles qui s’étaient arrêtées dans leurs galipettes et jeux avec leurs partenaires, gravitant autour de la présence de l’époux de maîtresse Onyxian, celui qui avait réussi à dompter l’indocile.

« Car voici ce que je propose, Magoa… Je prendrai votre matriarche pour épouse. Je la comblerai jusqu’à ce que son ventre déborde d’héritiers. Et je ferai de chacune de vous l’arche vivante d’une nouvelle race, les Noxiens-Magoa. Plus forts, plus endurants. Assoiffés non seulement de luxure, mais de grandeur. »

Sa voix devint presque douce :

« Et quand j’aurai retrouvé Ishtar, quand nous aurons rassemblé les fragments du pouvoir de Lust, alors je prendrai ce titre. Celui que personne n’a osé me donner jusqu’ici… »

Il leva une main, et de ses doigts se déployèrent des flammes noires constellées d’étoiles, manifestation spontanée d’un pouvoir qu’il ne savait même pas encore nommer.

« Prince Infernal. »

Il y eut un murmure, une onde de choc de désir et de crainte mêlés, et dans ce frisson, Losgar agit.

Il se retourna, attrapa Selean par les hanches, et, sans douceur, la fit pivoter contre lui, la plaquant dos à son torse. Elle était grande, puissante, presque supérieure de taille… Mais il était Losgar. Et nul être n’était trop grand pour être soumis, comme il l’avait si bien prouvé. Sa main droite attrapa une de ses cornes, et de sa main gauche, il guida son sexe contre les lèvres humides de la demi-noxienne, déjà trempée d’excitation. Il la pénétra d’un coup sec et entier, arrachant un cri rauque à la succube à la peau d’ardoise. Son bassin claqua contre ses fesses dans un bruit de chair, et il commença aussitôt une cadence infernale.

« Tu voulais savoir si je suis digne d’un trône infernal, Selean ? Le voilà. »
grogna-t-il entre deux coups de reins, tandis que ses bras puissants maintenaient sa proie comme un trophée de guerre. Son inmon réagit alors, devenu une arme qui s’adaptait à toute situation, le voilà qui prit une couleur plus sanglante et vive ... les couleurs de la Matriarche elle-même, dont l’essence avait imbibé la marque lors des ébats dans le donjon, renforçant ainsi les compétences sexuelles déjà impressionnantes du nouvel époux.Image

Autour de lui, les succubes se rapprochèrent. Trois d’entre elles s’agenouillèrent devant lui, caressant sa verge qui coulissait avec force entre les lèvres de Selean. D’autres baisèrent ses cuisses, léchant la sueur et la force qu’il exsudait. Onyxian, elle, n’intervenait pas, mais ses yeux rouges brillaient de fierté, d’avidité, et peut-être d’amour.

Losgar pencha la tête contre l’épaule de Selean, et mordit sa nuque, marquant sa peau de cendres d’une morsure possessive. La jeune femme haletait, agrippant le bord du bassin, et ses seins massifs bondissaient à chaque coup de reins. Des tentacules de vapeur étoilée émanaient du dos de Losgar, s’enroulant autour d’autres succubes, les fouettant, les caressant, les pénétrant même, comme si le prince déchu était devenu un temple vivant de la Luxure et du Pouvoir réunis. L’inmon avait évolué, et après avoir usé des pouvoirs transmis par les prêtresses de Lust, c’était maintenant tout le vice et masochisme d’Onyxian qui se manifestait dans les pouvoirs de l’alien conquérant.

« Gémis. Crie. Hurle mon nom, Selean. Que tout le clan sache que le mâle est arrivé. Que les Enfers tremblent. »

Et dans le vacarme des corps, dans les gémissements des esclaves, dans la mélodie des ventres fécondés, Losgar Magoa écrivit un nouvel acte.

Un prince. Un époux. Un conquérant.
Et, bientôt… Plus.
**

*


L’air était devenu lourd et visqueux, comme si la corruption elle-même avait suinté du ciel, tombant en nappes impures sur la roche noire de la Corne Noire. Les troupes de Nurgle, épaisses, poisseuses, chargées de cloches, de pustules et de rires gras, formaient une marée hideuse au seuil de la forteresse. Mais ce n’était pas un siège organisé. Non, cela ressemblait davantage à une irruption impie, une profanation improvisée, comme si la matière-même de la réalité avait été lacérée pour les vomir ici.

Les Porteurs de Peste, ces abominations titubantes, s’approchaient en rangs déformés, armés de lames rouillées et de mouches charognardes. Mais les Noxiens ne cédèrent pas un pouce. Einar se jeta dans la mêlée avec une puissance digne des légendes. Son poing — nu, couvert uniquement du sang séché des précédentes batailles — s’abattit sur le torse d’un démon, qui explosa comme une outre putride, éclaboussant la roche d’un jus infect.

Phalène, plus rapide, plus tranchante dans ses mouvements, esquivait les assauts maladroits de ces créatures, brisait les nuques, éclatait les os sous ses coups secs. Leurs corps étaient des armes, et la gravité elle-même semblait se plier à leur rage. À leurs côtés, les sœurs d’Angewomon les soutenaient de leur lumière, frappant les pestiférés de rayons sacrés, purifiant l’air souillé.

Mais ce n’était qu’un prélude.

Le Putréfacteur descendit du ciel comme un cancer tombé des étoiles, éclatant dans une gerbe de vomissures et d’asticots. Son corps n’était qu’une immense cloche de chair, percée de cornes tordues, de gueules béantes, de boursouflures béantes qui pulsaient comme de la chair vivante. Il était grand comme un bâtiment, sa masse distordant le sol sous lui à chaque pas.

Et c’est là qu’il parla.

Sa voix était un souffle moisi, un râle de caveau, mais elle vibrait dans les tympans comme une vérité indicible.

« Vous croyez être des pions de la lumière… mais vous êtes les jouets de Tzeentch, des graines semées dans un passé déjà damné. »

Il se tourna, son œil unique clignotant dans une gerbe de pus.

« Pourquoi crois-tu, petite déesse, que vous êtes ici ? Le destin vous a placées dans les cendres d’un monde condamné… mais nul destin n’est écrit sans la main du Changement. Vous n’avez pas été envoyés pour sauver. Vous êtes les témoins... d’un échec. »

Le Putréfacteur s’avança, chacun de ses pas écrasant les pierres en charpie, et leva un bras qui s’ouvrit en corolle putréfiée, crachant un torrent d’asticots vers les hauteurs.

« Mais il existe une paix dans la pourriture… La fin des chaînes, la fin des desseins tordus de l’Architecte… Rejoins-nous, Guerrière. Laisse la fleur du Fangeux éclore en toi. »

Mais avant que ses paroles ne puissent dégénérer en incantation ou en révélation plus profonde, le ciel sembla soudain se fendre d’un éclat noir et incandescent.

Un fracas déchira l’air, semblable au rugissement d’un volcan. Une onde de choc éclata dans les nuages, et une silhouette jaillit d’un point brûlant, comme un météore de ténèbres. La foudre embrassa les crêtes de Nox, et les astres eux-mêmes parurent s’incliner.

Il était là.

Orlox.

Le Roi sans ailes. L’ancien. L’indompté.

Le dernier titan de l’ère originelle de Nox.

Il n’atterrit pas. Il s’abattit comme la colère d’un dieu offensé.

Les Porteurs de Peste hurlèrent, reculèrent, leurs corps éternellement gorgés de pus vibrant d’une peur qu’ils n’avaient jamais connue. Certains implosèrent sur place, incapables de contenir l’influx de pure autorité qui émanait de cet être.

Orlox n’avait besoin d’aucun ornement. Pas d’armure sacrée. Pas de couronne. Son corps seul — sculpté par des siècles de guerre et de survie, irradiant une énergie si dense qu’elle en déformait l’air — suffisait à imposer le silence.

Il marcha vers le Putréfacteur.

Ce dernier, pour la première fois, hésita. Ses bouches marmonnèrent des prières, ses chairs frémirent, une bile sombre suinta de ses pustules.

« Orlox... Non… Tu ne devrais pas... être là… Ce n’est pas ton heure… »

Mais le Roi n’avait que faire du temps.

Il était là maintenant.

Et cela suffisait.

Il ne répondit rien. Son poing — un bloc d’obsidienne vivante — s’enflamma brièvement, auréolé d’une lumière dorée venue des antiques secrets du Warp pur. Puis il frappa.

Un seul coup.

Un seul.

Et le Putréfacteur, champion béni du dieu de la décomposition, se disloqua. Littéralement. Sa chair éclata comme un fruit mûr. Sa colonne vertébrale devint vapeur. Ses malédictions moururent sur ses langues. Et son corps s’évanouit dans une bourrasque de brume empoisonnée.

La défaite fut si brutale, si absolue, que les quelques Porteurs encore debout se mirent à fondre, leurs os claquant comme des œufs vides.

Orlox se redressa. Son regard, vieux comme les guerres primordiales, balaya la scène. Il ne dit rien. Pas encore. Mais son apparition avait parlé pour lui.

Le Roi de Nox était là.

Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 16 juin 2025 01:43
par Le Diablotin

La tension sexuelle était palpable, tout comme l’ambition de Losgar. Est-ce que tous les Noxiens étaient ainsi ? Onyxian n’était pas surprise que leur monde se soit effondré, s’ils étaient tous du genre à vouloir s’imposer sur les autres. Les démons n’étaient pas foncièrement différents, mais un peu plus malins. Losgar se rapprocha de Selean, et les concubines de Selean s’écartèrent d’elle. Elle le laissa aussi s’approcher. Selean était aussi grande que lui, et également membrée. Pour lui retirer sa verge, il allait falloir y croire. Onyxian observait la scène, et s’amusa quand Losgar avoua qu’épouser une Archsuccube ne lui suffisait pas. Il voulait devenir le Prince de la Luxure, supplanter Asmodée. Onyxian gloussa doucement.

« Voilà qui est digne d’un démon, mon cher Losgar. »

La soif de pouvoir était inhérente à bien des démons, y compris à Onyxian. Est-ce qu’elle s’envisageait elle aussi devenir la nouvelle Princesse Infernale de la Luxure ? Très certainement. Mais elle pouvait pardonner à Losgar son euphorie. Les Sept Princes n’étaient pas à leur position pour rien, et il faudrait plus qu’une belle verge et des pouvoirs de Noxien pour croire pouvoir triompher d’Asmodée. Losgar envisageait déjà l’assistance de Lust, en parvenant à ramener Ishtar à elle, mais même ce plan-ci allait être très difficile à faire. Mais bon, Onyxian venait après tout de lui accorder un enfant, elle pouvait donc le laisser s’envirer de plaisir, d’autant qu’il était plutôt bien entouré.

Selean soupirait, et pompait sa queue. Elle sentait ce membre épais s’enfoncer dans sa gorge, et sa langue reptilienne noirâtre s’était enroulée autour de la queue chaude de Losgar, comme un délicieux serpent prêt à bondir. La tête de Selean ressortait de l’eau, tandis que Losgar déployait ses pouvoirs, générant depuis son dos des tentacules qui fondirent sur les succubes et les esclaves qui se trouvaient là. Il ordonna à Selean de crier son nom, chose toutefois bien difficile quand on avait un mandrin en bouche. Onyxian restait encore libre de ses mouvements. Quand des tentacules se rapprochèrent d’elle, elle les écarta sans difficulté. Elle n’était pas une vulgaire gourgandine comme les autres ! Entre ses cuisses, son esclave tourna la tête, puis sentit un tentacule s’enrouler autour de son cou, avant de la tirer en arrière. Elle hurla en tendant sa main vers sa Maîtresse, puis un tentacule s’enfonça dans sa bouche, et d’autres dans sa chatte et dans ses fesses. Ses yeux se révulsèrent, et elle gémit longuement, les tentacules remuant en elle, la prenant vigoureusement.

« Mmmhmmm… Hmmmmm… »

Ce concert de gémissements, Losgar pouvait l’entendre, tout comme il devait sentir le désir l’envahir. Il faisait simultanément l’amour à plusieurs personnes, c’était quelque chose d’intense, une force supérieure à ce qu’un esprit humain ordinaire pouvait supporter. Mais il n’était pas un humain ordinaire, après tout.

« Tu ressens ce désir, Losgar ? Cette force… Imbibe-toi en, réclame ta moisson… »


Le Putréfacteur était indéniablement un ennemi à la hauteur d’une Déesse. Athena sentait toute sa puissance, mais elle avait déjà défié les Titans. Ce monstre ne lui faisait donc pas peur. Elle le vit atterrir, et elle se préparait à un rude combat. Elle se heurta aux Porteurs de Peste du Putréfacteur, mais son égide fusait. Elle lança son bouclier, qui tournoya en fauchant plusieurs ennemis, avant de décrire une boucle, et de revenir contre elle. Plusieurs Porteurs crachèrent sur elle des jets d’acide qui rebondirent contre l’égide. Elle contre-attaqua ensuite, et planta sa lance dans le ventre purulent de l’un de ces monstres, s’enfonçant dans les boyaux et dans les viscères qui suintaient déjà de leur chair nécrosée. Un point lumineux brilla dans le ventre du monstre, qui implosa ensuite. Athéna était ainsi, belle et forte, une Déesse-guerrière qui n’avait rien à craindre de quiconque.

Quand le Putréfacteur la nargua, elle resta coite. Il en faudrait plus pour lui faire peur. Elle se prépara au combat, mais sentit alors une présence s’approcher. Près d’elle, le Roi des Noxiens apparut, Orlox. Il se dressa face au Putréfacteur, et Athena fronça les sourcils.

*Il ne paie pas de mine, mais je sens en lui un pouvoir immense.*

Qu’avait-il bien pu se passer à Nox pour que leur civilisation sombre totalement ? Le Putréfacteur perdit lui-même de sa hargne, les Porteurs de Peste ressentant à leur tour la peur du Putréfacteur. Il était cependant trop tard pour fuir, Orlox attaqua le Putréfacteur, et il ne lui fallut qu’un seul coup pour le détruire. Il s’élança vers le monstre gigantesque, et le frappa violemment avec son poing, déclenchant une onde d’énergie qui provoqua une violente explosion. Athena sentit la puissance de ce coup, une onde de choc dévastatrice qui lui donna l’impression qu’une bombe venait d’exploser. L’onde de choc annihila le Putréfacteur, et Athena vit les tripes et les jets d’acide de ce dernier atterrir tout autour de la zone de combat. Elle se protégea elle-même avec un bouclier, et se rapprocha ensuite de lui.

« Impressionnant. Je suppose que vous devez être le Roi de Nox ? »

Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 02 nov. 2025 13:48
par Losgar
La vapeur dansait comme de l’encens lascif. Elle glissait sur la peau de Losgar en perles brûlantes, traçant des lignes — presque des runes — le long de son torse de guerrier‑dieu.

Il ne se contentait pas d’exister. Il occupait l’espace. Son corps n’était pas simplement fait de chair, mais de volonté. Sa présence n’était pas chaleur, mais gravité sensuelle, une force capable d’attirer, d’étouffer, de brûler ceux qui s’en approchaient. Autour de lui, le bassin était devenu un temple d’ivresse, de soupirs suspendus, de bouches entrouvertes oubliant la prière pour le souffle.

Ses mains ne dominaient pas, elles ordonnaient. Sa voix n’excitait pas, elle couronnait. Onyxian pouvait le voir, maintenant, cette partie mystérieuse et puissante du noxien faire surface comme quand ils avaient fait l’amour dans son donjon. Ce fragment de Warp qui se manifestait inconsciemment, répondant à l’influence corruptrice intense des Enfers, de la chaleur érotique des Magoas qui semblaient alimenter le fourneau de ses émotions les plus brutes. C’était dans ce moment-là que l’ex-prince transpirait d’une énergie qui ressemblait étrangement à celle des Grands Princes des Enfers. L’idée qu’il désire se tailler une place dans leur monarchie infernale devenait, tout à coup, moins invraisemblable quand on le voyait dominer ainsi tout un harem des succubes les plus redoutables et assoiffées du monde infernal.

Le décor, une fois de plus, changea à mesure que l’énergie du dernier des Noxiens résonnait autour de lui. Des nébuleuses virevoltaient soudainement le long de la surface des murs, l’eau des bains prenait les couleurs des étoiles et de l’océan noir du cosmos, et des planètes innommables et des astres inconnus apparurent autour du cortège lascif, transformant les thermes en un véritable univers de poche, une galaxie miniature contenue dans cet espace. Certains des avatars de Losgar approchèrent d’ailleurs la Matriarche, prêts à lui offrir à elle-aussi un divin traitement.

Losgar réclamait en effet la moisson du désir et de l’extase qui lui était donné, comme l’avait instruit Onyxian. Les tentacules évoluèrent, se décuplant pour former ensuite des effigies de Losgar lui-même, des clones astraux, noirs et lumineux d’étoiles, qui s’emparèrent chacun des esclaves et autres concubines de la Matriarche pour combler chaque orifice qui pouvait accepter leurs chibres cosmiques ainsi que les nombreux tentacules phalliques qu’ils arboraient. Une orgie comme on n'en avait jamais vu se tenait lieu, et l’épicentre de ce miracle sexuel était le prince recouvert de runes dorées et de poussière d’étoile, baisant la bouche de Selean avec une intensité décuplée tandis que d’autres tentacules s’occupaient de parcourir son corps pour la stimuler de toute part.

Lentement, quelque chose de lumineux semblait se former au-dessus de la tête du Cendré. Un cercle, une parodie d’auréole, mais faite de flammes bleutées, naissait par-dessus ses cheveux ... quelque chose de familier pour Onyxian. Une couronne ...

**

*



Le silence retomba après la déflagration. Les entrailles fumantes du Putréfacteur se désintégraient encore dans les airs, gouttelettes d’acide suspendues comme une pluie figée entre deux battements du temps. Le champ de bataille était figé, comme si le monde lui-même retenait sa respiration. Même les cloches infernales des Porteurs de Peste s’étaient tues.

Au cœur de ce calme impossible, Orlox se tenait debout. Immobile. Souverain.

Son corps massif semblait forgé dans une matière plus ancienne que le fer : une peau noire striée d’arcanes noxiennes, un regard lourd de millénaires, une chevelure de jais balayée par le souffle du Warp. Son poing, encore auréolé de l’énergie du coup qui avait annihilé le Putréfacteur, laissait flotter dans l’air une vibration sourde, comme une cloche de guerre résonnant dans les couches les plus profondes du Warp.

" Vous avez combattu pour mon peuple, étrangère céleste. Et pour cela… je vous remercie. "

Sa voix résonna, grave et posée, comme une prière inversée récitée dans une cathédrale en ruine. Il s’approcha. Pas d’un pas guerrier. Mais avec la lenteur majestueuse de ceux qui n’ont plus rien à prouver, et dont la présence seule tord la trame de la réalité autour d’eux.

"Je suis Orlox. Roi de Nox, jadis la plus brillante flamme des étoiles. Un monde façonné par la guerre, l’équilibre, et le savoir. Mais nous avons péché par orgueil."

Son regard se fit plus sombre, plus lourd, plus personnel.

"Aujourd’hui, nous survivons et combattons la lubie d’un parjure. Mais ce monde n’est plus qu’un écho. Un vestige. Et je crains… que votre présence ici n’annonce pas seulement un acte de bravoure, mais une fissure plus vaste."

Un souffle glacial s’éleva autour d’eux, comme si le Warp écoutait. Et pour un bref instant, Orlox sembla las. Non pas faible. Mais vieux. Usé par un fardeau qu’aucune armée ne pouvait partager.

Il tourna les yeux vers la ligne d’horizon, là où les nuées de pestes s’étaient dispersées.

" Il n’y a jamais de hasard dans les abysses. Seulement des desseins trop vastes pour nos mots. Peut-être que votre présence n’est pas un hasard ... mais nous ne le seront que plus tard. Vous avez protégé les miens. Pour cela, je vous accorde l’hospitalité. Et une parole. Ici, vous ne serez ni traquées, ni questionnées. Mes gens vous offriront le peu que nous avons. Nous sommes en guerre, gens célestes. Vous n’êtiez pas obligées de prendre un camp, mais je vois dans vos yeux que vous avez la sagesse nécessaire pour reconnaître le mal quand vous le voyez. Suivez-moi."

Orlox s'était retourné sans un mot. Il marchait désormais en direction de la forteresse. Et les anges le suivirent. Chaque pas qu’il traçait devant eux n'était pas un commandement, mais une évidence. Sa silhouette massive fendait la brume, le manteau d’ombre qui tombait de ses épaules semblant absorber la lumière comme s’il portait sur lui le deuil de son peuple.

La Corne Noire grandissait à chaque pas.

Un mur vivant. Une montagne creusée, sculptée, pensée, presque rêvée. Le bastion n’était pas une construction. Il était un organisme de pierre, d’obsidienne noire et de conduits antiques, tissés d’une technologie oubliée, que seuls les Noxiens pouvaient comprendre.

Lorsque les portes colossales s’ouvrirent dans un grondement sourd, ce ne furent pas des chaînes ni des mécanismes qui les activèrent… Mais une voix murmurée par Orlox, dans une langue qui ressemblait à des battements d’étoiles mourantes.

À l’intérieur, la Corne Noire respirait. L'air était chaud, saturé d’une énergie vibrante, subtilement hostile, comme si la forteresse elle-même observait, jaugeait, enregistrait la présence des êtres célestes. Les murs étaient recouverts de fresques mouvantes, taillées dans une roche qui semblait parfois s’animer. Elles racontaient l’histoire d’un peuple fier, de guerriers qui volaient sans ailes, d’amants stellaires, de pactes passés dans le sang et l’honneur… et de la Chute.

Orlox s’arrêta dans une vaste salle circulaire. Le plafond en dôme laissait voir les cieux fracturés de Nox à travers un réseau translucide de pierres précieuses et de matière énergétique.

" Ici, vous êtes en sécurité. "
Ses mots étaient lents, pesés. "Nous n’avons que peu de vivres… mais l’honneur nous oblige à accueillir ceux qui nous ont sauvés. "


Il se tourna vers elles.

" Vous êtes libres de vous reposer. Mais si vous désirez comprendre pourquoi vous êtes ici… alors je vous montrerai ce que nous avons conservé. Les derniers fragments de la mémoire Noxienne."

Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 10 nov. 2025 01:38
par Le Diablotin

Losgar avait des pouvoirs assez exceptionnels. Onyxian était intriguée, et elle sentit à nouveau ce dernier se lancer dans une nouvelle transe. Elle ignorait ce qui déclenchait ses séances, mais cela lui plaisait. La puissance l’excitait. Face à un amant puissant, Onyxian était séduite. Elle vit le décor des thermes évoluer encore. Les murs s’assombrirent, l’eau rougeâtre devint plus noirâtre, comme la couleur de la matière noire spatiale. Des étoiles apparurent ici et là. Selean observait les lieux avec un certain amusement.

« [colort=grey]Impressionnant… Mes souvenirs sont lointains, mais je crois reconnaître l’espace vu depuis Nox…[/color] »

Losgar avait généré des clones de lui-même, à partir de tentacules noirâtres et luisants qui jaillirent le long des murs. Cet espace « noirâtre » ne semblait de fait être qu’un vaste amas de tentacules qui avait englobé les thermes. Onyxian toucha l’une des parois, sentant une matière vive, chaude. Un clone de Losgar jaillit alors. Il était d’un noir d’encre, comme les autres, avant de petit à petit prendre une forme plus cendrée. Un Losgar lui fit face. Elle sourit doucement en l’embrassant, et laissa ce dernier la prendre contre le mur, en la soulevant par les hanches. Les jambes d’Onyxian s’enroulèrent autour de ses hanches, et elle soupira doucement, gémissant contre lui.

Selean, de son côté, posa sa main sur le torse du clone qui se formait, et le fit changer de sexe. Elle sourit en voyant ce clone féminin, et l’embrassa. Elle sentit des tentacules se rapprocher d’elle, et, quand l’un s’approcha de sa bouche, et manqua de s’y engouffrer, elle le mordit avec ses dents, si fort que le tentacule en fut sectionné en deux. Elle grommela ensuite, et besogna le clone, laissant toutefois aux tentacules de Losgar la possibilité de la prendre par l’arrière…


Le Putréfacteur s’effondra comme si une montagne venait d’imploser. Il répandit autour de lui des tripes, des viscères, du sang verdâtre, puant et écœurant. Angewomon s’en écarta, constatant avec soulagement que la situation s’était calmée. La horde avait été repoussée, et Angewomon allait donc pouvoir enfin réfléchir. Pourquoi les avoir envoyés dans le passé ? Elle n’avait toujours aucune réponse à cette question. Si elles étaient effectivement revenues dans le passé de leur réalité, alors elles ne pourraient pas le changer, vu que ce passé était déjà écrit. Or, Angewomon n’avait aucun souvenir qu’Athéna soit morte sur une autre planète.

*Autrement dit, si nous sommes dans notre passé, nous ne pourrons rien changer à la destruction de Nox…*

Angewomon battit des ailes en suivant les Noxiens vers une espèce d’immense forteresse. Orlox, le Roi de Nox, les guida vers cette forteresse. Angewomon avait un mauvais pressentiment en s’en approchant. Cette forteresse n’était pas inanimée, elle semblait animée de sa propre conscience. Athéna entra la première, conservant ses armes, tandis que ses Anges se rapprochèrent autour d’elle. Orlox leur assura qu’elles étaient en sécurité… Une chose dont Athéna n’était pas totalement sûre. Nox était aux abois, elle pouvait sentir, derrière la force des Noxiens, la déchirure de Nox. La planète allait irrémédiablement basculer dans le Warp. Angewomon observa le ciel déchiré qui brillait au-dessus. Le dôme reflétait ce monde moribond, dévasté par des tempêtes magnétiques et magiques. Des fissures zébraient Nox, la découpaient comme un couteau tranchant les flancs d’une pomme.

Orlox évoqua leur voyage temporel. Athéna, qui observait les lieux, se retourna vers le Roi.

« Nous avons été envoyées ici par un ennemi, Roi Orlox. Ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas venues pour vous sauver. Votre monde est condamné. À chaque seconde qui passe, le Warp l’absorbe. Quand il plongera dans les Abysses, toute vie deviendra impossible ici. »

Les Noxiens qui espéraient voir dans ces Anges un sauvetage devaient se préparer à l’inévitable. Les évacuer était aussi à ce stade très compliqué, le Conseil des Cieux n’approuverait pas cela, car, maintenant que Nox commençait à basculer, les Anges risquaient eux aussi de basculer, ou d’amener des réfugiés potentiellement contaminés par les fléaux du Warp. Et, au-delà des difficultés techniques, Angewomon savait qu’il y avait avant tout une question centrale : les Noxiens méritaient-ils d’être sauvés ? Les fresques ornant les murs faisaient l’apologie d’un peuple conquérant, d’un peuple où la force prédominait sur l’intelligence. Des gens fiers, mais qui s’étaient aveuglés dans leur fierté, dans leur honneur… Une société atrophiée, sclérosée, qui s’effondrait sur elle-même.

Athéna reprit alors :

« Nous vous écoutons, Roi Orlox. Nous avons été amenées ici contre notre gré, comme je vous l’ai indiqué… Mais la volonté de la Tortue est indiscernable. Sachez que nous venons du futur, et que votre peuple renaîtra. Nous avons retrouvé un Noxien, un héritier, que nous avons mis en sécurité. Est-ce pour cela que nous sommes ici ? Pour s’assurer qu’il quitte Nox ? »

Re: Vivre en Enfer [Losgar]

Posté : 15 nov. 2025 21:28
par Losgar
La réalité se tordait autour de lui.

Losgar n’était plus simplement un mâle… Il était devenu un centre gravitationnel de désir, un noyau d’énergie charnelle autour duquel les volontés se dissolvaient. Le bain infernal avait disparu. Il n’était plus qu’un souvenir humide au fond d’un songe devenu orgie.

Les murs s’étaient couverts d’ombres palpitantes. Des tentacules souples et brûlants coulaient sur les dalles comme des rivières vivantes, formant un cocon stellaire de matière obscure. Les étoiles elles-mêmes semblaient piégées dans cette chair cosmique, créant un firmament intérieur dans lequel les soupirs des démones remplaçaient les astres morts.

Et Losgar… n’était plus seul.

De ses épaules, de ses flancs, de sa nuque, naissaient des clones éphémères, créatures de sa volonté pulsante, doubles charnels animés par l’énergie du Warp. Ils avaient sa forme, son odeur, son regard… mais pas son âme.
Des fragments.
Des émissaires de luxure.

Onyxian, suspendue dans les bras d’un de ces avatars, s’abandonnait dans un soupir rauque. Ses jambes enroulées autour de sa hanche, son souffle haletant contre la gorge du clone, elle recevait avec un plaisir vénéneux ce qu’elle avait longtemps refusé à tout démon : la soumission d’un instant, l’extase d’une reine conquise. Le clone n’était pas une copie vulgaire, il était un parfait modèle physique de la fougue et de la passion du Cendré, et elle pouvait sentir toute la puissance sexuelle qu’elle avait accueillie en elle quand l’ex-prince avait réussi l’exploit de faire d’elle son épouse infernale.

Selean, elle, faisait face à une version féminisée de Losgar, offerte à ses lèvres et à ses griffes, déformant les codes du plaisir, échangeant sa fureur contre une danse entre fusion et domination. Les tentacules serpentaient derrière elle, osant s’approcher, l’effleurer, la goûter… Elle mordit l’un d’eux avec un sourire de défi, avant de le laisser s’insinuer à nouveau contre sa peau, dans un pacte silencieux entre guerre et abandon.

Et au centre… le vrai Losgar.

Debout. Nu. Irradiant.

Son corps était noir de cendres stellaires, parcouru de veines dorées, ses yeux constellés d’éclairs pourpres, ses bras levés vers les hauteurs de ce monde privé de ciel. Son inmon brillait, illuminant son ventre, son torse, sa gorge, jusqu’à sa langue même qui articulait des mantras anciens, des syllabes oubliées que le Warp semblait reconnaître. Quelque chose d’ancien s’éveillait dans son sang.

Autour de lui, les succubes s’agenouillaient, en transes, même quand elles se faisaient baiser par tous les orifices par les avatars de leur nouveau roi. Certaines sanglotaient d’extase. D’autres priaient en gémissant. Un phénomène incroyable se produisait, quelque chose que même les Magoa, pourtant maîtres incontestés de la Luxure, découvraient : par un miracle dont Losgar en était l’épicentre, chaque jouissance, chaque sensation exquise, chaque orgasme était partagé et décuplé, les amants sentant l’euphorie de leurs voisins et inversement, partageant ainsi un état d’absolue félicité rarement vécu si ce n’est dans les palais des dieux du sexe les plus extrêmes.

Et alors, il comprit. Regardant ses mains palpitantes d’énergie, sa voix résonnât, douce et mielleuse, un chuchotement qui pourtant fut audible par-dessus les gémissements et râles du sexe :

“Voilà comment les Dieux gagnent du pouvoir. Par l’adoration, le Warp les nourrit, et ma nature semble être réceptible à ce pouvoir ... Onyxian, je pense que l’inmon que tu m’as imposé à ouvert une porte en moi, un réceptacle qui n’attend qu’à être comblé encore, et encore, par les émotions et l’adoration envers moi ... comme un culte, comme une ... religion. Quel est ce pouvoir si énivrant ? Je n’ai jamais senti quelque chose d’aussi grisant.”

Se retournant, il regarda Selean, qui s’était emparée d’un de ses clones et l’avait modelé à une image féminine pour la prendre. Il sourit lentement en voyant son fessier, galbe et musclé, tendu par l’effort à mesure qu’elle besognait le clone qui l’avait prise entre ses jambes avec amusement. S’approchant en lévitant par-dessus l’eau, il passa lentement sa main le long de la croupe de la demi-noxienne, et cette dernière pouvait ressentir l’immense puissance qui vibrait dans le corps du prince de Nox. Et tandis qu’elle prenait le clone, le chibre dur et épais de Losgar pénétra le fondement de Selean, et il se joignit à ses mouvements, menant même la cadence tout en lui insufflant une partie de son énergie acquise, boostant son endurance déjà surhumaine ...

**

*


“Je me doutais bien que votre présence ici était accidentelle et non préméditée. Notre monde est isolé du reste du cosmos, un ilot perdu dans la mer Noire de l’univers, bien loin des civilisations avancées. Les rares qui peuvent entrer en contact avec nous ne s’approchent guère, connaissant la nature hostile de Nox. Seuls nous, Noxiens, avons su dompter la nature qui cherche à nous dévorer. Et ce n’est pas un jeu de mot ...”

Le groupe, mené par le très puissant souverain, arrivèrent devant une énième porte noire couverte de glyphes. Aucun garde ne s’imposait devant l’entrée, dévoilant que les effectifs de l’armée du roi devaient être particulièrement réduits à cause de la guerre civile et du déchaînement des apparitions démoniaques du Warp dans leurs territoires. Malgré la lourdeur de la gigantesque porte, Orlox la repoussa avec une déconcertante aisance, ouvrant le passage vers une vaste pièce circulaire. Des sortes de miroirs flottants holographiques lévitaient dans la pièce, chacune exposant un champ de bataille, un endroit stratégique, une bataille en cours. Un strategium, où les chefs de guerre de Nox se réunissaient pour planifier et commander. Les scènes qui se déroulaient dévoilaient des combats titanesques : ici, on pouvait voir des montagnes s’effondrer sous l’escarmouche bestiale de deux brigades de Noxiens qui s’anéantissaient. Là, c’était la défense d’un des piliers de Pierre Noire contre une incursion de Sanguinaires de Khorne armés d’haches et de fouets embrasés.

“Ce que je m’apprête à vous dévoiler est un secret gardé farouchement par mes ancêtres. Il y a des millénaires, mon père a imposé comme édicte qu’aucun noxien ne quitte Nox, de gré ou de force. Depuis, nous vivions en autarcie, isolés du reste de l’univers, cultivant nos traditions martiales sur des siècles, jusqu’à ce que Thanas, un de nos plus brillants et illustres héros, ne décide de briser mes ordres et de quitter notre monde. Il est revenu changé, écœuré par la stagnation de notre peuple, et a depuis dressé bien des noxiens contre moi dans une rébellion qui fait rage depuis si longtemps ...”

Orlox toucha l’un des miroirs du bout des doigts, et l’écran changea pour donner une image de Nox, ravagée par des tempêtes Warp et encerclée par différentes armadas qui se donnaient bataille en orbite.

“Ce qu’ils ignorent tous, Thanas, mes compagnons, même mon fils ... c’est que mon ordre n’est pas un caprice stupide pour museler mon peuple. C’est pour protéger la galaxie et au-delà d’un terrible fléau. Les Anciens nous ont conçu durant la Guerre contre les C’tans et leurs esclaves Necrons non pas pour combattre leur mortel ennemi, mais pour endiguer une toute autre menace.”

Soupirant longuement, il inscrivit plusieurs codes complexes avec son index sur la surface du miroir, et la représentation de Nox devint une sorte d’hologramme transparent qui divisa en deux la planète, dévoilant son intérieur comme un œuf. Ce qu’ils virent choqua même la déesse et ses anges.

“Nox n’est pas juste une planète. C’est une prison, une cage façonnée par les Anciens pour contenir une des plus effroyables abominations qui soient. Et notre rôle originel était celui de geôliers. Mon ordre était de rester afin de veiller à ce que jamais, Ô grand jamais, cette chose ne soit libérée ... ou réveillée.”

Sous la croute terrestre de la planète, quelque chose de vivant pulsait, quelque chose d’immense au-delà de toute compréhension, quelque chose qui avait un coeur qui battait.

Un embryon d’un Grand Ancien ...