Mine de rien, on parlait de femmes pauvres, tant économiquement que culturellement. Beaucoup ne savaient pas lire, ni écrire, et étaient tout simplement incapables de s’en sortir seules. Elles n’avaient connu que la drogue, la prostitution, la violence. Si on les laissait dans la nature, elles reviendraient aux seules choses qu’elles connaissaient pour se nourrir. Karen voulait donc vraiment les aider, et non se contenter de les libérer d’une prison pour les conduire dans une autre. À travers sa fondation, elle suivait chaque femme sauvée par Helena, s’assurait que celles-ci assistent aux cours donnés par des associations ou même par certains services pédagogiques universitaires, qu’elle finançait à travers la fondation. Il fallait aussi s’assurer que l’argent était bien utilité, que personne ne cherchait à en profiter. Bref, tout cela demandait un énorme boulot, et Karen avait du mal à tout juguler. Elle était à la fois la PDG de Starr Industries et la Présidente de la Fondation Starr, et, si son super-cerveau lui permettait de tout gérer, le fait est que sa fondation ne cessait de croître, en étant présente sur tous les continents. Que ce soit les immigrés en Europe, les réfugiés climatiques ou politiques d’Afrique, les esclaves modernes d’Amérique Centrale sous le joug des cartels de la drogue, Karen voulait répondre à tout le monde… Sans parler des victimes des réseaux plus sinistres, comme les trafics pédophiles ou pédopornographiques.
Helena, quant à elle, était certes la fille de Catwoman, mais aussi de Bruce Wayne. Elle avait reçu une excellente éducation, incluant également des leçons économiques. Bruce Wayne avait toujours mis un point d’honneur à connaître le fonctionnement de l’économie et des affaires, car la lutte contre la criminalité était intrinsèquement liée à l’argent, et il affrontait autant la criminalité de bas étage que les criminels en col blanc. Batman enquêtait autant sur les dealers que sur les délits d’initiés, les collusions frauduleuses, les détournements de biens sociaux, les biens mal acquis… Helena avait appris tout cela, même si l’idée de diriger la fondation la surprit.
Power Girl sourit doucement, et embrassa sa fiancée.
« Tu en es capable, Helena. Toute cette fondation a été conçue pour toi. Dès le début, je savais que je t’en donnerai les rênes un jour. Ton père avait développé son propre réseau de Batman pour agir à travers le monde, et, à travers la Fondation, tu pourras faire quelque chose de similaire. Une Huntress Incorporated ! Car certaines des femmes que nous avons retrouvé ne sont pas des victimes, elles sont pleines de rage, de haine, d’une colère que tu pourras canaliser pour éviter qu’elles ne deviennent des criminelles. »
Les victimes des favelas brésiliennes, de tous ces endroits où la corruption régnait et où les êtres mauvais agissaient en toute impunité, avec la bienveillance des autorités légales. Si les justiciers comme Batman avaient vu le jour, c’était à cause de ça, pour répondre à l’inefficacité des systèmes étatiques, comme une sorte de réponse de la société civile à la hausse de la corruption.
« Bien sûr, il faudra attendre quelques mois, que tu fasses tes preuves, que tu saches avec qui discuter, et que tu connaisses bien tous les dossiers… Mais je tiens à ça. Personne n’est mieux placé que toi, ma chérie, personne. »
L’idée d’un bataillon d’Huntress n’était par ailleurs pas pour lui déplaire. Reste à savoir si Helena apprécierait l’idée, mais ce n’était pas comme si Karen pouvait transformer n’importe qui en Kryptonien. Helena s’interrogea alors sur leur vie de couple, et Karen sourit, en la voyant devenir impudique, détachant l’un de ses boutons de chemisier. Elle se rapprocha alors, et attrapa le bouton de la veste d’Helena, le maintenant entre ses doigts.
« Et bien, vu que nos bureaux seront collés l’un à l’autre, je pense que cela nous rapprochera davantage, au contraire… Mais il faut au moins consacrer une heure par jour à notre couple… »
Karen déboutonna la veste et glissa ses mains dans le dos de sa femme, retournant l’embrasser. Elle mordilla ses lèvres, et ses mains filèrent sous sa jupe. Elle sentit les plis de sa chemise, et descendit encore, jusqu’à sentir ses fesses, et les serra toutes les deux. Ses doigts se crispèrent dessus, et elle commença à malaxer le cul d’Helena, tout en mordillant sa lèvre inférieure.
« Mais il ne faut pas oublier aussi toutes les séances punitives que je devrais infliger à ma secrétaire rebelle qui fera perdre du temps à ses collègues à force de coucher avec eux, hum… Je crois bien que je vais devoir te punir tous les jours, même, ma petite catin… »
Le ton était doucereux, très affectueux, et Karen l’embrassa encore. Tout cela ne témoignait que d’une chose, de l’amour profond que Power Girl voulait à sa Huntress…