The Multiversity

Le désir aidant, Martin se libéra peu à peu de ses carcans, de ses doutes, et de tout le reste Il ne resta plus en lui qu’un homme passionné, un mâle prêt à besogner sa femelle. On aurait pu appeler cela le pouvoir envirant du sexe, ou aliénant. Martin revenait à un état primitif, celui de l’animal qu’il n’avait cessé d’être, balayant toutes ses promesses et tous ses vœux. Cirilla aurait peut-être pu s’en vouloir, mais elle-même était aussi dans cet état, et se disait que, de toute manière, il se remettrait de ça. Il allait apprendre comme il le fallait à faire l’amour, et offrirait ensuite à sa future dulcinée une nuit de folie. Que demander de plus ? Martin la poussa, et la coucha sur une table. Cirilla s’étala à moitié dessus, et tourna la tête vers son amant, tout en serrant ses mains sur le rebord de la table ronde.

« Allez, viens, baise-moi ! »

Martin ne se fit pas prier. Ciri’ put voir qu’un inmon brillait sur son pubis, et que ses iris avaient pris une teinte rose. La magie rose l’envahissait totalement. Il cibla sa croupe, mais sa queue glissa, et se glissa dans la chatte trempée de la sorceleuse. Celle-ci se mit à gémir, sentant ce solide membre s’enfoncer durement en elle.

« Hmmm… Oh putain, vas-y, oui !! »

Et il y alla ! Si Ombre prenait son pied, ce fut aussi le cas pour Cirillia, qui se mit à gémir furieusement. Elle sentait ce membre assoiffé la prendre, Martin y allait à fond, et c’était bon, si bon ! Oh oui, Ciri’ adorait ça ! Elle sentait la vague l’envahir, elle sentait cette queue épaisse la remplir, s’enfoncer puissamment et énergiquement en elle. Il ne lui épargnait rien, grognant et soupirant, en sueur, comme possédé. La magie rose l’empêchait de jouir trop vite en renforçant fortement son endurance sexuelle, offrant ainsi à la sorceleuse la séance de baise dont elle avait envie ! Quand l’un des deux autres s’approcha, Cirilla ne se fit pas prier, et attrapa sa queue, puis la fourra dans sa bouche. Elle se mit à gémir encore, rougissant tout en sentant les coups de reins s’accentuer. Une main ferme se posa sur ses cheveux, annonçant une nuit encore très intense…

Et pendant que les deux héroïnes se faisaient baiser comme des chiennes, usant de cette nécessité pour se purger des affres et stigmates de la magie de Lusst'ghaa; d'autres forces étaient à l'œuvre. Ces forces avaient chacune leur propres objectifs: les espions du mage noir renégat, Terazul, tentaient de se réorganiser après la défaite lors du combat de l'auberge. Les deux guerrières en provenance de Lumen promettaient d'être terrassées assez rapidement mais il semblait que les informations reçues étaient fausses. Malgré la présence magique du sorcier, elles s'étaient montrées sauvages et les troupes de Terazul avaient subi des pertes. Pourtant, la préparation de l'exécution des envoyées de Lumen avait été soigneusement préparée. De nombreux clients de l'auberge étaient en réalité des agents noirs et à cet instant, ils pourrissaient, morts et rongés par leur noirceur.

Préparer un nouveau piège à Millevon était dorénavant impossible. Les troupes armées de la ville étaient sur le qui-vive et il se disait que les Sorcières grises, ces femmes dangereuses qui se cachaient dans les ombres de la cité, s'intéressaient aux évènements qui avaient fait grand bruit. Personne ne pouvait battre ces sorcières sur leur terrain de jeu.

Car justement, dans le reflet d'une sphère de vision, l'une d'elle, une vieille femme, observait Ciri et Ombre s'adonner à leurs ébats.

"Ces petites sont pleines de vie ... alors qu'elles en profitent car le chemin de leur avenir ne les ménagera pas en souffrances et en épreuves."

Elle avait parlé de sa voix de crécelle et une consœur ricana.

"Nous allons bientôt pouvoir le leur dire car elles viennent nous concerter. Je connais la sorceleuse de réputation. Si elle est là, c'est que les ennuis ne sont pas loin. Et l'autre guerrière a une noirceur dans son âme qui m'est étrangère. Je me demande ce qu'elles veulent et si ça a un lien avec cette agitation sous-jacente autour de notre cité. Les corbeaux de malheur sont nombreux ces temps-ci. La magie de mort empeste les ruelles de Millevon."

Les sorcières de Millevon étaient réputées pour leurs pouvoirs de divination et leurs aptitudes à détecter le Mal. Or , c'est bien celui-ci qu'Ombre et Ciri traquaient. Il était hors de question que Terazul survive à ces crimes. Il devait payer pour Ombre et pour Lumen. Et à présent, la sorceleuse avait aussi une très bonne raison de vouloir sa mort.

Ces sorcières, il fallait les trouver. Elles n'œuvraient pas au grand jour. Les habitants de la région les respectaient mais les pouvoirs centraux les considéraient comme malfaisantes, ce qui était faux. La nature de leur Pouvoir méconnu effrayait et les Stries Bleues, notamment, cherchaient à les éliminer. Et tout cela au nom de la Confédération de Lumen bien sûr. Quelle hypocrisie ...

"Ces petites vont nous trouver?"
"Je pense qu'elles y arriveront oui, et sans grands efforts. Leur magie à chacune est ... particulière."

Après leur nuit orgasmique à l’auberge, Cirilla et Ombre reprirent la route le lendemain. Elles se réveillèrent en dormant chacune sur des soldats luméens nus. Ciri’ constata à son réveil que la verge de Martin, sur qui elle dormait, frottait contre sa cuisse. Elle le suça rapidement, puis, quand il se réveilla, le chevaucha. Elle et Ombre eurent ainsi droit à leur séance matinale. La nuit avait permis de purger leur corps, mais le désir ne disparaissait pas si facilement, a fortiori quand, comme elles, elles avaient passé du temps à Lusst’ghaa. Quoi qu’il en soit, les soldats luméens reprirent vite leurs esprits ensuite, et Cirilla et Ombre choisirent de délaisser « L’Héroïne du Nord » avant que l’auberge ne devienne un nouveau théâtre d’orgie. Elles devaient retrouver la trace de Terazul. Fort heureusement, lui aussi avait passé du temps à Lusst’ghaa. Cirilla et Ombre s’éloignèrent dans un premier temps de l’auberge, puis Ciri’ utilisa ensuite leur connexion à Lusst’ghaa pour ressentir l’aura de Terazul.

« Je n’ai jamais passé l’Épreuve des Herbes, donc je n’ai pas les sens affinés des sorceleurs, mais ma magie fait très bien office. »

Les pupilles de Ciri’ avaient pris une teinte rose, et l’aura de Terazul se matérialisa pour elle et pour Ombre sous la forme d’une traînée rosâtre. Elles chevauchèrent ainsi, ce qui les rapprocha finalement de Millevon. Elles traversèrent un col montagneux, tandis que l’air se rafraîchissait. De la neige commençait à tomber, tandis que le paysage était recouvert de neige. Elles avancèrent le long de la forêt, jusqu’à rejoindre la ville. La piste de Terazul se perdait alors à ce moment. Les gardes accueillirent les deux femmes, et Cirilla leur montra l’ordre royal qu’elle avait en main. Le capitaine de la garde ordonna qu’on les conduise au seigneur de Millevon, le baron Byron Locksley.

« J’ai reçu les rapports concernant l’incident à l’auberge, commenta Byron quand les deux femmes lui eurent résumé la situation. On dit qu’une brèche dimensionnelle a été ouverte… »

Byron était relativement austère, à l’image de cette ville enneigée nichée entre les montagnes. Millevon vivait de l’extraction minière et du bois. La cité était en lien avec les cités-libres naines situées à proximité.

« Si j’ai bien compris, vous soupçonnez ce Terazul d’être à la tête de la Confrérie Phylas.
- Je ne souhaite pas empiéter sur votre enquête. J’ignore comment Terazul a pu ouvrir un Portail vers Lusst’ghaa. C’est aussi pour cela que nous souhaitons aller à l’académie. »

L’académie de Millevon était une école magique. Cirilla avait souhaité s’y rendre avec Ombre pour y rencontrer les magiciennes qui tenaient cette académie, car elles étaient à la base des sorcières. La Loge de Millevon avait en effet été construire à partir d’un cercle d’anciennes sorcières, et la Loge avait conservé l’habitude de vénérer la Déesse Sha. La responsable de l’académie était aussi la responsable de la Loge, et une sorcière. Elle s’appelait Malia, et veillait notamment sur la fille du baron Byron, la belle Glinda. La mère de Glinda, la baronne Freya, était elle aussi une magicienne, une élève de Malia dont Byron s’était épris.

Un moyen de montrer que, à Millevon, la Loge était la principale puissance de la ville…

Lumen était une confédération, un regroupement de nombreuses entités comme des royaumes ou des cités-états, tous favorables à cette alliance qui offrait bien des bénéfices. Mais si la civilisation et les grands développements urbains, tout comme l'amélioration des grands axes de voyage, se concrétisaient à l'approche des lieux de pouvoirs et grands centres économiques; certaines provinces persistaient à maintenir un isolement volontaire.

Millevon n'était pas un bourg pauvre mais cultivait sa semi-indépendance. Loin de tout, cette barronnie offrait au baron Locksley une autonomie dans le traitement de ses affaires et surtout, un éloignement intéressant des grandes trésoreries royales. Il gérait ses impôts et ses taxes à sa convenance, envoyait de temps en temps un coffret de pièces d'argent à la capitale pour rappeler qu'il s'acquittait de sa participation à l'effort commun, puis retournait se soucier des affaires de sa région.
Byron Locksley n'était pas un magouilleur, lon de là, mais bien un homme conscient des réalités de la vie de provinciaux et de leurs problèmes. Depuis l'Olympomachie, l'état sécuritaire de la région s'était dégradé. Des monstres comme des hordes de brigands se terraient dans les forêts profondes entourant la cité et il fallait s'en soucier. L'entretien des murailles de la ville coutait cher et il avait fallu les renforcer. Recruter aussi plus de gens d'armes et les équiper avait aussi entamé la trésorerie de la baronnie. Byron devait aussi payer pour les informations utiles que certains agents rapportaient de leurs enquêtes privées.

Aussi, quand Ciri et Ombre quémandèrent audience, il fut sur ses gardes. Son épouse, Freya, vestale de Sha, l'avait informé de l'évènement survenu à l'auberge. Les magiciennes de Millevon savaient tout, ou presque. Le baron connaissait également la proximité des deux guerrières avec le Pouvoir Luméen, aussi il se méfiait de ce qui pourrait être dit. Moins Lumen en savait sur ses activités, toutes légales qu'elles soient, mieux ce serait.

Il fut donc courtois mais assez peu loquace. Seulement, quand il fut avéré qu'un puissant sorcier noir fut à l'oeuvre dans sa ville, et en y associant Lusst'ghaa en plus, il fut plus disposé à réagir. Sha était la déesse dominante de la cité et le culte de Lust était ici anecdotique. Il n'en restait pas moins que Byron connaissait les dangers de la magie de la déesse des plaisirs charnels.

"Je comprends, je comprends ... Mais pourquoi la reine Elena de Lumen vous envoie t'elle aussi loin de la capitale pour traquer ce sorcier? Que représente t'il vraiment? Menace t'il le royaume? Il me semble que les Stries Bleues seraient plus appropriées pour mener une telle chasse. Ce n'est pas le cas donc je suppose qu'il y a une raison d'état derrière cela."

Ombre resta de marbre. Ce baron n'avait pas à savoir qu'Elena avait failli périr lors de l'assaut du palais royal, qu'elle était encore vulnérable à ce genre d'attaques et que son pouvoir restait très fragile.

"Ce sorcier est une menace pour le Bien tout simplement et notre devoir est de l'éliminer. Et je ne suis pas sûre que vous apprécieriez de voir débarquer ici une unité de Stries Bleues à l'idéologie tellement hostile à ce qu'ils ne comprennent pas. Pour eux, l'académie de Millevon est un furoncle à percer. Et j'ai aussi remarqué des commerçants elfes en arrivant, preuves que vous avez l'état d'esprit d'un homme honnête et sensible au bien des autres. Cela aussi ils ne l'accepteraient pas."

Concernant d'autres considérations, Ombre avait au préalable étudié la carte de la région. Autrefois, cette province avait constitué la frontière de l'extrême sud-ouest de Nétheril et dans ses plans initiaux, elle avait envisagé de la reprendre à Lumen une fois son empire revenu d'exil. Ce n'était plus d'actualité car il était hors de question d'affronter Elena de quelque manière que ce soit. Cependant, d'anciennes mines très profondes de Nétheril étaient enterrées dans ces riches sous-sols et d'une manière ou d'une autre, l'ouverture d'une coopération commerciale serait à envisager une fois la quête de la guerrière aboutie.

"Nous venons juste solliciter les magiciennes de Millevon pour nous aider à éradiquer ce monstre. La reine Elena est attentive à cette affaire et saura vous montrer sa reconnaissance; j'en suis certaine."

L'homme réfléchit quelques instants. Des gens de Millevon avaient péri dans cette histoire et la population attendrait aussi une réaction.

"Je vais envoyer mes agents hors des murs de la ville pour silloner les environs et rechercher des traces. Mais pour la magie, vous verrez ça avec nos érudites. Je vous accorde l'accès à l'académie. Mon épouse sera votre guide."

OoOoOoOoO

A seulement quelques kilomètres de là, en retrait de la route de Millevon, dans une clairière sombre entourée d'arbres flétris , un groupe de cultistes noirs formaient un cercle autour d'un autel de bois monté à la hâte Les hommes se prosternaient en rythme en scandant un litanie gutturale et puissante. Devant l'autel se tenait Terazul le sorcier noir. L'homme vêtu de sa bure noie avait les yeux injectés de sang. Il fulminait après ce nouvel échec et peinait à retenir sa colère. Devant lui, attachée à l'autel, une jeune femme bâillonnée gigotait en tentant de se défaire de ses liens. Elle était nue et la morsure du froid bleuissait sa peau pâle. Il s'agissait d'une novice de l'académie capturée une heure plus tôt.

Le sorcier tenait une dague ciselée.

"Accordez moi votre puissance!" clama t'il. "Permettez moi de vous honorer en massacrant vos ennemis! Acceptez cette offrande comme la première dune longue série!"

L'homme plongea sa dague dans le ventre de la pauvre fille et l'ouvrit comme on le ferait d'un cochon. Il l’éviscéra, répandant ses boyaux sur l'autel, et arracha son cœur pour le jeter dans un brasier où l'organe s'enflamma. La litanie augmenta en puissance et comble de l'horreur, la jeune fille ne mourrait pas, dominée par la nécromancie de Terazul. Pour clore cet acte horrible, le sorcier lui retira la peau du visage délicatement pour en faire un masque qui pourrait lui être utile.

Les restes de l'écorchée furent jetés aux loups.

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