The Multiversity

Le Joker laissa Harley parler, et lui sourit ensuite. Il caressa son visage d’une main, et posa ensuite sa main sur son menton, relevant doucement sa tête, et laissa son autre main se perdre sur le dos de sa concubine, avant de se poser nonchalamment sur ses fesses.

« Ma chère Harley, quand je te vois comme ça, toute frétillante, il me vient bien des envies… Mais aucune d’elle n’apparaît compatible avec un programme tout public ! Hihihihi ! »

Il l’embrassa tout de même, avant de s’écarter d’elle. Dans son dos, la Selina-bis continuait à rire frénétiquement, tout en pleurant également. Le Joker se rapprocha alors du devant de la scène, et remit en place son costume, machinalement.

« Je… J’ai une confession à vous faire, cher public », dit-il alors, sur un ton très sérieux.

Son regard se porta sur l’assistance, laissant planer quelques secondes.

« Je… J’ai jadis connu une période sombre, difficile… Je n’ai pas toujours été le clown souriant que vous appréciez en ce moment, et… »

Le projecteur s’éteignit brusquement. Surpris, Le Joker releva la tête.

« Qu’est-ce que… ? Hey ! La régie ! Je n’ai pas fini ma scène ! À quoi est-ce que vous jouez ?! »

Personne ne crut bon de lui répondre. Furieux, Le Joker grommela alors dans sa barbe, et tournoya sur place. Le silence n’était plus rompu que par les rires hystériques de la Selina-bis.

« Hahahaha… Au sec… Hahahahahahaha !! Pi-Pitié !! Hihihihihihihi !!
-  Bordel ! Harley, remue ton gros cul, fais-moi taire cette salope ! » fulmina Le Joker.

Deux hommes de mains du Joker remontèrent vers la régie. Ils disparurent peu à peu dans l’obscurité, tandis que les autres déclenchaient leurs lampe-torches. Harley, de son côté, récupéra un pistolet d’un homme de main. Celui-ci était bien chargé, et elle se rapprocha lentement. Le Joker crut alors entendre des soupirs venant de la régie, puis il y eut une série de détonations, des coups de feu… Puis plus rien. Il se pinça alors les lèvres.

« Il est là… » constata-t-il alors.

La main d’Harley se redressa… Quand un sifflement se fit entendre, et un objet contondant la frappa à la main, lui faisant lâcher son arme. Surpris, Le Joker se retourna alors, et éclaira sur le sol un petit objet noirâtre en forme de chauve-souris.

Un batarang !

Un homme hurla alors dans son dos, au milieu de la scène, car une force silencieuse le fit décoller en l’air, vers le plafond. Les hommes de main firent alors feu, tirant en l’air. Ils eurent le temps de voir une ombre disparaître.

« Toujours en train de ruiner mon show, d’entrer de manière sournoise ! Quand donc comprendras-tu que tu es le bienvenu, Batou ?! Rallumez la lumière, bande d’abrutis, utilisez le disjoncteur ! Et grimpez sur la scène ! »

Les larrons obtempérèrent, tandis qu’un malfrat courut vers le disjoncteur à côté. Il abaissa un levier, et quelques lanternes s’illuminèrent alors… Avant de toutes exploser, les unes après les autres. Un malfrat paniquait, les yeux écarquillés, et, croyant discerner une ombre, tira dans le vide. Furieux, Le Joker le frappa au crâne avec la crosse de son arme.

« Abruti ! » vociféra-t-il.

Une grenade fumigène tomba alors, et éclata au milieu de la foule.

Puis Batman s’écrasa sur l’un des malfrats, le neutralisant sur place. Le Joker fit feu dans le vide, et entendit un autre hurlement, suivi d’un grognement. Des détonations supplémentaires rejaillirent, et un larron supplémentaire s’écrasa lourdement sur le sol, tandis que Le Joker discerna deux pointes noirâtres. Éternuant bruyamment, il sortit du nuage, et se précipita vers la sortie de secours… Quand un lasso noir s’enroula autour de ses chevilles, et le fit tomber lourdement sur le sol.

« Harley ! Coupe les liens, vite ! »

Ils n’avaient tout au plus que quelques secondes avant que la chauve-souris ne neutralise sa bande !

Cette sublime scène où le Joker lui vouait soin amour était vraiment un cadeau sublime. Mais Harley n'était pas ce genre de femme qui voulait un dîner sur un bateau, un bijou hors de prix ou boire un verre de vin sous la tour Eiffel, elle était très fleur bleue. Un dîner chez eux en paix aurait suffit, du moment que son poussin se souvenait de cette date, il aurait pu venir les mains vides, elle aurait apprécier cette soirée. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir d'en faire plus même si derrière ce cadeau envers elle se cachait aussi une façon d'attirer Batman à lui. Encore et toujours lui... Mais il n'était pas encore là, avec de la chance lui et ses petits amis ont tous une vilaine gastro et ils auront la paix ce soir ? Même si un des projecteur semblait avoir rendue l'âme ou bien que l'un des sbires ai fait une fausse manipulation, le Joker attendait le retour de la lumière sur lui et étant du genre impatient, il commençait à s'agacer sur Selina-bis, venant même lui crier dessus. Elle n'aimait pas ça mais elle avait l'habitude hélas. Se rapprochant de la jeune femme, elle posa ses mains sur ses épaules avec un grand sourire.

« Tu ferais bien de te calmer sinon tu risque de crever. »

C'était une menace mais avec le sourire car si le Joker ne la tue pas, ce sera sûrement à elle de le faire et autant dire que le Joker n'aimait pas garder d'otage, sauf s'il était face à un cul-de-sac et que ça pouvait lui laisser une petite sortie pour se faufiler ailleurs. Bref, pour sa propre sécurité, mieux valait prendre exemple sur Pam-bis qui restait silencieuse, elle ! Bien que de nouveaux larbins commençaient à grimper pour voir ce qui clochait, ce silence était mauvais signe car ça voudrait surement dire qu'Il était là... Harley attendait de voir la suite et quand un objet noir tomba près du Joker, se plantant dans le sol, plus de doute. Batman était là ! Lui ou un de ses larbins mais généralement il faisait le déplacement pour le Joker. Seul le bruit des droites que chacun des larbins bouffaient se faisait entendre avant que la scène ne soit enfumée. Harley prit un uzi, commençait à tirer vers là où elle pensait voir cette maudite chauve-souris ! Elle était plus du genre à se battre avec une arme au corps-à-corps mais elle ne volait pas, elle, alors elle s'adaptait. Mais à part tirer dans le vide, peut-être avait-elle blesser un ou deux larbins, ça, elle ne pouvait pas le savoir mais Batman était en un seul morceau, aucune balle ne l'aurait ne serait-ce qu’effleurer. De près ou de loin.

Dans le brouhaha, le Joker cherchait à filer, venant l'appelé à l'aide alors que Batman avait attraper un gros poisson ! Elle sortie un couteau de sa ceinture pour venir en trancher le lasso plutôt solide, le libérant enfin. Qu'il aille se mettre à l'abris, il avait mis une femme en colère pour son anniversaire, elle allait lui en dire deux mots ! Saisissant l'arme qui la représentait le mieux, elle avait laissé son maillet géant dans un coin car elle savait que tôt ou tard, lui ou les sbires de Gordon viendraient les faire chier ! Même si elle n’apercevait qu'une silhouette dans le nuage, elle ne ferait pas de cadeau.

« Viens pas pourrir mon anniversaiiiiiiiire ! »

Le maillet s'écrasa lourdement sur le sol qui lui, n'en sortait pas intacte contrairement à son ennemi, elle cherchait à lui écraser enfin sa vilaine petite tête mais elle n'y arrivait pas ! Abandonnant son arme efficace mais lourde, elle en revenait à plus léger, le couteau. Elle cherchait à le planter et bien que plus précis, elle parvenait à le toucher – enfin si parer la lame avec ses avant bras comptait – et une fois de plus, pas moyen de le blesser, ni même le faire paniquer, comme si elle n'était que rien. Désarmer, elle n'abandonnait pas en cherchant à le frapper, même si elle n'avait certes pas le niveau d'une Talia Al-Ghul ou n'importe qui sachant maîtriser un art du combat, sa souplesse pouvait la rendre dangereuse mais pas assez pour lui.

« J'en ai ras le bol que tu fourre ton sale petit nez partout, Bat-naze ! Tu peux pas lui foutre la paix ?! J'essaie juste de vivre heureuse avec lui et toi, tu fout tout en l'air alors que tout se passait bien ! »

Elle oubliait qu'il l'avait attirer ici pour leur « anniversaire » alors que ça devait sûrement être un énième plan pour attirer Batman mais Harley ne s'en rendra compte qu'une fois abandonnée, pas avant ! Là, elle pensait encore le voire débouler avec une arme supplémentaire, faite pour vaincre le justicier de Gotham.

Le Chevalier Noir venait enfin d’arriver, et, comme toujours, ses entrées discrètes se faisaient toujours remarquer. Dansant sur l’estrade, il était aussi rapide que lourd, bondissant dans tous les sens. Quand un larbin récupéra un fusil à pompe et tira, le Chevalier Noir avait déjà bondi, déployant un filin qui s’enroula autour du canon de l’arme. Celle-ci sauta des mains du malfrat, et fila en arrière, venant heurter la tête d’un autre bandit qui pointait son pistolet. Le coup de crosse lui brisa le nez, et la balle partit en l’air, venant se loger dans le plafond. Batman bondit alors devant lui, s’appuya sur une main, et logea son coude dans le ventre d’un autre tueur, avant de lui envoyer son genou. L’homme se plia en deux sous la douleur, et une main ferme saisit ses cheveux, puis le jeta sur un autre.

Armé d’une batte de base-ball, un autre bandit ventripotent avec une longue barbe jaillit sur sa gauche, et allait toucher son adversaire… Quand la main du justicier s’interposa, parant le coup. La tête de Batman se tourna rapidement vers lui, et heurta ensuite son front. Le bandit sentit une vive douleur à hauteur de son front, puis se reçut ensuite un uppercut fulgurant, digne d’un coup de Mike Tyson, qui le cloua au tapis.

Dès qu’il avait entendu parler de cette attaque, Batman s’était rendu sur les lieux. Il avait accès aux fréquences d’urgences, de la police, et un signal d’alarme avait remonté jusqu’à la police depuis cet immeuble. Batman savait que Le Joker était de sortie, et avait choisi de se rendre sur place. Il entendit alors des mouvements rapides, et vit Harley Quinn bondir vers lui avec un maillet géant, qu’il esquiva sans peine. Elle frappa violemment le sol, furieuse, et moulina l’air avec son maillet, offrant au justicier une ouverture qui tendit son pied. Il manqua de peu Harley, qui bondit en arrière, faisant une roulade en s’appuyant sur les mains. Elle s’aida alors d’un couteau tranchant, que le justicier regarda, puis se rua encore sur lui, furieuse.

« Ça suffit, Harley ! » tonna le Chevalier Noir.

La lame heurta ses bras, là où il y avait ses protections renforcées et ses épaulettes en forme de griffes. Il recula encore, et elle attaqua à nouveau, aussi agile que Catwoman. Batman n’oubliait pas que Poison Ivy avait renforcé l’endurance,  l’agilité et la force d’Harley Quinn. Dans son esprit, il s’agissait de l’aider à s’émanciper, mais Harley était victime d’un syndrome psychologique à l’encontre du Joker. Elle tenta encore d’attaquer, et Batman bondit sur le côté, puis immobilisa son poignet avec son bras, et usa l’élan d’Harley pour tenter de la renverser.

Les jambes de l’ancienne psychiatre passèrent par-dessus sa tête, mais elle se rétablit avec ses pieds, et contre-attaqua immédiatement. Un premier coup de pied sur la droite qui fit mouche, suivie d’un second qui atteignit la tête de Batman, qu’elle lança en bondissant sur place, tournoyant gracieusement. Elle le heurta à la joue, et le fit reculer de quelques mètres. Celle-ci opta ensuite pour un enchaînement en bondissant, jambes tendues et jointes vers Batman. Elle le frappa au plastron, à l’emplacement de son symbole, et récupéra ensuite une batte de base-ball, qui frappa encore le Chevalier Noir au visage.

Du sang jaillit de ses lèvres tandis qu’il se mit à tituber. Et, alors qu’Harley allait pousser son avantage, elle se reçut un revers en plein visage, qui la jeta au sol.

« Tu crois toujours sincèrement qu’il t’aime ? Tu n’es qu’un jouet entre ses mains !
-  Harley, mon trésor ! »

Batman se retourna en levant la tête. Depuis un balcon au-dessus de la scène, Le Joker venait de récupérer une mitraillette.

« Tu as levé la main sur ma dame, Batounet ! Même un gars comme moi trouve que ce n’est pas poli ! »

Les balles fusèrent alors, et Batman bondit en arrière, déployant son Bat-grappin pour s’envoler vers les hauteurs.

« Harley, remue-toi ! Je ne compte pas partir sans toi ! »

Pas question ! Hors de question ! Elle le refuse ! Non ! Nein ! No ! Niet ! Nada ! Faut que cette sale chauve-pourris arrête de se glisser dans ses affaire sentimentales ! Elle réussira à le guérir et à en faire son prince charmant mais tant qu'il existera, il provoquera le Joker qui à son tour répondra à son appel. Tel des inséparables, ils vivent l'un pour l'autre. Plus de Joker, plus de Batman. Et inversement. Harley Quinn espérait renvoyer ce malotru chez lui dans sa foutue cave pour qu'ils poursuivent leur petite soirée en amoureux mais ce dernier était pire qu'un cafard ! Ce n'était plus Batman mais Beattleman ! Aussi résistant que ce maudit inscet et surtout aussi increvable ! Elle avait beau réussir à le frapper, cela ne faisait que peu de différence mais telle une pro, Harley retombait toujours sur ses pattes pour revenir à l'attaque, en profitant de son agilité pour ça. Ses coups avaient beau parfois rtoucher sa cible, ça faisait que peu d'effet. Cette fois avec une batte de base-ball trouvé dans le coin, ça devrait changer la done. Moins efficace que son fidèle maillet mais ça fera l'affaire. Il était déjà plus léger.

« Dégage de làààààà ! Fout le camp ! »

Ses coups étaient puissants, peu précis mais la force était là, elle avait quand même réussi à le frapper une fois au visage mais il était bien protéger ce maudit cafard volant. Ce dernier venait à empêcher un magnifique Homerun d'arrivée, déployant son même discours idiot vis-à-vis du Joker et son amour. Harley n'avait pas le temps de répondre que ce dernier venait justement l'aider. Son prince charmant à elle ! Ce dernier venait à son secours, ce qui lui redonnait une poussé d’adrénaline !

« J'arrive mon poussin d'amour ! »

Aux chiottes Batman ! Harley lâchait son arme pour emprunter le même chemin que le Joker pour être sûr de le retrouver là haut et soient ils le vaincrons une bonne fois pour toutes, ensemble, soient ils partirons ensemble. Peu importe, du moment qu'elle était avec lui. Harley fonçait vers les escalier, grimpant aussi vite que possible, comme si une fois retrouver, leur amour allait briller de mille feu et sera impossible à éteindre ! Ce n'était qu'une question de minutes, non, de secondes ! Et après, elle pourra vivre le grand amour avec son prince charmant à elle ! Oh oui, ça allait être fabuleux !

Harley grimpa l’escalier à toute allure, et passa par une porte qui l’amena dans un couloir circulaire faisant le tour des gradins supérieurs. Dès qu’elle arriva, Le Joker l’enlaça alors, et l’embrassa dans la foulée.

« Tu n’as rien, Harley ?! » s’enquit-il.

Elle n’avait fort heureusement rien, et il sourit alors, visiblement ravi, puis l’embrassa à nouveau.

« Tout ça, ça me fait réaliser… Je ne sais pas ce que je ferai sans toi, Harley, vraiment… ! Je ne laisserai pas Batman nous séparer, tu es bien trop précieuse à mes yeux ! »

Tandis que les détonations résonnaient encore, Le Joker caressa d’une main la joue de sa dulcinée. Son regard se fit compatissant, amoureux, et il caressa avec son autre main le ventre d’Harley.

« Je veux que notre enfant grandisse, et que nous soyons ensemble pour ça… »

Avait-il jamais dit ça auparavant ? Avait-il jamais exprimé aussi clairement le rêve d’Harley ? Celui qu’il tombe amoureux d’elle, au point de vouloir fonder une famille ? Harleen Quinzel avait tenté une thérapie expérimentale risquée avec Le Joker, en essayant de lui montrer de l’affection, en se disant qu’il pouvait être guéri. Est-ce que tout cela portait enfin ses fruits ? Le Joker se retourna, et se dirigea vers le fond du couloir, quand un malfrat traversa une porte d’un des gradins, le pied de Batman dans sa figure. Le Chevalier déploya ses ailes, et Le Joker brandit alors son pistolet. C’était un redoutable magnum avec un barillet à six tirs, et il fit feu. La cape du Chevalier Noir s’interposa, et les balles la transpercèrent, rebondissant contre son plastron.

Usant de sa main libre, il lança un Batarang qui frappa l’arme dans le canon. Le criminel pesta en reculant.

« Tu veux que je te dise la vérité, Batounet ? Tu es jaloux ! Oui, jaloux de l’amour qu’Harley et moi, nous nous vouons ! Après tout, ça ne marche pas trop fort avec ta minette, mais je ne suis pas là pour être ton souffre-douleur ! C’est fini, maintenant ! Je protègerai Harley jusqu’au bout, dussé-je me sacrifier pour cela !
-  Qui espères-tu convaincre, Joker ? »

Batman bondit vers eux, mais un gros costaud jaillit alors d’une alcôve, tenant une batte à la main, et la fracassa sur le visage de la chauve-souris, l’envoyant heurter le mur. Le colosse attrapa Batman par l’arrière, et envoya sa tête se fracasser contre le mur, arrachant des morceaux de plâtre. Le coude de Batman le frappa alors dans les omoplates, puis son pied le frappa également sur son pied, l’amenant à lâcher prise.

Attrapant la main de Harley, Mister J. filait encore, et rejoignit une cage d’escaliers supplémentaire.

« Par le toit, j’ai un hélicoptère ! »

Ils rejoignirent des étages en construction, avec des murs blancs, des plaques de placo s’empilant sur le sol, des seaux de peinture. Le Joker rechargea son arme lentemen, croisant une autre équipe.

« Boss, on a entendu du bruit en bas…
-  Batou est là, bande d’abrutis ! Vous étiez supposés surveiller l’extérieur pendant que je me rabibochais avec Harley !
-  Mais on l’a pas vu ! »

Le Joker hurla alors, et frappa le crâne du larron avec la crosse de son arme, le jetant au sol. Il avisa alors une boîte à outils à proximité, et en sortit le premier outil lui passant par la main : un marteau. Tenant le cou de l’homme d’une main, il frappa une première fois. Puis une deuxième. Et une troisième.

« À quoi… Est-ce que… Je vous paie ? Une tâche simple, merde ! Simple, simple, SIMPLE ! Me prévenir quand ce nuisible est là ! Juste… Ouvrir vos PUTAINS DE YEUX !! »

Il s’arrêta quand un dernier coup de marteau arracha l’un des yeux du cadavre sanguinolent, sa tête réduite à une masse informe. Le Joker grogna alors, et se releva, le corps lourd de tension. Il jeta alors le marteau au sol, et se retourna vers Harley. Le sang inondait son costume, ainsi que la moitié de son visage. Encore une fois, il embrassa Harley, assez longuement, allant même jusqu’à glisser sa langue dans sa bouche.

« Je t’aime, Harley… Plus que jamais, tu m’es indispensable. Ensemble, on va s’en sortir, mon bébé… »

Ses yeux transpiraient d’une étonnante sincérité.

Les yeux d’un homme amoureux.

Même si elle s'était hâtée, ça en valait la peine, retrouvant le Joker, c'était à vrai dire un coup de Dent, un coup de pile ou face. Soit ce dernier va vouloir l'avoir à ses côtés pour fuir ou combattre Batou ensemble, soit c'était pour la jeter sur lui tôt ou tard pour qu'il ait le temps de se carapater. Elle en avait fait les frais plus d'une fois, mais elle revenait toujours vers lui comme un fidèle yo-yo. Se jetant sur lui, il était déjà en train de l'enlacer, ce qui était bon signe, il faut dire. Ce dernier l'embrassait, venant lui dire tant de petits mots gentils à son égard et mieux que tout cela, il évoquait enfin la possibilité de former une famille. Vraie de vraie ? Elle en aurait eu les larmes aux yeux dans d'autres circonstances. Harley lâchait un léger gémissement de joie en se blottissant contre lui. C'était définitivement le plus bel anniversaire de sa vie pour le moment. Former une famille, lui, elle et ce cadeau surprise. Grandissait-il déjà en elle ? Devaient-ils remettre ça ? Peu importe, maintenant que le thème est abordé, elle recommencera avec joie pour enfin réaliser ce projet !

Bon cela ressuscitera tôt ou tard un congé maternité pour Harley Quinn, Gotham devra se passer d'elle pendant un moment, mais ça pourrait compter comme un petit séjour à Arkham. Gotham ne va pas s’effondrer sans elle. Mais avant, il fallait déjà l'avoir ce petit bébé en elle. Mais pas le temps de fêter ça dignement pour le moment, Batman arrivait et aucun sbire n'était là pour le stopper.

« Ouais, t'es vraiment nul à nous faire chier toujours comme ça ! C'est pas parce que Catwoman finis par se lasser de toi que tu dois me pourrir ma vie à moi ! »

Cela arrivait parfois à Selina aussi de se plaindre de Batman, même si elle n'a jamais évoqué qui était derrière le masque, elle aussi s'était déjà plains du fait fait que Batnaze était toujours là à courir les rues tout les soirs, qu'il accordait que peu d'importance à la voleuse, toujours Gotham en première idée dans sa tête. Il refusait même de laisser ses larbins qu'il a lui-même formé gérer sa ville un soir pour lui consacrer du temps. À croire que même s'il a formé sa bat famille, il voulait toujours que ce soit lui qui botte le cul des autres dehors, pas ses larbins. Mais toujours pas de sbires en vue... Ha si ! L'un d'eux débarquait enfin pour l'occuper un peu. Enfin, ce n'était pas trop tôt ! Cela dit pendant leur fuite vers le toit, Joker croisa un de ses fichus incapable pour qui il lui fit remarquer son incompétence, marqué avec un marteau trouvé dans le coin. Harley n'était en rien horrifié, elle trouvait ça presque drôle si la situation ne serait pas si urgente. Elle n'avait que son idée de petite famille des années cinquante en tête, elle et son bébé à la maison pendant que son mari partait au travail avec son beau costume et sa mallette.

Même avec le visage partiellement ensanglanté, elle l'embrassait volontiers, comme s'ils étaient en train de fuir leurs parents qui refusaient un mariage ou autre, ils vont fuir et s'aimer pour toujours ! Quitte à s'aimer d'amour et d'eau fraîche, ils seront enfin heureux et libre !

« On va y arriver, Poussin, et après, on sera heureux pour toujours tant qu'on restera ensemble ! »

Même si le bébé n'arrivait pas tout de suite, elle sera toujours heureuse à ses côtés et promit, elle en fera quelqu'un de bien. Pas forcément un de ses coincé trop sérieux qui était trop chiant, mais au moins, ce ne sera plus un criminel qui braquera des banques et tuera des gens. Non, le genre de crime qu'il pourrait avoir serait un excès de vitesse ici ou là, car il était pressé, une amende pour mauvais stationnement, ce genre de criminel du quotidien, et innocent quoi... Enfin, toujours plus innocent qu'un malade qui irait ouvrir le feu en pleine séance de cinéma.

Le toit serait son refuge, car un hélicoptère devait venir les chercher. Mine de rien, et malgré le caractère précipité de cette scène, Le Joker avait toujours une carte de secours, un joker pour s’en sortir. Les deux amoureux, tels des variantes modernes de Bonnie & Clyde, s’élancèrent à travers les couloirs des étages en construction, laissant derrière eux le bruit et la fureur, les détonations et les hurlements. Tel un démon impitoyable, leur Nemesis les poursuivait, indestructible. Le Joker rejoignit un escalier, et grimpa rapidement, pour rejoindre le dernier étage. Dans les airs, un hélicoptère se rapprochait, avec le visage grimaçant du Joker peint sur le côté.

« Hihi ! Voilà notre sortie ! »

L’hélicoptère se rapprochait lentement, et il restait encore quelques gardes sur le toit. Ceux-ci se rapprochèrent du couple.

« On a entendu des détonations, Boss, est-ce que tout se passe bien ?
-  Batman est à nos fesses, allez le stopper ! »

De son côté, l’hélicoptère était en train de se poser sur le toit, à côté d’une grue et d’outils de chantier, comme de gros tuyaux et une série de plaques de placo. Le morceau de plastique recouvrant la série de plaques remuait furieusement. Le Joker entendit soudain du mouvement derrière. Des poutres se trouvaient ici et là, grimpant vers le ciel sombre de Gotham. Il pointa son arme, quand un Batarang jaillit de l’obscurité, et frappa le canon de l’arme. Il tira dessus, et le recul emporta sa main en arrière, fissurant le canon. Le pistolet tomba au sol, et, juste après, un pied le frappa au torse, l’envoyant rouler sur le sol, près d’un trou central, une ouverture donnant tout droit sur le théâtre en contrebas.

« C’est terminé, Joker. »

Les bandits du Joker se ruèrent alors vers lui. L’un des trois était armé d’une mitraillette, et fit feu. Le Chevalier Noir bondit en repli, et s’abrita derrière des tuyaux, puis tira son Bat-grappin à travers. Il attrapa l’arme, et la fit sauter des mains du malfrat, puis bondit par-dessus les tuyaux. Il roula une fois sur le sol, et bondit vers le malfrat du milieu, son genou en avant. Le coup fracassa le nez de la brute épaisse, la jetant au sol, et il s’en prit ensuite aux deux autres bandits l’accompagnant.

Harley, de son côté, aidait Le Joker à se relever. Du revers de la manche, celui-ci essuya son nez en sang, ses narines crachant des gouttes de sang. Mais, le temps qu’ils se redressent, Batman leur faisait à nouveau face, fronçant les sourcils. Une grimace de haine déformait le visage si joyeux du Joker.

« Terminé ? Ce ne sera jamais terminé, Bats ! JAMAIS ! »

Batman était prêt à bondir, et Le Joker ricana encore.

« Jamais terminé, oh non… Tu sais pourquoi, mon Batou ? »

Il se retourna alors vers Harley, et posa ses deux mains sur son visage.

« Harley, ma Harley, je t’ai toujours dit que tu m’étais indispensable… »

Le Chevalier Noir fronça encore les sourcils, tandis que Le Joker embrassa brièvement Harley. Il sourit encore, tout en déplaçant ses mains, les posant sur ses épaules, un sourire tendre sur le visage…

« …Car le Chevalier Noir viendra toujours en aide aux pauvres cruches désespérées ! »

Ses yeux se déformèrent alors, son doux sourire devint un rictus terrifiant, une lueur démente brûlant dans le firmament de ses yeux…

« JOKER ! » hurla Batman, en comprenant l’imminence du danger.

Et il la jeta dans le vide.

« HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! »

Il pouvait l’arrêter. L’arrêter, le ramener à Arkham, et sauver ainsi la vie de dizaines de personnes qui auraient le malheur de croiser sa route. Un simple bond, un simple geste, et il le neutraliserait. Il bondit donc, mais sauta dans le trou, et s’élança vers Harley, tandis que Le Joker riait encore, se ruant vers son hélicoptère.

Le dos d’Harley heurta une poutre, ce qui ralentit légèrement sa chute. Elle partit sur le côté, heurta un pilier. Son sang afflua, tombant sur le visage de Batman, qui continua sa descente, serrant les bras pour aller plus vite. Il réussit finalement à l’attraper, et se retourna. C’est son corps qui heurta la verrière de la salle de théâtre, et il tomba encore, heurtant violemment la scène, défonçant plusieurs lattes de bois, et relâcha Harley, qui roula mollement sur la scène, glissant à côté du justicier blessé.

En hauteur, Le Joker ricanait encore, mais, avant que l’hélicoptère ne parte, il récupéra plusieurs grenades situées à l’intérieur, les dégoupilla, et observa le trou.

« Bons baisers du Joker, mon Batounet… »

Et les grenades tombèrent. Elles filèrent tout droit en contrebas. L’une tomba sur la jambe de Batman, qui la repoussa du pied, et l’autre atterrit en plein sur le ventre d’Harley. La bouche pleine de sang, Batman se retourna, et posa sa main sur le ventre de la jeune femme, saisissant l’engin explosif, et le jeta à côté. Usant de ses ultimes forces, il réussit ensuite à se traîner sur elle, et l’enroula dans sa cape.

*BAAAAANG !!*

Les deux grenades explosèrent, soufflant les deux corps. Batman et Harley tombèrent au sol. Le Chevalier Noir heurta une rangée de fauteuils, et Harley s’écroula au sol, tandis que des débuts d’incendie commençaient à se répandre dans le théâtre… Et, alors que sa vision devenait floue, Batman vit la porte d’entrée du théâtre s’ouvrir violemment, livrant passage à des halos lumineux et à des bruits de pas précipités…

...

Puis le néant.

C'était la fuite, bientôt, ils allaient quitter cet endroit et vivre leur petit moment de plaisir à deux, loin de tout cela. Mais pour y parvenir, fallait-il encore fuir. Une fois sur le toit, un hélicoptère ne tardait pas à arriver pour les sauver. Évidemment, le Joker envoyait quelques-uns de ses sbires pour retenir ce monstre qui ne cessait de vouloir leur pourrir la vie et même au loin, Batman avait réussi à blesser le joker mais en l'aidant, Harley et le Joker pouvaient grimper dans l'hélicoptère et fuir. Mais tel le bigorneau qui adhère au rocher, Batman venait tenter de les rejoindre pour les stopper. Encore un plan de foirer ? Ou bien l'impensable allait se produire et Batman allait perdre ? Un peu les deux... Le Joker donnait quelques mots d'amour à Harley, mais aussi pour la poignarder, une fois de plus. Toujours sous son emprise, elle ne vit pas le piège se rapprocher et pourtant, après un dernier rapide baiser, elle fut pousser en arrière, sans aucune chance de se rattraper quelque part, rien.

« Pousssssiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnn !!!! »

Voyant le Joker et son hélico rétrécir, elle heurta quelque chose, puis encore, et encore. Elle n'aurait su dire combien de fois elle s'était cogner, mais c'était un certain nombre de fois avant que n'arrive Batman pour lui prêter main-forte et la sauver même. Car elle était déjà moitié dans les ,nuages une fois au sol et à l'arrivée de pluie de grenades, que Batman avait éloigné le plus possible, mais pour les autres, il a dû user de son corps et sa cape pour éviter le pire. Mais la suite, c'était un trou noir pour Harley. Évanouis. Quelques heures, une journée ou plus, elle n'aurait pas su le dire, mais elle finie par se réveiller dans une salle bien clair, typique des hôpitaux et évidemment, Harley Quinn oblige, ses poings et ses jambes restaient attachée par des sangles pour éviter la fuite. À moins qu'elle ne parvienne à fuir avec le lit, mais ce serait une grande première dans l'histoire de Gotham et peut-être même du monde ? En tout cas, on ne tardait pas à venir la voir maintenant qu'elle était éveillée.

« J'suis où, bordel ? 'space quoi ? »

Faut dire qu'après une telle chute, ses souvenirs étaient confus, non pas qu'elle soit amnésique, elle savait qu'elle était Harley Quinn, ect, mais elle serait incapable de donner ses derniers souvenirs, même pour un million...

Le Gotham General Hospital était un hôpital très particulier. Bien loin de manquer de moyens, il disposait des subventions de Wayne Industries, permettant à l’hôpital de disposer d’un équipement médical de pointe, de laboratoires très avancées, et d’un personnel qualifié et nombreux. Une situation indispensable dans une ville aussi dangereuse que Gotham City.

L’ambulance arriva à toute allure, transportant une personne grièvement blessée, qui divaguait par moment, et la déplaça aux soins intensifs. Mais, avec les injections de morphine, Harley n’émergea vraiment que le lendemain. Son corps était perclus de bandage, et, quand elle commença enfin à rouvrir ses faibles yeux, ce fut pour voir la silhouette rassurante de Poison Ivy.

« Harley… Tu… Euh… Tu m’entends ? Cligne des yeux si c’est le cas ! »

Harley était sous intraveineuse, avec un tube dans la bouche, mais Pamela fut visiblement rassurée en voyant que celle-ci pouvait l’entendre. Restait à savoir où elle était, et ce qu’Ivy faisait là. Une silhouette émergea alors sur sa gauche, et les battements cardiaques d’Harley s’emballèrent en reconnaissant la silhouette de son ennemi honni… Batman ! Il la regarda lentement, mais quelque chose d’assez inhabituel avait lieu sur son visage.

Il était troublé.

« Tu as failli mourir, Harleen. J’ai pris sur moi de ramener Poison Ivy exceptionnellement hors de l’asile d’Arkham quand tu étais entre la vie et la mort.[/color] »

Pamela était aussi très soucieuse, trop soucieuse pour que ce soit normal.

« Ma pauvre, cet enfoiré t’a vraiment balancé du haut d’un toit ? Merde ! Je t’ai dit je ne sais combien fois de le quitter, bourrique, et toi, tu retournes à chaque fois dans ses bras ! »

Ivy ferma les yeux en serrant les poings, retenant des larmes d’émotion, et se retourna alors. Les battements cardiaques d’Harley s’emballèrent à nouveau.

« Le Joker s’est enfui. Je ne suis pas venu ici pour t’interroger sur sa position, Harleen. Grâce aux sérums d’Isley, tu n’auras aucune séquelle. Une personne normale… Et bien, une personne normalement constituée serait morte. Tu vas rester au lit encore plusieurs semaines, et tu séjourneras ensuite à l’asile d’Arkham. »

Si ce n’était pas ça, que voulait-il dire ?

« Enfin, il y aura aussi une phase de rééducation, tu seras dans un fauteuil le temps que tes jambes cicatrisent. »

Ivy se retourna alors, énervée, et se rapprocha de son petit clown.

« Bordel, Harley ! Tu… J’étais morte d’inquiétude, et… »

Batman soupira lentement, et invita Ivy à se calmer.

« Les médecins ont pratiqué un test, Harleen. Tu… Vous avez tous les deux survécu. »

Tous les deux… Se pouvait-il que ?

Batman la regarda alors dans les yeux, avant d’annoncer la nouvelle :

« Tu es enceinte. »

Ses derniers souvenirs étaient encore un peu trouble, Harley ne se souvenait pas vraiment de tout ça.. Elle était Harleen, mais aussi Harley, ça, ça va, elle s'en souvenait, mais de ce qui s'était vraiment passé avant de se réveiller ? Bon, apparemment elle dormais, mais ça, elle ne peut pas vraiment en avoir de souvenir, mais encore avant ça ? La présence d'Ivy la rassura un peu même si bouger, parler ou se plaindre restait encore difficile pour elle. La présence de bandage, tuyaux ou autre n'aidait pas à cela après tout, mais elle tenait parole et clignait ses yeux pour répondre à Pamela. Mais la vision cachée dans l'ombre – forcément – ne l'aidait pas à se calmer en voyant Batman ! Ce gros naze était là pour en remettre une couche, c'est ça ! Qu'on lui retire tout ça, et elle va lui montrer que ce n'est pas gentil d'épier les filles dans le noir ! Même tout court ! Enfin, Harley ne pouvait pas parler et n'avait pas conscience de la situation pour le moment... Comme il le disait, elle a failli mourir... Enfin, ce n'est pas vraiment une grande nouvelle, côtoyer le Joker, c'était un peu comme côtoyer Dent sous ses mauvais jours, la vie se joue à pile ou face. Constamment.

Pamela venait lui passer un savon comme souvent, quand il lâchait Harley sauf que pour le coup, ce fut littéralement si bien qu'elle aurait pu rajouter qu'une fois de plus, Pamela la ramassait en petit morceau, mais dans un sens, heureusement, elle ne pouvait pas vraiment parler. Mais ses souvenirs lui revenait doucement, l'hélico, la chute, la douleur puis, bah maintenant. Harley faisait encore et toujours la même erreur, aller vers lui, en souffrir, retrouver le courage avec Pam, l'abandonner pour le Joker et on recommencer... Elle avait beau dire que c'était la dernière fois, c'est jamais le cas... Grosso-modo, elle allait « bien » grâce à Pamela, mais comme toujours, elle n'échappait pas à Arkham, elle profitait de cet endroit le temps de récupérer un peu, quoi. Sauf qu'il y aura un moment en fauteuil ? Bon, au moins si elle n'est pas paralysée, c'est déjà ça, elle a su éviter le pire du coup.

Mais même sans ses poings, Batman savait faire mal quand il venait dire qu'ils avaient survécu... Pourtant, il avait mentionné le Joker en fuite ? Et elle ne se souvenait pas d'être tombé avec quelqu'un dans sa chute ? Bon, y avait Batnaze mais il ne parlait pas de lui à la troisième personne donc, qui ça ? Quand il annonça qu'elle était enceinte, un torrent de sentiment défilait dans son regard... La peur d'attendre son enfant à ce sale type, ce connard universel ! La joie d'avoir un enfant qu'elle aimera... Mais la peur, voulant se débarrasser de ce marmot qui allait à coup sûr lui faire vivre un enfer comme son père ! Mais cet enfant était innocent dans cette histoire... On ne pouvait pas parler de viol, elle fut consentante, c'est juste qu'elle a la malchance d'avoir été amoureuse d'un monstre pareil ! Puis même si elle le garde, cet enfant sera toujours en danger ? Il servira de chantage avec le Joker, ou il aura une courte vie avec ce monstre... Son cœur s'emballait, elle ne savait pas quoi en penser, quoi faire, elle était perdue ! Elle aurait bien hurlé pour se décoincer un peu de tout ça, mais elle en était incapable !!! Sa vie était un enfer, y avait pas pire moment pour une telle nouvelle...

Ce fut sans doute l’une des rares fois de sa vie où Harley n’eut pas envie de rire. Batman lut dans son regard. Il lut une surprise incroyable, puis l’incompréhension la plus totale. Elle, enceinte ? Mais les tests étaient formels… Et il n’était pas difficile de deviner l’identité du père. Batman resta silencieux, avant de regarder Poison Ivy, puis se recula :

« Je vais vous laisser parler entre vous. »

Batman avait emmené Ivy quand il avait eu les résultats. Harley était restée sur la table d’opération pendant plusieurs jours. Le Joker était toujours en cavale, mais qui sait ce qu’il ferait en apprenant qu’il avait un enfant ? Le Joker ne s’était jamais arrêté aux enfants, il en avait corrompu un certain nombre. Il ne les tuait pas forcément, mais trouvait plutôt amusant de s’en prendre à leur innocence, d’en faire des tueurs. Batman allait donc devoir agir, mais c’était surtout à Harley de décider.

Quand il referma la porte, Ivy se redressa, et son regard croisa celui d’Harley. Ensemble, elles avaient été les « Reines du crime » provisoirement. Ivy avait longuement hébergé Harley chez elle, mais la jeune femme revenait toujours vers Le Joker, subissant une attirance maladive envers lui. Le syndrome de la femme battue… La femme souhaitant s’émanciper de son conjoint violent, mais incapable de le faire, tremblant à l’idée de ce qu’il ferait, trop habituée à subir des coups pour songer à autre chose.

« Tu ne pourras pas le garder, Harley. »

Ivy pouvait se montrer terriblement lucide quand il le fallait. Elle commença par retirer un tuyau de la bouche d’Harley. Les appareils bipèrent un peu, mais Harley se rétablissait plus vite qu’un être humain standard, grâce aux enzymes qu’Ivy avait utilisé sur elle.

« Quand Batman m’a annoncé ça, je n’y ai pas cru… Mais, finalement, ça n’a rien de surprenant. Tu portes l’enfant du Joker, Harley, et on ne peut pas l’autoriser à lui mettre la main dessus, ni à découvrir son existence. »

Juridiquement, l’enfant serait de toute manière arraché à Harley. Elle était une criminelle, elle retournerait à Arkham, les juges lui retireraient ses droits parentaux, et placeraient l’enfant dans une famille d’accueil. Batman en avait déjà parlé à Ivy. Wayne Enterprises finançait des fondations de ce type, surtout depuis le No Man’s Land, quand la ville avait été ravagée par un tremblement de terre surpuissant.

Ivy attrapa la main d’Harley.

« Sauf à ce que tu te fasses avorter, Harley, je ne vois qu’une option… Car tu sais comme moi que tu retrouveras Le Joker, et que tu finiras bien par lui dire que tu as porté son bébé. Et là… Je n’ai pas besoin de te faire un dessin sur ce que ce malade peut imaginer lui faire subir. »

Pamela ferma les yeux, et ses doigts se crispèrent sur les doigts d’Harley.

« Même avec mes enzymes, tu vas devoir passer plusieurs mois de rééducation. Estime-toi heureuse, une humaine normale serait paralysée à vie après ce que tu as vécu. Batman m’a dit qu’il pouvait t’emmener dans un centre de rééducation géré par Wayne Enterprise, un endroit lourdement défendu. Tu pourras y accoucher sereinement ici… Je suppose qu’ils t’autoriseront au moins à appeler ton enfant, mais, dans tous les cas, on ne te laissera pas l’avoir… »

Elle se pinça les lèvres, et sentit quelques larmes rouler le long de ses joues.

« Tu ne me rends vraiment pas la vie facile, hein ? Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, ma petite folle ? »

Car elle voyait mal Harley avorter, elle qui rêvait d’avoir des enfants avec Le Joker… Mais, maintenant que la graine était plantée en elle, le peu de bon sens restant encore chez Harley devrait bien lui dire qu’elle ne pouvait pas laisser Le Joker connaître l’existence de cet enfant…

Elle en restait sans voix... Elle, enceinte ? Et de lui en plus ? Harley était un peu comme Double-Face sur certains point, soit elle était follement amoureuse du pire criminel de la ville, soit elle le détestait au plus haut point. Avant de perdre conscience, elle l'aimait, maintenant, elle détestait ce type qui avait faillit la tuer, un nouvelle fois. Avorter était commun à cette époque et dans un sens, c'était peut-être la meilleure option quand on connaît Harley et quand on sait que devenir papa n'allait pas changer le Joker. Mais elle ne pouvait pas avorter de ce bébé. Déjà, car elle avait envie de devenir une maman et aussi parce que c'était en train de devenir une partie d'elle-même. Dans un viol, oui, l'idée d'avorter était logique, mais quand bien même elle déteste ce bouffon aux cheveux verts, lors de son dernier rapport, elle était d'accord, plus que consentante...

Ivy commençait à lui parler doucement, de ne pas pouvoir garder l'enfant, que le Joker ne devait pas mettre la main sur cet enfant. Un futur garçon ? Une petite fille ? Il était trop tôt pour le savoir, mais Harley allait devoir résister à la tentation et se tenir loin de lui.

« Il ne doit pas savoir... »

Son aveu était plus un murmure qu'une phrase audible. Posant une de ses mains sur son ventre, si elle devait devenir maman, elle devait protéger cet enfant de son père. Que se passerait-il si elle y retourne ? Elle va se faire battre ? En admettant qu'elle accouche normalement et que le Joker ne soit pas assez fou pour s'en prendre à un bébé, à son bébé, il/elle grandira en voyant Harley se faire battre ? En le voyant tuer ses sbires sur un coup de tête ? Ce n'était pas une vie pour un enfant, ni même pour un adulte. Harley ne devait pas retourner dans ses griffes, pendant les neufs prochains mois et après. Mais que devait-elle faire ? Couper les ponts avec Gotham et vivre loin d'ici ? Retourner dans sa famille ? Trouver une nouvelle identité et vivre sa vie ailleurs ? Le Joker sévit surtout à Gotham là où se trouve sa muse, mais il lui est parfois arrivé de voyager, jamais en quittant les états-unies si elle ne disait pas de bêtise ?

Alors que Pamela lui trouvait des solutions alternatives pour quand même que cela se passe bien, cela ne sonnait pourtant pas comme une sortie de secours pour elle. Du moins, après l'accouchement. Car être en sécurité chez une des fondations de ce petit playboy bourgeois, pourquoi pas, le temps de la rééducation et d'accoucher, mais après. Elle tourna son visage vers Pamela, les yeux plein de larme en se rapprochant d'elle.

« Je veux pas, Pam... Je veux garder mon bébé... et l'élever... Loin de lui !!! Je refuse qu'on m'arrache de mon bébé... Pam... »

Fourrant sa tête dans son cou, Harley pleurait comme souvent, après que ce dingue la jetait comme un vieux mouchoir, mais là, ce n'étaient pas larmes d'une idiote amoureuse d'un salaud, c'étaient les larmes d'une future maman à qui on ne voulait pas lui autoriser à jouer son rôle. Priver de son bébé ? C'était sûrement une des punitions les plus cruels sur cette terre. Certes, face à des femmes folles ou malade, ça peut se comprendre, mais Harley ferait une très bonne mère, à ne pas en douter. Il fallait juste espérer qu'en neuf mois, ce salopard finisse par crever ? Que Batman, brise sa règle d'or ou qu'un autre héros dépasse les bornes ? Ou pourquoi pas laisser la nature faire son travail ? Un camion qui lui passe dessus, son cœur qui lâche ?

« Pam... je, je veux qu'on s'enfuie... Loin, très loin *snif* … puis... on l’élèvera ensemble, loin de ce putain de détraqué ! *Snif* Ce sera mon enfant mais tu seras une seconde maman et puis... on se sera heureuse... »

La fin de ce rêve un peu fou se faisait broyer dans sa gorge, lancée comme un dernier souffle. Harley refusait de jouer le jeu du destin... Si elle mettait cet enfant au monde, elle ne pourrait pas juste tirer un trait dessus pour son propre bien, elle voudrait revoir cet enfant et être sa maman... Pour elle, il n'y a pas trente-six solutions, ou bien elle joue son rôle de maman ou bien, on doit la forcer à oublier cet épisode de sa vie ?

Harley pleurait… Et Pamela avait toujours été son roc, le tronc sur lequel les branches d’Harley s’épanouissaient. Elles se voyaient comme ça. Un tronc sans ses branches était laid, inesthétique, il ne servait à rien. Mais, sans son tronc, les branches se désintégraient, se disloquaient. Ivy, qui aimait les métaphores florales, aimait cette idée, l’idée que les deux femmes se complètent mutuellement. Elles étaient déjà amoureuses l’une de l’autre, sans le savoir, mais ça… Ivy avait toujours su que cela finirait par arriver, et que ce serait terrible. Car jamais les services sociaux n’autoriseraient Harley à avoir son enfant, jamais. Elle était une psychopathe, instable. Dans toute circonstance, son enfant lui serait enlevé, et confié à une autre famille, très loin d’ici.

Aujourd’hui, Harley savait que Le Joker ne pouvait pas l’avoir, qu’il ne devait jamais savoir qu’elle avait un enfant. Impossible de dire comment ce fou réagirait. Elle proposa de fuir, et Ivy ne répondit pas, venant lui attraper sa main.

« J’ai déjà eu l’occasion de le tuer… J’aurai dû le faire, Harley… Je… Je n’ai aucune solution à te donner… »

Pamela constata qu’elle pleurait aussi. Même elle, imperturbable, avait été percée. Comment ne pas l’être ? Harley aurait un enfant, un enfant qu’elle n’aurait jamais la chance d’avoir. Elle savait combien les services sociaux pouvaient se montrer impitoyables quand il s’agissait des enfants, et l’acolyte du Joker n’aurait jamais la chance de voir son enfant. Elle ferma les yeux, et ne dit rien. Elle se contenta de prendre Harley dans ses bras, et la laissa pleurer, car, parfois, oui, parfois, les mots eux-mêmes ne suffisent plus. Et aucun mot ne pouvait combler cette peine-là. Et Ivy était suffisamment lucide pour savoir comment tout cela allait finir.

*Nous allons devoir oublier…*

Zatanna pourrait le faire. La mémoire était si facile à perturber, et il suffirait de peu pour qu’Harley et Ivy oublient ce bébé, et pensent à une fausse couche. Car il était impossible d’effacer neuf mois de grossesse, mais il était peut-être possible d’effacer la grossesse en elle-même.

Difficile de dire combien de temps les deux femmes passèrent ensemble.

« Je t’aime, Harley… Quoi que tu fasses, je serai toujours là. Tu es la seule qui ait cru en moi à l’asile, tu sais… Je les détestais tous, ces humains arrogants, ces hommes idiots, ces femmes jalouses de ma beauté… C’est toi qui as déplacé ma cellule, qui m’as donné une fenêtre… Je crois que c’est à partir de là que j’ai commencé à t’aimer, Harley. Tes soucis sont les miens. »

Pamela ne savait pas quoi dire de plus.

La porte finit par s’ouvrir, et Batman fit irruption. Sa démarche semblait lente, hésitante, et il referma la porte derrière lui. Il regarda alors les deux femmes, et un long moment passa avant que l’homme ne finisse par parler. Son visage était invisible dans la pénombre, et il attrapa son masque, puis le retira. Il le déposa sur le lit, sans que son visage ne soit encore visible dans la pénombre.

« J’ai toujours cru en vous, Harleen Quinzel. Vous étiez une étudiante pleine de rêve quand vous êtes arrivée ici. Quand Lucius Fox m’a parlé de vous, de votre théorie sur l’empathie, sur le fait que la psychopathie a pour origine un traumatisme entraînant un défaut d’empathie, j’y ai vu une piste potentielle. J’ignorai si votre théorie était bonne, mais vous étiez l’un de ces rayons d’espoir dont la ville avait besoin. »

Ses mains se posèrent sur le rebord du lit, tandis que sa voix devint plus grave, plus profonde, presque cassée.

« Vous étiez brillante, et vous l’êtes toujours… Mais je vous ai laissé tout droit à l’asile d’Arkham. Vous étiez trop jeune pour appréhender quelqu’un comme Le Joker, ou même pour tous les criminels qui résident dans cet asile. Je pensais vous protéger, mais j’en ai été incapable. J’ai une dette envers vous, Harleen… »

Il se rapprocha alors, et on commença à discerner son visage. Ivy écarquilla les yeux en reconnaissant la silhouette de…

*Bruce Wayne ?!*

La première réflexion d’Ivy fut de se demander pourquoi Bruce Wayne avait choisi de mettre un cosplay du Chevalier Noir. Il s’assit alors sur une chaise face à Harley.

« Vous serez transférée dans un centre hors de Gotham City, Harleen. Un centre de réhabilitation confidentiel, le genre de centre où on envoie des politiciens et des rockstars, des stars de la mode… La confidentialité est la règle première de ces centres. Il en existe un dans les Rocheuses, au cœur du Montana. Vous y suivrez une thérapie, Harleen, outre une rééducation, et un suivi de votre grossesse. Si cela marche, les meilleurs avocats de Wayne Enterprises vous aideront à garder votre enfant. »

Ivy resta silencieuse. Elle savait déjà que tout cela échouerait. Harley avait déjà fait des preuves de progrès dans les traitements, mais, d’ici quelques semaines, elle se convaincrait que ce bébé serait la meilleure façon pour elle d’avoir une vie normale avec Le Joker, de le soigner… Comme si, inconsciemment, elle se refusait à admettre qu’elle avait besoin d’aide, et qu’elle faisait tout cela pour se rapprocher de lui, pour le soigner.

« J’ai perdu mes parents, Harleen. Ils ont été sauvagement assassinés, et rien ne peut remplacer ça. Aucune fortune, aucune richesse au monde, aucun criminel que j’arrête… Aucune femme. C’est un trou béant qui ne soigne jamais, on ne peut que vivre avec. Batman ne peut pas vous aider… Mais moi, je le peux. Le Joker n’en saura rien, vous serez emmenée sous une identité factice, comme tous les pensionnaires de ce centre de traitement. On y développe diverses techniques expérimentales fonctionnant notamment sur l’art créatif, la psychanalyse, la méditation… »

Bruce attrapa alors la main d’Harley.

« Je crois encore en vous, Harleen, je n’ai jamais cessé d’y croire. Neuf mois, c’est suffisant pour que vous vous rappeliez la femme brillante et motivée que vous étiez, celle qui voulait faire progresser ses patients… Croyez en vous, et vous conserverez votre enfant. »

Ivy observa ses yeux. Cette intensité dans ce regard…

*C’est lui… C’est Batman.*

Jamais Harley n'avait été aussi perdu, abandonné... Ses nombreuses ruptures avec le Joker avait ce genre de ressentie, de sentiment, mais là, on ne parlait pas d'un guignol qui va chercher à se faire pardonner avec un bouquet de fleurs et sortir un long discours sur sa détresse et son abandon, ses erreurs. Non, là, on parlait d'un bébé, la chair de sa chair. A notre époque, un avortement serait possible mais Harley ne se voyait pas recourir à cela, non pas qu'elle était contre mais elle voyait cette solution dans les histoires de viol par exemple, pas juste pour un oui ou pour un non. Elle était consentante quand elle a écarté les cuisses pour lui. C'est juste que tout ses diplômes la traitait d'idiote quand on la voyait tombé aussi facilement dans ses bras pour revivre le même cauchemar pour le quitter, et y revenir. Telle une boucle infinie. Mais est-ce que ce bébé sera le moyen de mettre fin à cette boucle ?

Dans les bras de Pamela, elle voulait tant mettre les voiles au bout du monde, quitter Gotham, cette ville pourrite jusqu'à l'os pour élever son enfant, avec Pamela. Elle voulait oublier toute idée de pitrerie et de clown. Braquage, mauvais coups ? Non, finie. Elle veut être une maman qui prendra soin de son bébé avec Pamela. Peu importe les sacrifices, elle était prête à tout. Aller dans un coin perdu du Japon – elle maîtrisait la langue – et vivre ensemble pour élever son bébé, quitte à se la jouer végan ou juste végétarien, elle était prête, elle voulait toucher la paix et être libéré de tout cela. Elle n'en voulait pas à Pam de ne pas avoir tué le Joker, Harley était la mieux placé pour avoir manqué sa chance. Si proche de lui, un pistolet derrière le crâne et ça aurait éviter tout ça, mais... Une idiote finie...

« Alors partons, Pam... Peu importe où, quitte à vivre en hippie dans un coin paumé en Norvège ou je-ne-sais-où... Vivons ensemble, tous les trois et vivons heureux ! »

Pour Harley, quitter Gotham et le Joker, c'était une question de vie ou de mort. Batman revint dans la chambre, mais Harley n'avait d'yeux que pour Pamela, elle voulait entendre une réponse favorable de sa part pour se sentir rassurée. Mais quand Batman ouvrit la bouche, ce ne fut que là qu'elle tournais son visage vers lui pour l'écouter. Il parlait de sa carrière quand elle était encore saine d'esprit, Harleen et non Harley, même si Batman avait retiré son masque, ça ne choquait pas plus que ça Harley, en plus il était encore dans l'ombre. Batman ou Monsieur Wayne, voulait la guérir de son handicap actuel et de tout faire pour garder son enfant. Sur ça, elle était d'accord avec lui !

« Vous avez intérêt à employer vos meilleurs avocats pour réussir ça légalement, car rien ni personne m'empêcheras d’élever mon enfant. »

Une mère en colère, ça pouvait être dangereux et dans cette optique, la Justice League risquait d'avoir un gros morceau à gérer si jamais Harley se décide à tout détruire pour récupérer son bébé. Darkseid qui s'est cogné le petit orteil sur un coin de meuble, ce serait du pipi de chat à côté d'elle ! Même s'il lui sortait les violons pour expliquer qu'un enfant avait besoin de parent, comme quoi elle pouvait retourner dans le monde réel, Harley était encore assez lucide pour ça.

« Je veux ajouter une chose... Si je réussis vos tests et que je peux vivre avec mon bébé... je veux que Pamela puisse me rejoindre ! On vivra loin de Gotham, oubliez Harley Quinn et Poison Ivy, on sera incognito, peu importe où, on se tiendra bien sagement ailleurs... Deux grandes criminelles en moins à Gotham, ça pourrait vous laisser une soirée ou deux par an pour dormir sur vos deux oreilles, non ? »

Certes, le crime était toujours en éveil à Gotham, surtout le soir, mais avoir deux grandes criminelles à gérer, l'offre pouvait être alléchante, non ? On ne parlait pas de vulgaire gros bras à qui on devait péter le bras pour avoir son attention et être sûr qu'il soit sage pendant deux mois, là, on parle du - anciennement - bras droit du Joker et de celle qui pouvait contrôle la flore de Gotham... Quitte à avoir la chance de repartir à zéro, Pamela devait faire partie du programme, pas question de l'abandonner ici. Ça, non !

Bruce avait envisagé ce scénario, cette possibilité… Celle que Le Joker enfante Harley. Depuis le jour où Harleen Quinzel était tombée entre les griffes du Joker, l’aidant à s’évader avant de devenir sa complice, il savait que cela pouvait arriver. L’esprit du Joker était incompréhensible. Comment allait-il réagir en apprenant qu’Harley était enceinte ? Comment allait être son bébé ? Le sang du Joker était toxique, contaminé. Son enfant hériterait-il de cela ? Bruce se refusait à croire qu’un enfant naîtrait maudit, mais le fils du Joker… Il ne pouvait pas laisser cela se faire. Il ne pouvait pas non plus laisser l’enfant grandir sans sa mère, même si c’était le scénario très probable. Harleen semblait décidée à l’éduquer, à se faire une nouvelle vie, mais elle voulait aussi vivre avec Pamela Isley. Bruce ne pouvait pas prétendre être surpris, il savait les liens que les deux femmes entretenaient ensemble.

« Cette décision ne m’appartient pas, Harleen. C’est aussi à Pamela de décider ce qu’elle veut faire. En ce qui me concerne, tout ce que je peux faire, c’est obtenir auprès de mes avocats que vous soyez toutes les deux placées dans un autre institut qu’Arkham, loin de Gotham…Mais on ne peut effacer votre parcours criminel d’un coup de baguette magique. »

Il se déplaça lentement. Son regard était toujours aussi dur et froid qu’à l’accoutumée, mais il semblait toutefois quelque peu s’amoindrir, comme si la situation personnelle d’Harleen le touchait.

« Je peux t’obtenir des audiences, mais tout dépendra de toi. Une liberté conditionnelle, voilà ce qui peut arriver. Pour toi… Et peut-être pour Isley. Ailleurs qu’à Arkham. Je ne peux rien faire de plus, et tu ne peux pas t’évader. Ton enfant ne pourra pas vivre si tu passes ton temps à fuir. »

Son enfant… C’était peut-être la seule chose qui puisse raisonner Harleen, la ramener du bon côté. Bruce soupira lentement.

« Le Joker s’est enfui, tu sais… Si tu veux que ton dossier soit vu d’un bon œil… Communiquer à la police toutes les informations que tu détiens sur lui ne pourront que t’aider. »

C’était peut-être un peu trop tôt pour qu’Harley accepte, mais Bruce voulait au moins inclure cette idée dans sa tête, qu’elle prenne le temps d’y réfléchir, qu’elle envisage toutes les possibilités. Batman avait déjà démantelé de nombreuses planques et repaires du Joker, mais il n’avait jamais réussi à trouver sa planque principale, celle où il revenait à chaque fois qu’il voulait se faire oublier, et probablement celle aussi où il avait enfanté Harleen.

Bruce resta silencieux pendant quelques secondes, avant d’enchaîner :

« Je suis là pour t’aider, Harleen… Et je vais te laisser te reposer, tu en as besoin. »

Il récupéra son masque, et le remit sur son visage.

« L’occasion t’est offerte de reprendre ta vie en main, Harleen… Ne la gâche pas. »

Pour Harley, ce bébé était une occasion de tourner une page, carrément de changer de bouquin. Adieu Harley Quinn, elle sera Harleen Isley, ou peu importe le faux nom qu'elle aura avec Pam. Elle voulait une nouvelle vie avec son amie, son amante, fondé une famille d'une nouvelle génération comme cela se faisait de plus en plus de nos jours. Oui, un couple lesbien avec un bébé, dans les années cinquante, ça aurait scandalisé la presse, de nos jours, c'était presque une broutille ! Même si Wayne ne pouvait pas décider cela seul, elle savait que c'était possible. Combien de célébrité ou de politicien ont tout d'un coup disparu des radars du jour au lendemain, car il y avait un scandale sexuel sur mineur derrière ça ou ce genre de crimes. Pas de prison, mais à la place, adieu les plateaux télé et tout le reste, on les retrouve dans leur maison secondaire dans un coin paumé du Texas pour une retraite plus tôt que prévus. Que Wayne allonge le chèque et elles se tiendrons à carreau !

« Je veux plus fuir ou foutre la merde, sauf si on me cherche vraiment ! Ce que je veux, c'est me barrer loin d'ici, quitte à avoir un nouveau nom, fout nous dans le trou du cul du monde si ça te chante, mais je veux élever mon bébé et ensemble, les seules fois où tu entendras parler de nous, c'est quand les autres parleront de nous au passé. »

Adieu Harley Quinn et Poison Ivy de la carte de Gotham. Mine de rien, deux grands criminels en moins, ça peux se jouer. Même si oui, on n'était pas à l'abri d'un come back ou d'un renouveau départ de feu dans une autre ville. Mais Harley était bien décidé à devenir une maman exemplaire pour son bébé. Pour le moment en tout cas, rien ne pourrait écarter cette possibilité. Elle avait beau savoir le Joker assez fou pour lui coller de nouvelles blessures, elle s'en fichait. Mais pas question qu'il fasse du mal à leurs enfants ! Ce bébé n'aura pas de père, comme toutes ses jeunes mamans abandonnées par un jeune papa trop lâche pour assumer ses actes ou parce que le père en question est un connard qui a trompé sa femme ou fait bien pire. Concernant le Joker, elle ne pouvait pas garantir que ses infos soient de toute première fraîcheur, mais elle dira ce qu'elle sait. Aucun risque qu'elle protège ce taré ! Même s'il ne restera pas longtemps en prison ou à l'asile, plus il y sera, plus elle sera tranquille. Toute façon pour le moment, il ne pourra rien faire d'une handicapée.

BatWayne fila, lui laissant cette chance de tourner cette page. Harley gardait la main de Pam' dans la sienne, la serrant doucement en tournant son visage vers le sien.

« Pardon d'avoir parlé pour deux, mais sincèrement, je ne me vois pas l'élever toute seule et sans toi, j'aurais pas la force d'y arriver... »

Elle risquait de devenir cette caricature malheureusement trop répandue de la mère débordée qui noie son chagrin dans la drogue et/ou l'alcool. Harley posa sa tête sur son épaule. C'est sûr que là, elle était loin l'image de l'acolyte du Joker qui faisait plusieurs blague, souvent nulle pour masquer ses craintes.

« Tu penses pouvoir réussir à tout oublier ? Laisser tomber Poison Ivy qui veut transformer Gotham en petite Amazonnie, pour vivre avec moi ? Avec nous ? Tu pourras toujours jouer les Poison Ivy ailleurs, sans forcément tout détruire ? »

Une petite ville qui retrouve peu à peu sa verdure grâce à Pam, sans qu'elle ai besoin de menace la population de finir en engrais pour ses plantes. Harley voulait changer à présent, et même si elle a déjà dit ça de nombreuses fois, cette fois, c'était différent. Elle ne se mettrait plus seule en danger, maintenant, il y avait la vie qui poussait en elle.

« A mes côtés, tu seras l'engrais qu'à besoin ce bébé pour devenir une bonne personne... On oublierait Gotham... Puis... une vie comme La petite maison dans la prairie, c'est pas si mal, si on y rajoute deux ou trois trucs moderne, non ? »

Elle ne voulait pas non plus vivre comme les Amish, mais un petit plus moderne.

Poison Ivy resta silencieuse en écoutant Harley. Renoncer à sa vie à Gotham pour mener une parfaite petite vie avec elle et sa fille… Elle ne savait pas trop. Elles avaient déjà essayé, en vérité. Elles s’étaient exilées à Metropolis, mais, à chaque fois, le naturel avait fini par revenir… Que ce soit pour Harley ou pour elle. Une sorte de malédiction. Si, pour Harley, son addiction était Le Joker, pour Ivy, c’était la souffrance de la nature, et ce besoin obsessif qu’elle avait de revenir à Gotham pour purger cette ville de cette pollution toxique et mortifère. Harley et Ivy formaient toutes les deux une sorte de couple maudit. Mais la présence d’un enfant allait-elle permettre de faire changer Harley ? Poison Ivy ne pouvait que l’espérer, mais elle avait vécu tant de déceptions avec elle…

…Pourtant, quand Batman était venu la voir à l’asile pour lui dire qu’Harley était sur le point de mourir, son sang n’avait fait qu’un tour. Elle avait été apaisée pendant tout le transport, et n’avait même pas songé à s’évader. Elle l’aimait, sa petite folle. Un amour dur, cruel, car Harley ne cessait de revenir vers Le Joker.

« Hey ! Je ne suis pas technophobe, je suis une scientifique, tu sais… J’ai un ordinateur, et un téléphone portable. Tu le saurais, si tu m’envoyais des SMS, au lieu de tomber des toits, tête de linotte ! »

Elle tapota sa tête, comme pour plaisanter avec elle.

« Évidemment que je le souhaite ! On s’achètera un ranch, tu en penses quoi ? Je suis sûre que Batman nous laissera faire… Un ranch en plein milieu des Rocheuses, avec de la végétation à perte de vue, des bars… Tu feras du quad, du motocross, et toutes ces choses absurdes qui me feront hurler de rage. »

Ivy lui sourit tendrement, et l’embrassa sur les lèvres.

« Je serai toujours là pour toi, tu le sais, non ? »

Sa main se posa ensuite sur le ventre d’Harley.

« Et pour lui aussi… Ou elle. Mais, à vrai dire, face à une Harley Junior avec sa mère, je crois que même moi, je ne serai pas de taille… »

Et elle lui sourit encore, sincèrement ravie pour Harley, ressentant en elle cet amour profond, celui qu’elle ressentait avec de plus en plus de clarté pour sa petite folle… Sa Harley sur qui elle veillait soigneusement sans relâche… Y compris maintenant !

Une vie loin de tout, du crime, de la pollution de Gotham, au propre comme au figurer, car même le pape viendrait à devenir sataniste en habitant à Gotham, cette ville était la porte des enfers, elle poussait les plus purs à devenir de véritable enflure ! Oh, il y en a qui résiste et reste bon, mais c'est comme tout, il y a des exceptions. Loin de Gotham, Harley serait toujours une psychologue qui aiderait les gens à se réhabiliter, Ivy serait toujours à mener ses expériences pour aider Mère Nature, loin de Gotham, leur vie aurait été tellement différente. Mais il est temps de prendre le taureau par les cornes, retourner dans le passé n'était pas possible alors si elle ne pouvait pas changer le passé, elles changeront l'avenir, loin de toute cette merde, loin de Gotham, elles formeront une petite famille, avec sa Pamela chérie et leur bébé. Un petit garçon ou une petite fille, il était trop tôt pour savoir, mais quelque part, Harley espérait que ce soit une petite fille. Elle avait peur que si c'est un petit garçon, il finisse par ressembler physiquement à son père. Cela pouvait être le cas avec une fille, mais ça serait déjà moins flagrant.

Pamela évoquait ce possible futur où elles habiteraient un ranch, où Harley cultiverait ce petit grain de folie qui la définie si bien, mais où il ne faudrait pas oublier qu'elles seront maman et qu'elles auraient un bébé à faire grandir et bien éduqué, loin de toute cette négativité qui se dégageait du monde, mais surtout de Gotham. Harley posait sa main sur son ventre, ainsi que sur la main de Pamela, observant son ventre on ne peut plus normal pour le moment, mais avec les mois, ça risquait de grossir.

« Mais il le faudra, Pam. Sinon qui va nous empêcher de partir à l'aventure sur un coup de tête ? »

Autant quand ce bébé sera petit, peu de risque, mais en grandissant, partir pour le pays imaginaire, le terrier du lapin blanc ou chercher à rejoindre Agrabah, elle risquait de suivre son enfant dans toute sorte de conte pour s'amuser avec. À moins que devenir maman ne la fasse grandir un peu, car Harley était aussi une grande enfant parfois. Elle ne faisait pas le mal pour le mal – comme le Joker – mais pour s'amuser sauf que pour elle, eh bien s'amuser pouvait causer quelques dégâts...

Au fil des mois, Harley fut éloigné de Gotham, entamant sa rééducation et avec Pamela à ses côtés, on pouvait vraiment croire que le changement se faisait doucement. Harley arrivait à marcher, son ventre s'arrondissait, faisant naître bien des débats et des projets pour la future maman et son amour, à s'imaginer des tas de choses, Batman avait même fini par trouver un petit coin tranquille, loin de Gotham et de tout ce qui clochait. Il ne restait plus qu'à accoucher et s'assurer que toute la petite famille allait bien. Harley avait fait tout ce qu'on demandait, dévoilant toutes les planques du Joker qu'elle connaissait, les quelques projets avortés de ce clown débile – au cas où que son plan reviendrait à la mode – afin que Batman ait un peu d'avance. Joker était toujours en fuite, introuvable, mais ses repères étaient fermés un à un et heureusement, soit il ne s'intéressait plus à Harley, soit il ignorait où elle se cachait. Sur ça, Batman était le seul à le savoir, il pourrait torturer tout Gotham, personne ne saurait lui donner la bonne réponse.

Son accouchement n'était qu'une question de jour, allongée dans son lit, dans sa chambre, elle observait son ventre bien rond comme une pastèque, son bébé était là, Harley avait préférer garder la surprise du sexe, même si parfois elle voulait savoir, puis non. Indécise, elle préférait encore tenir un peu pour savoir de qui elle sera maman. Elle avait des idées de nom, pour un garçon comme pour une fille, mais elle verrait bien sur le moment. Combien de couple avait tout prévue pour qu'au final, leur enfant porte un autre nom une fois hors du ventre de leur mère car, ce nom était bien mieux. Sa main se pressait contre celle de Pamela, depuis neuf mois, les deux femmes passaient le plus clair de leur temps ensemble et bientôt, ce grand moment sera partager ensemble. Pamela restait pour l'accouchement ? Elle ne la forçait pas, on dit que donner la vie est la plus belle chose au monde, mais accoucher n'avait rien de beau. Ça crie, ça hurle, ça pleur, ça défèque parfois, non, donner la vie est beau, mais sur le papier seulement.

« Pam, tu m'aimeras quand même une fois devenue maman ? Quand je serais toujours à m'inquiéter pour notre bébé, avec mes kilos en trop et ma manie de parler que de bébé à longueur de temps ? »

Inquiétude stupide, mais Harley se connaissait, elle sera comme toutes ses mamans au parc qui ne parlent que de leur enfant, qui se soucie quand même de tous ses petits kilos amasser avec le temps avec la meilleure excuse au monde, le bébé avait faim. Pamela ne l'abandonnera pas pour si peu, mais depuis quelque temps, Harley était à fleur de peau, le moindre pépin pouvait la faire rentrer dans une colère noire ou au contraire, la transformer en fontaine à force de pleurer. Le fameux coup des hormones. Sous sa main, elle sentait les remous, les petits coups de son bébé d'amour. Bientôt, elle pourra le tenir entre ses bras et elles deviendront une vraie famille. Nouveau nom, nouvelle vie, une vie qui ne sera que plus rose pour elles.

Batman n’avait pas menti. Il avait, par l’intermédiaire de Bruce Wayne, engagé des avocats qui s’étaient chargés d’obtenir le transfert d’Harley et de Poison Ivy à un centre de rééducation expérimental. Tout avait été organisé de manière légale, et l’avocat avait envisagé toutes les démarches pour qu’Harley conserve son enfant. De fait, Harley était avant tout considérée comme une victime qu’autre chose, et l’on pouvait raisonnablement espérer que, si elle remplisse sa part du marché, le deal fonctionnerait. Elle donna donc des adresses de planque, mais la police ne procéda à aucune véritable arrestation. Le Joker avait beaucoup de planques à Gotham, et la ville était très grande. Ils ne purent saisir que du vieux matériel. De son côté, Harley était suivie par un psychiatre, le Docteur Ben Arnell. Calme et patient, le Docteur Arnell était un Expert psychiatrique, dont le témoignage serait important pour permettre de libérer Harley.

Le ventre d’Harley continuait à grossir, et Ivy la suivait, fidèlement. Elles étaient toutes les deux prisonnières, mais partageaient la même cellule, et disposaient d’un programme allégé. Le centre étant situé au cœur du Midwest, le cadre champêtre semblait apaiser Pamela, qui entama des démarches. Elle pouvait sans problème être recrutée dans un laboratoire de biologie à proximité, et cherchait un ranch à acheter. Le projet prenait forme, à tel point que même Batman finit par y croire.

Fille ou garçon ? L’idée que ce petit soit l’enfant du Joker ne semblait pas déranger outre mesure Pamela, qui était en train de développer un mutagène spécial pour envisager d’offrir à ce petit-bébé un frère ou une sœur. Elle montra ses résultats à Harley, en se faisant pousser une verge végétale lors d’une autorisation de sortie nocturne. Elles firent l’amour dans un hôtel local, et Pamela fut plus que comblée. La vue d’une Harley enceinte semblait furieusement l’exciter, elle qui n’avait jamais eu la chance d’être enceinte. Tout aurait dû bien se passer…

…Mais Harley fit une fausse couche.

C’était ce que le docteur Arnell craignait, et qui expliqua pourquoi, dans son rapport d’expertise, il déconseilla une sortie prématurée. « Instable », écrivit-il. La moindre émotion négative forte risquait d’entraîner une rechute, un déni de réalité, d’autant que les pouvoirs publics n’étaient pas convaincus de sa totale sincérité, car ils étaient persuadés qu’elle disposait encore de moyens de contacter Le Joker.

Elle incendia sa chambre et s’évada le soir même, et composa un numéro dans un téléphone public. Ce fut la rechute. Quelques heures plus tard, une voiture s’arrêta au motel où Harley s’était réfugiée. Le Joker vint la voir, armé d’un bouquet de roses, et ils firent une virée au restaurant, où ils festoyèrent et firent l’amour sur une table, tout en laissant le gaz du Joker sur place. Quoi de mieux que des rires et des retrouvailles pour s’épanouir pleinement ? Et Harley oublia son enfant mort-né, comme un blocage inconscient.

« Tu m’as manqué, Harley. »

Ils retournèrent à Gotham, et ce fut comme si tous ces longs mois n’avaient duré que quelques semaines. Toutefois, il y eut bien une différence chez Harley. Elle était toujours aussi docile envers son « bichon », mais supportait moins que ce dernier vienne la frapper. Elle se rebellait plus fréquemment, et commença à changer de tenue, optant pour des tenues plus sexuelles. La rupture définitive se rapprochait, tandis que Pamela oublia elle aussi l’enfant d’Harley, comme si la seule évocation de ce souvenir suffisait à déclencher des ondes de rage chez les deux femmes.

Et, peu à peu, le souvenir de cet enfant disparu s’étiola, mais pas l’amour entre Harley et Ivy…

Plus tard, le docteur Arnell déménagea à Gotham avec sa famille, où il exerça en ville, avant de devenir le psychiatre du Joker.