Et que personne n’ose dire après ça que l’art de la persuasion n’était pas dans l’arsenal de Losgar ! Non sans grands efforts pour convaincre la princesse infernale de l’attrait d’avoir un Noxien comme époux, il fallait se demander réellement pourquoi l’alien souhaitait un tél statut, sachant pertinemment qu’il était peu intéressé par les politiques et intrigues d’un plan où corruption et trahison étaient monnaies courantes.
Mais y’avait-il une explication plus poussée que le simple désir d’un mâle belliqueux de clamer une place de conquérant aux côtés d’un prospect prometteur ? Onyxian était une succube, et la matriarche d’un clan puissant. Sa place au sein de la hiérarchie infernale devait ouvrir bien des portes. Sentant qu’une fois avoir trempé ses pattes dans les affaires d’un démon, il était à jamais lié aux jeux des Enfers, il préférait se trouver des alliés qui connaissaient très bien les règles étranges de ce monde.
“Des guerres, hein ? Je serais curieux d’entendre ces histoires croustillantes. Mais ton côté du sablier commence à se vider, et je compte déclarer une guerre sans merci quand mon tour viendra, Onyxian.”
Sur cette salace provocation, le guerrier de l’espace fut soulagé de l’emprise des tentacules qui entravaient ses mouvements afin de le laisser à la merci d’une autre prise bien plus sensuelle et provocante. Quelle vue, quelle vue ! Des poètes auraient tari leurs encriers pour décrire le spectacle absolument scandaleux et sulfureux de la mère des succubes, nue et puissante, à califourchon au-dessus de sa tête, prête à l’exécuter en l’étouffant sous la généreuse masse de son fessier aux rondeurs absolument parfaites. Par le sang des comètes, même le parfum qui émanait d’elle était puissant, envoutant même. S’il ne disposait pas de l’endurance d’un être surnaturel, il aurait probablement perdu l’esprit et succombé aux charmes maléfiques de la tentatrice. S’il gardait toute sa tête, Losgar néanmoins ne pouvait résister à toutes les influences qui saturaient son corps, à en juger par l’érection presque douloureuse qui se dressait à la portée d’Onyxian, attendant, non, hurlant d’être soulagée immédiatement.
Plutôt que s’élancer dans une nouvelle tirade malicieuse, l’éphèbe laissa tomber ce jeu de proses et d’utiliser sa langue pour un duel plus passionné. Enfermant ses deux bras le long de chaque cuisse de la diablesse, il attira contre son menton sculpté la fleur de son désir, et s’y attaqua sans patience. S’il était un amant de nature à prendre son temps, les multiples tentations et charmes que la dominatrice avait lancé sur l’alien avaient gratté sa patience jusqu’à l’émincer. C’était donc avec la fougue d’un lion affamé qu’il entreprit d’honorer l’intimité de son amante, embrassant, léchant, soufflant et doigtant sans retenue ni mesure, sans pudeur ni résistance.
Il sentit sa fierté masculine, sa virilité se faire prendre entre les doigts chauds et accueillants de l’infernale hôte, et il grogna malgré lui. Il avait du mal à l’admettre, mais ses tours avaient commencé à faire leur effet. Une fine pellicule de pré-sperme avait en effet commencé à glisser le long de son gland enflé de frustration.
La Magoa était très talentueuse, et devait être une des rares à avoir réussi à pousser à bout ses remparts avec autant d’efficacité. Mais loin d’être vaincu et de jouir comme un puceau, le Cendré avait aussi ses atouts à utiliser. Malicieux et joueur, il arrêta un instant son manège buccale pour caresser la queue caudale de la démone, y appliquant sa propre énergie, chaleureuse et stimulante, soufflant en elle un courant électrique des plus excitants. Sans crier gare, un de ses doigts alla explorer son fondement, y appliquant la même source d’énergie qui émanait de son être, tandis que sa langue reprenait ses assauts sur son intimité humide.
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Le dôme fut brisé, libérant ainsi les anges d’Aphrodite de l’emprise de l’Avitite et sa très puissante illusion. Les daemonettes qui jusque-là avaient harcelé en toute impunité la cavalerie de Lust s’étaient évaporées comme un mauvais rêve, et le décor apocalyptique du royaume de Slaanesh commença à s’estomper tandis que le dôme tombait en miettes.
Tel était le pouvoir d’Héra, la matriarche de l’Olympe et une des plus anciennes divinités de Terra. Mais sa présence, aussi inspirante soit-elle, laissait signifier une chose : c’est que pour amener un dieu au champ de bataille, la menace devait être sévère.
Eliphera, possédée par le monstre, continuait à rester immobile dans son coin, comme non perturbée par la présence de l’olympienne et sa fille. La créature, corrompue par le rituel de Devilmon, avait été gavée par l’influence néfaste du Prince de l’Excès afin d’emprisonner Lust dans cette terrible illusion qui aurait sapé ses forces. En effet, peu de créatures pouvaient se targuer de survivre la folie qu’était le monde de Slaanesh.
Le plan avait, naturellement, échoué. Ayant trop tardé à affronter Angewomon et ses alliées, l’abomination de Nox avait lancé son piège bien tardivement et n’avait pas capturé Aphrodite. Son échec signifiait une chose : soit elle allait être détruite par Héra, Angewomon, Iranaël et les autres, soit elle fuirait et subirait le courroux terrible de Slaanesh.
Même Eliphera commençait à tenter de résister, son esprit se clashant contre celui de la bête tentaculaire pour répondre à l’appel de sa déesse. Cependant, une partie de l’illusion était encore maintenue par la magie de l’Avitite, qui s’alimentait dans les ressources de la démone qu’elle possédait physiquement.
Cette écharde d’illusion, c’était le faux Losgar, la réflexion corrompue et malveillante d’un héros devenu l’esclave du Chaos. Tenir cette illusion physique lui coûtait beaucoup d’énergie et la rendait vulnérable, mais l’Avitite comptait bien utiliser cette arme offerte par son nouveau Dieu tant qu’elle en avait encore le pouvoir. Slaanesh lui avait promis de ne plus jamais sentir la faim. Elle devait remplir son rôle.
Le Losgar Déchu se releva après avoir été frappé par l’onde de choc d’Héra. Hautain et fier, il dépoussiéra son corps couvert de tatouages complexes et de bijoux maléfiques d’un revers dédaigneux de la main. Lévitant en l’air, il fit face aux anges et aux deux déesses, au milieu de l’Oasis, son corps vibrant d’une énergie à peine contenue.
“L’ancien jouet de mon maître et sa catin de mère. Je serais presque honoré, mais il se trouve que c’est moi qui vous offre le privilège de ma présence. J’accueille tout nouveau défi, même affronter une déesse. J’ai été exalté par les pouvoirs du Prince. Il était temps que je soumette sous mon pied une olympienne.”
Des serpents d’énergie mauve commencèrent à surgir du corps musculeux du noxien corrompu, lacérant les murs des habitations alentours et faisant trembler le sol jusqu’à en faire flotter les cailloux et la poussière. L’Avitite, qui contrôlait l’illusion, commença à reculer dans les ombres des édifices, cherchant à fuir l’oeil vigilant des anges.
Poussant un rire tonitruant, le faux Losgar fusa vers le duo de déesses, son corps enveloppé de foudre, transperçant les murs et les piliers comme une couteau brûlant dans du beurre ...