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Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 30 janv. 2025 15:11
par Le Barbarium
A moitié écartée de celui à qui elle devait obéissance, Shabel Sealgïr cligna des yeux.

- Non ?

Il ne pouvait pas lui faire ça, qu'il disait. L'attente d'un nouvel ordre généra comme un trouble dans l'esprit de la séduisante jeune femme. Elle le regardait sans trop comprendre où il voulait en venir.
S'il ne pouvait pas lui faire ça, que pouvait-elle lui faire entre-temps ?
L'homme à qui elle avait été sur le point de donner son corps baissa les yeux dessus. Il vit alors ce qui l'avait transformée. Ce qui l'avait fait changer d'état d'esprit de façon aussi chaude que fulgurante. Oui : Benjamin avait vue sur l'inmon que l'affligée, dans son état de soumise, ne percevait absolument pas comme une gêne.

- Comment ça "qui" ?

Nouveau moment d'incompréhension alors que le regard de son centre d'attention analysait ce qui se tramait du côté des drows.
Il ne sait pas ce qu'il veut mais toi, oui. Alors qu'attends-tu pour le mettre sur la bonne voie ? Tu ne dois pas le laisser s'échapper.
Cédant à cette poussée mentale, Shabel glissa une de ses mains tout contre le renflement de son pantalon. Elle captait sa chaleur malgré le vêtement. Feu qui, d'une certaine manière, la rassurait.

- Votre pantalon ne me facilite pas les choses non plus, répondit-elle avec un sourire gourmand tout en se pressant contre lui.

C'est alors qu'un des nains excité revint à la charge, exprimant son mécontentement quant à la passivité du "long-sur-pattes".
Pour désamorcer ce conflit qui menaçait d'en arriver aux mains, l'ex-mercenaire referma ses doigts sur son paquet enfermé. Son épaisseur tout contre la paume de sa main ne fit qu'accentuer son désir, dont celui de répondre au premier ordre qu'il lui avait été donné d'exécuter en tant que "putain guerrière".
Ordre que le bel homme barbu répéta en continuant de se prendre le bec avec son concurrent.

- Je ne vous appartiens pas, lâcha Shabel en repoussant la grosse main du troglodyte. C'est à lui que je me consacre, alors je vous demanderai d-... Hey ?!

Comme il tirait sur sa laisse, la Vierge de Bronze fut contrainte de le suivre. Son donneur d'ordres s'était dirigé vers un Vortek qui ne se souciait presque plus d'eux. Le Nécromancien ayant, pour cause, rivé une bonne partie de son attention sur Odogara sur le dos de laquelle déjà les nains festoyaient. La Sauvageonne, les traits de son visage contractés dans l'effort, prodiguait une gorge profonde à son premier partenaire qui avait refermé ses grosses paluches de chaque côté de sa tête tandis que le second tamponnait son derrière à grand renfort de coups de reins. En plus de se rincer l'œil, le vicieux drow veillait à ce qu'elle n'entame pas une transformation malvenue en lycanthrope écorchée.
La réclamation de l'humain lui arracha un bien modeste haussement de sourcil.

- Plaît-il ?

Avec un brin de condescendance, il regarda Shabel, à nouveau celui qui tenait sa laisse, puis encore la Vierge de Bronze hagarde et enfin la magie qui battait au niveau de son aine.

- Oh ! Je vois...

Avec un rictus pour le moins détestable, Vortek se tourna vers Véfa.

- Notre... "ami" s'est vraisemblablement gourré de destinataire, très chère. Je l'aurais bien volontiers laissé se leurrer plus longtemps sur la cruelle minceur de ses charmes masculins, mais je préfère remettre son destin puéril entre tes mains sages.

- Quelle remarquable bonté d'âme ! Tu ne cesses me faire honneur, Vortek. (Ses yeux carmins revinrent se poser sur le visage contrarié de l'humain.) Me mettre en relation avec un garçon aussi vigoureux que celui-ci ? Tu devrais songer à te reconvertir en tant qu'entremetteur~

- Vous me le dites si jamais je vous gêne, grommela Shabel, que les mots de la Ritualiste rendaient jalouse.

A dessein ?
Véfa émit une sorte de gloussement charmeur.

- Tu n'y es pas du tout, ma belle, soupira-t-elle en se pourléchant les lèvres.

Ni une ni deux, la demi-drow se débarrassa de son manteau. Ce dernier, comme enchanté et animé d'une volonté propre, s'envola de ses épaules. Le reste de ses vêtements suivit le pas alors que la beauté à la peau grise se rapprochait du couple. Sa démarche était celle d'une aguicheuse - et pas des moindres. Parmi toutes les femmes de l'équipage, Véfa était la seule qui choisissait ses coïts.
Elle leva les mains, ses doigts d'ensorceleuse venant caresser les joues opposées des deux mercenaires.

- Je m'attendais à vous voir réagir ainsi, tous les deux, leur glissa-t-elle suavement à l'oreille. Un pas à franchir pour réveiller ce qui doit l'être, ici même. Quant au suivant...

Sans qu'il ne puisse l'en empêcher, la Ritualiste prit la main droite de Benjamin et l'appliqua sur le bas ventre de la Vierge de Bronze. Celle-ci accusa une décharge de plaisir qui manqua la déséquilibrer. Un bref frémissement ayant pour conséquence de relancer la machine : Shabel s'activa de plus belle, enroulant ses bras autour du cou de Benjamin pour lui dévorer la bouche.

- Il ne se fera point sous le coup de la raison. Plutôt sur une brûlante impulsion, dictée par le magnétisme entre deux corps débordant de vitalité, termina la Sensorielle.

Alors qu'ils s'embrassaient avec ardeur, Véfa ne resta pas inactive. Elle s'était glissée dans le dos de Benjamin pour mieux se presser contre lui, de sorte à pouvoir jeter son dévolu au niveau de son cou. Zone sensible sur laquelle elle déposa de mystifiants baisers avant d'y déposer ses dents pointues. La drow mordilla son cuir tendre mais sans jamais le faire saigner. Ses "morsures" n'ayant que pour but d'éveiller un désir irrépressible cher son sujet humain.
Au final, ce ne fut pas une paire de mains mais bien deux qui s'affairèrent sur la ceinture de Benjamin.
Quel était le projet de la Ritualiste ? Pourquoi réagissait-elle ainsi, au point de se découvrir entièrement sous le regard envieux des nains ?
Et que voyait-elle du côté de son capitaine ?


Devenue muette, Nérénie réfléchissait. Dans son esprit, la Voix de l'Or bataillait contre celle de l'Orc Noir. La Lumière comprenait sa faiblesse ; la noble déchue y avait succombé beaucoup trop longtemps. Le Brise-Monts en avait bien profité, mais il n'était jamais rassasié. D'où son besoin de s'entourer d'une bonne poignée d'esclaves - souvent les plus endurantes. Ensemble, la Poupée d'Or et son puissant maître avaient donné du leur. Un départ compliqué pour la première, en cours de rodage à cette douloureuse époque. La magnifique blonde était bien incapable de se mentir à elle-même : malgré sa condition d'esclave, tout dans cette expérience qu'elle avait accumulée n'était pas bon à jeter.
Il n'a pourtant jamais été question d'amour véritable.
Souillée comme elle était, la noble déchue ne croyait plus en cette absurdité. Dans son ancien milieu de vie aussi, ce sentiment n'était qu'une illusion. Des mariages arrangés entre héritiers de grandes maisons. Des promesses insipides dont l'objectif n'est autre que de devenir toujours plus riche et plus puissant.
Concevoir un enfant avec lui ne fera jamais voler mes chaînes en éclats.
En revanche, elle en porterait de nouvelles sur les épaules - plus lourdes encore que son bracelet-traceur.

- La surface n'a que faire de nos noms.

Eviscéran eut un mouvement d'humeur.

- Que me dis-tu là ?

Il avait très bien entendu. Aussi Nérénie, le menton relevé, continua sur sa lancée :

- Au cours de son histoire, Terra a connu plus d'un conquérant. Aucun d'entre-eux n'est jamais parvenu à la faire sienne. Vous ne ferez pas exception à la règle, Brise-Monts. Vous n'êtes rien de plus qu'une goutte de ténèbres dans un océan où elles n'ont de cesse de se diluer.

- Tu oses remettre ma parole en doute ?!

Sa posture agressive incita les gardiens de pierre et d'or à se rapprocher. De façon alarmante, les petits yeux porcins du capitaine passèrent de l'un à l'autre. Il était sur le point de les intercepter tous les deux quand leur maîtresse, d'un mouvement de main apaisant, les invita à se détendre. Sa voix claire retentit à nouveau :

- Non, puisque vous êtes un homme d'honneur qui ne se détourne jamais de son objectif. Votre parole, je la sais et la sens authentique. L'ennui, c'est qu'elle a beaucoup trop tardé...

- Tardé ? répéta le capitaine, incrédule.

- L'Or m'a touchée, continua Nérénie. Par sa Voix, il a fait de ma personne sa plus pure représentante. J'incarne désormais son vecteur, et sa puissance lumineuse coule en moi.

Sur ces mots, la Messagère s'éleva lentement du sol. Une énergie dorée la soulevait de terre avec toute l'élégance d'un ange. Cette même magie qui se mit à l'envelopper, à grignoter la moindre parcelle de sa peau blanche pour la transformer en or scintillant ! Nérénie Anthelme, en tant qu'Emissaire de l'Or consentant, brillait autrement plus fort que le peuple nain qu'elle avait investi de son propre pouvoir. Les troglodytes les plus proches en furent éblouis, si bien que même ceux qui besognaient les esclaves du Barbarium durent interrompre leur transpirant plaisir.

- L'avènement du Faiseur d'Or n'a jamais été aussi proche que maintenant, déclara-t-elle d'une voix double, transformée, tandis que même le blanc de ses yeux avait commencé à s'illuminer. Vous n'êtes pas l'Elu, capitaine. Et je suis au regret de vous annoncer que jamais vous ne pourrez le devenir.

Elle ne croyait pas si bien dire. Parce que là où il y a la lumière, l'ombre ne se trouve jamais loin. Cette ombre, qui n'appartenait pas à ce plan, s'était mise à chuchoter à l'oreille de son élu. Elle avait eu le temps de gagner en puissance pendant que les nains d'or et les esclaves du Brise-Monts s'adonnaient dans le stupre à cette glorieuse cérémonie. Sauf qu'ils ne fêtaient point une victoire, ni même un avènement ; il était plutpot question d'un double couronnement. Car au cœur de ce sanctuaire secret, deux forces contraires se gargarisaient de leurs ébats. L'Or s'était amouraché à Nérénie là où l'Obsidienne, plus discrète mais malsaine, se frayait un chemin dans le cœur blessé du tyran noir. Une énergie lugubre irradiait de sa personne, modifiant peu à peu son enveloppe charnelle rongée par la rancœur, la jalousie et la possessivité.

- Ce titre, articula Eviscéran, sa gueule vomissant entre ses crocs proéminents une inquiétante vapeur rouge, n'est que peu de chose à côté de la colère qu'il m'inspire !

De son dos hypertrophié émergea un anneau enflammé. S'écartant sur la façade d'un crâne squelettique aux orbites rougeoyants, la peau de son visage fondit sur un hurlement à en faire trembler le sol ! Son bras droit musculeux, lui, fut avalé par une pelletée d'autres membres moins épais, mais émergeants et colonisateurs, tous habités par une puissance impie.
La victoire, sans prévenir, semblait avoir tourné au cauchemar.

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Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 07 févr. 2025 18:53
par Benjamin T
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Comment pouvait-elle lui sortir une réplique si chargée de charme alors qu’il essayait de lui expliquer que son état d’esprit avait été altéré ? « Votre pantalon ne me facilite pas les choses non plus… », c’est ce que Shabel avait dit tout en explorant à tous les deux leur sens tactile.

Un nain fut ignoré. Benjamin s’en alla promener sa « chienne », sa « putain guerrière » sans réaliser pleinement à quel point cette action ne convenait pas du tout au « Héros ». Il se rapprocha de Vortek tout en subissant à nouveau l’ambiance sexuelle qui se répandait dans la caverne. La vision de la Sauvageonne dont sa bouche était complètement remplie ne fut pas sans effet… Heureusement, façon de parler, il allait pouvoir laisser sa colère prendre la domination sur ses autres sentiments.

Tout était hors de contrôle. Sa colère manqua sa cible. Vortek parvint à se foutre de sa gueule une nouvelle fois en le renvoyant vers cette beauté intouchable. Cette femelle au rang insolite parmi les rangs de l’orc noir. Avant que Benjamin ne puisse réagir, il devint comme Shabel, un simple auditeur.

*Je suis damné. C’est mort de chez mort. Impossible de résister à tout ça. A… elle. *

Tout semblait calculé chez Véfa. Cette façon de jeter son manteau comme doué d’une vie propre. S’il faisait face à une de ses Némésis, c’était victoire pour le Mal. Sa démarche… Son intonation… Elle semblait ralentir le temps. Ralentir le rythme de ses pensées. Il ne voyait plus qu’elle… Il n’entendait plus qu’elle… Et soudain ! Comme un choc électrique ! Une réaction si vive, si intense chez Shabel !

*Si ce doit être mon dernier jour à vivre, putain ! Je vais en profiter à fond. Rien à foutre de l’ancien Héros. Rien à foutre de mes préceptes, de la moral, d’une fierté ou je-ne-sais-pas-quoi-mes-couilles ! Aujourd’hui, je baise deux femmes magnifiques ! *

Il avait chancelé. Même sans le pouvoir de Véfa, Benjamin aurait cédé inévitablement. Pris en sandwich entre deux corps excitants et excités. Son état d’esprit avait tenu bon telle une forteresse dont la muraille avait résisté aux premières vagues. Mais Véfa avait été tel un puissant dragon dont les ailes lui avait permis de se poser au cœur de ce qu’il y avait à défendre.

« Tes lèvres sont délicieuses. Et elles ne seront que pour moi. Pas question qu’un de ces putains de nain viennent te souiller, tu m’entends ? Par contre, je ne dis pas non à ce que tu embrasses cette succube à la peau de cendres. Tout comme j’ai déjà hâte de goûter ton autre paire de lèvres. Mais là… »

Benjamin retourna embrasser Shabel. Tandis qu’il ressentait comme de petits « frissons » quand Véfa le mordillait. Il voulait se retourner pour l’embrasser elle également. Et il le fit. Peu importait que ça complique leur plan à toutes les deux de le déculotter. De toute façon, il n’avait plus aucune pudeur à cet instant. Il n’en avait plus rien à foutre de pénétrer une femme ou deux à côté de nains et d’esclaves. Du moment qu’il jouissait ! Le reste attendrait.

« Foutu orc ! » (nouveau baiser) « Jamais de ma vie je me suis trimballé pareil harem. » (nouveau baiser pour Véfa tandis qu’il sentait les mains de Shabel s’activer et défaire son pantalon de l’emprise de ses chevilles) « Je ne sais plus si j’ai envie de l’éclater pour lui voler ses magnifiques richesses. Ou si j’ai envie de lui faire une grande tape amicale dans le dos et partager une bière avec lui pour lui piquer son bouquin « pour les nuls » et avoir pareille compagnie. »

Baisers à tour de tour de rôle dans ce plan à trois. Mains exploratrices de deux corps à la coloration de peau opposée. Benjamin n’avait aucune préférence. C’était bel et bien le fait de les « posséder » toutes les deux en même temps qui rendait l’alchimie du moment si forte et enivrante !

Ce qui se passa donc entre l’orc noir et la si probable future femme et Reine de Benjamin, tout ça ne le toucha pas. Il avait bien trop à faire avec Shabel et Véfa. Le voilà déjà qu’il affichait un corps prometteur. Privé d’eau trois jours, il ne ferait pas pâle figure à côté d’un acteur terrien. Du genre à incarner un homme d’acier et un sorceleur. Toujours était-il que Benjamin se retrouve à ce moment parfaitement nu. (et en érection) Evidemment au pire moment possible. C’est-à-dire quand Nérénie consentit pleinement et totalement à l’Or. Preuve en fut du changement de sa peau et de sa nouvelle capacité à briser le lien avec la gravité. Mais surtout d’Eviseceran qui devenait le Champion d’une force opposée. Une puissance destructrice qui brisa le charme de l’orgie.

Kronan Bronzchest : « Foutre-Odin ! »

Hefta Zeustoss : « Plus moyen de se décharger entre les delicates lèvres d’un joli petit minois… »

Benjamin se retrouva nu et en érection face à ce qui s’annonçait comme un duel manichéen. Lui qui avait au poignet gauche un artefact magique capable de PROJETER, de créer de nouvelles formes en le transformant lui-même. Mais qui avait aussi ce petit trou au niveau de l’épaule droite, capable d’AVALER, d’emprisonner tout ce qui le toucherait.

L’Omnitrix se réservant le droit d’être parfois capricieuse, déclencha une transformation alien sans son consentement.

« INFERNO ! »

Toujours ce réflexe lié à l’enfant de dix ans qu’il était. Qui avait voulu qu’il surnomme chaque alias superhéroïque. Ce qui eut pour effet d’ajouter un troisième acteur et de redistribuer les cartes de la situation.

Excepté… que cette forme d’Inferno n’était pas classique. Son corps de magma n’était plus rougeoyant mais touchait presque à un noir pur. On ne pouvait pas dire qu’il était noir pour une raison très simple : à cause du mini trou noir à son épaule. Un phénomène hyper localisé qui aspirait les flammes qui jaillissaient de sa tête ou encore de cette « cape » de feu qu’il n’arborait jamais.
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*Est-ce que l’Omnitrix a réagi à ces deux forces en présence ? Je suis quoi, moi ? Marchant sur un fil d’équilibriste, héritant des deux puissances à la fois ? Les ténèbres du ventre de la terre dans laquelle le feu se fabrique. Mais aussi les lumières de cette lave qui jaillit d’un jaune virant presque au blanc ? *

« Je ne sais toujours pas ce qui se passe ici. Je ne sais pas qui sont mes alliés et mes ennemis. Est-ce que l’or brille telle une future récompense ? Ou n’est-il que le poison, l’opium du peuple qui corrompt ? Je n’en sais rien. Mais à l’instinct, j’ai très envie de botter le cul de l’orc-ogre et de réceptionner la princesse dorée dans mes bras. »

Benjamin sous sa forme de Roi-Inferno se retourna vers Shabel et Véfa.

« Désolé les filles pour ce lapin. J’espère que vous ne m’en voudrez pas et qu’on pourra reprendre où on en était. »

Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 23 févr. 2025 14:14
par Le Barbarium
Au moment où le chaos détona et que Benjamin s'écarta d'elle, Shabel ressentit un vide tel qu'il manqua la faire se jeter dans son dos nu. Malheureusement, la transformation soudaine de ce dernier, mais surtout la puissante chaleur qui se dégageait de son corps d'alien, brisa l'envoûtement. L'ex-mercenaire tomba à genoux sans savoir quoi dire. La Ritualiste, elle, se déplaça doucement à sa hauteur pour lui tapoter la fontanelle comme si elle était un gentil petit toutou attaché au bout d'une laisse que son propriétaire avait abandonné.

- Ne t'en fais pas, ma belle, siffla la Drow. Il nous reviendra bien assez vite, mais en attendant...

Il y avait quelque chose qui flottait au-dessus de sa main. Comme un... trou noir focalisé ? Il était étrangement similaire en tout point à celui qu'Inferno portait à l'épaule. Ce dernier, d'ailleurs, tendait à s'amenuir alors que son jumeau, lui, gonflait à vue d'œil.

- ...Qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?

- J'aimerais bien le savoir ! intervint Vortek.

- Oh ! Mais vous n'allez pas tarder à le découvrir, sourit Véfa.

- A quoi rime tout ce cirque ?! s'emporta le Nécromancien.

La Ritualiste soupira indulgemment.

- J'ai pris les choses en main, Vortek. Parce que tu n'as pas été capable de le faire alors que c'est toi qui aurait dû en avoir l'idée. Ne me remercie pas : entre drows, ce qui est en train de se passer entre nous est tout à fait naturel !

- Tu parles de trahison ?

- Je parle de Renouveau.

En prononçant ce dernier mot, elle leva la main bien haut ! Le trou noir s'élargit alors, devenant deux fois plus gros, trois fois plus imposant, quatre fois... et bien plus encore ! Cette faille, pourtant, n'aspira ni la matière ni les participants à cette vaste sauterie. Elle se contenta d'empocher Inferno, Nérénie et Eviscéran avant de s'éclipser en même temps que les cités.
Où avaient-il atterri ? Vortek lui-même l'ignorait...
Il interrogea Véfa du regard.

- Peut-être est-il temps que le Barbarium se trouve un nouveau propriétaire ?

- Tu veux dire que... ?

La Ritualiste tapa dans ses mains afin d'obtenir l'attention de tous. Ce ne fut pas difficile étant donné que les nains et les esclaves avaient eu les yeux rivés sur l'incompréhensible phénomène magique dont ils avaient pourtant été les vecteurs de puissance.

- Ne restez pas plantés là comme des benêts, très chers partisans ! Continuez à profiter de ce festin de chair. Et vous, précieuses esclaves, poursuivez donc dans l'effort ! Votre Maître, une fois de retour avec son lumineux trophée, vous le rendra, soyez en sûres~

Odogara n'eut pas son mot à dire ; Hefta Zeustoss reprit sa besogne, enfournant une nouvelle fois sa queue magnifiée dans sa bouche assoiffée. Ilge et Ökale, en bonnes championnes, collectionnèrent les hommes dorés comme elles seules étaient capables de le faire. Dwëna et Daya redevinrent les jouets de leurs assaillants, qui firent de leur mieux pour se décharger en elle (ou sur elle) de ce stress d'origine mystique.
Shabel, par contre, eut droit à un traitement un peu particulier...
Véfa remit sa laisse entre les mains du Nécromancien.

- Vice-capitaine, appliquez donc votre autorité sur ce joli minois~

Tout en neutralisant mentalement les intentions belliqueuses de l'ex-mercenaire, la Ritualiste se chargea de le déshabiller juste après s'être rangée dans son dos. Les murmures de la Drow accentuèrent son érection sur laquelle Shabel fut bien forcée de loucher...
Vortek lui déposa sa queue sombre en travers du visage.

- Tu sais comment parler aux hommes, Véfa. Il n'y a pas de raison à ce que je ne m'amuse pas non plus avec cette incorrigible putain humaine.

Dommage que Benjamin n'était pas là pour assister à cette prise de position !


Autour des trois élus, le paysage s'était brusquement modifié. D'abord, il y avait eu ce voile d'encre, aussi inarrêtable qu'insondable. Une phase pour le moins dérangeante, car il aurait possiblement pu s'agir d'un bannissement. Sauf que ce n'en était pas un, finalement ! Cette noirceur impossible s'ouvrit alors sur une plate-forme en pavés. Des pierres adroitement taillées, bien entretenues, toutes imbriquées en un grand motif en spirale. Tout autour, c'était une ambiance complètement différente qui s'offrait au regard des protagonistes. Un chaos de roches bleuâtres et de pointes métalliques forgées par diable savait qui. Une sorte de brume épaisse encombrait une atmosphère déjà lugubre, crevée en un unique point dans le ciel ; là où une faille lumineuse où certaines pierres déchiquetées disparaissaient comme dans une gueule sans fond. Un anneau rocailleux, à l'image d'une gigantesque colonne vertébrale tordue, entourait ce phénomène chaotique.

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Nérénie, dont la seule silhouette mutée apportait un peu de lumière à ce monde enténébré, fut la première à s'exprimer.

- D'un côté, nous avons le désir brûlant de décrocher celle qu'il s'imagine être le soleil de sa vie mouvementée, dit-elle en regardant Benjamin. De l'autre, nous avons l'incarnation de l'ambition la plus égoïste qui soit : le Brise-Monts, qui pourrait bien devenir le Brise-Mondes en faisant sien ce nouveau pouvoir qui l'a fait renaître...

- Rien n'est plus à ma portée, rauqua le second d'une voix sépulcrale. Aucun pouvoir ne peut dominer ma conscience ! Je vais tout m'accaparer. Qu'il s'agisse de toi, ma brillante esclave, ou de cette dimension dans laquelle nous avons été attirés.

- La destinée de Nérénie Anthelme appartiendra au vainqueur, annonça l'Emissaire de l'Or dont les pieds, toujours, n'effleuraient même pas le sol. Vous n'avez d'autre choix que de dominer pour l'obtenir. Et c'est avec elle que l'un d'entre vous quittera le Cercle du Chaos !

Le message était clair. L'Or en avait décidé ainsi, et l'Obsidienne était prête à s'y accommoder.
D'entrée de jeu, Eviscéran poussa un grondement maléfique ! La plate-forme trembla sous la pression. Ces secousses s'intensifièrent lorsque l'orc noir dénaturé se mit à courir comme une bête enragée en direction d'Inferno ! Pourtant, ce ne fut qu'à mi-distance que son bras aux innombrables branches possessives s'étira dans un élan de rage. Si jamais les mille doigts ne parvinrent point à se refermer sur lui, les éclairs rouges qui les parcouraient pouvaient toujours l'atteindre et le faire redescendre sur terre.

Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 09 mars 2025 11:59
par Benjamin T
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« Quel bordel… »

Inferno n’avait rien compris à ce qui lui était arrivé. Et il n’avait pas le temps d’y réfléchir longuement. Que ce soit celle qui se présentait comme « le soleil de sa vie » mais qui parlait d’elle comme si elle n’était rien de plus qu’une récompense… un objet qui ne pouvait plus réfléchir par lui-même… simple moyen de propagation de la Voix de l’Or…

*Il n’empêche que j’ai beau penser tout ça, il y a une part de moi qui la veut… *

Ou que ce soit l’autre bourrin possédé par une sorte de Force du Mal. Ni l’un ni l’autre ne lui laissait beaucoup de choix sur la suite. Même l’environnement semblait exister seulement pour être un terrain d’arène sans rien d’autres à des kilomètres si ce n’était une mesure de distance plus grande. Une propre aux étoiles, par exemple.

« Donc… »

L’orc noir démonisé poussa un grondement maléfique. Inferno ne put s’empêcher de soupirer tout en hochant négativement de la tête enflammée. Mais même cela, il n’avait pas le temps. Déjà son ennemi ruait sur lui dans la plus pure des lignes droites. Il n’y avait aucune subtilité. C’était l’incarnation de la force brute.

*Au contraire de ces enculés, fourbes et manipulateurs de traîtres de drows ! *

Par toutes les fractures de son corps semblable à un sombre volcan, du feu féroce et affamé s’en échappa de toute part. Une véritable armure de feu ! C’était à l’opposé de la résistance typique de la roche. Le feu était évanescent. Intangible. Et pourtant bien plus dévastateur. Une bête comme l’orc noir qui confiait ses forces à la puissance brute devrait y réfléchir à deux fois. De façon générale, le feu était l’ennemi des bêtes sauvages.

Inferno lutta donc ainsi contre les deux premières manœuvres d’Evisceran. Que ce soit les bras physiques ou les éclairs rouges, tout rencontrerait sur sa route les flammes du Roi-Elementaire.

« Ne me pousse pas à bout. Regarde à mes pieds à quel point cette arène a du mal à supporter l’intensité de mes flammes. »

En effet, la roche fondait sous ses pieds.

« Je pourrais faire ressortir la puissance thermonucléaire d’une étoile sur le point de rendre son dernier soupir. »

Et au moment où il lâcha cette menace, il réalisa à quel point il ne pourrait pas la mettre à exécution. Son regard se porta sur elle. Leur trophée d’or. Cette femme désirable et désirant se donner à l’un des deux. S’il explosait avec la puissance qu’il avait convoquée en provocation, l’Or fonderait en même temps que l’Obsidienne disparaitrait purement et simplement…

« Quel bordel, vraiment… »

Alors ?
De son bras gauche, il donna une impulsion dans sa cape enflammée. Il n’y avait aucun intérêt logistique. C’était purement un geste d’esthétisme et de flamboyance. Par contre, son bras droit pointé vers Evisceran devint un déluge de flammes de fin de monde.

Il tira d’abord en ligne droite. Que l’orc noir cherche à esquiver ou sauter : le jet de flammes le suivrait. Seul un mouvement type accroupissement pourrait lui permettre de se tenir hors de portée de l’attaque lumineuse. Inferno ne voulait pas faire fondre leur sol.

Et même s’il fondait, son mouvement suivant l’emmena à léviter. Car les flammes lui permettaient de se tirer hors du marasme de la gravitation. Il s’envola et eut un rapide moment où il se demanda s’il n’allait pas la subtiliser. La ravir comme un mauvais méchant pour l’emmener… dans sa tour ? Excepté que l’orc en armure noire le poursuivrait pour lui ravir sa « princesse ». Il fallait en terminer ici et maintenant.

C’est donc depuis les airs qu’il lutta à base de jets de flammes.
Jusque…
Jusqu’au moment où l’Omnitrix et le mal lié aux 100ADN le prit.
Encore…

Son faciès changea. L’atmosphère autour de lui devint plus sombre. Ses flammes devinrent plus ternes. Le feu brillait d’une façon malsaine.
Mais c’était surtout les orifices, les trous pour les yeux et la bouche, qui changèrent véritablement la donne. Fi du feu qui pouvait faire penser à la lumière qui guide. C’était maintenant des puits sombres… Quand l’œil droit s’ouvrit sur un petit cercle blanc parfait. Une lueur qui ne pouvait être que la folie.
Et cette gueule… Comme si les effilées quenottes remontèrent des Abysses infernales même… Ces crocs dévoraient pour faire mal, non pour se nourrir.

Si la précédente incarnation mutée pouvait être surnommée de Roi-Inferno. Cette nouvelle pouvait prendre le nom de Bouffon-Inferno.

« Hey hey hey ! Tout ça pour une meuf ? Vraiment ? »

Les flammes prirent la forme de boules de feu avec lesquels le Bouffon jongla. Un numéro de pitre.

« Hey, l’affreux, on va vraiment continuer ce concours de bite ? De savoir qui a la plus grande ? »
« Mais TA GUEULE ! Degage de là !!! »
« Hey hey hey ! C’est qu’il est teigneux, l’autre ! Coucouche panier ! Laisse-moi m’amuser un peu : hey hey hey ! »


Son rire évoquait celui des hyènes.
Ses boules de feu fondirent sur Evisceran, telle une pluie, une calamité.
Déjà des cerveaux de feu entouraient son corps.
Son doigt entra dans son œil gauche, là où il n’y avait pas de cercle blanc agressif. Pourquoi ? Juste pour le geste. Pour l’absurdité. Qui conduisait à une forme d’horreur.

En addition de cette bataille, Bouffon-Inferno VS Evisceran : il y avait une bataille interne entre Benjamin et Bouffon-Inferno.
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Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 16 mars 2025 11:52
par Le Barbarium
Ils firent jeu égal ! Les flammes dévorantes de ce Benjamin muté, sans prendre le dessus sur la Rage carmine et électrique, supportaient bien la pression. Le bras mille fois monstrueux de l'Orc Noir, devenu Elu d'Obsidienne, ne parvint pas à franchir ce barrage incandescent. En même temps, ne venait-il pas tout juste de se former ? Les extensions qui le composaient n'avaient pas encore donné de leur plein potentiel de destruction ! Leur nouveau propriétaire sentait leur pouvoir affluer. Pour le gonfler, il n'avait d'autre choix que d'absorber l'énergie environnante... ou, dans le meilleur des cas, les êtres vivants que le Cercle du Chaos avait harponnés de force.
De dos par rapport à la Représentante de l'Or, Eviscéran Kroch'mar ricana intérieurement à l'idée de faire sienne cette puissance thermonucléaire qu'Inferno se disait capable de générer.

- Fais donc, petite allumette carapaçonnée ! Si tu penses pouvoir m'atteindre... essaye de pallier à ma Rage informe !

De la main droite, son adversaire vomit en réponse une conséquente mer de flammes. L'Orc Noir n'était enclin ni au suicide ni à battre en retraite, alors il se dévia de côté. A l'opposé de son membre tortueux, qui réintégra son épaule à la manière d'un torrent refluant. Ce vide dupa le faisceau enflammé dont la chaleur dévastatrice ne fit qu'effleurer la plate-forme.
L'attaque n'atteignit point Nérénie, qui lévitait dans son coin en fixant la scène avec le regard supérieur d'une lumineuse divinité. Elle n'était pas ici pour agir ; seulement pour observer et, plus tard encore, s'assurer de l'identité du vainqueur qu'elle accompagnerait sans doute.

- Tu ne pourras pas m'échapper éternellement !

Inferno attaquait maintenant depuis la voie des airs. Ses jets incandescents n'effrayaient guère son harceleur d'opposant. Son expérience du combat le poussait à se soustraire intelligemment au feu meurtrier. Le vétéran n'était pas fou : plutôt enragé ! Mais cette colère, là encore, Eviscéran Kroch'mar était en mesure de la maîtriser. Non, mieux encore : il se faisait un plaisir impie de l'attiser pour mieux la consommer.
Ce sinistre repas allait pouvoir durer.
Pour peu que la nouvelle transformation de Benjamin n'y mette pas un terme ?
Par-dessus son enveloppe chargée de feu, son armure noirâtre s'était étiolée de façon erratique. Un masque de démon cornu et ricaneur couvrait ce qui lui tenait lieu de visage étouffé dans une masse de flammes dansantes. Un seul œil fou fixait l'imposant monstre d'Obsidienne. Sentiment qui ressortait à travers la gestuelle bouffonne de l'Inferno dénaturé.
Eviscéran s'était immobilisé devant son numéro de jonglage à base de boules de feu.

- Le désespoir a eu raison de ton intelligence ? HMPF ! Tu es pitoyable. J'aurais dû laisser Vortek te dépecer sur cette table.

Après avoir jonglé avec ses jouets dangereux, Bouffon-Inferno lui balança le tout. Le Brise-Mondes déploya son énorme bras chargé d'une rancune trop ancienne pour être affublée d'un chiffre. La Rage parcourut ses innombrables doigts, crachant des éclairs rouge si puissants qu'ils détournèrent cette pluie insolite. L'arène se para de nouveaux impacts. Des cratères fumants qui n'émouvaient personne dans le Cercle. Ce lieu étant prévu pour un affrontement qui dépassait le cadre de l'anthologie, après tout.

- Tu prends ton pied ? Alors, en retour, je vais t'inculquer la peur !

L'extrémité noueuse de son membre chaotique, Eviscéran s'en servit pour frapper le sol. L'espace de combat trembla sous le choc ! Puis il y eut ce geyser maléfique, catapultant sous la pression monstrueuse la silhouette massive de l'Orc Noir. En un instant, il se retrouva au-dessus de Bouffon-Inferno. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ses mains maudites s'étaient étirées de sorte à s'enrouler autour du corps de ce dernier. Si ses flammes infligèrent des dommages aux multiples extensions brachiales de l'Elu d'Obsidienne, celles-ci n'avaient pas renoncé à leur étreinte prétendument autodestructrice. La raison était simple : même si elles dépérissaient invariablement au contact de la chaleur, elles en recyclaient tout de même l'énergie à travers l'enveloppe maléfique du capitaine, qui gonflait à vue d'œil.

- Ton existence entière n'est qu'une mauvaise blague, cracha-t-il.

Investi de cette nouvelle force, Eviscéran relâcha Bouffon-Inferno. Son appendice chaotique, endommagé à la suite de la ponction kamikaze, repoussa comme un champignon - et de plus belle ! Le Brise-Mondes s'en servit de la manière qu'il lui plaisait le mieux : en l'envoyant s'écraser comme une massue dans le centre de gravité de Benjamin.
Exactement là où brillait le cadre de son Omnitryx défaillant.

Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 07 avr. 2025 18:19
par Benjamin T
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"Ah ah ah ! T'es vraiment hideux, tu le sais ça ?"

Bouffon-Inferno se régalait. Cette bataille épique était réduite à un simple affrontement entre deux mâles pour revendiquer une femelle. Car, avec de pareils énergumènes, il n'était pas possible de parler d'hommes.

"La peur ? La peur du ridicule, alors !"

Celui qui fut Eviseceran l'attaqua. Si cette attaque en particulier cherchant à l'étouffer avait autant ses chances de le tuer que de le faire rire tellement il était ridicule d'attaquer un guerrier enrobé dans une armure de flammes... Mais ce qui suivit ?...

Le bruit de verre se répercuta dans le corps de Bouffon-Inferno. Il ne sourit plus un instant alors que son oeil étrange découvrait l'impact dans l'artefact qui les réunissaient tous. Le bruit se répercute encore. Et il se répercutera toujours en écho dans les profondeurs infinies de cette arène cosmique.

Et Bouffon-Inferno se mit à rire.
Son masque tomba en morceaux. Littéralement des morceaux pour laisser apercevoir la tête de Benjamin.
Ce qui ne dura pas longtemps.
Aussi vite ! Un autre phénomène !
Ce fut comme si Benjamin se trouvait accolé à une sphère invisible. Il était le point de départ d'une espèce de vague qui se propageait sans laisser le moindre espace vide. Cette matière qui grossit suivit une forme sphérique...non. Elle se courba un temps comme si ça allait recouvrir cette sphère imaginaire. Puis ça se courba et s'allongea pour atteindre l'Emissaire de l'Obsidienne.
Et le plus important ? Cette masse pareille à un virus conquérant n'était autre que toutes les itérations aliens que contenaient l'Omnitrix.

Eviseceran faisait face à la Légion.

Depuis les hauteurs, Inferno piquait vers lui telle une mortelle météorite.
Sur son côté gauche, c'était deux bras musclés rouges avec pour objectif de lui broyer les côtes.
Le côté droit était comme faire face à une créature de bismuth. Une attaque minérale faite de cristaux émeraude.
Par le dessous, c'était une mélasse techno organique qui comptait bien le recouvrir, l’infiltrer, le comprendre et le faire sien. Ou le détruire.

Et tout ça n'était que quatre émanations. Il y en avait bien plus. Lorsqu'il avait commencé, il avait hérité du surnom de "Ben10" car il avait la possibilité de se transformer en dix aliens. Aujourd'hui ? C'était bien davantage.

Mais les mots étaient limités. Tout comme l'esprit humain ne pouvait concevoir cette attaque de toute part, informe, contenant 10 20 50 peut être même 100 formes !

Dire qu'Evisxeran faisait face à une Légion était l'explication la plus concise, la plus précise et la plus claire possible.

Re: En état de siège [PV Benjamin T]

Posté : 21 avr. 2025 15:00
par Le Barbarium
Un impressionnant bruit de cassure retentit à travers tout le Cercle du Chaos !
Le Brise-Mondes avait fait mouche en frappant le cadre de l'Omnytrix. La sensation paraissait bonne. Mais le monstre qu'était devenu le capitaine ne tarda pas à comprendre que la vérité était tout autre.
Qu'elle était... cataclysmique !
Bouffon-Inferno cessa d'exister, substituant son enveloppe décadente à celle d'une figure encore plus complexe. Cette... chose incompréhensible et indéfinissable s'en prit alors à l'Emissaire d'Obsidienne. Tout en se débattant comme un beau diable, ce dernier vit des membres de natures différentes se refermer sur lui. De la chair rouge. De la pierre mouvante. Une vague techno-organique qu'il n'avait encore jamais vue et qu'il n'arrivait même pas à nommer.
Ce chaos ingérable rampait sur sa silhouette pourtant monstrueuse et imposante, suçant son énergie et entravant ses gestes.

- Que diable es-tu ?! QUI diable es-TU ?!

Dans son état confus, Benjamin lui-même n'avait sans doute pas la réponse. Il n'avait d'ailleurs pas les moyens de raconter des plaisanteries douteuses. Eviscéran pouvait hurler, lui, mais c'était insuffisant pour le désenchaîner de cette légion d'appendices informes.
En définitive, c'était un autre monstre qui était en train de dévorer l'autre.

- NOoOoN ! Je Ne PeUx Pas... PeRdRe ! Je Ne Peux Pas... MoUrIiIr ?!

Son essence maléfique, la Légion avait commencé à la faire sienne. La force qui avait su trouver prise sur l'âme du Brise-Monts se retournait contre lui, aspirant peu à peu sa véhémente conscience sous les yeux de celle que l'Or avait choisie et jugé digne.

- Le duel touche à sa fin, déclara Nérénie. Le Cercle du Chaos a trouvé son champion, et ce dernier son trophée.

Dans un ultime geste de désespoir, le Brise-Mondes tendit son bras chaotique vers cette voix sacrée. Il n'avait plus la force nécessaire pour produire autre chose que des gargouillis écœurants. Plus du tout la puissance nécessaire à une exfiltration d'urgence.
L'Omnytrix défectueux l'avait bel et bien emporté dans la tourmente.
Face à ce spectacle, pas la moindre émotion ne voilait le visage de la Messagère dorée. Celle-ci leva une main calme vers la faille qui dévorait inlassablement les débris volants. L'ouverture blanchâtre et aveuglante se dilata avec force pour finalement exploser sans produire le moindre bruit, la moindre détonation. Et ce fut pareil pour la météorite qu'était devenu Inferno.
Absolument tout disparut dans ce qui s'apparentait à un flash de fin du monde.


La Poupée d'Or et Benjamin furent les seuls à se rematérialiser dans la salle de ce roi oublié. Et lorsqu'ils recouvrèrent la vue, ils ne découvrirent... personne ?
Juste un espace vide, d'une propreté immaculée, débarrassé de toutes les richesses naines qu'il avait - jadis ? - porté.
Nérénie observa les alentours. A côté du trône vaquant - le royal squelette avait lui aussi disparu -, les deux colosses de pierre au service de l'Or s'étaient vraisemblablement évaporés.

- Le rituel de couronnement s'est-il achevé... ?

Quand elle regarda Benjamin, qui avait apparemment récupéré toute son humanité, ses prunelles redevenues roses s'immobilisèrent au-dessus de sa tête. Sur cette couronne qui y avait élu domicile.
D'abord stupéfaite, Nérenie finit peu à peu par sourire.
Ses émotions fleurissaient doucement sur son visage autrefois si pâle et inexpressif.

- L'Obsidienne a été vaincu, souffla-t-elle, de plus en plus rayonnante. Vous l'avez vaincu. Le Brise-Monts n'est plus et... les autres ? Que sont-ils devenus ?

Encore une fois, la salle était vide. Quelqu'un avait dû la nettoyer, car des ébats frénétiques il n'y en avait trace.
Reste tout de même cette curieuse impression qui faisait germer le doute dans le cœur de la noble déchue...
Cessant de dévisager son sauveur, Nérenie le prit par la main et descendit de l'estrade à ses côtés.

- Venez. Nous devons le découvrir.

Elle ne remarqua pas tout de suite que la voix de l'Or ne murmurait plus à ses oreilles. Elle ne s'était peut-être pas tout à fait éteinte, mais son émissaire avait d'autres choses en tête.
En se lançant ainsi dans cette exploration, Benjamin allait peut-être trouver l'occasion de se poser la bonne question, à savoir : combien de temps s'était-il écoulé entre leur départ dans le Cercle du Chaos et leur retour au sein de l'Outreterre ?
Et puis d'ailleurs, se trouvaient-ils toujours en Outreterre ?
L'air paraissait moins lourd à respirer, moins vicié...
On bascule sur un autre sujet ? La partie II, avec cette chère Nérénie comme protagoniste principal du Barbarium ?