« Non. Pas le rêve. Je… non. Ça a été assez traumatisant comme ça… je n’ai… pas encore récupéré. Non. Pas de nouvelles séquelles, s’il te plaît. »
Il y a autre chose. Qui vient en un second temps. Ce n’est pas seulement la peur de récupérer de nouveaux traumatismes en constatant à quel point la vie de Cassandre est… idyllique. C’est aussi la peur que Cassandre lui vole sa place. C’est une Alma quelque part sous ses cheveux longs féminins. Elle en serait capable…
Encore une fois, Maman Shayne a voulu bien faire. Mais se retrouver dans une maison « comme neuve ». Ça donne sérieusement l’impression que quoi qu’elle fasse, elle brasse du vent… Que rien n’a d’importance. Que tout peut être reconstruit.
*Même une petite chose brisée comme moi ?... Ah… ah… ah… *
« Oui, j’ai ton numéro. Dans une semaine, jour pour jour, je t’enverrais un SMS. Pour te dire si j’ai besoin de temps ou non. Si je veux te voir ou non. En attendant, essaie de ne pas trop t’inquiéter. Jimmy veille sur moi. »
Un petit lézard sans paroles ? Veiller sur Alma la brisée ? Ça paraitrait ridicule. Et pourtant, cette créature est au carrefour entre les grandes puissances du Rouge et du Chaos. Difficile de trouver la situation totalement absurde sous ce nouveau point de vue.
Ainsi, Maman Shayne s’en va, et elle se retrouve (presque) seule dans cette maison qu’elle avait pourtant détruite. Quoi faire maintenant ? Quelles questions doivent être posées ? Ou plutôt, lesquels importent vraiment ? Oui, c’est ça. Elle doit savoir exactement ce qu’elle recherche. Alma observe de nouveau son environnement. Cette maison… Il faut qu’elle en sorte. Elle ne sait pas encore laquelle choisir. Mais elle doit sortir. Où ? Elle ne sait pas.
Alors elle marche. Et elle finit par… NON ! crie-t-elle dans son esprit. Pourquoi ces pas l’ont conduit au lac ? Là où elle… là où Cassandre a perdu… Pourquoi ?!
Elle est une boule de sentiments. Tout est trop fort. Il y a trop. Elle se perd en elle-même. Elle se sent partir. Encore, bordel ! Elle ne veut pas se mettre à chialer. Elle ne veut pas se retrouver en position fœtale. Alors, si la réflexion la submerge, elle doit passer à l’action.
Un SMS. Pour Maman Shayne. « Amène-moi Akane. La mienne. Celle d’Alma. J’ai besoin de clarifier des choses. »