The Multiversity

« Mais pourquoi est-ce qu’elle est aussi niquée dans sa tête ?! La première chose que je lui ai rappelé, c’est qu’elle ne devait pas servir de sorte de contenant amorphe pour baiser ! Et quoi ? Parce que je me dis que l’alcool lui fera un peu tomber les barrières ! Qu’elle découvrira une nouvelle saveur, cette CONNE me diabolise à nouveau ! Je vais continuer à croire qu’elle veut être FISTER de tout mon bras jusqu’à la gorge pour qu’elle ressente un tout petit quelque chose de sensation à la con !! RHAAAaaAA !!! »

Nos remerciements à Jimmy. Lui et son sang-froid de qualité. Certes, c’est un animal à sang froid. Mais il a surtout un sacré caractère pour endurer une telle connasse de fille adoptive. Oui, tout n’est pas dû seulement à son sale caractère. Aisling n’est pas une petite chose brisée facile. Même la demi déesse l’a avoué. C’est une cause noble. Une épreuve difficile. Et, dans une impulsion, et aussi parce qu’inconsciemment le beau regard de Verena lui répète une énième fois la très sainte leçon d’apprendre à fermer sa gueule : elle se finit cul-sec sa bière.

C’est devant le frigo, la main prête à saisir une seconde bière qu’elle reprend en partie ses esprits.

« J’ai merdé ?... Ou j’ai fait ce que j’ai pu au final. Je ne sais pas, Jimmy. Mais au moins, tu es là. Tu ne vas pas me répondre, je le sais. Mais tu m’écoutes. Merci, mon Jimmy. Ah ah ! Tu ne t’es même pas plaint de la petitesse de ma poitrine. J’ai l’impression d’être comme une de ces filles dans les vidéos courtes. Celles qui se font claquer les fesses et qui grogne. Mais dès le jour où il n’y a plus de claquement, elles boudent. Mais ta gueule, Jimmy. C’est préventif : ah ah ! »

Rapidement, Alma se met d’accord avec elle-même. Et aussi un peu avec Jimmy étant donné qu’elle parle à voix haute. Il faut qu’elle retrouve Aisling. Pourquoi ne lui a-t-elle pas couru après dès la catastrophe ? Maintenant, elle doit… bordel que ça l’emmerde : demander à Giana ? Encore ?! Hors de question. Son égo lui interdit. Alors quoi ?

Alma regarde cet endroit précis du hangar. Là où elle avait commencé à expérimenter une nouvelle façon d’utiliser le Vert. Quelque chose qui était trop « intellectuel » pour elle. Cette bulle de micro lianes pour exacerber tous ses sens. Une expérience qu’elle pourrait conduire au succès si elle parvenait à se rabibocher avec la psioniste ? Une perspective intéressante. Mais Alma a un autre plan en tête.

« Je maîtrise mieux le Vert et le Rouge aujourd’hui. Peut-être… »

Elle s’assoie en tailleur sur le sol. Et elle décide de fermer les yeux pour se connecter plus efficacement au Vert et au Rouge. Son plan ? Ressentir la Nature autour d’elle. Celle dont elle a pris soin le temps où elle a vécu à Franklin. Cet arbre qu’elle a fait pousser chez ce petit vieux. Ce jardin qu’elle a sauvé chez cette mère célibataire. Qui était un héritage de sa propre mère à elle. Chaque action est comme un point d’intérêt sur cette carte mentale. Elle peut « voir » à travers les arbres. Elle peut déclencher un réseau animal, si le Rouge le lui permet. Alors peut-être qu’elle pourrait réussir à retrouver la trace d’Aisling sans la Cyborg.

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Il est hors de question d’abandonner. Alma ne demandera pas d’aide. La dernière chose dont elle a envie, c’est d’expliquer pourquoi et comment elle a encore merdé. Et pourquoi elle a encore besoin d’aide parce qu’elle a de grands rêves mais aucun moyen de les accomplir. Donc que Giana aille se faire foutre ! Et, hors de question d’utiliser une telle formule grossière pour Liliane et l’aide qu’elle pourrait lui apporter. Alma se débrouillera toute seule.

Ce qui signifie ? Qu’elle va pousser plus loin sur ses maîtrises. Est-ce qu’elle devrait s’inquiéter que son corps en position de tailleur sur le sol fasse des racines ? Oui oui, des racines. Depuis par exemple un point sur sa cuisse pour passer en force sur le sol issu du BTP et plonger sous terre. En plusieurs points, par une seule racine, bien entendu. S’il faut faire ce genre de « sacrifice » pour retrouver Aisling, c’est ok pour elle. Surtout que ça lui permet de se confronter à ses propres limites. Et surtout de les repousser !

Dans le même ordre d’idée, elle prend note d’un petit filet de sang qui coule depuis sa narine. Et aussi de ce début de mal de tête. Mais tout ça est supportable. Elle a conscience de son corps. Mais elle fait partie d’un tout plus grand. MAIS ! Elle garde le contrôle. Elle ne va pas recommencer cette connerie de se perdre dans le « Grand Tout ». Personne n’ira la repêcher. Si elle sent qu’elle a dépassé la limite de la limite, elle fera marche arrière. Et contrairement à une erreur du passé, il y a ce petit poids entre ses petits seins. Jimmy ne pardonnera pas à son humaine une telle connerie. Il agira en dernier recours.

Mais comment retrouver la psioniste spécifiquement ? Alma brasse large en regardant de loin. Elle a une vision d’ensemble mais pas d’objectif précis. Est-ce qu’elle peut vraiment retrouver Aisling de cette façon ? Est-ce qu’elle ne serait pas en train de se perdre dans les mille détails que lui offre le micro environnement de Franklin. Parce que le Rouge lui permet de découvrir le cadavre d’un SDF qui ne sera jamais retrouvé. Là-bas, des yeux lui permettent de voir un couple faire l’amour. Ici, ce sont des enfants qui jouent et rient. Sans compter des plaisirs bien plus simples. Une fleur se gorgeant de soleil. Un insecte et sa liberté à évoluer dans un univers sans gravité. Il y a tant de choses sur lesquels poser son esprit.

Il y a… Là. Comme une zone qui lui échappe. Qu’est-ce ? Un bâtiment étrange. Nouveau. Alma, depuis sa position, n’arrive pas à comprendre ce qu’elle ressent. Le Vert n’y a pas accès. Le Rouge entre au-dedans et manque de se faire écraser par une main s’agitant dans les airs. Il y a des gens. Mais elle ne peut pas parler avec eux. Ecouter ! Ca elle peut faire. Et voir. Apprendre. Non… Alma est encore en train de se disperser. Elle n’est pas ici pour un projet insolite. Pourtant, son instinct la fait rester un petit peu plus longtemps. Pourquoi ?

Sauf que les racines continuent de se développer dans le hangar. Si on est très loin de la robe, le problème se situe à l’inverser. C’est-à-dire que les lianes fusionnent, s’ancrent dans les muscles et os d’Alma. Rien d’irrémédiable. Par contre, une migraine flash ! Et elle sent la chaleur qui sort de son nez. Alma décide alors de stopper son expérience et de revenir à elle.

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Alma grogne en arrachant les lianes à mains nues. Et elle râle encore plus en réalisant à quel point cette situation est stupide. Pourquoi utiliser la force au lieu de « rembobiner » les racines ? Surtout que, maintenant qu’elle est debout, elle ressent les restes de racines « fusionnées ». Mais elle sourit malgré le sang. Parce qu’après tout, c’est une façon comme une autre de pouvoir se vider. De libérer cette violence en elle. Elle doit changer sa façon de combattre. Et le faire contre elle-même, pour devenir une meilleure version ? C’est juste parfait. D’une certaine façon.

Ensuite, elle se rend au frigo. Plus tôt, elle a vu qu’il y avait des boissons énergisantes. Elle va en vider deux en cul-sec pour recharger ses batteries. Puis en jeter quelques autres dans un sac à dos. Elle n’a pas le temps de manger « solide ». Elle n’a pas la patience de s’asseoir pour manger. Et encore moins de réchauffer quelque chose. Il faut qu’elle s’en aille. Et maintenant ! Aisling peut se déplacer à tout moment.

Elle se rend rapidement dans la salle de bain en s’essuyant le sang coulant de son nez du dos de sa main. Mais en arrivant devant le miroir, elle réalise qu’elle fait peur à voir. Elle grogne et prend donc le temps de s’asperger le visage. Puis elle râle encore parce qu’elle perd du temps à trouver un médicament pour lutter contre le mal de tête. Pilule à avaler et pas machin effervescent. Le maître-mot reste la rapidité.

Blouson de cuir sur le dos. Casque de moto fiché sur la tête. Et Alma sourit béatement en redécouvrant sa moto. Elle est toute seule. Ce qui veut dire sans Liliane. Donc elle va pouvoir faire cracher le moteur et dépasser les limitations de vitesse à loisir ! Oh oui ! Ce ronronnement puissant de la bête maintenant qu’elle a allumé le contact. La course-poursuite va être jouissive. Et elle l’est. Alma profite de cette sensation de vitesse avec une bête mécanique qui vibre entre ses cuisses. Elle est presque déçue lorsqu’elle arrive devant le bâtiment en briques de plastique. Elle aurait voulu que la route dure plus longtemps. Elle a même manqué prendre un détour ou deux. Mais Aisling ne l’attendra pas indéfiniment.

« Hey ! Toi ! Tu as vu cette femme ? »

Elle lui en fait la description tout en la cherchant en même temps des yeux.

« Non ? Merde. Bon, barre-toi. »

Elle progresse. Elle pose toujours les mêmes questions. Elle déteste ce genre de répétition… Mais elle doit faire l’effort. Pour Aisling. Inévitablement, à un moment, elle gueulera en plein milieu de tout le monde :

« AISLING ! C’EST ALMA ! JE M’EXCUSE ! JE SAIS QUE TU ES QUELQUE PART PAR ICI ! VIENS, S’IL TE PLAIT. MAIS CE N’EST PAS UN ORDRE. TU AS LE CHOIX ! »

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S’il y avait besoin de confirmation, elle se le confirme : c’était bien plus facile de se combattre soi-même en sortie de transe dans le hangar plutôt que cette situation. C’était bien plus facile de saigner du nez que de devoir répondre à ces idiots qu’elle se fiche que les matériaux recyclés sont la grande révolution des années à venir. Mais elle doit prendre sur elle. Ne pas trop faire la méchante. Ne pas crier. Répondre le plus courtoisement possible. Non parce qu’elle value la vie de ce vendeur ou de cet acheteur qui vient de rentrer : mais pour donner une bonne image, être « gentille » dans les yeux d’Aisling.

Où se trouve la psioniste ? Au rez-de-chaussée avec elle ? Quelque part dans les étages supérieurs ? Alma voudrait déjà foncer et avaler la volée de marches. Mais si elle fait ça et qu’elle offre la possibilité de fuir à l’extérieur : il faudra…tout recommencer. Elle n’a pas envie. Donc quoi ? Faire appel au Vert et au Gris pour murer toutes les portes et fenêtres ? Ce serait un choix stratégique parfaitement valable. A l’exception de deux paramètres. Ca lui arrache la gueule mais elle n’est pas au « mieux de sa forme ». Sa dernière expérience à sonder toute une ville n’est pas une tâche aisée. Le deuxième paramètre ? Ce serait être une grosse bourrine tout sauf diplomate.

*Alors quoi, bordel ! Comment je fais pour la sortir de son trou ? Elle ne répond pas. Je ne peux pas lui ordonner de venir au risque de niquer toutes nos avancées. Alors… *

« Mais gicle où je ne suis pas, PUTAIN ! Tu ne vois pas que je suis en train de réfléchir, ducon ? »

Elle se dit alors qu’elle pourrait écraser le bouton d’urgence. Ce serait un déchaînement de violence socialement accepté. Tout le monde devrait sortir. Se rassembler dans un point précis pour savoir quoi faire du probable danger et lister si tout le monde est vivant. Aisling se retrouverait toute seule et devrait bien finir par sortir, non ? Mais Alma n’est pas convaincue. Alors elle bouge son cul, tire une chaise et s’assoie. Les jambes écartées, les coudes dans les cuisses, le dos penché en avant. Absolument pas ce qu’on attend d’une « belle » femme.

*Je vais attendre. Je vois que ça. Lui laisser le temps de se reprendre. Lui donner du temps pour qu’elle fasse le premier pas. Et puis, ce n’est pas déconnant pour moi non plus, je vais pouvoir me ressourcer. *

Alma va attendre. Elle est prête à le faire des heures durant. Faire une nuit blanche dans le magasin de briques en plastique ? Aussi. Et que quelqu’un essaie de la faire sortir ! Mais avant ça, il lui faudra manger. Et quand le moment sera venu, elle se fera livrer « à domicile ». Un menu à base d’un sandwich énorme et qualitatif. Elle aura aussi commandé quelques crêtes. Juste au cas où ça pourrait servir de déclic.

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Cette poitrine. Non, cette voix surtout ! Alma n’a jamais entendu une telle séductrice. Une véritable sirène ! Mais peu lui importe de se noyer entre ses cuisses ou de manquer d’air lorsque sa bouche est collée contre la sienne. Comment ? Alma est présente dans ce magasin pour un objectif en particulier ? Mais… il y a Verena ! Qui demande d’ailleurs un catalogue et dit des choses étranges. « les options de commandes spéciales » ? Du charabia pour Alma. Ce qui compte, c’est que Verena soit venue la voir. Et… elle râlerait si on lui faisait voir les images capturées de sa tête. Une expression complètement béate. Davantage indiquerait un prélèvement évident de son cerveau et de la bave coulant de sa bouche. Heureusement, elle n’en est pas à cet abrutissement.

*Quand même, que fait-elle ici dans ce magasin bizarre ? *

Son cerveau commence à tourner dans le bon sens. Son expression redevient plus sérieuse. Plus concentrée. Cette femme est tout de même magnifique. Même quand elle est assise avec un catalogue entre les mains, elle parvient à donner à Alma l’impression que c’est une ruse. Une ouverture pour qu’elle se tende vers elle. Vers son beau visage. Ses lèvres… Oui, c’est clairement un moment baiser. Et… Et non ! ALMA ! Réveil. Concentration !

*Aisling ! J’attendais Aisling. Ca ne peut pas être une coïncidence si la super espionne est ici présente. Donc… elle est venue pour me tester ? Pour m’aider ? Assurément les deux à la fois. Il ne faut donc pas que j’ouvre la bouche pour dire de la merde. Sois intelligente et mature. Délivres-lui un plan béton. Fais étalage de toute ta progression. *

« Les ABC ont discuté avec la designeuse de Milan et c’est cette dernière qui t’a parlé de la nouvelle lingerie qu’on allait me créer sur mesure ? »

*Quoi ?! Mais qu’est-ce que je viens de raconter, là ! Ce n’était pas du tout ça le sujet. Ce devait être Aisling, le quiproquo et ma stratégie pour la faire sortir de sa cachette intelligemment ! *

Fermer sa gueule. Ne pas l’ouvrir. Alma fait un effort avec sa bouche entre-ouverte. Parce qu’elle allait parler. Parce que son regard s’est perdu sur les formes de la super espionne. Et voilà qu’Alma pense maintenant que son image va chuter. La psioniste doit être dans sa tête en train de découvrir à quel point elle est faible face à Verena. Soumise. Au pied d’un piédestal de Maîtresse et… peut-être que c’est bien ? Ne pas apparaitre dans une forme de toute-puissance. Elle n’en sait rien. Mais il est hors de question de dire à Verena qu’elle est paumée.

« Ce que j’aurai du te dire, c’est que je suis ici pour ramener Aisling. La pauvre est tellement brisée qu’à chaque fois que je dis ou que je fais quelque chose, je prends le risque de la blesser ou de déclencher chez elle un réflexe d’aller se terrer dans son coin. Mais je l’ai retrouvé. J’ai déployé toute l’étendue de mes pouvoirs. J’ai su m’arrêter à temps. Et me voilà ici, en attendant qu’Aisling sorte par elle-même. Ou en espérant que les crêpes que je lui ai commandés l’attireront comme un doux piège sucré et inoffensif. »

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Elle ne devrait pas faire ça dans un tel lieu public. Franchement, dans quelques rares moments de lucidité, Alma s’imagine si elle était à l’autre bout de la pièce. Une femme adulte sur les cuisses d’une autre. Quel acte infantilisant… Alors pourquoi s’y sent-elle si bien ! Et pourquoi le livreur arrive-t-il si vite ? Comment, il aurait en fait du retard. Pas du point de vue d’Alma… Alors elle se lève et elle a l’impression que le ciel va redevenir gris. Et peu importe sa vraie couleur ! Alma se fiche du monde extérieur. Ses yeux ont des difficultés à quitter ceux de Verena… qui l’embrasse ! Wow ! C’est une explosion de sensations dans le corps de la badass. Dans son cerveau aussi. C’est que, même si elle ne pense plus à la psioniste, il faut faire partager aux « copines ».

C’est donc si bon une crêpe ? Alma a la sensation de redécouvrir le goût. De toute façon, la superbe Verena va lui en faire avaler une seconde bouchée. Ah non ? Mais pourquoooooi ? Bien entendu, elle ne s’exprime pas ainsi à voix haute. Mais en esprit, c’est une petite fille subissant la privation. Elle se fiche de l’employé ! Elle veut le reste de sa crêpe ! Comment ?! Verena le lui refuse. Ce regard… Alma connaît ce regard. C’est une leçon. Elle doit trouver la bonne réponse pour être récompensée par la rousse sulfureuse. Alors Alma réfléchit ! C’est dur au début et puis elle agrippe ses mains sur le fil de la crête. Elle en remonte la piste et Aisling revient dans sa tête. Et puis elle se souvient de la phrase « bizarre » de l’employé. Elle fait un effort. « Cesser ces actions avec Alma. » Comment connait-il son prénom ?

*J’ai tout de même ma petite célébrité à Franklin. Mais… non, ce n’est pas ça. En fait, je crois qu’il manque une partie de la phrase. Avant mon prénom. Avec… avec qui ? Samai ? Je ne connais personne qui s’appelle ainsi. Hmm… Sa mai en deux mots ? Mais ça ne veut rien dire. Oh ! Oooooh !!! Non. Ce n’est tout de même pas Aisling qui a utilisé quelqu’un et a manqué de m’appeler sa maitresse ? Si ?! Un ancien réflexe. Je ne suis pas sa maîtresse. Je suis… quoi ? *

Le petit cerveau d’Alma turbine.

« Je… »

*Je vais vraiment dire ça ? Refuser ça ?! *

Elle se retient. La super espionne a déjà compris le sacrifice de son élève. Alma va pourtant agir pour Aisling avant son égoïsme. Qui sait ? Elle sera peut-être récompensée par la rousse incendiaire plus tard ? De toute façon, son expression change. Elle est de nouveau concentrée.

« Cette crête n’est pas pour moi, Verena. Je vais te demander de quitter les lieux. J’attends quelqu’un. »

Si c’était possible, il y aurait quelque chose qui se serait brisée en Alma. Heureusement, ce n’est pas le genre de son qui s’entend en public. Car c’est une défaite… Elle s’en veut terriblement. Mettre Verena à la porte ? Alors qu’elle était au centre de ses petites attentions ?! Il reste à espérer qu’Aisling se présente rapidement. Car, après une telle manœuvre, Alma pourrait vite redevenir la pire version d’elle-même…

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Mais !? Alma ne comprend pas. Elle avait fait un tel sacrifice avec elle-même pour demander à Verena de partir. Et elle reste ?... Quoi ? Quand a-t-elle décidé d’ouvrir à nouveau la bouche pour manger un morceau de crêpe ? C’est plus fort qu’elle. Elle n’a aucune résistance face à Verena. Elle essaie de lutter… Elle essaie de conserver Aisling en tête… Mais ce sourire qui la regarde alors qu’elle se fait nourrir comme un enfant ou une handicapée… Elle s’en fiche !

« Hein ? »

*Mon cœur n’appartient pas à… Verena ? C’est quoi ces conneries ? Je… Aisling est sortie de sa cachette pour… ça ?... *

« Hein ? »

*Aisling ne me… mérite pas ? Mais quelle mouche a piqué Verena ? C’est quoi toute cette comédie autour de moi ? Elles se foutent de ma gueule ou quoi ! *

« Hein ?! »

*Gagner le cœur de sa Maîtresse et avoir le droit à une fin heureuse ? Elle ne peut pas avoir dit ça. Ce n’est pas naturel. On dirait que c’est sorti d’un bouquin. Ou d’un de ses films romantiques qu’adore Liliane. Mais putain. Enfin… Je suis sur que Liliane adorerait participer à cette scène. Quoique… s’il s’agit de voler mon cœur… *

Ah. Ca y est. Verena sort de la boutique après avoir embrassé Alma de sorte à avoir fait fondre toutes ses pensées. Ses yeux se perdent sur le déhanché de la super espionne. La porte se referme dans son sillage. Et soudainement elle n’est plus là. Comme si tout cela avait été un rêve.

Le temps se suspend.

Hmm ? Pourquoi les gens autour d’elle tombent comme des mouches ? Ils… dorment ?

« Je ne comprends rien, Aisling. Articule. Et parle plus fort. »

Hey ! Vous auriez été à la place d’Alma à « subir » ce que lui a fait Verena, vous aussi vous auriez du mal à émerger pour vous concentrer totalement sur une petite chose brisée. Donc désolé pas désolé, Aisling. La vie n’est pas comme dans un de tes romans à l’eau de rose. Donne du temps à ta Maîtresse, comme tu l’as si bien exprimé tout à l’heure.

Les doigts d’Alma claquent. Soudainement.

Son regard a changé. Lucide. Concentré. Braqué sur le petit minois de la psioniste sans défense. Ainsi, elle veut une femme forte pour qui elle existerait ? Alma avance vers elle. Elle a appris de la super espionne. Elle n’est pas une séductrice à son niveau mais elle est capable d’avoir une démarche « de film ». Et soudainement elle se retrouve dans la zone personnelle d’Aisling. Sa main vient se poser derrière sa tête. Autant pour guider le mouvement, pour asseoir son autorité que l’empêcher de battre en retraite. Voilà, laisse-toi embrasser par ta Maîtresse. Ce n’est pas simplement des lèvres qui se touchent. Il faut laisser un passage pour découvrir à quoi une langue peut servir. C’est un baiser « de cinématique ». En se retirant, Alma prend son temps pour faire durer ce petit filet de bave, démonstration des barrières qui sont tombées. Preuve physique de leur acte commun.

« Ainsi, tu veux être la seule à posséder mon petit cœur ? »

La main d’Alma vient se poser dans le bas du dos d’Aisling. D’un geste, elle la force à coller son bassin contre le sien. La psioniste ne s’échappera à moins de faire appel à ses magies « de tête ». C’est le moment ou jamais pour elle de s’ouvrir et de laisser son ancienne version derrière elle.

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Spectatrice du choc émotionnel d’Aisling, Alma l’allonge sur ses cuisses. Elle va ainsi pouvoir veiller sur elle. Elle sourit en pensant qu’elle sera également la première chose qu’Aisling verra en reprenant conscience. Ce qui est une très bonne chose pour flatter son égo et la faire se sentir spéciale. Et importante. Eeeeet… Liliane. Il faut définitivement qu’elle ait une conversation avec sa petite-amie : c’est une évidence. Alors il est temps de la joindre sans plus tarder.

« Liliane ? C’est Alma. J’ai… j’ai un nouveau problème. Et en même temps, c’est une avancée formidable ! Je… oui, attends. Je respire un coup. J’essaie de rassembler mes pensées. J’ai à peine commencer que c’est déjà chaotique. »

Pourquoi fait-elle une chose pareille ! Caresser la courbe du visage de la psioniste. Elle ne voie toujours pas Aisling comme une amante. Elle se sent davantage comme une grande sœur avec elle. Enfin, pas comme avec Ed. Et dans les deux cas, elle n’a jamais couché avec la psioniste ou le koala. Mais… elle a embrassé Aisling. Et pas qu’un petit peu. Même si elle a été influencé par la présence de Verena. Sauf que STOP ! Liliane attends qu’elle parle.

« Désolé. Verena est passée. Je, non. Alors. Je vais essayer d’être concise. J’ai passé du temps avec Aisling. Si tu savais à quel point elle est brisée. Je crois bien qu’elle l’est davantage que moi, à l’époque où j’étais encore une grosse connasse vulgaire et violente, tu te souviens ? Mais on a fait des progrès. Il y a eu des crêpes. Il y a eu de petites provocations. Certes, elle a menacé de tuer les ABC de différentes manières, mais c’était positif ! Enfin, dans le sens où elle commençait à exprimer des choses personnels. Et pas ces automatismes à la con à cause de son dernier Maître. Si je tenais ce connard, je le torturerais longuement… »

Même si Liliane la connait, évoquer de la torture reste probablement une limite qu’il ne fallait pas franchir. Alma doit faire attention tout de même à donner que l’essentiel. Pourquoi est-ce toujours si dur pour elle ? Peu importe : la suite !

« Nous avons fini dans une espèce de bâtiments bizarre en brique plastique. Je t’épargne la recherche pour la retrouver. Le déclic à la con qui la fait fuir. Bref. Nous sommes dans ce bâtiment, je fais des efforts, je suis passive, non violente et prête à faire preuve d’usage de patience. Et voilà que Verena m’envoûte. Avant que je le réalise, je suis en train de me faire nourrir par de petits morceaux de crêpe, puis Aisling débarque et voie Verena comme une rivale. En fait, elle est totalement dans un délire de film romantique où elle veut que je sois sa Maîtresse qui l’aimera, la chouchoutera, la câlinera. Elle a même dit que mon cœur n’était pas à Verena. C’est tellement niais. Enfin… J’ai fini par l’embrasser. Plutôt de façon intense. Là elle vient de me faire une petite perte de connaissance. Mais je ne sais pas trop comment gérer la chose. Je ne la vois pas du tout comme une amante. Je n’ai pas envie de lui donner mon cœur. De toute façon, il est entre tes mains. Mais la façon dont elle me regarde ? Et puis, j’ai vraiment envie de l’aider, tu sais. Et j’y arrive ! C’est ! C’est un sentiment si… je ne sais pas, « gros » ? C’est très différent de quand je rétame un ennemi avec la violence. C’est une victoire, mais pas pareil. J’ai du mal à l’exprimer. Liliane ? Tu m’écoutes toujours ? Tu comprends ce que j’essaie de te dire ? »

Parce qu’Alma n’est plus très certaine de ce qu’elle a essayé de communiquer à la base. Mais bon, personne ne sera vraiment très surpris.

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Je ne sais pas si c’est un pouvoir spécial de Liliane mais en général, elle est capable de comprendre ce qu’Alma veut dire dans ce bordel que sont ses pensées confuses. Vraiment, des fois je me dis qu’il faudrait un traducteur Alma / Paroles compréhensibles… Mais ce serait extrêmement difficile à concevoir et d’une utilité relativement limitée. Mais bon. Moi je n’y comprends pas grand-chose et je suis sa mère adoptive, vous vous rendez compte? Il faut donner ça à Liliane, elle réussit mieux que moi à s’y retrouver avec Alma. Je vais essayer ma propre interprétation : elle dit à Liliane qu’elle doit donner son cœur à Aisling sans donner son cœur à Aisling pour que cette dernière puisse vivre son fantasme à l’eau de rose? Non. Ce serait trop cohérent pour Alma. Et pourquoi elle semble essayer de pousser le blâme sur Verena, au juste? Hum…

Rejeter la faute sur Verena pour se déresponsabiliser? Oui, ce serait une tactique à la Alma… Mais ce ne serait pas très mature, par contre donc je ne suis pas totalement convaincue que ce soit ce qu’elle cherche à faire. Peut-être dans ce cas que c’est encore plus simple? Elle admet avoir fait n’importe quoi sans avoir de plan? Encore qu’Alma qui admette une telle chose, c’est presque… Impensable… Elle est comme moi, reconnaitre un tort ne nous vient pas naturellement, il y a toujours une explication externe… Bref. Je suis curieuse de voir ce que Liliane va répondre parce que franchement… Je me dis des fois que je suis contente de partager ma responsabilité avec le harem d’Alma, c’est-à-dire veiller sur ma fille adoptive. Personne ne m’avait dit que cela pourrait devenir un job à temps plein… Bon après, j’exagère un peu mais pas tant que ça, au final…

« Donc pour résumer, tu veux aider Aisling mais Aisling veut ton cœur, ton amour et ce n’est pas une relation avec laquelle tu es confortable. Sauf que comme tu as contribué à son délire amoureux, au moins en partie, tu crains qu’il soit trop tard pour faire machine arrière maintenant que pour Aisling, c’est le début de ce qu’elle désire ardemment. En gros, tu as peur de ce qui va arriver si tu dois faire un choix, non?

Tu te dis que si tu dois choisir entre honorer notre entente, ton cœur m’appartient mais tu fais ce que tu veux de ton cul, tu vas me perdre. Et sur ce point je te rassure : tu as parfaitement raison. Donne ton cœur à Aisling également et je sors de ta vie sans possibilité de réparer la relation. Maintenant, je comprends que tu ne veuilles pas causer plus de souffrance à Aisling. Comme elle semble… Influencée… Par les films romantiques…

Tu peux peut-être lui montrer un film avec ce bon vieux cliché de la cool big sis, la grande sœur qui va impressionner sa plus jeune sœur, en quelque sorte. Ainsi tu restes davantage dans ce qui est ta zone de confort et tu vas probablement également sauver Aisling d’elle-même. Là tu es chanceuse même si la situation est confuse. Imagine qu’elle tombe amoureuse d’un manipulateur qui l’utilise à son ainsi grâce à un faux amour.

Je ne peux pas t’en vouloir d’avoir agit de la façon qui semblait la plus logique sur le moment. Je peux t’en vouloir sur le après les faits par contre. Tu aurais pu voire dû réfléchir davantage avant d’agir car si Aisling pense vraiment qu’elle a le début de sa romance parfaite, tu vas lui faire extrêmement mal et tu n’as aucune idée de la violence de la réaction qu’elle va avoir. Je t’aurais proposé de noyer la pièce dans les phéromones mais comme je dois être physiquement présente, elle va me voir comme une rivale… »

Alma manque d’air. Et Liliane continue de parler. Si froide… C’est ainsi que l’a perçu Alma. Mettre fin à leur relation comme si c’était une affaire aussi triviale que d’aller faire les courses. Est-ce ainsi pour elle ?! Non… Non non non ! Alma doit se calmer. Ne pas psychoter. Ce n’est pas parce que sa vie se complique parce qu’elle s’enrichit qu’elle doit retomber dans ses travers. Si Liliane lui parle aussi directement, c’est parce que le sujet est important et parce qu’Alma n’est pas du genre à arrondir les angles. Donc…

« Mais elle ne peut pas toutes vous voir comme des rivales ! Moi je veux que tout le monde s’entende ! Je-… »

Elle s’emporte. Elle réagit à chaud. Elle ne doit pas. Déjà parce que ça pourrait réveiller Aisling. Egalement parce que c’est dans cet état d’esprit qu’elle prend des décisions impulsives. Et elles ne fonctionnent qu’en situation de combat pour survivre. Pas dans la vie émotionnelle.

Alors elle respire. Elle essaie de se calmer. D’y voir clair.

« Alors, moi je veux bien ce délire de la grande sœur badass. Mais je fais comment ? Elle lit dans mes pensées. Et ce n’est pas mon genre de l’emmener au cinéma. Déjà qu’il faudrait que je trouve le bon film. La bonne séance. Sans compter que j’ai déjà dû suer sang et eau pour réussir à lui faire avaler deux crêpes ! Elle a été tellement réduite en bouillie par le dernier connard qui l’a utilisé. J’ai dû la mettre en porte-à-faux avec les ABC. Mais bon, bavardes comme elles sont, je ne serais pas étonnée qu’elles t’aient déjà téléphoné. Et je ne leur en voudrais pas. »

*Mais pas question que Liliane sache que j’ai été toute nue pour créer une lingerie spéciale. C’est une arme secrète que je dois garder dans ma manche. Soit pour lui faire vraiment plaisir. Soit… pour me faire pardonner d’une prochaine grosse connerie… *

La main d’Alma continue de caresser le visage d’Aisling allongé sur ses cuisses. Elle parait si normale, si inoffensive actuellement. Alors qu’elle pourrait lui flinguer le cerveau de ses pouvoirs et réduire son corps en petites cendres avec une autre facette de son éventail de pouvoirs…

« Je me dis qu’il doit y avoir une autre solution. Si elle est dans le délire d’une Maîtresse qui doit lui ravir son cœur, peut-être que je dois lui trouver quelqu’un d’autre ? »

*Mais une partie de moi le refuse. Je la veux. Comme un enfant ne veut pas se séparer de son jouet… *

« Tu sais le pire ? Mon cerveau me propose une solution absurde. Il… il me propose de demander à Giana d’utiliser un des clones de moi… Je ne suis vraiment pas faite pour trouver des solutions aux gens… Je ne dis et ne fais que de la merde… Ça m’agace. Ça m’énerve d’être si défaillante tout le temps. Je ne supporte pas mes faiblesses… »

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Ce n’est pas étonnant que tu te vois comme une grande sœur pour elle, vous avez le même genre de parcours. La différence est que toi tu as eu Shayne comme maitresse, plutôt comme mère adoptive plutôt que de faire abuser de toi. Je ne suis pas psychologue mais c’est le parallèle qui t’interpelle à ce point, je me trompe? Tu regardes Aisling et tu psychotes en te disant que ça aurait pu être toi, n’est-ce pas?

Je pense que tu réponds toi-même à ta question. Elle est là ta solution. À entendre Shayne, tu étais pas mal brisée quand elle t’a récupérée et pour reprendre ses mots, maintenant tu es une jeune femme à peu près socialement fonctionnelle qui ne mord plus les gens à vue et qui fait pipi dans sa litière au lieu du plancher. Ses mots, pas les miens. Une intéressante comparaison avec un félin mais je n’en dis pas plus, je ne veux pas finir en confettis.

Mon point, Alma, est que je ne pense pas que tu as besoin de quelqu’un d’autre que toi. Alors que pour d’autres ce serait une faiblesse, tu as le don d’être plus souvent qu’autrement capable de régler tes propres problèmes car la solution est déjà quelque part en toi. Tu regardes trop vers l’extérieur, parfois. Attention, je ne te dis pas de ne pas chercher l’aide des autres. Je pense juste que tu continues de trop te sous-estimer.

Tu veux mon avis? Répare Aisling comme tu aurais voulu qu’on te répare. Ne me dis pas que ça ne t’est jamais passé par la tête. Je ne suis pas télépathe mais tout le monde se fait des et si dans sa tête à un moment ou à un autre de ma vie. Moi-même je me suis souvent demandé ce qui se passerait si c’était moi qui redonnais sa voix à Abigail. Donc je dirais puise dans ce scénario fictif et vois ce que tu peux en tirer pour le monde réel. »

Sur ce point, je suis obligée d’être d’accord avec cette sale blonde. Alma n’a pas besoin d’un clone, n’a pas besoin de faire quelque chose qu’elle ne veut pas faire. À la fin de la journée, la psioniste veut de l’amour. Elle associe l’amour à l’amour romantique parce qu’elle ne connait rien d’autre. Mais si Alma lui montre l’amour filial, platonique, rien qui soit sexuel, peut-être que cela va aider Aisling à comprendre qu’aimer est beaucoup plus complexe que ce que sa psyché brisée perçoit. Est-ce qu’un jour elles vont coucher ensemble… Je ne sais pas et je doute que ce soit même important à considérer. Elle peut avoir des membres dans son harem avec qui elle ne couche pas, ce n’est pas un prérequis. Peut-être qu’elle va se retrouver dans des situations inconfortables, par contre. Dans la douche ou dans le lit avec Aisling parce qu’elle veut se faire laver ou…

Parce qu’elle a fait un cauchemar. Faire accepter à Aisling qu’il existe un autre type d’amour, une autre « solution » ne sera pas facile. La psioniste est autant sinon plus brisée que ne l’était Alma à l’époque et le futur quart de déesse n’a pas les ressources ou l’expérience de sa mère adoptive adorée. Ceci dit, il ne fait aucun doute pour moi qu’elle peut réussir. C’est la grande force d’Alma je dirais. Oui elle fait des conneries, oui parfois elle est trop ambitieuse, oui parfois elle se frustre. Mais elle a fait énormément de progrès. C’est indéniable. Elle peut être… Irréfléchie… En combat, laisser libre cours à ses émotions. Mais dans sa vie de tous les jours, elle est de plus en plus… Mature? Stable? Je ne saurais dire exactement mais c’est quelque chose qui paie. Et puis bon, si elle veut jouer les grandes sœurs, peut-être qu’elle devrait faire appel à Ed, la « petite sœur » d’Alma en quelque sorte. Ces grands yeux innocents qui cachent une terrible souffrance… Ed ne sera jamais perçue comme une rivale amoureuse…

« Tu es vraiment merveilleuse, Liliane. Exceptionnelle. Je ne serai vraiment qu’une brutasse jamais récompensée par la vie sans toi. Merci d’être là. D’être toujours là. Je te promets de te récompenser, de te choyer quand nous aurons un autre moment rien que toutes les deux. Mais là, même si je voudrais continuer à entendre ta voix, même pour me dire les petits riens de ta journée, je crois que je vais devoir faire l’effort de raccrocher. Aisling ne va pas rester inconsciente des heures pour un seul baiser. Enfin… il est vrai que j’y ai été intense. Même toi tu aurais chavirée : hey hey ! Pardon. C’était petit comme provocation. Enfin, peut-être que j’en ai fait exprès pour que tu me sautes dessus dès que tu me verras. Je t’aime, Liliane. A très vite. »

Est-ce Jimmy qui a eu du mal à avaler quelque chose ? Probablement les mots « je t’aime » de son humaine. Il est vrai que ça lui va mal en quelque part. Une telle badass s’abaisser à des paroles mielleuses. Il ne manquerait plus que des roses et une bouteille de champagne avec en fond une de ses musiques langoureuses. Berk ! Mais Alma a déminé sa situation. Tout va bien avec son Soleil. Il ne reste plus qu’à s’occuper d’Aisling. Elle peut le faire. Toute seule comme une grande, c’est Liliane qui le lui a dit.

Et quand Aisling reviendra à elle, Alma lui sourira. Elle ne la brusquera pas. Elle l’aidera à se relever et à ce qu’elle reste assise juste à côté d’elle. Ses lèvres laisseront échapper un « Chuuut. » quand la psioniste tentera de repartir en roue libre. Ses mains prendront celles d’Aisling en étau entre les siennes. Une légère caresse sur celle du dessus. Un peu comme elle ferait avec l’animal domestique. (pas Jimmy !)

« Aisling, écoute-moi. Ce baiser était une erreur. J’ai été influencé par Verena. Peut-être que j’ai répondu à une pulsion inconsciente. Peut-être. Mais c’était une erreur parce que je pense que tu vas te faire des films dans ta tête. Parce que je crois qu’on se ressemble plus qu’on ne veut l’admettre. Et donc, que je sais en partie comment tu réfléchis. Ce baiser, il faut le voir comme une preuve de mon attachement pour toi. Je t’aime parce que tu fais déjà partie de ma famille. C’est ainsi, je l’ai accepté. Et je suis très heureuse qu’elle s’agrandisse. Je n’en ai jamais eu avant. Grâce à Shayne, j’ai eu une mère adoptive. Liliane est la femme de ma vie. Verena est comme une grande sœur. Ou peut-être une tante. Quelqu’un de « plus » que moi. Qui donne des conseils. Il y a Akane. Giana. Ed aussi. Je n’ai jamais eu de sœur. Maintenant, j’ai l’impression d’en avoir deux. Et je vous adore toutes les deux. Je vous aime toutes les deux. Tu comprends ? J’ai poussé sur les limites de mes pouvoirs pour te retrouver. J’ai su m’arrêter avant de faire une connerie et que quelqu’un vienne me sauver. Parce qu’il fallait que je reste consciente pour venir à ta rescousse à toi. La famille ce sont des responsabilités et des amours, d’accord ? »

Jeannie incarne:



Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.