En parlant de choses et d'autres, le sujet avait rien à voir avec ce voyage, cette sortie de classe puisqu'il venait à se demander ce qu'Hikari préférait comme robe de marier ? Fidèle à ses racines japonaises ou plus classique avec la belle robe blanche occidentale ? Cela se faisait de plus en plus, même si bien des Japonaises pouvait s'accrocher aux traditions, les petites filles avaient tendance à aimer les belles robes blanches, comme celles des contes de fées dont elle ont souvent entendue les aventures étant plus jeunes. Un bref instant, il imaginait la jeune femme dans les deux possibilités. La robe blanche qui soulignait sa silhouette en haut pour être très large à partir de la taille et lui donner un air de princesse avec un long pan de robe dans son dos, où le plus classique kimono adapté aux mariages, blanc là aussi, de façon plus traditionnelle. Dans les deux cas, elle serait ravissante si elle ressemblait vraiment à ce dont il s'imaginait, mais il s'écartait un peu du sujet bien que la jeune femme avouait avoir une préférence pour la robe, imaginant même Hirotaka dans un beau smoking pour lui renvoyer la balle. Lui, en smoking ? Il n'en avait jamais porté, même si quelque part, son costume était plus ou moins un smoking en nettement moins chic. Chemise, pantalon, verste, oui, on remplace tout cela par un meilleur tissu plus classe, la cravate par un nœud de papillon et ça pourrait être ça. Pourtant, peut-être était-ce la photo de famille chez ses parents qui faisait ça, mais il se voyait plus dans la seconde option, comme son père. Il répondit tout de même d'un petit signe de tête, peu importe, robe ou kimono, Hikari serait belle aux yeux de celui – ou celle, à notre époque, ça pouvait arriver – qui l'épousera.
Hirotaka n'avait de cesse de penser comme Hikari sur ce sujet, leur rôle de professeur était important dans la vie de la future génération. Non pas qu'il voulait voir une bande de future professeur assister à ses cours, mais un bon travail commence ici, et même avant. On apprend aux jeunes enfants les valeurs importantes comme le respect, nettoyer les salles de classe afin qu'ils respectent leur environnement, on ne leur donne pas d'examen pour ne pas les bousculer et en faire déjà de bons petits. Viens ensuite les examens, et tout ce qui s'en suit, de façon plus classique, mais voilà, certains continuerons après le lycée vers des études plus hautes pour certains, plus manuels pour d'autres afin de déjà avoir un petit salaire, certains voudront arrêter pour de suites visé un vrai salaire, mais cela n'était jamais simple. C'était possible, mais on a jamais vu un étudiant fraîchement sortie de son école avoir un des jobs les mieux payé du pays aussi vite. Donc oui, leur travail était de bien poser les bases, de bien solidifier tout cela pour en faire de bonnes personnes, après, hors de leur salle de classe, ce n'était plus de leur ressort, mais s'ils prennent au sérieux leur travail, les enfants doivent en faire autant.
« Vous avez bien raison. De toute façon, il n'y a pas de job honteux, certes, la paie diffèrent, tout comme les tâches effectué, mais j'aime voir notre société comme une montre. Nous sommes tous des encrages si demain, l'un cesse de tourner – imaginons une grève par exemple – peu à peu, tous les autres ont du mal à continuer leur fonction et cela fini par bloquer le mécanisme. »
Du simple éboueur à l'avocat qui cherche à défendre son client en passant par mangaka, toute personne travaillant au Japon était important à son échelle afin que le pays tourne bien. Autant dire que professeur, qui était un travail important, car ils formaient la future génération, ils étaient très importants ! Sans professeur, trouver du travail pour ses jeunes ne sera pas une mince affaire et là, ça risquait de devenir de plus en plus difficile pour le Japon de rester debout et se tenir bien droit. Sa collègue dévia une fois de plus du sujet, évoquant son indépendance et donc, les corvées qu'il avait là aussi a faire seul.
« Oh, évidemment. Ce ne fut pas simple au début, mais je ne pouvais pas continuer d'aller voir mes parents pour la moindre petite tâche. Je suis loin d'être parfait pour recoudre un vêtement ou me faire à manger, mais sans être un cordon-bleu, je sais gérer les choses simples. »
Quand il était trop épuisé par son travail ou simplement sa journée, cela lui arrivait de prendre au konbini du coin – ses fameuses supérettes ouvertes toute la journée et toute la nuit – une cup de ramen à faire chauffer soi-même et en trois minutes, le repas était prêt ! Mais en dehors de ça, oui, il savait cuisiné simplement. Certes, faire un sukiyaki seul serait beaucoup trop compliqué, mais sinon, il pouvait gérer le reste. Recoudre des petits choses, le ménage, la cuisine, tout cela faisait parti des acquis. Il ne pouvait pas toujours aller voir ses parents ou se payer les services d'une personne pour tout cela, une partie de sa paie allait déjà à ses parents pour aider pour les frais d’hôpitaux donc, même sans faire attention au moindre centime, il fallait faire attention à ses dépenses.
« Et vous concernant, vous aimez cuisiné ou cela n'est pas votre fort ? »
Au Japon, il était courant qu'au collège, il y ait des cours de travaux de cuisine, fille comme garçon, afin qu'ils sachent se débrouiller en un minimum dans ce genre de domaine. Hirotaka restait dans la moyenne à ce moment de sa vie, il ne se voyait pas devenir un grand chef étoilé. Oh, il n'avait rien contre ce métier, mais pour lui, cuisiné, c'était juste se nourrir, pas besoin de faire des folies, pas de passion à mettre à l'ouvrage. C'était un peu cliché, mais il voyait bien sa collègue s'amuser à faire la cuisine, tenter des petites choses et se faire des bentos qui lui donne le sourire quand elle venait à le déguster ensuite. Le jeune homme ne s'en rendait pas forcément compte, mais son air impassible était fissuré, laissant un léger sourire amusé par tout cela l'emporter. Loin des classiques discussions de professeur, il s'ouvrait un peu plus, à sa grande surprise.
« Vous avez d'ailleurs une préférence pour le type de cuisine ? En général, j'aime ce qui est salé, mais en terme culinaire, je me laisserais bien tenter par... hmm... la cuisine française, sûrement ? »
Le cliché assez classique des grands chefs étoilées français jouait peut-être dessus mais à y réfléchir rapidement, l'Amérique ne semblait bon qu'en fast-food, la cuisine indienne était très épicée, la Russie... avaient-ils des plats typiques ? Bref, quand on pense top du top en cuisine, ce pays semblait se mettre en haut du panier. Qui sait, sa collègue s'y connaissait peut-être mieux dans ce domaine et lui donnerait envie de s'ouvrir un peu là-dessus ?