The Multiversity

« Aga... Gaaa... Rrrrrr... »

Un sourire persistait sur les lèvres de Mélinda, alors qu’elle titillait du doigt le ventre de Liana. Sa petite neko gémissait douloureusement, étalée sur le dos, la langue pendant parfois hors de ses lèvres. Il y avait encore sur sa bouche un peu de crème anglaise, qu’elle avalait avec sa langue, tandis que Mélinda continuait à titiller son estomac, y trouvant là un petit plaisir vicieux.

« Ça, c’est une neko qui a bien mangé, hum...
-  Guuuuh !!! soupira longuement Liana. J’ai mal au ventre !!
-  Et oui, Liana, voilà ce qui se passé quand on mange trop, s’exclama sa Maîtresse en l’embrassant sur le ventre.
-  C’était si boon... Miaaa… Le chocolat… »

Mélinda eut un léger sourire, et se redressa. Liana était à moitié comateuse, après avoir mangé à elle seule l’équivalent d’un gros gâteau au chocolat. Elle y avait mis de la crème anglaise chaude, et avait tout dévoré, tandis que Mélinda faisait une inspection intime avec Ayumi. La Sirène était retournée faire sa ronde, tandis que Mélinda avait porté Liana dans sa chambre. Elle était en effet vautrée sur le tapis, incapable de se relever. La vampire la câlinait donc, sentant Liana s’endormir. Cependant, à chaque fois qu’elle appuyait sur son ventre, elle voyait la neko sursauter en émettant de petits hoquets. C’était amusant. Plus simplement, la vampire s’amusait à l’embêter. Liana gémissait faiblement, mais la vampire entendit alors une lointaine explosion. Un choc sourd qui la fit se redresser.

« Qu’est-ce donc... ?! » s’étonna Liana.

Debout, Mélinda regarda autour d’elle. L’explosion était éloignée… Pour qu’elle l’entende d’ici, elle devait être puissante.

« Je vais aller voir. Toi, reste ici...
-  Bien, Maî... Maîtresse… » soupira faiblement la neko en bâillant.

Elle bâilla à s’en décrocher la mâchoire, et ferma les yeux, ses bras étirés de part et d’autre de son corps. Mélinda, de son côté, sortit de la chambre, la referma. Les gardes étaient agités, inhabituellement nerveux, et ignorait ce qui se passait. Mélinda traversa rapidement le couloir, descendant un escalier, et entendit du bruit.

« Un incendie dans la bibliothèque !
-  J’ai entendu des explosions, il y a eu un affrontement ! »

Mélinda se rapprocha, et débarqua dans un couloir très éclairé, avec plusieurs convives.

« Que se passe-t-il ?
-  Je n’en sais rien, Mélinda, lâcha un esclavagiste masculin. Il y a eu une solide explosion, et, d’après Conrad, il y aurait eu une bataille dans la bibliothèque...
-  Je voulais me rendre à la bibliothèque pour trouver des livres, expliqua Conrad. J’ai entendu des bruits, et j’ai entrouvert la porte... Il y avait... Une espèce de robot de combat aérien qui tirait sur la bibliothèque, et a déclenché l’incendie avant de foutre le camp... Des gardes ont débarqué, et m’ont jeté dans ce couloir, en fermant les accès. »

Un robot aérien ? Mélinda fronça les sourcils, étonnée. Les lumières clignotèrent alors dangereusement ?, faisant lever la tête des invités.

« Mais qu’est-ce qui se passe ? »

Mélinda ferma les yeux, et s’écarta rapidement, avançant dans un couloir latéral. La bibliothèque avait plusieurs entrées, et elle décida de faire le tour pour passer par une entrée latérale. Elle atteignit rapidement un escalier, et commença à monter, sentant le bois craquer sous elle... Et s’arrêta en percevant plusieurs groupes sanguins, ainsi que des bruits. Elle regarda autour d’elle, et fila dans une alcôve, voyant des bruits se rapprocher.

« Vous ne comprenez pas que tout ça est un piège ? s’exclamait une femme. Elle savait que vous alliez venir ! »

Elle ? Mais de qui parlait-elle ? Mélinda restait dans l’alcôve, dissimulée dans la pénombre... Elle perçut alors de nombreux groupes sanguins hostiles qui se rapprochaient rapidement...

*Mais qu’est-ce qui se passe ?*
« Tu es une teigneuse, toi, hein ? Une rebelle... »

Dans son dos, Miranda avait évité un coup de tête, et continuait à malaxer l’une de ses moulantes petites fesses, son autre main allant jouer avec l’un des seins de la Celkhane. Miranda retournait se blottir contre elle, adorant ça... Sentir le cuir contre ses doigts, l’entendre crisser... Cette femme était très belle, et la Dame d’Acier aimait les belles créatures. Elle continua à la caresser pendant quelques minutes.

« Depuis une cinquantaine d’années, la plupart des esclavagistes marquent leurs esclaves... Tu le sais, ça ? Ils utilisent une signature magique, indélébile, qu’on ne peut pas effacer, et qui se révèle si on en connaît le sort... Chaque grande maison a son propre sort. Vais-je trouver le tien, ma perle ? »

Miranda se mit alors à psalmodier une série de sorts. Même s’il y avait de l’obsidienne autour, ce sort marchait, car il s’agissait d’une simple signature. Elle embrassait la nuque de la Celkhane, et continua à le prononcer... Jusqu’à voir une fine signature apparaître, avant que l’obsidienne ne fasse son effet. Souriant, Miranda gifla alors les fesses de la Celkhane, frappant fort.

« Je vois... Tu es née esclave, comme la plupart de tes camarades. Rien d’étonnant à ça... Je suis sûre que tu crois vraiment lutter contre l’esclavage... Mais sais-tu vraiment ce qu’est l’esclavage, ma belle, hum ? Comment définirais-tu la situation d’un esclave ? Il y a bien des interprétations historiques sur l’esclavage. Quelqu’un qui n’a pas le contrôle de a vie ? Qui est dirigé par un autre ? Mais, dans ce cas, ma chère soldate, tu n’es rien de plus qu’une esclave... Car c’est ton rôle... Servir les autres, te sacrifier pour eux. Qu’est-ce qui, fondamentalement, te différencie des nekos que nous vendons, et que nous utilisons pour faire vivre nos villes ? »

La Dame d’Acier s’écarta, allant chercher un curieux objet, une espèce d’attache, et la mettait autour de la bouche de la Celkhane, devant forcer. Il y avait une espèce de gode, mais la Celkhane, naturellement résistait. Cependant, les lanières en cuir de cet appareil avaient des pointes acérées qui griffaient les joues de la Celkhane quand elle tournait la tête. Le gode se retrouva ainsi entre ses lèvres, et se mit à répandre des impulsions électriques dans son corps, à chaque fois qu’elle la mordillait. Miranda était en train de la torturer, et sourit en voyant son corps se tortiller.

« Née esclave, tu vis esclave, et tu mourras esclave, ma belle... Tes chères Celkhanes ne sont rien de plus que des esclavagistes... Elles font comme nous, elles imposent aux autres leur conception de ce qu’est les choses, et rejettent les autres. Vous niez les différences, la complexité du monde, préférant simplifier votre approche du monde... Vous êtes le bras armé d’une tyrannie céleste et angélique... »

Elle se plaça devant la femme, et commença à lui peloter chacun de ses seins, les pressant, tout en allant l’embrasser dans le cou, gémissant de plaisir.

« Tu me fais mouiller, ma belle... J’aime tant les esclaves en cuir... »

Elle glissa sa main entre les cuisses de la Celkhane, et caressa son intimité, tandis que les impulsions électriques se répandaient en elle. C’était si excitant... Miranda eut un léger sourire, avant d’entendre un bruit sourd. Elle s’écarta du corps de la femme, et se rendit près d’un relevé.

« Oh... Visiblement, tes petites amies ont libéré la collection privée d’Hiver... Cet homme était un mégalomane, qui avait une fascination pour les monstres et autres abominations terranes... Il a fait construire sous le château un bunker privé, futuriste, où il stockait ses monstruosités... Ce sera moins propre qu’une bombe, mais, tant que les effets sont là... Tous les convives vont mourir, et, quand cette tempête se lèvera, et que l’armée mijakienne arrivera, ton Archipel s’effondrera... En attendant... »

Nullement inquiète, Miranda se retourna, et s’avança vers la Celkhane, tirant légèrement sur la fermeture Éclair de sa combinaison. Elle la fit ainsi descendre, et vit les deux seins de la Celkhane. Un sourire naquit sur les lèvres de Miranda, qui alla chercher un autre objet de torture : une pince électrique. Lorsque les deux morceaux de la pince se touchaient, des impulsions électriques en sortaient. Elle continua à tirer sur la fermeture Éclair, tout en continuant à parler.

« Je pourrais te fouetter, bien sûr, mais je ne tiens pas à abîmer ton corps... Je préfère t’offrir la plus délicieuse des tortures, et que tu éprouves du plaisir en souffrant... Comme n’importe quelle esclave le ferait. »

Elle pinça l’un de ses tétons, et vint suçoter l’autre, l’embrassant tendrement, gémissant de plaisir, retournant caresser l’intimité de la femme avec l’une de ses mains.
Après l’échec de la réserve, Cassandra s’était enfuie, et avait tenté de trouver une approche supplémentaire contre les Celkhanes. La situation avait ensuite légèrement dérapé, car la bibliothèque était en feu. Elle avait entendu les explosions, et s’en était rapprochée, peu convaincue. Elle avait vu le feu partout, et se repliait prudemment, prenant progressivement consciente que la mission devenait un échec total.

*Quelle merde... Me voilà franchement dans de beaux draps !*

S’avançant au milieu de chambres inutilisées, elle cherchait un moyen de s’enfuir quand elle entendit du bruit derrière elle. Sursautant, Cassandra n’eut toutefois pas le temps de faire grand-chose qu’elle se retrouva avec un flingue sous la tempe, entendant quelqu’un lui parler. Elle reconnaissait cette femme... L’une des Celkhanes ! Et elle avait l’air hargneuse ! La femme la tenait bien, et Cassandra décida de ne rien faire de stupide, de ne rien faire qui puisse irriter cette femme.

« Il... Il n’y a pas d’esclaves, aaah ! Tu m’étrangles, merde ! »

Elle tenta vainement de se débattre, mais la prise de cette femme était solide, et tout ce que sa futile résistance écopa fut quelques baffes. Un peu sonnée, elle se reprit.

« Elle est venue... Elle est venue avec moi, mais... Elle a une arme en stock, quelque chose... Un mercenaire qu’elle a engagé, ou quelque chose comme ça... Je ne suis pas vraiment dans ses confidences, je suis une prisonnière ! Elle m’a capturé, et j’avais le choix entre, soit me faire torturer, soit lui rendre ce service... Et on ne peut pas rester là, des gardes vont finir par débarquer ! »

Le duo finit ainsi par marcher, s’aventurant dans un couloir sombre menant près d’un escalier. La femme serrait un peu moins fort, mais restait collée à elle.

« Vous ne comprenez pas que tout ça est un piège ? » lâcha-t-elle.

Cassandra avait du mal à respirer, et réfléchissait rapidement, balançant tout ce qu’elle savait. Ce château hanté ne la tentait vraiment pas, et cette tempête de neige l’angoissait comme ce n’était pas permis.

« Elle savait que vous alliez venir ! renchérit-elle. J’ignore ce qu’elle prépare, mais... »

Cassandra n’ajouta rien. Venant de la bibliothèque, elle entendit soudain des hurlements de panique, et tenta de se retourner.

« Qu’est-ce qui se... ?! »

Une porte, au fond du couloir, s’ouvrit alors ne grand, sur deux soldats paniqués qui se mettaient à courir rapidement. Cassandra vit, derrière, une espèce de créature volante s’envoler ne traînant un corps ensanglanté. On entendait des hurlements paniqués, et elle vit alors une espèce de queue interminable surmontée d’une pointez se planter dans le ventre d’un des deux soldats. Ce dernier poussa un couinement en tombant au sol, grattant frénétiquement le tapis pour se retenir à quelque chose, mais fut happé en arrière, et balancé dans le vide, où son corps fut réceptionné par une espèce d’harpie qui lui arracha les bras avant de gober sa tête. L’autre soldat passa à côté des deux femmes sans même s’arrêter, poussant des hurlements hystériques, et trébucha dans l’escalier, avant de se reprendre, et de se mettre à courir comme un dératé.

« Mais c’est quoi ce bordel ?! »

Cassandra eut alors un sursaut d’horreur en voyant une énorme créature débarquer. Une espèce d’horrible créature guêpe géante se tenait devant elles ! Elle avait un corps bleu sombre, de gros yeux rouges, et quatre ailes jaunâtres.

« Un Cazador !! »

Un abominable Cazador s’avança rapidement vers elles, et Cassandra parvint à se libérer de l’emprise de la femme. Le dard de cette créature était mortelle, et elle pouvait entendre en contrebas des hurlements. Entendant un bruit derrière elle, Cassandra se retourna, et vit une femme en robe jaillir, avec de longues griffes.

*C’est qui, celle-là ?*

Dans la pénombre, la femme disparut rapidement.

D'habitude, Melissandre n'avait rien contre un peu de chaleur humaine venant de la part de belle femme mais cette putain d'esclavagiste la répugnait! Savoir son rôle lui ôtait sa beauté la rendant aux yeux de la Celkhane aussi laide que si elle avait eu le visage déformée après s'être fait dévorer son visage par une bande de corbeaux affamé! Ses mains qui parcouraient son corps, c'était répugnant pour elle mais ça serait de mentir de nier que dans ce dégout, son corps appréciait quand même un peu, bien que ce soit très très peu! Miranda continua de parler seule comme depuis l'arrivée de sa prisonnière mais ce qu'elle comptait faire lui fit quand même grincer les dents! Cette salope allait savoir... Elle donnerait cher pour lui retirer ce plaisir mais elle savait que son hideuse maîtresse avait assez d'argent et de prestige quand elle était jeune pour avoir marqué son jouet au cas où elle viendrait à l'égarer. Il lui fallait un miracle, une explosion dans le bureau, juste à côté, un appel pour elle, quelque chose! Hélas, ça ne venait pas! Le baiser dans la nuque la fit grogner alors qu'elle remuait sa tête pour la lui faire retirer au risque d'essayer de nouveau un coup de tête. Ses formules ne lui faisaient rien, pas la moindre douleur ou sensation mais elle avait quand même trouvé sa marque, faisant claquer sa main sur sa fesse! Elle perdait rien pour attendre!

Ses paroles, typique des esclavagistes qui avaient un minimum de jugeote! Mais ce n'était pas ça qui ferait flancher la volonté d'acier de ses femmes! Il fallait bien quelqu'un pour les diriger, pour sauver ceux qui ne peuvent même pas penser par eux-mêmes, les Celkhanes étaient là pour ça! Bien que Melissandre se débattît pour éviter de recevoir cette chose, elle avait fini par l'avoir au risque de se percer les joues. Si cela aurait permis de fuir, elle n'aurait pas hésité mais là, qu'est-ce que ça allait changer? La bouche ouverte, elle n'avait pas le choix, devant recevoir cet étrange objet en bouche et tenter de le bloquer avec les dents lui procurait des décharges. Et la douleur commençant par les dents, ça faisait extrêmement mal! Une salope! Cette Miranda, elle n'allait la tuer aussi vite que possible! Ce serait dommage de ne pas avoir d'information précieuses sur les autres réseaux esclaves ou sur les têtes précieuses de l'empire mais si elle avait la moindre chance, elle l'utiliserait! Même si cela se résumerait à lui mordre la gorge, quitte à arracher ses veines comme une cannibale, elle le fera! Vaut mieux pas qu'elle lui laisse cette chance! Doué en explosif ne voulait pas dire qu'elle ne savait rien faire d'autre... Mais dans ses propos, était-elle née esclave? Aussi loin qu'elle remonte, elle n'avait jamais connu autre chose que les cages avant d'être libéré pour servir de jouet à cette truie? Était-elle vraiment née esclave? Si tel était le cas, elle était la preuve que la plus malchanceuse des esclaves pouvait toujours rêver et devenir quelqu'un de grande!

Elle aurait aimé lui cracher à la tronche, mais avec cette chose en bouche, difficile de faire autre chose que baver et ce n'était pas ça qui allait repousser cette femme! Mais voilà qu'elle recommençait à la caresser la garce! En plus, elle posait sa sale langue dans son cou! Elle avait beau tenter de se débattre, ça ne changeait strictement rien! Esclave en cuir! La salope! Crow se débattait de plus en plus mais ça ne faisait rien au niveau des chaînes, même pas une petite différence! Sans ses pierres en obsidiennes, elle aurait déjà fait flamber cette pièce, quitte à l'être avec! Sa main entre ses cuisses... une torture en plus avec les impulsions électriques qui continuaient de se propager dans son corps! Qu'on lui loge une balle entre les deux yeux! Mais ce fut de courte durée, Miranda lisait un rapport et ainsi, Crow put en apprendre plus sur les filles. Évasion de monstre? Le danger pour l'archipel était toujours là mais elles ne peuvent pas savoir après tout. Sans ses pierres, elle pourrait leur ordonner de fuir, de virer ses bombes ou joindre leur force pour passer le Sans-Nom et foutre une dérouiller à Miranda avant de repartir avec ce butin que serait sa tête, avec ou sans le corps. Mais pour l'heure, elle n'y pouvait rien. L'idée d'user des monstres pour mettre la pagaille était bien trouvée malgré tout. Dommage qu'il y avait une manipulation derrière tout ça! Qui avait bien pu avoir cette idée?

Pas le temps d'y réfléchir que Miranda passait à une nouvelle torture qui faisait gémir de douleur finalement Crow, la faisant remuer aussi. Avoir mal et... aimé sa langue... de cette esclavagiste... elle ne pouvait pas tomber plus bas! Peut-être comprendrait-elle un peu mieux Suki Tetsuhiko maintenant, détester, aimé, mais incapable de se sortir d'ici. Elle avait aussi agi pour sauver Tiger, lâche, elle aurait pu fuir en laissant sa partenaire mourir. Elle espérait la revoir en vie mais à l'heure qu'il est, le Sans-Nom avait dû se jeter sur la plus faible du troupeau...
Cette mission prenait de drôle d'allure. Logiquement, il fallait piéger le fort, sauver les esclaves et faire tout sauter mais voilà que le leader de la mission était fait prisonnière, que la ligue de personne à sauver s'allongeait et qu'en plus de cela, il y avait aussi des pièges! Heureusement, Suki avait trouvé une cible de choix! Les monstres étaient lâchés et elle avait repéré celle qu'elles n'avaient pas retrouvée avec Panther! Le fusil pointé sous son menton, elle devait lui faire cracher ce qu'elle savait et elle avait tout intérêt à dire la vérité car Suki avait la détente facile, surtout quand elle était de mauvaise humeur. Elle était petite en âge comme en taille mais elle avait de la poigne et cette femme en faisait l'expérience! Voilà une bonne nouvelle au moins, pas d'esclaves pour Miranda? Voilà une bonne chose même si cette femme détenait Crow qu'il faudrait sauver rapidement. Suki restait toujours de marbre et colérique si bien que le fait de se débattre ne la rendait pas plus douce et la lieutenante donna quelques baffes avec un petit coup de crosse pour finir et lui remettre les idées en place.

C'était donc un mercenaire sous ses ordres? Il devait être doué pour avoir réussi à avoir Tiger et Crow mais l'heure n'était pas aux compliments. Il suffisait de l'abattre avant qu'il ne continue à semer le trouble dans la mission. Néanmoins, elle avait un peu plus de mépris pour cette fille. Se vendre à une esclavagiste! Les femmes de Terra étaient bien sottes parfois! Au moins, elle n'était pas esclavagiste et elle n'avait pas besoin de la tuer puisqu'elle était à l'origine prisonnière. Au pire, elle redeviendra prisonnière mais pour un autre clan et après, elle aura sa liberté si tout se passe bien. Les Celkhanes étaient là pour juger les esclavagistes pas les petits brigands! Cela arrivait de dépanner Tékhos pour quelques missions mais en général, c'est pour des choses importantes que les Celkhanes venaient aider leur consœur et parfois... confrère. Sinon, les gardes n'étaient pas un problème dans ce fort, seul ce mercenaire semblait de taille pour qu'elles puissent se faire quelques précautions pour combattre ou le semer.

« T'occupe pas d'eux, on s'en fout! »

Le forçant à se mettre debout, Suki maintenait toujours un de ses bras dans son dos pour éviter qu'il ne lui prenne l'idée de courir. Sa prise était toujours assez forte mais elle la laissait au moins marcher seule... ou presque. Son arme n'était pas pointée sur elle mais la Celkhane n'hésiterait pas à lui coller une balle dans la cuisse. Elle savait que prochainement, ses paroles seraient des tas de trucs pour tenter de fuir mais si elle était prisonnière de Miranda, pourquoi mentirait-elle? Bon, elle aurait aussi pu mentir sur ce point mais elle pouvait toujours tenter de trouver quelque chose de vrai dans ses propos, ça pourrait être intéressant. Elle préférait l'ignorer, du moins faire semblant afin de la laisser déballer son sac. Suki se demandait quand même en quoi ça serait un piège? C'est vrai que la mission partait en couille mais comment? Et pourquoi? Elle savait? Miranda savait pour leur visite? Ça, c'était possible mais comment? Elle les avait espionné? Une trahison? Ça, jamais! Des mouvements de panique se produisaient dans le couloir alors que les monstres commençaient à faire leur boulot. Bien, ça fera quelques couillons en moins!

« Laisse, ils font leur boulot. »

Dit-elle calmement. C'est vrai que ce n'était pas beau à voir mais c'était la vie! Il ne fallait pas devenir esclavagiste ni même en servir un! Bon, autant ne pas abimer leur « allié » et faire un léger détour mais l'un d'eux n'était pas de cet avis et fonça vers elles. L'idiot! Mauvaise idée! Cassandra se libéra simplement car la Celkhane le voulait alors qu'elle braquait son arme sur le gros bourdon! Sans avoir besoin de viser précisément, elle enchaîna les tirs en rafale sur le monstre qui perdait un petit morceau de lui-même à chaque balle percutant son corps jusqu'à tomber en purée à ses pieds. Beaucoup de tir pour le réduire au silence! Le bruit aurait pu en attirer plus d'un, mais ils étaient déjà occupés. Au moins, Cassandra savait que supérieure ne blaguait pas! Durant cette courte rencontre, Suki avait laissé échapper une proie de marque! Si elle savait, elle se serait foutue de cette voleuse ou des monstres, elle serait parti en guerre contre Mélinda jusqu'à se rappeler que ses camarades étaient en danger. D'abord elles, ensuite elle! Reprenant le bras de la voleuse, elle la tirait en avant, esquivant les escaliers pour rejoindre une petite porte non loin d'un couloir. Jetant Cassandra dedans, elle se heurta à un mur alors qu'elle refermait la porte derrière elle.

« Bon, j'ai pas beaucoup de temps alors dis-moi ce que tu sais sur ce plan, sur ce fameux piège? Tu dis ignorer ce qu'elle prépare mais que sais-tu de ce piège? Je vais être réglo, si tu nous aides et que ça se passe bien, en sortant, tu es libre de faire ce que tu veux! Je me fous complètement que tu appartiennes à une guilde de voleur, de tueur, rien à foutre! On est là pour les esclaves, c'est tout. Parle et soit clair. »

Pour la motiver un peu, Suki activa le viseur laser pour la pointer sur son ventre. Elle aurait pu viser la tête ou le cœur mais elle savait qu'une balle dans le ventre, elle serait encore vivante et aurait très mal!

« Mais c’est quoi ce bordel ?
-  Aaaaaah... Non, noooon, pi... »

Conrad entendait des gens hurler, des gardes se faire dévorer par des monstres. La bibliothèque ressemblait à une espèce de spectacle gore enflammé. Les murs brûlaient, et les gardes et domestiques envoyés pour éteindre l’incendie étaient attaqués par des hordes de monstres. Il avait vu un énorme trou dans le plancher, et vit, avant de fuir, une espèce d’énorme serpent démoniaque jaillir du trou, emmenant avec lui quantité d’autres créatures. Les hurlements de terreur et de douleur des gardes l’encouragèrent à foutre le camp. Il se mit à courir dans un long couloir, et entendit du bruit sur la droite. Une porte explosa, et il vit un homme tomber devant lui, tentant de repousser les crocs affamés d’une espèce de Warg. Conrad les évita prudemment, et se remit à courir, entendant des bruits derrière lui. En se retournant, il vit deux gardes avec leurs hallebardes tenter de repousser un Lycan sauvage. Ce dernier en attrapa un à la gorge, le broya, et brisa l’hallebarde de l’autre.

« Bordel de bordel de bordel de merde... »

L’esclavagiste atteignit un escalier, et vit un homme tomber dans la longue cage d’escaliers, du sang et une partie de ses organes derrière lui. Levant la tête, Conrad vit des espèces d’harpies attaquer les habitants. Un hallebardier parvint alors à tuer l’une des harpies, plantant un carreau qui s’enfonça dans son ventre, faisant chuter la créature. Soupirant, Conard descendit rapidement l’escalier, entendant des grognements sauvages derrière lui. Il ne comprenait absolument rien à ce qui se passait, si ce n’est que le colloque était en train de virer au cauchemar Il arriva près d’un couloir ensanglanté, et vit, sur le sol, le cadavre d’un garde se faire attraper par une espèce de créature grisâtre avec des ailes.  La créature enfonça la trompe dans le cerveau du cadavre, et ce dernier se mit à se trémousser, avant que des os tranchants ne jaillissent de ses paumes, s’élevant en l’air. Le corps se mit à se transformer, à se grossir, avant de se redresser. Une créature abominable regardait Conrad, qui sentit une envie de vomir s’emparer de lui.

Se retournant, l’homme se mit à courir à nouveau, le monstre le poursuivant rapidement. Paniqué, le dandy esclavagiste se prit les pieds dans le tapis, et poussa un hurlement en roulant le long de l’escalier. Il atterrit contre le mur, et vit le monstre courir droit vers lui, bondissant sur lui. Le hurlement de Conard mourut dans sa poitrine, alors qu’il vit les os se rapprocher de lui. Il ferma les yeux, s’attendant à mourir, mais, alors que le monstre allait le toucher, quelque chose explosa contre son ventre, envoyant le monstre atterrir sur l’escalier. Tournant la tête, Conrad vit une espèce de magicienne, une très belle Asiatique, tendre une main vers le monstre. Elle avait envoyé une boule de feu qui avait frappé le monstre au ventre.

« Remuez-vous ! » lâcha-t-elle à l’attention de Conrad.

Sans attendre plus longtemps, ce dernier se redressa, rejoignant la femme, alors que le monstre sonné, fonçait sur eux. La femme envoya un autre sort magique, une espèce de lame magique, qui faucha les jambes du monstre, l’envoyant se coucher sur le sol.

« Mais c’est quoi ces trucs ?! glapit l’esclavagiste d’une voix hystérique.
-  Des âmes damnées.
-  Quoi ?!
-  Il faut rejoindre les autres, et organiser la défense. »

La créature au sol avançait lentement, et la magicienne envoya un autre trait magique qui lui trancha l’un des bras, la tuant.

« Je... Je m’appelle Conrad... » précisa alors ce dernier.

La magicienne tourna sa tête vers lui.

« Espada. »

Conrad soupira, évoluant du cauchemar au rêve.
Les seins de la Celkhane se durcissaient sous l’effet des ondes électriques qui remontaient le long de son corps, filant de sa bouche vers les profondeurs de sa belle peau... A moins que ce ne soit lié à autre chose ? La Dame d’Acier n’était pas qu’un simple bourreau. Elle avait aussi un certain talent dans le sexe, et voyait un plaisir particulièrement pervers à l’idée de torturer une femme, en lui faisant l’amour. Cette Celkhane l’excitait, et elle continuait à tendrement sucer son sein, mordillant son téton.

« Ça te plaît, hein ? Hum... Tu as une peau tellement douce... Tu aurais été une esclave merveilleuse, avec un collier autour du cou, à rendre heureux tes supérieurs... Au lieu de ça, tu répands la mort et le chaos pour de faux idéaux. C’est un tel gâchis... Hummm... »

Elle retourna sucer son sein, l’embrassant, le caressant avec sa langue, puis, après plusieurs secondes, retourna lui parler dans le creux de l’oreille.

« Crois-tu donc vraiment que tes actions commandos vont changer quoi que ce soit ? Que vous allez mettre fin à l’esclavage ? »

Miranda sourit à nouveau, et tordit l’autre sein de la Celkhane, pour le simple plaisir de la faire souffrir.

« L’esclavage est quelque chose de naturel, ma belle. C’est la domination d’un individu sur un autre. C’est l’affirmation de la nécessité d’un maître, d’un dirigeant. Peu importe le nom qu’on lui donne, l’esclavage est inhérent au fonctionnement de n’importe quelle société. Que crois-tu donc qu’il se passerait, si les esclavagistes n’existaient pas ? Les sociétés s’effondreraient dans un paupérisme purulent, et une nouvelle forme d’esclavage se développerait, plus sombre, plus obscur, mais bien plus nuisible. »

Miranda glissa l’une de ses mains sous la combinaison de la femme, glissant un doigt dans son intimité, commençant à le remuer.

« Où obtiens-tu l’essentiel de tes informations sur les esclavagistes à attaquer ? Qui transmet aux Celkhanes les informations dont elles ont besoin pour court-circuiter des convois ? Des harems ? Des arènes de dressage ? Les esclavagistes ne forment pas un bloc uni et solidaire, tu sais... Quand tes Celkhanes vont attaquer un camp, elles font généralement le boulot d’un autre esclavagiste, permettant à ce dernier de se débarrasser facilement d’un concurrent. »

Miranda retourna l’embrasser sur la joue, continuant à la caresser.

« Tu comprends ? Même libre, tu continues à travailler pour les esclavagistes... Caelestis est une arme au service des esclavagistes, et c’est bien pour ça qu’elle doit disparaître. »
La voleuse n’eut pas trop le temps de comprendre ce qui se passait que le Cazador mourut, et qu’elle se retrouvait dans une petite pièce plongée dans la pénombre. La Celkhane la visait avec son arme, et elle voyait le pointeur laser osciller entre ses seins. Cassandra déglutit lentement, reprenant péniblement son souffle, peinant à faire le point dans son esprit.

« Je... J’ai trouvé la liste des invités de ce fort... Je me suis renseignée... Il... Il y a des invités assez spéciaux, qui viennent de loin... Des femmes d’affaires tekhanes qui, curieusement, ne figurent pas sur les listings officiels. Vous ignorez ce qui se passe ici ! Quantité de légendes circulent sur les profondeurs de ce fort. Ces monstres qui sortent ne sont pas normaux ! »

Cassandra entendit les cris d’une femme terrorisée, des miaulements déchirants. Probablement une neko qui venait de mourir, déchiquetée par les monstres qui sortaient des profondeurs du fort. Mains levés, Cassandra sentait son cœur tambouriner nerveusement dans sa poitrine.

« Vous croyez vraiment à vos propres conneries, pas vrai ? Agir au nom des esclaves... C’est vous qui avez libéré ces monstres ! Et ils ne s’attaqueront pas qu’à des esclavagistes ! Vous n’êtes rien de plus qu’une bande de terroristes. »

La situation était cauchemardesque, tout simplement. Cassandre devait trouver un moyen de s’enfuir, mais n’en voyait aucun. Elle réfléchissait à une solution, et regarda brièvement autour d’elle. Fort-Hiver comprenait beaucoup de passages secrets, d’oubliettes, et de pièces secrètes. C’était un fort très ancien... Les monstres qui sortaient des catacombes semblaient appartenir à cette légende ancienne et oubliée.

« Ces monstres sont une menace bien plus grave que quelques hommes d’affaires, bordel ! Vos copines les ont libéré, il faut agir vite, ou on sera vraiment dans la merde ! »

Trop, c'est trop! Jusque-là, Melissandre avait fait l'effort de se taire, de bouffer toute sa merde qu'elle crachait en disant que c'était la vraie vie, que l'esclavage était merveilleux et ainsi de suite. Ce genre de chose, elle ne l'avait que trop vécut, que trop entendu. Ils font les fières ses foutues marchands d'esclaves et quand ils se trouvent devant un procès Celkhan, il n'y avait pas trente-six solutions. Celle-ci était l'une des plus utilisés, faire croire que l'esclavage portait plusieurs noms, que tous les jours, tout le monde est esclave de quelqu'un. Sinon, il y avait ceux qui croyaient que les larmes allaient changer quelque chose, d'autres restaient francs au moins, mais mort quand même. Alors son blabla, elle le connaît par cœur. Parfois, c'était une véritable rédaction, parfois résumé en deux lignes, ça dépend du cerveau de l'esclavagiste. La putain continuait de la faire souffrir tantôt avec des caresses répugnantes, tantôt avec de fines douleurs. Une véritable garce qu'elle se ferait une joie d'embrasser juste pour lui arracher la langue! Toutes les Celkhanes sont prêtes à mourir pour la bonne cause et quittent à devoir commettre cet acte ignoble et trouver la mort quand un garde rentrerait ici – ou par Miranda avant qu'elle ne tombe – elle serait fière d'avoir tué cette connasse avec une mort atroce!

Redressant la tête, le corbeau était bien décidé à calmer son monologue et la foutre en rogne. Ce n'était pas gagner avec une femme comme ça mais qui ne tente rien n'a rien! Puis elle devait bien gagner du temps pour que ses compagnons viennent à elle ou fassent tout sauter malgré tout. Si ça pouvait au moins lui faire retirer ses sales pattes de son corps, pourquoi ne pas délier la langue?

« T'en a pas marre de parler toute seule? Je comptais rester muette mais félicitation, ta trouver une nouvelle torture! Rhaaa... le silence est d'or, de platine, de diamant même avec toi! Personnellement, je me fous que les informations viennent d'un de vos compagnons esclavagistes. Oh bien sur, tout ne vient pas de concurrent souhaitant avoir une plus grosse part de bénéfice mais ce genre d'action, si déjà on élimine la racaille comme vous, c'est une libération supplémentaire pour les autres esclaves. Et si ça peut faire réfléchir à deux fois, ceux et celles qui veulent foutre des colliers autour d'innocentes victimes, alors tant mieux! »

Lui fermer son clapet, même pendant ses quelques secondes, bon sang, ça vallait pas une bonne tarde dans la gueule mais ça faisait du bien! Crow restait lucide, actuellement, elle était une poupée de chiffon face à un ours, à moins qu'elle ne s'étouffe en la mangeant, elle n'avait aucune chance de vaincre Miranda. Mais elle ne perdait pas espoir! La limite était de trente minutes, il devait y avoir presque dix minutes d'écouler. Qu'allait-il se passer en vingt minutes? Avec les Celkhanes, les esclavagistes et les coups du destin, tout ou presque pouvait arriver avant l'explosion des bombes. Reste à savoir quoi.

« Même une femme au cœur de pierre comme toi doit le savoir non? Dans les contes pour enfants, c'est toujours les gentils qui gagnent contre la vieille sorcière ou le méchant dragon. »

Et là, il y avait la méchante sorcière en face d'elle, quant au méchant dragon, il devait chercher les autres Celkhanes dans le fort...
Pour Suki, il y avait plusieurs problèmes donc plusieurs solutions. Comment retrouver le corbeau? Comment échapper aux monstres? Et comment faire en sorte que ses idiots ne confondent pas méchant et prisonnier? Apprendre cela à un monstre, ça devrait être possible mais pas en moins de vingt minutes. La Celkhane voulait des réponses de sa bouche, à cette femme qui était son adversaire il y a une quinzaine de minutes. Maintenant, elle restait son otage pour le moment. Écoutant la jeune femme, son pointeur laser restait bien ciblé sur son ventre. Une balle pouvait l'avoir facilement et elle sera bien embêtée pour survivre à ses monstres avec une odeur de sang si alléchante! Mais la lieutenante n'était pas encore sadique à ce point, elle attendait déjà des informations précieuses de cette femme qui fut prisonnière de leur adversaire.

En résumé, parmi toutes les raclures d'Mijak, il y avait aussi du gratin Tékhan? Foutue Miranda, elle en ratait pas une! Placer des femmes, enfin, des conasses que les Celkhanes ne pouvaient pas avoir sous peine de se mettre leur alliée à dos! C'était bien leur jour aujourd’hui! Une mission qui part en sucette et qui va de surprise en surprise, mais pas des bonnes malheureusement! Pour ce qui était des monstres, ce n'était pas son affaire. Malheureusement, Snake avait peut-être fait une erreur, en effet. En entendant les cris de douleur de cette neko – probablement – Suki avait envie de liquider tous ses monstres. Le problème, c'était en réalité autre chose que la trouille ou un retournement de situation avec les monstres. Snake était assez fourbe, autant avec ses amis qu'avec ses adversaires. Et il était fort possible qu'elle ait prévu autre chose que laisser ses monstres se balader librement. Suki devait juste ignorer son plan... La jeune femme blonde restait calme mais qualifier leurs idéaux de « connerie » et être traitée de « terroristes », c'était trop! Elle tira une balle de somation contre le mur. Son regard était net, un mot de travers et c'était dans son corps la prochaine balle!

« Aussi bizarre que ça puisse être, mes camarades n'ont pas agi comme ça... Cela doit juste être un retard dans leur action. »

Même pour éliminer la raclure esclavagiste, aucune Celkhane ne sacrifiait des esclaves et ici, ce ne serait que l'ultime solution de tout faire sauter même si la victoire aurait un goût écœurant.

« Si ta une idée, propose toujours. Il doit bien y avoir des chemins secrets dans un fort si ancien? Si tu sais quelque chose, fais-nous gagner du temps. J'ai des esclaves à sauver, des gens à libérer, des gens à épargner, d'autres à faire sauter la cervelle alors plus vite on en aura terminé, plus vite on va éviter les boulettes. »

Peut-être que ses lunettes permettront de découvrir les passages secrets? Non, malheureusement ça n'avait pas cette fonction. Signe de bonne volonté, l'arme de la Celkhane pointait le sol mais la jeune femme n'était pas à l'abri d'une saute d'humeur si ses mots ne sont pas... corrects! Déjà, elle inspectait les briques sur les murs, les dalles par terre pour trouver un à actionner, retirer pour que le passage secret s'ouvre comme par magie.
Il y a pas à dire, c'était assez chiant de se retrouver dans ce fort! Elle aurait pu arriver à temps mais comme elle devait poser des bombes assez éloignée du point de séparation, la voilà qu'elle courait dans tous les sens, Snake ayant déjà libéré les monstres avant même qu'elle ne puisse lui dire d'attendre, ça commence à bien faire! Heureusement, son camouflage tenait toujours. Courant dans les couloirs, elle trouvait personne sur sa route mais les bruits de carnage se faisaient bien entendre. Elle la retenait, ce foutu serpent impatient! Sans aller trop vite, elle aurait pu éviter le massacre! Elle se fichait des serviteurs d'esclavagiste, des esclavagistes tous court, mais pas touche aux esclaves! En tournant, la louve sauta par-dessus un cadavre avec un trou dans la poitrine. Ouf, pas de monstre autour mais à voir son attirail, c'était un garde. Mais là où elle arriva, elle trouvait un véritable cauchemar! Des monstres, des tas et des tas de monstres se jetant sur le moindre morceau de viande sur patte! Il y avait des morts, avec tout ce sang, difficile de dire si c'était des esclaves ou des monstres humains qui faisait le plus de mort? Elle espérait que tout était en place au point de rendez-vous? Elle ne voulait pas faire une autre boulette!

Un Warg avait vite repéré la jeune femme, malgré sa combinaison qui la rendait aussi visite que la transparence, il avait ressenti sa chaleur corporelle et fonçait sur elle, bondit même pour être sur de l'avoir! Ne se laissant pas impressionner, elle tomba en arrière pour utiliser son fusil plasma pour tirer une rafale de balles sous le corps du fauve, qui tombait inerte derrière elle. Bon, ça faisait toujours ça en moins à tuer ou utiliser contre leur adversaire. La louve s'avança au milieu de la pièce et prit trois petits flacons qu'elle gardait entre ses doigts. Les flacons débouché, ils diffusaient un parfum qui attirait les monstres à elle. Maintenant, elle devait faire très attention, courir et sauver sa peau! Ce parfum était destiné en cas d'attaque de monstre pour les distraire ou les regrouper dans un coin pour un maximum de dégâts. Après tout, comme elles craignaient de trouver des monstres dehors ou dedans, elles ne devaient pas négliger ce détail. Wolf courait de toutes ses forces, devant parfois même tirer quelques balles derrière elle, à l'aveuglette pour blesser ou éliminer quelques monstres plus rapides. Sa destination était simple, la salle des invités. Tout le monde n'était pas là-bas, quelques adversaires restaient dans leur chambre mais quittent à tuer avant la bombe, autant mener ses choses au buffet gratuit...
Avec toutes ses dernières modifications de plans, la Celkhane ne savait plus où donner de la tête mais pour le moment, sa mission restait simple mais il allait falloir faire vite de ce qu'elle avait compris. Deux gardes dans des lourdes armures gardaient la salle de réception et avec son invisibilité encore active, la jeune femme n'avait eu aucun mal à assommer le premier garde, puis le second. À quoi ça servait d'avoir des armures épaisses pour ne pas porter de casque? Enfin, les abrutis resterons ainsi. Poussant les grandes portes, elle retira la fonction invisible car pour l'heure, elle devait se faire voire et entendre. Les personnalités les plus proches de la première entrée pouvaient voir la femme entrée, dans cette étrange tenue. Certains avaient dû deviner son origine, d'autres devaient encore se poser des questions sur cette femme? Les armes n'étaient pas son fort. Elle avait reçu son nom de code à cause de sa force surhumaine! Elle n'égalait pas certaines créatures comme les Troll mais pour une femme, elle avait une sacrée droite!

« Esclavagistes! Je vous ordonne de laisser partir vos esclaves, qu'ils viennent avec moi je ne vous tirerais pas dessus. Si je peux libérer ces personnes sans devoir faire verser le sang, ça ne serait que meilleur! Mais si vous résistez, je n'aurais pas beaucoup de choix! Que choisissez-vous? Méthode douce ou forte? »

Certains laissaient déjà leur esclave loin d'eux alors que d'autres, malgré la peur, savaient que les Celkhanes qui laissaient les esclavagistes en vies étaient plutôt méconnu. Mais en avançant prudemment, visé un esclavagiste en se rapprochant faisait lâcher les esclaves et là, pas de distinction, homme ou femme, les esclaves pouvaient être sauvé, en théorie. Dans la foule, venant de l'autre côté de la salle, des gardes venaient se jeter sur la soldate et pour eux, pas le choix, elle tirait sur leur armure jusqu'à ce que mort s'ensuive. Une simple armure en fer, en métal, bref, de pacotille ne valait rien face à armes des Celkhanes, surtout quand les munitions étaient à base de plasma. Personne ne tentait de fuir par une autre porte ou alors, ils étaient discrets. Passant près d'un autre esclave, le visage d'une femme l'interpelait. Observant un peu plus cette dernière, elle reconnut sa nationalité à un bijou typiquement Tékhan. Un bracelet muni d'une petite pierre émeraude, la toucher activait un hologramme réaliste, souvent celle d'une nuit étoilée, d'une étoile filante, bref, quelque chose de joli. Un petit accessoire bon marché très à la mode chez les femmes Tékhanes.

« Vous? Mais... merde... »

Une autre Celkhane venait de découvrir le piège! Bear se disait que c'était peut-être une coïncidence et qu'elle était surement la seule ici mais en chemin elle allait découvrir deux autres visages importants à Tékhos. Et leur mort ne causerait pas du bien aux Celkhanes. Commençant à craindre le pire pour les évènements à venir comme pour l'avenir très proche, elle tira plusieurs balles en l'air afin d'attirer l'attention de tout le monde.

« On va faire simple! Tous les esclaves, dans le fond! Les esclavagistes, derrière. Sauf, celles de Tékhos, vous me suivez-vous, j'ai deux trois choses à vous dires! »

Autant tenter de faire passer cette fuite comme un règlement de comptes. Avant l'arrivée des monstres. Les groupes se formaient à peine avec crainte que pour arrivée clairement au groupe « mort » et « à sauver », l'ours avait dû achever trois nouveaux esclavagistes qui tentaient de jouer les mauvais héros. Alors qu'elle se dirigeait vers la sortie avec son groupe, les autres portes s'ouvraient pour laisser filer la louve comme une furie, jetant les trois flacons au loin! Logiquement, il y aurait dû y avoir du monde mais là, les esclavagistes étaient sur les côtés et en face, sa partenaire. Les deux avaient compris l'erreur, Bear tirait plusieurs rafales pour détruire un flacon, Wolf en fit de même mais la troisième fiole atterri sur la Celkhane qui était asperger par un produit fait pour attirée les monstres... La foule de monstre arrivait derrière la louve, attiré par cette forte concentration de cette délicieuse odeur dans la salle. Les premiers esclavagistes, les plus proches, allaient mourir, c'est évident. Mais maintenant, il fallait où les retenir, ou les vaincre!

« Wolf! Barre-toi avec eux et protège les tous! »

Si elle les accompagnait, ça risquait de devenir dangereux... Il y avait du monde à sauver pour le Sans-Nom bien que ce ne soit pas un de ses ordres. Bear, risquait bien d'y rester... à moins de faire un grand ménage, le commando risquait bien de perdre officiellement son premier membre...

La Dame d’Acier eut droit à une réponse explosive de la part de la Celkhane. Elle s’emporta contre elle, lui crachant à la figure sa rage des esclavagistes. Miranda, croisant les bras, l’observait avec un léger sourire, et son ultime remarque manqua même la faire rire.

« Un conte pour enfants ? Seigneur, je te savais idiote, mais, à ce point... Tu crois donc que la vie se résume à un conte pour enfants ? Qu’elle oppose les gentilles petites Celkhanes aux méchants esclavagistes ? Non... Même toi, tu ne peux pas être aussi idiote... »

Miranda haussa les épaules. Parler devait être éprouvant pour la Celkhane, vu qu’elle avait encore un appareil enfoncé dans la bouche. De bonne grâce, Miranda le lui ôta, le faisant tomber sur le sol, puis enfila des gants noirs en cuir assez spéciaux, avec des griffes le long des doigts. Elle caressa ainsi le corps de la Celkhane, près de ses seins, descendant le long de ses hanches, la griffant douloureusement, répandant également des arcs électriques.

« Tu es belle... Tu n’es pas faite pour être une terroriste, mais pour être une belle esclave... »

Elle continuait à caresser son corps, et se retourna alors. Elle se servit un verre de vin, et se mit à boire, tournant le dos à la Celkhane.

« Je suis sûre que tu ne te vois pas comme une terroriste... Plutôt comme une résistante. Mais qu’est-ce qui différencie le résistant du terroriste, hein ? A partir de quand considère-t-on qu’un groupe luttant contre une autorité le fait de manière légitime ? Les deux utilisent la violence. »

Continuant à boire, elle se rapprocha de la Celkhane.

« Il y a quelques critères permettant d’établir des différences. Pour commencer, les résistants ne s’attaquent qu’à des cibles militaires, ou étatiques. Vous, mes chéries, vous vous en prenez délibérément à des civils. En quoi un marchand d’esclaves est-il condamnable ? Il ne fait qu’appliquer la loi. En quoi le simple garde d’un harem mérite-t-il la mort ? Peut-être lui-même n’est-il qu’un esclave, ou un homme qui veut de l’argent pour nourrir sa famille. »

Miranda reposa son verre, et retourna dans le dos de la Celkhane.

« Ensuite, on peut considérer qu’une résistance légitime a lieu à un certain soutien de la part de la population... Or, à ce que je sache, l’esclavage est une pratique admise, tolérée, et encadrée, dans la majorité des États terrans. Lumen, Uatis, Mijak... La conclusion à en tirer est simple : toi et ta petite bande n’êtes rien de plus que des terroristes, un État-voyou qui bafoue notre souveraineté en imposant autoritairement sa propre conception de ce qu’est le Bien, le tout en faisant preuve d’un manichéisme juvénile grotesque. Voilà pourquoi il m’incombe de vous supprimer. »

Elle avait récupéré un fouet, et retourna devant Miranda, avant de l’abattre sur elle, la fouettant fort. Sa peau se déchira, et le sang ne tarda pas à couler de son corps.
Okay, d’accord... Ces Celkhanes étaient toutes des espèces de psychopathes, des furies en puissance ! Cassandra avait le cœur qui battait la chamade après ce coup de feu, et entendait encore les cris des habitants. Ils étaient tous paniqués, en train de mourir, et, alors que la logique lui incombait de fuir, elle était retenue par une timbrée. Cette dernière lui ordonna de trouver un passage secret, mais, plus elle parlait, et plus Cassandra avait l’impression que cette dernière n’avait aucun plan en tête. Elle se contentait d’agir et d’improviser, ce qui était probablement le meilleur moyen de se planter.

« Ce genre de château ancien comprend toujours des couloirs abandonnés, scellés, fermés... Il y a toujours des corridors oubliés, des passages secrets. Laissez-moi regarder. »

Elle se retourna, et commença à promener ses mains le long de la paroi. Malgré la panique naissante, Cassandra se rappelait sa formation à la guilde. Elle caressait les pierres et les briques, et finit par en trouver une. Cassandra en ouvrit un, et une porte se déroba, donnant lieu à un petit escalier poussiéreux en colimaçon.

« Par ici... »

Cassandra avança lentement le long de l’escalier sombre. C’était vraiment très poussiéreux, et elle s’avança rapidement, jusqu’à avancer le long d’un étroit couloir. Elle finit par trouver une porte de sortie, et, en l’ouvrant, entendit une série de cris et de hurlements... Ainsi que el cadavre d’un garde, démembré, baignant dans son sang, qui gisait au milieu du sol.

« Fauche-lui les jambes !
-  Crève, saloperie ! »

Cassandra entendait les grognements d’une bête, et entendit ensuite un homme hurler atrocement. Un cri insoutenable. Elle risqua un coup d’œil... Et quelque chose éclata à côté de sa tête, la faisant hurler. Elle tomba au sol, avec du sang recouvrant partiellement sa tête. Ce n’était pas le sien, mais il y avait de quoi surprendre. Un monstre se tenait dans le couloir, attaquant plusieurs soldats. Cassandra et Suki avaient débarqué dans le quartier des habitations. Plusieurs portes avaient été défoncées, et les habitants à l’intérieur, naturellement, avaient été massacrés, esclaves comme propriétaires. Les gardes affrontaient le monstre, mais on avait beau lui briser les os, le frapper avec les fléaux et les hallebardes, il continuait à les tuer. Il faisait preuve d’une agressivité et redoutable, plongeant les soldats dans une situation de faiblesse totale.
Le fait que la situation soit critique n’entrait pas en ligne de compte. Le fait que des monstres soient lâchés dans le fort ne changeait rien au compte-rendu de sa mission : éradiquer les Celkhanes. Il comptait s’atteler à cette tâche, et se trouvait dans la salle de réception, où il voyait une Celkhane tenir en joue un groupe d’esclavagistes. Cette dernière essayait de séparer esclaves des esclavagistes. Lui n’avait aucun avis sur la question, s’apprêtant à la tuer. C’était aussi simple que ça. Il s’arrêta en voyant une autre Celkhane débarquer, et tenter de faire partir les réfugiés. De nombreux monstres approchaient, et la première Celkhane allait rester pour les neutraliser. Depuis sa position, il vit la femme se faire agresser par des monstres nombreux. Il se désintéressa d’elle, l’estimant morte, et, depuis sa position, soit sur le toit, il avança le long des poutres, passant par un couloir, suivant le flux des fuyards.

Il repéra aisément la seconde Celkhane, car elle était en tête, et l’attaqua rapidement. Il se tenait au-dessus d’elle, et la voyait s’approcher, à l’aide de ses capteurs très précis. Il pulvérisa le sol, et atterrit juste devant la Celkhane, avant d’envoyer une décharge magique sur son corps, la frappant de plein fouet. La Celkhane s’envola, et s’écrasa mollement sur le sol, de la fumée s’échappant de son corps. Le Sans-Nom se rapprocha d’elle, sans tenir compte des fuyards qui l’évitaient prudemment, et sortit l’épée de son fourreau. Il était devant elle, levant l’épée, prêt à l’abattre, quand il reçut un appel.

Tout s’arrêta alors pour lui. Personne ne l’appelait. Personne, sauf une seule personne.

« Votre mission vient d’être suspendue. Une urgence prioritaire vient d’être repérée dans votre zone. »

L’urgence prioritaire désignait un problème d’une particulière gravité, si grave qu’il en suspendait l’exécution normale de la mission. La lame tranchante du Sans-Nom caressait la nuque de la Celkhane.

« Tout porte à croire qu’une faille dimensionnelle vient de s’ouvrir, et menace de s’agrandir. En raison de la tempête qui fait rage dans la région, nous ne pouvons vous envoyer de renforts. Vous devez vous dépêcher de la fermer, car la faille s’élargit à chaque fois que l’infestation progresse. »

Ce fut tout. Il avait reçu des informations supplémentaires dans son vaisseau, et rangea l’épée dans son fourreau. Les monstres se rapprochaient sur sa gauche. La Celkhane qui devait les retenir était probablement morte, maintenant, à moins qu’elle n’ait réussi à s’enfuir. Le Sans-Nom considéra avec attention la Celkhane, et l’attrapa par le cou, la soulevant comme un fétu de paille.

« Si tu veux vivre, dis-moi comment ces monstres sont sortis. »

Des espèces d’arcs électriques dansaient au bout de ses doigts. Ils étaient une menace claire. Si elle faisait mine de se révolter, il lui grillerait la cervelle, tout simplement.

Il en fallait du courage pour tenir le coup, parler à cette pourriture sans lui cracher à la gueule une seule fois! Avec ce machin dans la bouche, parler était difficile mais ce n'était pas la seule raison qui la poussait à se retenir. Le temps passait, au diable sa vie, en tant que leader, elle devait assurer la sécurité des autres Celkhanes, faire en sorte qu'elles s'en sorte tous, que les bombes n'explosent pas comme prévu, ou que cela ne frappe que ses chiens de Mijak. Elle pourrait en dire de même pour ses connes de Uatis, ses connes d'esclavagiste, précisons-le. Mais leur mort apporterait plus de malheur qu'autre chose à leur alliée. C'était une chose qu'elles tentaient de changer avec la manière douce, plus longtemps comme Uatis et Caelestis étaient liées. Pour le moment, elle devait juste supporter ses conneries, ses tortures avec son gant et l'électricité qui se baladait dans son corps en partant de sa poitrine. Une chaîne, juste une chaîne en moins pour lui foutre une bonne droite dans sa tronche! Ou un bon coup de pied alors!

Les Celkhanes n'étaient ni des terroristes, ni des résistantes! Elles étaient ce qu'elle était, un état qui refusait de vivre dans un monde où la misère des uns faits le bonheur des autres. Certains trouvent cela tellement normal que ça en ai révoltant! Pour avoir vécu cela depuis sa plus tendre enfance, elle savait de quoi elle parlait. Melissandre voulait tant voir sa tête tombée à elle comme à toutes les pourritures qu'elle protège. Crow n'était pas originaire de Caelestis mais elle avait beaucoup étudier une fois là-haut. Elle ne savait même pas d'où était ses origines? Mais ce n'était pas important, aujourd'hui, elle était une fière Celkhane. Depuis toujours, le peuple de Caelestis vivait heureux, sans la moindre trace d'esclavage alors pourquoi ça ne pourrait pas être la même chose sur la terre ferme? Pourquoi vivre au-dessus des nuages rendait la tâche plus simple que sur Terra? Elle ne sera peut-être et surement même plus de ce monde quand cela arrivera, mais elle en était sûr, un jour, Terra n'aura plus aucun esclave, plus aucune chaîne autour du cou, plus aucun coup de fouet, plus rien de tout ça. Douce utopie, cela ne sera pas pour demain mais chacune de leur action ajoutait une pierre à l'édifice.

De plus, Caelestis n'avait rien contre les harems, légal du moins. Tant que les personnes dedans acceptent ce travail, sont payés et pas maltraité, et qu'ils sont libres de partir quand ils veulent, en quoi ça serait condamnable? En revanche, forcer quelqu'un à y rester, la battre, la violer au sens propre du terme, en quoi peut-on considérer cela comme normal? Finissant de cracher son poison, elle joua avec son fouet, lui laissant une trainé de sans au-dessus de la poitrine. Un peu plus et la gorge ou la joue était touchée, cela dépendait de sa position. Une salope, elle était incapable de parler et de combattre loyalement! Le corbeau tira un peu sur ses chaînes même si le but de les briser par la simple force était inutile, même un miracle serait trop beau. Les chaînes la retenaient, penchées en avant, elle l'aurait bouffer la gorge si elle aurait pu, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de lire la peur dans son regard, la voire affronter la mort en face!

« En quoi frapper des gens, privé des gens de leur liberté, de leur mouvement, de leur pensé, de leur avenir est-il normal? Parce que vos connards d'ancêtre ont trouvé ça amusant et pratique? Vous ne valez pas mieux que des animaux! Tu fait la fière avec tes beaux discours sur l'esclavage mais tu dirais quoi si tes gosses étaient devenue esclaves pour un autre connard, hein? Que tous les jours, il le frappe, il le viole, il s'amuse de sa souffrance, tu continuerais d'être heureuse en applaudissant les performances de ta progéniture? Tu me fais gerber, Miranda! »

Elle cracha à ses pieds, elle commençait à avoir la bouche pâteuse mais ce n'était qu'un détail inutile, elle devait vite se sortir de ce merdier, elle comme toutes les autres.

« Caelestis a bien sur essayé la manière douce, de simples négociations avec Lumen, Mijak, Uatis mais tous leur ont ri au nez et continuait leur petit jeu! Seul Uatis continue à régler certains détails et même si cela n'a que pour but de faire croire qu'ils y réfléchissent vraiment, pendant ce temps, on peut trouver un terrain d'entente et leur ouvrir les yeux! Mais toi... »

Elle la dégoutait purement et simplement, elle donnait l'impression que le diable avait vomi ses plus mauvaises pensées pour en façonner Miranda. Si jamais elle réussit à sortir indemne d'ici, même si la mission est un échec et que l'île est sauvée, elle va se jurer de venir tuer cette pouffiasse un jour ou l'autre.
Comme on lui avait appris lors de ses cours, quand un plan tombe à l'eau, il faut savoir en pondre un nouveau, rapidement. Elle ne faisait qu'appliqué ce qu'elle avait appris mais c'était compliqué. Ce maudit serpent se la jouait perso, oubliant de prévenir ses alliées de la tâche des autres. Ainsi, elle ignorait comment gérer ce désastre? Crow et Tiger qui disparaissent, des monstres en liberté, un drone qui les avaient pris en chasse, une camarade de blessé, quelle surprise les attendaient encore? Pour l'heure, il fallait quitter cet endroit et tenter de rejoindre Miranda. Cette conne devait retenir ses camarades, trouvé les autres pour leur prévenir du piège, retirer les bombes et fuir d'ici! Plus facile à dire qu'à faire! Rien n'était facile avec tout ce merdier qui s'entassait, un nouveau problème venait se poser à chaque fois sur les épaules de l'autre et ainsi de suite. Heureusement, l'otage trouva rapidement la sortie et elle la laissait passer devant, le pointeur laser toujours braqué sur elle. Même derrière ses murs, le bruit des esclaves mourant se mêlait à ceux des esclavagistes et des gardes. Ça lui brisait le cœur de voir celles qu'elles devaient sauver mourir mais cette mission partait trop vers l'échec pour fuir comme ça, sans rien tenté à part tuer quelques esclavagistes, peut-être même des cibles insignifiantes, leur cause était de les sauver, pas de les tuer.

Cassandra tenta d'observer la situation mais un mort de plus était à déclarer quand elle fit montrer son visage en sang, pas le sien, encore heureux. Suki passait avec elle dans la nouvelle salle, la nouvelle chambre? Mélinda était peut-être dans l'une d'elles? Putain, c'était difficile à dire, peut-être irréel mais elle ne pouvait pas l'abattre comme ça, pour le moment, elle devait sauver les autres et redresser la situation. Tiendras elle parole si jamais elle la croisait? Dans le couloir, une créature avançait vers des gardes qui n'arrivaient pas à l'abattre. Là aussi ça faisait chier de se dire ça, mais pour l'heure, ses monstres tuent aussi des esclaves alors autant les tuer. Les gardes, les esclavagistes, elles pouvaient gérer ça! Quelle idée à la con de la part de Snake! Elle ne voyait toujours pas ce qu'elle voulait faire?

« Reste près de moi! »

C'était le seul ordre qu'elle donnait à celle qui lui servait de guide. Elle sortit de la pièce et commençait à tirer sur la créature qui ne mourrait pas, les armes classiques ne donnaient rien, Suki avait pratiquement tiré en rafale jusqu'à la limite de la surchauffe mais rien à faire. Sa chair volait en éclat, de même que ses os mais il tenait toujours debout et restait braqué sur elle à présent. Ce n'était pas ce dont elle raffolait mais il restait la magie!

« Reste dans le coin mais joue pas aux connes et reste loin de lui! »

Elle laissait son fusil d'assaut dans son dos et plaçait ses deux mains en avant, un bref regard derrière pour ne voir rien d'autre que des cadavres. Pas de monstres alors? Tant mieux. Récitant un sort de feu plutôt puissant elle esquiva quelques coups du monstre et ses mains s'illuminaient d'une lumière orangée qui entourait ses poings. Quand le moment était venu, elle ouvrait ses mains, paume contre paume et libéra son énergie magique pour laisser le feu ronger le monstre. Un petit sourire victorieux sur son visage quand la créature se cognait contre les murs en souffrant mais à sa grande surprise, le feu passait et elle se redressa plus furieuse que jamais! Hurlant, sa grande gueule s'ouvrait non loin de la petite Celkhane qui prenait ses jambes à son cou puisque ce monstre avait décider le la poursuivre, coute que coute! Là aussi, ça ne l'enchantait pas mais elle lui avait bien appris cela pour cette raison, protéger les esclaves, combattre les monstres à forme de créature ou humaine. C'était une chose un peu plus difficile, surtout dans la situation dans laquelle elle se trouvait. Sa main gauche irradiait de cette même lueur orangée qu'elle avait utilisé alors que sa main droite irradiait d'une lumière blanche apaisante. Soit ce monstre était très puissant, soit il était très penché démoniaque et dans ce cas, une couche de lumière ne lui fera que le plus grand bien.

Le temps de bien mélanger les deux pour les combinés, elle devait courir en esquivant les coups de griffes du monstre mais dans sa course, le monstre avait réussi à bloquer une de ces griffes dans son arme qui se trouvait dans son dos. Il ne l'avait pas vraiment blessé mais poussé contre le mur, la faisant trébucher. Est-ce que c'était prêt? Avec cette surprise, elle ne savait plus! Tant pis, elle fit une forme de croix avec ses bras en les écartant puis en cognant ses paumes illuminés de magie. Un tourbillon orangé et blanc fonça sur la créature, perçant à jamais son torse, laissant à peine la tête tenir grâce à un petit morceau de peau qui retenait sa face hideuse. Le monstre s'écrasa au milieu du couloir parsemer de cadavre alors qu'elle se relevait et marchait d'un pas rapide vers Cassandra, là où elle l'avait laissé. Y était-elle toujours?

« Quelle connerie elle a foutue l'autre? En tout cas, merci pour tes conseils, Colonel. »

Sora le méritait, sans elle, elle serait morte. Au mieux, elle aurait échappé à ce monstre qui aurait continué son carnage sur les autres esclaves. Ce qui l'inquiétait, c'est que ses monstres étaient un poil trop fort pour être ici en guise de simple collection. Empailler, soit, mais pas vivant! Ça devait être une sacrée protection qu'il devait avoir installé! Snake ne la recontactait pas et la radio était bannie car l'autre mercenaire ou Miranda pouvait toujours écouter. Elle espérant que sa partenaire ne faisait pas de connerie avec ses monstres...
C'était triste à dire, triste à faire mais elle avait laissé sa camarade se sacrifier pour le groupe, pour qu'ils puissent vivre et quitter cet enfer. La mission avait bien foiré et elle tournait de plus en plus à leur désavantage. Évidemment, Snake n'avait pas prévu que l'une d'elles ne meurt mais tel était le cas. Wolf retenait une larme pour sa camarade qui ne s'en sortirait pas. Même avec de la chance, en tuant les plus rapides qui se jetterait sur elle, maîtrisé cette masse serait impossible à moins de se suicider avec une explosion... La Celkhane courait, elle devait les mettre en sécurité, mais où? Dans un coin sur du fort? Dans leur vaisseau? L'un comme l'autre, ça faisait une trotte. Le vaisseau était un chemin qu'elle connaissait, un endroit sûr dans le fort, ça serait compliqué à trouvé! Sans avoir le temps de continuer, elle jeta un regard par-dessus son épaule avant de se trouvé nez à nez avec un robot qui l'envoyait balader d'un simple coup!

Non, pas un robot, le mercenaire! Celui qui avait eu Tiger et Crow! Maintenant, son tour? Hors de question! Pas avant d'avoir exécuté sa mission! Les sortir d'ici, esclaves, camarades! Malheureusement, rien à faire, il était trop rapide et le premier coup la laissait encore en état de choc. Le froid de sa lame sur sa nuque ne lui laissait aucun espoir et pourtant, la mort ne venait pas? C'était vraiment un robot? Il avait pété un boulon? Non, cette apparence, un Sans-Nom, ici? Ce n'était pas aussi simple, il rangea sa lame mais sa main semblait tout aussi dangereuse, lui demandant une chose en échange de sa vie. Même si elle tentait sans espoir de lui retirer ses doigts. Elle pouvait toujours lui mentir ou négocier? Ou jouer sur ses règles? Elle savait certaines choses sur eux, à moins que ses ordres soient nombreux et complexes, elle pouvait toujours l'avoir à ce petit jeu?

« J'en sais... rien... Je sais... qu'ils viennent... du sous-sol... tout en bas... du fort... »

Relâcher, elle massa sa forge et fit un effort pour parler avant qu'il ne disparaisse et que les monstres soient trop près.

« Où elle-est? Miranda! Les Celkhanes capturés! Dis-moi où elles se trouvent! Est-ce que c'est ta mission de protéger cette conasse qui t'a engagé? Réponds-moi avant de fuir! »

Comme la menace se rapprochait de plus en plus, Wolf concentrait à son tour de plus en plus d'énergie magique pour envoyé une bourrasque de lame sur eux, faisant reculer plus d'un monstre, en tuant quelques-uns, faisant fuir certains... il fallait renouveler la chose avant de se diriger vers une autre direction!
Même si elle ne voulait pas l'admettre, son plan était du genre bancal, à miser aussi sur le facteur chance, une erreur en mission surtout comme celle-ci. Mais d'habitude, elle n'a pas vraiment de problème avec ses plans, c'était juste que la chance ne jouait pas en sa faveur et ça, elle l'avait appris quand elle ne pouvait plus contacter Bear. Dans ce genre de chose, deux solutions possibles. L'obsdienne ou autres matière anti-magie ou alors la mort mais autant que possible, elle préférait éviter la seconde solution pour ses camarades et les esclaves. Après tout, ça semblait plutôt bien comme plan? Pour atteindre ce sous-sol, il n'y avait qu'un seul escalier pour arriver ensuite devant une petite porte qui menait au sous-sol du niveau moins un. Ensuite, il ne leur restait plus qu'à suivre une sorte de chef de meute pour courir derrière les esclavagistes et les gardes. Wolf devait ensuite les guider pour éviter les fuites – chose qui avait déjà raté vu le temps dont avait disposé la Celkhane pour arrivée – et une fois dans la grande salle, ils devaient s'en donner à cœur joie pendant que Bear ai évacué les esclaves. Apparemment, son plan avait capoté vers cette partie. Elle ne savait pas comment ça se passait en haut mais elles commençait à suivre les traces laissé par les monstres, quelques cadavres ici et là, que des gardes donc pour le moment, ça ne faisait aucune différence au plan.

Voyant sur le passage des cadavres qui ne portaient aucune armure mais des loques en guise de vêtements et des colliers autour du cou, le dégout lui montait dans la gorge. Espérons que ce fut la seule bavure sur le chemin. Ce n'était absolument pas le cas et Snake commençait à regretter ce qu'elle avait fait. Se rapprochant de plus en plus de la salle de réception, Spider qui courait derrière elle tentait de lui faire comprendre l'erreur qu'elle avait faite en libérant ses monstres mais la pauvre avait très bien compris. Elle courait la tête baisser et elle pleurait déjà pour le premier esclavagiste ou garde qu'elle allait croiser. Quand elle était en colère, elle était terrifiante mais elle donnait la mort plutôt rapidement. L'odeur servant à attirer les monstres était encore là, une odeur de fleur étrange en réalité. Se rapprochant des deux grandes portes closes, les bruits derrière étaient toujours plus fort mais quelques monstres n'ayant pas suivi l'odeur se montraient en contournant un couloir. Rien de bien dangereux pour elles, ça ressemblait à deux gros cafards dont leurs ailes semblaient avoir des taches blanches, ressemblant à s'y méprendre à des crânes humains. Sans chercher midi à quatorze heures, Snake tendait sa main pour y envoyer deux piques de glaces se planter dans le premier cafard et deux autres dans le second. Le troisième qui grimpait sur les cadavres d'insectes fut détruit à coup, une balle dans chaque œil, et la troisième balle entre les deux yeux. C'est les seuls qui trainaient dans le coin. Du bruit semblait pourtant continuer dans le couloir d'où ses bestioles étaient arrivées. Question, ami ou ennemi?

Infatigable... Après s’être faite fouettée, cette Celkhane avait encore du répondant. Elle lui cracha encore une fois sa haine des esclaves à la figure, ainsi que les tentatives de négociation, ce qui la fit sourire. Des négociations... Oui, il y en avait eu, mais, ni Lumen, ni Mijak, ne s’y étaient engagés sérieusement. C’était la guerre, et l’esclavage n’allait pas du tout évoluer.

« Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, ma belle, Mijak et Lumen sont en guerre... Ceci justifie amplement que l’esclavage perdure, pour raison d’État. Et, outre ça, l’esclavage est un système institutionnalisé. La plupart des esclaves sont, soit des descendants d’esclaves, soit des prisonniers de guerre, soit des individus qui se mettent eux-mêmes en esclavage pour une durée déterminée afin d’honorer leurs dettes. C’est, dans la plupart des cas, un moindre mal. »

Miranda leva à nouveau son fouet, prêt à l’abattre... Avant d’entendre des hurlements dans le couloir. Surprise, elle tourna subitement la tête, se demandant ce qui se passait. Elle entendit des bruits de pas, et des hurlements d’agonie. Comprenant alors ce qui se passait, l’Mijakienne s’approcha d’un meuble, ouvrit un placard, et en sortit une arme à feu. C’était un énorme pistolet, permettant de balancer des cartouches surpuissantes. Elle maintint l’arme, et regarda la Celkhane.

« Je crois que la pratique va bientôt être conforme à la théorie. »

Elle entendit un garde se rapprocher de la porte, et l’ouvrir rapidement... Avant que quelque chose ne se plante dans son corps. Du sang jaillit de sa bouche, et sa tête fit ensuite décapitée, alors que le cadavre fut repoussé au loin. Derrière lui, Miranda ne frémit pas en voyant un monstre s’avancer. C’était un Nécromorphe. Ces idiotes avaient coupé la cellule énergétique bloquant les radiations du Monolithe. C’était une véritable catastrophe nationale. Le monstre hurla, et courut rapidement vers Miranda, qui savait où étaient les points faibles de cette bête. Il ne fallait pas tirer sur la tête, mais sur les membres. Elle lui explosa la jambe. Il suffit d’un seul tir pour arracher une partie de sa jambe, le faisant tomber au sol. La bête grogna de rage, plantant ses longues piques dans le sol, s’en servant pour avancer vers Miranda. Elle visa soigneusement, et pulvérisa la pique du Nécromorphe, le tuant.

Miranda soupira, et s’avança dans le couloir. Il y avait plusieurs cadavres, et elle tira sur d’autres Nécros, les tuant, et vit le cadavre d’une neko. Elle avait fui ici, avant d’être massacrée, et son corps évoluait lentement. Des boursouflures se formaient à hauteur de son dos, et on voyait, autour de son cou, un collier d’esclave. Miranda eut une moue désapprobatrice sur les lèvres, et retourna dans le bureau.

« Tu veux voir quelque chose ? Regarde. »

La Dame d’Acier détacha la Celkhane, et la poussa dans le couloir.

« Regarde cette neko... Tu es venue pour la sauver, je suppose ? Regarde son collier... Regarde dans quel état ces monstres l’ont mis. Des monstres qui ont été libérés par tes collègues ! »

Elle s’avança également dans le couloir. La neko se transforma, et trois pointes ensanglantées jaillirent de son corps, tandis que sa peau devenait noirâtre, se flétrissant pour former comme une espèce de seconde peau. Elle poussait des grognements.

« Il y a, sous ce fort, une faille... Une faille dimensionnelle ancestrale, qui s’ouvre avec une clef spéciale... Un Monolithe. Il y a des millénaires, nous avons fermé ce Monolithe dans une stase magique, et, avec l’essor de la technologie, nous avons créé un bunker là-dessous, en durcissant les effets du Monolithe. Cette faille permet de faire sortir des parasites spatiaux, qui attaque toutes les cibles vivantes. Ils enfoncent des espèces de trompes dans leurs systèmes nerveux, ce qui tue automatiquement la victime. La victime est ensuite réveillée par un parasite, qui transforme ce mort en une espèce d’horrible zombie, un Nécromorphe. Cette neko n’était qu’une simple esclave... Une vulgaire serveuse, innocente. Elle a été démembrée par un Nécromorphe, et infectée par ce dernier. »

La neko-nécromorphe se transformait en un Lurker, et s’avançait vers elles. Miranda pointait son arme sur elle, et ouvrit le feu, explosant l’une de ses pointes. La bête grogna, et les deux espèces de longues pointes, des sortes de queues dorsales, lâchèrent des espèces de pointes tranchantes. L’une d’elle effleura la joue de la Celkhane. Miranda explosa ensuite l’autre queue, tuant le monstre. Miranda poussa alors la Celkhane, l’envoyant s’étaler sur le sol.

« Tu vois bien... Rien n’est jamais aussi simple que ce qu’on aime à prétendre, petite esclave. Tous les esclavagistes ne sont pas des monstres assoiffés de sang, des bourreaux tortionnaires. C’est comme rejoindre une seconde famille. Et toi... Peux-tu toujours prétendre agir vraiment pour la liberté des esclaves ? Lutter contre l’esclavagisme, ce n’est pas la même chose que chercher à sauver les esclaves. »

La Dame d’Acier la regarda en soupirant.

« Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si grave. Les Nécromorphes sont une menace que je ne peux négliger. Mais que vais-je bien pouvoir faire de toi ? »
« Maîtresse, j’ai peur ! »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation devenait catastrophique. Il y avait des espèces de monstres partout, les cadavres se réanimaient, devenant d’autres monstres, s’attaquant à tout ce qui bouge. C’était dramatique, indéniablement. La tempête de neige continuait à s’abattre dehors, mais, à ce stade, affronter la tempête serait moins dangereux que rester dans cette affaire. Elle avait réussi à retourner dans sa chambre, fermant la porte, entendant des hurlements dehors. On avait tapé à sa porte, mais elle avait fermé à clef... Avant que Liana ne lui saute dessus, morte d’inquiétude.

« Calme-toi, Liana !
-  Mais j’ai peur ! gémit cette dernière, les poils de sa queue dressés.
-  Je sais, mais ce n’est pas comme ça que nous réussirons à sortir de cet enfer.
-  Je ne comprends rien ! Il y a tant de hurlements ! »

Liana se mit à miauler, complètement paniquée. Ses yeux écarquillaient témoignaient de sa frayeur. Mélinda sentait également son cœur tambouriner dans sa poitrine. Il y avait quelque chose sous Fort-Hiver. Beaucoup de légendes fourmillaient là-dessus... Les caves étaient pratiquement inaccessibles, et ce pour de bonnes raisons, qui se justifiaient maintenant. La situation virait au cauchemar absolu. Elle entendait les gardes se faire massacrer, et entendit alors des coups sourds et violents contre la porte. Une pointe ne tarda pas à s’enfoncer à l’intérieur, arrachant le bois. Liana poussa un hurlement terrorisé, allant se plaquer contre la grande vitre. Mélinda se retourna vers cette dernière, alors que chaque coup de patte arrachait des morceaux de bois. La vampire vit la tête grimaçante du monstre apparaître.

*Si je brise la fenêtre, et que je saute, je devrais m’en sortir...*

Il y avait une belle hauteur, mais elle était une vampire. La neige, de plus, amortirait le choc. Elle entendit la bête hurler sa rage, arrachant un autre morceau de la porte. Cette dernière n’allait plus tenir longtemps, lorsque quelqu’un attrapa la bête par l’arrière, l’envoyant heurter le mur opposé. C’était Bran, son grand-frère. Le garde du corps silencieux et invisible qui veillait constamment sur elle. La porte tomba de ses gonds, mais la bête se releva, en poussant un rugissement, et fonça vers Bran, le renversant au sol, avant d’enfoncer l’une de ses pointes dans son torse. Liana poussa un cri, et, à ce moment, un torrent d’eau frappa le démon, l’envoyant glisser sur le sol, lâchant Bran, qui porta une main à sa blessure. Mélinda courut dehors, et vit, sur sa gauche, une femme dans un uniforme de soldat. C’était Ayumi, la Sirène de Mishima, qui utilisait ses pouvoirs sur le monstre.

Ce dernier se releva, et se mit à courir à nouveau, avant de se recevoir une autre puissante trombe d’eau qui l’envoya contre le fond du mur. Mélinda vit alors un autre monstre apparaître dans le dos d’Ayumi.

« Attention ! » hurla-t-elle.

Ayumi se retourna, et les pointes du monstre foncèrent vers elle, lorsqu’une hache lui arracha la tête, surprenant le monstre. Dans son dos, une femme avec des vêtements noirs apparut. Le monstre, décapité se retourna alors.

« Mais que... ? » s’exclama la femme, décontenancée.

Les deux pointes filèrent vers son torse, et la femme bondit en arrière, les évitant, avant de se recevoir un coup d’épaules, faisant glisser la hache. Mélinda bondit sur cette dernière, et la planta fermement dans le torse du monstre, faisant jaillir sa peau. La bête se retourna, et Mélinda planta la hache dans sa pointe. L’autre pointe la planta alors dans le torse, et elle sentit une onde de douleur exploser en elle, alors que le monstre la balança sur le sol.

« Mais il est increvable, ou quoi ?! »

Blessée, Mélinda gisait contre le sol, se tenant sa plaie sanglante. La hache restait plantée dans sa pointe, mais il restait toujours aussi agressif.

*Bordel...*
Pour le Sans-Nom, la situation était également critique. Mais il ne paniquait pas. Il ne le devait pas. En n’importe quelle circonstance, l’homme restait maître de lui-même. Il savait que la situation était au bord du désastre, mais ce n’était pas pour autant qu’il laisserait le doute et le désespoir s’immiscer en lui. Il relâcha cette femme, sans tenir compte de la demande de cette dernière. De nombreux monstres se rapprochaient, et les fugitifs se feraient tous massacrer. Sans exception. Il reçut alors des informations supplémentaires de la part de l’IA. Les choses se précisaient. Il observa cette cohorte qui se rapprochait. Même lui risquait d’être submergé. Le Sans-Nom analysa alors le décor autour de lui, cherchant des points faibles dans la structure. Il tendit l’une de ses mains, et envoya une surpuissante décharge magique. Tout le couloir en vibra, et les monstres explosèrent en plusieurs morceaux, sans que cela ne ralentisse les autres vagues.

Cette diversion offrit néanmoins au Sans-Nom le temps nécessaire pour sortir de son armure des explosifs. Il s’en servit pour les placer sur le plafond, et fit s’écrouler ce dernier, sauvant ainsi les fuyards. Il se retourna ensuite vers la Celkhane. Il réfléchit brièvement, étudiant toutes les possibilités. Même pour lui, refermer cette faille relevait de l’impossible.

« Vos camarades ont accidentellement ouvert une faille dimensionnelle ancestrale. Chaque goutte de sang versé, chaque monstre supplémentaire, accroîtra cette faille. Elle est alimentée par une structure extraterrestre ancestrale, le Monolithe. Le Monolithe fonctionne comme un objet de culte. Plus il aura de croyants, plus il sera puissant, et plus la faille s’élargira. Cette faille conduit vers l’un des cercles infernaux les plus primitifs, et les plus dangereux qui soit. Ces créatures ne sont que l’avant-garde d’autres monstres encore plus terrifiants, qui détruiront ce monde s’ils parviennent à en sortir. »

Le Sans-Nom n’avait jamais autant parlé de la soirée. Chacun de ses gestes n’était pas dicté par la pitié, mais par la nécessité.

« Désactivez vos bombes. Si elles explosent, tous mourront, et les parasites pourront librement les infecter. Vous pouvez considérer vos ordres de mission comme annulés. »

Sur ce, il s’en alla pour de bon.

C'était une véritable bataille sans fin. Chacune défendait les valeurs de leur pays, l'une pour la soumission de ceux qui leur sont inférieur, l'autre pour la liberté de chaque personne vivant sur ce monde. Elle donnait un nom à sa raison, la guerre! Faux! La guerre ne faisait pas tout, n'était non plus la réponse à tout. La Celkhane avait vécu esclave, elle connaissait la peur, l'angoisse de se réveiller chaque jour dans une cage, de vivre simplement! Combien de fois avait-elle souhaité avoir un couteau ou une fourchette pour en finir avec sa vie. Elle ne voulait plus être un jouet que l'on torturait par pur plaisir sadique. Violence pure ou sexuelle, la jeune femme qu'elle était avait bien changé mais son corps gardait les preuves de ses années de torture. Ce mot semblait presque être la réponse à tout avec ce genre de personne, que ce soit l'économie, le chomage, le niveau de mortalité, natalité, l'esclavagisme! À croire qu'évoquer ce simple mot, tout le monde allait abandonner toute idée de protester car c'était « vrai ». Foutaise, tout cela n'était que mensonge pour endormir le peuple! Si certains aiment jouer les joujoux pour humain, c'est leur problème comme ceux qui aime vendre leur corps, ça ne regarde qu'eux! Mais soumettre quelqu'un en le privant de tout, non, c'était abjecte! Néanmoins, elle savait bien que certains et certaines esclavagistes avaient des esclaves qu'ils traitaient bien. Ils se comptaient sur les doigts d'une seule main mais ça existait. Évidemment, ils n'étaient pas les cibles prioritaires. Les premiers étaient les grosses têtes mondialement connues de Terra, les faire tomber pour faire peur aux petits esclavagistes.

Mélissandre était prête à cracher de nouveau son venin à la figure de sa rivale mais un cri stoppa tout, tout comme ce garde qui pénétra pour mourir. Elle ne pouvait pas le voir comme il était dans son dos mais les bruits étaient sans équivoque. L'arme que sortait son adversaire était quand même un beau joujou, loin des fusils technologiques de Caelestis ou Uatis mais au moins, ça faisait très mal et ça ne sera pas de trop si les monstres arrivent jusque-là. Pourvu qu'il y en ai un qui défonce la tronche à cette abrutie finie, quitte à ce qu'elle meurt dans le lot, ce n'est pas grave du moment que ses camarades redressent la situation. Elle était obligée de se tenir là, écoutant les bruits de tirs, les gémissements de créatures dans son dos jusqu'à sa libération, les poignées toujours liées par les chaines mais Dieu merci, ce n'était pas de l'obsidienne, elle ressentait le flux magique couler en elle! Petit à petit, elle pourra retrouver sa force et prévenir tout le monde de ce piège! Mais elle fit libérer pour voir une neko, esclave, devenir l'une des créatures dans le fort et ça n'avait rien de ravissant ou joyeux. Honnêtement, elle ne souhaitait pas ça aux simples gardes, aux esclavagistes, soit, mais pas des simples personnes payées pour garder un fort ou servir des plats. C'était cruel mais la seule solution. En revanche, elle voyait bien le manque d'information en arrivant ici, il était dit qu'il y avait quelque chose dans les sous-sols, les suppositions étaient monstres ou expériences humaines mais pas d'entrée dimensionnelle pour créatures sanguinaires.

Elle observa Miranda d'un regard noir, comme toujours. Elle se sentait fière à cause de la situation? Mais si tout se serait déroulé sans le moindre pépin, sans invitées à ne pas éliminer, sans le Sans-Nom, le fort aurait déjà fait boom! De nombreuses victimes esclavagistes mais les sous-sols auraient été comme avant! Peut-être un peu secoué mais intact et elles n'en seraient pas là! Pourquoi ils refusaient de crever, tous autant qu'ils sont? Ses foutus êtres démoniaques à l'apparence humaine! Miranda lui foutait même un ultimatum, coopérer pour survivre et stopper cette merde ou ne pas renier ses convictions et lui tenir tête? Avec ou sans elle, elle ne laissera pas cette faille tranquille, elle sera obligée de la refermer avec une méthode qui ne lui est forcément pas inconnu ou de fuir lâchement! C'était extrêmement difficile à avaler, à sortir aussi mais là, elle pouvait avant tout voir une autre façon de protéger les esclaves.

« Rends-moi mes armes, retire-moi ça et j'aide à faire le ménage! Mais reste sur tes gardes... si je découvre qu'il ne reste plus aucune esclave ici, rien ne me retiendrait avec votre merde et donc de te tuer. »

Au moins, c'était être franc! Elle veut bien aider à débarrasser le fort de ses saloperies qui s'en prendrons autant à ses camarades Celkhanes qu'aux esclaves mais si les esclaves sont toutes mortes – ses amies pouvant se débrouiller -, rien ne l'empêche de lui cribler le corps de balle. Melissandre tendit ses poignets, attendant d'être débarrassé de ses entraves. Elle en avait profité pour refermer sa fermeture éclair et cacher son corps souillé de nouveau par une esclavagiste... de la pire espère en plus!
En ayant fini avec le dernier monstre plutôt coriace, elle remontait le couloir dont elle était venue pour retrouver la jeune femme qui était avec elle. Cette fille devait savoir certaines choses avec ce fort et elle savait que d'une façon ou d'une autre elle lui sera utile. Elle lui avait appris déjà que tout ça était un piège, c'était déjà bon à savoir! Il ne fallait pas faire exploser les bombes sinon, c'était foutue pour ne pas avoir de problème. Remontant le couloir, elle retrouvait les mêmes cadavres mais en se rapprochant de la chambre d'où elle était arrivée, elle trouvait que le nombre de cadavres avait diminué. Un gros monstre était passé les bouffer? Possible mais il pouvait y avoir d'autres solutions possibles. Arrivant près des chambres, elle vit au loin la femme qu'elle avait « demandé » plus d'informations, elle se battait contre un monstre sans tête mais avec de drôle de pique dans le dos, il s'en servait comme bras? C'était le fort des horreurs! Qu'est-ce qui avait poussé ce taré à retenir de tels monstres? Empaillé à la limite mais pas vivant! Foutue Mijakien et leur mentalité de débile! En se tenant à quelques mètres de la bête, Suki tira sur autre chose puisqu'il n'avait plus de tête. Ses piques par exemple! Une rafale de balles pour l'une, puis pour l'autre! Elle amputa un bras au passage et un genou pour le mettre à terre. Là, il semblait bien crever! Elle s'en approcha en gardant son arme pointée sur lui, juste au-cas où.

Elle jeta un bref regard à Cassadra, elle ne semblait pas blesser, tant mieux! Elle avait surement sauvé un connard mais ce n'était pas important, il allait mourir sur place ou une fois cette erreur réparer. Posant ses yeux sur la jeune femme, ce fut un choc terrible! Elle entendait son cœur battre la chamade, plus rien n'avait d'importance autour d'elle, elle se trouvait dans un espace blanc, il n'y avait que les battements de son cœur et Mélinda Warren en fond sonore! Après tout ce temps, là voilà de nouveau devant elle! Ses terreurs nocturnes! Son cauchemar ambulant! Son échec se trouvait devant elle, blessé! Elle était servie sur un plateau d'argent! Quelle divinité fallait-il remercier pour ce miracle? Elle l'ignorait mais elle pourrait remercier n'importe quels dieux! Sa mission était de tuer les esclavagistes avec une explosion à l'origine mais la mission avait un peu changé et avant comme après, elle espérait pouvoir se venger personnellement. Et voilà ce qui arrivait enfin. Cent vingt-trois jours, environ quatre mois de douleur, de peur, de honte, combien de fois son pistolet était placé dans sa bouche, prête à en finir avec sa honte? À cause d'elle, Mélinda et Suki aussi, Kairi était chez les fous et qui sait quand elle ira mieux? Elle levait son arme, pointé sur la vampire, Suki se fichait du reste, elle avait son ennemi dans le viseur. Elle savait que d'autres personnes risquaient de mourir à l'heure actuelle mais c'était pour sa paix intérieure, pour son futur et aussi pour débarrasser le monde d'une putain de vampire esclavagistes célèbre. Sa tête en moins en fera trembler plus d'un!

« Toi! »

Lâcha-t-elle froidement. Son regard ne pouvait pas être plus froid, plus noir! Toute sa haine était concentrée dans ses globes oculaires, fixé sur la vampire! Sa main gauche était refermée et un courant électrique passait de son poing à son corps, la pointe de ses cheveux se soulevait doucement, prêt à partir sur la première menace qui tentera de l'empêcher de tirer et d'en finir déjà avec elle, ce soir.

« Le premier qui bouge, je le liquide! Toi... Je te retrouve enfin... Pourriture d'esclavagiste! Ses derniers mois... tout est de ta faute, absolument tout! »

Les nuits courtes où elle se battait contre son reflet dans le miroir, où elle devait affronter le regard de ses supérieures comme ceux des soldats au courant de son échec, de ce qui était arrivée à Kairi. Heureusement, tout ne fut pas noir mais sans Mélinda, tout aurait été différent, pour la plupart. Suki savait se contrôler d'habitude mais pas face à son cauchemar qui était là, à deux doigts de mourir.

« Une dernière chose à dire avant de crever? »

Même en cet instant où elle frôlait la paix future, elle restait que haine envers Mélinda. Il ne lui suffisait que de tirer, presser doucement son doigt pour que la rafale de balles fasse tout le reste en lui trouant le corps. Si ça ne suffit pas, elle pourra toujours user de sa magie aussi! Qui osera se mettre en travers de son chemin? Qui risquera d'être liquidé? Elle n'était pas sérieuse à ce propos, elle le paralysera d'une façon ou d'une autre mais la vampire restait sa proie, sa proie à elle!
On pouvait le voir froid mais ce mercenaire était une grande aide en ce qui concerne les informations et bien que chacun était dans un camp, la Celkhane n'hésitait pas à le remercier en le laissant partir faire ce dont il avait besoin de faire. Elle n'avait pas le temps de prévenir les autres, elle devait retirer le maximum de bombe. Oui, car même en désactivant ses bombes – celles qu'elle avait placer – à distance, une autre explosion pouvait toujours les faire sauter. Par précaution quand même, elle désactiva les siennes grâce au micro-ordinateur sur son avant-bras, c'était toujours ça de fait. Elle pianota dessus pour rendre toutes les bombes visibles, plus d'une trentaine. Elle allait devoir être rapide! Même si elle ne craignait plus vraiment d'être espionné par radio par le Sans-Nom, elle ne préférait pas si Miranda écoutait? Elle ne voulait pas avoir de problème, de piège ou que ce mercenaire ne reçoive d'autres ordres prioritaires que s'occuper des monstres. Les coups fourbes de cette femme étaient à craindre... Pour la Celkhane, c'était une course contre la montre qui s'engageait. Retirer les bombes, éliminé les menaces sur son chemin et délivrer et protéger autant d'esclaves que possible! Bear n'était surement plus de ce monde, c'était le moins qu'elle puisse faire pour honorer sa mémoire et son courage!
Les deux soldates se tenaient prêtes à appuyer sur la gâchette mais en passant sur les cadavres de gros insectes, c'était un visage bien familier en vue. Une jeune femme tenait une autre par m'épaule. Ses jambes étaient couvertes de sang mais sinon, tout semblait aller? Le lion et le tigre étaient là et à voir l'expression de la Celkhane rose, la situation était grave mais toutes les deux se jetèrent sur Tiger pour l'aider à marcher, sa blessure au torse était cachée mais le pansement était bien rouge, preuve que ce n'était pas prêt de cicatriser. Leo observait les carcasses de monstres, voir si aucun ne se relevait pour mourir une seconde fois mais ça semblait être bien fait en ce qui concerne le nettoyage.

« Je suppose que l'on doit cet exploit à toi, Snake? »

Le silence de cette dernière voulait tout dire, mais la jeune femme ne s'énervait pas, elle restait très calme en prenant les devants pour voir s'il n'y avait aucun monstre sur le passage, consultant régulièrement la carte du fort. Le lion du groupe était connu pour rester calme en toutes circonstance, ayant toujours la tête sur les épaules et un plan de secours. Elle était un peu le second de cette mission, elle n'en était pas le leader car elle n'avait pas assez d'expérience et restait moins puissante que Melissandre mais en rien, elle ne convoitait les places plus haut. Elle n'avait qu'un but, s'en tirer de cet enfer avec ses camarades et un maximum d'esclaves possibles. Elle ignore encore les autres pièges cachés de ce plan échoué mais elle ne tardera pas à le savoir.

« Changement de plan, à deux, on risque de crever face à ses montres, ils foutent un bordel monstre là-haut! On se réunit donc tous, on détruit un maximum de ses bestioles et on fout le camp! Ce Hiver n'avait pas seulement des monstres de Terra dans ses sous-sols, je suis sur qu'ils viennent de l'enfer ses monstres mais j'en ai aucune preuve. »

Vu la façon de tuer, ce qu'ils faisaient subir aux autres personnes, peu de créatures sauvages avaient un tel sadisme. Au détour d'un couloir, elle vit un nécromorphe au loin, cherchant une proie. Le lion se mit seule au milieu du couloir, sifflant pour attirer son attention. Beuglant, le monstre courait comme un dérater et il était très simple ensuite de viser les jambes, puis ses piques pour le laisser mourir. En guise de précaution, elle donna un bon coup de pied dans la tête, à la base du cou, observant pour voir si chaque autre partie était bien détacher du corps? En venant ici, elle avait remarqué que c'était une bonne méthode.

« On récupère chaque membre de l'équipe, on liquide les monstres en route, on récupère les esclaves aussi, on bousille les esclavagistes tant qu'à faire et on fuit! Si on peut, on essaye de voir si l'on peut pas en finir avec ses créatures mais ça reste en dernier objectif, la priorité reste les esclaves. »

Passer dans le couloir pouvait monter l'étendue des dégâts autant pour les esclaves que les raclures. Ça semblait montrer au serpent son erreur, elle s'en voulait pour ses pauvres filles qui n'avaient plus de tête, parfois même plus de membre. Ce n'était qu'un buste mort... Faisant une pause, elle déposa sa main sur l'épaule de la jeune femme en la regardant dans les yeux.

« Ne t'en veux pas. Tu voulais simplement libérer des monstres pour occuper les gardes, ça devait être un bon plan! Ce n'est pas ta faute, tu ne pouvais pas savoir ce qu'il cachait ici, moi non plus, personne de notre groupe le savait... Continuons, on a encore du monde à retrouver et a sauvé... »

Bien qu'elles étaient proches de Bear, Leo semblait savoir que pour elle, c'était trop tard... à moins de se tromper mais son signal encore actif ne bougeait plus dans la salle. Ce n'était pas un implant, juste une puce dans la combinaison pour localiser les autres. Il restait encore les autres à retrouver...

La réplique de cette irritable Celkhane fit naturellement sourire Miranda. Un vieux dicton considérait que l’ennemi de mon ennemi était mon ami. Allait-il trouver vocation à s’appliquer ici ? La Dame d’Acier accepterait-elle une alliance avec une Celkhane ? L’idée était grotesque. Cette Celkhane était venue pour les tuer, chargée de sa haine, confondant les notions les plus élémentaires. Elle aurait tué tous ses esclaves, si cela permettait de tuer quelques esclavagistes. Miranda n’avait que du mépris pour ces femmes, ces anciennes esclaves qui avaient abandonné les geôles mijakiennes pour d’autres geôles. Elles vivaient avec une fausse impression de liberté, mais étaient les esclaves d’intérêts qui les dépassaient. Leur bêtise avait plongé Miranda dans une situation difficile. Il fallait impérativement refermer le portail, avant qu’il ne continue à s’élargir. La menace était sérieuse, réelle, mais ce n’était pas pour autant que la Dame d’Acier allait déroger à ses principes, à sa discipline.

« Quand un pyromane incendie une forêt, seul un fou irait ensuite lui demander de venir éteindre les flammes. »

C’était une métaphore qui comparait le rôle des Celkhanes La main de Miranda qui ne tenait pas le pistolet se mit à bleuir, des espèces d’arcs électriques virulents se mettant à danser autour de sa paume, remuant le long de ses doigts.

« Peu importe ce qui se serait passé, tu étais résolue à sacrifier tous ces esclaves. Que vaut, à tes yeux, la vie d’un esclave, si cela permet de tuer son maître ? Tu es encore plus inflexible que moi... Alors, je crois que je vais administrer ma sentence maintenant. »

Miranda envoya alors de puissants arcs électriques depuis ses doigts. Ces derniers frappèrent le corps de la Celkhane, l’envoyant s’écraser sur le sol. De la discrète fumée s’échappa de son si beau corps, et Miranda s’en alla. Ce coup était fatal, mais une Celkhane était plutôt résistante. Il était possible qu’elle ait survécu, mais, avec ses menottes, la Dame d’Acier ne donnait pas cher de ses chances de survie. S’allier avec elle était inconcevable pour Miranda, qui s’écarta, et se désintéressa complètement d’elle, la laissant au milieu des quelques cadavres, en attendant qu’un Nécromorphe ne vienne la tuer.
Blessée, Mélinda était assise contre le mur, sa main droite près de son cœur, là où il y avait un trou. Du sang s’en échappait, et, même si elle savait que son corps allait rapidement cicatriser, ça ne rendait pas la douleur moins horrible. Elle souffrait, et voyait surtout que le monstre était toujours là. Même avec la tête en moins, le monstre était toujours aussi redoutable. Mélinda respirait lourdement, et vit alors les longues pattes dans le dos de la créature exploser. Des balles explosèrent contre son dos, puis contre ses jambes, et la créature tomba sur le sol, se tortillant faiblement, avant de mourir. Clignant des yeux, Mélinda poussa un faible gémissement, avant de voir une femme avec une combinaison noirâtre se rapprocher, pointant la gueule inquiétante d’un fusil d’assaut sur elle.

En la reconnaissant, Mélinda eut également un choc. Suki Tetsuhiko ! La Celkhane qui lui avait sauté dessus à Uatis ! Comme quoi, le monde était vraiment petit. Sa présence expliquait bien des choses. Les Celkhanes étaient probablement responsables de tout ce bordel. Mélinda ne dit rien, voyant une colère irascible et froide brûler dans les yeux de Suki. Elle avait du rêver de ce moment bien des fois. Tuer cette sale vampire qui s’était jouée d’elle. Mélinda ne dit rien, tandis que Suki se mettait à parler, tout son corps tendu comme une corde à violon. Hésiterait-elle à faire feu ? Mélinda ne le pensait pas. Pourtant... Pourtant, elle ne fit pas feu, invitant Mélinda à parler. Un sourire parvint alors à éclairer le beau visage de la vampire. Des gouttes de sueur, des spasmes nerveux, l’agitaient. Elle s’était reçue un sale coup, et dit la seule chose qui lui vint à l’esprit :

« La couleur orange te va bien mieux, ma petite Celkhane enflammée. »

Elle toussa ensuite, crachant un peu de sang, et ferma les yeux. Elle savait ce que Suki voulait, ce que la Celkhane attendait : ce que toutes les victimes voulaient, ce que Mélinda avait obtenu en torturant son père. Qu’on la supplie, qu’on voit le bourreau tomber, que le monstre révèle la larve qu’il était, que le prédateur devienne la proie, et qu’il ressente la peur. La vampire rouvrit les yeux. Elle aurait pu dire tellement de choses pour se défendre, mais rien ne lui venait à l’esprit. Alors qu’elle s’attendait à ce que son corps soit coupé en deux par les balles de Suki, elle entendit quelque chose se rapprocher rapidement, et, avant même qu’elle n’arrive à tourner la tête, une forme se blottit contre elle. C’était Liana, sa neko, et son corps se tenait entre celui de Mélinda et le fusil de Suki. Pour tuer Mélinda sans tuer Suki, il aurait fallu tirer en pleine tête.

« Maîtresse, vous... Vous êtes blessée ! »

Mélinda réussit à sourire, un sourire douloureux. Elle toussa à nouveau.

« Ce... Ce n’est qu’une égratignure, Liana, mon... Mon corps va se remettre... Mais... Tu devrais t’écarter. Je ne voudrais pas que mon sang éclabousse ton corps. »

Surprise, Liana releva la tête, et sembla alors réaliser qu’on tenait en joue sa Maîtresse.

« Mais... ?! »

Mélinda lui fit signe de se taire, et parla à Suki :

« C’est vous... Tout ça, hein ? Ces monstres... Je comprends... Une réunion d’esclavagistes... Un sommet... Quelle chance, hein ? Braves Celkhanes... Vous avez vu le jackpot, et vous avez débarqué, avec votre tact légendaire.  Je suppose que c’est grâce à vous qu’on doit ces monstres... Dommage qu’ils ne soient pas aussi sélectifs que vous... Tous les esclaves ici vont mourir, mais, ça, je suppose que tu le savais déjà... »

La vampire toussa encore.

« On ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs... Alors, qu’attends-tu ? Que j’implore ta pitié ? Tire ! Mais, sache que tu devras aussi la tuer... Ma neko... Sans moi, elle mourra de désespoir. Elle m’aime... Je l’ai depuis plus de 80 ans. Mais bon... Ça ne devrait pas beaucoup te déranger. Alors, tire, ma chère Suki. Qu’est-ce qui pourrait te faire hésiter ? Abats-moi. Moi, la vilaine vampire, la cruelle esclavagiste. »

Elle ménagea une courte pause, avant de reprendre.

« Si c’est... Si c’est la vidéo qui t’inquiète, rassure-toi... Il n’y en a pas. Alors, tue-moi sans regret. Vas-y, tire ! Allez, tire ! »

Liana avait de grands yeux écarquillés, manquant presque pleurer, et se rapprocha de Mélinda, malgré les ordres de cette dernière.

« Non... Non, pitié ! Ne... Ne la tuez pas !! »

Miranda avait vraiment une mauvaise opinion de son adversaire. Elle-même le lui avait dit, à la moindre occasion, elle la tuerait si tous les esclaves étaient en sécurité ou malheureusement mort. Même si cela devait dire créer une alliance avec leur adversaire, ce n'était pas fait pour lui plaire mais ça serait surement utile pour se débarrasser de ses créatures venues de l'enfer et donc, sauver des esclaves innocents dans cette histoire. Melissandre aimerait tant la remettre à sa place, l'offrir en pâture à ses créatures démoniaques mais avec les mains liées, elle ne pourrait rien faire, elle devait à la limite prendre un peu de temps avant que sa magie lui revienne. Quelques sorts pour se défendre, c'était toujours utile. Sa fierté en prenait un coup, une alliance avec des esclavagistes mais que voulez-vous, c'était au chef de prendre certaines décisions pour régler les problèmes de ses subordonnées! Si les créatures seraient bien dressées pour éliminer seulement leur adversaire, ça serait génial mais les plans ne fonctionnent pas comme on le voudrait et c'était là tout le problème.

Miranda avait une salle vision de la Celkhane, elle la voyait donc prête à tuer des esclaves pour se débarrasser de cette vermine briseuse de vie? Quelle femme odieuse! Fouler du pied leur conviction, c'était tordu! Jamais une Celkhane ne ferait une telle chose! Offrir sa vie pour celui d'une esclave serait plus dans leurs idéaux mais pas une telle chose! Leur plan était fait déjà pour ne pas tuer d'esclave. D'abord s'infiltrer, posé les bombes, pour le moment, cela avait été fait. Laisser la nuit passer et le lendemain, lors d'une des réunions, prendre en otage toute cette bande de monstres, sauver les esclaves et fuir le plus vite possible en faisant tout exploser, tant pis si certaines esclavagistes survivent! Mais comme le plan à foirer, comme il y a certaines personnes à ne pas éliminer, elle devait tout revoir à la baisse et annuler l'opération qui était un échec, sauver le plus d'esclaves, tuer le plus de criminel puis quitter le fort Hiver. Mais avec ses monstres, une fois de plus le plan avait changé en peu de temps. Du coup, il leur fallait à présent éliminer les monstres, sauver les esclaves et tuer certains esclavagistes avant de fuir. Grossièrement, c'était ça. Hélas, Mélissandre n'eut aucun répit pour tenter tout cela, elle fut assommée à cause du coup de Miranda, encore consciente mais affaiblie. Reste à savoir si quelqu'un irait l'aider entre-temps ou si sa destinée était de mourir entre les pattes d'un monstre. Ayant grandi autour de créature aussi sanguinaire mais plus humaine, allait-elle mourir de la main d'un autre genre de monstre?
Après un si long silence, elle avait enfin la vampire dans la ligne de son fusil! Une légère pression de son doigt et le cerveau de cette dingue volait en morceaux, éliminant au passage un nom célèbre d'Mijak. Elle savait bien que vu la tournure des choses, l'élimination de la vermine était repoussé à plus tard, pour l'heure, seule les esclaves comptaient, sauver les pauvres esclaves et fuir. Éliminer ceux qui menaceraient de désigner les Celkhanes comme responsable de ce foutoir. Désolé mais c'est Hiver qui dispose de ce fort et donc de cette merde! La faute pourrait être renvoyé sur lui pour X raison il avait libéré ses monstres et voilà la grosse merde! Snake n'était pas au courant de ce genre de monstre démoniaque. Elle avait pondu un plan assez astucieux mais hélas, une fois encore, tout ne se déroulait pas comme prévu. Et donc, un nouveau pépin sur leur route! Même si pour la Celkhane blonde, un ordre était primordial, elle ne pouvait pas contourner cet obstacle de sa vie, elle devait la faire exploser et continuer la mission ensuite. C'était plus fort qu'elle! En supposant que tout rentre dans l'ordre en ce qui concerne la mission, elle vivra enfin heureuse! Pouvant annoncer la bonne nouvelle à Kairi, elle irait surement mieux?

Elle lui laissait un petit instant pour parler, ses dernières paroles. Elle voulait l'entendre supplier, au pied du mur, elle pouvait être un rien sadique la petite Suki mais après avoir vécu ce cauchemar, avoir tant de fois été proche de la mort, une simple pression sur la détente, comme actuellement et s'en était fini de ce monde pour elle. Qu'elle pleure, qu'elle tente de justifier ses crimes, qu'elle implore son pardon! Même dans cette position, elle trouvait encore l'audace de lui tenir tête. Elle veut mourir fière selon ses critères? Elle peut toujours essayer, une balle dans la tête ne changera rien à ce fait que la mort était si proche d'elle. Même lorsqu'une neko débarqua en l'appelant Maîtresse, elle avait encore plus envie de lui foutre une balle! De là à les torturer jusqu'à ce qu'ils voient une belle femme gentille, hors de question! Suki n'était pas idiote pour autant, il existait bien quelques individus aimant être soumis, être esclave ou développer le syndrome de Stockholm mais ce n'était pas ça qui la dérangerait pour autant. Dans la douleur, elle aussi tentait de jeter la faute des monstres sur elles, les Celkhanes. Mais ce n'étaient pas elles! Hiver n'avait qu'à construire un mur indestructible autour de cette faille et elles n'en seraient pas là! Dommage que Miranda l'avait tué, avant de lui foutre une dérouiller, il y aurait bien eu un commando pour lui faire la morale à ce cingler!

Qu'elle ferme sa gueule! Voilà ce qu'elle voulait lui dire mais bon, Mélinda chouinant toutes les larmes de son corps était un rêve stupide, elle veut mourir la tête haute? Elle va essayer de pas trop lui défoncer le crâne alors! En revanche, son petit couplet sur sa neko qui l'aimait... pourrait-elle tuer une esclave? Même si cette dernière soutenait cette putain de vampire, elle pourrait surement lui faire gouter une véritable vie de liberté? Ce n'était pas grand-chose... Voyant l'attachement de cette idiote de neko pour Mélinda, cette fille qui ne voulait pas voir mourir cette garce, elle eut une certaine forme de compassion. Oui, Suki avait de la compassion et d'autres petits points qui selon elle, la rendait plus faible. En un petit flash, elle ne voyait pas Mélinda et cette Neko mais elle et Holy. Très brêve, très rapide, elle fut déconnectée de la réalité. Serrant son fusil, elle voulait en finir, maintenant! Mais le problème était qu'elle n'était pas autant « sans-cœur » qu'avant. Elle pouvait tuer Mélinda de toutes les façons possibles, de la plus douce à la plus cruelle. Mais elle ne pouvait pas tuer une innocente, pas plus qu'elle ne pouvait pas tuer un esclavagiste sous les yeux de ses enfants. Heureusement, jamais ça ne lui était arrivé mais elle se savait incapable d'une telle chose. D'autant plus que maintenant...

Elle s'en foutait de cette vidéo! Elle ne le savait pas et elle avait fait cela pour protéger Kairi. Elle avait rendu les armes pour sa peau... plutôt que mourir en mission, elle fut égoïste et pire que tout, elle coucha avec Mélinda et elle avait aimé cela le temps d'une soirée... La pire situation possible arrivait pour Suki, à deux doigts de tuer son ennemi juré et elle ne pouvait pas! Il y avait personne pour la menacer autour d'elle, son fusil n'était pas enrayé, pas de piège. Seulement une neko qui la suppliait de ne pas tuer Mélinda. Ses cheveux blonds, son air innocent, presque pur, plus elle l'observait et plus elle la voyait... Un rayon de soleil dans sa vie, une faiblesse qui tombait au pire moment possible! Un rien mettrait fin à ce vampire et hélas, Suki n'avait pu se résoudre à tirer, prouvant une fois de plus sa faiblesse. Elle n'était pas incrustée en elle depuis le début cette faiblesse mais depuis peu... elle savait que ce genre de chose pourrait être sa perte mais l'amour... Et le hasard aussi! Accumulant les mauvais temps, une autre Celkhane intervint pour baisser doucement le fusil de Suki.

« Les ordres... ne laissent pas tes émotions devancer les ordres... »

Panther était de retour, elle ne saignait plus à la tête mais ses cheveux blonds gardaient une tache rouge malgré tout. Le repos était fini pour elle apparemment. Sans en dire un mot, elle avait dû l'interrompre à cause de monstre grattant à sa porte avant de la défoncer. À présent, c'était des cadavres infects de monstres qui dormait dans ce qui était son lit. Ce n'était que des monstres lambdas appartenant à la collection d'Hiver. La seconde blonde observait la neko et la vampire bien connue là-haut, en plus des quelques spectateurs en plus autour d'elles.

« Sauver les esclaves... » répéta Suki comme une machine, le regard braqué sur Mélinda, contrairement à son fusil
« Ouaip mais là, faut rajouter notre peau plus exterminée les saloperies qui bouffe tout ce qui bougent! Donc pour le moment, on peut dire que la pourriture esclavagiste s'en sort bien... Même si on venait pour vous, pour l'heure, ce n'est pas vous le plus important, évidemment. »

Même si elle voulait répliquer et oser prétendre que son élimination ne prendra pas plus d'une seconde, elle savait que tant que cette neko était dans les parages, jamais elle ne pourra l'éliminer tant qu'elle verrait Mélinda comme une grande femme. Suki était frustrée et honteuse de ne pas pouvoir faire ce dont elle rêvait depuis quelques mois... est-ce que ça allait aggraver son cas? L'adoucir un peu en sachant qu'une neko la vénérait, l'aimait?

« Que ce soit bien clair, Warren. On ne te laisse pas la vie sauve par plaisir, on a simplement plus urgent à faire puisque apparemment, collectionner de simples monstres ne suffit pas au maître du fort, il lui faut toujours plus rares! Ta un endroit sur pour garantir la sécurité de la neko? »

Pas question de laisser une esclave mourir! Quitte à ce que cette Warren soit sauve, la neko devait être sauvée avant de voir si son cerveau a été manipulé, détruit ou si l'amour était vraiment la cause de cette dernière? Pour l'heure, il y avait une sorte de trêve entre Celkhane et esclavagiste mais partiront-elles sur un échec où elles essaieront de redresser le succès de la mission? Seule les deux leaders du groupe le savaient...

Suki Tetsuhiko... Comment oublier cette petite teigne qui lui était tombée dessus comme une furie ? Mélinda était alors à Uatis, achetant, en toute illégalité, des esclaves. Une simple illégalité fiscale... Elle savait que la femme à qui elle achetait des esclaves le faisait en toute discrétion, pour éviter de payer les taxes. Elle était tombée dans un piège organisé par les autorités uatéennes afin de démanteler l’esclavage illégal. Il y avait plusieurs Celkhanes avec les Uatéennes : la douce et petite Kairi, ainsi que Suki. Ces deux folle dingues hystériques avaient poursuivi Mélinda jusque dans le métro ! Mélinda avait réussi à kidnapper Kairi, et avait proposé à Suki un long chantage, qui avait finalement les trois femmes à faire follement l’amour, et à réveiller, aussi bien chez Kairi que chez Suki, mais surtout chez la première, leurs pulsions d’esclaves. Clémente, elle les avait laissé dans sa chambre d’hôtel, alors qu’elle aurait tout à fait pu les supprimer.

*Et maintenant, je me retrouve dans la situation inverse... Ma grande bonté me perdra...*

Elle était encore trop blessée pour se déplacer. Le monstre ne l’avait pas loupé, mais elle sentait le doute dans les yeux de Suki. Liana était désœuvrée. Tout pouvait arriver si Suki tirait, et Mélinda était convaincue que Liana lui sauterait dessus pour la tuer, que ce côté sauvage chez les nekos se réveillerait. Akira aussi entrerait dans une rage noire, et risquait d’utiliser ses pouvoirs aquatiques pour faire s’évaporer toute l’eau dans le corps de Suki, ce qui équivaudrait à une mort. Si elle mourrait, Mélinda aurait au moins la satisfaction de voir son agresseur être emportée avec elle. Une maigre consolation, mais toujours préférable à rien du tout. La vampire ne disait rien, consciente que la haine farouche que Suki éprouvait pour elle était avant tout dirigée contre elle-même. La Celkhane s’en voulait d’avoir succombé, d’avoir laissé Mélinda lui faire l’amour, et d’avoir adoré ça. C’était sa fierté qui la dictait. Elle se refusait à admettre qu’elle avait pu prendre son pied au pieu avec une esclavagiste, incarnation, pour ces petites femmes endoctrinées, du Mal absolu.

La vampire sentait le temps se suspendre, lorsqu’une autre femme approcha. Une sorte de Suki en plus mâture, qui réussit à la convaincre de ne pas tirer. L’autre Celkhane s’adressa ensuite à elle, qualifiant au passage les esclavagistes de « pourriture ». C’était gratuit, et, ma foi, ça faisait toujours plaisir à entendre ! Elle ne dit rien sur le coup, dévisageant les deux femmes, lorsque l’autre Celkhane demanda si elle n’avait pas un endroit « sûr ». Ceci fit sourire Mélinda.

« Tu débarques d’où, toi, ma grande ?! lâcha Mélinda, railleuse. S’il y avait un endroit sûr dans tout ce putain de château, tu ne crois pas que j’y serais déjà, au lieu de discuter avec deux cinglées ?! »

Face au danger, Mélinda n’était pas du genre à supplier, ou à se laisser faire. Elle avait trop subi pendant qu’elle était humaine, et avait compris une chose. Ce qui excitait le bourreau, le sadique, ce n’était pas tant de faire souffrir sa victime, c’était de l’entendre gémir. Cette mentalité avait forgé la nouvelle Mélinda, la Mélinda vampirique, perverse jusqu’au bout des ongles.

« Pour votre gouverne, mes petites poupées plastiquées en armure moulante, mon harem, que vous n’avez probablement jamais visité, est un endroit charmant et sympathique, un petit bout de paradis où cohabitent un peu plus d’une centaine d’esclaves, au bas mot. Ils y vivent en paix, en harmonie, mangent à leur faim, dorment, et sont anesthésiés de bonheur... Comme tu peux t’en douter, Suki », lâcha Mélinda en plantant son regard d’émeraude dans celui de la Celkhane.

Où est-ce que Mélinda voulait en venir ? A quelque chose de très simple, et, tandis qu’elle parlait, sa main caressait la nuque de Liana, qui pleurait doucement, follement nerveuse.

« Bien des esclavagistes mijakiens ne m’apprécient pas, et sont bien plus menaçants que deux minettes blondes avec des motivations et une culture générale dignes des Télétubbies. Si vous connaissiez un peu mieux la ‘‘pourriture’’ esclavagiste, vous sauriez qu’il existe plusieurs couches, et que je fais partie d’un courant esclavagiste en faveur d’une limitation des sévices corporels sur les esclaves. Si je meurs, donc, toutes mes belles chéries finiront entre les griffes de seigneurs démons. »

Le dilemme était posé, et Mélinda le résuma :

« En d’autres termes, si vous me tuez, vous condamnerez plus d’une centaine d’esclaves aussi innocents et sensibles que ma petite Liana à une vie de souffrances dans les forges et les mines impériales, une vie si horrible que la mort apparaît comme la seule et unique récompense possible. Maintenant, tandis que vous faites fonctionner ce qui vous fait office de cervelles, je vais me remettre sur pied, et me nourrir. »

Mélinda se pencha un peu, se désintéressant alors totalement des deux Celkhanes, pour se préoccuper de Liana. Elle attrapa cette dernière, et planta ses crocs dans sa nuque, se mettant à boire son sang. Liana gémit faiblement, mais ceci eut pour effet de la calmer, tandis que la blessure de la vampire se mit à cicatriser.
« Mais que fait-on par là ? Nous sommes éloignés des autres...
-  Même ma magie n’est pas illimitée. Je ne pourrais indéfiniment repousser les Nécromorphes. Il faut trouver un moyen de fermer la brèche.
-  La brèche ? Les Nécromorphes ? Mais de quoi donc parlez-vous ? Je ne comprends rien... »

Espada ne répondit pas, avançant devant lui. Conrad la suivait, nerveux. Il avait une envie phénoménale de pisser, mais se disait que le faire serait mal perçu par Espada, qui pourrait tout à fait l’abandonner. Et il ne tenait pas à errer seul une seconde dans cet endroit infernal, sinistre. Parfois, des monstres, qu’Espada appelait les Nécromorphes, débarquait de chambres latérales. Elle utilisait alors sa magie pour les tuer, et lui priait... Ce qui était curieux, car Conrad était un athée convaincu. Mais c’était souvent dans les expériences extrêmes que la foi, soit disparaissait, soit apparaissait.

Ils avançaient dans les étages supérieurs du donjon principal de Fort-Hiver, et il y avait également de nombreux cadavres. Conrad n’avait aucune arme, rien d’autre que son costume blanc froissé. A Mijak, il était un dandy qui était en affaires avec une société esclavagiste. Un petit boulot simple. Il s’était porté volontaire pour ce colloque, y voyant un moyen de faire ses preuves dans ce marché impitoyable... Et peut-être aussi une occasion de culbuter quelques femmes. Au lieu de ça, il avait failli finir avec les tripes à l’air, et était sauvé par une énigmatique magicienne.

« Bordel, mais je ne comprends vraiment pas, là...
-  Les quartiers de Sire-Hiver doivent contenir un miroir magique. Je dois m’entretenir avec mes camarades, afin d’évacuer les civils, et pouvoir neutraliser la menace nécromorphe. »

Voilà qui était déjà un peu plus clair ! Mais qu’entendait-elle par Nécromorphes ? Ça ne lui disait absolument rien ! En même temps, ce n’était pas vraiment le genre d’histoires qu’on utilisait pour séduire les étudiantes à l’université. Le duo avançait.

« Je perçois une présence magique... lâcha alors Espada.
-  Ah bon ?
-  Une femme... »

Le duo arriva devant le bureau de Sire Hiver, et ils virent une femme en tenue moulante noirâtre, incroyablement bandante selon les propres termes de Conrad, qui était sur le sol, avec des menottes dans le dos. Tendant une main vers elle, Espada sonda les pensées conscientes et proches de son esprit ensommeillé, et obtint son identité.

« C’est une Celkhane... Crow. Elle est la responsable de l’escouade qui est venue ici. »

Et ce fut tout. Espada entra dans le bureau, se désintéressant complètement d’elle.

« Hey ! On ne peut pas la laisser là !
-  Cette femme est une ancienne esclave, comme la plupart des commandos celkhans. Elle a été endoctrinée pour haïr les gens comme vous. A votre place, elle vous laisserait crever la gueule ouverte. »

Conrad connaissait les Celkhanes, comme tout bon marchand d’esclaves. Ainsi donc, elles étaient derrière tout ça ? Naturellement, ceci remettait pas mal de choses en perspective. Il retourna la femme. Elle était sonnée, et, avec ses menottes, Conrad ne donnait aucune chance à cette dernière contre les Nécromorphes. Il vit que la fermeture Éclair de sa combinaison avait été légèrement abaissée, et qu’elle avait visiblement été battue. Conrad s’humecta les lèvres. Espada avançait lentement dans le bureau, et il commença à donner des petites gifles sur la joue de la femme.

« Réveillez-vous... Bordel, réveillez-vous ! »

Aucun résultat manifeste. Conrad décida d’employer une autre méthode, après quelques secondes de réflexion :

« TU VAS BOUGER TON GROS CUL, HEY, SALOPE !! »

La fin justifiait les moyens.

« Vous comptez ameuter tous les Nécromorphes, ou quoi ?
-  J’essaie de la réveiller ! Vous pensiez bien que je ne le pensais pas ! Elle a un superbe cul...
-  Sombre crétin. »

Le fusil baissé, à deux doigts elle la tuait si cette neko n'aurait pas fait jouer cette corde sensible, si elle-même ne serait pas devenue moins cœur de glace. Une femme qui vieillit, c'est une femme qui devient faible. Et pourtant, ce n'était pas des années qui s'étaient écoulé depuis Uatis, à peine quelques mois. Foutue Panther! Elle aussi elle la retenait! Au moins elle semblait aller mieux et elle n'était pas laissé pour morte au milieu des créatures, elle avait fait le ménage et rejoint sa partenaire de mission pour la continuer et éviter un fiasco de plus. Grande, élégante, Panther gardait ses mains sur ses hanches en parlant à Mélinda, dans son dos, un petit pistolet, très utile dans ce genre de situation, rapide, léger, au moins mouvement suspect de sa part, c'est un aller simple pour l'enfer. Sa question semblait plutôt stupide mais si ce taré d'Hiver avait un tel danger dans ses sous-sols, il devait bien avoir un abri au cas où ce genre de situation arriverait? Il n'était pas du genre à affronter le danger avec ses camarades, il serait comme beaucoup le premier à vouloir sauver sa peau. Autant avec de bonnes armes, les monstres pouvaient être tués facilement mais ceux qui se rependaient comme un virus chez les morts, ça c'était plus dangereux.

La grande blonde toisait la vampire du regard, une cinglée? Quitte à ne pas la tuer, un petit coup dans le bras lui remettrait les idées en place à cette esclavagiste! La révélation sur son harem attisait autant de questions chez Suki que sa camarade? Pourquoi elle parlait de ça? Voulait-elle s'enfuir pour se reposer dans son harem avec des centaines de femmes dont elle avait volé la vie, leur futur, leur enfance peut-être? Sa dernière phrase adressée à Suki lui fit froid dans le dos! Sous-entendait-elle par là la nuit qu'elle avait passée avec Kairi et cette garce? Quand elle avait tourné le dos à sa patrie, à ses vœux pour sauver sa camarade pour mieux se faire prendre par-derrière par cette folle? Lui rappeler ça, c'était lui enfoncer un pieu dans le cœur! Si elle pouvait faire machine arrière, elle l'aurait fait pour mieux se tuer ou la liquider sur place! Sa référence sur les Celkhanes était étrange? De quoi elle parlait? Ses télémachins! Elle les prenait vraiment pour des tartes! Elles connaissaient les genres d'esclavagistes, de celui qui détient une personne car il se sent trop seul, on appelle plus cela un kidnapping ou enlèvement, ça dépend de l'âge de la victime. Cela pouvait en rester là mais si le ravisseur est trop tendre et qu'on refuse son ordre, il peut devenir un marchand d'esclave ou simplement vendeur pour se débarrasser de sa preuve. Et ça va jusqu'aux pires raclures de Terra qui torture des esclaves par pur plaisir, repoussant le vice de plus en plus loin et de façon de plus en plus infecte!

Apprends à connaître ton ennemi! Où cette vampire ne connaissait que peu de choses des Celkhanes où elle arrangeait l'histoire selon son envie. Jamais elles ne laisseront une esclave mourir ou être vendues, cette mission était un échec et malgré le nombre de morts, elles feront tout pour permettre aux autres de s'en sortir. Même si ça serait le cas, ça serait une bien triste mission mais tout le monde ne peut réussir à être au top! Les marchands d'esclaves tombent sur des journées sans vente, les Celkhanes tombent sur des missions avec des morts innocents sur les bras. Une fois libre, les anciennes esclaves agissaient comme bon leur semble. Devenir une Celkhane, citoyenne de Uatis dans un programme pour devenir une Uatéenne officielle et tiré un trait sur leur statut d'esclaves ou même partir à l'aventure si le cœur leur en dit mais ça restait risqué pour elles. Mélinda se fichait de leur présence pour planter ses crocs dans la nuque de la neko pour guérir. Celle de Suki la démangeait en repensant au fait qu'elle aussi avait eu son sang de pomper par cette vampire. Ni Suki, ni Panther ne voulaient de nouveau faire la morale à cette vampire pour lui parler de la mission des Celkhanes.

« Tente pas la corde sensible avec nous la vampire, ça marche pas! Ta beau prétendre être gentille que tes copains, tu restes quand même une ennemie du moment que tu prives et voles la liberté des autres en les considérant comme des objets. Néanmoins, on a plus urgent sur le feu qu'un débat. Faut savoir comment retrouver les rescapés, éliminé ses saloperies en chemin, retrouver Crow et Tiger aussi si ce n'est pas déjà fait et foutre le camp. »

Un véritable taré cet Hiver pour avoir un tel endroit sans personne pour agir dans ce genre de problème! Même pas un mage, un mercenaire, quelqu'un aurait pour but de remettre toutes ses créatures dans leur cage? C'était affolant de voir comment Mijak était bien organisé!

« Comme ses créatures ne font pas de distinction... » dit-elle en tapotant le cadavre du nécromorphe qu'elle avait liquidé pour sauver... Mélinda... « Je vois pas d'autres solutions que s'allier entre survivants pour se tirer d'ici. C'est ça ou bien chacun pour sa peau! »

Qui sait quand une nouvelle bestiole arriverait les déranger? Pour l'heure, elle gardait son fusil sur l'épaule, prête à tirer sans sommation. En résumant la situation, ce n'était pas si mauvais, une alliance? Bien sur en mettant de côté que Mélinda était une esclavagiste qui avait brisé sa vie. Deux Celkhanes, une vampire, une neko, une femme qui fut prisonnière de Miranda et une soldate dont elle ignorait encore la force? Elles ignoraient aussi que dans le fort, il y avait une Celkhane qui continuait de retirer chaque bombe pour éviter la catastrophe et un autre groupe qui ramassait les Celkhanes en route et les esclaves pour les conduire en sécurité.

« Le mieux pour les éliminer serait de faire une frappe chirurgicale. On les réunit tous ensemble et on nettoie la zone. Pour que ça marche, faudrait savoir tous les réunir de même qu'il faudrait qu'on soit au complet pour éviter les fuites ou les débordements. »
« Et ça marche aussi avec les esclavagistes! » railla la panthère pour se moquer des gens comme Mélinda. Une si vieille rancune, elles ne pouvaient s'allier vraiment.
« Certes mais pour l'heure, je ne vois pas ce qui les attire à part les êtres vivants? Et je vois mal quelqu'un courir dans tout le fort pour jouer les appâts. Faudrait trouver autre chose... »

Suki et Panther parlaient surtout entre elles en attendant que l'autre vampire termine de faire « ça ». Elle ou une des autres femmes aurait surement une autre idée à proposer mais pour le moment, personne n'osait leur en parler.
Que c'était-il passé? Mélissandre ne s'en souvenait plus très bien! Elle tentait de se libérer de ses entraves en faisant son possible pour pouvoir sauver les esclaves dans cet endroit, ne cachant pas le fait que si plus rien ne la retenait ici, elle n'allait pas cacher qu'elle tuerait cette chienne de Miranda dans la seconde. Mais comme il y avait du pain sur la planche et qu'il n'était pas trop tard, elle pensait que cette idiote ne serait pas si peureuse! Elle avait vraiment peur d'affronter les gens face à face! Dans ce songe flou, elle se réveillait petit à petit, elle entendait un écho, une voix l'appelait. Quand elle comprit que ce fut une voix d'homme qui hurla de se réveiller en la traitant en plus de salope, son esprit arrivait plus facilement à se tirer de son sommeil. Comme un réflexe, elle voulait tendre sa main mais à défaut de pouvoir bouger librement, elle avait un regard très menaçant sur cet homme en face d'elle.

« Tu es qui, toi? »

Déjà, elle observait ce qui se passait autour d'elle. Le bureau de Miranda, elle n'avait pas bougé, elle était en vie et toujours prisonnière et main liée. Bon ça ce n'était pas dérangeant. Une fois hors des pierres en obsidienne, elle patientera un peu avant de faire fondre ses chaînes. Avec de la chance, ça fonctionnera parfaitement. Elle ne connaissait pas ce type mais rien que son regard lui donnait une envie folle de lui cogner son nez contre son front! Ce regard... surement un esclavagiste! Impossible qu'il soit de Uatis ou alors ça, c'était le pompon! Et cette femme... elle était plutôt mignonne mais là aussi, elle n'avait pas confiance. Il n'y avait pas beaucoup d'allié pour le corbeau ici. Ses camarades, d'éventuelles esclaves et ça se résumaient principalement à ça. Sinon il restait les soldats, le Sans-Nom, Miranda, les esclavagistes, sans compter surement quelques esclaves trop bien dresser pour croire que leur maître est aussi puissant qu'un dieu. Ce qu'elle détestait avoir affaire face à ce genre d'esclave! Reculant doucement sur le dos – le réveil étant un poil difficile – elle pouvait voir la porte du bureau ouverte mais l'autre conne n'y était pas. Ses deux-là, elle était quasiment sûr que leur identité serait rattachée aux esclavagistes d'ici... ils n'avaient pas une tête à être des secours venu redresser la situation.

« Vous êtes qui, enfin! Détachez-moi avant qu'un de ces monstres n'arrive! Dépêchez-vous, des vies sont en jeu bon sang! »

Contrairement à Conrad, elle était assez ferme mais silencieuse, pas besoin de hurler pour se faire comprendre!

Un troupeau de psychopathes hystériques, voilà ce qui, selon Mélinda, résumait le mieux Caelestis. De prétendues moralisatrices, des hypocrites. Elles prétendaient agir pour la liberté, mais haïssaient toute une partie de la population. Mélinda l’avait bien vu en voyant avec quelle efficacité Suki avait tabassé une série d’hommes dans un bar uatéen, les passant à tabac. Elles la faisaient bien rire, ou pleurer, au choix. Ne comprenaient-elles donc pas que l’esclavage était un moindre mal ? Elles étaient empêtrées dans un manichéisme candide, une morale d’opérette qui les amenait à des situations contradictoires et paradoxales, à simplifier à la manière de gamins attardés les réalités socioéconomiques de ce monde. Contre ces cruches, on ne pouvait rien faire. Aussi stupides que bornées. Elles parlaient entre elles, énumérant leurs plans foireux, et Mélinda cessa de s’y intéresser, continuant à boire, sa blessure cicatrisant rapidement, tandis que Liana gémissait tendrement, sa queue remuant de droite à gauche.

Bran et Ayumi, de leur côté, s’étaient rapprochés. Bran avait déjà eu affaire à Suki, qui l’avait battu à mort dans un train abandonné. Pourtant, aucune lueur de colère ne semblait traverser le regard vide et inexpressif de Bran. Il se contentait de les fixer, observant Mélinda, remuant faiblement la tête. Ayumi, en revanche, fusillait du regard les Celkhanes. Esclave dans l’âme, elle devait voir ces femmes comme des ennemies potentielles, surtout qu’elles avaient attaqué sa Maîtresse. Un silence tendu s’installait, rompu uniquement par les bruits de succion de Mélinda, jusqu’à ce que cette dernière tire sa bouche.

« C’est... C’est tout ?! miaula Liana, visiblement déçue.
-  C’est une situation exceptionnelle, Liana. Je ne peux décemment pas te faire l’amour et m’endormir avec toi dans ce genre de situations. »

Liana rougit en secouant la tête.

« Je suis bête, Maîtresse a raison ! C’est juste que... »

Retournant sur ses quatre pattes, elle baissa la tête en rougissant légèrement. Mélinda sourit, et se releva, lui caressant les cheveux.

« Tout se passera bien, Liana. Nous sortirons de cette situation, et nous retournerons au harem. Je te le promets. »

Liana hocha la tête, visiblement rassurée, puis Mélinda considéra les deux Celkhanes.

« Je vous présente Bran, mon frère, que Suki connaît plutôt bien... Et Ayumi, ma garde du corps, qui, comme vous pouvez le constater, ne vous porte pas franchement dans son cœur. »

Mélinda fit quelques précisions :

« Autant vous prévenir : Ayumi a été recrutée sur Terre pour servir d’assassin au service de l’Empire. Elle dispose de pouvoirs aquatiques très importants, et les Mijakiens lui ont notamment appris à torturer des prisonniers en faisant s’évaporer leurs eaux. C’est une manière assez désagréable de mourir, car vous pourrissez tout en vivant... Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Moi, pas, en tout cas. »

La vampire haussa ensuite les épaules. La menace était limpide.

« Et c’est mon esclave, précisa-t-elle. Elle m’est totalement dévouée. J’ai été moi-même la chercher, l’arrachant à une vie de liberté et de jouissance dans son studio pourri, après qu’elle ait passé une vie de souffrance chez ses parents, des individus autoritaires qui l’ont fait souffrir. Dans un sens, on peut donc considérer que j’ai profité d’elle. Pourtant, si vous me tuez, vous devrez aussi abattre cette victime... Car elle vous tuera. »

C’était plus fort qu’elle. Elle adorait narguer ces tarées. Si elle tuait Mélinda, elles seraient directement confrontées devant les conséquences de leurs choix, en devant abattre une esclave.

« Où allons-nous, Maîtresse ?
-  On trouve un moyen de foutre le camp de ce bordel. »

Le plan était aussi simple que ça.
Ce n’était pas très galant de traiter une femme de « salope », mais, par expérience, Conrad savait que ça les faisait réagir bien mieux que de petits surnoms doux. Et il y avait urgence ! Il avait fait mouche, et sourit béatement en voyant la femme s’invectiver. Une Celkhane ? Une femme forte ! Il l’aurait volontiers épousé s’il le pouvait ! Elle parlait sur un ton autoritaire, et était tellement sexy dans sa tenue noire. Conrad avait toujours été un Mijakien un peu particulier, incapable de s’opposer face aux femmes. C’était pour ça qu’il était devenu esclavagiste, afin de s’endurcir. Cette femme... C’était tout ce qu’il lui fallait ! Il en était tellement sur le choc qu’il ne dit rien, jusqu’à ce que la femme ordonne qu’on la détache.

« Ah, euh, oui, bien sûr, mais… Comment vous les ôter ? »

Il les observa, et s’humecta les lèvres.

« Ce sont des menottes uatéenes, ça... Ma pauvre, vous devez souffrir. Il... Il faut couper le champ gravitique. Vous avez de la chance, en vérité, je suis plutôt mécanicien. J’ai lu des manuels là-dessus... Quand le manoir reçoit des esclaves uatéenes, et que les télécommandes ne fonctionnent pas, il faut bien savoir comment les ôter manuellement... Ne bougez pas, Madame, je vais m’en charger, essayer d’atteindre le panneau qui permet de les désactiver...
-  Vous êtes vraiment un débile. »

Espada s’était retournée vers lui.

« Cette femme est une Celkhane. A votre place, elle vous laisserait être dévorée par ces monstres. »

Conrad ne répondit rien, se mordillant les lèvres.

« Je... Je sais... Je connais les Celkhanes, finit-il par dire. Mais ce n’est pas une raison... »

Espada n’ajouta rien, se retournant, et l’homme finit par ouvrir le boîtier, et par provoquer un court-circuit qui désactive les champs gravitiques. Les deux lourds bracelets tombèrent sur le sol, libérant la Celkhane.

« Vous allez bien ? » s’enquit-il.

C'était une bien drôle de situation. Cette mission restera un échec total mais on ne pouvait pas pointer Suki du doigt mais plusieurs petites choses qui rendaient cette mission échouée en ayant à peine mis les pieds sur les remparts du fort Hiver. Un énorme piège, un coup monté par cette Miranda, maintenant, après quelques tentatives pour redresser la situation, ça avait empiré mais une fois de plus, la faute n'était pas entièrement Celkhane car si tout se serait bien passé, les monstres auraient diné et auraient pu manger des soldats et des esclavagistes autant qu'ils le voulaient. La perte zéro n'existait pas, c'était triste à dire mais quelques esclaves auront péri vus le retard de Wolf et la perte – surement – de Bear. Mais on ne refait pas le monde en changeant un détail, les voyages temporels n'existaient pas encore et bien que cela soit en court sur Caelestis, ce n'est pas un domaine que Suki peut vérifier et agir à sa guise. Avec sa camarade, elle cherchait une meilleure optique pour fuir cet endroit mais ce n'était pas gagner. Elles n'étaient que deux, elles sont en théorie dix, il en manque donc huit, en supposant qu'elles aussi cherchent le chemin du retour, ça évite des ennuis mais il reste deux Celkhane prisonnières aux dernières nouvelles des deux blondes. C'était une chance qu'elles ne puissent lire ou entendre les pensées de Mélinda où la discussion et même l'éventuelle alliance aurait tourné court. Au diable le chagrin de cette neko, elle aurait troué la vampire avant de tout faire pour ouvrir les yeux à cette neko qui fut plongée dans un puits de mensonge depuis trop longtemps.

Présentant son frère que Suki connaissait pour l'avoir blessé, et cette autre fille vêtue comme un soldat. La panthère veillait que le scorpion ne tente de pas de la tuer ou de l'agresser, elle aussi connaissait le dossier, comme les neuf autres filles qui l'accompagnaient pour cette mission. Les esclavagistes pouvaient penser ce qu'ils voulaient des Celkhanes mais leurs avis étaient les mêmes des deux côtés. Comment pouvait-on entrainer quelqu'un à sauver des personnes qui avaient pour but de vendre des vies humaines, de modifier leur futur en faisaient d'eux de simples objets? Le pire, c'est que Warren croyait sauver les apparences. Oh elle avait sauvé cette pauvre fille d'une vie minable, de parents diaboliques pour en faire une gentille tueuse esclave qui doit sa vie à une femme qui arrachait des gosses de leur vie simple mais normale pour servir de jouet sexuel à des tarés ou des braves gens pour devenir la nourriture d'un noble adorant jeter des humains dans la cage de ses lions.

Panthère savait que Mélinda était folle, hautaine, qu'elle représentait même l'image de la caricature des esclavagistes mais à ce point-là, c'est troublant! Elle comprenait pourquoi Suki voulait la zigouiller. Cette dernière l'observait toujours avec son regard... même la mort ferait demi-tour devant ce petit bout de femme avec un regard si ténébreux.

« J'aurais dû te tuer sans réfléchir! Quitte à crever après, je n'aurais rien regretter! »

Ce qui était faux mais la vampire ne devait pas le savoir. Trop de choses avaient changé depuis leur rencontre et à présent, l'idée simple d'en finir avec la vie, que ce soit volontaire ou en mission était une décharge électrique qui la ramenait à la raison. Ses camarades, Sora, Rinako, puis il y avaient Holy aussi, surtout elle. Comment pouvait-elle penser à se tuer ou même risquer de se tuer quand elle pensait à elle? Suki avait perdu ce boulon qui faisait d'elle une arme de guerre que toute armée rêverait d'avoir. Que ce soit Caelestis, Uatis ou même ce putain d'Empire, toute force militaire rêve d'un soldat exécutant les ordres, pouvant mourir pour sa patrie avec le sourire... Elle n'avait plus cette faculté aujourd'hui, ça la rendait malgré tout si... faible! Suki fit quelques pas dans le couloir pour chercher la sortie puis elle stoppa sa course en se tenant la tempe, sa camarade aussi. Un message télépathique qui rendit un peu de bonheur aux deux soldates. Tiger était en vie, avec la plupart de la troupe Celkhane, quatre au total. Deux se trouvaient êtres elles, Wolf se chargeait de retirer les bombes dans son coin pour éviter la catastrophe. Melissandre manquait à l'appel comme Bear et le requin de la bande était aussi introuvable. Selon Léo, elle avait voulu faire un peu le ménage pour aider le plus d'esclave et éliminer le plus de ses monstres. Bon, si Tiger était là et que la troupe tentait de fuir jusqu'au vaisseau pour fuir avec des civils, il restait aux filles le choix d'aller chercher leur chef.

« Je serais vous, j'éviterais quand même le rez-de-chaussée. Nos renseignements indique une forte concentration de créature. J'ignore si la hauteur les effraye ou si les escaliers mais ils sont moins nombreux aux étages, à part pour les volants. D'ailleurs quelqu'un se charge de fermer le portail qui permet à ses choses d'arriver ici. On n'a pas eu tous les détails mais éliminé quelques-unes de ses créatures en chemin n'est pas grave, c'est tuer des gens qui en rameutent alors pour le moment, vous ne risquer pas de crever.»
« Laisse là jouer les gros bras, je me fendrais bien la gueule quand elle n'aura plus aucune échappatoire et qu'on jettera son cadavre sur un énorme bucher pour empêcher qu'elle se réveille en monstre. »
« Qu'importe, pour le moment, elle a des vies innocentes entre les mains et c'est pour elles que je dis ça, non pour Warren. C'est pas de gaité de cœur mais je te conseille de rester avec nous. On va juste vérifié si l'une de nos camarades est en vie puis on met la main à la pâte pour virer ses saloperies. »

Sans chercher la petite bête mais gardant sa colère intacte, si ce n'est pas plus renforcé, Suki prit les devants pour se diriger vers le bureau. Une chance que leur carte fonctionnait toujours, ça permettait de voir le chemin vers le bureau de Hiver. Qui sait ce qu'elles pourraient trouver là-bas? Le meilleur comme le pire.
Attaché et face à un type bizarre, comment avoir un réveil pire? Oh c'était facile, rajouté des monstres en libertés et hypers dangereuse non loin de vous et on pourrait à peine rendre ça pire. Melissandre ne faisait pas confiance à ce type, ni à cette femme mais eux seuls pouvaient lui retirer ses menottes et c'est la seule raison qui la poussait à rester encore poli. La Celkhane était plutôt d'accord avec la femme, il était vraiment débile ce mec! Ou pas doué! Qui sait? Mais au moins, ce dernier avait réussi à lui retirer une épine du pied et elle était libre de ses mouvements. Immédiatement, elle se massait les poignées en se redressant. Cela avait beau être un homme, voir surement un esclavagiste, il avait au moins réussi à faire fonctionner son cerveau un instant et agir de la meilleure façon qu'il soit. Ça changeait des autres mecs même s'il devait rester pourri jusqu'à l'os lui aussi. Refermant sa combinaison jusqu'au cou, le corbeau observa son « sauveur ».

« Ouais ça va, merci. »

Elle devait bien ça même à un esclavagiste car elle risquait de mourir s'ils l'avaient abandonné à son sort. Non d'ailleurs, elle serait morte! Observant plus longuement la jeune femme qui n'avait pas été capable de vouloir la sauver, sachant un peu plus sur elle que Crow n'en savait sur cette femme. Déjà, elle savait qu'elle était Celkhane et pas Uatéene. L'erreur pouvait se faire parfois. Coup de chance? Surement pas, elle le savait! Mais plutôt que chercher à parler encore et encore, elle se pencha sur le bureau pour rattacher sa ceinture et garder son pistolet en main. Cette femme débordait d'une certaine confiance ou connaissance du terrain, l'un ou l'autre. Son visage ne lui disait rien, elle ne devait pas être esclavagiste ou nouvelle sur le marché? Observant si son pistolet n'avait rien subit durant son sommeil, ça semblait clair. Le type avait la dégaine d'un de ces tarés d'esclavagistes mais ça ne devait pas être une cible comme Warren ou Miranda, il devait encore jouer au bac à sable des esclavagistes?

« Que faites vous ici tous les deux? Vous semblez trop calme malgré la situation actuelle. Enfin, c'est surtout vous qui avez l'air calme. »

Son regard se portait sur la femme du duo, avait-elle la solution en main? Un claquement de doigt suffirait-il à résoudre ce problème? Maîtrisait elle la magie temporelle pour régler ce souci? Que s'était-il passé pendant que Miranda l'avait assommé à coup de jus? Était-elle dans le coin cette trainée?

[HRP – Petite erreur dans mon dernier post, la garde du corps de Mélinda ne s’appelle pas Kairi, mais Ayumi x) Désolée >.<]
Les deux blondasses hystériques ne lui faisaient ni chaud ni froid. Suki, visiblement, regrettait beaucoup de ne pas l’avoir tué... Vraiment ? Mélinda n’était pas télépathe, mais elle savait qu’elle n’était pas la pire des esclavagistes. Il y avait des êtres bien plus cruels qu’elle. Entre elle et Suki, c’était personnel, car Mélinda savait que Suki était dans le déni, le refoulement. Elles avaient fait l’amour comme des bêtes, et c’était une chose que la Celkhane ne pouvait accepter, tant ceci heurtait ses convictions. Éprouver du plaisir en faisant l’amour avec ce qui, pour elle, s’apparentait au Mal absolu... Plutôt que de réviser son jugement, elle s’était entêtée dans ses croyances absurdes et manichéennes sur l’esclavagisme, perçu comme un Mal absolu. Les deux femmes discutèrent entre elles, et finirent par se mettre d’accord pour se regrouper avec les autres tarées. Elle ignorait si les femmes lui parlaient, mais son objectif était très simple. Si elle n’avait pas trop bu le sang de Liana, c’était aussi pour d’autres raisons. La neko se serrait solidement entre les bras de sa Maîtresse, qui lui câlinait tendrement les cheveux.

« Navrée, mes chéries, mais j’ai vu assez de Celkhanes comme ça pour la journée. Libre à vous d’aller faire un  trekking dans le château, mais j’ai d’autres chats à fouetter... Ou nekos. »

La provocation, encore et toujours. Énerver ces pétasses hystériques, c’était tellement jouissif ! Son jeu de mots étaient très bien choisi, et elle posa l’une de ses mains sur les fesses de Liana, se débrouillant pour être sûre que les deux Celkhanes puissent la voir, un sourire malicieux sur les lèvres.

« Ma priorité est de mettre en sécurité ma petite Liana... Je sais que, pour vous, la survie d’une esclave importe peu si cela permet de tuer un vilain-méchant-esclavagiste, mais, pour moi, ma neko m’est aussi précieuse que la prunelle de mes yeux. Faites donc ce que vous avez à faire avec vos jolis petits culs moulants, et fichez-moi la foutue paix. »

Elle relâcha alors Liana, qui finit à quatre pattes sur le sol, devant les jambes de sa Maîtresse... Et frotta tendrement sa joue contre elles, redressant ses pattes avant, tout en relevant un peu sa tête, yeux clos. Elle la penchait de côté, ronronnant légèrement. La soumission de Liana pour la vampire virait presque à une sorte de dévotion fanatique et troublante. Pour elle, Mélinda était tout, absolument tout.

« Maîtresse, rrrrr... Ooooh, Maîtresse, grattez-moi, pitié… »

Souriant lentement, Mélinda obtempéra, et gratta la nuque de Liana. Sa queue de neko remuait de droite à gauche, frénétiquement, et la vampire parla à Liana :

« Utilise ton flair pour nous aider à retrouver les autres survivants... D’accord, ma belle ?
-  Rrrr... Rrrrrrrr... Miaaaaaaaawww, oui, Maîtresse, huuummm... Tout ce que vous voudrez, rrrrrr...
-  Et ensuite, je te ferais un groooooos câlin ! Gros... Comme ça ! »

Elle écarta ses mains, et le regard de Liana sembla presque se couvrir d’étoiles. Elle se mit à lécher le pied de sa Maîtresse, qui lui sourit, lui caressant les cheveux, et lui fit signe de commencer par faire sa tâche. Liana releva alors la tête, confirma, puis se retourna, et renifla le sol, jusqu’à sentir des traces. Elle avança ensuite lentement, cessant rapidement de ronronner, pour se concentrer sur sa tâche. Liana s’avança, et Mélinda, Bran, et Ayumi, la suivirent, sans vraiment s’intéresser aux Celkhanes. Mélinda passa toutefois à côté de Suki, et lui souffla un mot dans le creux de l’oreille, pour mieux la narguer :

« C’est dommage que tu en gardes un mauvais souvenir... Tu avais offert une magnifique performance. »
Il avait sauvé cette femme, alors que, dans une situation inverse, elle l’aurait sûrement tué. Conrad savait très bien qui étaient les Celkhanes. Des mercenaires qui agissaient en-dehors de toute légalité, afin de lutter contre les gens comme lui, les esclavagistes. Dénonçant le commerce du corps, elles voulaient abolir l’esclavage, et n’avaient trouvé rien de mieux pour le faire que la violence. La plupart des esclavagistes les dénigraient, car c’était une manière de ne pas considérer la menace comme importante. Si elles avaient réellement réussi à foutre à ce point le foutoir dans le fort de Sire-Hiver, il était probable que les Mijakiens, à l’avenir, songeraient à sérieusement s’occuper d’elles, notamment en renforçant les pressions diplomatiques à l’égard des Tekhanes. Le bel homme, de son côté, avait ôté les menottes, et voyait cette femme, magnifique, se luxer les poignets.

Il la vit ensuite porter ses mains vers sa combinaison, et eut pour de bon une érection. En voyant son décolleté plongeant, ses mains en cuir, il se mit à s’imaginer menotté par les bras, torse nu, avec elle qui la fouettait, en dominatrice fatale, lui disant qu’il était un « méchant esclavagiste », ponctuant chaque claquement sur son torse ruisselant de sueur d’un « VILAIN ! » bien prononcé. Conrad avait vraiment un problème avec les femmes, et s’écarta vite de la femme, se glissant dans son dos, afin de pouvoir observer ses fesses, tandis qu’elle allait chercher son arme. Espada, de son côté, restait dans le bureau, continuant à observer ce qui se passait, et Conrad crut fondre en voyant le fessier de cette femme. Oh bon sang ! Ce que c’était tentant... L’homme se félicitait d’arriver à bander dans cette situation. Normalement, en ce moment, il devrait avoir sa queue enfoncée dans le cul d’une esclave chaudasse, une femme à la peau basanée qu’il avait amené des îles, et avec qui il avait prévu de se marier. Elle s’était rendue aux toilettes pour se faire une beauté, et avait été attaquée par une espèce de saloperie de bestiole, un petit monstre avec trois tentacules lui sortant du dos, qui lui avait arraché la moitié de la gueule. Ses gardes avaient également été tués, et Conrad avait réussi à s’enfuir, son érection mourant dans la peur.

Cette dernière revenait maintenant, forte. Il se dépêcha de passer sa main sous son pantalon, et releva sa verge, la coinçant contre la ceinture de son pantalon, fermant brièvement les yeux en gémissant de plaisir. Et ce petit cul se dandinant devant lui dans une combinaison de cuir... C’était un appel au viol ! La question autoritaire de la femme le surprit de ses pensées. Oh oui, comme il aurait aimé l’épouser ! Espada ne daigna même pas lui répondre, et Conrad rejoignit la femme. C’était comme dans l’un de ces films tekhans qu’il voyait : la belle soldate en combinaison moulante qui venait sauver le mâle imbécile poursuivi par des monstres.

« Elle ne vous répondra pas, elle... C’est une magicienne, et elle m’a sauvé la vie... D’après ce que j’ai compris, elle cherche à ouvrir un portail magique pour permettre aux civils de s’évacuer dans un lieu sûr... »

Conrad n’avait pas tout retenu, et, si proche de la femme, il se retenait de ne pas loucher sur ses seins, ou de ne pas s’imaginer l’embrasser. On disait les Celkhanes lesbiennes, mais Dieu ne pouvait pas être aussi cruel. Conrad n’avait rien contre les lesbiennes, tant qu’elles étaient moches, mais, si elles étaient belles comme cette fille, c’était insoutenable ! Il se racla lentement la gorge, et tendit sa main vers elle.

« Je sais que nos professions respectives ne nous amènent pas forcément à être alliés, mais sachez que je ne suis pas un esclavagiste comme les autres. Ce sont mes esclaves qui me fouettent... Je m’appelle Conrad. Et vous ? »

Il essayait de parler sur un ton calme, séducteur, tout en bandant encore plus. Putain, c’était tellement douloureux qu’il n’avait qu’une envie : s’enfermer dans une pièce, et s’astiquer le membre jusqu’à ce que le jus sorte. L’homme, du reste, ne plaisantait qu’à moitié en affirmant que ses esclaves le battaient.

« Je l’ai trouvé, annonça Espada en tenant dans sa main une orbe. Cet objet me permettra de communiquer avec mes consœurs. Il nous faut aller devant le miroir magique. »

Conrad hocha la tête, puis regarda la femme.

« Vous... Vous devriez venir avec nous... Le coin n’est pas sûr... »

Et il voulait surtout avoir l’occasion de se rapprocher d’elle.

« Va te faire foutre espèce de conasse! »

Voilà les dernières paroles de Suki en repoussant Mélinda simplement avec sa main. Elle aurait pu tenter de lui foutre une bonne droite mais parée ou esquivée, elle n'aurait pas supporté d'autres provocations. Déjà les insinuations avec sa Liana n'était pas à son goût mais remettre sur le tapis qu'elles préféraient liquider des esclavagistes en se foutant de la vie des esclaves, c'était insulter toutes celles qui étaient engagée dans l'armée de Caelestis! Elle ignorait ce qui la retenait de tirer jusqu'à la surchauffe de son fusil mais elle ne prit pas la peine de pointer son fusil sur la vampire! Elle serrait son arme, la pauvre hurlerait si elle pouvait mais elle se contentait de la fusiller du regard en serrant les dents. Elle se disait bonne esclavagiste, priver les gens de liberté, quelle ânerie de se dire être bon, bon à torturer les autres, oui! Qu'elle explique cela à toutes ses Celkhanes anciennement esclaves, en quoi Mélinda était gentille pour enfermer les gens et se servir d'eux comme des objets, sexuelle en plus, neuf fois sur dix.

« Ta bien de la chance que j'ai pas tiré! Que tu essayes de m'impressionner avec ton frère vampire ou ta copine, je m'en fous complètement! De même que je supporterais surement le fait de privée cette neko d'une tarée comme toi... »

Syndrome de Stockholm ou vraie dépendance à la vampire, elle n'en savait rien mais Mélinda rependait le mal, ça, c'était évident pour Suki.

« Quitte à mourir après, j'aurais au moins la conscience tranquille. Aussi étonnant que ça puisse l'être, je te fais confiance et j'ose espérer que tu vas vraiment aider les gens à s'enfuir sans forcément leur foutre un de vos putains de colliers juste après avoir quitté ce fort. Qu'on se croise après ou non, sache que je n'en ai pas terminé avec toi, Warren! La dernière fois que tu me verras, ça sera juste avant que tu ne rendes ton dernier souffle, fourres-toi ça dans le crâne! »

Confiance a un esclavagiste, elle aurait fauté jusqu'au bout. Mais tant pis la mission, déjà foirée, elle devait au moins sauver le plus d'esclaves possibles. Même Léo et les autres étaient en train d'agir ainsi, récoltant peu à peu des esclaves en cours de route, éliminant quelques créatures aussi. Suki ne disait rien en l'air et vu qu'ici, ça semble avoir échoué, même si le risque zéro n'existe pas encore, il y aura bien une troisième rencontre entre Suki et Mélinda. Une dernière rencontre ou simplement une nouvelle? L'histoire ne l'avait pas encore dit et ce n'était pas le moment. D'ici là, il pourrait bien s'écouler des mois ou des années. Suki ne pouvait plus être aussi tête brulée qu'à Tékhos ce fameux soir. Elle avait trop de choses, trop de personnes qui hantaient ses pensées. Ses collègues, sa famille, Sora... mine de rien, elle y tenait à sa supérieure qui l'avait bien entraînée. Rinako aussi mais cela, c'était avec moins de surprise puis bien sur, Holy. Sa petite Holy qui l'attendait comme toujours. Non, Suki ne pouvait pas revenir en héroïne morte au combat, elle ne pouvait même pas revenir blessée maintenant. En forme et si c'est couverte de sang, ça devra être celui des maudits esclavagistes ou démons vu la situation actuelle. Retournant auprès de sa camarade, cette dernière posait ses doigts sur sa tempe.

« Des nouveaux ordres? »
« On doit rechercher Wolf et l'aider. Elle a retiré toutes les bombes car ça serait trop dangereux. Il semble qu'elle souhaite aider un Sans-Nom qui cherche à fermer le portail des créatures? Leo voudrait qu'on aille voir ça avec elle et trouver le plus de survivants possible, naturellement. »

Donc, il fallait retrouver la louve solitaire? Leur chemin était tout tracé même si leur carte déconnait un peu depuis le coup de Cassandra. Reste à savoir si elle va suivre Mélinda comme un petit chien ou si elle veut aider les autres? Les vraies héroïnes! Même si dans cette mission, les héroïnes seront celles qui sauveront le plus de monde.
Pour le chef d'escadron, c'était une situation étrange. D 'abord prisonnière et légèrement torturer par la pire des salopes, la voilà aidé par un esclavagiste et... une étrange femme? Restait à savoir si elle était esclavagiste, si elle aidait ses derniers ou si le hasard la plaçait sur leur chemin tout simplement? Melissandre avait beau parler à cette femme, c'est à peine si elle la regardait en face! C'était l'autre rigolo qui devait lui répondre et ce n'était pas forcément fait pour lui plaire vu ses regards qui lui lançaient. Mais si cette magicienne œuvrait pour une bonne cause, pourquoi refuser son aide? Elle comprenait que l'autre gugusse, sous ses airs d'homme charmant avait l'air andouille et maladroit mais une Celkhane qui plus est, disposait de grands talents dans l'art de combattre, pourquoi refuser son aide? Faut être stupide! Elle voudrait lui parler et la convaincre mais ça ne serait pas facile, ça se voyait. Et quand Conrad lui parlait de lui, elle levait les sourcils sans même sourire!

« Vos fantasmes ne regardent que vous. Ce n'est pas banal, certes mais ils restent quand mêmes VOS esclaves. Alors ne venait pas me dire la bouche en cœur que vous êtes différents des autres. Soyez différents, rendez-leur leur liberté, retourner dans le passé et renoncer à tous les esclaves que vous convoitez, là, vous serez différents des autres! »

Mellisandre était sec et direct, elle le savait, elle s'en fichait. Ça restait de la mauvaise herbe pour elle. Qu'il soit un homme normal et elle n'aurait pas été si glaciale. Elle en avait croisé des dinguo mais à ce point-là! Qu'il fasse ce qu'il veut avec son pognon mais qu'il n'entraine pas des gens libres dedans, les forçant à le punir. C'est sur que d'un point de vue, il ne restait pas une cible prioritaire même si elle n'avait pas vraiment de dossier « Conrad » sous les yeux pour voir ce qu'il faisait vraiment avec les esclaves. Mais passons.

« Et pour vous, ça sera Crow. »

Ce qui s'appliquait aussi à cette étrange femme. Elle n'allait tout de même pas donner son véritable nom! Il l'avait aidé, elle l'avait remercié, point final. S'il devenait une autre personne avant la fin de cet échec, qu'il flinguait cette putain de Miranda, là, elle songerait à lui donner son nom mais pour le moment, il y avait plus important. La jeune femme venait de trouver un orbe pour communiquer avec ses alliées mais ça n'en disait pas plus sur son appartenance? Un miroir magique? Un orbe? Non, elle ne voyait pas pour le moment. Elle ignorait Conrad pour se rapprocher d'Espada. Le regard sévère, elle comptait au moins obtenir quelques réponses.

« Cessez de faire l'enfant et parlez-moi! Si c'est pour aider les gens, nous avons le même but alors pourquoi taire des objectifs communs? En s'aidant, on pourrait aider plus de personnes et aller plus vite alors expliquer moi qui vous êtes ou au moins, que faut-il faire pour redresser la situation? »

Elle aurait volontiers remis l'homme à sa place mais il y avait plus urgent pour le moment.

Mélinda se releva, devant essuyer la harangue habituelle de Suki. Et bla-bla-bla, elle lui débitait sans arrêt les mêmes âneries, se masquant la vérité. Une « tarée »... Mélinda retint une autre saillie suite à cette appellation, se gardant bien de dire que, des deux, la plus tarée était sans doute la gamine qui se prenait pour une soldate, et abattait à tour de bras les esclavagistes, au nomd e principes moraux ridicules, et à géométrie variable. Les Celkhanes ne s’attaquaient jamais aux esclavagistes uatéennes. Or, les Uatéennes pratiquaient autant l’esclavage que les Mijakiens ou les Luméens. Elles disséquaient dans leurs laboratoires et leurs usines quantité de Terranides pour obtenir des manteaux de fourrure, ou pour leurs expériences scientifiques. Caelestis était pour Mélinda une sorte de curiosité politique et naturelle, un Archipel qui formait des enfants-soldats à se faire dézinguer, en se battant pour de fausses croyances, en se battant avec cette pensée que l’esclavage était un Mal absolu, alors que, dans les faits, l’esclavage était un Mal nécessaire, une barrière pour empêcher d’autres maux encore plus grands.

Les courageuses Celkhanes retournèrent discuter entre elles. Cassandra, de son côté, s’écarta prudemment d’elles pour se rapprocher de la vampire. Liana restait toujours dans les bras de Mélinda, terrorisée.

« Je veux rentrer à la maison, Maîtresse... J’ai si peur... »

Mélinda lui répondit par quelques caresses sur le crâne, tout en espionnant les Celkhanes, ce qu’elle disait, ainsi que la manière dont leurs uniformes moulaient leurs fesses. Elle se mordilla les lèvres... Dommage qu’elles soient si vindicatives. Quoique, d’un côté, c’est ce qui faisait leur charme. Maintenant toujours Liana entre ses bras, Mélinda s’était relevée, et l’une des Celkhanes expliqua qu’elles devaient en retrouver une autre.

« Vous connaissez le chemin, vous, non ? demanda Mélinda à Cassandra.
-  Le chemin ? Le chemin jusqu’à où ?
-  A la pièce où se trouvent les réfugiés...
-  Ah... Oui... Oui, évidemment.
-  Alors, nous y allons. »

C’était décidé. Cassandra se mordilla les lèvres, regardant les Celkhanes, et la vampire s’énerva un peu. Visiblement, Cassandra était indécise, mais on ne pouvait pas se payer le luxe, dans cette situation, d’être indécis.

« Quoi ? Vous préférez rester avec elles ? Je vous rappelle que ce sont elles qui ont libéré ces monstres. Soit elles sont complètement connes, et, dans ce cas, vous risquez fort de mourir, soit elles ont sciemment libéré ces monstres. »

C’était un résumé rapide, mais juste. Mélinda s’écarta alors, et se mit à marcher, relâchant à nouveau Liana, qui se mit à renifler le sol, leur servant de guide. La vampire la suivit, son frère derrière elle, ainsi qu’Ayumi, qui jeta un regard dénué de la moindre chaleur aux deux Celkhanes, ce genre de regard qui disait qu’elle serait bien moins tolérante la prochaine fois. Au moment de tourner à un angle, Mélinda tourna sa tête vers Suki, lui offrant un léger sourire :

« La combinaison orange, ça te va mieux, petite boule de nerfs, ça se marie mieux avec tes cheveux. »
Il l’avait dans la peau ! Son autoritarisme, la manière dont il lui gueulait dessus, sa tenue en cuir... En cuiiiiir, bordel !! Raah, il se sentait fondre ! Son érection se renforçait, et il aurait donné tout pour être dans les toilettes, ou dans sa chambre avec elle. Elle le traiterait comme une merde, le fouetterait, et c’était tout ce dont il avait envie ! Comment se concentrer devant une telle bombe sexuelle, une telle bombe fatale ? Il ne répondit rien à son attaque, se contentant de la regarder en rougissant, avant qu’elle ne se retourne vers Espada, lui offrant (encore) la vue de son magnifique cul.

« Cessez de faire l'enfant et parlez-moi ! Si c'est pour aider les gens, nous avons le même but alors pourquoi taire des objectifs communs ? En s'aidant, on pourrait aider plus de personnes et aller plus vite alors expliquer moi qui vous êtes ou au moins, que faut-il faire pour redresser la situation ? »

Espada regarda Crow, probablement un surnom, et répondit assez rapidement.

« Pour redresser la situation, j’ai besoin que vous ne me colliez pas. Je cherche à aider les gens. Le plus de gens possibles. Vous, vous n’êtes rien de plus qu’une meurtrière qui dissimule sa haine derrière des objectifs nobles. Soit vous êtes hypocrite, soit, et c’est encore pire, vous vous mentez à vous-même. Dans tous les cas de figure, je ne veux pas de vous dans mes pattes. »

Et, joignant le geste à la parole, Espada tendit sa main vers Crow, et envoya une onde d’Air qui repoussa cette dernière, l’envoyant s’écraser contre le mur. Espada fut visiblement tentée de dire quelque chose, mais préféra s’éloigner, son parfum délicieux remontant à l’esprit de Conrad. En l’humant, il se mit à imaginer Crow et Espada en train de le fouetter simultanément, en profitant pour s’engueuler ensemble. Ce que ça pouvait terrible, d’avoir une telle imagination ! Il laissa Espada passer en s’écartant, puis rejoignit Crow, afin de lui expliquer le plan de la magicienne.

« Espada cherche à créer un portail magique avec l’aide de ses collègues, quelque chose qui permettra d’évacuer tout le monde, et probablement lui permettre de désactiver le Monolithe. Le mieux que nous ayons à faire, c’est de la suivre. »

Il essayait de faire son intéressant, afin qu’elle s’intéresse à lui, même si c’était encore pour lui crier dessus... Vu que ça le faisait bander, ce n’était d’ailleurs pas forcément rédhibitoire. Il rajouta rapidement :

« Mais... Vous savez, je... Si je rendais la liberté à mes esclaves, ils risqueraient de finir capturés par d’autres esclavagistes sans scrupule, ou connaîtraient la famine et le malheur. Chez moi, ils sont en sécurité. Néanmoins, je... J’ai entendu parler de vous, les Celkhanes. Que leur ferez-vous si... Si jamais je... Enfin... Si jamais j’acceptais de les libérer en m’assurant que vous les preniez ? »

Pour Suki, tout était dit. Elle haïssait Mélinda autant que les Celkhanes adoraient les esclavagistes, pie même, que les Celkhanes anciennement esclave adoraient leur propriétaire. C'est ce qu'elle fut après tout? Le temps de quelques heures, elle avait appartenu à la vampire, sans collier autour du cou mais la mort qui pouvait frapper à tout instant, pour elle comme pour Kairi. Pauvre Kairi. Devenue folle à cause de cette nuit, entièrement la faute de Suki, elle ne le niait pas. Si à cause de sa blessure, elle lui aurait interdit de la suivre comme une bonne lieutenante, la faute serait entièrement sur ses épaules et elle aurait déjà moins de remords. Pas plus d'honneur ou de gloire, mais moins de honte. Quelle chef aimerait voir ses subordonnées trainées dans la boue par sa faute? Pas Suki en tout cas. Les autres discutaient entre eux alors que les Celkhanes avaient une nouvelle mission, retrouver la louve qui était en train de retirer les bombes placer avant de partir aider le mercenaire engager par Hiver. Dans cette situation, l'alliance était préférable en laissant les esclavagistes de côté car si le sang rapporte de nouveau monstre, il fallait même faire attention en les bousculant s'ils étaient sur leur chemin, quelle misère! Quittant enfin le couloir, Mélinda n'oubliait pas d'énerver un peu plus Suki en la complimentant, sans oublier de l'insulter de petite boule de nerfs!

Panther se taisait mais la vampire avait raison. Suki n'était pas la plus calme des Celkhanes qu'elle connaissait même s'il paraît qu'elle était devenue plus calme depuis quelque temps. Qu'est-ce que ça devait être avant? Le petit scorpion serrait les dents en se retenant de l'insulter de nouveau.

« D'habitude, elle est jaune ta tenue? »
« Laisse tomber, en plus de ça, elle doit être daltonienne. Allons-y. »

Tournant les talons, elles avançaient vers la position de la louve même si ce n'était pas pratique car leur carte déconnait à cause de l'attaque de Cassandra. D'ailleurs, ce fut la seule à rester avec elles, ne suivant pas Warren et sa troupe de dingue. Même si cette ancienne voleuse connaissait le chemin où se trouvaient les réfugiées, pour le moment, c'était Wolf qui importait puis d'autres Celkhanes menaient les esclaves et malheureusement les quelques esclavagistes Uatéennes vers la sortie. Sans elles et eux, elles auraient tout fait sauter! Si Hiver n'aurait pas été si con, il aurait mis des tonnes et des tonnes de protections autour de son monolithe, hélas, tout cela était des « si » et rien ne change en se disant ça. Il fallait tout changer soi-même.

« Bon, Cassandra... on va d'abord aider une des notre puis après, on file d'ici. T'inquiète pas, dehors, tu seras libre de faire ce que tu veux. D'ailleurs, même maintenant. On te retiens pas prisonnière mais... c'est juste un service à te demander. Une fois fini, on voudrait que tu nous mènes à la salle aux réfugiées voir si tout est ok et après, je pense qu'on arrivera à atteindre la sortie sans trop de difficulté. Tu choisis quoi? Tu nous aides ou nos chemins se séparent déjà? »

Hésitante encore, la jeune femme accepta quand même d'un simple hochement de la tête. Peut-être pour rendre service, peut-être pour profiter un sur leur force pour se frayer un chemin à travers ses monstres? Observant la carte qui continuait de bien fonctionner pour le moment, Suki trouva la position de la louve. Un étage plus bas, elle se trouvait vers les prisons. Les prisons... Merde! Les prisonniers à qui elle avait laissé des mini-bombes pour détruire leur serrure avant que Miranda ne se fasse connaître! Une perte de temps a retiré ses bombes mais il fallait espérer que les prisonniers étaient toujours sain et sauf! En se rappelant ce détail, le scorpion mettait les bouchées doubles et courait à tout vas à travers les couloirs, armant son fusil pour espérer tirer plus rapidement que les crocs d'un monstre qui tenteraient de s'en prendre à elle? En tout cas, la technique de Wolf avait plutôt bien fonctionné, il y avait presque aucun monstre, seulement des cadavres. C'était rassurant de voir que la majorité des cadavres portaient une armure avec l'emblème de l'Empire.

De retour dans la prison, une énorme pression disparue des épaules de Suki en voyant d'abord les gardes paniqués mais vivant, ça voulait dire qu'il en était de même pour les esclaves? En effet, ils avaient laissé passer Wolf après une menace ou deux et ils ne tentaient même pas de stopper les trois jeunes femmes. Suki s'avançait vers Wolf en lui disant que ses bombes n'avaient pour but que de faire fondre les serrures donc autant exploser les portes à grand coup de pied! Cassandra mettait le pied à la pâte, de même que la panthère. Elle était heureuse de voir que ses esclaves n'avaient rien.

« Wolf, on m'a briffé sur tes intentions mais maintenant, on ne peut pas se balader librement avec tant de monde! Allons d'abord les déposer dehors, avec d'autres réfugiés ou même au vaisseau et après on ira tenter de stopper cette merde! »
« Au pire, vas-y avec Cassandra et eux? Tu es toujours un peu blessé à cause de l'explosion. Si la carte de Wolf marche toujours, on aurait aucun mal à trouver le chemin du retour. »

C'est ce qui semblait le plus logique et le plus rapide. Chaque seconde contait en ce moment et ce n'était pas le moment de se prendre le chou pour si peu.
Bien qu'elle ait eu du mal à obtenir des informations venant d'Espada mais elle avait quand même réussi bien que celle-ci ne se montrait pas très heureuse de recevoir de l'aide. Elle restait plutôt froide, même plus que ça. Insupportable. Meurtrière aux nobles causes. La fin lui plaisait, pas le début. Elle tuait que si c'était nécessaire et seulement des ordures, ici, la mission avait reçu un bon coup de dynamite dans la gueule, d'où la merde générale même si elle pensait que depuis le début, la faute revenait à Hiver. Snake serait d'accord pour dire que lever toutes les cages de ses monstres ne devrait pas lever aussi l'accès au monolithe. Le choc contre le mur lui donnait envie de lui montrer combien elle pouvait être méchante elle aussi mais ce n'était pas le moment de se battre un peu plus. Même si elle n'aimait pas ça, elle allait devoir faire confiance à cette inconnue avec Conrad, lui aussi était un personnage étrange mais c'était mieux d'œuvrer pour libérer un maximum de personnes éliminer ou désactiver ce monolithe. Bref, pour le moment, il fallait stopper tous ses monstres, esclavagistes comme Celkhanes étaient d'accord dessus. Pouvait-elle vraiment avoir confiance? Espada, Conrad? L'un semblait carrément inoffensif et même comique, l'autre était énigmatique.

Au moins dans son malheur, Conrad semblait assez tenté de libérer ses esclaves même si ce qu'il disait n'était pas faux. Seuls dans la nature, ils risquaient de tomber dans les griffes d'un autre taré. Ce qu'ils risquaient en allant avec les Celkhanes? Mais que du bien évidemment.

« Chacune des esclaves sera amené sur Caelestis, là-haut, elle recevra une nouvelle vie, on lui trouvera un travail dans ses fonctions, elles auront une maison où vivre avec leur famille restante, bref, elles auront une vie paisible en pouvant se balader sur l'archipel sans risquer de voir sortir d'un buisson un esclavagiste qui veuille la capturer pour assouvir ses besoins ou sa bourse. Néanmoins, si certains ont de la famille chez qui ils peuvent vivre en sécurité, ils peuvent très bien y aller, on les y conduira. »

Aussi simple que ça! Crow croisait les bras en observant Espada, elle détestait rester là, inutile ne sachant même pas ce que comptait faire cette femme? Si ça se trouve, c'est un mensonge? Néanmoins, si Conrad acceptait ça, ce serait déjà bien. Mais sa présence ici signifie qu'il n'est pas un débutant. Peut-être le moins doué de tous mais un vendeur quand même. Si ensuite il pouvait convaincre ses camarades d'en faire autant, ça ne serait pas plus mal!

L’hésitation de Cassandra était légitime. Certes, elle n’aimait pas les Celkhanes, mais, dans l’absolu, elle préférait être avec celles qui avaient les armes. Contre ces monstres, ce serait bien plus pratique. L’inconvénient, c’est qu’elle se baladait avec des hystériques, fidèles en ce sens aux clichés en vigueur sur les Celkhanes. Des gamines écervelées jouant aux petites héroïnes, et qui en réfléchissaient pas aux conséquences à long terme de leurs actions. Dans l’opposition idéologique opposant les Celkhanes aux esclavagistes, Cassandra était neutre. D’un côté, elle comprenait en quoi l’esclavage était préjudiciable, mais, de l’autre, elle reprochait aux Celkhanes cette simplification qu’elles faisaient. Il y avait pour elle des situations bien plus condamnables que l’esclavage, d’autant plus que l’esclavage était un terme désignant une très grande variété de situations. Cassandra n’allait toutefois pas rentrer dans ce débat, et, après le départ de Warren, de sa neko, son frère, et sa garde-du-corps, elle suivit les deux femmes, qui se dirigeaient visiblement vers un troisième membre de leur escouade, Wolf. La voleuse se demandait bien combien elles pouvaient être, et comment sortir de ce guêpier. Si seulement elle pouvait retrouver Miranda... Elle rêvait de tuer cette salope, car tout, dans le fond, était de sa faute. C’était elle qui l’avait envoyé ici, qui l’avait capturé, et qui l’avait mise dans cette situation cauchemardesque. La survie de Cassandra ne tenait qu’à un fil, ténu. Elle était dans un huis-clos terrifiant, coupée du monde, face à une invasion de redoutables monstres anthropophages.

Le trio se retrouva ainsi dans la prison. On entendait parfois des grognements, des hurlements, qui étaient de bien sinistres présages. Dans les prisons, il y avait d’autres réfugiés, terrorisés, et les Celkhanes envisagèrent l’hypothèse de les délivrer. Les amener jusqu’à leur vaisseau était ridicule. Les prisonniers étaient mal nourris, affaiblis, certains avaient été battus, et d’autres n’avaient visiblement plus toute leur tête. Dehors, ils mourraient de froid.

« Il faut conduire les gardes et les prisonniers auprès des autres réfugiés.
-  Ils... Ils sont dans la cathédrale, expliqua un garde.
-  Comment vous savez ça ?
-  C’est là qu’on comptait se rendre, car il n’y a qu’une seule entrée. C’est plus facile à surveiller, car la cathédrale se trouve dans un autre bâtiment. »

Ce n’était pas faux. Cassandra étudia les différentes options se présentant à elle. Elle avait étudié Fort-Hiver, sa conception, son architecture, et elle savait donc que la cathédrale était un peu isolée. On y accédait directement depuis le fort par une espèce de long couloir en pierre au niveau du sol, qui coupait les jardins en deux.

« Ces gens ne survivront jamais sous cette tempête... Il faut les conduire à la cathédrale. »

Pour elle, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Le contraire reviendrait tout simplement à les condamner.
Aller sur Caelestis... Une idée que Conrad avait déjà envisagé. Pas pour lui naturellement, car il savait que les hommes n’y étaient pas admis, mais pour réussir à éviter de finir en redressement judiciaire. Il regardait la belle Celkhane. C’était une salope, oui, mais, à la vérité, Conrad préférait les filles vaches, les petites putes qui vous frustraient, que les autres. C’était dans sa nature, il était comme ça. Il avait toujours vu en elles de véritables femmes, difficiles à séduire, et donc plus attirantes. Elle lui expliqua que les esclaves iraient sur Caelestis, et il hocha la tête. Elle semblait toutefois bien plus intéressée par Espada que par lui. Ça, en revanche, ça l’irritait un peu... L’avantage, c’est qu’elle ne devait pas voir qu’il passait son temps à la mater, à observer ses formes, superbement rendues par sa belle combinaison en cuir.

*Tellement sexy, putain... Pourquoi faut-il que leur Archipel déteste les hommes ? Même les esclavagistes ne sont pas aussi cruels !*

Espada se moquait bien d’eux, et continuait ses recherches. Le bureau était complètement dévasté, ce qui rendait ses investigations difficile, et Conrad se gardait bien de la rejoindre, ne voulant pas donner à Espada une raison de les repousser.

« Je... Je n’ai jamais voulu diriger un harem, vous savez... Je n’ai aucune autorité, mais mon frère est mort au combat... Alors, si je ne l’avais pas repris, tous nos esclaves seraient tombés entre les mains d’un seigneur démon, et travailleraient comme des damnés dans nos mines. Je ne pouvais pas leur autoriser ça... Mais je suis incapable de diriger mon entreprise. Mon harem coule, et mes créanciers me poursuivent. »

Conrad soupira, et se passa une main dans les cheveux.

« J’ai consulté mon contrat d’assurance, et... Enfin, disons que la société d’assurance garantit les accidents, comme un kidnapping de toute la marchandise... C’est le terme administratif... Alors... D’un strict point de vue économique, en vous laissant attaquer mon harem et prendre mes esclaves, je pourrais couler des jours heureux, mais... Il y a des hommes aussi, et je sais que les Celkhanes n’apprécient pas les hommes. »

Conrad sentait son cœur battre légèrement dans sa poitrine. En disant ça, il avait naturellement une idée derrière la tête.

« Prouvez-moi que vous ne haïssez pas les hommes. Je ne demande qu’un baiser, et je serais votre obligé. »

Il fallait s’appeler Conrad, pour pouvoir penser à de telles choses, alors que des monstres circulaient en liberté dans le château, mais c’était plus fort que lui. Les femmes en combinaison de cuir, ça lui faisait perdre la raison !

Pour les Celkhanes, il n'y avait pas trente-six chemins en face d'elles. D'un côté, elles avaient une horde de monstre méchant, pas beau qui voulaient tout manger sur leur chemin et de l'autre, des esclaves plus ou moins aptes à quitter ses lieux par leur propre force. Pour Suki, c'était assez simple. Comme sa partenaire n'était pas non plus opérationnelle à cent pour cent depuis sa blessure à la tête, elle pouvait très bien accompagner tous ses braves jusqu'au vaisseau? Un petit appel et il devrait rapidement pouvoir se poser dans la cour pour venir chercher tous ses pauvres gens pour les mener ensuite à une vie meilleure sur un archipel au milieu des nuages. Mais pour Cassandra, la voleuse, ce ne sera pas si simple. Même un des gardes mit son grain de sel mais pour la bonne cause. La plus pressée ici était Wolf qui voulait à présent rejoindre le mercenaire engagé par Hiver pour aider à refermer le portail qui laisse ses monstres s'échapper. En faisant un bref résumé des évènements et de leur option, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, non? De plus, Léo et les autres rescapés devraient surement aller à cette cathédrale? Si elle était bien placée et pratique, il y avait des chances pour que ce soit le cas. Même si l'envie de la louve était de refermer l'accès à ses monstres, elle ne pouvait pas laisser des esclaves mourir par sa faute, il y avait déjà eu tant de monde dans la salle où ils papotaient tous et même Bear...

« Bon, on file donc les escorter là-bas, on s'assurer que la situation est stable, ça implique donc les défenses et ensuite, je file avec Wolf pour tenter de mettre un point final sur leur invasion. »

Tout ça semblait cohérent? Il ne restait donc plus qu'à mettre tout en œuvre pour réussir tout ça. Suki et Panther prenaient les devants, Wolf et Cassandra restaient à l'arrière au cas où certains arriveraient à se glisser discrètement. Les Celkhanes avaient le plan en tête, au pire, la louve pouvait les guider vu que sa carte fonctionnait toujours au moins. Remontant les marches, il fallait déjà arriver au rez-de-chaussée et pour ça, pas vraiment de soucis mais ça sera plutôt une fois qu'elles s'approcheront de la cathédrale que les choses vont se compliquer pour elles. Le chemin jusqu'au couloir fut calme à vrai dire, un ou deux monstres qui trainaient au milieu de membres humains ou monstres mais c'est tout. Quelques coups et adieu créature maléfique! Avant d'atteindre le couloir qui menait jusqu'à la cathédrale, il y avait trois façons d'y arriver, la leur où l'on voyait le couloir en arrivant. À gauche et à droite et cet endroit grouillait de monstre! Pour la plupart, c'était des necromorphes classiques, comme celui qu'elle avait exterminé pour sauver... Mélinda! À peine arrivée, certains les avaient sentis en se retournant vers elles, pas d'échappatoire! Les esclaves restaient en retraient pendant qu'elles faisaient le ménage dans les couloirs! Arme au poing, une pluie de balles arrachait des membres, trouait ses cadavres ambulants, ça en stoppait certains, ça en ralentissait d'autres, ça ne faisait rien sur certains, tout dépendait de l'endroit où la balle se logeait.

Mais face à cette petite armée – puisque les tirs en rafale en rameutaient de plus en plus –, leur chance de vaincre facilement descendait facilement, d'autant plus qu'à force, son fusil allait finir par chauffer! Parlant de chauffer, c'était risqué mais... la magie aiderait vachement dans cette situation! Un couloir remplit de flamme, ça les éloigne et ça crame ceux qui sont prisonniers dedans! La tâche serait plus compliquée pour Panther qui devrait gérer quelques secondes cette vague de monstre mais ça valait peut-être le coup! Surement! Un bref échange entre elles et l'accord était donnée, dix secondes, pas plus! Juste assez. La foudre aurait été plus rapide mais moins efficace avec ses choses tandis que le feu. Laissant son arme pendue à son épaule, elle récita quelques formules latines en se rappelant des sorts les plus efficaces à sa disposition pour le feu, l'un de ses trois domaines de prédilection! De petits mouvements avaient animé ses paroles puis la voilà! Un véritable torrent de flammes avait infesté le couloir, faisant hurler ses choses qui laissaient leur chair tombée au sol, comme leur forme pour ne devenir qu'un tas de chair brulés au sol. Tout ce qui était tapisserie, commode, tableau sur les côtés était cramés et là, on pouvait s'estimer heureux que le sol, les murs, soient en pierre! Des traces de brulure, quelques petites choses qui brulaient mais il n'y avaient pas de quoi bruler un fort!

Voilà un côté assuré maintenant! Du côté de Wolf, il y en avait moins mais maintenant, à trois, ça irait vite! Les deux autres Celkhanes vinrent à leur aide et une fois nettoyé, elles regagnaient la cathédrale de la même façon qu'en arrivant, deux devants et derrière. À cause du sort, Suki était un peu plus fatigué vu la puissance du sort mais ce n'est pas grave, elle continuait. La porte était là, au bout du couloir.
Pour Mellissandre, la situation était moins dangereuse dans un sens mais tout aussi rude, mettant vite ses nerfs à l'épreuve. Entre la muette qui refuse de la laisser l'aider à contacter ses partenaires ou même l'aider en quoi que ce soit et l'autre esclavagiste qui adorait se faire fouetter par ses esclaves, elle se demandait si elle n'avait pas été gazer pendant qu'elle était inconsciente et qu'elle ne se trouvait pas dans un délire? Apparemment non, tout était bien réel, c'était juste une de ces punitions pour avoir tenté de bien faire, libérer des esclaves par exemple. Mais faut croire que la chance est une salope. De même que les bonnes divinités ont rendez-vous ailleurs en train de prendre un apéro en laissant ses Celkhanes seules face aux démons esclavagistes. Espada continuait d'agir en solo alors que le corbeau avait du mal à supporter cet homme. Il l'avait aidé à retirer ses menottes, il lui avait expliqué deux, trois choses, elle lui en était reconnaissante mais là, faut pas pousser! À l'entendre, il tentait de se rendre innocent avant même que la corne ne chasse ne retentisse pour lui. N'importe quoi! S'il ne voulait pas diriger un harem, c'est tout à son honneur mais pourquoi ne pas avoir rendu leur liberté aux esclaves? Tenter de prendre contacte avec une guilde, des gens payés pour livrer des messages ou autres avant de rendre la liberté à ses esclaves en brouillant les pistes s'il ne voulait pas être la honte d'Mijak? Merde, les méthodes ne manquaient pas!

Il met la clé sous la porte et cherche un moyen de rendre la liberté à chacun même au pire! Depuis quelque temps, un groupe de Celkhanes sur Caelestis ont eu un plan – un début plutôt – pour tenter de naître au sein des trois royaumes comme simples nouvelles arrivantes d'acheteuse d'esclaves. Elles voulaient acheter le plus d'esclave possible et les garder de côté le temps qu'elles fuient doucement mais surement vers Caelestis. C'est compliqué puis il faut des fonds énormes, d'autant plus que ça engraisse les esclavagistes. Mais derrière ses fausses créatures se cacheraient un autre groupe, chargé d'intercepter les livraisons d'esclaves pour voler la « marchandise » et ainsi leur rendre leur liberté. Mais c'est d'un compliqué avec tant de « si ... », bref, c'est une bonne idée si on le travail mais ce n'est pas demain la veille que ça viendra à jour. Conrad continuait de lui parler, ne voulant pas de ça, obliger de reprendre l'affaire pour sauver ses pauvres esclaves. Il disait peut-être vrai! Après tout, Mellissandre ne lisait pas dans le cœur des gens mais comment être sûr qu'il disait vrai? Ce dernier parlait de rouler les assurances, car en plus, il y avait des assurances? Dans un sens, rendre la liberté à tous ses esclaves et vider les caisses d'Mijak par la même occasion, pourquoi pas! Sans haine, ni violence... quoi que la haine était toujours là pour Mijak, peut-être sans violence s'ils faisaient ainsi certes mais bon.

« Pour les hommes, on ne les accepte pas sur Caelestis, sauf les jeunes enfants bien sur. Les hommes peuvent en revanche trouver une vie à Uatis. Un esclave est aussi une esclave, une personne privée de ses libertés et de ses droits... quand elle n'est pas brisée! »

Brisée une personne, un horrible crime souvent pour des fins sexuelles. Dire oui à tout, qu'importe si ça peut tuer l'esclave. Parfois, après de longs traitements, ils regagnaient peu à peu d'humanité mais parfois, il n'y avait rien à faire... La dernière demande de Conrad eut de quoi surprendre la Celkhane. Surement Espada aussi mais pour le moment, elle restait dans son coin. Crow eut un petit mouvement de recul en grimaçant, elle était prête à le gifler pour ça et ce n'est pas l'envie qui manquait!

« Non mais tu délires! C'est le chaos partout et ils peuvent surgir d'un instant à l'autre et toi tu penses à ça? Garde les pieds sur terre et arrêter de fumer ou te piquer! Pense avec ton cerveau et tes poings et arrête de penser avec ta queue! »

Franche mais là, il ne fallait pas abuser non plus. Il risquait sa peau, elles risquaient la leur, de même que tout ce qui est vivant et un tantinet humain dans ce fort et lui, pensait à jouer de sa langue plutôt que s'en sortir! Faut pas être si pessimiste même s'il ne le semblait pas au bord du gouffre. Soupirant un coup, elle retourna son regard vers la jeune femme. Pourquoi n'était-il pas distant comme elle? Ou au moins muet! Qu'il fantasme s'il veut mais qu'il arrête d'être si gluant! Mellissandre gardait un mauvais souvenir des hommes depuis qu'elle s'était faite violer par des dizaines de mecs sous prétexte que sa truie de maîtresse commençait à s'intéresser au corps humain. Elle était en âge, pas Crow qui n'était qu'une petite fille de dix ans à peine. Inutile de dire que la demande de Conrad serait même tombé à l'eau à l'ordinaire et à trop insister, il risquait de savoir pourquoi elle dirait non... mais il risquait aussi de lui mettre les nerfs à vif... elle aura la gâchette facile! Pourvu qu'Espada est trouvée un truc qui fasse bouger les choses!