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Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:27
par Camille Marquise
Qu’il était lâche… Il se savait aussi faible. Un état auquel il revenait souvent se comparer face à sa puissante femelle. La femme-serpent qui faisait de lui une marionnette soumise à ses moindres désirs. Et quand c’étaient de nature sexuelle, il ne devenait plus qu’une sorte de jouet pour adulte géant… (bien entendu, ce n’était pas pour lui déplaire. Pas plus que les morsures qui amenaient de la drogue dans son système. De la-… !)

*De la drogue ?... *

« De la drogue ! »

Il porta alors sa main à sa joue brûlante.

« Aie ! »

Comme si son corps parvenait enfin à acheminer au cerveau les informations via son système nerveux. Camille était de nouveau opérationnel. Et ce qu’il voyait le tétanisait. Le visage de Mélodia si proche du sien. Si blanc surtout. Même s’il n’avait pas été dans la pièce, il était évident que tous ses traits exprimaient de la fatigue.

« Je… je vous entends. »

Son corps tremblait toujours. Son esprit était toujours en état de choc. Mais sa main était guidée vers une de ses poches secrètes avec sang-froid. Il en ressortit une petite seringue remplie d’un liquide qui coulait déjà dans le système de Camille. Sans hésitation, l’aiguille s’était enfoncée dans sa cuisse, à travers le vêtement.

« Donnez-moi juste quelques sec- HUM ! secondes, voilà. »

Son corps ne tremblait plus. Il y a avait une dureté, une froideur dans son regard plutôt effrayante. Camille se releva et se dirigea vers la porte de sortie. Il n’y en avait qu’une. Et il la condamna à clé. A double tour. Avant de fourrer la clé dans une de ses poches invisibles. Il revint alors auprès de Mélodia et la toisa de toute sa hauteur (si elle était toujours à terre, bien entendu). Il y avait une sorte de supériorité chez Camille qui tranchait avec l’enfant précédemment retrouvé en position fœtale.

« Ma mission est de m’assurer de votre sécurité jusqu’au contact avec la personne qui viendra vous chercher au petit matin. En attendant, vous êtes sous ma protection. »

Comme s’il fallait passer à l’acte pour se justifier, Camille glissa ses bras sous le corps de Mélodia pour la porte, « telle une princesse » vers son lit.

« Excusez-moi. Ca ne va pas être possible. »

Alors il la déposa sur une chaise non loin en prenant des précautions. Non, ce n’était pas fait avec un geste qu’on pourrait qualifier d’adorable. C’était fait avec froideur. Comme avec un objet qu’on ne voudrait pas rayer ou brisé.

« Restez ici. Je vais changer les draps. Ensuite, je vous remettrai au lit et vous dormirez. Et si de par hasard vous vous posez des questions concernant mon état de santé. Je vais bien. La drogue annihile le centre des émotions dans ma tête. Cela devrait tenir entre quatre et six heures. Donc de quoi passer la nuit. Nuit qui sera blanche pour moi. »

Au-dessus, la Wyverne poursuivait son œuvre de destruction. Mais c’était au-dessus. Dans une ville inconnue. Remplis d’étrangers avec qui Camille ne s’était jamais lié. Cette femme qui avait donné naissance à ce monstre ? Il l’avait sauvé. Il l’avait vu pondre. Et elle était la raison de sa mission actuelle. Il la protègerait. Le bâtiment pouvait s’écrouler. Le second étage au-dessous du rez-de-chaussée ne les tuerait pas.

Alors Camille commença à changer les draps souillés. Il la plia soigneusement et en fit une pile qu’il posa sur le dessus d’un meuble.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:27
par Korë Grémorya
Baffer son entourage, ce n'était pas du tout son truc. Et pourtant, avec Camille, cela avait fonctionné. L'humain avait quitté sa torpeur. Il s'en était arraché, même. Et s'était interdit de replonger dans cet état ridicule à grand renfort d'injection. Korë le vit se piquer la cuisse avec une seringue. Le liquide ne le transforma point physiquement mais mentalement ; outre la disparition de ses tremblements, son regard - notamment - affichait une froide détermination.

- ...

Il se releva, la dépassant en direction de la porte qu'il verrouilla à double tour.
Mais...
La Wyvérienne le retrouva tout près d'elle. Il avait l'air beaucoup plus mature que tout à l'heure. Plus sûr de lui, oui. Son corps pourtant si mince transpirait d'une énergie nouvelle. Il émanait de lui une certaine aura qui empêchait la bardesse d'user de son plus bel instrument : sa voix.
Qu'est-ce qui est en train de se produire ?
Elle se sentait soudain si faible, comparé à lui. Si vulnérable par rapport à ce... mâle ?
Korë cligna des yeux puis baissa vigoureusement la tête. Inconsciemment, elle avait serré les cuisses. Une drôle de sensation avait éclos aux alentours de son ventre redevenu plat.
De l'excitation, peut-être ? Un nouveau besoin de chaleur et de caresses viriles ?
Elle secoua la tête.
Ce n'est vraiment pas le moment, Mélodia ! Tes sentiments, tu dois te les garder. Dehors, par ta faute, il y a une wyverne qui...
Nouvelles secousses. Korë se saisit la tête entre ses mains.
Comment peut-il s'imaginer que nous sommes en sécurité, ici ?
Elle n'avait plus son mot à dire. Camille la souleva de terre comme s'il s'était agi d'une princesse. Mélodia n'avait toujours pas retrouvé son latin. Elle se laissa manipuler comme une gentille poupée. Le lit lui fut refusé en raison de son état de propreté plus que douteux. Camille l'installa alors sur une chaise - doucement mais pas trop non plus. Avant de s'occuper des draps souillés, il lui expliqua ce qui allait - ou ce qui n'allait pas ? - chez lui non sans énoncer la suite des évènements.
Korë se sentait épuisée. Et lasse, oui.
De toute manière, elle ne contrôlait plus rien. Dans cette pièce ou ailleurs, c'était du pareil au même...
Sa petite crise de panique envolée, la bardesse demanda d'une voix blanche :

- Votre contact... de qui s'agit-il ?

Elle eut enfin la force de le regarder.

- Est-ce que je le connais, au moins ?

Bonne question !
En attendant...


Sitôt apparu, le Magna Gawain se déchaînait ! La garde avait eu vite fait de s'organiser pour faire face à cette terrible menace d'origine inconnue. On dénombrait déjà quelques cadavres dans les rues. Des corps disloqués, déchirés, brisés ! Du sang, en quantité aberrante, couvrait les dalles de pierre et les murs tailladés par d'énormes griffes. Sous l'apparence d'une Wyverne couronnée d'or, la Mort avait frappé et continuait inlassablement de faucher des vies. Les lanciers succombaient les uns après les autres - et parfois même par grosses poignées ! Il paraissait proprement impossible d'arrêter ce fléau casqué. Les carreaux et les flèches n'entamaient point son cuir ; le monstre n'avait même pas besoin de s'en protéger avec les deux boucliers noirs incrustés dans ses longues pattes antérieures griffues. Il s'en servait plutôt pour expulser d'un revers fracassant ces inconscients d'humains qui osaient lui tenir tête !
Ils étaient si fragiles, si insignifiants malgré leur nombre tout à fait exagéré...
Le Magna Gawain ne pouvait tout simplement pas supporter leur existence. A ses pieds, toutes ces misérables punaises allaient se convertir en fleur de sang ! Son instinct de destruction résonnait dans sa tête. C'était sa mission, après tout - sa seule raison d'exister. Sa mère n'était pas là pour lui interdire de faire un massacre. Il n'y avait personne pour lui chanter une berceuse. Personne pour le raisonner. personne pour le comprendre.
Et son père, alors ?
Les yeux rouges de la Wyverne Crépusculaire se braquèrent sur une silhouette un peu plus grande que les autres. Un homme aux longs cheveux blond, richement vêtu, avec un bras et une épaule protégés dans une gangue dorée. Elfrydd criait des ordres aux autres humains. Certains d'entre-eux ne portaient pas d'armure mais d'amples vêtements noir en tissu assortis d'une toque. Des étudiants ? Des jeunes hommes prometteurs capables d'utiliser la magie, très certainement !
Le Magna Gawain les considérait comme de nouvelles proies. Contractant ses muscles recouverts d'un pelage gris-noir, il poussa un rugissement démoniaque avant de se ruer sur l'adversité !
La Mort Couronnée n'avait pas fini de chanter son effroyable mélodie.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:27
par Camille Marquise
Une fois la pile de draps souillés pliés et correctement empilés, Camille revint auprès de Mélodia qui était toujours assise dans la chaise où il l’avait déposé. Il mit un genou à terre et plongea son regard dans le sien. Pour être certain d’avoir son attention, il lui prit la main. Contact visuel et tactile : deux sens parmi cinq pour mobiliser l’activité de son cerveau. Camille pensait froidement. Et il n’avait pas réalisé à quel point son assurance changeait sa personne. Pas plus que cette posture de « chevalier servant » pouvait avoir un potentiel de séduction.

« Je ne connais pas ce contact. Tout ce que je sais, c’est que je devrais lui répondre une phrase spécifique après qu’il m’ait dit la sienne. Une double mesure de protection. Si je ne peux pas faire confiance à ce contact inconnu, je fais confiance à l’organisation pour laquelle j’ai décidé de travailler. Et, pour répondre à votre deuxième question, je ne peux pas savoir. Parce que je ne connais pas votre entourage et, une nouvelle fois, parce que je ne connais pas le contact qui devrait arriver dans plusieurs heures. »

Camille se releva et alla chercher des draps de rechange. Il les apporta au niveau du lit et posa la pile sur le petit meuble juste à côté de la tête de lit. Puis il réalisa que le matelas aussi avait bu. Il se détourna du matelas, ouvrit un placard, à la recherche d’un ingrédient ou de plusieurs à mélanger qui lui permettraient d’aspirer l’humidité et assécher le lit. Pour « tuer » le temps, alors qu’une monstre au-dessus de leurs têtes tuait des gens, Camille décida de parler.

« J’ai observé des symptômes plus tôt. Avant que vous ne me posiez des questions sur le contact. Dilatation des pupilles. Légère rougeur sur les joues. Resserrement de vos cuisses. Tout cela me conduit à deux suppositions. La première serait que l’acte de ponte a endommagé votre corps. Si vous me décrivez la nature de votre mal-être, je pourrais probablement vous proposer une pommade à appliquer sur vos grandes lèvres ou autres parties de votre intimité. Mon autre supposition serait une manifestation de votre corps a être excité. J’aurai tendance à en douter étant donné la nature de votre viol et votre pénible travail à expulser un œuf de votre corps. »

Ce n’était pas vraiment une façon de séduire une demoiselle. On pouvait même aller jusqu’à écrire que cette voix froide et cet enchaînement de faits étaient un « tue-l’amour ». Mais peut-être que, justement, l’état altéré de Camille était une excellente occasion d’avouer certaines choses ? Toujours était-il qu’il venait du trouver notamment du gros sel à disperser sur le matelas. En piochant dans le contenu d’une de ses poches secrètes, il pourrait accélérer le travail et assécher la literie.

Il revint ainsi vers Mélodia et reposa comme avant un genou à terre pour lui parler. Il lui reprit même une main si, bien entendu, elle se laissait faire.

« Précédemment, je me posais également une question. Etant donné que je ne peux pas me permettre de vous faire dormir sur une literie en pareille état, mais attention, je ne cherche en rien à vous culpabiliser. Je vais vous occuper l’esprit avec la conversation. Du moins, je vais essayer. Je me demandais donc, plus tôt, ce que cela ferait si vous et moi aviez un coït ? Est-ce que cela donnerait également création d’un œuf ? Ou ma nature parfaitement humaine et absolument pas monstrueuse donnerait naissance à un petit humain en gestation dans votre ventre pendant neuf mois ? »
*
**
Le Roi Doré allait s’attaquer à son géniteur. C’était un délicieux frisson à éprouver pour cette créature draconique. Il était si fort, si empli d’énergie que c’était une certitude qu’il allait emporter cette bataille. Alors il voulait jouir de ses nouvelles capacités. Il voulait s’exhiber et démontrer toute l’étendue de sa puissance, non, de sa divinité ! Il était le Roi et il avait le choix de faire ce que bon lui plaisait de chacune des vies des habitants de son royaume. Alors il écrasa, fit couler le sang et provoqua nombre de cris de douleur, de rage ou de détresse. Sa tête se leva vers le ciel, comme un amoureux de la musique profitant d’un excellent morceau.

Sur une position en hauteur par rapport à au Roi Doré, Elfrydd observait. Aux yeux de ses étudiants et autres personnels de son établissement, il affichait un sang-froid extraordinaire. Il fallait au moins ça pour suivre un leader aveuglément contre une créature impossible. Il parlait juste ce qu’il fallait. Et sa dernière flopée d’ordres avait été de lancer un unique sort par catégorie de magie. Avait-il besoin qu’un professeur en rappelle la liste avait-il demandé d’un ton autoritaire à tous ? NON, qu’on lui avait répondu à l’unisson. Une boule de feu s’en alla et percuta l’armure naturelle du Roi Doré sans lui faire, justement, ni chaud ni froid. Un autre pratiquant en appela à l’élément de l’eau et fit tomber un torrent d’eau sur la créature terrifiante. Rien. Si ce n’était la ralentir en transformant la terre en boue. Un troisième sortilège frappa avec la même caractéristique qui assaillait actuellement Camille : le froid. Et il y eut un CRI ! Qui donna naissance à un sourire à Elfrydd. Intérieurement déjà, il jubilait de ce qu’il ressentait venir comme un nouveau contrôle sur le métal. Son petit oiseau magnifique s’était échappé mais lui avait laissé un trésor. Et voilà maintenant qu’il trouvait la faiblesse de cette créature qu’il priverait de sa couronne ! Fantastique, pensa-t-il !

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:27
par Korë Grémorya
Que penser de tout ce programme ? de toutes ces mesures complexes pour qu'elle puisse quitter ce bourbier ? Camille lui avait dit tout ce qu'il savait sans ciller ! La bardesse le conservait dans sa ligne de mire sans savoir quoi lui répondre. Il l'hypnotisait, avec ses pupilles jaunes et son sang-froid renouvelé. Dans cette position, il avait l'air dévoué à sa personne. Un homme capable de veiller sur elle, de la protéger, de la tenir à l'écart de tout danger. Sauf qu'il n'avait pas besoin de jouer les héros pour remplir ce rôle. Camille se servait de sa tête en prenant garde à laisser ses émotions de côté. Ce produit qu'il s'était injecté muselait ses sentiments ; il l'avait aidé à se remettre les idées en place. Le résultat était impressionnant autant par sa vitesse d'agissement que par l'effet produit...

- Tant pis, souffla-t-elle. Je vais devoir continuer à vous faire confiance.

Elle le regarda s'affairer sur le lit. Il avait fort à faire avec les "dégâts" causés par la ponte. Dissimulant soigneusement sa gêne, la Wyvérienne se garda de tout commentaire. Elle l'écouta émettre ses hypothèses avec détachement, détailler son analyse à son sujet. Qu'avait-elle de mieux à faire en attendant que la Wyverne Crépusculaire, là-haut, fasse un sort à tous les fous qui lui tombaient entre les griffes ?
Bien que toujours aussi affaiblie, Korë trouva la force d'éclaircir les doutes de son aide de camp :

- Mon corps va bien, lui assura-t-elle. La... bouche d'évacuation ne m'est pas douloureuse.

Elle se tut un instant.
Devait-elle le lui dire, ça aussi ?
La bardesse prit une grande inspiration, s'arrangeant pour maitriser ses émotions histoire de ne pas bafouiller ses mots qui lui brûlaient tant les lèvres :

- Elfrydd m'a forcée à copuler avec lui avant de m'enfermer dans une cage et de m'y enchaîner. Pourtant, je ne me suis pas vraiment sentie... violée.

Avant de poursuivre, elle dut ravaler sa salive.

- Cet homme me plaisait, au départ. Et je mentirais en disant ne pas avoir profité de notre accouplement. C'est peut-être pour cela que je n'ai pas perdu l'esprit. Que je suis toujours capable de vous parler, à vous, celui qui m'a sauvé et qui, encore maintenant, ne ménage pas ses efforts. (Elle eut un petit sourire triste.) Vous n'êtes pas du tout comme lui, et pourtant je me sens attirée par vous...

Ramenant ses genoux contre sa poitrine, Korë soupira doucement.

- Décidément, je suis beaucoup plus sensible que je ne le pense.

Un homme de perdu, un autre de retrouvé ?
Il était encore un petit peu trop tôt pour le dire. Camille obéissait à des ordres ; il agissait au bénéfice de cette organisation de l'ombre. Ce qui faisait de lui un professionnel, un agent au lieu d'un amant. Korë avait beau lui avoir accordé sa confiance, le jeune homme occupait simplement un rôle qu'on lui avait donné en échange d'une récompense.
Ayant fait ce qui lui paraissait être nécessaire pour la salubrité de la couche, Camille revint auprès d'elle. Il avait encore déposé un genou à terre mais, cette fois-ci, s'était en plus de cela permis de lui prendre la main. En grande romantique un peu nigaude, la Wyvérienne s'attendait presque à ce qu'il lui présente sa demande. Cette pensée aussi absurde que déplacée la fit sourire.
Dieu qu'elle se trouvait bête !
Elle ne fit rien pour se dégager, se contentant de l'observer et d'écouter cette question qui avait germé dans son esprit depuis trop longtemps.
Camille s'exprimait sans tabou et sans filtre.

- Si vous et moi avions un coït... (Nullement choquée par cette possibilité, elle parut réfléchir.) Vous ne seriez pas le premier humain dénué de pouvoir avec qui j'aurais un œuf. Le dernier en date, un garçon débrouillard avec qui j'ai traversé le désert de Mijak, n'avait rien de spécial et m'a pourtant donné une Wyverne Crépusculaire assez étrange. Ce jour-là, je me suis vue investie d'une capacité pour le moins singulière ; je suis dès lors devenue capable, par ma seule volonté, de sécréter un poison de contact neutralisant.

L'emprise venimeuse. La Wyvérienne ne s'en était pas servie contre Elfrydd. Elle n'avait pas osé, ou n'avait pas voulu ? A ce moment-là, Korë s'était déjà faite à l'idée qu'il avait gagné. Et que leur monstrueux enfant rétablirait l'équilibre en saignant le père ainsi que ses partisans. Une fin logique pour un ambitieux et ses suiveurs, non ?
A bien y réfléchir, Korë trouvait cela idiot.

- Les chances que je mette au monde un humain sont infinitésimales. (Il y eut un blanc sonore durant lequel leurs regards ne se quittaient plus.) Votre drogue fait toujours effet, mais je ne peux m'empêcher de vous interroger à mon tour : me trouvez-vous désirable, Camille ?


Ce salaud l'avait blessé - lui, le Roi Doré ! L'impitoyable Magna Gawain. L'affront était de taille. Ce diable d'humain s'était servi de ses inférieurs pour lui balancer des sorts, et même pire encore : pour faire des tests ! Après le feu, l'eau et la terre, c'était la glace qui avait frappé la Wyverne Crépusculaire. Le Magna Gawain n'en était pas friand. Il détestait cela, à vrai dire ! La glace, le froid... quelle horreur.
Alors que son corps de refroidissait de façon alarmante, le monstre planta ses larges griffes dans une dépouille avant de la brandir au-dessus de sa couronne. Dans un élan de rage, il écarta ses pattes, ouvrant le corps en deux parties plus ou moins égales. Viscères et sang chaud douchèrent le Magna Gawain. Cela lui fit un bien fou ! A tel point qu'il fit instinctivement usage de son pouvoir clef. Des lames dorées se matérialisèrent - à partir de rien - autour de la Wyverne Crépusculaire. Leurs pointes se braquèrent en direction des apprentis sorciers. Ils n'eurent pas le temps de s'en défendre lorsque le Magna Gawain poussa son hurlement diabolique. Des membres déchirés et des têtes grimaçantes volèrent dans toutes les directions. Ce fut un véritable carnage - une boucherie sans nom. Excitée par la vue de tout ce sang, la bête ensanglantée s'était précipitée parmi les hommes apeurés. Insensible à la panique, elle en faucha plus d'un avec ses lourdes griffes !

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:27
par Camille Marquise
A la question, il n’y aurait pas de réponse. Camille réfléchissait à ce qu’il venait d’apprendre. Et il ne parvenait pas à trouver avec certitude la bonne réponse à sa supposition. Celle qui concernait le pouvoir de secréter un poison neutralisant. Oui, il y avait un lien avec sa propre profession de reconversion. Mais ce n’était pas ça le corps de son problème. Mélodia avait-elle perdu ce pouvoir avec le temps ? Ou le possédait-elle encore et, pour une raison qu’il croyait comprendre, avait décidé de ne pas se défendre face à son « violeur » ?
*
**
En mentionnant Elfrydd, il était intéressant de revenir au cours des évènements selon son propre point de vue. L’homme aux longs cheveux blonds avait enfin trouvé la faiblesse de ce monstre. C’était le froid. Oui, certes, la bête avait répliqué et d’une façon prouvant qu’elle pouvait être encore plus terrifiante. Plus destructrice. Ses élèves furent décimés. Mais il n’en avait cure. Seule sa propre vie était importante. Les autres n’étaient que des acteurs de seconde zone lui permettant d’accomplir de grandes choses. Et, à ce moment, alors que le Roi Doré commettait un nouveau carnage, Elfrydd pensait à une seule chose : est-ce qu’il la mettait à mort ? Ou est-ce qu’il la capturait ? La deuxième solution était plus compliquée. Il était toujours plus difficile de préserver la vie et de ne pas simplement faucher. Il sourit. Il avait décidé.
*
**
De retour dans la chambre. Camille avait toujours un genou au sol et une main de Mélodia dans la sienne. Il la regardait toujours sans ciller. Naturellement, il aurait déjà du regarder ailleurs. C’était malaisant de regarder quelqu’un dans les yeux aussi longtemps. Ca relevait alors de l’ordre de l’intime. Et tout le monde n’y était pas confortable.

« Si je n’étais pas sujet à la drogue que je me suis piqué, je serai en train de bégayer. Je serai si nerveux que je mettrais un temps certain à vous répondre. Car je suis trop bon et trop honnête pour véritablement fuir une situation. Je vous le dis car il se pourrait que vous me parliez à nouveau quand je serai de nouveau en accord avec mes émotions.

Ceci étant dit, oui, je vous trouve désirable. Et pour à nouveau parler avec l’honnêteté, je me dois de vous dire que c’est davantage par votre aspect de femme-monstre que par les courbes de votre corps. Ces yeux rouges, par exemple. Je les trouve magnifiques parce qu’ils évoquent normalement des monstres sanguinaires. J’ai développé un fétichisme depuis que je suis en couple avec ma femme qui est une Lamia. Une femme-serpent. »

Dans la logique du Camille froid, il fallait des actes pour prouver les mots. Appuyant doucement mais fermement, il lui fit baisser les genoux pour qu’elle soit à nouveau assise de façon classique. Avec la même intensité de geste, ses mains vinrent se poser à l’intérieur des genoux et écarta pour venir tendre sa petite jupe. Mélodia avait désormais les cuisses ouvertes.

« Une partie de moi pense que vous le vouliez étant donné que vous n’avez pas remis votre petite culotte tout à l’heure. Oh, et n’appelez votre vagin « une bouche d’évacuation ». C’est horriblement laid. Bien que cela m’évoque une intimité encore béante. Un amant normal serait probablement dégoûté. Ce qui peut se comprendre, vous avez pondu. La ponte est semblable à l’acte d’accouchement. Et donc à cette image de perte de fluides et autres. Moi ? Je vais vous démontrer en deux actes ce que j’en pense. »

Camille se releva et ne perdit pas de temps à retirer son pantalon noir moulant rempli de poches cachés. Mais il n’avait rien à cacher. Même avant de le retirer, le tissu moulant révélait déjà un sexe en érection. Puis il s’agenouilla et écarta de nouveau les cuisses si Mélodia les avait refermés par réflexe. Sa bouche se rapprocha des grandes lèvres de Mélodia. Le souffle chaud glissa sur l’épiderme sensible. Quand soudain les lumières furent balayées !
*
**
Elfrydd était retourné dans son établissement. Il devait faire vite. Que le Roi Doré détruise une partie de la ville était une chose. Ce serait bien plus préjudiciable s’il s’en prenait à sa propriété à lui. Il y avait eu tellement d’expériences de menées dans ces salles. Tant de rapports stockés qui servaient aux générations suivantes. Pour améliorer les premières idées. Ou pour en trouver de nouvelles en croisant deux expériences qui pouvaient sembler n’avoir rien en commun.

Il courrait donc dans le couloir, ne produisant aucun bruit à cause de la moquette rouge absorbant les sons. C’était presque déplacé ce confort alors qu’il y avait un carnage au-dehors. Et cela le fit sourire.

Il entra dans une pièce. Se précipita vers une grande armoire aux portes vitrées. Il trouva très rapidement des fioles étiquetées. Une insulte ! Il allait devoir perdre du temps à retirer l’inscription. Un professeur arriva sans prévenir et demanda à son directeur ce qu’il faisait. Qu’il fallait fuir. Que ce n’était pas le moment d’expérimenter et… la comédie cessa et il se mit à rire. Elfrydd l’accueillit avec un sourire et lui confia son plan. Plan qui fut accepté par le professeur. C’était une belle soirée pour lui. Il avait pu abusé de l’innocence d’un élève attaché et lui faire une fellation. Mais cela importait peu maintenant. Le nouveau plan était de ravitailler la population en prétextant que ces fioles leurs donneraient des super forces temporaires. Voire des aptitudes magiques. La seule solution pour vaincre le Roi Doré crierait Elfrydd !

La vérité ? Les sacs à viande mourraient avec un détonateur à retardement dans l’estomac. Des bombes de glace. Le Roi Doré y survivrait-il ou entrerait-il dans une hibernation forcée, et même carrément gelé ? Elfrydd était très curieux du résultat. Mort ou vivant : il aurait sa récompense. Ensuite, il lui faudrait retrouver sa pondeuse.
*
**
En parlant de la bardesse, celle-ci était-elle nyctalope ? Camille ne l’était pas. Mais il pouvait se piquer et obtenir une vision proche d’une vision nocturne. Ses yeux se reflèteraient alors comme ceux des chats en pleine nuit.

« Il y avait des bougies dans le meuble près du mur. Je pourrais les allumer et les poser sur les chandeliers. Ou alors vous pourriez vous allonger sur le lit souillé et devenir le support de la lumière. Avez-vous déjà joué avec la cire chaude, Mélodia ? »

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Korë Grémorya
Camille s'ouvrait à elle. Korë l'écoutait sans chercher à l'interrompre. Tout ce qu'il disait avec un sens. Elle voyait à son regard qu'il ne mentait pas. Son honnêteté était tout de même un peu troublante à entendre. Il la trouvait désirable parce qu'elle ressemblait à un monstre ? Une femme-monstre qui figurait parmi ses préférences. Un fétichisme né de sa relation avec une Lamia. Même si la bardesse n'en avait jamais vu de sa vie, elle savait plus ou moins à quoi ressemblait cette espèce.

- Elle vous a donné des enfants, se souvint la Wyvérienne. Elle m'a l'air d'être une bonne personne. Je ne voudrais pas lui faire de l'ombre.

Sauf que l'attirance entre ces deux êtres était trop grande. Mélodia avait beau dire, son corps éprouvait toujours autant de désir. Converser avec Camille lui faisait tout autant de bien, mentalement parlant. Elle lui avait bel et bien tapé dans l'œil. Il s'était entiché de ses yeux rouges. Il la trouvait spéciale. Et il souhaitait mieux la connaître. En conséquence de quoi la bardesse le laissa étancher sa soif de curiosité. Il lui fit descendre les genoux avant de les écarter. Korë ne rougit pas alors qu'il contemplait ce que sa culotte - absente ! - ne dissimulait plus.

- ...

Camille poursuivit son analyse. Il essayait de la percer à jour. Korë trouvait cela mignon. Elle voulait attirer son attention, après tout. Cet homme lui plaisait. Il n'était certes pas très stable. Il avait même de nombreux défauts. Mais il l'intéressait. Son commentaire sur la "bouche d'évacuation" la fit sourire.

- Je n'ai fait qu'y ajouter le mot "bouche", plaida la bardesse. Vous avez été le premier à employer le mot "évacuation". C'est certes un peu vulgaire mais vous m'avez inspiré.

Korë se fichait bien de ce qu'un amant normal aurait pu penser de tout ceci. Camille ne s'était pas enfui lors de la ponte. Il n'était pas "normal"; ce qui n'était pas une insulte dans la mesure où cela faisait de lui quelqu'un de spécial aux yeux de la Wyvérienne.

- Vous êtes le seul à m'avoir vue pondre, ajouta-t-elle. Je sais que c'est une chose que vous ne répéterez à personne.

Désireux de lui prouver sa bonne foi, son sauveur se délesta de son pantalon noir. Korë imprima cette vision de lui, à demi nu, sur sa rétine avant qu'il ne rapproche sa jolie bouche de sa féminité sensible. Mélodia perçut son souffle entre ses cuisses chaudes. Cette chaleur naissante parut alors siphonner celle des environs ; les ténèbres s'étaient soudainement refermées sur la pièce.


Le père ingrat s'était enfui ! Au beau milieu des monceaux de cadavre, la Wyverne Crépusculaire grogna de sous son casque. L'homme qu'elle avait voulu occire dans le processus avait abandonné les siens à une mort certaine. Il ne restait plus aucun étudiant ou mage en vie.  Toutes ces larves insignifiantes avaient été taillées en pièces. Quelques gardes s'était enfuis. Le Magna Gawain profita de ce moment d'accalmie pour se nourrir de quelques dépouilles. Les morceaux de choix disparurent dans sa gueule. Ce premier repas de sa vie étrange fut un vrai régal ! La Roi Doré adorait sentir les os craquer entre ses crocs avant d'en avaler la moelle. Ce monstre existait pour seulement deux choses : éradiquer la vie et se servir des restes pour regagner des forces.
Un cycle morbide qui lui convenait tout à fait !
Alors qu'il se reconstituait une santé, le damné Elfrydd planifiait quelque chose. En l'absence de guerriers à envoyer au feu, il avait trouvé de dangereux substituts parmi la populace. Des types désireux de défendre leur maison, de protéger leur foyer à tout prix. Une fantastique petite armée de nigauds qui bénéficiaient d'un produit miracle supposé les rendre plus forts... ou plutôt utiles, d'une certaine manière.
Une belle poignée de ces imbéciles dérangèrent la Wyverne Crépusculaire alors qu'elle était en train de se sustenter. Ils moururent au cours de cet effort héroïque. Néanmoins, ceux-là ne laissèrent aucun cadavre exploitable ; ils avaient tous, sans exception, explosé dans une gerbe frigorifique !
Le Roi Doré se sentit insulté par cette mascarade. Affaibli par le froid, enragé mais pas pour autant stupide, il généra quelques protections métalliques supplémentaires avant de répondre à son abominable soif de vengeance !
Les suicidaires connurent une fin émouvante. Suite à chaque tuerie, leur imposant assaillant s'était vu de plus en plus ralenti. Le froid faisait fumer son corps. Un air glacé sollicitait ses articulations. Avec force férocité, le Magna Gawain continua malgré tout de se battre. Les pertes se multiplièrent de façon drastique jusqu'à ce que les villageois renoncent à la lutte et se retirent comme ces quelques gardes avant eux. Avant de se retrouver complètement prisonnière du givre étouffant, la Wyverne Crépusculaire, enfant d'Elfrydd et d'Yllanova Iarraleï Ravawynn Eilsys (le nom wyvérien de Korë Grémorya), poussa vers les hauteurs un hurlement de loup.
Son palmarès final ? Plus de la moitié de la population locale massacrée par sa griffe ; des rangées de bâtiments entiers transformés en tas de gravats sur son passage ; une ville peut-être à jamais plongée dans le deuil...


Korë ne voyait peut-être rien, cela ne l'empêchait point de sentir la proximité de Camille. Ni lui ni elle n'avaient poussé un cri. Ils vivaient toujours - pour le meilleur comme pour le pire. La bardesse devait bien admettre que le meilleur n'était vraiment plus très loin alors que le pire, lui, s'était déchainé au-dehors...
Elle capta les paroles de son potentiel amant et, toujours dans le noir, haussa ses fins sourcils.

- Un support de la lumière ? Moi ?

Comme histoire de faire passer le temps, il lui parlait d'un jeu à base de cire chaude. La bardesse fit rapidement le lien avec ce qu'il lui avait proposé une phrase plus tôt : prendre place sur le lit souillé en vue de devenir une porteuse de lumière.

- Où avez-vous bien pu glaner une idée pareille ?

Cela la fit doucement rire. Pour autant, Korë ne se moquait pas. Elle réfléchissait à cette drôle de pratique. Quelque chose qui sortait de l'ordinaire. Un divertissement un brin masochiste...
Et faire l'amour juste après la ponte, ça ne l'est pas un peu, peut-être ?
A cette pensée obscène, la Wyvérienne hocha la tête.

- Je n'ai jamais joué avec de la cire chaude, déclara-t-elle. Vous allez m'apprendre.

A tâtons, la jeune femme se mit en quête du lit. Ayant recouvré un peu de ses forces, elle tenait déjà bien mieux sur ses jambes. La traversée jusqu'au matelas ne fut pas si difficile. Korë y trouva même un certain réconfort avant de grimper dessus et de dire avec l'aisance d'une secrétaire :

- Je suis à votre écoute.

On entendit des bruits de tissu. La Wyvérienne avait-elle commencé à se déshabiller ? Cela lui semblait logique.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Camille Marquise
Le Roi Doré était enfin immobilisé. L’hibernation imposée avait resserrée ses griffes glacées contre son corps. Il ne serait plus une menace. Pour le moment. Elfrydd avait remporté cette victoire. Mais à quel prix ? Il s’en fichait ! Si les villageois l’avaient surpris à ce moment de la chronologie de ce désastre dramatique, la rage les auraient envahis après avoir faire l’expérience d’autant de pertes. Sur un balcon de son établissement de recherche, Elfrydd et le professeur acolyte était assis un verre de vin coûteux à la main. Ils observaient les ruines, les flammes, l’agitation et surtout le corps d’un blanc bleu du Roi Doré.

Elfrydd : « Une magnifique victoire. Santé ! »
*
**
L’effondrement d’un bâtiment au-dessus des têtes de Camille et Korë avait provoqué des lâchés de poussières qui avait soufflé toutes les flammes. Mais ce n’était pas le seul événement qui impacteraient la vie de ces deux êtres qui, dans une condition extrême, se rapprochait de corps et d’esprit. Le contact qui devait toquer à la porte à la matinée suivante ne se présenterait jamais. Il avait péri des suites du carnage du Roi Doré. Mais ce fait importait peu. Très peu au vu de la tournure des événements.

Camille n’avait rien répondu aux questions de Mélodia. Deux premières questions rhétoriques suivies d’une question dont la réponse lui échappait. Il pouvait toujours imaginer une explication dans un esprit dépourvu d’accès à ses sentiments avec le besoin pratique de faire revenir la lumière dans cette chambre.

Il se leva et avança sans craindre de se taper le petit orteil dans le pied du lit par exemple. En tendant le bras, il allait toucher la porte de l’armoire. Exactement. Il l’ouvrit et s’empara d’un petit plat longiligne qui contenait d’élégantes et longilignes allumettes. Il en gratta une sur un support et réapparut aux yeux de la femme qui se déshabillait. Une lumière tamisée qui se reflétait dans ses yeux froids mais si intensément posés sur son corps à elle. Comment pouvait-il émettre une telle charge émotionnelle sans lui-même être connecté aux siennes ?

Camille prit son temps et alluma tout à tour quatre bougies qu’il alla placer à chaque coin de la chambre. Il les posa au niveau du sol et, ici derrière un meuble, et là-bas derrière un rideau. Le tout pour que la pièce soit le plus tamisée possible. Il ne devait y avoir qu’une seule véritable porteuse de lumière dans cette chambre. Les autres sources lumineuses étaient uniquement là pour avoir un minimum de visibilité. Et pour combattre le fait qu’ils n’étaient pas nyctalopes. Et pour s’assurer qu’en vas de nouveau pluie de poussière, il y ait au moins encore une flamme résistante.

La lumière revint au centre de la pièce. Vers la femme allongée, curieuse et en attente d’instructions. Sans rien lui demander, ses mains s’imposèrent pour qu’elle se retrouve dans une position allongée sur le flanc. La pensée de son intimité béante suite à la ponte stimulait son pénis qui était dur et dressé. Il n’en fit aucun commentaire. Pour s’autofrustrer et laisser son imagination nourrir son excitation, les mains de Camille placèrent une jambe étendue sur l’autre. Puis sa main vint glisser sur les courbes de son visage. Mais il ne dit rien de plus. Et ne l’embrassa pas plus.

Quel silence et quel mystère, il imposait…

« Je pourrais retirer le haut à votre demande. Mais il faut que vous sachiez que j’ai également un fétichisme concernant les vêtements. Pour votre donner une anecdote marquante, lorsque ma femelle m’a sauvé et emmené dans son antre, elle m’avait habillé de ce qu’elle avait trouvé. A savoir une longue paire de gants noirs et une paire de bas de femme. Je préférerais ainsi rester à moitié vêtu. Mais je suis également à l’écoute de vos désirs. »

Il se releva et alla chercher une bougie qu’il alla allumer. Il prenait son temps. Parce qu’ils avaient toute la nuit. Parce qu’ils n’avaient rien d’autre à faire. Parce que c’était propice à l’ambiance. Camille revint auprès de Mélodia. Il fit perler une goutte au-dessus de son genou. Son choix s’était porté sur une zone peu sensible. La suite dépendrait de sa résistance. De son envie de pousser plus loin. Inévitablement, le jeu se porterait sur la peau plus fine de son ventre. Cet endroit si proche de zones érogènes : son sexe et ses seins. Mais le plan de Camille était de ne pas y toucher. Il avait une vision. Il voulait multiplier les bougies. Les poser sur son corps nu et laisser la cire prendre possession de ce corps qui commençait à l’obséder.
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Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Korë Grémorya
La Wyvérienne observait son compagnon installer et rallumer des bougies à quelques endroits clés. Ce fut difficile au départ, à cause de l'obscurité. Mais celle-ci, au fur à et mesure de l'avancée des travaux, devint une pénombre plus agréable et chaleureuse.
Quelle ambiance mystifiante ! J'ai l'impression que nos soucis s'éloignent à chaque fois qu'une bougie se met à flamber...
Camille arrangeait l'éclairage à sa manière. Pas trop de lumière, parce qu'il désirait la placer, elle, la joueuse en pleine découverte, sur les feux de la rampe.
Et quel garçon étrange... il semble si sérieux dans ce qu'il entreprend. Ce comportement lui confère un certain charme. Il me donne envie de le regarder, de m'étendre sur son sujet...
Dès qu'il en eut fini avec les alentours, son sauveur retourna à son chevet. Il ne dit rien et, sans transition aucune, commença à la manipuler, à décider de cette position qu'elle allait devoir adopter. Etendue sur le lit, Mélodia bascula sur un flanc, ses gambettes lisses alignées l'une sur l'autre.
Soucieux de ses préférences, Camille lui fit alors part de son passé et de ses propres fantasmes.

- D'accord, dit-elle avec un demi-sourire. Vous prenez du plaisir à vous déguiser ? Soit. Vous allez malgré tout vous débarrasser de vos vêtements, Camille. Je voudrais au moins pouvoir contempler votre poitrine. Elle me parait si légère, si douce... (Commençant un peu à divaguer, Korë dut très vite se reprendre.) Aheum !... Je vous donne la permission de vous servir de mes habits comme bon vous semble. Mais je dois bien vous avouer que je serai curieuse de vous voir enfiler mes bottes et mes protège-bras.

Voilà ! Inutile d'en rajouter. Il pouvait faire de sa demande ce qu'il voulait.
Place au jeu des bougies, donc ! Camille s'était emparé d'une cinquième bougie, qu'il avait bien entendu allumée. Korë eut une légère grimace lorsqu'il fit tomber une goutte sur son genou. La chaleur était importante et se concentrait sur le point d'impact, en premier lieu, avant de s'étendre en auréole aux alentours de l'épiderme affecté. La Wyvérienne mit un certain temps à en apprécier pleinement le courant sulfurique. Une douleur pointue qui se substituait à une forme de bien-être étrangement reposant. La première difficulté à la différence d'une pénétration ? Ne pas remuer au risque de faire tomber la bougie. Heureusement que Camille n'avait pas encore installé la première ! Il veillait à procéder étape par étape alors que Mélodia cherchait l'acclimatation. Ses yeux rouges passaient de la cire fondue au corps de celui qui la faisait goutter. Sa vue et son toucher se réjouissaient de ces éléments-là. La bardesse s'en mordillait les lèvres - l'une des rares parties de son corps qu'elle était en droit de faire bouger.

- Allez en chercher d'autres et déposez-les ici, le conseilla-t-elle. Je ne voudrais pas qu'en vous éloignant du lit trop souvent vous fassiez tomber quelques bougies.

Il s'agissait ici de l'art du sauveur, auquel elle avait gentiment prêté son corps.
Pendant tout le processus, la Wyvérienne en avait oublié ce monstre à qui elle avait donné la vie, et qui en ce moment même reposait à l'intérieur d'une prison de glace.
Quelle mère exemplaire !

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Camille Marquise
Même museler de ses émotions, Camille avait ressenti la pleine mesure de l’ordre qui était venu se loger dans on crâne. « Vous allez malgré tout vous débarrasser de vos vêtements, Camille. » Ca avait été comme un coup de fouet psychique. Cette femme affaiblie par la ponte. Toute seule avec un inconnu dans une chambre presque plongée dans l’obscurité. A la merci d’une expérience étrange. Et pourtant, même dans cet inconfort, elle avait trouvé des ressources pour imposer la réalité qu’elle voulait voir se réaliser. Etait-ce le vouvoiement ? Ca en faisait partie oui. Puis le « charme » s’était dissipé quand elle évoqué sa poitrine avant de réaliser sa propre perte de contrôle.

« Il ne faut pas vous inquiéter. Je ne compte pas vous quitter du regard. D’abord parce que je dois vous surveiller. Je ne voudrais pas que vous souffriez inutilement. Ensuite, parce que je ne voudrais pas que le lit s’enflamme. Je me dois de vous tenir en vie jusqu’au petit matin, heure à laquelle votre responsabilité passera de main. »

Un homme plus en phase avec ces émotions et avec un capital plaisanterie aurait pu se targuer qu’un tel incendie serait impossible au vu de l’humidité qui entachait encore un peu le lit. Infime, bien entendu comparée à l’étendue du matelas. Mais non. Camille était toujours aussi « froid ». Un comble pour quelqu’un qui jouait avec le feu tout de même.

Il resta donc un moment debout à contempler sa future œuvre vivante. Lui était au bord du lit, lui permettant ainsi de manipuler sans avoir à peser de son poids sur le matelas et mettre en péril ses efforts. Elle était allongée sur le flanc, une position qui devrait lui permettre de tenir dans le temps. Mais elle était surtout devenue la porteuse d’une première bougie en équilibre sur sa fesse…

…et non ! Elle tombait !

« Je m’excuse !... »

Camille s’était précipité pour récupérer la bougie tombante. Il n’avait pas crié une excuse à cause de la drogue coulant dans son système. Mais son ton en avait donné l’impression. Il ne dit rien non plus à cause de la brûlure provoquée par le rattrapage in extremis. C’était son idée. Et c’était son rôle d’être le « dominant en contrôle ». Il ne pouvait pas afficher une faiblesse aux yeux de la bardesse.

« Je ne remets pas en cause la morphologie de votre corps. C’est moi. Je n’ai pas laissé couler assez de cire pour que la bougie tienne par elle-même. Je ne commettrais pas une deuxième fois cette erreur. C’est une promesse. »

Effectivement, Camille ne commit pas une deuxième fois la même erreur. Il laissa couler assez de cire sur le flanc de Mélodia au niveau de ses fesses. Puis il maintint la bougie jusqu’à ce que la cire refroidisse autour de la base de la bougie. Voilà. C’était beau. Cela aurait pu être une excellente façon de fêter un premier anniversaire d’une relation étrange mais néanmoins intense et enrichissante. Ce n’était pas le cas.

Il attendit une bonne minute pour s’assurer que la bougie tiendrait. Satisfait, il retira son haut moulant noir pour respecter l’ordre de Mélodia. Il était désormais intégralement nu. Sa peau blanche mise en lumière par l’ambiance tamisée. Il fixa quelques longues secondes son œuvre d’art. Dévoilant pendant ce temps un état entre le repos et l’érection. Puis il s’en alla récupérer les bottes et les protège-bras cités. Il s’installa dans le fauteuil où il avait déposé Mélodia plus tôt. En avait-il fait exprès ? Car sa nouvelle position se retrouvait dans le dos de la femme légèrement « encirée ». Aux sons, elle pouvait savoir que Camille prenait soin de ses affaires.

Quand il revint devant elle, il portait ses bottes et ses protège-bras. Il tourna sur lui-même pour qu’elle voie le résultat. Puis il ouvrit son poing fermé et révéla sa petite culotte à elle qu’il enfila. La réaction fut immédiate et l’érection devint totale. Son sexe était plaqué contre son ventre grâce à la lingerie abandonnée de la pondeuse.

« Comme ordonné. » ajouta-t-il sobrement.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Korë Grémorya
Il se montrait fort serviable et attentionné avec elle malgré cette absence d'émotion dans ses paroles. Cela ne dérangeait pas la bardesse. Elle même n'était pas très expressive en dehors de ses prestations auditives. Comment aurait-elle pu lui en vouloir ? C'était impensable. D'autant plus que cette situation dans laquelle il l'avait mise l'intriguait. Une immobilité sensuelle avec, sur son corps, des taches de chaleur qui s'élargissaient. Korë était en train de vivre quelque chose de nouveau et d'étrange. Ce petit jeu à base de cire n'était visiblement pas pour lui déplaire. Elle souriait. Très légèrement, oui, mais elle souriait tout de même !
Venant de la Wyvérienne, c'était déjà quelque chose - un détail encourageant.

- Vous me "tiendrez en vie" plus longtemps que vous l'escomptez, répliqua-t-elle. Je n'envisage nullement de casser l'ambiance mais, en même temps, je n'ose imaginer dans quel état mon... enfant a mis la ville.

Ce n'était sans doute pas très beau à voir. Tout l'inverse de ce qui se passait ici, dans ce sous-sol encore mal éclairé, avec son corps menu pour support. Et non : la Wyvérienne n'avait pas oublié les conséquences de sa ponte ; elle s'efforçait de ne pas trop y penser, voilà tout. Parce qu'il est bien plus simple de fuir le problème que de s'y confronter comme le font si bien les héros...
Je suis une porteuse de lumière assez atypique.
Aucune gloire, dans ce titre ; seulement de la beauté.
Mélodia grimaça en sentant la chaleur gagner subitement en intensité.
Etait-ce normal ? Non, à première vue : Camille s'était précipité pour rattraper la première bougie qui avait basculé le long de sa plus haute fesse.

- Ça ira, le rassura-t-elle, avec un soupçon de chaleur dans sa voix. J'espère seulement qu'il en va de même pour vous ?

Il s'était brûlé les doigts. Légèrement, oui. Et s'était excusé auprès d'elle pour cela ? De quoi lui faire gagner des points ! Korë appréciait ce genre de comportement. Même drogué, le garçon exprimait son empathie. Il avait un bon fond, et était donc porteur d'une grande qualité.

- Je vous crois. Aussi sûrement qu'au début de notre rencontre, précisa-t-elle avec un sourire accentué par sa bonne humeur.

Avec une deuxième bougie, Camille renouvela la cireuse opération. Le liquide sulfurique goutta sur la hanche de la Wyvérienne. Celle-ci se mordit les lèvres, s'imprégnant de cette sensation qui éprouvait si bien ses nerfs. Elle exhala un discret soupir. Son compagnon de jeu fit en sorte de tenir sa promesse. Le tube blanchâtre tenait désormais en équilibre au-dessus de cette fesse chaude et savamment éclairée.
Visiblement, c'est une réussite.
La mèche brûlante ne la captiva qu'un maigre instant car un autre spectacle, plus émoustillant encore, s'offrait à ses yeux rouges. Camille s'était départi de son haut moulant ! Sur sa poitrine lisse au teint laiteux, deux petits bourgeons roses pointaient. Il la dévora du regard un instant, tout comme elle avec lui, avant d'aller ramasser une partie des affaires de la bardesse. Si celle-ci ne le vit pas s'habiller, elle l'entendait très bien obéir à ses fantasmes. L'une de ses courtes oreilles pointues frétilla.
Je sens l'inspiration papillonner dans mon ventre...
Nul doute qu'elle allait pouvoir en faire une chanson, de cet évènement là !
Et pendant ce temps, la cire chaude nourrissait délicieusement son sens du toucher...
Korë en suivait silencieusement l'évolution. Une larme blanche était déjà descendue jusqu'à son pubis. La chaleur avait monté d'un cran supplémentaire. Cela l'excitait, naturellement. Même ses tétons pointaient. La bardesse était curieuse de découvrir le degré de plaisir et de douleur qu'une coulure de cire chaude susciterait le long de sa menue poitrine...
Camille revint se placer devant elle, coupant court à cette prometteuse pensée. Fidèle à ses désirs conjugués aux siens, il avait enfilé ses protège-bras en cuir ainsi que ses bottes brunes. Le tout lui conférait un certain charme ! Korë était à la bonne hauteur pour zieuter cette touche d'érotisme qui agrémentait son entrejambes masculin. Son sauveur portait sa petite culotte blanche - et de manière très serrée !
La Wyvérienne se reprit in extremis. Elle avait bien failli bouger une main dans l'intention de la glisser à l'endroit le plus chaud de son anatomie. Ses lèvres, par contre, remuaient avec un désir de plus en plus vif. Heureusement qu'elles ne l'empêchaient pas de s'exprimer :

- Je vous trouve très mignon, Camille. Mes vêtements vous procurent un charme... rustique. Cela vous va bien, je trouve !

Entretemps le doux feu liquide s'était étiré le long de sa fesse, juste à la lisière entre celle-ci et sa voisine. Sa cuisse aussi goûtait à cette chaleur bienvenue. Les joues de Korë s'étaient colorées d'un rose évocateur de son état. Pour le moment, elle se plaisait dans cette position allongée.

- En revanche, je vous demanderai de faire bien plus attention à mon sous-vêtement. J'y tiens vraiment beaucoup, voyez-vous ? Et le fait que vous vous en soyez paré me touche profondément. Cela nous rapproche un peu plus, d'une certaine manière.

De toute évidence, elle n'était absolument pas contre cette idée.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 27 août 2024 00:28
par Camille Marquise
Camille livrait bataille entre sa raison et sa passion. S’il désirait plaire à cette femme, obéir à ses ordres et ne pas la décevoir. Il avait aussi le besoin de respecter les pulsions de son corps. Tout cela se cristallisait autour d’une petite culotte blanche. Sa première intention était de la retirer pour ne pas la déchirer, déformer ou souiller. En même temps, n’était-elle pas au meilleur endroit dans cette chambre pour veiller dessus ?

Pendant qu’il cherchait une réponse qui lui paraissait impossible, le liquide sulfurique (une excellent eexpression empruntée à une bardesse de grand talent) continuait sa lente course sur l’épiderme qui prenait tout aussi lentement des couleurs. Qu’il réfléchisse ou non, ce rituel (amoureux ?) se jouait nécessairement avec le facteur temps.

« Je vais la retirer. »

Il le fit devant ses yeux. Même avec des émotions endormies, son corps savait que c’était là une manœuvre pour augmenter de quelques crans la température de ces deux personnes au sang chaud. Puis il la plia méticuleusement et la plaça non loin des narines de la bardesse. Sentirait-elle leurs odeurs entremêlées ? Camille ne put faire autrement que d’observer quelques instants son visage. La voir renifler serait assurément un excellent combustible pour permettre à son érection de tenir dans le temps.

« Je préfère vous prévenir. Je vais masser vos tétons. Je vous le dis car je ne veux pas que vous soyez surprise et que vous gâchiez ce que nous sommes en train de sculpter. Une œuvre de lumière et de chairs. Je ne suis pas artiste mais j’ai l’impression que cela pourrait être un titre. »

Sa main glissa le long de sa hanche… pour ne rien rencontrer. Il s’était attendu à plonger dans une de ses poches secrètes. Il y avait tellement peu de chances qu’il se retrouve nu lors de sa mission, il fallait l’en excuser. Il s’excusa d’ailleurs à voix haute. Avant d’aller auprès de son pantalon noir moulant et revenir avec une pommade.

Il aurait été plus facile de s’agenouiller près du lit et masser les zones érogènes de la bardesse. Mais Camille préféra rester debout et se pencher pour commencer à répandre sa pommade coincée entre son pouce et son index. Il s’excusa une nouvelle fois du contact tirant davantage vers le froid que le chaud.

« Cela permettra à vos tétons d’être désensibilisés en partie lorsque la cire coulera dessus. La pommade protègera aussi en partie contre la brûlure. »

Pourquoi rester debout alors ? Parce que cela permettait à la bardesse d’être si proche et si éloignée de cette verge en érection. Un organe si gonflé de vie. Presque trop blanc et trop lisse. A l’image de la « pureté » de Camille. Ce n’était pas un organe semblable à une arme contondante nervurée de grosses veines.

« Préparez-vous. »

Avec une nouvelle bougie, Camille laissa tomber une première goutte si blanche et si brûlante au-dessous des seins. Puis une autre goutte au-dessus. Une autre encore sur le flanc où viendrait se poser la bougie un petit peu plus tard. Pour le moment, la manœuvre permettait à cette zone plus sensible de s’habituer au feu. Quand il fut satisfait de l’ensemble des tâches maintenant immobilisés dans leur froid : Camille fixa la bougie avec patience comme il l’avait fait avec celle sur la fesse.

Puis il se redressa, s’éloigna de trois pas et observa sa création vivante. S’il vérifia dans un premier temps que toutes les bougies ne tomberaient pas. Son regard s’attarda plus que de raison dans les yeux couleur passion de Mélodia. S’il n’avait pas accès à ses propres émotions, cela n’empêchait pas de découvrir les siennes.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 28 août 2024 19:37
par Korë Grémorya
Il allait la retirer ? Aussi vite ? Pourquoi ? Parce qu'il craignait de l'abîmer et de la décevoir ?
C'est... une réaction intéressante. Et mignonne.
Elle n'alla point à l'encontre de sa décision, le regardant plutôt faire avec un appétit tout juste contenu. Rester parfaitement immobile n'était pas un exercice si facile que ça en avait l'air - surtout pas dans ces conditions. La bardesse devait tenir ses pulsions en laisse. Elle avait beau avoir pondu tout récemment, la vision de ce corps masculin presque aussi fin que le sien lui donnait des idées...
Dans le délicat tissu, la Wyvérienne huma doucement leurs arômes intimes conjugués. Un parfum qui la fit frissonner... et limite manquer à son devoir de support de lumière.
Ce petit jeu coquin va me permettre de m'endurcir un peu.
Il l'avertit de ce qu'il comptait faire, en l'occurrence : travailler sur ses mamelons. De la simple prévention ? Non. Le charme de la bardesse opérait, comme en témoignait l'érection du jeune homme. Un amateur qui s'amusait à transcender le corps d'une artiste en œuvre de lumière, de chair et de cire...

- Votre impression mérite considération, avoua-t-elle avec un sourire méditatif.

Il s'excusa pour une raison qui ne lui disait rien. Korë laissa couler avant de comprendre la nature exacte de son geste manqué. Camille s'en alla farfouiller dans les poches de son pantalon pour en puiser une pommade, qu'il appliqua ensuite sur les tétons sensibles de la bardesse. Celle-ci ferma doucement les yeux et se mordit les lèvres. Elle en eut la chair de poule. A cette sensation de froid, Korë n'était pas habituée. Quand elle rouvrit les yeux, elle vit la pâle virilité de son sauveur à quelques centimètres du matelas. Un membre de bonne dimension - plus rassurant qu'effrayant.

- Je me prépare, confirma-t-elle en faisant l'effort d'ancrer son regard carmin dans le sien.

La Wyvérienne prit une inspiration mesurée, se recentrant sur elle-même. La première goutte percuta le dessus de sa poitrine. La modeste brulure la fit serrer les dents sous le barrage de ses lèvres fines. La seconde lui arracha un petit "hum" loin d'être alarmant. La troisième, moins espacée dans le temps, manqua la faire gémir.
C'est lui qui me prépare, constata-t-elle, et il s'y prend de façon intelligente.
Vint le tour de la bougie. Une opération toujours aussi délicate ! Korë sentit l'intense chaleur lui mordiller le flanc. Elle exhala un soupir qu'elle n'aurait pu retenir pour rien au monde. Un savant mélange de douleur et de plaisir, loin d'être simulé.
Le regard de son observateur éveilla de nouvelles sensations dans son bas ventre. La Wyvérienne papillonna légèrement des yeux. Ses joues s'étaient à nouveau colorées. Elle écarta un peu plus ses paupières. Dans ses prunelles, fébrilité et passion formaient un beau mélange.

- De quoi... ai-je l'air ?

En raison de la drogue assimilée, les yeux de Camille ne retranscrivaient pas grand-chose. Mais peut-être qu'en observant attentivement ce qui se passait un bon étage en dessous... ?
La bardesse n'osait pas - même si elle en brûlait d'envie.
Elle faisait partie d'une œuvre ; pas question d'en gâcher la construction de si tôt !

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 30 août 2024 10:40
par Camille Marquise
Camille répondit sans prendre le temps de la réflexion. Une réponse froide et clinique.

« Vous avez l’air d’une jeune femme nue, allongée et recouverte de cire. »

Il n’y avait pas de poésie dans cette réponse. Camille le reconnut. Même privé de ses émotions, il savait que ce n’était pas ce qu’elle avait voulu entendre. Il voulait faire quelque chose pour elle. Elle qu’il avait immobilisé et qui luttait pour rester dans cette position qui deviendrait tôt ou tard inconfortable. A cause de la position. Ou à cause des pulsions.

La main de Camille enserra alors sa verge dressée.

« Cette vision a aussi provoqué cette érection dans mon corps. »

Il aurait pu se masturber devant elle. Peut-être aurait-elle aimé. Mais sans accès à ses émotions, la masturbation ne devenait plus qu’un geste physique dénué de son plus grand intérêt. C’est pour cette raison que Camille ne fit rien d’autre que de sentir ce membre chaud et dur dans sa main. Il réfléchissait déjà à la suite.

« Cette vision mériterait d’être capturée par un moyen ou un autre. Pour qu’elle survive dans l’éternité du temps. Mais je ne possède ni appareil photo, ni talent à la peinture. Je ne vois donc qu’une seule solution. »

Camille s’éloigna de Korë pour aller chercher une chaise et la ramener devant le lit. Il s’assit et de ses yeux intenses sans émotions, il la fixa. Assis comme un bon élève, les jambes rapprochées l’une de l’autre. Et non pas comme un mâle alpha, les jambes bien écartées pour laisser voir sa verge en érection.

« Je vais vous regarder et imprimer votre image de chairs et de cire dans ma mémoire. Jusqu’à ce que la dernière bougie se soit consumé. Je resterai éveillé jusqu’au bout, veillant à votre sécurité. Je suis aussi votre serviteur. Si vous éprouvez une douleur, un inconfort : je ferai ce que je peux pour vous en soulager. Si vous avez la nécessité d’une conversation, je ferai mon possible pour être un bon interlocuteur. Et si vous désirez autre chose, je ferai tout mon possible. Vous pouvez être en paix. Je suis le gardien de votre sécurité. Jusqu’au petit matin où ce contact viendra prendre le relai pour vous emmener en sécurité. »

La suite dépendrait de Korë. Une longue conversation ? Ou ce silence si chargé de sens ? Cela dépendrait d’elle. Les heures à venir pourraient également la voir s’assoupir. Après un enlèvement, une ponte et cette épreuve dans un souterrain : ce serait parfaitement compréhensible. Et Camille ne lui en voudrait pas. Sauf au petit matin où la drogue ne ferait plus effet. Alors il s’en voudrait surement d’avoir laissé parler ce côté de sa personnalité. L’embarras. La honte. Le tout cristallisé sous l’image d’une petite culotte blanche.

Encore fallait-il savoir s’il y aurait ellipse ou non ? Le choix appartenait seul à la porteuse de lumière.

(ce ne sera qu’au petit matin que la vie leur infligera de nouveau le poids des manigances d’Elfrydd et de son rejeton wyvérien…)

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 31 août 2024 18:09
par Korë Grémorya
Une jeune femme nue, allongée et recouverte de cire. Une description simple et sans émotion qui ne laissait que très peu de place à l'imagination. Sûrement pas le genre de phrase que prononcerait une bardesse pour émoustiller son auditoire.

- Ah... je vois.

Bah ! il avait au moins le mérite de faire un miroir fidèle. Une glace sobre capable de reproduire son reflet avec un calme imperturbable.
Quand soudain Camille, qui avait empoigné son vit, lui donna l'impression de se redécouvrir. Parlait-il de sa propre érection ou de celle d'un... autre lui ? Korë n'avait encore jamais partagé ce genre de moment intime avec un homme qui s'était drogué dans l'espoir de récupérer et de conserver durablement son calme.
Vraiment étrange, cette bulle dans laquelle nous nous sommes réfugiés.
Ils étaient devenus hermétiques au chaos de l'extérieur. Si bien que la Wyvérienne ne se posait plus aucune question sur la surface...
Il n'y avait plus que le profil insolite de ce garçon nu qui accaparait son attention. Rien d'autre, si ce n'était bien sûr le doux picotement de la cire tout le long de son flanc et de sa poitrine.
C'est à la fois excitant et reposant. Un peu comme une cure. Mon esprit se vide, ma tension s'apaise...
Son observateur/sculpteur s'était levé dans l'intention de trouver une solution à son problème de postérité. Trainant une chaise jusqu'au bord du lit, il s'y installa, l'air stoïque. Heureusement qu'il n'était pas aussi avare en mots que la présente bardesse ! Même sans émotion à l'intérieur, ses paroles réchauffaient l'atmosphère aussi sûrement que la flammèche vacillante des bougies. Mais de quoi parlait-il, au juste ? Et bien, en premier lieu d'immortaliser sur sa rétine l'image de la porteuse de lumière. De continuer à veiller sur sa création, aussi. De la servir au mieux pour qu'elle n'aie jamais à pâtir de sa nouvelle condition. De converser sur n'importe quel sujet de son choix. Et tout cela quitte à ne pas fermer l'œil de la nuit.

- Dans l'état où vous êtes, je ne vous embarrasserai que d'une seule question, déclara-t-elle d'une voix qu'elle n'avait pas voulu aussi chaude et précipitée. (Merci, les bougies !) Demain, si jamais ce contact ne se présente pas pour quelque raison que ce fût, jusqu'où seriez-vous capable d'aller pour assurer ma sécurité ?

Elle aurait très bien pu lui soutirer des informations sur ses goûts. Exiger qu'il lui parle de ses qualités, de ses défauts cachés, de ses hobbies et de quantités d'autres choses en rapport avec sa frêle personne au membre toujours aussi rigide. Mais la Wyvérienne songeait également à l'avenir, avec un égoïsme propre à tout un chacun. Ici, elle ne chantait pas pour autrui ; elle nourrissait le regard vide d'un homme qui lui avait sauvé les miches.

- Vous n'êtes pas obligé de répondre tout de suite à cette question. Vous avez même tout le temps que vous m'observez pour y réfléchir. Nous ne sommes pas pressés...

Et elle commençait à avoir sommeil. La chaleur ambiante la faisant suer, Korë se vit contrainte de lui demander de quoi s'hydrater la gorge avant de basculer, lentement mais surement, entre les bras de Morphée. Elle s'endormit ainsi, avec l'image d'un homme nu assis sur une chaise qui l'observait sans ciller.
Un voyeur, un artiste ou un chevalier servant ? Peut-être un petit peu des trois.
Les concernant, le destin n'avait pas encore décidé de tout.

(Place à l'ellipse~)

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 01 sept. 2024 12:25
par Camille Marquise
Il ne lui donna pas réponse à sa question. Korë s’endormit paisiblement et Camille n’en ressentait pas grand-chose. Cette sculpture vivante qu’il avait modelé de ses mains. Il y avait tout de même une forme de frustration. S’il savait qu’il gravait cette image dans sa mémoire, il ne pourrait la ressentir que plusieurs heures plus tard. Et ce serait trop tard. L’alchimie du moment serait passé. Eteint comme les bougies qui, patiemment, coulèrent le long du corps de la pauvre jeune femme épuisée.

Camille veilla et surveilla chacune des bougies. Si la jeune femme hissait dans son sommeil à cause de la chaleur, il venait souffler pour refroidir le coulis sulfurique. Quand une bougie manqua tomber parce que, dans son sommeil, Korë bougea : il la rattrapa. Avant qu’elle se blesse. Ou que la flamme presque morte enflamme les draps.

Désormais, elle dormait le corps dans une coque de cire. Etrange papillon qui ne demanderait qu’à sortir au petit matin. Pendant ce temps, Camille était toujours assis sur sa chaise. Son érection retombée depuis quelques heures. Il ne parvenait pas à dormir. A cause de la drogue. A cause de la question. A cause de tant de choses.

Il passa une nuit blanche et se trouva toujours sur la chaise quand elle s’éveilla. Mais il n’était plus le même. Epuisé. Les nerfs à fleur de peau. Les émotions si vives qu’elles en devenaient douloureuses. Des cernes sombres et de petites veines rouges dans les yeux. Un bien pitoyable spectacle à présenter. Oh, et il n’était plus nu. Il s’était complètement rhabillé et avait hésité un grand nombre de fois concernant cette petite culotte blanche. Son esprit voulant la récupérer en trophée. En souvenir. Avant que le contact arrive et la lui enlève. « sa princesse de cire »…

« Bonjour. »

Des trémolos dans la voix. Un simple mot qui annonçait de la politesse et un retour des émotions.

« J’ai la réponse à votre question. Mais buvez cette eau pour commencer. »

Il s’en voulait maintenant. Découvrir ce corps souillé de bougies décédées. Il n’y avait plus de magie. Seulement une sorte de déchet liquide et craquelé. Camille n’osait pas lui poser la question à savoir si elle avait bien dormi. Probablement que non. Mais il n’avait jamais trouvé la force de briser son cocon de nacre. Trop effrayé de la réveiller.

« Pour commencer, sachez que le contact n’est toujours pas arrivé. Ce que je commence à trouver bizarre. Vraiment bizarre… »

Pour dire la vérité, l’heure était passée. Camille le savait par rapport à l’espérance de vie des bougies et au fait qu’il avait du en allumer des nouvelles. Cette fois, elles n’étaient plus dissimulées. L’ambiance tamisée n’était plus pour le Camille émotif.

« Pour assurer votre sécurité, je suis prêt à vous faire traverser un monde. A vous trouver un endroit sur. Et à venir vous rendre visite aussi souvent que possible. Bien que… bien que je sois déjà engagée auprès d’une autre femelle. Mais vous le savez déjà, hein ! Et puis… et puis il n’y a rien entre nous deux et… »

Définitivement plus le sculpteur au regard froid. C’était un jeune homme qui donnait davantage la sensation d’être le page du chevalier plutôt que le héros lui-même. Il n’avait pas remis son foulard noir sur le bas de son visage. Korë pouvait donc à loisir découvrir ses émotions fragiles. Ses regards fuyants. La rougeur sur ses joues ou encore le fait qu’il était en train de tripoter nerveusement la petite culotte blanche.

*Non ! Je n’avais même pas réalisé que je l’avais repris. Elle va me prendre pour un obsédé ! *

Camille la lui tendit, encore plus rouge qu’avant.

« J-je suis désolé !... V-vous voulez qu’on aille, que j’aille dans le coin pendant que vous vous vous rhabillez ? »
*
**
Elfrydd avait particulièrement bien dormi. Et ce, malgré la perte de sa pondeuse. Cette cage d’oiseau géant aux barreaux d’or était tristement vide selon sa propre vision de la réalité. Il lui faudrait retrouver cet oiseau rare. Certes, capturer un autre spécimen aux capacités différentes seraient également intéressant. Mais celle-ci… Allongé dans son lit, il se redressa sur les oreillers pour sourire en voyant une érection matinale. Elle n’avait jamais rechigné au sexe. Pire, la petite souillon semblait même s’y complaire malgré son statut de prisonnière. Non, définitivement, Elfrydd voulait la reprendre. L’enchaîner. La faire crier de jouissance. Mais pour le moment, il était seul et il devait se lever. La capture de la nuit dernière l’attendait.

Il retrouva le professeur devant un étonnant tableau sur sa route pour rejoindre le Roi Doré.

Professeur : « Elfrydd. »

Elfrydd : « Professeur. »

Les deux hommes se tournèrent pour faire face à l’œuvre. Un tableau qui faisait la hauteur de deux hommes. En trois dimensions, il présentait une foule de bras au coude absents. Des mains tendues cherchant à attraper la liberté. A étrangler la gorge de leur ravisseur. A implorer la pitié de monstre qui n’en avaient plus. Le tout dans une teinte de sang. Ou, selon l’humeur du professeur, de la couleur d’un beau vin rouge. Carmin.

Image

Elfrydd : « Comment se porte le Roi Doré ? »

Professeur : « Parfaitement immobile. Je lui fait injecter régulièrement dans le sang des décoctions glacés. »

Elfrydd : « Pas vous en personne ? »

Professeur : « Non. Bien sur que non. Et si le monstre me croquait la tête ? Non, j’ai missionné un jeune étudiant. Le dernier en date qui a du passer par l’épreuve du bizutage. »

Elfrydd : « Je vois. Votre dernière friandise. »

Professeur : « Exactement ! Je lui ai promos de le tenir loin de ses ravisseurs en échange de ce service. Et il a accepté. Un mignon petit mouton que je peindrais en noir loup… »

Il y avait eu des rictus ravis de la part du professeur. Jusqu’à ce qu’il devienne parfaitement mauvais à l’idée de corrompre l’étudiant. C’était soit ça, soit il craquerait et mourrait. Que ce soit de sa main, d’un accident ou d’une tentative de suicide réussi lui importait peu.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 06 sept. 2024 18:52
par Korë Grémorya
Confiance. C'était ce qu'elle n'avait eu de cesse de lui accorder depuis le début, éveillée comme endormie. Dans les deux cas, Korë n'en avait éprouvé aucun regret. Elle se réveilla comme une fleur, la cire séchée craquant le long de son flanc neigeux. La Wyvérienne s'étira doucement avant de se redresser tout aussi lentement. Ses yeux rouges clignèrent à trois reprises, comme pour se dégager de la brume du sommeil qui les embuait. Puis le regard de la bardesse se posa sur le veilleur assidu. En voyant son visage, Korë se rendit compte de son état de fatigue. Entre les cernes et les yeux injectés de sang, il n'avait pas très belle mine, le pauvre.

- Bonjour, répondit-elle au sien.

Elle accepta le gobelet qu'il lui tendit. Cette eau était la bienvenue ; la nuit avait été chaude a défaut d'être mouvementée - selon son impression.
Et maintenant, la réponse à sa question. Comment allait débuter cette matinée ? Son bon déroulement dépendrait justement de cette fameuse réponse.
Dans un premier temps, Camille l'informa que le contact ne s'était pas montré.
La Wyvérienne haussa les épaules. En toute honnêteté, elle n'en avait cure. Bon, il est vrai que sans cet inconnu, Camille ne serait jamais venu la libérer. Un fait incontestable ! Mais Korë n'avait pas envie de passer d'un bras à l'autre.
Pas après ce qu'il s'était passé la nuit dernière.
Bref ! La réponse lui fit plaisir. Il y avait quelque chose de romantique là-dedans, contrairement à ce qu'essayait de lui affirmer son bienfaiteur.

- Je le sais, oui. Et ça ne me dérange pas. Je respecte votre engagement. (Elle lui sourit. Sincèrement.) Vous êtes un homme bon. Shaïra a de la chance de vous avoir. Faites que cela dure le plus longtemps possible. (Elle s'était souvenu du nom de sa femme, oui.) Mais je ne pourrais pas dire qu'il n'y a rien entre nous deux. Pas depuis que vous avez fait couler cette cire sur mon corps et que vous avez enfilé ma culotte.

Elle en profita pour bien s'ancrer en mémoire le visage de Camille, qui ne portait plus son foulard sur la bouche. Il était un beau jeune homme. Peut-être un chouïa plus grand qu'elle. Un garçon émotif aux goûts particuliers. Un mâle spécial. Et un père, aussi. Cela aussi Korë ne l'avait pas oublié.
Elle s'aperçut de sa gêne et de la raison de cette dernière.
Ses yeux caressèrent la culotte - sa culotte que Camille serrait entre ses doigts moites de nervosité.
La Wyvérienne fit mine de la récupérer, effleurant au passage la main du sculpteur de cire.

- Conservez-la encore le temps que je me lave.

Elle eut un sourire conciliant. Il devait bien y avoir un seau d'eau quelque part, dans ce bouge, non ?

- En échange, je vous demanderai de trouver le nécessaire à mes ablutions. Êtes-vous d'accord, Camille ? Je ne vous empêcherai pas de me regarder ; je ne vous obligerai pas non plus à vous retourner. Le choix est vôtre.

Ensuite - et seulement ensuite - elle s'habillerait et quitterait cette ville avec lui. De la même manière qu'il s'y était pris pour l'arracher à cette institut malfamé, Korë espérait bien trouver un coin tranquille ailleurs. Quitte à filer jusqu'au bout du monde s'il fallait en arriver là.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 07 sept. 2024 09:15
par Camille Marquise
Il perdait carrément tout contrôle. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Certes, il avait réussi à parler. Mais uniquement parce qu’il avait pris l’initiative. Il avait tout donné malgré cette vision enchanteresse de ce corps nu que son lui-sans-émotions avait souillé. Même le verbe « souiller » lui faisait de l’efffet…

Mais maintenant elle parlait. L’intonation de sa voix semblait faite pour charmer. Elle aurait pu devenir une excellente commerciale sur son monde. Cette prise en compte de sa situation familiale. Ce sourire sincère qui faisait battre son cœur plus rapidement. Il aurait voulu lui dire que lui et Shaïra, c’était pour la vie. Pas simplement « le plus longtemps possible ». Evoquer une fin lui paraissait atroce. Presque élevé au rang de torture. Mais voilà qu’elle continuait à parler. Et ramenait la conversation à leur relation toute particulière-mais-NON-il ne pouvait rien y avoir entre eux.

« Ah ! Désolé. Pardon… »

Qu’il était nul comme homme. Laisser échapper un petit cri parce qu’elle l’avait simplement effleuré. Et le pire était qu’elle lui laissait sa petite culotte blanche. Le rythme d’un tambour sur une galère commença à frapper pour dompter les battements de son cœur. Le contact avait été si doux. Il en voulait plus ! Mais il se retourna faisant mine de chercher quelque chose pour qu’elle se lave. Forcément qu’il y avait ce qu’il fallait. La chambre avait été préparé. Et puis, il fallait surtout qu’il se donne le temps. Le désir se levait. Et ce n’était pas bien. Il était fidèle à sa femelle, oui ?

Camille lui trouva de l’eau, une serviette et un savon qui lui fit penser à l’odeur de la terre en forêt après qu’il ait plu. Son esprit divaguait ! Il devait se reprendre. Il avait chaud. Il voulait remettre son masque sur le bas de son visage. Il avait conscience que son pantalon noir d’espion ne dissimulerait rien quand il lui ferait de nouveau face.

*Elle me laisse le choix. Pourquoi ne m’a-t-elle pas ordonné de me retourner ! Je ne dois pas la voir nue. Enfin, je l’ai déjà vu nu mais… j’ai une famille. Je ne peux pas laisser mon sexe décider pour moi. *

Seulement, la nymphe était bien capable de chanter en toute innocence. Son corps aussi frêle que le sien. Les souvenirs de la nuit blanche étaient si frais qu’ils étaient comme collés à ses rétines. Même le dos tourné, il la revoyait. Il lui avait infligé l’épreuve du feu. Il s’était travesti avec ses vêtements à elle. Il avait même exposé sa verge tendue si proche de son visage. Elle qui avait été emprisonné dans une cage à oiseau géante et violer à plusieurs reprises.

*Je ne me retournerais pas. *

Ses doigts remontèrent le tissu noir en appui sur la pointe de son nez. Et il se retourna. Le textile pouvait bien cacher une partie de ses émotions. Mais l’intensité dans ses yeux et la raideur dans son pantalon étaient sans équivoques.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 09 sept. 2024 20:45
par Korë Grémorya
Sa timidité le rendait craquant. En ces circonstances, Korë le préférait aussi sensible plutôt que l'inverse. Elle avait apprécié ce petit jeu coquin avec les bougies - à l'intérieur, son corps en conservait toujours la chaleur - mais le véritable Camille se trouvait là, en ce moment même, devant ses yeux. Ses émotions difficiles à maitriser faisaient partie de son être. En sa présence, la Wyvérienne hésitait à lui interdire l'usage de ses drogues. Mais elle songeait aussi à l'avenir et à ses dangers potentiels...
Je ne dois pas le restreindre, se dit-elle. Ce serait contreproductif. Tous les deux, nous devons avoir le choix - le droit de décider d'agir ou de ne pas agir.
Lui n'était pas contre la regarder se laver. Il aurait sans doute voulu qu'elle lui interdise de la regarder, tout simplement. Cela lui aurait sans doute faciliter les choses étant donné qu'il avait l'air de se soucier de la confiance que lui accordaient ses proches - et surtout sa femme-serpent.
Non. Je ne lui interdirai pas d'éprouver du plaisir.
Il avait conservé sa petite culotte. Une preuve de son attirance pour elle. Le nécessaire aux ablutions lui avait été apporté. Korë s'anima dans ce sens, frottant le savon mouillé contre son corps dénudé. Ses gestes étaient disciplinés. Elle ne cherchait pas à torturer ce pauvre homme qui la regardait avec des yeux gourmands. La Wyvérienne œuvrait consciencieusement à son hygiène. Elle n'exagérait pas, ne fit aucun détour inutile. Son regard carmin croisait le sien, de temps à autres. La bardesse ne s'attardait point. Sa silhouette couverte de mousse se lissa au passage de l'eau. Korë s'était versé le sceau sur la tête. Elle n'avait pas encore posé les doigts sur la serviette. Ses bras menus ne dissimulaient rien - pas même sa poitrine ou son entrejambe. La Wyvérienne les conservait le long de son corps luisant d'humidité. Dans ces savoureuses conditions, la moindre de ses formes féminines ressortait merveilleusement bien.
Le fin relief de ses pommettes d'un rose pâle ? La doux renflement de ses seins ? Sa taille de guêpe ? Le triangle de son entrecuisses ? Le galbe de ses cuisses et la courbe de ses mollets ?
Tout cela était comme sublimé !

- Cette serviette, dit-elle en jetant un bref coup d'œil vers l'accessoire de bain avant de revenir au visage de Camille :
si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vous autorise à me tamponner le corps avec. (Elle sourit.) Vous n'auriez rien à vous reprocher auprès de votre aimée : ce n'est pas un contact direct.

Il pouvait considérer la chose comme un service rendu. De quoi alléger un peu sa belle conscience.
En l'attente d'une réponse, la Wyvérienne ne bougeait pas, sa fraiche silhouette gouttant à même le parquet.
En cas de refus, elle ne prendrait pas la mouche et s'essuierait toute seule comme une grande !
Dans les deux cas, la bardesse récupérerait sa précieuse culotte et l'enfilerait avec ravissement.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 10 sept. 2024 22:08
par Camille Marquise
« Ce n’est pas ça le problème. Elle m’a déjà… »

*jeté dans les bras d’autres femmes. Mais je ne peux pas lui dire. Ce n’est pas mon genre. Pas que je n’ai pas aimé faire ce que j’ai fait avec elles. Mais… *

S’il n’avait pas dévoilé le fond de sa pensée, nul doute que son regard fuyant était déjà un signe d’importance pour comprendre le tumulte qui l’agitait au-dedans. Le fait que ses deux mains serrent déjà la serviette était un autre signe. Pourquoi Camille hésitait à « tamponner » ce corps ? Ce verbe… elle aurait pu dire nettoyer. Mais il réalisait que ça aurait donné une autre atmosphère à leur situation. Tout comme il ne passait pas à l’action car il trouvait la serviette bien trop rêche pour elle. Mais ne rien faire… il avait déjà tant lutté pour ne pas attarder son regard sur son corps nu. C’était d’autant plus difficile avec cette pellicule d’eau qui apportait des reflets grâce aux bougies. Camille avait lutté. Mais il n’avait pas pu s’empêcher de poser ses yeux sur ses lèvres à elle. Sur ses petites pointes qui devaient être si sensibles. Sur son sex-Non, il ne devait pas !

« Oui, pardon ! J’arrive. Je ne voudrais pas que vous vous enrhumiez. »

*Est-ce que je l’ai toujours vouvoyé ? Je ne sais plus. Je me sens si proche d’elle. Il y a… c’est comme si c’était naturel entre elle et moi. Et toujours Shaïra revient flasher derrière mes yeux ! Mais… elle semble me sourire. Me conseiller de profiter de la vie. Je… *

Il commença par poser la serviette sur ses joues. Ce qui équivalait à faire disparaitre ces terribles yeux couleur d’amour. Il avait les mains moites comme s’il les avait plongé dans l’eau du bain de… Bordel que son cœur se mettait à battre vite à cette idée ! Lui et elle partageant un bain. Il imaginait de splendides thermes avec des colonnes de pierre.

Il essuya alors ses bras avec toute la délicatesse qu’il pouvait. Mais soutenir son regard… son sourire qui semblait si innocent… à tout pardonner… à souffler silencieusement de profiter de la vie. Peu importe forme. Non ! Il devait se ressaisir. Alors il fit le tour pour aller lui sécher le dos. Cette peau si blanche. Camille avait l’impression d’être en rendez-vous avec un ange. Lui qui était soulagé d’avoir remis son pantalon pour ne pas prendre le risque de toucher de son engin diabolique cette peau immaculée.

« Non je ne peux pas ! »

*JE LE VEUX TELLEMENT POURTANT ! *

« Je vais vous laisser vous essuyer toute seule. Et vous rhabiller ! Moi je vais aller faire un tour. Je veux dire, je vais aller voir à l’étage du dessus s’il n’y a personne. Enfin, s’il y a quelqu’un. Et puis aussi, s’il n’y a pas de problème à sortir. J’ai l’impression qu’il s’est passé un drame terrible au-dessus de nos têtes… »

Camille disparut de la chambre en refermant la porte derrière lui…

Il s’en voulait. Tout seul derrière cette porte. Il s’en voulait… Qui plus est, il était plongé dans les ténèbres. Il n’avait pas pensé à prendre une bougie tellement il était perturbé par elle. Il était si faible de cœur… Son cœur battait vite. Il avait chaud. Et pire que tout, il ne parvenait pas à se concentrer. Il avait une mission. Non, il avait une mission après cette mission. Sauver la pondeuse. Puis détruire l’institution d’Elfrydd de l’intérieur.

Il frappa. Il s’en voulut… Il l’avait vu nu. Elle lui avait proposé de rester regarder. Cette marque de politesse semblait bien ridicule.

« J’ai oublié de quoi prendre de la lumière. Et, euh, c’est moi qui ai ta, votre culotte. Ça ne me parait pas correcte de remettre un sous-vêtement sale. Pas qu’il soit sale sale ! Je veux dire, euh. Je sais que je l’ai porté dans la nuit et… ce n’est pas bien. Vous ne devriez pas le remettre. Sur ce, je vous laisse vous rhabiller. Je remonte là-haut. Discuter avec la Vierge de Fer peut-être… »

Et la porte se referma à nouveau. Séparant cet atypique duo. Couple ?

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 16 sept. 2024 19:09
par Korë Grémorya
Elle lui avait déjà quoi ? Korë n'entendit pas la fin. Camille luttait contre son désir. Son regard voyageait d'un point à l'autre de son anatomie. Jusqu'à ce qu'il lui fournisse une vraie réponse, la Wyvérienne conserva son immobilité. Contrairement à lui, cela ne la gênait pas d'être observée. Son sauveur en avait gagné le droit. Il aurait même pu aller plus loin. Mais ça, c'était à lui d'en décider. La bardesse pouvait se montrer très patiente avec son entourage. Elle l'avait déjà prouvé dans cette grande cage à oiseau. Le temps ne l'inquiétait guère.
Camille se rendit enfin compte qu'elle attendait. Cela lui fit l'effet d'un coup de fouet. Il commença donc par lui essuyer les joues. Des gestes doux et précautionneux, derrière le barrage de cette serviette-éponge. Elle ferma les yeux...
Je l'entends qui tambourine fort.
Son cœur d'homme, dans sa poitrine. Une nervosité sonore aux oreilles de la bardesse. Un signe d'attirance.
Korë garda ça pour elle. Elle ne voulait pas trahir son plaisir. Elle était quasiment sûre qu'en l'apprenant, Camille reculerait ses mains.
Alors, avec un sourire intérieur, elle se contenta de le regarder travailler sur ses bras délicats. Cette attention qu'il lui vouait était relaxante. C'était comme si la bardesse lui vampirisait son calme pour ne laisser chez lui que de la fébrilité et de l'excitation. Le garçon ne pouvait pas la fixer droit dans les yeux trop longtemps. Le charme était trop fort, et il refusait d'y succomber. Korë ne pouvait pas lui en vouloir. Camille modifia son angle d'approche dans l'espoir de s'occuper de son dos. La partie la plus délicate de son anatomie - en dehors, bien sûr, de ses parties.
Il ne pouvait pas.
La Wyvérienne l'observa sans rien dire.
Il fut prompte à parler et à se planquer derrière la porte de l'étage du dessus.

- ...Bon.

Pas de grimace. Aucune trace de déception sur ses traits si lisses.
Camille s'était dérobé. C'était dommage mais que pouvait-elle y faire, au juste ? Le supplier de revenir ? Lui forcer la main ?
Non. Sa décision. Son choix. Je ne vais pas l'embêter.
A quoi bon aller à l'encontre de ses désirs ?
Korë aimait la liberté et tenait tout autant à respecter celle des autres.
Elle s'essuya en solitaire. Cela ne lui prit pas beaucoup de temps. Par contre, cela lui parut fade. Une tâche comme une autre. Comme une routine...
Elle soupira.
Quelqu'un frappa à la porte.
Korë dressa la tête.
Il ne pouvait s'agir que d'une seule personne, non ?

- Oui ? Vous avez oublié quelque chose ?

Elle aussi, visiblement. Lui avait omis d'emporter une bougie avant de filer à l'étage, elle avait oublié sa culotte qu'il avait conservé comme un trésor.
...C'est le mien, avant tout.
Sale ou non, il s'agissait de SA culotte. Même "sale", elle était toujours en état de servir.
Mais ce n'était pas "correct", selon lui. Il l'avait enfilée, pendant le petit jeu obscène à base de feu et de cire. Elle ne devait pas la remettre tout de suite.

- Peut-être mais-

Elle aurait bien voulu la récupérer. Insister, ne serait-ce qu'un peu. Sauf que Camille était déjà parti "discuter avec la Vierge de Fer".
Flûte.
Ne pouvait-elle pas s'énerver un bon coup ? Se lever et le rejoindre - même nue - pour récupérer son précieux ?
Il serait obligé de la regarder, à ce moment-là. Il ne pourrait pas...
Non. C'est non, je refuse. Je ne dois pas ! Moi aussi, j'ai des principes. Je ne les ignorerai pas.
Alors elle se rhabilla tranquillement et fit un petit brin de rangement. En commençant par la serviette mouillée, qu'elle étendit dans un coin. Puis en rebondissant sur le lit, qu'elle lissa soigneusement. En terminant par les chaises et autres meubles amovibles qui traînaient là.
Korë ramassa ses affaires - à savoir, ses instruments - avant de lorgner vers la porte.
Il est temps d'y retourner.
A l'étage. Et probablement plus haut encore. Dans cette ville qui avait sans doute eu affaire à un cauchemar matérialisé par sa faute et celle de son violeur. Mais ce n'était la vision d'un lieu ravagé que la Wyvérienne craignait le plus. Ce qu'elle redoutait davantage, c'était surtout de rencontrer le commanditaire de Camille, et de devoir le suivre pour que celui-ci puisse honorer son contrat.
Suis-je en mesure de faire un caprice ? d'avoir des exigences ?
Elle n'était pas encore tiré d'affaire. Elfrydd et son ignoble institut n'avaient sans doute pas disparu aussi facilement. Il était même possible que ces monstres soient parvenus à réaliser l'impensable. Korë devait-elle craindre pour la vie qu'elle avait produite ?
Sans un mot, elle s'en alla retrouver Camille.

- Êtes-vous prêt à partir ?

Dans son cas, il le fallait bien. Même si le cœur n'y était pas.
Les yeux rouges de la Wyvérienne ne trahissaient aucune émotion.