Re: Topic principal - La Chute de l'Olympe
Posté : 27 avr. 2025 21:42
L’épée de Sophitia leur fournit un bon éclairage, mais les deux femmes disposaient aussi du lasso de Diana, qui s’illumina dans l’obscurité. Elles avaient vaincu Python, et survécu à un affrontement avec Moros. Deux exploits qui, à leur manière, méritaient bien de figurer dans un quelconque livre des records, dans une sorte de nouvelle odyssée moderne. Les deux femmes avançaient dans les profondeurs de la grotte, Diana étant consciente qu’elles n’avaient pas encore rencontré les personnes qu’elles étaient supposées voir.
« Tiens-toi sur tes gardes… Nous approchons de leur antre. »
Les Moires ! Des créatures redoutables. Les trois sœurs étaient l’incarnation du Destin, perçues aussi bien comme des divinités positives, liées à la naissance, que maléfiques, liées à la mort. Mais elles tenaient entre leurs doigts les fils de la vie, et pouvaient manipuler le Destin, selon des règles complexes et incompréhensibles du commun des mortels, et peut-être même des Dieux. Le dramaturge grec Eschyle affirmait qu’elles n’obéissaient pas à Zeus, qu’elles ne répondaient pas de son autorité. Au cours de l’Olympomachie, Diana avait réalisé que les Moires s’étaient alliées avec Zeus, qu’elles avaient prêté leur aide pour ramener à la vie les armées olympiennes et les héros de la mythologie grecque. Pour quelle raison ? Pour quel motif ? C’était là tout ce que Diana cherchait à savoir.
Elle doutait néanmoins que la réponse soit favorable, après la réaction de la Pythie, après Python, et après Moros. Les Moires avaient-elles succombé aux Maux de la Boîte de Pandore ? Tandis que le duo s’avançait dans un couloir qui semblait interminable, l’odeur s’épaississait, devenant bien plus renfermée. Des volées de marches les accueillirent, et, tandis qu’elles descendaient, Diana vit des figures rupestres peintes sur les murs. Des figures confuses, ancestrales, évoquant les divinités chthoniennes, les Déesses-Mères comme Cybèle, des cultes antérieurs à ceux de Zeus.
L’escalier se termina enfin sur un nouveau couloir, où un appel d’air annonça la fin de leur traversée. De l’autre côté du nouveau couloir, un pont suspendu menait au cœur d’une immense grotte, une cavité souterraine très profonde. Un cercle se trouvait au centre, se dressant au-dessus d’un précipice. En regardant les murs, Diana constata que toute la grotte était recouverte d’une tapisserie blanche, formant comme de la soie d’araignée. Une immense toile qui se répandait sur les murs, remontait jusqu’au plafond, et recouvrait aussi le sol, très loin en contrebas.
*Nous y sommes…*
Diana se rapprocha encore d’une silhouette figurant au centre. Tout autour de la structure centrale, on pouvait voir des quenouilles, point de départ de nombreux fils. Un tabouret en bois se trouvait également sur le cercle, et, sur cet objet insolite, une femme encapuchonnée tenait entre ses mains une quenouille.
« Clotho… »
Clotho « la Fileuse », qui, d’après Hésiode, tissait le fil de la vie. Son visage était dissimulé par le voile, mais sa tenue légère dévoilait des courbes harmonieuses, un corps nu de jeune femme sous la tunique. Diana se rapprocha d’elle, et Clotho soupira doucement.
« Diana de Themiscyra… Princesse Diana. J’ai tissé tant de fois ton fil… »
Elle ne semblait pas les regarder, mais Clotho avait tout de même relevé légèrement la tête.
« Et toi, Sophitia Alexandra… Lachésis a tissé un magnifique fil à partir de celui que j’ai fait pour toi. Vous avez fait un long voyage, mes belles, pour venir jusqu’ici.
- J’aurai aimé que notre visite soit de pure courtoisie, mais les embûches que nous avons croisé sur notre chemin laissent penser tout le contraire. Vous avez donc aidé Zeus à commettre l’irréparable ? Vous avez joué avec le Destin ?
- Tant de fougue, tant de hargne… Une telle énergie palpe en toi, Diana… »
Diana serra le poing, sentant la colère remonter en elle.
« Ton lasso ne te sera d’aucune utilité contre moi… »
Diana haussa les épaules.
« Je suis quand même tentée de m’en servir. À quoi tout cela rime, Clotho ? Pourquoi faites-vous tout cela ?
- Et vous-même ? Hum ? Pourquoi vous attacher à ce point à la défense d’une civilisation perdue ? Depuis le jour où la Grande Tour s’est fermée au monde, le monde était comme un enfant sans guide, un enfant qui a renié ses guides ancestraux, et qui s’arroge depuis lors le maître du monde.
- Je n’aurai jamais imaginé les Moires tenir un discours si… Écolo. »
Un soubresaut traversa le corps de Clotho, qui déposa sa quenouille à côté d’elle. Diana nota alors que ses ongles parfaitement manucurés commençaient à pousser, formant des griffes noirâtres de plus en plus épaisses.
« Zeus est venu nous demander notre aide, oui… Pour retrouver Héra, pour rappeler aux mortels la puissance de l’Olympe… Il pensait être encore le maître de son propre destin, mais nous tenons son fils, tout comme nous tenons le vôtre. L’issue est inéluctable, Mesdames. Vous avez fait votre choix en défiant Moros.
- Pour qui travaillez-vous ? »
Des silhouettes tombèrent derrière les deux femmes. Une femme-araignée massive, qui devait être Lachésis, et une autre femme encapuchonnée, Atropos.
Et, quand Clotho releva la tête, dévoilant ses yeux, noirs comme deux puits sans fond, Diana déglutit en voyant le signe fait de rouge écarlate sur son front :
« TOUS S’AGENOUILLENT DEVANT LE ROI CRAMOISI !! » hurlèrent alors les Moires.
« Tiens-toi sur tes gardes… Nous approchons de leur antre. »
Les Moires ! Des créatures redoutables. Les trois sœurs étaient l’incarnation du Destin, perçues aussi bien comme des divinités positives, liées à la naissance, que maléfiques, liées à la mort. Mais elles tenaient entre leurs doigts les fils de la vie, et pouvaient manipuler le Destin, selon des règles complexes et incompréhensibles du commun des mortels, et peut-être même des Dieux. Le dramaturge grec Eschyle affirmait qu’elles n’obéissaient pas à Zeus, qu’elles ne répondaient pas de son autorité. Au cours de l’Olympomachie, Diana avait réalisé que les Moires s’étaient alliées avec Zeus, qu’elles avaient prêté leur aide pour ramener à la vie les armées olympiennes et les héros de la mythologie grecque. Pour quelle raison ? Pour quel motif ? C’était là tout ce que Diana cherchait à savoir.
Elle doutait néanmoins que la réponse soit favorable, après la réaction de la Pythie, après Python, et après Moros. Les Moires avaient-elles succombé aux Maux de la Boîte de Pandore ? Tandis que le duo s’avançait dans un couloir qui semblait interminable, l’odeur s’épaississait, devenant bien plus renfermée. Des volées de marches les accueillirent, et, tandis qu’elles descendaient, Diana vit des figures rupestres peintes sur les murs. Des figures confuses, ancestrales, évoquant les divinités chthoniennes, les Déesses-Mères comme Cybèle, des cultes antérieurs à ceux de Zeus.
L’escalier se termina enfin sur un nouveau couloir, où un appel d’air annonça la fin de leur traversée. De l’autre côté du nouveau couloir, un pont suspendu menait au cœur d’une immense grotte, une cavité souterraine très profonde. Un cercle se trouvait au centre, se dressant au-dessus d’un précipice. En regardant les murs, Diana constata que toute la grotte était recouverte d’une tapisserie blanche, formant comme de la soie d’araignée. Une immense toile qui se répandait sur les murs, remontait jusqu’au plafond, et recouvrait aussi le sol, très loin en contrebas.
*Nous y sommes…*
Diana se rapprocha encore d’une silhouette figurant au centre. Tout autour de la structure centrale, on pouvait voir des quenouilles, point de départ de nombreux fils. Un tabouret en bois se trouvait également sur le cercle, et, sur cet objet insolite, une femme encapuchonnée tenait entre ses mains une quenouille.
« Clotho… »
Clotho « la Fileuse », qui, d’après Hésiode, tissait le fil de la vie. Son visage était dissimulé par le voile, mais sa tenue légère dévoilait des courbes harmonieuses, un corps nu de jeune femme sous la tunique. Diana se rapprocha d’elle, et Clotho soupira doucement.
« Diana de Themiscyra… Princesse Diana. J’ai tissé tant de fois ton fil… »
Elle ne semblait pas les regarder, mais Clotho avait tout de même relevé légèrement la tête.
« Et toi, Sophitia Alexandra… Lachésis a tissé un magnifique fil à partir de celui que j’ai fait pour toi. Vous avez fait un long voyage, mes belles, pour venir jusqu’ici.
- J’aurai aimé que notre visite soit de pure courtoisie, mais les embûches que nous avons croisé sur notre chemin laissent penser tout le contraire. Vous avez donc aidé Zeus à commettre l’irréparable ? Vous avez joué avec le Destin ?
- Tant de fougue, tant de hargne… Une telle énergie palpe en toi, Diana… »
Diana serra le poing, sentant la colère remonter en elle.
« Ton lasso ne te sera d’aucune utilité contre moi… »
Diana haussa les épaules.
« Je suis quand même tentée de m’en servir. À quoi tout cela rime, Clotho ? Pourquoi faites-vous tout cela ?
- Et vous-même ? Hum ? Pourquoi vous attacher à ce point à la défense d’une civilisation perdue ? Depuis le jour où la Grande Tour s’est fermée au monde, le monde était comme un enfant sans guide, un enfant qui a renié ses guides ancestraux, et qui s’arroge depuis lors le maître du monde.
- Je n’aurai jamais imaginé les Moires tenir un discours si… Écolo. »
Un soubresaut traversa le corps de Clotho, qui déposa sa quenouille à côté d’elle. Diana nota alors que ses ongles parfaitement manucurés commençaient à pousser, formant des griffes noirâtres de plus en plus épaisses.
« Zeus est venu nous demander notre aide, oui… Pour retrouver Héra, pour rappeler aux mortels la puissance de l’Olympe… Il pensait être encore le maître de son propre destin, mais nous tenons son fils, tout comme nous tenons le vôtre. L’issue est inéluctable, Mesdames. Vous avez fait votre choix en défiant Moros.
- Pour qui travaillez-vous ? »
Des silhouettes tombèrent derrière les deux femmes. Une femme-araignée massive, qui devait être Lachésis, et une autre femme encapuchonnée, Atropos.
Et, quand Clotho releva la tête, dévoilant ses yeux, noirs comme deux puits sans fond, Diana déglutit en voyant le signe fait de rouge écarlate sur son front :

« TOUS S’AGENOUILLENT DEVANT LE ROI CRAMOISI !! » hurlèrent alors les Moires.