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Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 04 avr. 2025 21:18
par Nowe
Merveil et Nowe entrèrent dans la chambre avec une certaine appréhension. La pièce était simple, mais chaleureuse, à l’image du village : un grand lit en bois sculpté, des rideaux légers qui flottaient doucement au vent, et une cheminée allumée qui projetait une lumière dorée et apaisante sur les murs. L’atmosphère était paisible, presque intime, mais aussi un peu étrange, étant donné les circonstances. Le doux crépitement du feu apportait une chaleur bienvenue dans l'air frais de la soirée, et les ombres dansantes sur les murs semblaient ajouter à la sensation de confort, mais aussi d'isolement. Tout semblait parfait pour une nuit de repos, et pourtant, l’ambiance dans la pièce était lourde de non-dits.

Nowe n’avait pas cessé de penser à ce que Merveil venait de dire : "On l’essaye ?" Son cœur s’était accéléré un peu à la mention du lit, et il avait senti une chaleur inattendue envahir son visage. Il détourna le regard pour éviter de croiser son regard malicieux. Il était évident que la prêtresse avait un certain sens de l'humour, mais il n’était pas préparé à ce genre de plaisanterie. Ses pensées commencèrent à se bousculer, et il se sentit soudainement un peu plus nerveux. Le fait d’être dans une chambre, juste tous les deux, semblait tout à coup prendre une tournure un peu trop intime pour son confort.

Il secoua la tête pour chasser les pensées gênantes qui commençaient à se frayer un chemin dans son esprit. Cependant, la situation était devenue plus complexe qu’il ne l’avait anticipé : Merveil était... différente de ce qu’il avait imaginé. Son énergie, sa vivacité et sa confiance en elle étaient contagieuses, mais parfois déroutantes. Sans parler de son énorme paire de seins.

Le lit... une pensée un peu gênante traversa son esprit. Merveil semblait être complètement détendue à l’idée de dormir dans la même pièce que lui, mais lui, il avait du mal à savoir comment gérer cette situation sans que cela ne devienne trop étrange. Il jeta un coup d'œil furtif vers elle, et malgré son sourire confiant, il ressentait une vague de malaise.

Merveil, elle, semblait calme, presque amusée par la situation. Mais Nowe ne pouvait s'empêcher de se sentir déstabilisé par la facilité avec laquelle elle abordait tout cela. Il avait beau être un chasseur de monstres, il était totalement désarmé face à cette situation, et surtout à la présence de Merveil, qui semblait aussi à l’aise dans ses vêtements élégants que dans cette chambre rustique. La pensée qu’ils allaient partager un espace aussi intime le troublaient plus qu’il ne l’aurait voulu. Une part de lui pensait qu’il devrait accepter et se détendre, mais l’autre partie, plus timide et réservée, n’arrivait pas à s’empêcher de vouloir éviter toute proximité.

Nowe fixa le lit un instant, ses yeux se posant sur le grand meuble en bois sculpté qui semblait presque trop parfait pour un simple village. Le tissu du matelas, épais et accueillant, était recouvert d'une couverture bien soignée. Il y avait quelque chose d’élégant dans cette simplicité rustique, mais en même temps, l’idée de partager cet espace clos avec Merveil le mettait mal à l’aise. Il se détourna rapidement du lit et se tourna vers le canapé étroit dans un coin de la pièce, comme pour se donner une alternative. Il s’agissait d’un vieux meuble en bois, avec un coussin plutôt fin, mais au moins il y avait de la place. Ce n’était pas le plus confortable, mais au moins il n’aurait pas à se retrouver trop près d’elle. Et après tout, cela le rassurait de garder une certaine distance, même si Merveil semblait si naturellement à l’aise.

Il se leva donc doucement, évitant de croiser le regard de Merveil, et se dirigea vers le canapé, un peu comme un échappatoire. Il s’assit sur le canapé, en ajustant les coussins avec une certaine précaution.

— Je crois que je vais prendre le canapé, dit-il d’une voix un peu gênée, mais résolue. Le canapé semble plus… adapté pour moi. Je suis habitué à... dormir seul.

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 04 avr. 2025 23:40
par Merveil
De longues secondes passèrent durant lesquelles Nowe sembla rester indécis suite à la proposition de Merveil. Le silence était tel durant ce laps de temps que l'on aurait pu entendre un ange passer. Finalement, le jeune homme se détourna et se dirigea vers le canapé affirmant qu'il passerait la nuit dessus.

Merveil haussa les épaules et lui tourna le dos tout en faisant glisser les bretelles de sa robe qui chut au sol avec un léger soupir. Hormis un cache sexe de couleur blanche et ses pantoufles de vair, elle était complètement nue, offrant à Nowe le spectacle de ses magnifiques fesses éclairées par la lueur du feu de cheminée. Elle s'assit sur le bord du lit et enleva ses escarpins avec une lenteur calculée, offrant cette fois à Nowe la vue de ses seins lourds et fermes...

Finalement elle se glissa sous les draps et lança un "bonne nuit !" avant de fermer les yeux.

Elle s'était pris un vent et un sacré ! Mais Merveil était une bonne fille et mit le refus du guerrier sur le compte de la timidité ou, tout simplement, de la fatigue accumulée durant la journée. Bien entendu, elle aurait pu activer son aura sexuelle afin de le rendre fou de désir pour elle mais elle se refusait de recourir à une telle solution : cela aurait faussé le jeu de séduction entre elle et lui et, chose étrange, cela ne lui déplaisait pas qu'un homme lui résiste ainsi. Les victoires faciles manquent de saveur.

Rapidement, elle s'endormit, plongeant avec délices dans les bras de Moprhée...

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Ce fut le chant du coq (étonnant qu'il y ait encore un coq dans un village sortant récemment d'une épidémie) qui la réveilla. Ouvrant les yeux, elle se leva puis s'étira, ce qui fit saillir ses superbes seins. Elle avait merveilleusement bien dormi et elle se sentait alerte pour la journée à venir. Toujours nue (enfin presque), elle fit un brin de toilette, utilisant la cuvette d'eau. Merveil utilisait peu, voire pas du tout, de maquillage.

Elle enfila sa robe puis chaussa ses pantoufles de vair dont la propriété magique était de ne faire aucun bruit quand elle marchait avec.

- Bien dormi ? demanda-t-elle à Nowe qui venait de se réveiller à son tour.

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 05 avr. 2025 11:11
par Nowe
Nowe sentit chaque seconde s'étirer comme une éternité alors que Merveil lui tournait le dos, haussant les épaules d’un air désinvolte. Il pensait que l’histoire s’arrêterait là, que chacun irait simplement se coucher, mais il se figea brusquement en entendant le léger froissement du tissu glissant au sol. Le cœur de Nowe fit un bond dans sa poitrine lorsqu’il tourna involontairement la tête… et vit la robe de Merveil tomber dans un soupir soyeux.

Il eut à peine le temps de détourner les yeux que l’image s’était déjà imprimée dans son esprit : la courbe parfaite de son dos, ses fesses nues doucement caressées par la lueur orangée de la cheminée. Il rougit violemment et détourna le regard, se recroquevillant un peu plus dans le canapé, comme s’il pouvait s’y cacher tout entier. Il n’était pas préparé à… ça. Pas du tout. Il n’avait pas signé pour ce genre de vision avant de dormir.

Et pourtant, malgré lui, il jeta un nouveau regard furtif. Une erreur.
Il aperçut, entre deux gestes lents et calculés, les seins de Merveil, fermes et lourds, se dresser sous l'effet de son mouvement quand elle s'assit au bord du lit pour retirer ses escarpins. Il détourna à nouveau le regard, cette fois pour de bon, et se couvrit à moitié le visage de son bras en s’allongeant sur le canapé, plus rouge qu’un coquelicot en plein été.

*Bon sang...*

Il inspira profondément, tentant de calmer la tempête qui s’élevait en lui. Elle l’avait sûrement fait exprès. Était-ce un test ? Une provocation ? Ou tout simplement sa manière naturelle d’être, en tant que prêtresse d’Aphrodite ? Il n’en savait rien. Mais ce qui était certain, c’est se sentait comme un adolescent naïf face à une femme qui savait parfaitement ce qu’elle faisait.
Et pourtant, malgré la gêne, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un mélange de trouble et d’admiration. Elle était belle. Incontestablement. Mais au-delà de son apparence, il y avait chez elle une forme d’assurance, de liberté, qui le fascinait autant qu’elle le déroutait. Il était tiraillé entre l’envie de fuir à toutes jambes et celle de rester là, à l’observer en silence comme on regarde une flamme danser : dangereuse, mais hypnotique.
Il resta longtemps sans trouver le sommeil. Son esprit ne cessait de rejouer la scène, encore et encore, dans une boucle infernale.
Ce n’est que bien plus tard, quand l’aube pointa à peine, qu’il sombra enfin dans un sommeil agité, peuplée de visions érotiques ou il voyait les délicieuses courbes de Merveil.

Le chant du coq le réveilla en sursaut. Il ouvrit les yeux, encore confus, une main frottant son visage marqué par le coussin trop dur du canapé. Il lui fallut quelques secondes pour se souvenir d’où il était… et avec qui.
Quand il leva la tête, Merveil se tenait debout, nue – ou presque – en train de s’étirer devant la cuvette d’eau. Il détourna instinctivement le regard, rougissant encore une fois. C’est pas possible… pensa-t-il en serrant les dents. Elle avait une grâce naturelle, presque féline, et Nowe ne pouvait s’empêcher de se sentir ridiculement maladroit à côté d’elle.
Elle se tourna vers lui après avoir enfilé sa robe, aussi légère et fraîche que si elle n'avait jamais dormi, et lui demanda joyeusement s’il avait bien dormit.

Nowe se redressa lentement, passant une main dans ses cheveux en bataille. Il évita soigneusement de croiser son regard, puis répondit avec une voix encore un peu rauque :

— Oui, j’ai… j’ai bien dormi

Mensonge, Nowe n’avait pas du tout bien dormit et fut au contraire hanté par l’image de Merveil durant tout son sommeil. Il fallait dire qu’elle était… extrement appétissante !
Il se leva à son tour, tentant de masquer sa gêne par des gestes pratiques : remettre ses affaires en ordre, étirer ses bras, n’importe quoi pour éviter de regarder Merveil trop prés.

Alors que Nowe tentait tant bien que mal de retrouver un semblant de contenance et que Merveil finissait de se recoiffer devant la petite glace posée près de la cheminée, un bruit sourd retentit à la porte. Trois coups secs, suivis d’un silence pesant. Puis une voix rocailleuse s’éleva, un peu étouffée par l’épaisseur du bois :

— C’est le vieux Eldric… Puis-je entrer ?

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 06 avr. 2025 12:28
par Merveil
- Oui, j'ai bien dormi répondit Nowe à la question de Merveil.

Cette dernière hocha la tête mais eut quelques doutes tant il avait encore l'air plus fatigué que la veille. Elle choisit de n'en rien montrer et alla se coiffer devant une petite glace prévue à cet effet, observant à la dérobée son compagnon qui faisait un brin de toilette et mettait un peu d'ordre dans sa tenue.

Elle se demanda s'il avait vraiment pu fermer l’œil de la nuit après lui avoir offert la vision de ses fesses et de ses seins nus, éclairés par la lueur du feu de cheminée. Si c'était le cas, il était fait dans un moule différent de la plupart des autres hommes. Trois coups discrets frappés à la porte la tirèrent de ses réflexions : c'était Eldirc, ou Eldric, elle ne savait plus trop, qui leur demandait s'il pouvait entrer.

- Bien sûr, nous sommes hum... présentables !

Le vieil homme entra et leur jeta un regard curieux dans lequel pétillait un brin de malice, avant de leur dire :

- Si vous le souhaitez, le petit-déjeuner est prêt. J'imagine que vous devez avoir faim après hum... Bref, je vous attends en bas. Et il quitta la pièce non sans leur avoir jeté un coup d’œil curieux.
- Il a dû tendre l'oreille durant une partie de la nuit pour savoir si nous avons baisé comme des castors... pensa Merveil, amusée.

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Le petit-déjeuner était copieux et Merveil fit honneur au fromage de chèvre, au bacon et aux œufs brouillés, le tout accompagné d'une soupe claire. Il était extraordinaire que le village, après ce qu'il venait encore de traverser avait encore suffisamment de victuailles. Merveil s'en ouvrit à leur hôte et ce dernier leur dit que Bantosoz disposait d'un vaste grenier dans lequel avait été entreposé des vivres, en prévision des "mauvais jours" ; par ailleurs, comme la plupart des habitants étaient décédés suite à l'épidémie, il y avait plus de nourriture pour les survivants...

- On quitte le village aujourd'hui ou on reste encore une journée ? demanda Merveil à Nowe, au creux de son oreille.

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 07 avr. 2025 00:59
par Nowe
Nowe n’avait presque rien mangé au début, trop occupé à masquer le trouble diffus qui persistait en lui depuis le lever. La vision de Merveil nue devant le feu — ou plutôt l’écho de cette vision dans sa mémoire — ne cessait de se rappeler à lui par vagues. Ce n’était pas de la gêne, plus vraiment. Ni du désir, pas complètement. Plutôt un mélange instable des deux, agrémenté d’un fond de respect teinté de confusion.
Il leva les yeux vers elle au moment où elle croquait dans un morceau de fromage, et malgré lui, un sourire discret lui échappa. Il n’aurait su dire pourquoi, mais il trouvait quelque chose d’apaisant dans la façon dont elle mangeait, comme si rien ne pouvait troubler son assurance tranquille.
Quand elle se pencha à son oreille pour lui poser la question, il sentit son souffle chaud contre sa peau et son cœur fit un bond dans sa poitrine.
Il prit une gorgée de soupe pour masquer son trouble, puis répondit à voix basse :

— Il faut partir.


Il tourna légèrement la tête vers elle, croisant brièvement son regard.

— Les villageois sont encore sous le choc. Ils ont besoin de temps, mais pas de nous. Notre mission ne s’arrête pas ici.


Il avait dit ça calmement, sans froidure, mais avec une fermeté tranquille.
Le reste du petit-déjeuner se passa dans un calme feutré. Eldric, fidèle à lui-même, passa une tête au moment de les voir se lever et s’équipa lui aussi pour les raccompagner au portail du village. Le vieux tenait dans ses mains un long bâton noueux, appuyé contre son épaule comme s’il avait toujours été un veilleur de passage.

— On ne croise pas souvent des gens comme vous, dit-il en ouvrant la grille du jardin. Des gens qui apportent quelque chose, même s’ils ne restent pas. Vous avez aidé, vous avez écouté… et vous avez regardé sans juger. Ce n’est pas rien.

Le viel homme fit une pause avant de reprendre :

— Il a eu du mérite, votre garçon. Je sais pas s’il dort souvent sur des canapés, mais il a tenu bon, hein ? Moi, à son âge, je serais tombé dans le piège comme un lapin dans une cage à miel !

Nowe rougit mais ne répondit pas, préférant ajuster la lanière de son sac.

Leur départ fut simple. Pas de discours, pas d’adieux interminables. Juste une poignée de main entre hommes, et une accolade légère entre Merveil et Eldric, qui glissa à l’oreille de la prêtresse :

— Si jamais il te repousse encore une fois, tu reviens ici. On trouvera bien un lit pour toi, toute seule... ou pas.

Eldric referma lentement la grille derrière eux, son vieux visage buriné éclairé par un sourire tranquille.
— Que les vents vous soient favorables, dit-il en les regardant s’éloigner. Et que vos chevaux aient meilleur caractère que moi au réveil.
Nowe répondit en hochant la tete.
Le vieillard se contenta d’en faire de meme. Son regard suivit longtemps les silhouettes qui s’éloignaient, jusqu’à ce qu’elles disparaissent au détour du quartier.

Le vent matinal soulevait doucement la poussière sur la route. Quelques minutes de marche suffirent à atteindre l’entrée de l’auberge, là où ils avaient laissé Tempête, solidement attaché à un poteau noueux, près d’un point d’eau.
La monture hennit en les voyant approcher, battant le sol de son sabot d’un air impatient. La bête était massive, noire comme une nuit sans lune, et ses yeux semblaient presque luire d’une intelligence farouche. Tempête n’était pas un cheval ordinaire. C’était un ancien destrier de guerre, au caractère trempé comme l’acier et à la fidélité durement gagnée.
Nowe s’approcha de lui, passa une main apaisante sur sa crinière. La tension du départ semblait déjà retomber à son contact.

— Toujours là, hein, mon vieil ami ? murmura-t-il en décrochant les rênes.

Nowe plaça d’abord les sacoches sur la selle, puis tendit une main galante à Merveil, en tentant de cacher une légère gêne au visage…

__Bon alors, tu viens ?

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 07 avr. 2025 20:33
par Merveil
Merveil se rangea à l'avis de Nowe : le village était sauvé et ils n'avaient plus de raison de s'y attarder ; et puis il n'avait été qu'une étape dans leur quête.

Eldric les accompagna jusqu'à la sortie de sa demeure, les remerciant une fois encore de leur avoir porté secours. Il ne put s'empêcher de balancer une petite "pique" quant à la force de caractère de Nowe et ce dernier ne dit rien, mettant de l'ordre dans ses affaires, mais Merveil remarqua que ses joues avaient pris une teinte plus colorée.

Une poignée de main entre Eldric et Nowe puis une accolade entre l'ancien et la prêtresse, durant laquelle le vieux grigou lui murmura à l'oreille :

- Si jamais il te repousse encore une fois, tu reviens ici. On trouvera bien un lit pour toi, toute seule... ou pas.
- Hihi, d'accord ! répondit Merveil de la même manière, pensant que, durant sa jeunesse, Eldric devait être un sacré numéro. Ou alors peut être avait-il développé ce penchant avec l'âge tant il est vrai que quand on est vieux, on a plus grand chose à prouver, et que l'on peut se permettre de dire tout haut ce que les autres pensent en cachette ?

Ils s'éloignèrent et rejoignirent Tempête qui se mit à les saluer en hennissant joyeusement. Nowe monta à cheval et tendit une main galante à Merveil, qui s'empressa de la prendre pour grimper à son tour, se remettant dans la même position que la veille : en amazone, sa poitrine collée contre le dos du guerrier...

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Au bout de trois heures de chevauchée, ils arrivèrent enfin à destination. Sortant du couvert de la forêt, ils surplombèrent une vallée encaissée coupée en deux par une rivière et au fond de laquelle ils virent les ruines d'une cité. Elle avait dû être magnifique autrefois tant le style architectural différait de celui de la plupart des villes de Lumen, mais à présent la plupart des bâtiments étaient à moitié effondrés et recouverts de plantes grimpantes et d'arbustes qui avaient poussé à travers le dallage des rues.

L'endroit avait quelque chose de charmant et il était difficile de croire qu'il abritait une secte de fanatiques. Un édifice se démarquait du reste des autres : une coupole de marbre blanc dont le dôme s'effritait par endroits mais qui tenait encore debout malgré le passage des ans.

- Je suis prête à parier que votre Monarchie du Chrysanthème, je ne sais plus quoi, se terre dans ce bâtiment...

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 10 avr. 2025 17:00
par Nowe
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Nowe et Merveil arrivèrent finalement à destination après plusieurs heures de marche. Ils descendirent lentement de Tempête, le cheval piaffant légèrement, comme s’il ressentait également la tension qui flottait dans l’air. Le paysage devant eux était aussi beau qu’inquiétant. Les ruines imposantes de la cité, envahies par la nature, se dressaient devant eux, comme si les ruines eux-mêmes les attendaient. Les pierres usées par le temps et la végétation luxuriante qui les enveloppait donnaient à cet endroit une aura d’abandon, mais aussi de mystère.

Le silence était lourd, presque oppressant, et même le vent semblait hésiter à pénétrer cet endroit ancien.
Merveil scruta les ruines, son regard se portant sur la coupole de marbre blanc, dont la grandeur passée était encore visible malgré les fissures qui défiguraient le dôme. Elle haussait les épaules, détournant légèrement le regard de ce qui semblait une menace imminente, avant de fixer Nowe.

Nowe se crispa de colère lorsque Merveil évoqua la monarchie de la Rose, ses mains serrées autour des rênes de Tempête. Il n'aimait pas cet endroit. Il y avait quelque chose de dérangeant dans la façon dont les ruines semblaient regarder en retour, comme si la terre elle-même savait que des choses sombres s’y étaient déroulées.

— Je ne sais pas pourquoi mais j’ai un mauvais pressentiment…


Leurs regards se croisèrent brièvement. Nowe sentait la lourde pression de l’inconnu qui les attendait dans les ruines, mais aussi une étrange certitude, celle de retrouver des réponses à des questions.
Sans un mot de plus, ils commencèrent à avancer vers la cité en ruine. Leurs pas étaient lourds de prudence, mais leur détermination, elle, était claire.
Le chemin les mena à l'entrée principale du bâtiment principal, la coupole, qui semblait imposer un respect silencieux. Autour d'eux, les murs étaient couverts de lianes, de mousse, et d’autres plantes envahissantes. Les bâtiments alentour n’étaient que des coquilles vides, des vestiges d’un passé révolu, mais celui-ci, il avait encore quelque chose d’intact, d’intrigant.
Nowe jeta un regard aux alentours, analysant chaque détail. Puis il se tourna vers elle.

— Une fois qu'on aura pénétré dans ce bâtiment, on pourra plus faire marche arriére. Sois prête, Merveil


Avec un dernier regard en arrière, vers Tempête, qui attendait patiemment, ils franchirent les portes effritées du bâtiment, entrant dans l’obscurité, là où le mystère et le danger se mêlaient dans l’ombre des pierres anciennes.
L’intérieur du bâtiment plongea aussitôt Merveil et Nowe dans une obscurité moite, coupée seulement par les rayons pâles du soleil qui perçaient à travers les interstices des pierres effondrées. Une odeur de terre, de cire ancienne et d’humidité saturait l’air. Chaque pas résonnait faiblement sur les dalles fendillées, couvertes par endroits de racines rampantes ou de traces anciennes, presque effacées.

Nowe s’arrêta devant un mur qui était décorée d’arabesques gravées dans la pierre : un étrange symbole, constitué de lignes rouge sang, épaisses et irrégulières, comme si elles avaient été tracées au doigt avec du sang frais ou une peinture sacrificielle. En son centre, une spirale grossière, presque organique, attire immédiatement le regard — symbole d'envoûtement ou de perte de repères. La spirale est entourée par des lignes anguleuses et acérées, formant un œil stylisé, ou une fleur déformée, selon l’interprétation
Nowe avait déjà vu, jadis, dans les rapports secrets des Anges, ce fameux emblème. Il fronça les sourcils.

— Ce sont bien eux, confirma-t-il. La Monarchie de la Rose.

Nowe serra les dents, crispant les poings. Ce bâtiment semblait etre un sanctuaire érigé par le culte de la Monarchie de la Rose, autrement dit, ils étaient en territoire ennemi.

Des murmures se firent ensuite entendre, comme si un groupe de personnes récitaient une incantation…

Re: Capturée par les gobelins [Merveil]

Posté : 20 avr. 2025 15:04
par Merveil
Merveil sentit que Nowe s'était crispé quand elle avait évoqué le nom de la Monarchie de la Rose (et non du Chrysanthème). Elle ne savait pas ce que cette secte, ce groupe ou elle ne-savait-quoi avait fait au jeune homme mais cela avait dû être quelque chose de sacrément traumatisant.

Le duo entra dans la cité en ruines, avançant avec prudence vers la grande bâtisse car qui sait quels dangers pouvaient receler cet endroit abandonné ? Les escarpins de Merveil loin de claquer sur les dalles disjointes de la grande avenue ne produisaient aucun son propre à trahir sa présence. Un des nombreux cadeaux de la Déesse.

- Tout ceci ne me dit rien qui vaille... dit-elle, faisant écho à la phrase de Nowe qu'il avait dite quelques minutes plus tôt. Phrase très cliché, certes, mais qui traduisait bien l'inquiétude qu'ils ressentaient.

Ils arrivèrent enfin devant le grand bâtiment de la ville et Nowe lui dit qu'une fois qu'ils y seraient entré, ils auraient atteint un point de non-retour. La prêtresse se dit qu'il en faisait peut être un peu trop dans le mélo-dramatique et que, à moins qu'un gros bloc de pierre leur bloque la sortie une fois entrés, ils auraient toujours la possibilité de revenir sur leurs pas. Elle se contenta de hocher la tête.

L'intérieur était sombre mais cela ne gênait nullement la belle, bénéficiant d'une excellente vision nocturne. Sans qu'elle n'en eut conscience, ses yeux brillaient légèrement dans l'obscurité. Ce n'était pas un don de la Déesse cette fois mais celui procuré par Skombarg, quand il avait parachevé son œuvre en aspergeant Merveil de Poussière de Fée, lui octroyant ainsi quelques caractéristiques propres aux créatures féériques, notamment l'infravision et une certaine résistance aux dégâts physiques.

Elle vit un symbole gravé sur le mur, Nowe également et ce dernier lui confirma qu'il appartenait bel et bien à la Monarchie de la Rose. Elle sentit à nouveau cette tension dans la voix et la gestuelle du jeune homme mais son attention fut vite captée par autre chose : une sorte de mélopée qui semblait venir d'un peu plus loin.

Ils cheminèrent en silence dans un corridor et finirent par aboutir à une espèce de balcon pourvu de deux volées de marches à chaque extrémité et surplombant une sorte d'amphithéâtre. Les gradins étaient occupés par une petite dizaine d'individus encapuchonnés qui étaient tous tournés vers un autel en pierre devant lequel trois hommes chantaient la douce mélopée qu'ils avaient entendus. Un quatrième, à la robe plus ornementée faisait face à l'assistance, tenant une dague dans la main.

Visiblement, tout ce petit monde attendait quelqu'un ou quelque chose. Une porte au fond, sur la droite s'ouvrit...