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Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Elena Ivory
OSWALD MANDUS
« Il s’agit d’assurer la survie de l’humanité, Mandus. Tu es mieux placé que personne pour le savoir : que signifie le sacrifice de quelques-uns si cela permet de sauvegarder la pérennité de notre planète ? »

Oswald secoua lentement la tête. Les paroles du Professeur sonnaient tellement juste. Il posa ses deux mains sur le bureau, se pinçant les lèvres. Il ne voulait pas entendre plus, non, il ne voulait pas y croire, et pourtant... Il revoyait la tempête, il revoyait cette soirée infernale où ses enfants avaient perdu la vie. Un accident, disait-on, mais la réalité... La réalité était encore plus sinistre que ça. Elle dépassait l’entendement, et il n’arrivait pas à l’admettre. Sa femme...

L’homme se mettait à sangloter.

« Elle n’a pas pu le supporter. Elle comptait tout dire. Il a fallu s’en débarrasser. Nous ne pouvions pas nous permettre que quelqu’un vienne retarder nos plans, ou menacer de détruire la Machine avant qu’elle ne soit prête.
Tu... Tu l’as tué. Mi... Misérable ! Monstre ! Comment as-tu pu... ?!
Il suffit, Mandus ! Laisse les jérémiades pour les jeunes enfants ! Je suis ta création ! Tu ne le comprends donc pas ? Tu m’as créé pour te supplanter là où tu échouerais ! Tu savais qu’il fallait se méfier de ta composante humaine, que tes sentiments risquaient de faire échouer toute notre entreprise. Je suis la Machine !
Tu es fou ! Je vais détruire cette monstruosité ! »

La claque fusa, douloureuse. La tête d’Oswald heurta à nouveau la vitre crasseuse, et, en contrebas, il les revit. Shad, l’homme qu’ils avaient sauvé... Et un autre individu, qui le regardait.

« Comme c’est décevant... Tu avais raison, Mandus. Une œuvre parfaite ne peut pas avoir une composante humaine, car l’être humain est naturellement appelé à ne pas faire ce qu’il faut faire, et à prendre les bonnes décisions.
Nous parlons de meurtres !
Non ! Ces gens-là… Des meurtres ? Ha, ne me fais pas rire ! Ils ne servent à rien, ils ne sont que des poids morts pour la société. C’est la sélection naturellequi veut leur suppression. La Nature élimine tout ce qui lui est inutile, il en va de même pour nous. En les récoltant, en utilisant leur énergie vitale, nous donnons à leur mort une raison d’être. Ce sont des porcs, Mandus, rien de plus, des porcs qui s’engraissent sur la civilisation, des porcs lourds et gras qui en retardent l’évolution naturelle. Nous ne pouvons plus nous permettre de faire des sentiments, pas quand c’est la survie de l’espèce qui est en jeu. »

La vision d’Oswald devenait floue, et il se passa une main sur ses cheveux moites, n’arrivant pas à en croire ses yeux. Il se revoyait tenir les mains de ses deux enfants, les entendait paniquer, lui demandant où ils allaient, ce qui se passait. Ils avançaient dans des couloirs obscurs. Non, ce n’était pas possible... Une hallucination, c’était forcément une hallucination ! Oswald ne pouvait pas croire à autre chose !

Le Cœur se mit alors à vrombir dangereusement, provoquant des vibrations dans toute la structure.

« C’est en cours. Plus rien ne peut l’arrêter, maintenant. Il est temps d’appeler Shub-Niggurath. »

Oswald vit la main du Professeur s’approcher d’un bouton... Et il s’en saisit alors, le repoussant. Le Professeur s’énerva, et tenta de le pousser. Oswald le frappa alors, et s’interposa.

CLAYTON SHAW
« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! »

Clayton, médusé, voyait Oswald en train de se battre avec... Lui-même. Sa main gauche essayait d’appuyer sur un bouton, et la droite tentait de le stopper. Il se décocha ensuite des poings en pleine figure, et se mit à hurler. Sa voix malade jaillissait des haut-parleurs.

« Tu... Tu ne comprends donc pas ?! Arrête !... Je... Je te stopperai, monstre ! Plus rien ne peut l’arrêter !! »

Pour Clayton, tout ça était incompréhensible, et il en arriva à la première théorie : Oswald était totalement cinglé, et était en train de trafiquer quelque chose dans ce bureau. Il regarda lentement autour de lui. Le Cœur de la Machine était en train de bourdonner dangereusement, et un immense portail était en train de s’ouvrir devant.

« Oh oui, mes enfants !! Laissez la Félicité s’ouvrir à vous !! Accueillons ensemble le Rédempteur !! Accueillons celui qui nous sauvera de la perdition !! Accueillons-le, et chérissons sa bénédiction, louons-là !! Louons-là, et vénérons-là !! »

Par-delà les vrombissements, Clayton entendit les hurlements des hommes-porcs.

« Merde, ils affluent en masse ! »

Les évènements se précipitaient, et Clayton s’avança droit devant lui, vers une trappe menant à un escalier de maintenance en fer rouillé.

« Je ne sais pas pour vous, mais je ne compte pas rester là pendant qu’ils arriveront pour nous bouffer ! Il faut trouver les pompes qui alimentent ce machin, et les couper ! »

Autrement dit, il fallait en finir.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Shad
Le spectacle dont était témoin la Okami avait de quoi perturber plus d’un. A quelques mètres au-dessus d’eux, se trouvait Mandus. Outre le fait qu’il se parlait déjà à lui-même, semblant révéler son penchant pour la schizophrénie voilà qu’il se mettait à se battre contre lui-même. Un fou, cela ne pouvait être qu’un fou en cet instant. Mais un fou qui essayait tant bien que mal à maîtriser certaine de ses pulsions. Est-ce que la bouteille d’Amnesia avait un rapport quant à son état ?  Peut-être….Mais  la Louve se doutait que la véritable source de ce dédoublement de personnalité remontait à une date bien antérieur à la prise de cette fameuse bouteille trouvée dans son bureau.  Mais les évènements s’enchaînaient à présent et la Machine toute entière se remit à vibrer sous les déclarations insensées de Mandus. Le vrombissement de cette dernière ne permit pas cependant de cacher les cris des hommes-porcs.  Ces monstres allaient arriver sous peu, attiré ici.

Mais, le danger le plus important n’était-il pas ce portail qui commençait à s’ouvrir ? A s’ouvrir grâce au prix du sang ? Coûte que coûte, il fallait faire cesser tout cela et la lycane rejoignit rapidement Clayton, hochant simplement la tête dans l’affirmative. Oui, il fallait en finir et ne plus perdre de temps en parole. De toute manière, l’homme avait déjà tout résumé.  Il leur fallait trouver ces pompes, stopper le système d’alimentation, arrêter cette folie avant que tout ne soit perdue.  L’escalier de maintenance était plongé  en majeure partie dans la pénombre. Mais la rampe, bien que rouillée, permettait d’avoir un point d’appui et d’éviter des chutes malencontreuse. Du moins, si le groupe aurait eu du temps devant lui. La Louve quant à elle dévala l’escalier quatre par quatre, la pénombre ne la gênant que moyennant. Tant qu’elle avait une source de lumière, cela lui convenait.

Sur le palier des escaliers, l’Okami observa rapidement les alentours, entendant derrière elle, des derniers pas précipités.  Coup de chance pour le groupe car le choix de direction ne serait guère difficile à prendre. Le couloir ne comportait qu’une seule et unique direction un gain de temps considérable donc. Dans un accord tacite, ils s’élancèrent rapidement, filant à travers ce dernier pour retomber sur une lourde trappe.  Son ouverture permis de voir une échelle. C’était à se demander jusqu’à où descendait ce complexe ! Mais trêve de divergence !  L’échelle était là, attendant d’être descendue et c’est ce qui fut fait.  Pourtant, bien que la Louve s’était attendue à une descente d’une vingtaine de mettre au maximum, elle dû constater que l’échelle descendait bien plus loin. Au  vue de son état, elle se demanda si Jacques allait tenter de les suivre ou simplement attendre ici.

La descente parut interminable et rien que repenser à la montée arracha un frisson à la Okami. S’ils devraient partir d’ici rapidement, cette ascension leur coûterait la vie.  Et malgré la distance qu’ils avaient déjà traversée, elle pouvait encore sentir la structure vibrer. Les barreaux de métal vrombissaient doucement, leur rappelant sournoisement qu’ils devaient se hâter. Pour peu,  c’était à se demander si à la surface,  les tremblements de la Machine se faisaient également ressentir. Mais pour l’heure, l’Okami ne pouvait vérifier cela. Non, tout ce qu’elle espérait maintenant était que cette descente cesse et qu’ils trouvent ces pompes.

Sa requête muette ne fut pas de suite entendue. Avant de pouvoir poser le pied sur le dernier barreau,  il lui avait fallu compter encore cinq bonnes minutes.  Elle n’avait pas réellement compté le temps de la descente en totalité mais cette dernière était conséquente. Il ne restait plus à espérer qu’aucune autre échelle ne les attendait à présent. A nouveau, un couloir fut emprunté, ce dernier mena à une lourde porte en métal. Cette dernière fut poussée, offrant la vue à un complexe comportant bon nombres de machines et de boutons clignotants ici et là. Le centre de commandement. Le regard de la Okami balaya la pièce. Tant de possibilité tant de choix. Que choisir ? Que faire ? Quelles commandes actionnaient les pompes ?

Un manuel devait bien se trouver ici ! La Okami commença rapidement à fouiller, cherchant la moindre petite feuille, avant de s’arrêter subitement, ressentant une nouvelle fois la structure vibrer. Et cette fois, bien plus fort que les fois précédente. L’échéance arrivée à grand pas.

« Et merde ! On n’a pas le temps pour la paperasse ! A vous l’honneur ! »

A Clayton de choisir les commandes qu’il allait arrêter. Après tout, le choix n’était pas bien difficile, si on voulait arrêter la Machine, il suffirait de tout éteindre, stopper toutes les alimentations, arrêter le système de refroidissement et observer les conséquences. Une implosion, voilà ce qui les attendait, ce que leur avait dit Mandus.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Elena Ivory
Le trio arriva dans la salle des machines. Il y avait des terminaux un peu partout, ainsi que d’énormes pompes qui s’enfonçaient dans le sol et en ressortaient, balançant d’impressionnants jets de vapeur dans ce qui semblait être un grand hall. Ils étaient sous le Cœur, sous cette espèce de grande structure blanchâtre qui brillait au-dessus de leurs têtes, au centre de cette grande pièce. Il y avait tout un système de tuyaux et de canalisations filant au-dessus d’eux, rejoignant ces énormes pompes. En voyant une pompe se relever, Clayton vit qu’il y avait, sous elle, un énorme tuyau, qui filait probablement dans le Cœur.

« Tout le sang se concentre ici... Dans ces pompes... Ou ces catalyseurs.
Des... Des générateurs..., compléta Jacques. Ils... Ils alimentent le Cœur.
Alors, il faut trouver un moyen de les couper. »

La Machine vibrait de plus en plus, et Clayton s’approcha de l’une des pompes. Comment la retirer, au juste ? Les plaques en cuivre recouvrant les générateurs avaient l’air bouillants, et il ne voyait aucun mécanisme apparent permettant de les retirer. Peut-être en coupant les tuyaux ? Clayton tendit sa main vers l’un d’entre eux, mais, quand illa toucha, il sentit une vive douleur sur ses doigts. L’homme poussa un hurlement en s’étant ébouillanté, et secoua sa main.

« Saloperie de putain de saleté ! Comment on coupe cette merde ?! »

Il n’arrivait pas à trouver la faille de l’engin, sa faiblesse structurelle. Est-ce qu’il fallait couper tous les générateurs ? Il y en avait bien une quarantaine, qui s’agglutinaient autour du Cœur. L’homme s’humecta les lèvres, sa main lui faisant un mal de chien... Et, pour ne rien arranger, un homme-porc apparut alors, poussant un hurlement terrifiant.

« Bordel ! »

Clayton se mit à courir, et l’homme-porc, de son côté, s’élança à sa poursuite, évitant les générateurs, avançant sur ses quatre pattes massives. Il était rapide, furieux, et Clayton filait entre les rangées de générateurs, sentant le parquet en bois craquer sous ses pieds. Ils étaient probablement dans les profondeurs de la Machine, juste au-dessus des catacombes et des grottes souterraines de Lumen. Un homme-porc apparut alors juste devant lui, et Clayton s’arrêta sur place. Dans son dos, le premier homme-porc lui sauta dessus... Mais une silhouette apparut alors comme par enchantement à côté de lui, l’étonnant tellement qu’il en perdit l’équilibre. Il vit un bâton magique, et une aura magique jaillit, formant comme un bouclier contre lequel les deux hommes-porcs ricochèrent.

La magicienne, une magnifique rouquine avec des cheveux jaunes, tourna sa tête vers lui, portant une robe violette assez légère.

« Je m’appelle Adamante, et je suis venue vous aider à détruire cette installation... Et on s'est déjà vus, je crois. »

Clayton, médusé, n’y comprenait plus rien. Qui était cette femme ? Il n’eut fort heureusement rien à dire. La magicienne semblait avoir remarqué quelque chose, et tourna la tête, observant le Cœur.

« Mon Dieu... Alors, c’est donc ça… La perturbation que j’ai ressenti depuis l’église de Lamb. »

Mais oui, bien sûr ! La putain d’église !  C’est là qu’il était tombé sur cette nana ! Par les saintes couilles de McGregor, qu’est-ce qu’elle foutait ici ? Retrouvant l’usage de sa langue, Clayton désigna l’un des générateurs.

« Ça ! Ce sont ces trucs qui l’alimentent! Il faut les couper !! »

Adamante tendit sa main vers l’un des générateurs, et se concentra un peu. Elle arracha la plaque, et, en déglutissant, Clayton vit un épais liquide rouge à l’intérieur... Puis une main qui jaillit, tapant contre une sorte de vitre.

« Des ESPers... La magie est plus forte chez eux que des humains normaux. »

Quel était leur rôle ? Comme si elle lisait dans ses pensées, Adamante y répondit :

« Ce sont eux, les catalyseurs. Ils sont le cœur du sacrifice rituel de cette structure. Ce gros dôme concentre toute la magie pour ouvrir un Portail. Le processus sera bientôt à son paroxysme. »

La Machine trembla à nouveau, le bois se mettant à craquer, et les hommes-porcs, de plus en plus nombreux, hurlèrent à nouveau. Adamante se concentra alors, et envoya une décharge d’énergie vers la vitre, l’explosant. Tout le sang en jaillit, et un homme ne tarda pas à apparaître, son corps raccordé au générateur par des fils, dont un lui permettant de respirer. Il était chauve, nu, malade, et s’écroula mollement sur le sol, inerte, plongé dans un état catatonique. Il fallait ouvrir les autres, mais les hommes-procs se multipliaient.

« Trouvez-vous une arme, quelque chose. Un pied-de-biche pour ouvrir ces trappes, par exemple. »

Clayton hocha lentement la tête, et commença à chercher autour de lui.

La Machine ne se laisserait pas faire sans réagir, et, pendant ce temps, le Cœur se mit à briller... Et un épais rayon magique jaillit de ce dernier, filant sous la Machine, frappant le sol d’une immense grotte. Le Portail était en train de se constituer, déchiquetant l’espace-temps, provoquant une véritable tempête magique.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Shad
La magie frappait la salle. Le cœur vrombissait.  La Louve entendit Jacques interpeller Clayton avant de lui envoyer un pied de biche. Lorsque l’ex taulard attrapa l’arme de fortune, il s’empressa de courir vers l’une des trappes, l’utilisant pour tenter de l’ouvrir. Au moins, il ne se brûlerait plus, mais on pouvait deviner à son faciès que l’effort était loin d’être facile. Son visage arborait la douleur et la colère, il n’était pas difficile de comprendre qu’au vue de ses mains brûlées, un tel effort devait lui faire un mal de chien. La Louve était certes heureuse de revoir Adamante, elle savait qu’elle était une magicienne hors pair et se sentait à présent en sécurité, mais le temps des réjouissances n’était pas pour maintenant.

A son tour, elle se mit à chercher une arme, quelque chose pour l’aider à ouvrir ses trappes. Les Espers alimentaient le cœur, ils en étaient la source, il fallait les libérer, se hâter de les déconnectés de la Machine. Un rayon de magie la frappa, l’envoyant à terre. La Okami grogna, ayant un soubresaut, crachant une gerbe de sang au sol. La magie traversa son corps, créant des spammes incontrôlables. Une magie utilisée pour une raison impie.  Deuxième crachat de sang. Au même instant, la lycane put ouïr Clayton poussait un hurlement d’effort et une masse s’effondrait sur le sol. Un deuxième Esper venait d’être libéré de sa prison. Au même instant, la magie s’intensifia,  frappant chaque recoin de la pièce. C’était encore un miracle que Clayton ne se fasse pas toucher.

Des grognements se firent entendre. Relevant ses oreilles, la Okami se tourna vers la source du bruit avant de voir un homme-porc fonçait vers elle. Au vue de sa position, elle était dans l’incapacité de se lever promptement et de se mettre à courir pour éviter de se faire éviscérer sur place. Le monstre, malgré sa masse avançait rapidement et un autre courait au même instant vers Adamante, prêt à se venger du sort qu’elle avait utilisé sur eux quelques instants plus tôt. Par réflexe, la  Louve leva la main, sentant la magie crépitait au bout de ses doigts. Une boule de flamme s’en échappa, une sphère d’un diamètre imposant. L’homme-porc fut frappé de plein fouet et carbonisé au même instant Incrédule, la lycane cligna des yeux, se demandant comment cela pouvait-être possible.

Une seule solution pouvait être possible : La magie dont elle venait d’être frappée. Plus que de la blessée au point de la faire cracher du sang, le coup sembla augmenter ses capacités magiques. Une bonne chose en soit. Mais il lui fallait maintenant se relever, alors qu’au même moment, une troisième trappe était attaquée par Clayton.  Elle l’entendit jurée et avant qu’elle ne puisse réagir, une deuxième foudre magique la frappa à nouveau, l’obligeant à poser ses mains au sol. La Louve entrevit la bouche et une fumée noirâtre sembla s’en extirper tandis que son corps était à nouveau parcouru de spasmes incontrôlables.

Un coulissement lourd s’ajouta au bruit environnant. L’ouverture se mis à vomir une horde d’hommes porcs qui hurlèrent, grognèrent et se mirent à charger les personnes présentes au sein de la pièce. Au même instant, des trépignements s’ajoutèrent, le prix de centaines de petites pattes. Derrières les hideuses créatures, crées par l’esprit fou de Mandus, grouillaient une centaine d’araignées, les mêmes qu’avaient croisé Shad quelques temps plus tôt.  Le médaillon d’Elise s’était mis à luire plus intensément d’un coup, au moment même où la magie avait percuté une seconde fois la Louve.  Mais les arachnides n’étaient pas des ennemis, au contraire ! Elles se mirent à foncer vers plusieurs hommes porcs, plantant leurs crocs dans leur peau, injectant leur venin.

Entre temps, Shad, se releva, observant un instant la scène qui se tenait face à elle incrédule avant de porter son regard sur Adamante. Elle ne pipa mot, entendant un troisième corps tombé au sol. Ouvrant ses mains, paumes vers le haut, elle invoqua deux sphères de flammes. Les rôles dans la pièce avait était simple à deviner. Jacques et Clayton s’occuperaient d’ouvrir les trappes pendant qu’elle s’occuperait de combattre les hommes-porcs. Pour sa part, elle était sûre qu’Adamante ferait de même. La magie frappa à nouveau et cette fois, elle l’évita avant de courir vers l’un des hommes-porcs, dans l’objectif de le mettre à terre et surtout de protéger les deux hommes chargés d’ouvrir les trappes.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Elena Ivory
La scène virait au cauchemar. Adamante sentait, à chaque trappe libérée, la mana exploser, s’insinuant dans ses veines et dans son organisme. Elle poussa un hurlement la première fois, n’étant pas préparée à une telle chose, ce qui résulta en une violente tempête magique. Clayton en fut soufflé, et roula sur le sol. Elle tendit sa main vers un homme-porc, et plusieurs cristaux de glace en jaillirent, transperçant le monstre de part en part, qui s’écroula sur le sol, gisant dans son sang. Adamante vit Clayton se relever, récupérer son pied-de-biche, puis s’attaquer à une autre trappe.

Depuis l’église du père Lamb, Adamante savait senti une puissance maléfique en émaner. Elle était descendue dans la crypte de l’église, et y avait vu une espèce d’atelier morbide, de salle silencieuse, dans laquelle Lamb s’était scarifié. Son journal indiquait qu’il avait cautionné les atrocités de Mandus, et qu’il était en conflit avec lui-même. De brefs moments de lucidité venaient parfois le traverser, et, dans ces moments, il y indiquait que l’église était reliée, comme l’abattoir, à la Machine de Mandus, une œuvre diabolique. Le reste du carnet était constitué d’élucubrations délirantes sur les Grands Anciens, le Necronomicon, et le fait que l’humanité, depuis qu’elle s’était détournée de ses vrais créateurs, était désœuvrée et perdue. Adamante avait utilisé sa magie pour trouver l’entrée. Elle éprouvait quelques remords à délaisser ainsi les bas-fonds en feu, mais avait préféré suivre son inspiration. En ouvrant le passage secret, elle avait senti un pic magique exceptionnel, chargé de malfaisance, et s’en était rapprochée, descendant le long d’un long couloir avec des escaliers. Elle s’était finalement retrouvée ici, dans le Cœur de la Machine, et savait à quoi ceci servait. Cette machine concentrait la magie, et était en train d’ouvrir un Portail dimensionnel, en brisant les lois de l’espace-temps et les frontières dimensionnelles du Multivers pour atteindre la prison dimensionnelle de Shub-Niggurath.

Elle sentait toute la magie se concentrer sous le Cœur, dans la grotte, créant un vortex temporel. Les hommes-porcs affluaient en masse, et Adamante déployait avec fureur toute sa magie, déclenchant des sortilèges élémentaires surpuissants. Elle vit plusieurs hommes-porcs se rapprocher, et déclencha un terrifiant Meteor Strike. Elle concentra la Terre etle Feu, et provoqua une boule de feu semblable à une petite météorite, puis la balança droit devant elle, créant une éblouissante explosion enflammée qui carbonisa plusieurs hommes-porcs. Ses yeux irradiaient de magie, et Clayton, acharné, usant de ses muscles, réussit à libérer un quatrième ESPer, explosant la baie vitrée le retenant. Cette intense magie se fit sentir sur l’amulette que portait Shad, appelant à elle toutes les araignées géantes de la région, qui vinrent également se heurter aux hommes-porcs, dans une indescriptible mêlée de membres déchiquetés et de jets de sang, les araignées bondissant sur les ennemis pour les mordre, balançant leur terrible venin, les hommes-porcs arrachant leurs jambes pour les repousser, faisant hurler de douleur les bêtes.

« Allez, bordel !! Il... Il y en a tellement…, grognait Clayton. Je.. J’y arriverais !! »

Adamante tendit sa main vers un autre homme-porc, des flammèches jaillissant de ses doigts... Quand elle sentit une onde magique jaillir.

« Cela suffit ! »

Mandus venait d’arriver, et, quand Adamante envoya ses flammes, il n’eut qu’à lever la main pour les aspirer. Les flammes disparurent dans la main droite, et jaillirent dans la main gauche, nimbées d’éclairs meurtriers qui frappèrent Adamante, la repoussant. Clayton, n’écoutant que son courage, hurla en se ruant vers l’ennemi, serrant son pied-de-biche. Mandus leva la main, et usa de sa télékinésie pour soulever Clayton.

« Aaaah !! Lâchez-moi, salopard !! »

Adamante, sonnée, se releva, et se concentra. Des arcs électriques jaillirent de ses deux mains, se rejoignant devant elle, formant peu à peu une boule électrique lumineuse, qui projeta de multiples éclairs vers Mandus. Il eut juste à tendre sa main libre, et les éclairs rebondirent, frappant le plafond, défonçant ce dernier, faisant tomber des stalactites qui s’écrasèrent sur la place.

« L’Orbe m’a donné un pouvoir dépassant votre compréhension. Plus rien ne peut arrêter la Mahcine, et sûrement pas une Okami et une magicienne. »

Adamante serra les dents, et Mandus, qui portait son masque tribal de porc, vacilla alors sur lui-même, relâchant Clayton, qui tomba sur le sol, hors de portée de la magicienne mélisaine.

« Noon... Arrête, cesse de t’aveugler… Je t’arrêterai ! Tu ne tueras plus personne ! Un sacrifice n’est jamais un meurtre, Mandus, je pensais que tu l’aurais compris ! »

Adamante cligna des yeux, surprise.

« Il lui arrive la même chose que tout à l’heure..., expliqua Jacques. Il est partagé entre deux personnalités bien distinctes. Mandus a bu une potion d’Amnésie, je pense que cette potion a du aider son ancienne personnalité à refaire surface... »

Adamante acquiesça silencieusement.

« Oh non... Il arrive ! »

Le sol se mit soudain à changer de texture, s’assombrissant, des excroissances organiques se mettant à se former ici et là, et d’énormes tentacules jaillirent alors du sol, défonçant le plancher, se plantant dans le plafond. Par les trous, on pouvait voir, en contrebas, le portail magique, en train de s’agrandir, donnant lieu sur une sorte de spectacle noir. D’énormes tentacules en étaient sortis, et des yeux et des mâchoires difformes glissaient sur ces derniers.

« Shub-Niggurath... Il arrive. Il faut à tout prix fermer ce portail ! »

Mandus continuait à trembler sur place.

« Je... Je vous en empêcherai !! »

Il envoya une nouvelle onde magique, qui frappa Adamante. Malgré son bouclier, ce dernier explosa, et elle fut renversée sur le sol. Le masque tribal de porc de Mandus avait volé, révélant un visage haineux et furieux. Il était plus fort qu’Adamante... Sa seule chance était de l’affaiblir suffisamment pour que la véritable personnalité d’Oswald Mandus rejaillisse, et ne leur explique comment fermer ce portail avant que l’irrémédiable ne se produise. Shub-Niggurath était déjà en train de transformer cette réalité, l’excroissance organique, corrosive, se mettant peu à peu à regrouper le plafond et les murs.

« Je vais avoir besoin de ton aide, Shad... À deux, nous pourrons l’affaiblir. »

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Shad
Un combat titanesque se déroulait en ces lieux impies. La magie ne faisait pas que blesser sur le coup l’être qu’elle touchait, elle le renforçait également dans l’art des arcanes. La Okami pouvait le sentir, et à présent, elle savait qu’elle devait prendre gare à ses arcs magiques frappant le sol à tout au hasard.  C’est sur un homme-porc qui s’approchait trop près de Clayton qu’elle venait de s’élancer.  La détermination dans le regard,  ses doigts crépitants d’une magie qu’elle n’avait pour l’heure jamais ressentie. Cette immondice n’allait être bientôt qu’un tas de cendre avant que d’autres de ses pairs ne viennent le rejoindre, emportés par ses coups et ceux d’Adamante. Pourtant, quand elle fit jaillir son attaque, cette dernière, filant droit vers l’homme-porc stoppa sa course et se dirigea vers un nouvel arrivant. Oswald Mandus. Ses flammes tout comme celles d’Adamantes furent littéralement aspirées.

Adamante fut frappé par une magie liée à la foudre et alors que la Louve allait réagir, ce fut Clayton Shaw qui s’élança sur un homme qui semblait être la proie d’une folie incommensurable. Mais cette folie lui octroyait de bien puissants pouvoirs. Des capacités lui permettant d’annuler toute magie qui le viserait, de créer n’importe quel sort et de pouvoir jouer avec la gravité en usant de la télékinésie comme bon lui semblaient. Un ennemi à ne pas prendre à la légère. L’Okami n’eut cependant pas le temps d’aider Clayton,  trois hommes porcs fonçant sur elle, l’obligeant à riposter. L’une des araignées géante, sentant le danger imminent,  délaissa sa prise actuelle afin de lancer un filet de rets gluants sur l’un des hommes-porc. Sa soie collante aurait tôt fait d’immobiliser la cible. Le médaillon arachnéen ne tarda pas à réagir, appelant d’autres de ses sujets en ces bas-fonds.

Les araignées géantes arrivèrent de toute part, courant sur le plafond, sur les murs, attaquant en priorités les hommes-porcs et les autres immondices qu’avaient pu créer Oswald Mandus. La Louve fut ainsi vite débarrassée de ses assaillants et elle s’empressa de se diriger rapidement vers Clayton, afin de s’assurer qu’il n’avait rien de bien grave.  Ce dernier mise à part quelques nouveaux hématomes n’était pas en danger de mort et il pouvait aisément reprendre sa tâche. A savoir, ouvrir ses fichus trappes contenant des Espers qui alimentaient la Machine. Mais, il était trop tard.  Mandus l’affirmer et quand le sol se mit à trembler et qu’une nouvelle réalité semblait venir en ce monde, la lycane ne put réprimer une déglutition. Tout cela allait bien trop loin. Cet homme allait faire entrer sur Terra un Dieu Ancien ! Il fallait être fou pour espérer que cet acte soit un élan de générosité pour le reste des êtres vivants sur ce plan.

Le Dieu Ancien alterna la dimension, joignant les murs avec le plafond de la salle, disposant ses tentacules faire de yeux et de dents partout où elles pouvaient se faufiler. Quelques-unes parfois apparaissaient au hasard sur le sol, attrapant l’une des araignées fermement, la faisant tournoyer en l’air avant de l’aplatir violemment sur le sol, la réduisant à l’état d’une bouillie difforme. Une autre, fut à peine effleurer que sa chitine se mis à brûler directement.  Quelques tentacules qui s’étaient accrochées au plafond se mirent à « baver » un liquide verdâtre. Quand les bêtes qui se trouvèrent en-dessous furent touchées par une simple goutte, leurs membres semblèrent se disloquer et leurs chairs fondre à une vitesse fulgurante. Shub-Niggurath n’était pas encore là, pas totalement, mais sa puissance dévastatrice ne laissait pas l’ombre d’un doute. Comment espérer vaincre une telle entité ?

La Louve se retourna immédiatement vers la magicienne quand elle entendit cette dernière l’appeler. L’affaiblir à deux. Oui, mais comment ? Aucune des attaques magiques ne semblaient fonctionner, Mandus aurait tôt fait de les annuler pour les protéger tous les deux. Et à présent, se mouvoir dans la salle pouvait également être synonyme de mort. Malgré tout, les hommes-porcs et les araignées continuaient à se battre entre eux, jusqu’à la mort de leur adversaire. Levant rapidement son regard, la Okami se mis à espérer que Clayton et Jacques eurent la possibilité de trouver un endroit où éviter cette mort venue du ciel.  Mais le plus important pour l’heure était de trouver un moyen d’affaiblir leur adversaire.

« La magie ne marchera pas contre lui, nous l’avons vu. Mandus peut annuler chacun de nos sorts qu’il soit de nature de flammes et de foudre.  Et je ne pense pas qu’une autre source de magie puisse faire quelque chose ! A moins que… »

C’était fou, c’était peut-être insensé  et peut-être qu’elle disait n’importe quoi. Cependant, c’était une hypothèse qu’elle se devait de poser à Adamante. Mieux valait essayer chacune des possibilités possibles. Faisant rapidement différents pas pour éviter les gouttes corrosives et pour rejoindre la puissante magicienne, la Lycane proposa son idée.

« Et si…On le frappait avec de la magie pure ? »

De la magie dans sa forme initial, non alternées par un élément ou autre. La lycane ne savait même pas si cela existait.

« Sinon, dis-moi ce que je dois faire et je le ferais du mieux que je peux. »

Même si cela doit être ma dernière attaque sembla penser la Louve. Elle était prête à lancer le sort que lui ordonnerait de faire Adamante, qu’il soit combiné ou non avec l’incantation qu’elle ferait de son côté. Et entre temps, le Dieu Ancien arrivait, accueillit à bras ouvert par Mandus qui était toujours pris par ses crises de personnalités.

[HRP : Un peu nul désolé, j'espère que ça t'ira ^^"]

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:49
par Elena Ivory
Remarque – Comme le RP est inspiré d’« Amnesia », l’altération de la réalité faite par le Grand Ancien ressemble à ce que fait l’Ombre poursuivant Daniel dans le premier opus de la série, « The Dark Descent ». Pour détailler un peu plus, dans cet opus, Daniel, le personnage principal, est traqué par une créature surnaturelle, l’Ombre, et, quand elle s’approche de lui, elle altère la réalité en créant une espèce d’excroissance recouvrant le décor. Ce que Shub-Niggurath fait est donc un peu similaire, visuellement, à ça..
*
*  *
L’alternative ne se posait pas : si Shub-Niggurath était réveillé, Lumen ne serait plus qu’un souvenir, et le monde entier serait en danger. Adamante devait se sentir honorée : c’était la première fois qu’elle sauvait l’humanité. Plus de jeux politiques complexes ici, plus de complots, de stratagèmes économiques complexes visant à déstabiliser des guildes rivales et à agir de manière agressive envers ses concurrents. L’ennemi était clairement identifié, les choses étaient simples... Terriblement simples. Et, pourtant, elles étaient complexes, car l’homme qui invoquait Shub-Niggurath, outre sa puissance magique colossale, était aussi torturée, partagée entre des pensées contradictoires, divisée entre la pensée de Shub-Niggurath, et entre un homme dévoré par ses tourments. Maintenant qu’elle le voyait, Adamante le comprenait pleinement : le pouvoir infernal du Necroconomicon brûlait dans les veines d’Oswald Mandus. Une magie terrifiante, la force des Grands Anciens, la puissance d’un Dieu Mort qui se réveillait. Shub-Niggurath en avait fait son esclave, lui offrant son pouvoir en échange de sa soumission, la liberté du Grand Ancien en échange d’un sacrifice immonde ayant impliqué des milliers de porcs et d’êtres humains, le tout dans un temple, un autel mécanique, froid et impersonnel dédié à ce monstre abominable... Un temple inhumain et moderne, parfait pour un Grand Ancien.

Oswald était plus fort qu’elle... Même si ce n’était plus vraiment Oswald. Il était possédé, et Adamante n’avait pas les compétences nécessaires, ni le temps requis pour accomplir un exorcisme.

« Et si…On le frappait avec de la magie pure ? » suggéra Shad.

La Okami était en train de s’emballer, et Adamante secoua la tête.

« Seule la magie sacrée pourrait nous assurer de l’affaiblir... Mais je ne la maîtrise pas suffisamment pour l’accomplir. »

Le Cœur se mit alors à trembler dangereusement, une secousse sismique venant le traverser. Le plafond se fracturait, et de gros éboulis s’écroulèrent violemment sur le sol, continuant à le lézarder et à le craqueler. Adamante sentait la panique gagner, mais elle devait rester calme. Si elle se mettait à paniquer, elle perdrait sa concentration magique.

« Il est possédé, Shad... Possédé par ce Grand Ancien. Il a réussi à le battre. Il peut encore le faire. Il faut le perturber pour en venir à bout.
Je vais vous détruire. Vous n’empêcherez pas SON retour ! Le JUGEMENT DERNIER est arrivé !! »

Oswald balança de nouveaux arcs électriques, et Adamante forma un bouclier. Le bouclier explosa au contact des arcs, la repoussant.

« Adamante ! Nous n’avons plus le temps ! » hurla alors Shaw.

Adamante se retourna vers lui. Les ESPers... C’était leur seule solution.

« Shad... Je vais te surcharger en magie avec l’énergie des ESPers... Sers-t-en pour envoyer les sorts les plus puissants possibles, et essaie de le raisonner. Il te connaît mieux que moi, tente de le convaincre de continuer à se battre ! »

Adamante se tourna vers l’une des pompes, et l’ouvrit, libérant un ESPer. Cependant, elle n’avala pas la magie, cette fois, mais dirigea ce flux droit vers Shad. Les araignées continuaient à retenir les hommes-porcs, mais elles étaient en train de se faire joliment charcuter entre les jets d’acide que les tentacules crachaient et les monstres. Les jets d’acide venaient de gueules édentées se formant le long des tentacules, les multiples yeux à la surface de ces textures abominables observant les cibles potentielles. Adamante vit ainsi un jet d’acide fondre vers elle, et se protégea, puis envoya un cristal de glace qui transperça l’œil la visant, faisant couler un sang violet. Shaw se dirigea vers une autre plaque. Il était épuisé, avait mal partout, mais sentait bien que la fin était en cours. Jacques, de son côté, agissait aussi de son côté. L’énergie des ESPers l’avait visiblement revigoré.

La priorité était effectivement de fermer ce Portail avant qu’il ne soit trop tard. Shub-Niggurath n’avait largué que quelques petites tentacules, minuscules par rapport à sa corpulence globale. Parles trous dans le sol, Adamante pouvait voir une immense masse qui se rapprochait, dont la taille dépassait l’entendement. Le Grand Ancien se rapprochait, et elle ne pouvait pas le laisser rentrer dans leur dimension.

Surtout pas.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:50
par Shad
Sur le coup, la Okami ne put que se maudire sur le fait qu’elle était encore bien une novice sur le plan magique. Elle qui avait voulu proposer une solution à Adamante, elle avait eu l’impression d’être une gamine parlant de sujet réservés à l’élite sur ce coup.  Et l’une de ses pensées fut de remédier à cela une fois que cette aventure serait finie. Si du moins, elle s’en sortirait vivante.  Lorsque que la mage mentionna la magie sacrée, la Louve ne put réprimer un léger rictus.  Le feu était son domaine de prédiction, elle utilisait la magie pour attaquer et non pour soigner ! Elle n’était pas une prêtresse et utiliser une telle magie ne serait pour le moment pas dans ses cordes.  Mais même Adamante ne semblait en mesure de la maîtriser. Voilà une solution qui venait d’être réduit à néant. Alors comment faire ?

Le Dieu Ancien contrôlait l’esprit de Mandus, cela était un fait évident. Ce contrôle avait fait naître deux personnalités distinctes du propriétaire de l’abattoir et Shad avait fréquenté sa part la plus « humble ». Mais à présent, elle était face à sa partie démente, celle qui reflétait l’esprit de Shub-Niggurath. Un être de démence à part entière, où seule la folie avait  le monopole sur la raison. Mais le contrôle qu’imposait la créature venue d’ailleurs n’était pas  complet. Oswald Mandus, grâce à de grands efforts pouvaient  redevenir lucide l’espace d’un moment et combattre son côté obscure. C’était ce qui s’était passé lorsque Shaw fut menacé d’une mort certaine quelques minutes auparavant.

« « Shad... Je vais te surcharger en magie avec l’énergie des ESPers... Sers-t-en pour envoyer les sorts les plus puissants possibles, et essaie de le raisonner. Il te connaît mieux que moi, tente de le convaincre de continuer à se battre ! »

« Que quoi ? »

La surprise était de rigueur sur le coup. Raisonne rune personne tout en l’attaquant ? Cela semblait être une  solution quelque peu paradoxale. Mais si Adamante lui demandait de faire cela, c’était bien qu’elle avait une raison non ?  Elle ne put s’empêcher de se demander pourquoi ce n’était pas elle qui l’attaquait pendant qu’elle tenterait de raisonner Mandus. La logique étant tout simplement qu’elle connaîtrait mieux Mandus que l’amie de la Reine.  Mais le connaissait-elle vraiment mieux ?  Après tout, la Louve ne connaissait qu’Oswald que depuis deux jours tout au plus et elle ne pouvait pas réellement dire qu’elle avait une grande connaissance quant à sa personnalité.

Pourtant, elle n’avait guère le choix. Quelques secondes après l’annonce d’Adamante, l’Okami sentit la magie envahir son corps, la vitalisant, lui redonnant un regain d’énergie et accroissant encore plus ses capacités magiques.  La seconde suivante, elle créerait une boule de feu, qu’elle envoya sur Mandus, faisant donc ce que la mage lui avait demandé de faire. Taper et parler en même temps.

«  MANDUS ! Réveillez-vous ! »

La sphère fut arrêtée, comme les attaques précédentes qui lui avait été porté. Pourtant, la Okami ne s’arrêta pas l’à, elle en créa d’autres, les envoyant sans cesse, certaines  brûlant même une partie des tentacules que déployait Shub-Niggurath ainsi que quelques hommes-porcs sur leur trajectoire.

« Vos enfants ! Pensez à Enoch et Edwin ! Pensez à eux ! »


Et elle continua ainsi, jouant sur les sentiments, sur ce qu’elle savait de lui. Pour la Okami, énoncée ses enfants perdus étaient un coup qui pouvait être à double tranchant, pourtant elle se devait d’essayer. Ses attaques également ne faiblissaient pas, cherchant  à l’épuiser, à l’empêcher de la contrer pour pouvoir le toucher. Il fallait à tout prix que Mandus retrouve la maîtrise de son esprit avant qu’il ne soit trop tard.  La Okami  envoya une salve de sphères incandescentes, frappant sous de multiples angles un Mandus possédé tandis que ses paroles continuaient à être débiter. Des phrases répétitives dans leur ensemble mais qui se centrait sur ce que Oswald Mandus lui avait appris lors de leurs rares discussions.

La Louve  évita un tentacule de Shub-Niggurath, se concentrant un instant sur un sort plus puissant. Entre ses paumes se créèrent trois petits météores, un sort qu’elle n’avait jamais lancé avant ce jour.  D’abord d’une taille ridiculement petite, les trois pierres de flammes se mirent à grossir pour attendre un diamètre considérable. Utilisant la magie qui lui été donné pour accroître ses pouvoirs, la Louve, lança son sort tout en hurlant à l’attention de Mandus :

« MANDUS REVEILLEZ VOUS ! »

Les trois météores étaient lancés à toute vitesse. Advienne que pourra.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:50
par Elena Ivory
OSWALD MANDUS
Des monstres... Des monstres partout ! Oswald ne voyait plus, ne comprenait plus... Il était à sol, comme vaincu, écrasé par la puissance du Professeur. Le pire des cauchemars était en train de se réaliser, et, dans sa tête, les images défilaient. Passé et présent se mélangeaient, vérités et mensonges aussi... Les visions de l’Orbe lui agressaient le visage à chaque fois qu’il fermait les yeux...

Il voyait l’immense Lumen, éventrée de l’intérieur, un amas de tentacules grands comme les gratte-ciels tekhans jaillissant dans les airs, ravageant en quelques secondes des centaines de kilomètres carrés de structures et de bâtisses... Le Palais d’Ivoire, cette structure arrogante qui dominait cette cité infâme et d’une laideur absolue, se faisant broyer par les tentacules. Il voyait la terre changer, il voyait les humains se transformer, évoluer, enfermés dans des cocons, devenant ses séides, partant à la conquête de ce monde impie. Il voyait des machines de fer faire pleuvoir des flammes, pensant naïvement déchaîner le feu de l’Enfer... Mais il avait lui-même soufflé sur les cendres du Brasier Éternel, et sa réponse était terrifiante. Il poussait, grandissait, jusqu’à recouvrir le monde de ses tentacules... Et tous l’adulaient, et tous le craignaient, et tous scandaient son nom tandis que, de ses bras Infinis, Il les guidait en Son sein...

Oswald secoua la tête, gisant sur le sol, prostré. Il fallait qu’il s’arrache à cette vision, qu’il reprenne le contrôle... Ce n’était pas lui, ça... Et ce qu’il voyait, cette texture qui était en train de recouvrir le mur, les multiples yeux qui le scrutaient dans tous les angles possibles... Ils n’étaient pas l’évolution, non, ils étaient une aberration !

« Ils sont faibles, Mandus, si faibles... Que crois-tu donc qu’ils peuvent faire pour nous protéger ? Méritent-ils seulement d’être protégés ? Ils sont si lâches, si pathétiquement égoïstes, si ridiculement désespérants... Non, ils ne méritent pas d’être sauvés, si c’est pour continuer les mêmes erreurs...
Tais-toi, tais-toi, tais-toi... Tu es le Diable en personne ! »

Sa voix était à peine plus forte qu’un murmure. Sa tête lui donnait l’impression d’avoir été passée entre les cuisses d’un troll. Comme dans un écho lointain, Oswald entendit alors le nom de ses enfants, Enoch et Edwin, et ferma à nouveau les yeux, en sentant les souvenirs, terribles, affluer...

« Papa, qu’est-ce qui se passe ?
Maman ?! Maman, ça me serre !
Soyez forts, mes petits, soyez forts... »

Elle pleurait. Il le savait, et lui aussi pleurait... Mais l’Orbe était à ce prix. On ne pouvait pas prétendre toucher au Divin sans montrer la preuve totale de son engagement. Elle caressait les cheveux d’Enoch, qui se débattait lentement. Edwin aussi. Les sangles étaient serrées, trop serrées pour le pauvre petit. Les lèvres d’Oswald tremblèrent légèrement...


« Non, non, mes petits, mes petits... »

Il se rapprocha d’elle, et la tint par la main.

« Lily, il faut le faire...
Je... Non, je ne peux pas... Oswald, on...
LILY ! Tu crois que ça me fait plaisir, HEIN ?! s’exclama-t-il en la tenant par les épaules, la secouant fermement, la voyant pleurer de toutes les larmes de son corps, massacrant son mascara. Comme moi, tu as vu le futur ! Tu sais ce qui les attend si nous ne les protégeons pas du Mal ! »

Elle hocha lentement la tête, joignant ses mains en signe de prière, tandis que lui s’approchait des leviers. Ce fut le plus dur... Voir les yeux de son fils. Il pleurait. Oswald avait essayé de leur expliquer en chemin, mais il sentit, lui aussi, toute sa détermination l’abandonner en voyant Edwin le regarder, ses lèvres tremblant sur place.

« Notre Père, qui êtes aux Cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne vienne... », récitait Lyli.

Il donna un coup de manivelle, serrant les écrous et les clous.

« Pa... Papa...
…Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés...
Papa, ça... Ça me serre, Papa !!
Je suis désolé, Edwin... Sois fort, mon fils, sois fort, il le faut... »

Il avait les yeux embués de larmes, mais il fallait le faire. L’Orbe était formel. Ce serait le premier sang versé, et ce sang devait obligatoirement venir des êtres les plus proches. Jamais le Portail ne serait suffisamment fort pour libérer leur Sauveur, s’il ne versait pas en premier ce sang-là. Oswald savait qu’il ne dormirait plus jamais... Mais cela faisait maintenant des années qu’il ne dormait plus... Plus depuis Zerrikania, plus depuis qu’il avait vu le sinistre destin qui attendait l’humanité...

« Paaa... »

Ses mains tremblaient. Plus qu’un dernier coup, un dernier petit tour sur le volant... Mais il devrait aussi le faire avec Enoch. En aurait-il seulement le courage ? Il se sermonnait pour sa faiblesse, pour son manque de clairvoyance. Oswald se répéta que ce n’était pas un meurtre, mais un sacrifice. Un rituel ancestral... Un rituel qui devait forcément impliquer de fortes émotions, car c’était à ce prix que la magie fonctionnait.

« ...Et ne nous laissez pas succomber à la tentation... »


Les météorites envoyées par Shad explosèrent soudain, et Oswald se releva, en attrapant un morceau de bois clouté, arraché du sol. Il le fracassa sur la tête du Professeur.

« MAIS DÉLIVRE-NOUS DU MAALL !! » hurla-t-il, de la bave sortant de ses lèvres.

Le Professeur heurta un sarcophage, et le bâton le heurta à nouveau, l’envoyant s’étaler sur le sol, où Oswald le frappa un nombre incalculable de fois, brisant ce dernier, faisant voler en éclats les morceaux de porcelaine, hurlant, pleurant et riant en même temps, ressemblant à une espèce de fou furieux hystérique, frappant, frappant encore et encore, frappant pour Enoch, frappant pour Edwin, frappant pour la dépression de sa femme et pour son suicide, frappant pour sa démence... Du sang pour le Dieu du Sang, de la mort en barque ! Crève, saloperie, crève !!

ADAMANTE
Un curieux spectacle avait lieu devant leurs yeux... Oswald était en train de hurler en frappant sa tête contre le sol, brisant son masque de porc... Et le Cœur s’éteignit brusquement. Beaucoup d’ESPers avaient été retirés, mais toute la structure continuait à trembler. Se concentrant, Adamante déploya sa magie blanche afin de les soigner un peu... Pas de quoi leur permettre de retrouver une santé, mais au moins de pouvoir courir pour fuir. Les hommes-porcs se mirent à pousser de longs hululements, complètement désorientés, et les tentacules de Shub-Niggurath se mirent à tomber, tandis que le plafond continuait à trembler, et que les traces d’excroissance du monstre se fanaient...

Oswald se mit à gémir en se relevant. Du sang coulait abondamment de son cuir chevelu, et Adamante s’approcha prudemment.

« Mandus... C’est fini... La Machine a été désactivée… »

L’homme se mit à cracher sur le sol, crachant son propre sang.

« Oh que non, Adamante... Il est trop tard pour la stopper. Ces ESPers... Ils ne sont pas le véritable moteur de la Machine, ils ne sont pas sa source. Ils ne servaient qu’à ouvrir le vortex, et il est ouvert. »

Adamante déglutit, et ferma les yeux. Oui... Sous l’euphorie, elle n’y avait pas fait attention. Le Cœur s’enclencha alors à nouveau.

« Bordel, ça n’a pas marché !! » hurla Clayton.

Oswald s’agrippa à Shad, afin de réussir à se relever.

« Vous... Vous devez fuir. Tout ça, c’est... C’est mon œuvre, la mienne, mon fardeau... Moi seul sait comment y mettre un terme. Mais la Machine va être détruite. Si vous ne partez pas maintenant, vous ne survivrez pas. »

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:50
par Shad
La dernière attaque lancée par Shad fit mouche. Elle percuta Mandus de pleins fouet et permis à ce dernier de se «réveiller ». Bien que la Okami n’était nullement attendu à ce qu’il gueule, la bave aux lèvres et commence à se fracasser le crâne avec une planche cloutée. Devant elle, Oswald Mandus combattait un ennemi intérieur, le professeur et il leur était impossible de lui venir plus en aide, pas maintenant en tout cas.  Outre la reprise de conscience de Mandus, la lycane put noter que les hommes-porcs semblaient désorientés et que les infâmes excroissances du Dieu Ancien se flétrissaient et ne devaient plus que l’ombre d’elles-mêmes. Les quelques araignées restantes du précédent massacre sautèrent sur l’occasion pour combattre leur ennemi et leur infliger des coups de grâces. Désorientés et perdus, les hommes-porcs n’étaient plus une aussi grande menace pour ses grandes prédatrices et  à présent, la donne avait changé. Sur le sol, gisait à présent, le reste des abominations crées par le Professeur.

Tout semblait à présent fini,  les quelques Espers survivants furent soignés mais la réalité revint rapidement à la charge. La Louve aida Mandus à se relever, ce dernier s’agrippant à elle, lui sommant de partir, de tous partir.  Le cœur qui  avait réussi à être éteint s’était rallumé et nul doute que Shub-Niggurath reviendrait également sous peu si rien n’était fait pour l’en empêcher. Le votex avait été ouvert et seul Mandus semblait être en mesure de le fermer, de mettre fin à cette folie.  Pourtant, l’Okami ne pouvait se résigner à le laisser là, sans garantie que ce qu’il prévoyait de faire allait effectivement fonctionner.  Remarquant  son indécision, l’ancien gérant de l’abattoir réitéra sa demande, leur demandant à tous de partir, avant qu’il ne soit trop tard.  Et comme pour souligner ce fait, la structure entière se mis  à nouveau à trembler, laissant d’énormes pans de plafonds s’abattre ici et là dans la salle du Cœur, écrasant au passage un Esper qui n’avait malheureusement pas eu le temps d’éviter cet objet massif. L’Okami lança un regard à Adamante, avant de regarder Mandus, quelque peu résignée.

« Soit. Adieu Mandus. »

Que pouvait-elle dire d’autre ?  L’urgence ne laissait aucunement le temps à des adieux en bonnes formes.  Mandus allait se sacrifier et stopper en toute logique cette machine infernale.  Pourtant, subsistait un problème de taille. Pour fuir ce lieu il ne suffisait pas juste de courir dans une direction, il fallait également remonter les échelles prises auparavant. Et au vue de leur hauteur, des tremblements dont étaient victimes la structure et de l’état de la majorité des personnes présentes, peu parviendront à s’enfuir de ce charnier dans les temps.  Cependant, le médaillon arachnéen se mis subitement à pulser d’une couleur rougeâtre et les araignées restantes se dirigèrent chacune vers un  Espers, l’enveloppant d’un cocon de soie avant de les prendre dans leurs pattes et de se diriger vers la sortie plus haut. Ces bêtes n’avaient nullement besoin d’échelles pour se mouvoir et monter rapidement les étages les séparant de la sortie. De plus, leurs réflexes leurs permettront d’éviter un quelconque obstacle sur leur trajet.

Ainsi, les Espers fut rapidement évacués et quand l’une des « gardiennes » des Okamis s’approcha de  Clayton, elle put entendre ce dernier crier, prêt à se battre, refusant  de se voir  transporter comme un vulgaire insecte. Il était sûr qu’il y’avait mieux comme moyen de locomotion mais se focaliser sur de telles broutilles risquant de leur faire perdre un temps précieux.

« Laissez-vous faire Clayton ! Elle ne vous tuera pas ! Nous n’avons plus le temps ! »

Pourtant,  malgré le dénigrement de Shaw, l’arachnide fit ce que ses consœurs avaient fait aux autres personnes présentes dans la salle pour évacuer l’ancien tolard.  L’espion de la  Couronne connue le même sort, ne restait à  présent plus qu’Adamante et l’Okami. Deux dernières araignées géantes se dirigèrent vers elle mais aucun fil de soie ne fut  lancé. Les impressionnants arachnides se positionnèrent dans une posture laissant penser que les deux femmes devaient monter sur chacune d’entre elle.

« Pourquoi est-ce que…. » Commença à se s’interrogeait Shad, ne comprenant pas pourquoi elles ne subissant pas le même sort que tous les autres, avant de subitement comprendre – Les cocons ! Si nous sommes tous enfermés dans un cocon de soie, ne nous pourrons pas nous en délivrer…. »

Les araignées ne risquaient pas de rester à la vue de tous et s’enfuirons aussitôt arriver à la surface, laissant leur paquet au sol. Derrière eux, Mandus se remit à crier, leur demandant de se dépêcher et sans plus attendre, la Louve grimpa sur cette monture quelques peu singulière.  Elle ne put voir si Adamante avait fait de même que déjà l’araignée s’élançait, montant les étages rapidement, évitant la chute de certaines parties de la structure. Et pendant tout ce temps, son médaillon n’avait cessé de pulser intensément. Quand elle arriva à la surface, l’Okami sauta au sol, laissant l’arachnide partir et se dirigea rapidement vers les cocons de soie, délivrant leurs hôtes.  Une secousse plus forte retentit subitement et regardant derrière elle, la Louve souffla :

« Mandus…. »

Shad ne put s’empêcher de se demander  ce qu’il venait de faire quelques lieux en contrebas et surtout si toutes cette folie était à présent terminé. Elle fut cependant  toucher par le contrecoup de la magie, en ayant consommé beaucoup trop pour ses capacités actuelles et alors que le dernier cocon fut ouvert, elle s’effondra au sol, par manque de mana.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:50
par Elena Ivory
La magie s’enflammait. Adamante en avait mal au crâne. Toute cette mana en elle risquait d’exploser. Elle en avait une surcharge qui filait dans ses veines, et, pour ne rien arranger, elle ressentait la présence du Grand Ancien, ainsi que les légendes circulant sur eux... Le simple fait de les voir suffisait à vous faire perdre la raison. Shub-Niggurath était en train de sortir de sa prison éternelle et immatérielle. Elle voulait aider Mandus, mais ce dernier était résolu... Car il allait mourir. Adamante le comprit. Pour fermer la Machine, pour la détruire, il devait se sacrifier. Un rituel ancestral, malgré la présence de tuyaux, de vapeurs, et de mécanismes. Les araignées géantes venues à l’aide de Shad enfermaient les prisonniers dans des cocons de soie, et Adamante utilisait sa magie pour écarter les gravats qui leur tombaient dessus. Le sol devenait instable, comme si un séisme était en train d’avoir lieu. La Machine n’avait été conçue que dans ce but : permettre à Shub-Niggurath de sortir, permettre le retour des Grands Anciens. Un mélange horrible et cruel entre la magie et la technologie, les deux au service de la folie d’une créature ancestrale. Il était temps de partir, et son regard croisa une dernière fois celui de Mandus.

« Je sais ce que vous pensez, Adamante... Et vous avez tort. Le Professeur existe réellement.
Alors, qui ? Qui est-il ?!
Ce que je vous ai dit ! Un membre du Centaur Club... Mais il est autre chose que ça, bien plus que ça. Je n’aurais jamais pu développer une telle construction au cœur de Lumen sans une aide extérieure !
Son nom, Mandus ! Donnez-moi son nom ! »

Mandus ferma les yeux, réfléchissant. Son visage était méconnaissable, ses cheveux formant une bouillie de sang, des lignes pourpres glissant le long de son visage. Cependant, il savait encore des choses, comme si la mémoire lui était enfin revenue. Le plafond continuait à se désagréger, tout était en train de s’effondrer, mais il fallait impérativement qu’Adamante en sache plus.

« Vous devez partir, Adamante...
Son nom, Mandus ! Son nom !
C’est le Marcheur, Adamante. L’Étranger-sans-Âge... Il n’a pas de nom. Vous le rencontrerez, Adamante. Rappelez-vous de ce que je vous ai dit, et... »

Il y eut un terrible craquement, et un tentacule supplémentaire jaillit, traversant le plafond, traversant la Machine pour atterrir à la surface, défonçant le toit de la triperie.

« Brennenburg, Adamante... Brennenburg ! »

Oswald se recula alors, et Adamante lui hurla dessus... En vain. Il se dépêcha de marcher, et ouvrit une porte ne fer dans un coin. Elle se retourna alors. Deux araignées géantes étaient là, attendant qu’on les chevauche pour filer. Adamante acquiesça lentement devant les explications de Shad.

« Vite, alors... »

Elle grimpa sur l’araignée, qui se mit à partir, du haut de ses huit multiples pattes. Les hommes-porcs poussaient des hurlements ignobles, et n’essayèrent même pas de les stopper.
*
*  *
Il avait tué ses enfants. Tout était clair, maintenant, dans sa tête. Il descendait un escalier en fer qui tremblait sur place, et, malgré sa douleur, malgré la souffrance physique qui étrillait chacun de ses membres, ses pensées étaient claires, cohérentes. Il avait découvert à Zerrikania une orbe magique, infernale, qui lui avait montré le futur... Le pire des futurs possibles, l’Apocalypse, le chaos formien... L’Orbe lui avait montré des jours sombres en devenir. Il avait vu la fin des temps, et l’Orbe lui avait dit que le seul moyen de protéger l’humanité était de rappeler ses anciens créateurs, qui avaient été bannis il y a des millénaires. Tout lui revenait en tête : ses insomnies interminables, la souffrance qu’il ressentait continuellement en sachant ce qui allait arriver... Les êtres humains seraient tués, massacrés, ou, pire, récoltés, utilisés comme ressources pour permettre à des envahisseurs galactiques ancestraux de renforcer leur influence. Un futur effrayant, des images horribles qui l’avaient poursuivi toute la nuit, et qui l’avaient amené où il était là, à rencontrer le Baron, puis le Professeur, et à fonder la Machine.

L’escalier l’amena dans un couloir que l’homme traversa rapidement.

« Mandus !! »

Le Professeur jaillit d’un coin d’ombre, l’envoyant heurter le mur, devant une double porte menant à l’Orbe.

« Tu ne peux pas l’en empêcher, Mandus, c’est trop tard ! Il le faut !! »

Oswald se débattit, et le repoussa. Le Professeur disparut à nouveau, puis l’homme s’avança vers l’épaisse double porte. Il était en sueur, il avait mal partout, mais sa détermination était inébranlable. Ses doigts tournèrent la manivelle, et la double porte s’ouvrit dans un grincement, montrant un long escalier menant à un temple... Une reproduction du temple zerrikanien. Oswald s’avança lentement, et tomba à genoux devant ce spectacle.

*Allez, Oswald, allez, n’abandonne pas maintenant !*

Lui seul pouvait le faire, et il se releva à nouveau, marchant lentement, laissant derrière lui des traînées de sang. Cet escalier était interminable, comme s’il était en train de s’étaler, de se distendre à l’infini. Dans sa tête, le Professeur continuait à le narguer, lui hurlant de faire demi-tour, lui ordonnant de ne pas y aller, qu’il était trop tard, que tout était terminé. Oswald serrait les dents, s’appuyant contre le mur, en continuant à grimper. Il crachait du sang parfois, titubant lentement, la tête venant lui tourner. Oswald tomba à genoux, à nouveau, fermant les yeux. Il avait chaud, il se sentait mal à l’aise. Sa tête n’était plus qu’un amas ensanglanté de douleur.

Oswald continua à marcher, ou à ramper... Tout se mélangeait dans sa tête, et il atteignit le Cœur... Il atteignit la structure centrale. L’Orbe était là, sur un piédestal, l’éclairant comme un phare, et il tomba à genoux.

« Mes petits... Mes petits... »

Deux cadavres grimaçants lui faisaient face. Des cadavres qui commençaient à pourrir, reliés par des tubes à l’Orbe. Deux petits corps fébriles encore dans leurs beaux habits, des habits rapiécés et poussiéreux. Oswald se mit à pleurer, incapable de retenir ses larmes devant les deux corps momifiés.

« Il fallait le faire, Oswald... Qu’essaies-tu donc de prouver en faisant ça ? De racheter ton âme ? Nous avons fait ce qu’il fallait faire... »

Le Professeur était derrière lui, et continuait à parler, mais il ne l’écoutait plus. Oswald se releva. Le temps lui était compté, ses joues étaient un mélange de crasse, de larmes séchées, et de croûtes de sang. Ses deux mains se posèrent sur l’orbe, et il serra dessus, en grinçant des dents. Non, ce n’était pas encore totalement terminé... Il y eut comme un gémissement plaintif, et Oswald vit des yeux grimaçant set infernaux le regarder, une bouche qui semblait cracher les flammes de l’Enfer. Deux pointes traversèrent son corps, du sang jaillit de sa bouche, de ses doigts, rougissant l’Orbe, la recouvrant. La lumière se mit à flamboyer, à brûler, faisant disparaître le sang, faisant abandonner la douleur.

« C’est beau... Si beau... »

Il n’y avait plus que du blanc autour de lui, du blanc qui l’envahissait, du blanc qui effaçait toute la noirceur de sa Machine... Plus de douleur, plus de souffrance, plus d’hésitation. Son corps était transpercé par de multiples pointes, et le blanc était partout, devenant immaculé. Plus de douleur...

...Plus rien.
*
*  *
Les gardes lumeniens avaient réussi à reprendre l’abattoir, et étaient en train d’aider les décombres quand le séisme éclata. Plusieurs maisons s’écroulèrent, les rues bordant l’abattoir se retrouvèrent ouvertes en deux... Puis il y eut l’explosion. Elle jaillit des profondeurs de l’abattoir, et tout le monde la ressentit. Les magiciens qui avaient senti la perturbation, l’ouverture de la faille, sentirent l’explosion magique. Depuis sa terrasse, la Reine vit l’énorme dôme blanc jaillir des bas-fonds. Les mages mijakiens sentirent la perturbation depuis leurs boules de cristal. À Sylvandell, les dragons dorés poussèrent des hurlements catastrophés en plein milieu de la nuit. Les Anges, depuis leurs cités célestes, posèrent leurs regards sur Lumen.

Le dôme blanc recouvrit toute la ville, et provoqua une violente onde de choc. Une onde qui aurait pu anéantir toute la ville, mais qui fila le long des murs, comme un flash lumineux. Elena ferma les yeux sous le choc, et, quand elle les rouvrit, tout semblait différent.

De l’abattoir, il ne restait plus rien qu’un immense cratère... Dans lequel quelques gardes virent des araignées géantes déposer des coins, avant de repartir dans le trou. Les gardes s’approchèrent, et ouvrirent les cotons, avant d’entendre une voix les appeler. En s’approchant des gravats, en les repoussant, ils virent le corps fatigué d’Adamante Mélisi.

« C’est la magicienne de la Reine ! Appelez des guérisseurs, vite !!
Mais qu’est-ce que c’est ?
Brancardiers ! »

Adamante sombre à son tour dans l’inconscience.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:50
par Shad
Se réveiller dans un lieu inconnu est toujours un acte quelques peu dérangeant en soit. La Louve jusqu’à présent plongée dans l’inconscience recommençait à revenir peu à peu à la réalité. Au début, ce ne fut que murmures et chuchotement qu’elle put ouïr mais bien vite, ces  légères tonalités de voix se muèrent pour devenir une cacophonie d’ordres lancés, de pleures, de cris de douleurs et d’instant de joie. Refermant les yeux et se pinçant légèrement les paupières avec le pouce et l’index, la lycane eut l’amère impression qu’on était en train de lui cogner violemment la tête. Un réveil quelque peu douloureux. Soufflant, et s’habitant à l’ambiance de l’endroit, elle rouvrit les yeux et se mis à observer plus en détails.

Le premier élément qui la frappa fut le fait qu’elle se trouvait dans une sorte de temple, quelques gardes étaient postés ici et là, surveillant les blessés. Des prêtresses allaient et venaient aux chevets de certains d’entre eux, les soignants tour à tour. La Louve observait en silence, reconnaissant un ou deux Espers qui s’étaient retrouvés bloqués dans des tubes sous la Machine et qui alimentaient le Cœur.  Repensant à cela, un frisson traversa son échine. Shub-Niggurtath, avait-il seulement était stoppé ? Et quid d’Adamante, Clatyon Shaw et de Jacques de Mallembraix ?  Tout en pensant à eux, l’Okami les cherchait du regard, mais aucunes traces. 

A bien y réfléchir, la mage de la Reine ne devait pas se trouver dans la même pièce que la majeure partie des blessés et devait être plus protégés tout comme l’agent de la Couronne. Mais pour l’ex-taulard ? Aurait-il était mis à l’écart pour être interrogé ? Après tout, il avait été le chef de la révolte dans les Bas-Fonds. Un léger grognement d’amertume s’extirpa de la gorge de la Terranide.  Ne pas savoir ce qui avait bien pu se passer depuis sa perte de conscience la gênait grandement.

Des bruits de pas la firent sortir de ses pensées. Une prêtresse du temple, portant un plateau repas s’approchait de son lit de fortune. Posant la petite collation devant la Terranide, elle s’assura par la suite de son état, lui posant quelques questions d’ordres médicales. Le strict minimum en soit. Après tout, mise à part des brûlures et un manque de mana,  Shad n’avait pas autant souffert que certaines des personnes se trouvant ici. Et il était fort à parier que la nourriture allait non seulement l’aider à requinquer son énergie mais également à faire le plein de capacité magique. Remerciant d’un simple hochement de tête la prêtresse, la lycane porta par la suite le breuvage jusqu’à ses lèvres. Le goût n’était pas exquis en soit, mais c’était mangeable. Et elle avait vu bien pire niveau nourriture.
Tout en mangeant,  Shad ne peut s’empêcher de repenser aux évènements passés, à cette fameuse nuit. Quelle histoire, mais quelle histoire ! Tout n’était que démesure et pourtant, tout était vrai. Pensive, elle se mit à se demander ce qu’elle devait faire maintenant. Devait-elle attendre ? Après tout, elle s’était rendue chez Mandus sans l’accord de la Couronne et avait pénétrée dans une propriété privée sans autorisation. Et tout cela car elle avait suivi Clayton et un noble dans leur enquête. Cette petite excursion avait tôt fait de les mener en Enfer.  Elle soupira. Elle verra bien. Au pire, elle se doutait que la Couronne ou la milice savait où la trouver.

L’Okami termina son repas, sentant ses bienfaits. Puis, elle s’accorda encore quelques instants, observant tout simplement les malades présents. Une autre prêtresse vint à sa rencontre, lui donnant une petite enveloppe cachetée. Voilà qui répondrait à sa question précédente.  Usant d’une de ses griffes, la Terranide l’ouvrit et lu la missive, avant de la refermer et de se lever. Peut-être aurait-elle dû attendre un peu plus et se laisser soigner mais pour sa part, la Louve était en mesure de se mouvoir sans peine. Après, il était sûr qu’elle n’allait pas de suite utiliser une grande quantité magique dans les heures qui suivent mais elle ne pouvait pas également les faire attendre.  Elle prit donc la direction de la sortie du petit temple, continuant à observer si elle voyait un visage familier dans tous ceux qui étaient présents.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:51
par Elena Ivory
« C’était un vortex, une faille dimensionnelle... Je l’ai clairement senti, et elle ne menait pas n’importe où... Elle menait droit vers un Grand Ancien. Ce que nous avons risqué dépasse l’entendement... »

Le réveil de Ronald Langley n’avait pas été des plus agréables, et il avait le sentiment que le reste de la journée ne serait guère mieux. Les bas-fonds de Lumen étaient en ébullition. En plein milieu de la nuit, des espèces de croisements abominables entre des loups-garous et des porcs avaient fondu dans la ville, massacrant les gens, faisant couler le sang. La Garde civile avait été désemparée, et, au milieu du chaos, l’abattoir d’Oswald Mandus avait littéralement volé en éclats. Au milieu des flammes et des incendies, une espèce de bombe magique avait jailli des profondeurs de l’abattoir, déferlant dans la ville, l’impact se faisant ressentir partout... Jamiël avait reçu des vingtaines de messages télépathiques, et des corbeaux et des messagers affluaient dans tous les sens pour comprendre ce qui venait de se passer.

Les temples et les casernes des bas-fonds étaient remplies de blessés, de moribonds, des gardes patrouillaient dans les rues pour brûler les cadavres des hommes-porcs, ou, plus généralement, pour faire le ménage, pour déblayer, ou pour fouiller les profondeurs de l’abattoir. Langley avait instauré un cordon de sécurité autour de l’abattoir, et se déplaçait sur son cheval, en compagnie de Jamiël. C’était une matinée grisâtre, avec un léger vent marin qui faisait remuer les cheveux du chambellan.

Outre les blessés, les gardes avaient également amené des personnes dans un état cadavérique. Leurs corps étaient rachitiques, souffrant de déshydratation, d’une sous-alimentation, et semblaient totalement éreintés. Ils avaient été amenés dans un fort des bas-fonds, et plusieurs magiciens et de multiples guérisseurs s’activaient à les soigner. Leur particularité ? Ils étaient tous des ESPers... Ronald n’avait pas encore recollé toutes les pièces du puzzle, et Adamante, qui aurait pu fournir des explications, se trouvait au Palais d’ivoire, en compagnie d’Elena. La Reine avait expressément demandé à ce que personne ne la dérange, et Ronald, incapable de rester en place, était parti avec Jamiël près de l’abattoir.

Jamiël observait le cratère. Il y avait plusieurs trous, ici et là, et des soldats s’y étaient aventurés. Sous l’abattoir, il y avait une vaste crypte abandonnée, un ancien mausolée datant de l’époque où Lumen n’avait pas encore d’égouts, et avait enterré ses cadavres pour lutter contre la prolifération de monstres et d’épidémies, l’idée étant de concentrer les goules et les autres monstres nécrophages dans des endroits hermétiquement clos. Les soldats avaient cependant rapporté de nombreux cadavres... Des araignées géantes, et de monstrueux hommes-porcs. Jamiël avait inspecté un homme-porc sur le site, pour en arriver à la conclusion qu’il faudrait une autopsie approfondie.

Pendant ce temps, Elena, elle, s’était effectivement entretenue avec Adamante. La magicienne était éreintée, blessée, mais, grâce à ses pouvoirs magiques, elle avait pu se remettre, et avait expliqué toute l’histoire à Elena... Elle lui avait expliqué comment Oswald Mandus était devenu fou lors de son expédition à Zerrikania, en s’emparant d’une orbe magique abritant très probablement les connaissances de Shub-Niggurath, ainsi que sa démence. Il avait été infesté par la présence du Grand Ancien dans l’orbe magique, puis avait ensuite créé la Machine, en utilisant comme couverture un abattoir populaire, ce qui lui avait permis de s’implanter dans les bas-fonds, et de capturer des personnes qui avaient servi à alimenter le Cœur de la Machine, un immense catalyseur magique qui avait permis d’ouvrir une faille dimensionnelle.

« C’est aberrant... »

Adamante avait ensuite expliqué que Shad avait appelé des araignées géantes, qui les avaient défendus contre les hommes-porcs... Ensuite, Oswald avait détruit la Machine. Comment ? Adamante l’ignorait, mais, vu l’explosion magique qui avait agité Lumen et le monde des magiciens, elle soupçonnait qu’il avait détruit l’orbe, ou inversé le processus, déversant le contenu du catalyseur dans la nature.

« Mais c’est terminé... Non ?
Ne sois pas si naïve, Elena... Jacques de Mallenbraix... Il a parlé d’une autre personne, d’un baron et d’un château... Oswald n’aurait jamais pu construire une telle chose sous notre nez, sans que personne ne le voit. Il avait des soutiens, il a bénéficié d’une assistance, c’est évident...
Mais... Qui ? Quel fou aurait voulu qu’un Grand Ancien revienne ?
Cette... Cette machine était immense, Elena... Elle servait à concentrer la magie, mais... Cette concentration a peut-être d’autres objectifs que de réveiller un Grand Ancien en créant une faille dimensionnelle. Crois-moi, Elena, il faut une magie phénoménale pour atteindre la prison d’un Grand Ancien. Je ne pensais même pas que c’était possible...
Moi non plus... » intervint soudain une voix à côté d’elles.

Elena sursauta et Adamante se retourna... Avant que la Reine ne constate qu’il ne s’agissait que d’un Ange...

« Que... ?
Les Grands Anciens relèvent de la compétence de ceux qui les ont enfermés, Reine Ivory... Ce qui inclue notamment les Anges. Je m’appelle Yehaël, Ange de la Pureté... Et j’aimerais m’entretenir avec cette Okami qui a invoqué ces araignées géantes. »

Elena ne dit rien sur le coup, mais son air était soupçonneux. Pourquoi les Anges n’étaient-ils pas intervenus rapidement, si les Grands Anciens leur tenaient tant à cœur ? Comme si elle lisait dans ses pensées, Yehaël, une Ange au visage redoutable, aussi beau que sévère, tourna sa tête vers elle, plantant ses yeux dans les siens.

« Parce que nous l’ignorions... Votre magicienne a raison, Reine Ivory... Mandus a bénéficié de puissants soutiens, et j’ai bien peur que cette histoire ne soit que le commencement de grands troubles à venir. »

Voilà qui était très rassurant ! Elena avait envoyé une missive à Shad pour lui dire qu’elle la remerciait chaleureusement, et qu’elle pourrait repasser au Palais d’Ivoire quand bon lui semblerait. Néanmoins, Yehaël avait d’autres objectifs, et Adamante se releva péniblement.

« Lumen a toujours été en bons termes avec les Cieux, Yehaël... Je vais vous conduire auprès de Shad.
Je vous en remercie, magicienne Adamante. »

La voix de l’Ange débordait d’une inaltérable assurance, et Adamante attrapa sa main, puis tourna sa tête vers Elena.

« Ne t’inquiète pas, je reviens vite... »

Joignant le geste à la parole, elle se téléporta alors.. Et apparut à l’entrée du temple, au milieu de roseaux et d’arbres, juste devant Shad. Les gardes, surpris, levèrent les yeux en voyant une Ange, les badauds poussèrent des cris, et Yehaël regarda autour d’elle, avant d’observer un garde :

« Va dire à tes supérieurs que d’autres Anges vont venir pour soigner ceux qui étaient piégés dans l’abattoir.
Euh, je... Oui, Madame, bien sûr ! » répliqua, un peu hébété, le soldat, avant de partir.

Adamante sourit ensuite à Shad.

« Tu vas bien, Shad ? Je te présente Yehaël... L’Ange de la Pureté. »

Yehaël observa lentement la femme, en fronçant les sourcils. Elle sentait les émanations démoniaques sortir du corps de la femme, amenant sur ses lèvres un rictus légèrement goguenard. Mais non... Ce n’était pas cette force qui avait permis d’invoquer les araignées.

C’était une autre force que Yehaël avait perçue.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:52
par Shad
La Okami était tout juste sortie du temple qu’une vive lumière signe d’une téléportation se matérialisa devant elle. Passant sa main devant ses yeux pour se protéger de cette luminosité soudaine, la Louve reconnu après-coup Adamante, la magicienne de la Reine Elena Ivory mais nota rapidement la présence d’un autre être à ses côtés. Elle cligna des yeux, légèrement surprise, ne s’attendant nullement à voir apparaître devant elle un ange.  Mais  l’étonnement laissa bientôt place un autre sentiment. Face à la question de la magicenne, la Okami hocha simplement la tête en signe d’affirmation, observant en silence l’ange qui se tenait devant elle.

Son regard traduisait une certaine haine envers elle, une haine tournée vers les Cieux qui ne lui avaient apportés la moindre petite aide, même aussi insignifiante soit-elle. La Louve leur en voulait de ne pas aider plus ceux qui les priait, qui réclamait leur soutient dans les moments difficiles. Et voilà maintenant qu’un de ces êtres angéliques avait daigné se rendre sur Terra. Sans doute n’était-ce lieu qu’à l’histoire morbide et sordide entourant l’abattoir. Les émanations chaotiques venant du Grand Ancien avait dû être ressenti dans le royaume des Anges et l’un de leur représentant était donc descendu à Lumen pour une inspection.  Mais quel rapport avec elle maintenant ? La Lycane commençait à être fatiguée de toute cette affaire et espérait que cette dernière soit maintenant à son épilogue. Sauf que la présence de Yehaël lui confirmait le contraire. Ce n’était là que le début lié à un projet aux mensurations encore insoupçonné.

Le fiel dans le regard de la Okami s’apaisa et elle porta ce dernier sur son avant-bras où elle s’était mise à sentir une présence. Une sensation de pattes courants le long de son épiderme et remettant jusqu’à son épaule. Cependant, la lycane ne laissa pas l’araignée finir sa course, bloquant le passage avec sa main, la faisant monter sur cette dernière. L’arachnide se déplaça par un bond rapide et se positionna dans le creux de la main gauche de Shad, avant d’émettre une légère stridulation. Une mise en garde à l’intention des deux interlocutrices de la Okami. Au bout de ses crochets, on pouvait y distinguer une goutte d’un puissant poison.  Mais étrangement, c’était comme si l’arachnide avait senti que l’ange était venue pour elle. Ou plutôt pour ses géantes consœurs.  La lupine observa « l’enfant d’Elise » un instant avant de prendre finalement la parole.

« Je n’aurais jamais cru voir un ange en vrai. Mais j’ose imaginer que sa présence n’est pas là simplement pour de simple civilité n’est-ce-pas ? »

Au même instant, comme l’avait indiqué plus tôt Yehaël, d’autres anges arrivèrent. Etres de lumières, irradiant de bontés et de bienveillance. Pour l’Okami qui vivait en présence de démons et d’une vampire, la différence était de mise. Bientôt chaque ESper, chaque blessé fut soigné par l’un de ces êtres lumineux, retrouvant  rapidement santé et vitalité. Et en toute franchise, la Louve ne s’attendait nullement à recevoir également un soin rapide, ce dernier faisant cicatriser ses dernières blessures, soignant ses mains meurtris et brûlées et lui redonnant un peu de tonus. C’était une manière curative des plus efficaces, cela elle ne pouvait le nier. Perchée dans sa paume, l’araignée sauteuse se tenait toujours prête à attaquer au moindre faux pas, bien que son venin ne pourrait guère faire réellement de mal à Yehäel. La Okami tapota de l’index juste à côté de l’arachnide et cela eut pour effet de calmer la bestiole, cette dernière se mettant dans une position plus détendu, se mettant même à se laver en passant ses pattes sur son abdomen et sa tête aux multiples yeux. La Louve remercia également son soigneur avant de poser une question qu’elle avait l’impression d’avoir posé de nombreuses fois ces dernières heures.

« Enfin, en quoi puis-je vous aider ? »

Une manière succincte de demander ce qu’on lui voulait à présent.Pour sa part, ils avaient déjà dû tout voir, tout observer là-haut, alors pourquoi diable venir interroger de simples mortels ?  Les Cieux ne pouvaient-ils donc pas observer les éléments passés à l’aide d’une quelconque faculté ?  Pour dire vrai, tout cela rendait confuse la Okami qui ne savait plus ce qu’elle devait réellement penser. Certes, elle se doutait qu’elle aurait quelques comptes à rendre mais pas devant un ange !

« Je suis.. .Cependant surprise que vous n’êtes pas arrivée plus tôt. »

Une petite pique. Sans doute allait-elle s’en mordre les doigts mais on ne pouvait nier que voir débarquer les anges après le massacre pouvait donner lieu à certaines interrogations. La Okami soupira, déclarant finalement :

« Enfin, je suis à votre disposition »

Cette simple affirmation l’étonna. Jamais, elle n’aurait pensée déclarée cela un jour. Comme quoi, la Okami allait de surprises en surprises de jour en jour.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:53
par Elena Ivory
Les autres Anges arrivèrent assez rapidement, traversant les nuages, formant comme des cônes lumineux s’abattant dans les bas-fonds de Lumen. Les fenêtres habituellement closes des masures s’ouvrirent, les gens sortirent dans la rue, les prêtres et leurs ouailles s’agenouillèrent sur le sol en remerciant la Bénédiction divine. Une vingtaine d’anges arrivèrent, flamboyants de beauté, étincelants de grâce et de splendeur, leurs corps semblant comme auréolés d’un halo doré. Adamante devait admettre être impressionnée. Elle savait que les Anges avaient passé un pacte ancestral avec les démons fixant, dans des considérations assez générales, un pacte global de non-intervention dans les affaires des Plans Intérieurs. Ce pacte était notamment assorti d’un certain nombre d’exceptions, au nombre desquelles on trouvait les Grands Anciens. Soigner ainsi les blessés ne rentrait, techniquement parlant, pas dans le cadre d’un projet visant à s’assurer que la résurrection du Grand Ancien n’avait pas eu lieu, mais les Anges en profitaient, allant soigner les ESPers. Aucun garde n’osa lever l’arme contre eux, tous s’écartant prudemment, en se regardant, circonspects. Beaucoup eurent également des érections en observant les silhouettes gracieuses qui se découpaient devant eux. Tous ces Anges étaient d’une beauté éternelle, sculpturale, des formes parfaites.

Yehaël, elle, se tenait devant Shad, et sentit le sarcasme perler dans la bouche de cette Okami... Et vit une araignée se déplaçant sur son corps. Son regard s’attarda brièvement sur cette créature, puis retourna se planter sur Shad.

« Pourquoi je ne suis pas arrivé plus tôt... Hum... Peut-être aurais-tu préféré que j’arrive plus tôt en ce qui te concerne, Shad. On ne cache rien à la Lumière, et je sens sur ton corps l’odeur d’une personne néfaste que j’ai déjà rencontrée... Dans un passé lointain. »

Rien n’échappait à Yehaël. Jamais morte, elle se souvenait encore très bien de la Grande Guerre, le Grand Conflit ayant opposé les Anges aux démons, et qui avait eu des conséquences dévastatrices, en provoquant un violent et sanglant schisme au sein des Cieux. Néanmoins, l’Ange de la Pureté n’était pas là pour ça, mais cette odeur, pour l’appeler ainsi, venait la titiller.

« Nous ne sommes pas intervenus plus tôt pour un grand nombre de raisons, jeune Louve... Parce que nous venons d’une autre dimension, parce que Terra est tellement impure qu’il nous est difficile de percevoir à travers la noirceur de l’âme de ses habitants pour voir les véritables menaces qui pèsent sur ce monde... Ou encore parce que l’ennemi qui manipulait Mandus a su masquer sa présence à la perfection. »

Adamante tiqua à cette phrase.

« Vous voulez dire que... ?
Je veux dire ce qui est évident, magicienne Adamante. »

Vu comme ça... Yehaël n’était pas connue pour être très diplomate, et très encline aux compromis. Elle représentait la Pureté, et elle représentait si bien cet attribut qu’elle n’avait pas rejoint Lucifer quand ce dernier avait choisi de trahir le Conseil et de renier les Cieux, en organisant une croisade vengeresse en Enfer pour achever les Princes Infernaux, et ainsi instaurer l’hégémonie des Cieux dans tous les univers possibles. De plus, elle n’avait pas spécialement envie de s’engager avec une discussion théologique face à des gens qui pensaient que tout leur était dû.

Yehaël regarda à nouveau la Okami.

« Sais-tu où se trouve de Mallenbraix ? L’espion royal qui vous accompagnait dans la Machine, celui que vous avez récupéré dans la Machine... Car je n’ai pas réussi à le retrouver.
Il n’est pas dans les camps ? demanda Adamante, surprise.
Non... »

Yehaël baissa ensuite légèrement les yeux.

« Ce talisman que tu as est un cadeau très précieux. Il recèle une magie très puissante. »

Adamante avait déjà pu sentir cette puissance... Et elle l’avait vu à l’œuvre au sein de la Machine. La référence à ce talisman chassa de son esprit ce que l’Ange avait dit au début sur Shad, et sur ses fréquentations. Elle avait, de fait, des soucis plus importants en tête, comme gérer la crise de la Machine, trouver les éventuels complices de Mandus, et les appréhender pour de bon.

Et où donc était passé Mallenbraix ?

*Quelque chose me dit que la réponse se trouve dans ce qu’il reste de la Machine, et que je risque de ne pas l’apprécier...*

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:55
par Shad
La Louve dû admettre qu’elle ne savait que trop dire en cet instant. Elle observa  Yehaël en silence, apparemment la réponse de l’ange lui avait convenu pour l’heure. La lycane hocha donc la tête en signe de compréhension et pour signifier en silence que le sujet était clos. Après tout, ce n’était ni le moment, ni l’enjeu et une plus grande affaire était  à élucider. La Machine et tout ce qui l’entourait gardaient encore une grosse part de mystère. Tout comme les véritables pouvoirs du médaillon qu’Elise lui avait offert. Talisman qui semblait à nouveau apporter la curiosité et cette fois de pas n’importe qui. D’une ange ! Rien que ça ! La Louve passa sa main sous son haut pour extraire le collier qui était pour l’heure caché à la vue de tous. Elle observa un instant ses motifs, les symbôles et l’araignée qui y était stylisée.

« Je dois avouer que..c’est un beau cadeau. Il me protège du poison et semble me protéger en appelant des araignées. Il m’avait permis également de trouver une trappe secrète au sein de la Machine et ainsi éviter un destin funeste. Mais je ne le contrôle pas. »

A ces mots, la lycane retira complétement le médaillon, avant de le tendre à Yehaël. Elle sentit néanmoins un léger lien entre l’objet magique et elle-même et vit que l’araignée stylisée semblait prendre vie.  C’était comme une sorte de protection, un sort qui empêcherait une autre personne de mettre ce talisman mise à part la lycane. Mais cette dernière jugeait que temps que le collier ne serait pas mis autours d’un cou, il n’y avait pas de grandes craintes à avoir.

« Et j’imagine que vous voulez le voir, sinon vous ne m’en aurez pas parlé.  Faites donc mais ne le portez pas. Quoique, en tant qu’ange vous ne risquez pas grand-chose. Pour ce qui est de Mallembraix…Je l’ai vu pour la dernière fois lors de notre dernier affrontement avec Mandus. Je pensais qu’une araignée l’avait également sortie comme tous les autres personnes présentes…. »

Alors pourquoi n’était-il pas également avec eux ? Pourtant elle n’avait vu aucune araignée chutait leur de leur ascension risquant ainsi de tuer leur précieux paquetage. Avaient-ils subit un accident finalement ?  Quoi qu’elle puisse penser, la réponse se trouver à l’ancien emplacement de l’abattoir. Là où maintenant n’apparaissait qu’un imposant cratère.  Et c’est vers ce dernier que le trio s’était mis à se mouvoir. La louve put facilement voir les regards des badauds se posaient sur Yehaêl, admiratifs. Les prêtes quant à eux, ne cessaient de prier, remerciant les Cieux pour leurs présences divines. Aujourd’hui, Lumen était nimbée de lumières, mais dans cette lumière subsistait une part forte de ténèbres.

Arrivée aux abords de l’imposant cratère, l’Okami eut un léger recul. Comment ne pas repenser à toutes les horreurs qui s’étaient trouvés en ce lieu ? Et comment également retrouver Jacques si ce dernier était effectivement encore présent quelques part ici, enfouis sous des tonnes de gravats ? Non, il ne pouvait être en vie. Son corps risquait plus d’être retrouvé dans un bien piteux état. Et si son corps n’était pas retrouvé, ce n’était qu’à partir de cela qu’on pouvait espérer qu’il soit encore en vie. Finalement, la Okami osa poser son regard sur l’imposant cratère.

« Et comment allions-nous faire pour le trouver ? »

C’était immense. Sur les parois et dans des niches fraîchement creusée à même la roche, la lycane put apercevoir du mouvement. Mais ce qui bougeait se trouvait dans l’ombre et il était difficile de bien en voir les formes.  Tentant de voir, sa ligne de mire fut soudainement attirée par le médaillon que tenait encore Yehaël. Ce dernier s’était mis à s’illuminer doucement. Face à cela, la Louve souffla. Elle qui pensait qu’il s’agissait d’hommes-porcs elle venait d’avoir la confirmation que sa crainte était infondée. Mais la question concernant Mallembraix subsistait encore. Elle se tourna donc vers Adamante.

« Vous ne pouvez pas le détecter par magie ? »

La magie d’Adamante avait déjà servie à explorer un lieu à la recherche d’indice, alors pourquoi ne pourrait-elle pas servir pour retrouver une personne dans un espace donné ? La lycane savait que quant à elle, sa magie ne serait pas de grands secours pour retrouver l’espion de la Couronne. Le mieux qu’elle pourrait faire serait encore de se transformer et de le pister. Mais cela risquait de prendre bien trop de temps. Pourtant, elle se doutait bien que l’ange ainsi que la mage  savaient déjà comment régler ce léger souci. En pensant à Yehaël, elle ne put s’empêcher de glisser son regard vers cette dernière et plus particulièrement sur ce qu’elle tenait en main, se demandant si ses interrogations avaient reçus leurs réponses.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:55
par Elena Ivory
Yehaël inspecta le talisman magique pendant quelques secondes, avant de le rendre à sa propriétaire légitime. Adamante pouvait sentir la magie qui en vibrait. Elle était puissante, et, si elle aimait à se dire qu’elle était une magicienne talentueuse, elle avait suffisamment d’humilité pour s’incliner devant l’expertise d’une Ange guerrière, membre de la Milice des Cieux. Yehaël lui rendit son talisman, puis se retourna. Elle avait pu constater que le talisman, s’il abritait une puissante magie, n’était pas maléfique, et elle n’avait donc aucune raison de le prendre à la Lycane. Elle le remit donc, et marcha ensuite vers ce qui restait de l’abattoir : un trou béant encerclé par les autorités. Les soldats s’affairaient dessus et dedans, ramenant continuellement des cadavres, que ce soit des corps d’humains ou de monstres. Mallenbraix était introuvable, et Adamante avait un mauvais pressentiment, avec l’intime conviction que cette histoire n’était pas totalement terminée, et que l’Ange savait plus de choses qu’elle ne voulait l’avouer... L’arrivée des Cieux était en soi une preuve suffisante, car, si tout était terminé, ils n’auraient jamais pris le risque de venir en force, violant ainsi le pacte de non-intervention passé jadis entre les Démons et les Anges pour mettre fin au Grand Conflit.

Aucun garde n’essaya de stopper Yehaël, qui descendit dans l’un des trous permettant d’entrer dans ce qu’il restait de la Machine. Adamante la suivait, et n’avait même pas à utiliser une orbe lumineuse : les plumes des deux ailes blanches de Yehaël rayonnaient dans la nuit. Yehaël caressait les murs sombres du bout des doigts. La souffrance et le vice suintaient à travers ces derniers, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment les êtres humains pouvaient faire preuve de tant de cruauté entre eux. Certes, Mandus avait été influencé par Shub-Niggurath, mais n’y avait-il réellement que ça ? Est-ce que, fondamentalement, l’Homme n’était-il pas programmé pour être une créature sauvage et tueuse ? Un être monstrueux, capable du pire comme du meilleur ? Shad sortit Yehaël de ses pensées en lui demandant si elle ne pouvait pas utiliser sa magie pour le repérer.

« S’il est en vie, les chances pour que j’y arrive sont faibles... Je ne l’ai jamais rencontré, et Lumen comprend tellement d’êtres vivants qu’il peut se fondre dans la masse sans problème. Et, s’il est mort... Et bien, ça règle malheureusement la question, car un cadavre n’émet aucune magie. »

Adamante avait une position nuancée sur la question. Les esprits, les fantômes errants, étaient généralement rattachés à leurs dépouilles, mais jamais une Ange ne s’abaisserait à employer une telle magie, car il s’agissait de nécromancie, une magie qu’on rangeait habituellement dans la catégorie des arcanes noirs. Yehaël, Adamante et Shad s’avancèrent ainsi dans les décombres, croisant des patrouilles. Il y avait, outre des soldats, des mages, des experts, qui inspectaient certaines pièces. Les Uatéennes viendraient sûrement, car cette technologie dépassait de loin ce dont Lumen était capable.

« Même avec le Portail fermé, je continue à sentir la puissance de Shub-Niggurath..., marmonnait Yehaël. Cette présence est comme un poison qui empoisonne l’air ambiant... »

La magicienne ne commenta pas. Elle sentait également cette présence, mais de manière très atténuée par rapport à l’Ange. Du moins, c’est ce qu’elle disait. Après un certain temps, il apparut inutile de continuer les investigations dans la carcasse de la Machine, et le trio retourna à l’air libre. Là, elles croisèrent Langley, qui leur expliqua que les cadavres étaient regroupés dans la morgue d’un fort à proximité. Yehaël le remercia.

« Je vais aller voir. Merci pour votre assistance, magicienne Adamante et Okami Shad, mais je ne vais pas vous retenir plus longtemps.
Hey ! »

Adamante parla dans le vide, car Yehaël s’était envolée, filant vers le fort. La magicienne grommela, un peu irritée d’être laissée là comme ça, et regarda Shad

« Je ne sais pas pour toi, mais j’ai envie d’avoir le fin mot de cette histoire... Après ce que nous avons traversé, c’est un minimum. »

Elle fila donc vers le fort, qui se trouvait à une vingtaine de minutes de là. La cour était remplie de corps qu’on avait recouverts de bâches, de gardes sur les murs, et de guérisseurs. Yehaël était là, en compagnie de deux autres Anges.

« Tu en es sûre ?!
Remettrais-tu mes connaissances en cause, Yehaël ? rétorqua une autre Ange.
Non, Bath, bien sûr que non… »

L’Ange qui lui parlait s’appelait Bath-Kol, aussi surnommée par les mortels « Voix de Dieu ».

« C’est l’homme que tu recherches, et il est mort depuis plusieurs jours. »

Adamante cligna des yeux, surprise, et se rapprocha. Les Anges se tenaient devant un corps malingre, rachitique, qui avait commencé à se décomposer. Il n’avait plus de cheveux, mais il était impossible de se méprendre. C’était Mallenbraix... Un Mallenbraix qui était mort depuis plusieurs jours. Adamante cligna lentement des yeux, indécise.

« Mais, alors... Qui était l’homme que nous avons sauvé dans la Machine ? »

Yehaël la regarda un peu, puis les autres Anges, et Shad.

« J’ai vérifié si l’objet qu’elle portait n’était pas l’orbe que nous recherchions, mais ce n’est pas le cas. Et, dans la Machine, je n’ai pas senti sa présence. Elle n’est plus là.
L’orbe ? demanda Adamante, en se doutant toutefois de la réponse.
Celle que Mandus avait trouvé à Zerrikania..., confirma Yehaël. Elle n’est plus dans la Machine. »

Il était possible qu’elle ait été détruite... Mais, visiblement, les Anges avaient une autre théorie.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:55
par Shad
La Louve observait le macchabé tout comme la majeure partie des personnes présentes en ce lieu. Ce n’était pas Mallenbraix. La personne qu’ils avaient sauvée au cœur de la Machine n’était pas Mallenbraix. Le vrai se trouvait devant eux, mort depuis maintenant plusieurs jours. Comment cela pouvait-il seulement être possible ? Le prisonnier avait eu le même timbre de voix, la même odeur que l’espion rencontré lors de son passage dans le poste de garde. Sauf qu’il n’y avait eu que deux jours entre ces deux rencontres et au vue de l’état de décomposition dont été sujet jacques, il ne pouvait s’agir de lui.

« L’homme qui était venue me chercher au poste de garde, ce n’était déjà pas le vrai n’est-ce-pas ? Cela fait à peine deux jours, il faut un peu plus de temps pour se retrouver dans un tel état après sa mort…Alors qui ? »

Voilà également pourquoi Shad n’avait su distinguer qu’il ne s’agissait que d’une infâme copie du vrai.  Pour elle,  le faux avait toujours était le vrai. Elle n’avait donc pas pu les différencier. Elle ne fit aucun commentaire quant au médaillon et le fait qu’il soit potentiellement l’orbe. La véritable était pour l’heure introuvable tout comme le faux Mallenbraix. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : Les deux étaient liés. L’imposteur était sans doute partie avec l’orbe.

« Qui peut bien copier parfaitement une personne…Et si l’orbe n’est plus dans la Machine, tout comme cet homme ne pouvons-nous pas en déduire qu’il l’a emmené ? Ce n’est qu’une supposition, mais Mandus ne vous avait-il pas crié le nom d’un endroit avant de mourir ? Bre..Bru..Bronnenbourg ? »

Elle n’y avait pas réellement fait attention sur le coup. Mais elle se souvenait qu’avant de se suicider et de détruire la Machine, Mandus avait crié des informations à la mage royale.  Tout comme elle se rappela qu’il leur avait mentionné que le Professeur était réel, qu’il n’était pas seulement le fruit de son imagination, de sa folie engendrée par les murmures de Shub-Niggurath. Tout cela  était insensé ! Il y’avait là bien trop d’informations, bien trop d’indices qui menaient à la fois quelques part et nulle part. La Lycane ne put réprimer un grognement d’agacement tandis qu’elle observait toujours l’espion mort.

« L’homme que nous avons sauvé ne peut-être qu’un utilisateur des arcanes, sinon comment aurait-il pu survivre à l’explosion ? Et s’il a bien emmenée l’orbe avec lui, nous pouvons craindre qu’un nouvel Mandus verra le jour d’ici peu. Si ce n’est peut-être pas déjà le cas. Et puis, il y’a t’il qu’une seule orbe ? Et quid du Zerrikanien ? Ne peut-il pas nous renseigné ? Il voulait tuer Mandus non ? Donc il devait savoir… »

La Okami se tut. Elle en demandait bien trop. Mais qui ne pouvait pas lancer pleins d’interrogations face à de tels faits ? Et si les anges avaient daignés descendre sur Terra pour cette affaire, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose. L’ampleur y était bien trop importante pour que quiconque qui  était lié de près ou de loin à toute cette histoire ne se sente pas concernée. Elle ne posa pas plus de questions mais demeurait songeuse, cherchant à savoir qui avait pu être l’homme qu’ils avaient libéré dans la Machine. Et surtout, quel était son objectif.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:56
par Elena Ivory
Les questions fusaient dans la petite bouche de Shad, faisant écho aux interrogations qu’Adamante se posait dans sa tête. Qui était cet homme ? Qui était ce faux-Mallenbraix, ce mage qui s’était fait passer pour l’espion royal afin de les piéger ? Quel était le rapport avec Brennenburg, que Shad venait de mentionner ?

« Je... Mandus a parlé de Brennenburg, mais sans en dire plus. Je pense qu’il s’agit d’un château, mais... Tout cela est bien maigre. »

Si Yehaël savait quelque chose, elle n’avait pas envie de le dire. Sans doute estimait-elle, avec cette hauteur si propre aux Anges, qu’un problème relevant de la compétence des Anges ne pouvait pas être résolu par les humains. Ou alors, elle considérait que s’acoquiner avec une magicienne étatique reviendrait à se rapprocher pour trop des États, et violerait ainsi le pacte de non-intervention. Yehaël restait muette, tout en observant la dépouille de l’homme. Adamante, honnêtement, ne savait guère quoi en penser. Cependant, la Machine était détruite. Oswald Mandus avait été stoppé, et Lumen avait été sauvé. Elle pouvait se permettre de sourire, d’être satisfaite, d’autant plus que la partie avait été serrée, et qu’elle avait bien failli perdre. L’homme était peut-être un simple Ashnardien qui était venu pour obtenir des informations sur l’Orbe. Adamante ne croyait pas trop à cette théorie.

« Vous ne comptez pas nous en dire plus ? demanda-t-elle alors à l’Ange de la Pureté.
Rien de ce que je pourrais dire ne vous aidera, magicienne. Néanmoins, sachez que ce que vous avez fait hier ne fut pas vain, et que vous avez accompli un exploit. Je suis heureuse et soulagée de voir qu’il existe encore des êtres vivants de cette réalité qui méritent mon respect. »

Adamante ne savait pas trop comprendre compliment. L’Ange déploya ses ailes. Elle n’avait plus rien à faire ici, et s’envola, laissant Adamante avec Shad et les autres Anges. Bath-Kol, qui était un peu plus chaleureuse que sa consœur, leur expliqua que les blessés ne craignaient rien, mais qu’ils ne pouvaient guère en faire plus, le reste relevant, fort logiquement, de la compétence de Lumen.

« Je vous remercie pour votre aide.
Je suis désolée de vous aider si tardivement... »

La délicate magicienne sourit délicatement en haussant les épaules. La cavalerie arrivait toujours en retard, après tout. Dans un concert de plumes et d’auras lumineuses, les Anges s’envolèrent, afin de rejoindre les Cieux, disparaissant dans le ciel en formant des éclairs argentés. La Mélisaine se retrouvait avec une ville sauvée, des centaines de blessés, une infinité de questions, et peu de réponses, les rares réponses qu’elle avait eues ayant surtout ouvert des questions supplémentaires.

La femme se retourna vers la Okami.

« Je ne te remercierais jamais assez pour ton aide, Shad. Si j’étais toi, je conserverais précieusement ton médaillon, j’ai le sentiment qu’il te sera encore fort utile. »

Adamante ignorait si les deux femmes étaient appelées à se revoir... Shad avait déjà accompli plus que son devoir dans cette affaire. L’abattoir était détruit, Shub-Niggurath avait échoué, Oswald Mandus était mort, et sa machine infernale détruite. Bientôt, des ingénieures tekhanes arriveraient pour en inspecter les tréfonds, et espérer comprendre le fonctionnement de cette mécanique infernale.

Elle ignorait où se trouvait le mage s’étant fait passer pour Mallenbraix, mais elle était sûre qu’il n’était plus là depuis longtemps. Il avait dû filer la queue entre les jambes.

Le navire marchand était parti tôt ce matin du port. Il n’avait aucune raison de délocaliser son planning, et les marins à bord ignoraient tout de l’abattoir Mandus et des émeutes ayant eu lieu la veille. Ils avaient dormi dans les auberges longeant le bord de mer. Certains avaient été réveillés en pleine nuit en pensant qu’un orage venait de s’abattre, et leur esprit, en faisant preuve de cette extraordinaire capacité à rationaliser l’incompréhensible, s’était persuadé qu’ils avaient eu un cauchemar, et ils s’étaient paisiblement rendormis, seuls, ou en compagnie des prostituées avec lesquelles ils avaient passé la nuit. Le navire marchand ne pouvait guère se permettre d’être en retard pour sa cargaison, et transportait aussi de simples passagers. Il partait pour un long voyage, et avait appareillé au milieu de multiples navires, comme à chaque matinée.

Leur passager, assurément un mage vu sa robe multicolore, s’était enfermé dans sa cabine, verrouillant la porte à double tour, puis se tenait devant une boule de cristal rouge. La pièce était plongée dans la pénombre, le seul éclairage venant de ladite boule, qui diffusait une lueur pourpre dans toute la pièce.

« Est-ce que c’est fait ? lâcha une voix venant de la boule de cristal.
Évidemment, vous devriez savoir que je n’ai pas pour habitude d’échouer.
Je ne remettais pas en doute vos compétences. J’ai senti l’onde magique. Que s’est-il passé ?
Mandus s’est sacrifié en héros. C’était l’un des scénarios prévisibles.
Forcément, puisque vous aviez agi dans ce sens en utilisant des Poltergeist dans sa maison. »

Le mage acquiesça silencieusement, et sortit de ses affaires ce qu’il restait de l’orbe magique : une boule brisée, en plusieurs morceaux. Elle était fracturée, fissurée, ne ressemblant plus à rien.

« Vous pourrez la réparer ?
Oui... Il le faut. Que les Lumeniens pensent que tout ça n’avait que pour but de réveiller Shub-Niggurath nous arrange bien. Vous avez pu échapper à votre vieille amie, n’est-ce pas ?
Hum... Comme d’habitude, Yehaël est arrivée trop tard. Mais le résultat de cette expérience est sans appel. »

Une petite pause s’instaura entre les deux.

« La Machine de Mandus fut un parfait prototype. »

La communication se termina, et l’Homme en Noir, qu’on avait pour habitude d’appeler Randall Flagg, bien que ce ne soit pas son vrai nom, se redressa lentement. Dehors, une tempête se rapprochait, et des matelots risquaient d’être blessés. Il avait l’occasion de faire une bonne action. Qui de mieux qu’un magicien n’ayant aucun nom pour prendre l’apparence d’autres personnes ?

FIN ?