The Multiversity

C’était l’avilissement, le stade terminal du désir sexuel, de cette pulsion de luxure. Alastar aimait ça, il ne vivait presque que pour ça… Pour voir le moment où sa partenaire perdait toute contenance, toute retenue. Fönn, de son côté, se disait que, si on les filmait, et si elle revoyait le film ensuite, elle aurait sans doute du mal à y croire. Ainsi positionnée, Lissandre était agrippée par Alastar, et se mit à hurler, hurlant comme une folle. Son esprit ne comprenait plus, submergé par une vague trop intense. Fönn savait qu’elle avait eu droit à ça, elle aussi. C’était le coup final du Diablotin. Il était très fort ! Fônn se rapprocha donc, et pénétra à son tour sa partenaire. Deux verges remuaient dans le corps de Lissandre, et Fönn se pencha, venant embrasser Lissandre dans le creux du cou, mordillant sa chair. Elle soupirait doucement contre elle, appréciant avec délice ce moment. Fönn sentit la queue caudale du démon glisser contre ses jambes, et se déplaça encore, jusqu’à s’enfoncer dans ses fesses.

« Haaaa… !! »

Un délicieux cri s’échappa de ses lèvres. Elle se pressa contre le corps rutilant de Lissandre. Les crissements emplissaient l’air, tandis que les verges remuaient joyeusement.

« Allez ! Allez, fais-moi jouir cette salope, sale pute ! intima Alastar. Jouissez comme les chiennes en rut que vous êtes, salopes ! »

Fönn déglutit, et grogna encore, avant de continuer à la prendre. Elle ne se retenait plus, et, dans un hurlement, finit enfin par jouir. Lissandre était déjà fertilisée, Alastar le sentait, mais il voulait aussi que Fönn jouisse, que cet enfant soit aussi le sien. Son orgasme déclencha ensuite une véritable explosion d’orgasme. Lissandre se mit à jouir, complètement transformée, et les deux verges du Diablotin se relâchèrent alors, jouissant dans les fesses qu’on lui offrait. Les trois amants jouirent donc avec force, et Lissandre commença à basculer, dans un état d’ahegao magnifique à voir…

« Li-LISSANDRE !! »

Quand Lissandre commença à émerger, soit plus tard, elle était couchée dans le lit, et put sentir les lèvres de Fönn l’embrasser. Elle était couchée sur sa gauche, et Alastar sur sa droite, leurs deux mains caressant son ventre.

« Tu es enceinte, Lissandre… Tu portes notre enfant à tous les trois… Le signe de ton amour avec Fönn.
-  Je t’aime, Lissandre… Et je compte toujours t’épouser. »

Elle l’embrassa à nouveau.

Que le réveil était agréable. Lissandre se sentait flotter sur un petit nuage. Elle ressentait un poids agréable, chaleureux sur son ventre. En ouvrant les yeux, elle découvrit que c’était deux mains. Elle tourna la tête et reçut le baiser de Fönn. Une nouvelle fois, c’était agréable. Elle écouta sa femme et porta alors à son tour sa main sur son ventre.

*Il y a donc une vie qui va croître au sein de moi ? Waouh. C’est… c’est. Je ne sais pas. Vertigineux ? Excitant ? Effrayant ? Tout ça et bien plus à la fois, je crois. *

« Je suis heureuse. Vraiment. Totalement. »

Sa tête se tourna vers le Démon. C’était un être impossible. Une bête de sexe également. Mais à cet instant, il lui paraissait si naturel de le voir allongé à côté d’elle.

« Bien entendu que tu comptes toujours m’épouser, ma Fönn. Tu mériterais la fessée rien que de faire croire qu’une autre option existe, hi hi ! »

Lissandre observa à nouveau le Démon. Une idée naissait dans son esprit. Est-ce que c’était raisonnable ? Probablement pas. Mais Lissandre voulait vivre une vie unique. Elle ne voulait rien regretter.

« Cher Démon, y a-t-il déjà eu un mariage de célébrer dans ton monde ? Parce que j’étais en train d’imaginer ma main glisser un anneau autour du doigt de cette magnifique femme, et je me disais que je lui devais un mariage unique. Etant donné que nous sommes toutes les deux mères d’une progéniture démoniaque, j’ai pensé qu’on pourrait peut-être le célébrer entourés des feux de l’Enfer ? »

Sa main posée sur son ventre cherchait des signes de vie. Mais c’était impossible. Ce n’était que du sperme accroché à ses ovules. Ce n’était pas encore un embryon. Pourtant, Lissandre avait déjà l’impression de sentir une vie. C’était très étrange.

« Ma Fönn, l’idée te plairait ? Un mariage sur les terres du Démon Fertilisateur ? »

Reprenant lentement ses esprits, Fönn constatait avec joie qu’elle était en compagnie d’Alastar et de Lissandre, et sur tout ça n’était pas un rêve. Pourtant, en étant là, couchée sur le torse de ce démon, et avec Lissandre qui la regardait en face, on aurait pu croire à un rêve ! Elle se sentait après tout si heureuse, si légère… La Norvégienne planait lentement, se disant qu’elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, à sentir la main ferme et griffue du Diablotin glisser sur son dos. Il caressa doucement sa peau, et continua à descendre, palpant naturellement ses fesses, les malaxant pour le seul plaisir de les palper. Ils étaient sexuellement repus.

Lissandre demanda alors si leur mariage pouvait s’organiser en Enfer. Une demande étonnante qui amena Alastar à la regarder lentement, clignant des yeux à plusieurs reprises. Fönn, elle, était occupée à le masturber doucement, frottant sa main sur sa hampe de chair. Sa main glissait sur son vit, sentant cette peau moite et humide.

« Hmmm… C’est une proposition atypique, ma belle… Un mariage en Enfer ! »

Pour le coup, elle semblait l’avoir vraiment surpris, car il devait y réfléchir. Le Diablotin se pinça les lèvres, signe qu’il réfléchissait à cette demande.

« Il n’y a pas vraiment d’institution similaire au mariage chez nous… Mais un mariage, c’est un pacte, un serment entre deux personnes. Peut-être pourriez-vous prêter un serment similaire à votre mariage… »

Intriguée, Fönn cligna des yeux à plusieurs reprises en se redressant.

« Que veux-tu dire ? »

Il l’observa, et poursuivit :

« Un pacte pour vous lier toutes les deux, avec tout ce que cela implique en terme de restrictions et de récompenses. Une union sexuelle et intime… Cela, vous pourriez le faire en complément de votre mariage humain. »

Fönn l’écoutait lentement. Un pacte avec des démons ! Elle devait être folle pour envisager sérieusement une telle hypothèse. Pourtant, Fönn se devait bien d’admettre que l’idée lui plaisait, e qu’elle suscitait quelque chose en elle.

« Une union qui vous renforcerait sexuellement toutes les deux… Mais tout pacte conclu sous l’égide des démons a des conséquences, vous savez. Enfin, si vous voulez vraiment faire ça, le mieux pour moi serait de vous présenter à la Matriarche, c’est elle qui prendra vos vœux… Quand vous vous marierez. »

La Matriarche d’un clan démoniaque… Que c’était excitant !

Elle avait surpris le Démon ! Quelle délicieuse découverte. Le sourire évident de Lissandre en attestait. Mais elle préféra ne pas en rajouter et garda le silence. Elle était bien trop excitée de connaître le fruit de la réflexion démoniaque.

*Un serment similaire au mariage ? Qu’est-ce que c’est ? Tiens, ma Fönn pose la question. C’est une bonne nouvelle, ça veut dire qu’elle est aussi intriguée et intéressée que moi : hi hi ! *

Lissandre commençait à trépigner sur place au fur et à mesure qu’elle écoutait le Démon. Tout cela était si excitant ! Elle était heureuse d’être l’héroïne du film de sa vie. Et quel casting !

Puis, n’en pouvant plus de se retenir, les questions explosèrent.

« Quels genres de restrictions et de récompenses ? Ce sont des choses qui vont s’activer magiquement ou on aura l’occasion de voir de petits livreurs à la peau rouge en costard noir nous faire d’étranges livraisons ? Et qui est cette Matriarche ? Votre société est régie par les femmes contrairement à notre monde à toutes les deux ? »

Toutes les deux. Soudainement, Fönn s’imposa dans ses pensées. Elle l’avait oublié momentanément sous le coup de la curiosité et de l’excitation. Elle délaissa alors le Démon pour s’intéresser à sa femme. Sa main se posa gentiment sur la sienne. Elle voulait qu’elle suspende son geste masturbatoire. Elle voulait sa pleine attention. Son expression était sérieuse.

« Ma Fönn. Pardonne-moi, je pose des questions comme si les événements étaient déjà choisis. Dis-moi, n’aie pas peur de me vexer surtout. As-tu envie de cette union en Enfer ? Ne dis pas oui pour me faire plaisir ou pour ne pas voir ma peine. Réponds-moi avec sincérité, s’il te plaît. »

Fönn sourit doucement à Lissandre, et posa sa main sur la sienne.

« Pour ça, je suis comme toi… Je souhaite en savoir plus sur ce que cela implique. »

Elle regarda alors Alastar, qui les observa toutes les deux.

« Alors… Pour commencer, vous devez comprendre l’idée… Le mariage, pour les humains, est un sacrement religieux qui lie deux partenaires ensemble dans un rapport exclusif. Comme vous l’aurez compris, chez les démons, l’amour est beaucoup plus… Ouvert. Le rituel en question est bien un mariage, mais pas devant le Dieu chrétien… Devant la Déesse Lust, la Déesse de la Luxure.
-  Les Démons ont des divinités ?! s’étonna Fönn.
-  Bien sûr ! Les divinités sont partout, vous savez… Mais passons. Une union devant Lust vous offrira à toutes les deux une vigueur sexuelle exceptionnelle, mais qui s’atténuera si vous faites l’amour… En étant que deux. Autrement dit, vous allez devoir multiplier les amants. Le mieux est de vous dire que toute personne avec qui l’une de vous deux couchera devra coucher avec l’autre. Cela renforcera aussi vos liens. Le pire, dans l’amour, c’est la répétition, l’ennui progressif… C’est pour ça que la Déesse Lust proscrit ce genre de choses. Voyez cela comme l’un de vos devoirs conjugaux…
-  Tromper sa femme, un devoir conjugal ?
-  L’amour survit à tout, non ? Les humains associent le sentiment amoureux au désir sexuel. C’est une erreur, car ce sont deux pulsions voisines, mais différents. L’amour est quelque chose d’intellectuel, quelque chose qui nécessite de réfléchir. On peut aimer quelqu’un pour qui on ne ressent aucun désir. Inversement, on peut ressentir du désir pour une personne qui nous dégoûte. Cette confusion des genres est un régal pour les démons comme moi, mais elle pourrait corrompre votre mariage à plus ou moins long terme. Donc, Lust ne vous demande pas d’aimer quelqu’un d’autre, mais de ne pas restreindre votre désir sexuel à une personne… Couchez avec d’autres personnes, et invitez votre partenaire. N’est-ce pas déjà ce que nous sommes en train de faire ? »

Fönn se mordilla les lèvres. Cela semblait quand même bien curieux ! Mais qui était-elle pour juger, alors qu’elle venait de participer à une jambe en l’air à trois avec un incube ? Elle trouvait au contraire cela excitant. L’idée de se marier devant des Démons…  On aurait dit ces vieux films sur la possession démoniaque, mais Fönn avait appris à dissocier ce qui relevait de la fiction de la réalité.

« Quant à tes autres questions, Lissandre… Ces choses s’activeront automatiquement lors de votre union envers la Déesse. Ensuite… La Matriarche est ma grande-sœur, Onyxian. Les Démons ne sont pas spécialement… Masculins ou féminins. Il n’y a que les humains qui y accordent une quelconque importance. Onyxian restera la Matriarche jusqu’à ce qu’un autre démon la tue, que ce soit un incube ou une succube. Notre société est fondée sur le pouvoir et la domination, et est structurée à travers une hiérarchie pyramidale avec, à son sommet, les Princes Infernaux. Il y a en tout sept Cercles, un Prince par Cercle, et un Dieu par Cercle. Moi, j’appartiens au Cercle de la Luxure. Les autres Cercles correspondent à ce que vous appelez les ‘‘péchés capitaux’’, mais les démons des autres Cercles sont moins accueillants que les nôtres.
-  Et… Est-ce qu’on se transformera en démons, ou… Ce genre de choses ? »

Alastar sourit doucement, et palpa les fesses de Fönn.

« Vous deviendrez des succubes à votre mort. Voyez cela comme la commission du clan. Vous pouvez aussi devenir des succubes de votre vivant, mais cela nécessite une formation assez spéciale… Et, pour l’heure, je préfère vous avoir toutes les deux comme mes humaines que je peux baiser à loisir. »

Le Diablotin se retourna ensuite vers Lissandre :

« D’autres questions ? »

« Coucher avec des inconnues et devenir une succube à ma mort ? Hum… »

Le ton était plutôt neutre. Seulement, y réfléchir envoyait Lissandre dans une sorte de chute assommante. Les Enfers avaient leur propre Panthéon. La Déesse de la luxure avait une conception de l’amour et du sexe très intéressante. Lissandre avec son chemin de vie ne pouvait qu’y adhérer. Et cette histoire de 7 Pêchés Capitaux était donc une vérité et non un récit cauchemardesque inventé par des puissants médiévaux ? Woh… cette rencontre avec le Démon était véritablement un tournant majeur dans la vie de Lissandre. C’était comme si le sol s’ouvrait sous ses pieds. Comme si une chaleur allait la dévorer. Excepté que la faiblesse provenait d’une orgie épuisante. Tandis que la chaleur était celle de son désir sexuel comblé mais qui palpitait encore de bons souvenirs entre ses cuisses.

« Ainsi, tu nous proposes de devenir des créatures de luxure après notre mort. C’est… à la fois très excitant et très intrigant. Ça implique qu’il y a bien une vie après la mort. Ça implique une relation à vraiment très long terme avec Fönn. Waouh. Ça redéfinit carrément la notion des promesses échangées lors d’un mariage. Soudainement, c’est bien plus que des mots. A savoir la partie où on s’aimera jusqu’à ce que la mort nous sépare. »

Lissandre regarda Fönn. Elle essayait de l’imaginer avec une paire de cornes sur le front, des ailes de chauve-souris dans le dos et une queue pointue jusqu’au-dessus de sa si désirable raie des fesses.

*Cette vision est peut-être complètement fausse. *

« A priori, l’idée de devenir une succube m’intéresse énormément. Mais autant prévenir ta sœur de suite, même morte, il sera hors de question que j’obéisse docilement aux ordres. Je reste une rebelle dans l’âme. Je suis française de par mon ADN. »

A cette réplique, un sourire illumina son visage de malice.

« C’est probablement fou, mais j’ai envie de savoir à quoi ressemble les 7 Cercles. J’imagine que je ne peux pas comprendre les dangers que recèlent de tels mondes mais, ma curiosité est forte. C’est elle qui m’a permis d’arriver où je suis aujourd’hui. Auprès d’une beauté nordique et d’un démon chaleureux. »

Lissandre se rapprocha de Fönn et l’embrassa goulûment. En jouant de sa langue et en répandant sa salive. Cette femme était incroyable.

« Si cette beauté terrestre n’en est que plus belle avec de jolies petites cornes sur son front, alors je crois être prête à devenir une succube à ses côtés. »

Son doigt toucha à deux endroits le front de Fönn. Là où apparaitraient un jour les cornes du contrat avec la Matriarche. Puis Lissandre se lova contre sa femme. Elle était bien dans cette position.

« Je crois que je n’ai plus de questions. Tes réponses ont suffisamment chamboulé le petit monde que j’ai mis toute ma vie à construire. Je te remercie de ce chaos, Papa Démon. »

Elle le gratifia d’un clin œil et d’un énième sourire malicieux.

Il ne semblait y avoir que dans les films où devenir démon était une mauvaise chose. Fönn venait de Norvège, un pays chrétien, qui considérait logiquement les démons comme des êtres mauvais. Au contact d’Alastar, elle avait toutefois pu apprendre la complexité d’une relation démoniaque. Les démons n’étaient pas en soi mauvais, ils tenaient juste à l’application de leurs contrats. Pour autant, tout comme il existait des humains mauvais, des « salauds » pour reprendre l’expression de Sartre (elle allait après tout se marier avec une Française !), il y avait aussi des démons mauvais, et des démons plus gentils. Elle n’arrivait pas à voir Alastar ou son clan comme une menace sérieuse. Alastar lui avait toutefois assuré qu’il existait des démons très dangereux.

En tout cas, tout cela intriguait fortement Lissandre, qui s’imaginait bien devenir une succube, et était surprise d’apprendre qu’il existait une vie après la mort. Elle avait aussi envie de partager ce lien avec Fönn lorsque les deux deviendraient des démones.

« Ça, ce sera à vous de voir… Les démons n’ont pas la même conception que les humains de l’amour, mais ce sentiment existe aussi chez nous. Mais… Enfin, si vous venez à mourir, vos âmes seront jugées au Purgatoire, et envoyées, soit en Enfer, soit au Paradis… Après, vous aurez le choix d’aller en Enfer si vous ne voulez pas du Paradis. Dans ce cas, je pense que les juges pourront vous autoriser à y aller…
-  Les… Les juges ? Et puis, moi, je suis plutôt athée…
-  Cela n’est pas très grave. Toute religion a une forme de jugement final, vous êtes traités selon le panthéon dont vous dépendez au niveau des Dieux… Mais bref. Soit vous devenez des démons de votre vivant, soit à votre mort. Si l’idée est de rester unies en devenant des démones, il faudrait plutôt le faire de votre vivant. Car, une fois que vous serez morte, le sort de votre âme sera une grande loterie. »

Pour Fönn, qui était de base une scientifique, tout cela semblait quand même assez compliqué ! Si ces mots ne venaient pas d’un individu à la peau rouge avec des cornes et une queue caudale pointue, elle n’y aurait sans doute pas cru ! Elle hocha donc la tête, et embrassa Alastar sur l’épaule. Lissandre avait fini de poser ses questions. Fönn avait encore beaucoup de questions à poser, mais, avant ça, elle voulait, elle aussi, avoir le temps de digérer tout ça. Mine de rien, elle avait la tête pleine ! Elle resta donc lovée contre lui, souriant doucement à Lissandre.

« Je crois que tu seras une succube irrésistible, ma Lissandre… »

Alastar les câlina encore, maintenant les deux femmes contre lui.

« Reposez-vous, mes chéries… Je serai encore là demain matin, histoire de m’assurer que Lissandre est bien enceinte… Mais sachez qu’avoir un homme comme moi peut être très épuisant… »

Ça, Fönn n’en doutait pas, et elle s’attendait à ce que la prochaine journée soit très sportive, elle aussi ! Mais, au moins, elle avait désormais la certitude d’être amoureuse, et elle allait bientôt se marier.

Une sacrée journée, quand on en faisait le bilan !

« Bien sur que je serai une succube irrésistible ! As-tu vu à quel point je suis déjà une humaine désirable ? »

Lissandre pouvait se permettre de répondre avec une telle dose d’égo. La vie la gâtait et elle considérait qu’elle le méritait. Puis, c’était toujours un plaisir de sourire malicieusement à sa femme. Cette relation était unique. Extraordinaire et à la fois parfaitement naturelle.

« Oui, je crois qu’il est temps de se reposer. »

C’était probablement dû à cette conversation infernale sur leur devenir à toutes mais un gros coup de mou était tombé sur Lissandre. Son corps la lâchait. Elle ressentait chaque muscle, chaque engourdissement. Plus elle décontractait ses muscles et plus elle ressentait la perte de contrôle sur son propre corps. Elle glissait dans les bras de Morphée (était-il un démon ? Etait-ce plus qu’une expression de tomber dans les bras de Morphée ? Une figure imagée sur Terre et un véritable tourment en Enfer ?) sans pouvoir faire demi-tour.

« Je tombe de sommeil. Il y a une seule chose que je vais regretter. »

Elle ferma les yeux un instant. Secoua la tête pour les ouvrir et disperser sa conscience perdant pied avec la réalité.

« J’ai peur que mes rêves deviennent pauvres. La réalité semblant devenir bien plus intense et intéressante que n’importe quel pouvoir combinant l’imagination et l’onirisme. »

Elle sourit une dernière fois. A sa femme. Au démon. Oui, elle vivait une vie incroyable. Mais toute journée devait inévitablement se terminer. Et Lissandre en était arrivée au bout de celle-ci. Elle ferma les yeux.

Morphée venait de remporter la bataille. Lissandre dormait très profondément désormais. Lovée contre sa femme, qui elle-même était lovée contre Alastar. Un beau trio. Une belle photo de famille impossible.