The Multiversity

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Est-ce si compliqué de se mettre dans la peau d’Alma ? Est-ce si étrange qu’elle ne veuille pas être trop gourmande dès la première opération ? Alma ne fait que suivre la stratégie qu’elle a débuté dans le laboratoire de Giana. Travailler sur une base solide avant de commencer les trucs intéressants. Et puis, ça n’a pas été inutile. Si Verena a trouvé que c’était une perte de temps, Alma non. En effet, elle y a appris que la Vieille a un contact capable de contrôle sur le temps. C’est TRES intéressant !

Mais nous sommes plongés dans l’action. Tout du moins, au vu du raffut que provoque la Bête, l’action a déjà débuté au rez-de-chaussée. Alma vient de pénétrer par effraction à travers une fenêtre. C’est facile de tordre la matière quand vous voulez entrer en toute discrétion. Même avec une armature en plastique, il y a toujours une structure en bois ou un mécanisme en acier sur lequel agir.

Voilà le premier couard. Affolé, il essaie de recharger nerveusement son fusil-mitrailleur. Pas un mot d’Alma. Pas un geste inutile. Il n’y aura pas de combat chorégraphié et agréable à regarder. La liane fuse vers le cœur du criminel. (il n’y aura pas d’empathie, également). Mais prenons un instant pour nous arrêter sur certains détails. En effet, quand la liane recouverte de métal aiguisé traverse le corps et découvre le cœur : une sorte de griffe ou d’hameçon vient se ficher dedans. Une fois la proie ferrée, le Vert et le Gris conjugués se déploient ! Imaginez une boule duquel sort des dizaines de pics acérés. Le cœur est complètement bousillé. Aucune possibilité que ce soit une surprise pour plus tard. Cette première victime ne se relèvera plus jamais.

Et maintenant quoi ? Vous vous attendez à un personnage haut en couleur assis d’une façon trop sereine dans un luxueux fauteuil de cuir rouge ? Vous voulez le Big Boss de fin de niveau pour un affrontement épique contre Alma ? Mais il faudrait également un Lieutenant balèze pour occuper suffisament la Bête pour ne pas créer une interférence. Et puis, il faudrait aussi un petit geek boutonneux pour contrer le plan de la cyborg milliardaire. Peut-être un monstre blob pour ruiner l’efficacité de la snipeuse ?

Non. Il n’y aura ni Big Boss, ni Lieutenant puissant, ni geek boutonneux, ni monstre informe. De pauvres types qui se font exploser le cœur par Alma. D’autres qui se font démolir par la violence des coups de poings. Et des fuyards qui se font intercepter par des drones ou des tirs qui ne manquent jamais. Une opération propre et clean, en somme.

« Le rez-de-chaussée est nettoyé, Akane ? On s’occupe du sous-sol toutes les deux ? »

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Elle devrait être en colère. Akane ne lui a laissé aucun punching-ball humain. Bon, il y a de la colère en Alma. Mais pas autant qu’elle l’aurait pensé. Il y a autre chose. Une forme d’achèvement ? De sentiment de devoir accompli ? De sérénité ? Quelque chose soit cette chose qu’elle ressent, ça provoque deux sentiments contraires. La sensation de mûrir et de tendre davantage vers Alma Prime. Mais aussi la sensation de se perdre. Si Alma perd sa colère, le noyau dur qui forme le cœur de la personnalité : est-elle toujours Alma ? Probablement que oui. De toute façon, il y a toujours une part de colère. Et Alma décide de se concentrer là-dessus.

Et donc le manoir est nettoyé de sa vermine. Quand Alma ressort par la porte principale, elle lève d’abord un pouce à l’attention de Verena et Giana. La mission est terminée. Une fois le message envoyé, Alma s’immobilise quelques instants à quelques pas de la porte. Cette mission n’a pas été cathartique comme elle l’espérait. Sa violence n’a pas eu matière à se déchaîner. A cause (grâce ?) à la force d’Akane. La garde du corps est puissante. L’avoir suivi dans son sillage lui a fait sentir la dangerosité de la Bête. Sentir également dans le sens olfactif. Il y avait une odeur de sueur. De peur également, de leur adversaire. Oui, définitivement, Akane mérite son titre de Seigneur de Guerre.

*Mets ta colère de côté, Alma. Accumule ta violence non déchaînée pour un autre jour. Pense à Liliane. Pense à son bonheur. Pense à ce que tu vas faire de cet argent. Investis-toi dans le futur pour profiter plus tard de ton présent. *

Alma marche en direction de Verena. Que va-t-elle faire de l’argent ? Pourra-t-elle acheter un premier terrain ? Un premier bâtiment ? Est-ce le bon premier achat ? Et Liliane. Comment lui annoncer ? Est-ce qu’elle lui dit qu’elle s’est engagé activement dans une carrière de justicière ? Mais pas à la façon super-héroïne mais plutôt assassin ? Comment va-t-elle le prendre ? Est-ce qu’elle doit lui dire qu’elle travaille pour elle ? Pour leur bonheur à toutes les deux ? D’abord, et ensuite pour que sa ville atteigne son plein développement ? Alma ne sait pas. Elle a l’impression d’avoir 100 questions et zéro réponses.

« Verena. Mission accomplie comme je te l’ai signalé plus loin. Je me posais une question. En fait, je me posais beaucoup de questions sur le chemin du retour. Mais avant ça, je voulais te donner mes félicitations. J’ai eu l’occasion d’apprécier certains de tes tirs. Certains bien trop proches de moi, d’ailleurs. Ton efficacité est… comment dire ? Tu maîtrises clairement. Tu es une experte en tant que snipeuse. Je le reconnais humblement. »

Elle s’égare. Si elle est sincère dans ses compliments (et, venant d’une guerrière à une autre, cela a une signification) : elle s’éloigne de sa question première.

« Est-ce que je dois rester sur place jusqu’à l’arrivée de la police ? Oh, et si tu m’entends Giana, félicitations à toi aussi. Je ne voudrais pas que tu sois jalouse. Même si je sais que tu t’es débarrassée de tes sentiments humains. »

La cyborg s’est déjà plainte une fois. Ou deux ? Peu importe. Elle s’est déjà plainte. Et Alma veut lui faire comprendre qu’elle est essentielle. Que la leadeuse a bien vu ses capacités sur le terrain. En tout cas, elle espère ne pas avoir parlé dans le vide comme une conne…

« Bref. Je reste là pour que les gens sachent que c’est moi qui ait agi. Pour l’histoire de ma publicité publique ou je ne sais plus comment ça s’appelle. Ou est-ce que je laisse un message, quelque chose, et ainsi éviter que je dise des conneries aux gens qui vont venir ? »

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, vois toi comme une artiste. Pour que les gens reconnaissent ton art, ils doivent connaitre ton style. Il faut que la police voit le fruit de ton travail. Que la presse en ait vent et que ce titan qu’est l’industrie des médias fasse le travail à ta place. C’est la beauté des nouvelles modernes. En quinze minutes maximum, toute la planète sera au courant. Oh oui, ailleurs ils ne vont peut-être pas lire sur toi. Ils…

Ont d’autres nouvelles à lire. Mais les gens vont en parler quand même partout dans le monde. À mon époque, les nouvelles voyageaient bien plus lentement, contrôler la trame narrative était plus simple. Mais maintenant? Voilà une autre acquisition à faire. Un spécialiste en relations aux médias. Quoi dire. Comment le dire. Quand le dire. Je me fais une note mentale de cela. Mais bref. Oui darling, tu dois rester. La police doit voir.

Elle doit voir que la ville a désormais une protectrice. Pas une héroïne. Une protectrice. Les héros de jadis n’étaient pas héroïques. Regarde les mythes grecs, tu verras de quoi je parle. Cette ville ne doit pas être contaminée par cette vision idéalisée des justiciers en costume qui se comportent comme s’ils avaient tous les droits. Ils ont besoin d’une protectrice qui soit impitoyable envers les méchants mais sympathique avec les autres.

Donne à ta ville ce dont elle a besoin, darling. Jamais ce qu’elle demande. Tu es une Alma Prime en devenir, non? Un futur quart de déesse. Alors tu sais mieux qu’eux ce qui est bon pour eux. Et avec le temps, ils accepteront ta vision des choses. Et cela commence aujourd’hui avec cette première campagne d’extermination de la vermine. »

Giana fait remarquer via un de ses drones que Verena parle beaucoup trop pour ce qui aurait pu être résumé bien plus simplement mais que malgré tout son analyse est rigoureusement exacte. Ceci dit, elle va s’assurer de retirer ses drones du théâtre d’opération. Elle ne voudrait pas révéler sa technologie inutilement. Les balles… Elle s’en moque. C’est du standard qui aurait pu venir de n’importe quelle arme. Oh et elle informe Alma qu’elle est désormais plus riche de 5.6 millions de dollars… Mais c’est seulement un des nombreux comptes qu’elle a subtilisé aux criminels et qu’elle est en train de décrypter. À froid, ça a l’air beaucoup. Pour ce qu’Alma veut faire… Si elle veut vraiment racheter la zone industrielle à l’abandon, il va lui falloir bien plus que 5.6 millions de dollars. C’est ridiculement peu, même, quand on considère tout ce qu’il y a à faire. Mais bon.

C’est un début et comme indiqué par Giana, c’est juste le premier compte. Il faut qu’elle soit prudente. Sortir tout cet argent, brouiller les traces, le mettre ailleurs en sécurité… Si Alma se retrouve tout d’un coup avec une fortune sur les bras, cela va attirer de l’attention non désirée. Donc, Giana utilise des individus fantômes, des sociétés bidons et d’autres stratagèmes pour garder l’argent d’Alma loin des yeux des autorités en charge de la fraude fiscale et autre. La cyborg DOIT avoir un sens de l’humour car elle cache l’argent d’Alma dans des banques aux États-Unis. Spécifiquement, vingt-quatre banques dans vingt-quatre villes qui s’appellent… Alma. On ne me fera pas croire qu’elle est dénuée de toute émotion humaine. Je suis sûre que cette garce trop confiante et plate comme une planche est en train de sourire en ce moment et qu’elle se trouve très maline! J’en suis CONVAINCUE!

Rester. Ça lui paraissait logique. Mais Alma avait besoin de demander à la Vieille. Sa vision des choses dû à son centenaire d’existence est très importante. En fait, c’est comme ces devoirs de philosophie où on cite Platon ou peu importe quel ancêtre barbu qui a laissé son nom par hasard dans des écrits qui ont miraculeusement survécus à tous les drames humains. Bref, argument d’autorité ça s’appelle (je crois). Et c’est ce que fait Verena. Son grand âge donne à ses arguments une puissance, une lourdeur (pas dans un sens négatif) que Liliane ou Giana ne pourrait pas lui donner.

« Je ne peux pas faire ça. Pas le fait de rester ici et de me montrer à la police. Me voir comme une artiste ? Impossible. Liliane est une artiste. Sa demi-sœur en est une. Moi, je suis violente. Je suis souillé de sang. Il n’y a rien de beau dans ce que je fais. Mais je vais définitivement restée. Je dois rester. »

Son poing se serre et se desserre. Presque 6 millions de dollars et ce n’est que le premier chiffre ! Alma ne va pas se mentir à elle-même : tout cet argent a fait battre son cœur. Soif de pouvoir ? Juste récompense pour sa première mission en tant que protectrice ? Une avancée supplémentaire faire Liliane et Alma Prime ? Tout ça à la fois, très certainement. Et, rapidement, une peur la traverse : et si ça devenait une mauvaise chose ? Et si elle compensait sa violence par un appétit pour les richesses ? Ce ne serait pas bon…

« Giana ? Je voudrais te demander quelque chose. Encore. Je voudrais que tu investisses 50% de mes gains au fur et à mesure. Si c’est possible. Achat de terrain. Achat de bâtiments. Achat de matériel. Achat de contrat. Même, et peut-être surtout, des choses auquel je ne pense pas. En fait, je crois même que tu peux passer de 50% à 75%. Je ne veux pas que cet argent dorme, voilà pourquoi. Ca ne doit pas être quelque chose que j’accumule. Ca doit rester un outil. Un flux toujours en mouvement. Merci. »

La logique ne doit pas être branlante dans son raisonnement. Et pour la cyborg, stocker de l’argent sur une des 24 banques dans les villes d’Alma ou le distribuer pour acquérir des biens : ce ne doit pas être une grosse différence, non ? Après tout, ce ne sont que des nombres qui bougent d’un tableur Excel à un autre tableur, non ?

Mais Verena ? Elle a clairement du lire à travers ses mots. Y déceler la peur de VRAIMENT acquérir autant de pouvoir. La frayeur de mal tourner à cause des vertiges dû au parfum sale de l’argent. L’or corrompt. Le pouvoir corrompt. Et Alma n’a jamais construit de défenses face à ce poison. Tout comme elle ne s’est jamais équipée de défenses contre les attaques de rhétorique ou séduction. Elle ne peut pas s’ajouter une énième énorme faiblesse. Sa base doit être solide si elle veut correctement grandir vers Alma Prime.

« Oh. Et je veux que chacune d’entre vous récupère un peu de cet argent. Ma façon de vous remercier. Ma façon de récompenser votre travail. Vous n’êtes pas des bénévoles. Et je ne veux pas être ce genre de fille qui reçoit toujours sans donner. Mon Soleil m’a déjà dit que c’était débile comme raisonnement. Mais je veux vous payer. Sinon, j’ai l’impression d’accumuler des dettes. Et ça me pèse. Et oui, je sais que genre, 100 000 dollars ? Plus ? Moins ? Que peu importe la somme, ça ne représentera rien pour la fortune de la cyborg par exemple. »

Alma va donc attendre devant le manoir. Est-ce qu’Akane va rester ? Est-ce que Verena va rester ? Elle ne veut pas demander. Elle ne sait pas ce qu’elle veut. Avoir la bienveillance et l’expérience de la Vieille pour contrôler le jeu médiatique ? Ou ne pas l’avoir dans ses pattes pour ne pas avoir un regard qui va peser sur ses futurs choix ?

Ce qui est certain, c’est qu’elle va attendre avec une unique liane recouverte d’acier aiguisé pendant de sa manche droite. La première impression est importante. Et elle veut que les policiers comprennent que c’est ELLE. Ils ne doivent pas la prendre pour un monstre ou une super-vilaine. Donc elle se dit qu’une unique liane et une attitude « au repos » ne leur donneront pas l’impression qu’elle est là pour se battre. (encore)

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Verena fait savoir à Alma que dans ce cas, sa part du butin sera la somme de… Deux dollars cinquante. De quoi se payer un café. Oh elle n’a pas choisi une somme si ridicule pour rien. Elle teste Alma. Ma fille adoptive a fait une erreur de débutante. Elle décide de la récompense d’un de ses lieutenants. Un sous-fifre n’a pas son mot à dire. C’est évident. Mais ceux qui forment ce qu’on appelle son « inner circle » sont des gens qui ont besoin d’une considération particulière. Pour Giana et Verena, l’argent n’est pas et ne sera jamais un problème. La cyborg peut siphonner autant d’argent qu’elle veut de n’importe quel compte de banque. La super soldate a… Décidé de se récompenser généreusement quand elle a fait un doigt d’honneur à l’Allemagne pendant la guerre, emportant avec elle plusieurs bons au porteur, bijoux et même quelques lingots d’or.

Pour Akane… Elle pourrait avoir besoin d’argent mais rappelez-vous qu’elle tient plus de la bête sauvage que de l’être humain. Dans la nature, l’argent ne veut rien dire. Oui, clairement, elle a une maison et un véhicule. Elle bénéficie du confort moderne. Mais elle vit de façon spartiate dans sa « tanière ». Encore plus qu’Alma, les possessions matérielles ne veulent rien dire. Ironiquement, à part Liliane, pour rembourser ses prêts étudiants, et Abigail qui vit dans la rue, le reste de ses lieutenants n’a pas vraiment besoin d’argent. L’intention était bonne et récompenser le travail bien fait est quelque chose qu’Alma a assimilé toute seule, sans aide. Et c’est excellent. Il y a deux façons d’être un leader. Par le respect. C’est ce qu’il y a de mieux. Le top du top. Ou par la peur. Pâle imitation du respect et qui mène inévitablement à de la désertion et à de la trahison. Alma a été maline.

Verena sait que ce qu’elle a dit va frustrer, fâcher Alma. Elle va se sentir défiée. Potentiellement humiliée. Et elle sait aussi que Giana va guetter sa plus petite réaction. Akane encore plus. Ce qu’elle va dire, ce qu’elle va faire, risque d’avoir des impacts sur le long terme. Alma le réalise-t-elle? Je pense que oui. Maintenant qu’elle a un objectif, qu’elle veut devenir Alma Prime, elle est plus… Attentive. Plus… Mature. Verena n’a pas fait ce qu’elle a fait pour rien. Alma le sait. Oui, Verena peut être excentrique. Mais un siècle d’existence veut dire qu’elle a beaucoup à apprendre à Alma et elle n’est pas stupide. Elle n’irait pas faire quelque chose pour miner son autorité. En surface, cela peut y ressembler. Mais c’est plus malin que cela. Elle donne l’occasion à Alma d’affirmer, de confirmer son… Style de gestion, si vous voulez. Un coup de maitre, en somme.

« Si tu veux vraiment me récompenser, darling, je me suis toujours demandé ce que cela ferait de coucher avec une divinité, peu importe le pourcentage. Oh darling, ta mère adoptive a rejeté l’idée en me traitant de vile tentatrice et de succube et elle désapprouverait fortement que tu t’adonnes à une telle… Activité avec moi. Mais ne dit-on pas que le fruit défendu et celui qui a le meilleur goût? Si tu n’es pas intéressée…

Ma propre place de stationnement quand tu auras un QG digne de ce nom et mon propre bureau. Je déteste les aires ouvertes quand il s’agit de travailler et je me dis qu’avec mon expérience, j’ai droit à plus de privilège qu’un petit jeune qui vient de terminer ses cours, non? Je n’ai aucun goût pour l’extravagance et de l’argent, ce n’est pas ce qui me manque. Semi retraite, tu as oublié? Quand tu peux prendre tes contrats pour le plaisir, darling, c’est que tu as des réserves derrière toi. »

Pourquoi a-t-il fallu qu’elle déglutisse avant de dire quoi que ce soit ? C’est bien ce qu’elle disait, en terme de défense face aux attaques sexuelles : elle n’est pas équipée correctement. Heureusement pour elle, la Vieille lui donne une porte de sortie avec cette histoire de place de parking. Mais ça ne contente évidemment Alma qu’à moitié. Si elle voit bien que Verena arrondit les angles, ça n’efface pas totalement son manque de maîtrise.

« Choisis carrément le bâtiment qui deviendra mon QG. Ou, mieux ? Choisis un architecte et dessines les plans du futur QG du quart de déesse, qu’est-ce que tu en penses ? »

Alma n’a pas clos l’histoire de la nuit torride. Le fait qu’elle fasse revenir le sujet de la déité déjà. Mais on peut aussi faire le rappel de la déglutition difficile. Et on peut ajouter maintenant une légère rougeur aux joues ainsi qu’un jeu de regards entre les yeux de Verena, ses lèvres et son décolleté.

« Je me demande à quoi il servira ce QG. Parce que selon ses fonctions, son aspect changera. Par exemple, si les tâches sont si nombreuses que ça me fera terminer alors que la Lune se sera levée depuis quelques heures : est-ce que ça signifie que je devrais avoir un lit dans mon bureau ? »

Aux yeux de la super espionne, ça doit manquer cruellement de subtilité. Mais quel délice cela doit être d’avoir ferré le poisson et de le voir tourner dans tous les sens alors qu’il sait très bien qu’il ne fuira plus cette hameçon planté dans sa gueule.

« Mais je ne suis pas encore ce quart de déesse en devenir. Tout comme je n’ai pas encore le droit de porter le titre d’Alma Prime. Alors je vais faire comme j’ai commencé à en prendre l’habitude : y aller par étape. C’est-à-dire que ces deux dollars cinquante, c’est moi qui les dépenserais pour toi dans un café. Une bonne occasion de se retrouver en tête-à-tête et de pouvoir bavarder de choses et d’autres, oui ? »

Alma ne peut pas se mentir à elle-même. Depuis le moment où ses yeux se sont posés sur les courbes de Verena, elle les a voulus. Quand ses yeux ont découvert le regard intense, elle s’est retrouvée ensorcelée. Encagée par cette prestance qu’elle ne possède pas. Succube. C’est un bon qualificatif pour la désigner. Maman Shayne n’a pas fait d’erreur. Mais… la fille n’est pas la mère. La fille veut goûter aux poisons de l’Enfer.

*Parce qu’il faut ingérer le poison pour obtenir une résistance à celui-ci… Non. Enfin oui, il y a de ça. Mais, Alma, ne te mens pas à toi-même. Tu la veux. Et ce qui te bloque de la demander en public ? Ton inexpérience. Tu sais que tu n’as pas les capacités de satisfaire pleinement ton Soleil. Avec Akane, c’est de la baise. Ce sont des rounds de sexe. Il y a forcément du plaisir quand les choses durent aussi longtemps et intensément. Mais Verena ? Elle m’impressionne beaucoup trop… Je suis certaine de ne pas avoir de compétences divines pour satisfaire son petit siècle d’existence… *

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Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Quelle surprise d’entendre Giana approuver l’idée du lit dans le futur QG. Elle en reste d’abord sans voix. Est-ce que la cyborg pense vraiment aux besoins sexuels d’Alma ? Est-ce qu’elle a vraiment ajouter dans ses calculs le paramètre libido ? Et puis Alma croit comprendre. Giana n’y a pas pensé. Giana est resté sur une stratégie simple : dormir pour éteindre son cerveau. Ressourcer le corps. Faire la synthèse de la journée pour attaquer la suivante.

C’est donc plus fort qu’Alma, elle regarde Verena avec de grands yeux. Ebahis ? Peut-être bien. Est-ce que la Vieille a fait exprès de l’amener à une telle association d’idées ? C’est si rare d’entendre des compliments de la Cyborg ? Ses lèvres se décollent l’une de l’autre. Poser la question tuerait le doute et… non. Elle ne la posera pas. Ce serait avouer à haute voix qu’elle s’est faite manipuler. Et ce serait perdre quelques points dans le barème de Giana.

« Bon, étant donné que les flics vont mettre leur temps et que ça semble aimer papoter. Peut-être que je devrais faire le tour ? Ecouter les revendications de chacune ? »

Mais voilà que son esprit commence à être obsédé par l’idée de Verena. Sa capacité à se transformer… ça lui faire craindre le pire (comme le meilleur). Elle a manqué, précédemment, de se glisser à son oreille pour lui parler d’une façon plus… coquine. Mais la leadeuse a essayé de maîtriser le sujet. Alma a donc manqué de dire à Verena « Interdiction de te changer Liliane. » Mais ce n’est pas ça qui la trouble le plus. C’est qu’elle aurait voulu lui dire « Est-ce que tu te transformeras en… moi ? » Se faire l’amour à soi-même, c’est… troublant !

« Toi. »

Alma est allée se poser devant Akane. Il y a une telle pression autour de la Bête… C’est violent. C’est intense. Ce danger est presque… attirant. Et avec ce que Verena lui a mis dans la tête, elle ne peut s’empêcher de penser à la baise. Qu’est-ce que ça donnerait avec une Bête dans cet état-là ? Dangereux ? Mais est-ce que ce ne serait pas atteindre un nouveau paroxysme avec cette frontière floue entre douleur et plaisir ?

« Je suppose que toi aussi, te récompenser en argent ne t’emballe pas plus que ça ? Et si… ? »

La vision d’Alma Prime. Les images reviennent. Une Bête en paix s’occupant des animaux délaissés. Si elle y pense maintenant, est-ce un signe ? Est-ce que ça veut dire qu’elle doit profiter de cette occasion pour construire un peu plus ce futur ? De toute façon, que risque-t-elle ? Enerver davantage Akane ? Alma est à peu près certaine qu’elle ne lèvera pas la main sur elle. Mais dans ce cas, sur qui retomberait cette violence ? Est-ce qu’au lieu d’animaux, elle doit lui parler d’un adversaire redoutable ?

« Et si je t’emmenais à la SPA au lieu de t’enfermer dans une cage de MMA ? Enfin, pas tout de suite. Là, je vais devoir gérer les flics et notre dératisation. Mais demain. Est-ce que ça te ferait plaisir que demain, on visite la SPA de la ville et, peut-être, que je t’achète un de ces animaux abandonnés pour que tu en prennes soin ? »

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Que répondre à cette phrase interminable ? Akane fait clairement jouer sa stature de Dominante face à Alma. Peut-être qu’elle est un peu trop conditionnée… Cette voix. Cette posture. Ça a fait buguer Alma. Impossible pour elle de trouver une répartie immédiate. Déjà que ce n’est pas son point fort habituellement. Mais le coup de la SPA, ce n’est pas si débile, si ? Akane ne va pas être intéressé par l’or. Alors s’intéresser au double fait qu’elle est liée au Rouge et à sa vision d’Alma Prime : ça aurait du bien tourner, non ?

Verena vient à son secours. Et ce qu’elle dit devrait donner du combustile à sa colère. Mais ce n’est pas le cas. Si elle est traitée de créature à qui on donne une seconde chance parce qu’elle n’a pas été capable d’utiliser sa première toute seule… Le point principal est qu’elle a évolué. Au lieu de se brûler les ailes dans son propre brasier, elle parvient à s’envoler et voir un ciel bleu. Oui, Alma n’a plus rien à voir avec Marischka. Jour après jour, cette solitaire agressive disparait au profit d’une autre. Une « Saintes des Secondes Chances » ?

« Voilà. C’est tout à fait ça. Verena a bien formulé les choses. »

Difficile de rebondit avec superbe après le passage de la super espionne. Pourtant, il fallait bien qu’Alma dise quelque chose. Elle est le point central de ce groupe. Et le moment était pour elle. Les regards convergeaient vers elle.

« J’allais argumenter sur le fait qu’on va recruter les sans-abris de notre ville pour donner naissance au Parc. Aux Jardins de la Convergence. Mais pas besoin de réexpliquer ce que Verena a déjà très bien fait. »

Alma se tourne vers Verena et expose son dose à Akane. Ainsi, dans ce court moment, elle prononce silencieusement un seul mot à la Vieille : « Merci. » Puis elle reporte à nouveau son attention sur la Bête.

« Si je maî- apprends à maîtriser le Vert, et si je dois être honnête sur mes compétences et le temps dont j’ai à disposition avant ce premier grand objectif public : je n’aurai pas maîtrisé le Rouge. Et que seraient les Jardins de la Convergence sans la vie ? Que serait notre Parc sans les oiseaux qui chantent, les chiens en liberté qui font sourire les humains ou encore des apparitions magiques de renards ? Bref, j’ai besoin de toi Akane. J’ai besoin de la Maîtresse du Rouge. Je suis certaine que la Seigneure de Guerre a encore beaucoup de surprise à révéler. Et… oui, il faudra tout de même passer dans ce grand magasin dédié au Rouge. Pour acheter des colliers, ce genre de choses. »

Est-ce que la Bête va comprendre ? Alma n’a pas voulu être trop directe. Et elle s’en veut d’essayer de jouer le jeu de la subtilité avec pareille audience. Mais l’occasion est trop belle pour être manquée. Si la Dominante et la soumise trouvent le collier, alors Alma aura gagné du temps. D’une pierre deux coups. C’est l’idée de la manœuvre.

« Au fait, Giana, tout est OK pour toi ? Pas de doléances ? Parce que, autrement, ce n’est pas que ce genre de réunion entre filles m’ennuient, mais mon public tout costumé de flics va râler en ne me voyant pas arriver. »

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Faire le minimum de phrases ? Prendre le risque de donner beaucoup d’informations au risque de blablater ? Le choix est difficile. Mais Alma doit se presser d’en faire un. Le sergent est plutôt concis dans son discours. On ressent qu’il y a quelques années d’expérience derrière lui. Alors Alma décide de relever le menton. Elle espère que ça ne lui donne pas un air trop supérieur. Voire arrogant. Elle essaie surtout de singer Verena (et, à moindre mesure, Shayne).

« Je suis Alma Hannigan. »

L’objectif est de se faire connaître. Alors elle commence par donner son prénom. Et elle ajoute le nom de Maman Shayne. Comme il l’a déjà été dit, c’est un risque à prendre. C’est une épée de Damoclès. Ca peut autant lui ouvrir des portes que lui amener des ennemis. Alma tourne le visage vers Akane. (qu’ils viennent, ces ennemis)

« Et voici Akane, elle est ma garde du corps. »

Prénom et nom : fait. Présentation de son duo : fait. Et présentation de son métier : fait aussi. Ainsi, le sergent va se poser des questions. Qui est cette femme qui n’a pas peur de l’autorité ? Qui est cette femme au look gothique avec une mèche arc-en-ciel ? (qui porte toujours le « costume » allemand) Une qui n’a pas encore contesté la « dératisation » du manoir.

« Je suis la protectrice de cette ville. Attention, j’ai bien dit protectrice et non super-héroïne. Je ne suis pas le genre à porter mes sous-vêtements par-dessus mes pantalons. Tout comme ce n’est pas mon genre de laisser mes ennemis vivre. Ce qui ne signifie pas non plus que je suis une super-vilaine. »

Une liane sort de sa manche. Une unique. Sa stratégie n’a pas changé. Elle veut exhiber le genre de pouvoir qu’elle possède. La combinaison du Vert avec l’acier aiguisé. Alma cherche à contrôler son attitude. Elle veut montrer qu’elle n’est pas impressionnable. Elle veut essayer de faire bonne impression. Elle veut essayer d’être « rebelle ». A moins que le bon terme soit indépendante ? En tout cas, elle essaie de se créer sa personnalité publique.

« Je ne suis pas diplomatique. Je ne suis pas non plus agressive. Enfin, il y a de la violence chez moi, mais je ne cherche pas à la diriger vers vous. Je veux simplement me présenter. Je ne veux pas qu’il y ait d’ambiguïté sur qui je suis. »

Derrière le sergent, Alma continue d’observer le chaos qui semble maîtrisé parmi les forces de l’ordre. Ca s’agite de partout. C’est éclairé d’une façon dramatique avec les lumières rouge et bleu. Mais ça ne ressemble pas à une mini armée s’apprêtant à la charger. Ce qui devrait contenir la Bête à jouer son rôle. Normalement.

« Une dernière chose. Ce nettoyage était le premier et certainement pas le dernier. Egalement, n’essayez pas de m’arrêter. Ma garde du corps est dangereuse. Sans compter le soutien à distance et invisible que je possède. Et, bien entendu, je ne fais même pas mention de mes propres capacités. »

Est-ce qu’Alma vient de mentir à la police ? Oui. Elle a très bien compris qu’elle est seule. Giana et Verena la laissent gérer cette épreuve. Message reçu. Et elles peuvent compter sur leur future Alma Prime ! Ce n’est pas un sergent et quelques pseudo-guerriers qui entraveront le bonheur de Liliane et à terme le sien.

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« Je vous avais dit que j’avais un soutien de qualité. »

Si la surprise était déjà bonne de ne pas avoir à ramer face aux policiers, la nouvelle est excellente quand elle constate les interventions de Giana et Verena ! Et Alma qui pensait qu’elle avait été laissé à elle-même. Si elle était sentimentale, elle aurait les yeux qui luiraient et une belle larme qui coulerait. Mais Alma est une BADASS, c’est compris ?!

« Donc, je ne mentais pas. Mieux que ça, je veux vraiment aider cette ville. Je n’ai pas encore, disons, de QG véritable. Alors je ne peux pas vous donner mon adresse pour que nous puissions nous voir et discuter de vos dossiers. Et, il est hors de question que je vous donne mon adresse actuelle. J’ai une vie privée à protéger. Mais je peux vous promettre que je vais nettoyer cette ville et, qu’être accompagné de vous tous sera un grand soutien. Vous avez l’expérience et les informations que je ne possède pas. »

Alma se surprend elle-même. Est-ce que ça a toujours été si simple de pouvoir parler à la police et de dire des choses sensées ? De parler pour faire avancer ses propres projets sans que cela soit purement égoïste ? Ou, plutôt, que ses projets deviennent les projets des autres et qu’ils se sentent « magiquement » impliqués pour l’aider à toujours progresser ? Incroyable !

« Quant à vous monsieur le détective. »

L’écran du téléphone portable d’un policier repasse une nouvelle fois la vidéo de la drag queen Wonder Woman.

« Je connais trois designeuses de qualité qui pourrait vous confectionner un costume solide. Ca vous éviterait de subir ces quelques désagréments. Parce que, je suppose que c’est de la qualité des vêtements que vous rigolez, hein ! »

Soudainement, Alma n’est plus amicale avec les policiers. Alma la diplomate a laissé place à… qui ? Alma la sévère ? Alma la maîtresse d’école aux lunettes et au chignon serré ?

« Vous n’êtes pas ce genre de personnes qui manquez de respect aux pédés et aux gouines ? Ou encore aux négros ? Quoi, mes termes vous choquent ? J’en ai fait exprès. Les gens ne choisissent pas ce qu’ils sont. Les gens combattent pour s’accepter et essayer de vivre. Alors je ne tolérerais pas qu’on leur mette des bâtons dans les roues. Si une femme a trouvé l’amour chez une autre femme : formidable. Si un homme se sent mieux dans les vêtements d’une femme : qu’on le laisse faire ! »

Alma n’en revient pas. Tous ces mots sont sortis tout seul. Enfin… vraiment tout seul ? N’est-ce pas encore l’action de son entourage qui l’a encore manipulé passivement sans qu’elle s’en rende compte ? Tout ce discours n’est-il pas une affirmation de la Alma « Sainte des Secondes Chances » ?

« Akane. »

En un seul mot, c’est la volonté de l’alpha. Et en un geste, c’est un baiser passionné devant les policiers.

« Vous auriez envie de vous moquer de ma garde du corps qui aime les femmes ? »

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Pendant un instant, Alma se laisse aller. Se perdre dans la douceur. Oublier qui elle est. Oublier les défenses dans sa tête et ses instincts. Et puis tout redémarre. Elle doit s’extraire de cette poitrine !

« Je ! Euh… »

Alma regarde tout autour d’elle. Ces milliers d’écrans qui observent la vie de toute la ville. Cette salle immense et cachée en-dessous de Franklin. De SA ville ! Et il n’y a pas que ça. Il y a le laboratoire. Et combien d’autres lieux ? Quel est l’ensemble des possessions de la Cyborg ? Qu’est-ce que sa fortune lui a permis d’acheter ?

La vérité ? Ça l’énerve. Pas que la Cyborg puisse l’observer en train de faire l’amour avec son Soleil. Ce n’est pas son intimité à elle le problème. Le vrai problème, c’est que la Cyborg semble avoir le contrôle de sa ville ! Elle a la sensation de n’être qu’une enfant à qui on prête un petit jouet pour lui faire plaisir alors que les grands ont enlevé les piles et les remettront plus tard pour leur plaisir à eux.

« Merci. Pour tout à l’heure. Toutes les deux. Pour l’assistance avec les policiers. »

Elle pourrait laisser la colère prendre possession d’elle. Pousser un caprice et s’attaquer à l’hologramme. Verbalement parlant. Elle sait très bien que ses poings ou ses lianes n’aboutiront à rien. Mais… Alma ne va pas détruire ce qu’elle s’acharne à construire. Elle va prendre sur elle. Elle va ignorer la Marischka en elle.

« C’est impressionnant cet endroit. Ça m’a fait repensé à quelque chose. »

Comment ça elle ignore le câlin spécial de Verena ? Ah oui ? On avait tous oubliés…

« J’aurai besoin d’un endroit où recevoir la police. Et probablement d’autres gens. Un endroit qui ne soit pas mon hangar. Ma Liliane ne doit pas être victime de mes ambitions. Enfin, pas davantage que ce qu’elle a déjà pu subir. Je sais très bien qu’elle voudra être active. Et je ne la laisserais pas sur le banc de touche. Mais il nous faut un autre endroit. Disons un endroit pro pour avoir un hangar intime. »

Intime ? Vraiment ? Avec ces milliers d’écrans qui observent tout. Si Alma observe attentivement, et c’est un genre de spécialité à elle datant de son monde de naissance, combien de temps avant de découvrir le visage de sa belle ou des mages provenant de son téléphone portable ? Elle voudrait s’empêcher de chercher. Mais c’est plus fort qu’elle. C’est un automatisme. Un mécanisme de défense.

*Je crois que je ne vais pas pouvoir l’ignorer plus longtemps. Faire semblant avec elle ne fonctionnera pas. Et je suis une femme d’action, alors… *

« Je suppose que la Vieille a besoin de sa dose de poison caféiné ? »

Pourquoi dire la Vieille ? Pour mettre une distance entre elle et la magnifique super espionne. Parce qu’à cet instant, Alma ne sait pas si elle doit être le futur quart de déesse ou la fille adoptive qui doit apprendre à vivre.

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Merci, Giana. Je vais étudier tout ça. Mais pas maintenant. Après tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui, j’ai besoin de laisser mon cerveau se reposer un peu. »

Au plus court. Au plus simple. Alma a clairement remarqué la façon dont Giana lui a parlé, présenté les choses, éliminer une possibilité. Tous ses petits signes, si elle ne pense pas de bêtises, ce sont des signes d’évolution. L’image mentale qu’elle dessine dans sa tête est celui d’un lien qui resserre. Bon, ce n’est pas une corde de marin. Plutôt une liane végétale qui s’entrecroise avec une sorte de câble électrique. Non, plutôt une liane verte qui se voit parcourus de petits filaments qui imprime sur le végétal les motifs d’un circuit imprimé.

*Est-ce que je demande l’avis de Liliane ? Après tout, elle y passera aussi pas mal de temps, non ? *

Liliane. Elle revient en force ! Comme une sorte d’hologramme, elle se superpose à sa vision alors que Verena joue avec ses petits nerfs. « Rencart ». « Tête à tête ». La Vieille s’amuse tellement ! Alma si puissante. Alma promue à devenir un quart de déesse. Mais Alma une simple ado rougissante face à la femme fatale.

« Ce ne sera pas un rencart ! Pas plus un tête à tête ! »

Première erreur. Elle le reconnaît. Elle n’aurait pas du élever la voix. C’est clairement un signe de faiblesse. Verena a le contrôle de cette situation. Alma est tellement sans défenses qu’elle retourne à ses mécanismes premiers. Sauvage. Débile. Et tout le panel d’adjectifs qui va avec.

« Liliane a mon cœur. Une seule personne le possède. Et ce n’est pas toi, Verena. »

Oui, Alma est possessive. Oui, Alma est plus qu’intéressée par la plastique, mais surtout par le magnétisme de Verena. Il faudrait également peu d’efforts pour que la petite princesse gothique tape sa crise et demande son harem mais… Alma est loyale à Liliane. Alma ne peut pas tricher avec son Soleil. Elle a essayé. Elle a expérimenté ce qu’est traverser la limite. Plus jamais…

« Un jour, mon Soleil m’a dit qu’elle avait mon cœur mais que je disposais de mon cul comme je voulais. Alors te voilà prévenue, Verena. »

Ses bras se croisent. Son menton se lève. Ses yeux se ferment. Mais surtout, Alma montre son dos. Une attitude forte qui pourrait faire l’objet d’une épique affiche de cinéma. Mais la vérité est que cette attitude lui permet surtout d’échapper au regard de la super espionne. Ca lui permet également de ne pas se trahir en replongeant dans son décolleté. Le problème de cette posture ? Perte d’anticipation sur la suite. Sans ses yeux, elle doit faire confiance à ses autres sens. Et Alma sait d’avance que ça ne suffira pas à la mettre à l’abri du second mouvement de la Vieille.