« Toi… »
Ce ne sont pas trois points de suspension pour exprimer une hésitation. C’est une voix profonde. Langoureuse.
« Je pourrais apprendre à maîtriser le temps pour toi… »
Il n’y aura pas de réponse de son Soleil. Car ses lèvres se retrouvent assaillies de celles de son Roseau. Alma n’est pas encore dans le bon état d’esprit. Mais elle fait des efforts. Le principal obstacle étant qu’elle pense très sérieusement à ce moment-là à la possibilité d’être cloné pour être partout à la fois. Ou celui de trouver une collègue à Verena ou une fraction de déité qui lui permettrait d’avoir un contrôle sur le temps. Mettre en pause la vie pour vivre une parenthèse avec son Soleil tout sourire et éblouissant !
« Je sais que je suis faible. Mais je te promets de te mettre au supplice. »
Dominante faible avec Liliane : c’est une très belle formulation. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle manque d’outils à sa disposition. Des techniques, elle en a appris grâce à Verena notamment. De l’expérience, elle en a multiplié depuis ses premiers assauts bestiaux à se frotter comme un clébard contre une jambe. Pauvre Liliane, en y repensant… Alma a vraiment eu une chance insolente de tomber sur un trésor pareil.
Et aux mots suivent les actes. Rien d’intrusif. Des extrémités de doigts qui glissent sur l’épiderme. Une main qui vient dissimuler la vue du Soleil. Tout une série de gestes pour mettre en émotion le corps et le cœur de sa belle. Des préliminaires qu’elle a appris à appréhender, contrôler et maintenant apprécier. Mais tout cela aura pris du temps. Et, chose importante, il n’y a pas que Liliane qui est mise au diapason. Ce genre de jeu de rôle permet également à la libido d’Alma d’arriver. Le tout poussé par les mains amoureuses et romantiques de Cassandre. Elle sera toujours là, quelque part, quand quelque chose de positif arrive dans la vie de l’ancienne Marischka.
« Il n’y a que toi pour me voir ainsi, mon Soleil. Moi je ne crois pas que tu aies raison. Si je mets autant d’efforts à te faire du bien, c’est avant tout parce que ça me profite à moi. Ca me purge d’un besoin, d’une responsabilité. »
Ce qu’elle peut en dire des bêtises malgré tous ses efforts. S’il y a un fond de vérité, la réalité semble plutôt tendre vers le fait qu’Alma existe à travers les autres maintenant. Si son Soleil sourit et jouit, alors elle-même peut-être de tels sensations de félicité. Jamais elle ne pourra jouir avec un tel degré d’intensité en se faisant plaisir toute seule.
« Mais je vais cesser de te perturber avec mes mots. Je vois bien que tu es déjà dans un tel état que ça devient difficile pour toi de me suivre. Elle est loin l’amante vulgaire et grossière. J’ai été une bonne élève. Une qui a eu beaucoup de chance d’avoir une professeure si patiente. Mais surtout si magnifique. Ces courbes. Ce corps sexy… Oui, je vais te faire pleurer. Ton corps va pleurer, mon Soleil. »
Larmes, transpiration et cyprine.