The Multiversity

Alors qu’elle se rapprochait de l’entrée du manoir, Lara perçut soudain un déplacement d’air. Elle se retourna, et eut la surprise de voir Marishka débarquer. Elle se posa sur le perron du manoir, près d’elle. Lara l’avait entendu parler.

« Marishka ?! »

Elle et Lara s’étaient rencontrées quand Lara était aux services de Séléné… Puis, en Latvérie, quand Séléné les avait abandonné, elle avait passé la nuit avec Marishka dans une geôle latvérienne, avant que tout ne parte en vrille. Quand le Phénix avait explosé, l’onde de choc avait renversé Lara, et, quand elle avait émergé des décombres, Marishka avait rejoint les Phoenix Five dans l’espace. Le don du Phénix n’avait visiblement pas beaucoup aidé Marishka, qui semblait toujours aussi paumée, et comptait sur Lara pour l’aider. À vrai dire, les deux femmes n’avaient guère eu l’occasion de sympathiser. Entre les combats multiples qu’elles avaient mené de Londres à Genosha, Lara était alors sous les ordres de Séléné, et avait plutôt vu initialement Marishka comme une menace, quelqu’un susceptible de briser son lien entre elle et Séléné… Mais, finalement, Séléné l’avait abandonné. Lara essayait de ne pas y penser, et se dit que, somme toute, Marishka devait être aussi désorientée qu’elle. La différence, c’est que Lara n’avait pas entre les mains les pouvoirs d’une divinité.

Marishka se rapprocha encore d’elle, et Lara sursauta quand ses mains touchèrent ses épaules. Ses joues s’empourprèrent même légèrement à l’idée de pensées salaces qu’elle refoula en se mordillant les lèvres. Elle voulait aller faire du sport… Ou se masturber… Ou faire du sport… Lara se focalisa sur le moment présent, et fit appel à sa matière grise.

« Je ne compte pas t’abandonner, Marishka… J’ai passé des mois aux services d’une femme qui m’a jeté comme une vieille chaussette… Mais je sentais sa présence en moi, et… C’était réconfortant ! Tu peux le comprendre, ça ? Sentir sa présence en moi, sentir que je pouvais compter sur elle… Et elle m’a laissé& tomber ! »

Lara soupira en fermant les yeux, et désigna son manoir.

« Elle a emménagé dans mon manoir, je pensais la retrouver en revenant… Mais rien. Je sens encore son odeur, je me rappelle de toutes les fois où on a fait l’amour… Je ne t’ai pas oublié, mais je pensais que toi, tu m’avais oublié… Comme elle ! »

Finalement, sa matière grise avait été mise aux arrêts. Lara se rapprocha encore de Marishka, et, cette fois, posa ses deux mains sur ses joues, puis l’embrassa alors.

« J’en ai rien à foutre du Phénix… De ce que mes parents voulaient… Genosha m’importe, mais, pour l’heure, tout ce que je veux, c’est toi. »

Lara l’embrassa encore, et enroula ses bras autour de sa nuque, optant alors pour un long et profond baiser, sensuel et appuyé. Lara savait y faire.

« Garde-moi avec toi, je ne veux plus dormir seule… »

Est-ce que Marischka comptait baiser Lara en posant un pied sur cette propriété incroyable ? Non. Est-ce que le baiser de Lara avait soudainement et magiquement déclenché sa libido ? Encore une fois, non. Malgré tout ça, elle ne repoussa pas le baiser de l’aventurière. Ni la première fois. Et ni la seconde fois.

« Tu ne dormiras pas seule ce soir. »

Aux yeux de Marischka, la vision des choses était différente. Elle qui venait d’un monde où la destruction et la violence régnait, ce grand terrain apparaissait presque comme une vision du Paradis. Ce grand manoir était maintenant sien. Elle qui avait dormi à même le sol dans des bâtiments menaçant de s’effondrer sur elle. Abandonnée par ses parents sur son monde natal. Survivaliste. Caractère de merde et tendance psychopathe.

« Tu es brisée. »

*Comme moi. Mais il est hors de question que je te le dise. Ce serait un aveu de faiblesse. Et moi, je compte utiliser la tienne pour te manipuler. Parce que, moi aussi j’ai besoin de toi. Je suis trop seule. J’ai besoin d’exister dans les yeux de quelqu’un. *

« Je vais faire en sorte de maintenir tous tes morceaux entre eux. »

Il n’allait pas falloir espérer mieux en terme de déclaration romantique de la part de Marischka. En fait, même au niveau des préliminaires, ça allait être « sauvage ». « rude ». Voire même « violent ». Disons plutôt « douloureux ».

Une main s’infiltra sous la combinaison pour venir pincer son téton.

« Je peux te prendre ici et maintenant. »

*Encore une fois, pas question que je lui dise que le sexe et moi, ce n’est franchement pas ma spécialité. Mais entre les quelques viols et les rares autres moments où je me suis vendu pour survivre, je ne suis pas non plus une pucelle. *

« Ou tu peux me faire visiter mon manoir. De toute façon, je ne pars pas. Et on pourra faire en sorte de laisser nos odeurs pour dégager celle de l’autre pute. »

Si mal se faire parler était une façon pour Lara de se chauffer, elle allait être servie avec sa nouvelle « Maîtresse ». Car Marischka avait bien dit que c’était « son » manoir. Tout comme Lara allait être « sa » chose. Elle s’était élevée de bien des manières sur ce monde d’adoption. Elle n’allait pas cesser maintenant. Et encore moins régresser !

Brisée.

Lara Croft, brisée ?! Cette seule idée avait de quoi lui faire erreur ! Elle avait exploré tous les recoins du monde, affronté quantité de bandits, de tyrans, résolu des énigmes légendaires et mortels, déterré des trésors ancestraux… Mais ce qu’elle avait découvert à Nova Roma était très différent. Ce n’était pas que le fait de faire l’amour, Lara était loin d’être vierge avant d’avoir rencontré Séléné, c’était… Ce sentiment de la sentir en elle, ce sentiment d’appartenir à quelqu’un, d’être au sein de quelque chose de plus grand que soi. Elle n’était pas vraiment brisée, mais il y avait ce sentiment de vide en elle, ce creux qui l’envahissait… Qu’on ne se trompe pas, Lara restait toujours ce qu’elle était, et ses démarches actives pour retourner à Genosha en témoignaient. Elle n’était pas le genre de femme à se morfondre dans sa chambre en bouffant des chips et en regardant des telenovelas italiennes pour exprimer sa dépression. Il y avait juste ce vide affreux… Mais ce vide avait toujours été là. Lara l’avait toujours comblé en voyageant, en combattant, en explorant des temples maudits et abandonnés, en vivant sa vie à fond la caisse. Le vide était juste beaucoup plus fort ici.

Quand Marishka répondit à son baiser, et indiqua qu’elle comptait baiser avec elle, Lara sourit. Elle attrapa sa main, et fila vers l’intérieur du manoir.

« On va aller dans la serre, je veux que tu me baises jusqu’à ce que j’en oublie mon propre nom, Marishka. Ensuite, on discutera de Genosha. »

La serre, un choix logique, venant d’une femme-plante ! Avec Séléné, Lara avait découvert de nouveaux fantasmes, de nouvelles manières de faire l’amour, et elle comptait bien mettre à nouveau en application ce qu’elle avait voulu. Cette rencontre ne se passait sans doute pas de la façon dont Marishka l’avait envisagé, mais Lara savait aussi ce qu’elle voulait. Elle guida donc Marishka à l’intérieur de son manoir. C’était un beau manoir bien entretenu, trop bien entretenu pour que Lara soit vraiment seule dedans. Elle avait un contrat avec une équipe de nettoyage londonienne qui entretenait le manoir chaque semaine. Elles traversèrent donc une cuisine assez moderne, une salle à manger, puis un hall d’accueil avec un grand escalier intérieur. Lara passa par une autre double porte, qui donna sur un couloir, et rejoignit le quartier des domestiques, avec une autre cuisine et une porte qui donnait sur la serre.

Sa serre était assez grande, avec de nombreux arbres et plantes exotiques. Toujours dans sa combinaison jaune et noire, elle se retourna alors vers Marishka, et sourit à celle-ci en écartant les bras.

« Voilà ton terrain de jeu, Marishka ! Et moi, je suis ta proie ! Tu veux me faire oublier celle qui nous a abandonnés, hein ? Fais-moi voir l’étendue de tes pouvoirs, et baise-moi ! »

C’était stupide. Marischla concevait très bien toute seule. Mais elle aurait voulu que Lara soit plus… docile. Malléable. FAIBLE. Voilà, c’était le mot. Mais l’aventurière avait repris les rênes (et sa main) pour lui faire traverser son manoir (à qui ? Son pour Lara ou « son » pour Marischka ? Le doute était maintenant permis…).

Une serre. Lara avait emmené Marischka dans une serre remplie de plantes qui permettait au Vert d’avoir une voix plus prononcée.

« Tu dois être folle. »

Une liane verte sortit de chaque poignet de Marischka. Les deux ondulèrent un temps en ondulant dans l’air avant de fuser pour enserrer les poignets de Lara. Lara avait présenté l’endroit les bras écartés, le pouvoir de son amante allait lui faire garder dans cette position. Marischka avança ensuite comme une prédatrice vers sa proie. Sa main alla chercher un téton et appuya dessus.

« Et tu es certainement une masochiste. Tu aimes bien quand je te pince comme ça ? »

Mais Marischka ne laissa pas Lara lui répondre. Pour cause, deux doigts étaient entrés dans sa bouche au moment où des mots allaient jaillir. Ces deux doigts donnaient l’impression de lui doigter la cavité buccale. Et toujours l’autre main pressait plus ou moins fort le téton. Et toujours les lianes gardaient la célèbre aventurière enchaînée d’une manière végétale.

Depuis la terre de la serre, deux nouvelles lianes jaillirent pour s’enrouler autour des chevilles de l’aventurière. L’instant d’après, Lara était soulevée dans les airs, incapable de faire le moindre pas étant donné que ses doigts de pieds ne touchaient même plus le sol.

Deux autres lianes, (maintenant un total de six), sortirent de terre et s’infiltrèrent sous la combinaison. Elles remontèrent en glissant sur les mollets. S’enroulèrent autour de la cuisse pour finalement s’arrêter et se poser sur les grandes lèvres. Marischka ne se rendait pas compte mais elle donnait ainsi des préliminaires. Elle qui avait d’abord dans l’idée de la prendre sauvagement et sans « jeu » pour la laisser exsangue.

« Je vais retirer mes doigts. Et tu vas me dire toutes les choses sales qui te passent par la tête. Tout ce que te provoque mon pouvoir. Tout ce que tu aimerais que je provoque ensuite. »

Puis Marischka récupéra ses deux doigts pleins de salives. Ils glissèrent sur la lèvre inférieure pour finalement s’essuyer sur le menton juste en-dessous.

Lara avait passé des semaines en compagnie de Séléné. Cela n’avait pas surpris outre mesure ses rares proches, car il arrivait que Lara s’absente des mois dans les profondeurs du monde, dans des endroits où il lui était impossible de communiquer. Pendant son absence, l’entretien du manoir était géré par une société sous contrat, qui envoyait plusieurs personnels de ménage nettoyer le manoir. En se séparant de Séléné, Lara avait été heureuse de retrouver sa liberté… Mais également peinée de retrouver sa liberté. Deux émotions contradictoires qui avaient déferlé en elle depuis son retour de Latvérie. Avec Séléné, elle faisait l’amour avec elle tous les jours, et sa Maîtresse la baisait sans ménagement. Tout ça ne pouvait que rappeler à Lara sa situation. Elle était seule, et Séléné avait attisé en elle un feu que Lara n’avait jamais anticipé. Alors, maintenant que Marishka était venue la retrouver, Lara ne comptait pas la laisser partir.

Mine de rien, le fait qu’elle revienne ne pouvait que la toucher. Elle ne s’était pas attendue à ce que Marishka se souvienne ainsi d’elle, vu le peu de temps qu’elles avaient passé ensemble, et le fait que Marishka fasse désormais partie des Phoenix Five. Mais non, elle était bien là ! Lara lui présenta donc sa serre, et sourit quand sa partenaire signala qu’elle devait être folle.

« Assurément… Mais que dire de toi, alors ? »

Comme avait dit Obi-Wan Kenobi à Han Solo : Qui est le plus fou des deux, le fou ou celui qui le suit ? Une citation qui n’était ceci dit pas totalement adaptée à leur situation… Cependant, Lara n’ajouta rien, car son corps se mit à frissonner quand Marishka usa de ses pouvoirs. Évidemment, le choix de la mener dans cette serre n’avait rien d’anodin. Elle sentit des tentacules végétaux s’enrouler autour de ses bras, tandis que Marishka se rapprocha d’elle. Les tétons tendus de Lara, tout comme son regard fiévreux, trahissaient cette soif qui était en elle, et qui s’emparait d’elle. Elle soupira quand Marishka fourra deux doigts dans sa bouche, et, tout à fait naturellement, les suçota. Elle referma ses lèvres dessus, et sentit d’autres tentacules s’enrouler autour de ses chevilles, puis deux autres se faufiler à l’intérieur de sa combinaison.

« Hnnn… »

Lara gémit doucement à ce contact, au frottement des tentacules sur sa peau. Gluants, longs, ils lui rappelaient ceux que Séléné utilisait parfois sur elle. Lara gémit doucement, un couinement étouffé par les doigts intrusifs de Marishka, qui lui rendit ensuite la parole, en lui demandant d’être explicite quant à ses fantasmes.

« J-Je… J’ai été pendant des semaines l’esclave de Séléné… Elle m’a fait découvrir des choses… Que je ne pensais pas possible. C’est… C’est ça que je veux, Marishka… Retrouver une Maîtresse qui est là pour moi. Je… Je voulais qu’elle vive dans ce manoir, mais elle m’a rejeté… A-Alors… T-Toi, tu es là, donc… Haaaa… C-Ce serait impertinent de te dire ce que je veux, car je veux retrouver une Maîtresse… Quelqu’un qui pourra me baiser avec son corps, avec ses tentacules… J-Je veux les sentir en moi, sur moi, dans moi, frotter mes seins, me défoncer de partout… Je veux sentir une Maîtresse qui a envie de me baiser, de me faire mal en me baisant… Tu penses pouvoir jouer ce rôle, Marishka ? »

Folle ? Oui…elle l’était peut-être.
Mais Marischka préféra oublier très vite cette question et se concentrer sur la punition de sa petite chose à ELLE.

Surtout qu’elle n’était pas le moins du monde intimidée. Lara n’avait pas peur du traitement que lui promettait Marischka. Pire, elle ronronnait comme une chatte. Elle gémissait comme un animal en rut. Elle était brisée. Et elle en demandait davantage ! Ce qui, en conclusion, mettait Marischka dans un étrange état d’esprit. Elle voulait avoir un ascendant sur Lara. Mais cette dernière lui donnait sa propre laisse. C’était… ce n’était pas comme ça qu’on récupérait une esclave. Etait-ce à cause de ce monde et de règles différentes de là d’où elle était née ?

« Je ne joue pas, Lara. »

Son ton avait été cinglant comme un coup de fouet.
Tout comme la claque qui avait laissé une belle marque rouge sur la joue de l’aventurière délurée.

« Seuls les enfants jouent. Tu m’appartiens. Je te veux. Et je veux t’utiliser. Je vais t’utiliser. De toutes les manières possibles. Que ce soit en martyrisant ton corps. Ou en m’accaparant tout ce que tu possèdes. J’ai cru comprendre que vous aimiez la paperasse sur ce monde. Alors tu mettras mon nom sur tout ce que tu as. Et notamment cette propriété. Sur ta vie également si cela est possible. »

Tout en parlant, Marischka avait serré en partie sa main sur son cou. Elle ne l’étranglait pas. Elle ne l’empêchait pas de parler. Mais il y avait une certaine douleur. Il y avait aussi un effort à faire pour aspirer le peu d’air qui passait. Et elle pourrait au mieux murmurer tout en retenant une toux si elle forçait pour prendre la parole. Ce que Marischka ne lui avait pas encore autorisée.

« Pour le moment, ton manoir et autre, on s’en fout. Tu veux que je te baise ? Tu veux que je te fasse découvrir de nouvelles choses ? Tu veux… Cette Séléné. Je ne veux plus en entendre parler. Si elle occupe tes pensées, c’est que je ne m’y trouve pas. Je trouve ça insupportable. »

Le pouvoir sur les végétaux de Marischka fit pousser une plante jusqu’à elles deux. Le Phoenix lui avait accordé une nouvelle dimension à son don. Ce qui lui permettait de faire de la biochimie de façon instinctive. Elle modifia un vulgaire « poil à gratter » en une poudre qu’elle déversa sur le corps de Lara.

« Tout ton corps va devenir hyper sensible. Ton système nerveux sera tellement à cran que la simple caresse de mon doigt te fera cambrer en arrière. Alors imagine un doigt dans ta chatte ? Imagine un tentacule bien plus gros ? C’est ça que tu veux ? Tomber inconsciente parce que tu ne pourras pas supporter ma présence ? Mon corps. Parce que je te promets que ton esprit va vite déconnecter. Je t’aurai à peine baiser. Et quand tu te réveilleras ? Tu seras insatisfaite. Et je serai passée à autre chose. »

Lui offrir tous ses biens ? Lara n’était même pas sûre de pouvoir le faire. Le droit de la propriété immobilière anglaise était très spéciale, et remontait au Moyen-Age. Contrairement à la France, en Angleterre, la grande majorité des propriétaires étaient en réalité des locataires, et titulaires d’un bail emphytéotique, le « leasehold », qui permettait de bénéficier pendant une durée limitée de la pleine propriété d’un terrain. Le propriétaire devenait alors le propriétaire du bâti, mais pas du terrain. Une dissociation atypique qui expliquait l’existence d’une grande concentration des terres foncières entre de grandes familles anglaises, et qui occasionnait bon nombre de litiges. De fait, le manoir Croft reposait sur ce système. Lara n’en était pas trop sûre, car tout cela était entre les mains du cabinet qui gérait la fortune immobilière des Croft. Ceci étant dit, Lara se dit que, quand Marishka verrait le coût des taxes locales ici, ou le coût de l’entretien du manoir, elle renoncerait sûrement à ce projet d’acquisition… Mais, pour être honnête, Lara n’était pas vraiment en état de réfléchir. Elle gémit donc, tandis que Marishka, sur un ton sec, lui indiqua qu’elle n’était pas ici pour jouer, et qu’elle ne voulait plus entendre parler de Séléné.

« Haaa… »

Forte et aventureuse, Lara n’était pas du genre à se faire marcher dessus, mais elle ne pouvait nier que la violence dont Marishka faisait preuve l’excitait. Celle-ci généra ensuite un nouveau tentacule avec une fleur, qui répandit sur le corps de Lara un pollen très aphrodisiaque. Lara hurla, et sentit la chaleur monter en elle. Elle trembla encore, et commença à mouiller, tandis que ses tétons durcissaient, et que la chaleur devenait de plus en plus forte entre ses cuisses.

« Je… Haaaa… Je vous offrirai tout ce que vous voudrez, Maîtresse… S-Si vous me la faites oublier… Que vous me faites oublier mon nom… Que je ne retienne plus que le v-vôtre en moi, Maîtresse… »

Son état post-traumatique, l’aphrodisiaque puissant de Marishka, et toute l’énergie du Phénix qui se dégageait d’elle… Oui, très clairement, Lara ne pouvait pas lutter !

Cette intonation dans sa voix… Cette façon qu’avait ces yeux à vouloir devenir flous tant elle ressentait « autre » chose… Et surtout, ce « Maîtresse » ! Ce mot lui faisait quelque chose. Marischka se demanda pourquoi alors qu’elle observait à quel point le corps de Lara était devenu intouchable pour l’esprit de l’aventurière. C’était une régression. Parler d’objectification pourrait devenir une réalité.

Mais ce qui importait vraiment était ce « Maîtresse ». Marischka comprit pourquoi cela lui plaisait tant. Elle souriait à la satisfaction de la découverte. Et elle attrapa entre ses doigts de sa main droite, sa main forte, la bouche de Lara. Un pouce appuyé sur une joue et l’index sur l’opposé. Elle appuie. Les lèvres se déforment. Des dents se dévoilent. Mais surtout, avec le « poils-à-gratter aphoridisiaque » : c’est une explosion de sensations qui implose en Lara.

« Tu vas répéter ce « Maîtresse » à la fin de chacune de tes phrases, c’est bien compris ? »

Et Marischka attendit d’entendre un « Oui, Maîtresse » ou expression analogue. Si cela ne venait pas… si cela mettait trop de temps à venir… alors une claque sans retenue rougit sa joue. Le geste était déjà violent de base. Il l’était d’autant plus avec ce corps en fusion.

« Tu vas le répéter encore et encore jusqu’à ce que ça devienne une litanie. Jusqu’à ce que ça rentre dans ta cervelle. Je veux entendre ce « Maîtresse » pour que tu te souviennes de ce qui est important. Pour oublier l’inutile et la salope traîtresse. Tu comprends ? »

A nouveau, Marischka voulut entendre un « Oui, Maîtresse ». Et même si les mots se firent entendre, la claque descendit avec brutalité. Après tout, Marischka était violente de nature (à cause de sa vie passée à survivre sur un monde post-apo). Mais aussi parce que Lara avait exigé de souffrir.

« Comment je m’appelle ? »

Ses doigts vinrent pincer son téton.

« Quel est mon nom ? »

Les ongles de sa main vinrent griffer son ventre.

« Et toi. Tu n’es plus cette Lara. Le déchet que j’ai sous les yeux ne mérite pas de posséder ce prénom auxquels sont rattachés des idées comme celle de l’aventurière ou d’une riche personne. Tu n’aies plus grand-chose. Et tu dois avoir un prénom plus bas que terre. Qui traîne dans la boue. Qui… oui, qui te rabaisse et fasse comprendre, à moi, à toi, à d’autres peut-être ? Que tu es une esclave. Que tu es MON esclave. C’est bien compris ? »

Cette fois, elle se rapprocha et vint mordre sa lèvre inférieure. Marischka voulait la goûter. Et elle voulait aussi voir le sang couler. Mais il était hors de question de s’approcher ne serait-ce qu’un petit peu de l’idée de cannibalisme. Non. Tout ce qui se vivait actuellement était une danse complexe faisant virevolter le sexe et la violence.

Lara n’en menait pas large. Elle était attachée par des tentacules, et droguée par les aphrodisiaques de Marishka. Pour autant, aussi perturbée soit-elle, il ne fallait pas oublier qu’elle conservait toujours sa fierté… Dans une certaine mesure. Marishka se rapprocha encore d’elle, et lui enfonça dans le crâne qu’elle était désormais sa Maîtresse, et qu’elle lui ferait oublier au forceps la précédente… Séléné. La chose paraissait difficile de prime abord, mais Marishka avait pour elle une certaine fougue, une hardiesse que Lara n’avait pas trouvé chez Séléné.

« Tu vas répéter ce « Maîtresse » à la fin de chacune de tes phrases, c’est bien compris ? » lui demanda Marishka en se rapprochant.

Lara déglutit, mais, encore un peu étourdie par les aphrodisiaques, se contenta d’un gémissement idiot avec les yeux dans le vague. Ne plaisantant pas, Marishka la gifla alors, et Lara hurla de plaisir.

« Haaaa… Oui, Maîtresse !! »

Marishka avait posé ses doigts sur son menton, comme pour l’immobiliser, et Lara gémit, avant de répéter la même chose :

« O-Oui, Maîtresse ! »

Elle reçut une seconde gifle, et gémit encore, sentant la douleur éclater contre sa joue, qui devenait brûlante. Elle se mordilla les lèvres, et Marishka continua à la provoquer.

« Comment je m’appelle ?
- Maî-Maîtresse…
- Quel est mon nom ?
- MAÎTRESSE ! »

Cela, Lara l’avait hurlé. Marishka insista ensuite, allant jusqu’à vouloir lui retirer son prénom. Marishka allait cette fois sans doute un peu trop loin dans son rôle. Si Lara avait du mal à oublier Séléné et l’empreinte de cette dernière, elle n’était pas encore prête à renier son identité. Marishka ne lui laissa pas le temps de répondre, et mordilla la lèvre inférieure de Lara. Lara sentit la douleur éclater contre ses lèvres, et secoua la tête.

« N-Non… Je veux bien être ton esclave… Que tu sois ma Maîtresse, que tu me baises et que tu m’humilies, mais… Je m’appelle Lara… Et les morsures, c’est non ! »

« Quoi ?! Tu veux imposer tes conditions ? »

Une fureur envahit les traits de Marischka. Elle arma son bras pour asséner une nouvelle claque mais…suspendit son geste. Pour finalement faire retomber son bras contre son propre corps.

« Va te faire foutre. Et démerde-toi toute seule avec ta chatte en feu. »

Qu’est-ce qu’avait gagné Lara ? Probablement pas grand-chose. Si ce n’était beaucoup de frustrations. Car les lianes de Vert la relâchèrent immédiatement et elle se vautra sur le sol de la serre. Un choc qu’elle ressentit passer à cause du poison qui exacerbait ses sens.

« Je me casse. »

Ce n’était pas un jeu de rôle. Marischka se casse vraiment de la serre en laissant Lara dans l’état dans lequel elle se trouvait. Sans une hésitation, sans lui laisser une seconde chance : Marischka disparut de la serre.

Elle ne se cassa pas non plus du manoir Croft. En fait, elle retourna explorer ce qui était plus ou moins à elle. Elle chercha la cuisine, la trouva et ouvrit le réfrigérateur. Il y a des plats préparés à faire réchauffer. Et des trucs de qualité huma-t-elle. Ce fut envoyé dans le microonde et pendant que ça se réchauffait, elle fit sauter la capsule d’une bière et en but la moitié d’un seul coup.

« Cette petite pute !... »

Elle l’avait foutu en rogne. Cette moins-que-rien… Alors pourquoi était-elle revenue ? Pourquoi s’était-elle autant déchaîner ? Elle ne comprenait pas. Et ça l’énervait d’autant plus. Alors elle but une autre rasade de sa bière. Son regard se porta au loin, là où devait toujours se trouver l’aventurière pantelante. Non, elle n’irait pas la chercher. C’était à elle de revenir. A elle de s’agenouiller face à elle. N’était-elle pas une Déesse ou presque maintenant qu’elle avait été touché par le Phoenix ? Elle croyait. Ca n’avait fait que gonfler son égo.

Le four à microondes laissa résonner sa note dans les airs. La bouffe était prête. Où était les couverts dans cette cuisine aussi grande qu’un petit appartement !

La séance de stupre débridé laissa finalement place au dur contact du sol. Les tentacules de Marishka se retirèrent, et Lara sortit de son rêve pour rencontrer le contact dur et froid de sa serre. Elle tomba au sol, et son jardin reprit sa forme normale, tandis que Marishka tournait les talons. Surprise, Lara se coucha sur le dos, et commença à cligner des yeux. La vague redescendait, la laissant insatisfaite, mais aussi… Perplexe.

*Qu’est-ce qui m’arrive ? Depuis quand suis-je devenue aussi ridicule ? On dirait une pute en manque dans les bas-fonds de Londres…*

Lara mit un peu de temps à se redresser. Elle se demandait même si elle n’avait pas rêvé le retour de Marishka, mais constata vite que ce n’était pas le cas. Les traces sur son corps parlaient pour elle ! Lara se redressa finalement. Son manoir était bien équipé, avec de nombreuses caméras de sécurité. Elle récupéra sa montre connectée, et ne tarda pas à retrouver Marishka, qui s’impatientait dans sa cuisine. Impossible de la faire partir… Et est-ce que Lara avait vraiment envie de la voir partir ? Elle savait que Marishka était instable, suffisamment instable pour avoir fait équipe avec elle et Séléné… Et qu’elle manquait manifestement de confiance en soi. Lara pouvait comprendre cela, son séjour avec Séléné avait aussi réveillé chez Lara des failles, des carences qu’elle avait fait mine d’oublier.

Finalement, elle rejoignit la cuisine, nue comme un ver. Lara n’avait pas spécialement envie que Marishka passe ses nerfs sur sa précieuse argenterie. La cuisine comprenait une table à manger, que Lara utilisait bien plus souvent que l’énorme table de la salle à manger adjacente. Elle ouvrit sans un mot un placard, sortit une assiette, puis en ouvrit un autre, abritant les couverts. Elle posa ensuite le tout sur la table, la fourchette à gauche, le couteau à droite, conformément au protocole, et récupéra ensuite le plat cuisiné. Elle posa le tout, puis s’assit ensuite face à Marishka.

« Je devrais sans doute te présenter mes excuses pour t’avoir énervé… Mais, d’un autre côté, je pense que, si je t’avais laissé agir comme tu le voulais, tu aurais pu me tuer sans faire attention. »

Elle ne savait pas vraiment comment aborder la chose.

« Je ne suis pas très douée avec les humains, tu sais. Je préfère les morts et les ruines. Mais j’ai passé des semaines en compagnie de Séléné, à la servir, avec la conviction de l’aimer. Et ça m’a fait réaliser à quel point ce grand manoir est vide. Donc, ouais, j’ai un manque à combler… Mais toi, c’est quoi ton histoire ? Pour quelle raison tu es revenue me voir ? Tu as genre les pouvoirs d’un Dieu cosmique, tu pourrais sûrement trouver une communauté de ploucs pour devenir un genre de Déesse en exigeant des sacrifices rituels… Pourquoi est-ce que tu reviens me voir ? »