Mais ici, à travers ce grand tube obscur, c'était bien pire ! La saïyajin n'aurait su dire depuis combien de temps elle avait ouvert les yeux sur ces ténèbres insondables. Une éternité, sans doute, qu'elle avait passé le cœur battant à tout rompre en se demandant ce qui lui avait pris de se jeter ainsi dans cette maudite faille béante !
La réponse était toute trouvée, mais les souvenirs du cataclysme ne lui furent d'aucun réconfort.
J'ai fui une mort certaine !
Elle avait tenté de hurler cette sinistre vérité mais aucun son n'était parvenu à sortir de sa bouche. Gine était à la dérive, seule et paniquée avec ses noires pensées. Elle se sentait à la fois lourde et légère. Ses bras avaient du mal à se détacher de son corps ne serait-ce que d'un pauvre petit millimètre. En plus d'être devenue sourde comme un pot, la saïyajin ne contrôlait plus rien de ce qui se passait autour d'elle. Parvenir à respirer dans ce milieu lui paraissait insensé et pourtant...
Où suis-je ?! Qu'est-ce qui m'arrive ?! Que vais-je... devenir ?
Cet endroit outrageusement vide l'oppressait au plus haut point, si bien qu'elle en vint à se demander s'il n'aurait pas été préférable de rester sur Sadela et d'y disparaître une bonne fois pour toutes.
J'ai... si froid...
Lasse, Gine commençait tout juste à renoncer à ce semblant d'existence quand elle vit une lumière poindre dans l'obscurité. Ses yeux s'arrondirent d'espoir ! Excitée, elle se mit à se tortiller comme un ver ; chose inutile parce qu'elle fut soudain sujette à un effet d'aspiration ! En l'espace d'une seconde, la saïyajin traversa un voile lumineux et...
Chuta comme une pierre dans les épais feuillages, ces derniers lui fouettant le visage ! Fermant les yeux, la femme à queue de singe se mit à crier en agitant les bras. Gine n'eut même pas la présence d'esprit de les utiliser pour se protéger le visage, pas plus qu'elle n'était parvenue à ralentir sa descente à l'aide de son ki. Les branches craquèrent dans son laborieux sillage, certaine lui écorchant les bras. La saïyajin gémit entre deux hurlement paniqués !
Puis vint le grand plongeon.
*Plouf !*
Tout se brouilla autour d'elle. Ses oreilles s'étaient subitement bouchées. Cette fois-ci, Gine sentit de l'eau s'engouffrer dans ses poumons. Elle dut se précipiter pour rejoindre la surface, l'adrénaline aidant...
- Pouaaah !!
Ses membres étaient lourds. Par peur de couler comme un parpaing, la femme à queue de singe rejoignit le bord de ce point d'eau aussi vite que possible. Elle s'accrocha à la terre humide comme une naufragée, prenant un long moment pour expectorer, puis se mit à ramper dans la boue avec le peu de forces qui lui restait. Là, toute crasseuse, les cheveux plaqués sur son visage, Gine s'étala sur le dos dans la position de l'étoile de mer.
Chaque respiration lui brûlait la gorge et la poitrine, la mettant au supplice. Elle avait du mal à conserver les yeux ouverts sur ce trou dans la frondaison des arbres, qu'elle avait creusé avec son propre corps à la suite de cette chute vertigineuse
Apparemment, elle avait survécu à ce fichu transfert.