Alma récupère le matériel des mains de la Cyborg.
« J’accepte. Si jamais tu as vraiment besoin que je le dise clairement. »
Elle a tout de même envie de grogner mais se retient. C’est qu’elle ne voudrait pas énerver son Soleil. Et puis…quelle tête de mule ! Elle ? Faire preuve d’une grande générosité ? En quoi la générosité est compatible avec une froide intelligence ? Elle ne fait rien gratuitement. Du moins, elle ne pourrait rien faire gratuitement si elle était un tel robot à son plein potentiel comme elle aime le répéter d’une façon ou d’une autre. Ou alors il faudrait que, comme un programme d’ordinateur, quelqu’un lui ordonne d’exécuter pareille tâche. Mais Alma ne croit pas à un cerveau derrière le cerveau.
*Ou peut-être parce que ce serait trop effrayant… *
« Merci, Akane. »
Quel meilleur cobaye de la Bête ? Alma n’est pas une infirmière. Bon, peut-être qu’une certaine personne lui a fait porter ce genre de cosplay pour une certaine activité. Mais il parait que Maman Shayne ne veut pas lire ce genre de détails. On ne poursuivra donc pas sur la « taille » de la seringue qui aura été utilisé dans ce scénario… Et donc Alma s’entraîne sur Akane en premier. Elle s’en ira ensuite voir Liliane. Nul besoin de parler. Un simple échange de sourire entre ces deux femmes signifie bien davantage. Puis avec l’aide de Liliane, Alma passera à Abigail. Jusqu’à ce point, il n’y a pas vraiment de résistance à la concrétisation du caprice de la Cyborg. Puis la prochaine à se faire prélever sera Verena.
« Verena, je…je peux ? »
C’est que la super espionne impressionne encore aujourd’hui Alma. Cette plantureuse rousse au visage jeune et aux yeux qu’on qualifiera de « sage » pour évoquer sa grande longévité, cette rousse a un charisme qui ne la laisse jamais indifférent.
En même temps son petit cerveau réfléchit à un plan. Ed et Liluye ont disparu. Alma se doute qu’elle ne rappliquera pas en l’appelant à voix haute. Elle a déjà fait un énorme effort pour venir la rejoindre en pleine bataille détestable. Et puis, même si elle se trouvait face à son petit koala, aurait-elle les arguments pour la convaincre de se faire prélever une fiole de sang ? Alma en doute…
« Et je suis désolé. Je ne crois pas avoir brillé aujourd’hui. Tu dois surement être déçue de la lenteur de mon évolution. Je comprends. Je suis moi-même déçue. J’essaie j’essaie et j’essaie encore. Avec toujours cette impression d’avancer jusqu’au moment où je réalise que j’ai couru sur un tapis de course. »
Pour cette tirade, Alma aura baissé la voix. Elle se sera même éloignée du reste de son harem si possible. C’est qu’il y a une fierté mise à nue. On pourrait lui faire beaucoup de mal à profiter de cette ouverture dans sa garde émotionnelle.