Mona sentit son cœur s’emballer encore davantage face à l’énergie débordante de Rayanne et à ses paroles pleines de bonne volonté. La Xéno-faë semblait sincère, et son sourire bienveillant, presque désarmant, contrastait avec la méfiance instinctive de la jeune mage. Pourtant, malgré les excuses et les explications de Rayanne, Mona restait sur ses gardes, son bâton scintillant doucement dans ses mains, les gemmes bleutées pulsant au rythme de son anxiété. Elle ajusta une fois de plus son chapeau de sorcière, un geste nerveux qui trahissait son malaise grandissant, tandis que ses joues pâles s’empourpraient davantage à chaque mot prononcé par la nouvelle venue.
Les mots de Rayanne résonnaient dans l’esprit analytique de Mona, mais elle avait du mal à se concentrer. La proximité de Rayanne, son parfum léger mais envoûtant, et l’incident de leur chute, où les mains de la Xéno-faë s’étaient malencontreusement refermées sur sa poitrine, rendaient Mona incapable de réfléchir clairement. Elle baissa les yeux, fixant le sol de marbre poli, ses doigts serrant son bâton comme une ancre dans la tempête de ses émotions.
« F-Faëlya… je… je ne connais p-pas… mais… c’est… euh… intéressant… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, chaque mot hésitant alors qu’elle tentait de répondre à Rayanne. « Et… euh… je… je ne pense pas que… que vous soyez… une menace… mais… le portail… il… il était instable… je… je l’ai senti… Mais… Ce n'est pas grave… »
Elle releva timidement les yeux, croisant brièvement le regard de Rayanne avant de détourner à nouveau la tête, ses joues brûlantes. La mention du Lys et de son "environnement de travail" par Rayanne fit naître une nouvelle vague de panique en elle. Le Lys, un endroit qu’elle-même peinait à comprendre malgré son rôle d’aventurière, était un lieu où sensualité et plaisir régnaient en maître, un refuge pour celles qui cherchaient à explorer leurs désirs les plus profonds. Comment expliquer cela à une étrangère sans rougir davantage ? Et pourquoi sa supérieure voulait-elle que Rayanne se familiarise avec un endroit aussi… pervers, comme Mona le percevait parfois à travers son regard innocent et timide ?
« Le… le Lys… c-c’est… euh… comme une maison close… un endroit où… où les Papillons… euh… des femmes… offrent… du plaisir… et… et des services… aux clientes…» expliqua-t-elle, sa voix tremblante, chaque mot haché par sa gêne. «M-Mais… je… je ne suis pas… une Papillon… je… je travaille ici… comme… comme aventurière… euh… je fais des missions… pour les femmes en contact avec le Lys… les clientes… comme les employées… je… je récupère des artefacts… ou… ou je règle des problèmes… magiques… c-c’est… mon rôle…»
Elle marqua une pause, ses joues s’enflammant davantage alors qu’elle ajoutait, presque dans un murmure : « C-C’est… un lieu… euh… luxueux… et… et très… sensuel… mais… je… je me demande… pourquoi… pourquoi votre supérieure… voudrait que… que vous vous familiarisiez… avec… un endroit aussi… p-pervers…»
Elle murmura ce dernier mot, presque inaudible, ses yeux fixant le sol, incapable de soutenir le regard de Rayanne. Mais avant qu’elle ne puisse continuer à s’interroger, une nouvelle perturbation magique fit trembler l’air autour d’elles.
Un éclat de lumière bleutée, émanant de la sacoche à sa ceinture où elle gardait ses artefacts, jaillit soudain dans un coin de la salle annexe, accompagné d’un souffle d’énergie chaude et… étrangement suggestive. Mona sursauta, son bâton scintillant plus intensément alors qu’elle murmurait une incantation défensive, mais elle réalisa avec horreur que l’énergie provenait de l’un des artefacts qu’elle avait ramassés lors de ses voyages – un orbe translucide qu’elle avait trouvé dans les ruines d’un temple oublié, il y a quelques mois, et qu’elle n’avait pas encore pleinement étudié. Elle avait senti une magie ancienne en lui, mais n’avait jamais imaginé qu’il puisse s’activer ainsi.
L’orbe, en s’illuminant, émit une onde magique qui enveloppa la pièce, et Mona sentit une chaleur inhabituelle envahir son corps. Ses yeux s’écarquillèrent de panique alors qu’elle comprenait, avec horreur, que l’artefact venait d’activer un sort de "révélation émotionnelle", une magie rare qu’elle avait déjà rencontrée dans ses lectures – un sort qui amplifiait les sentiments enfouis et les projetait sous forme d’illusions visibles. En l’occurrence, les émotions de Mona – un mélange de timidité, d’embarras et, à sa grande honte, une pointe d’attirance refoulée pour Rayanne après leur chute maladroite – se matérialisèrent sous la forme d’une illusion NSFW des plus gênantes.
Au-dessus d’elles, une image éthérée se forma, montrant une version idéalisée de Mona et Rayanne, leurs corps entrelacés dans une pose suggestive. L’illusion les représentait dans une étreinte sensuelle, leurs tenues magiques légèrement défaites, les mains de Rayanne effleurant délicatement la peau de Mona, tandis que cette dernière, les joues rougissantes, semblait murmurer des mots doux à l’oreille de la Xéno-faë. Les détails étaient troublants de réalisme – la cape de Mona glissait sur ses épaules, révélant son bustier à moitié délacé, et les broderies dorées de la robe de Rayanne scintillaient alors qu’elle se penchait pour effleurer le cou de Mona d’un baiser.
Mona poussa un cri étouffé, ses mains lâchant son bâton dans un geste de panique pure. « N-Non… non, non, non ! C-Ce… ce n’est pas… pas moi… je… je veux dire… c-c’est… un sort… un sort qui… qui…» bafouilla-t-elle, sa voix montant dans les aigus alors qu’elle agitait frénétiquement les mains, essayant désespérément de dissiper l’illusion. Mais sa magie, perturbée par son propre embarras, ne répondait pas correctement, et l’illusion persista, ajoutant même un léger gémissement illusoire de sa propre voix, ce qui ne fit qu’empirer la situation.
Elle se tourna vers Rayanne, ses yeux bleus écarquillés, brillants de larmes de honte. «J-Je suis désolée… je… je ne voulais pas… c-cet orbe… c’est… c’est un artefact que… que j’ai ramassé… dans un temple… il… il montre… euh… des choses… des émotions… que… que je ne… enfin… » Elle s’interrompit, incapable de continuer, et attrapa son chapeau pour le rabattre sur son visage, comme si cela pouvait la faire disparaître. Ses bas noirs ornés d’étoiles scintillaient faiblement sous l’effet de la magie ambiante, et sa cape rouge et violette glissa légèrement sur le sol alors qu’elle reculait, trébuchant presque dans sa hâte de s’éloigner de l’illusion.
« S-S’il vous plaît… ne… ne me jugez pas…» murmura-t-elle, sa voix à peine audible, tremblante d’émotion. «Je… je vais essayer de… de réparer ça… mais… euh… p-parlez-moi… de… de Faëlya… peut-être… pour… pour me distraire… s’il vous plaît…»
Mona se força à ramasser son bâton, ses mains tremblantes, et lança une nouvelle incantation pour tenter de dissiper l’illusion, mais celle-ci s’estompa lentement, laissant des bribes de l’image flotter dans l’air quelques secondes de plus. Elle releva à peine les yeux vers Rayanne, son visage toujours caché sous son chapeau, son cœur battant à tout rompre. Elle n’avait jamais été aussi humiliée de sa vie, et pourtant, une petite partie d’elle – qu’elle refusait d’admettre – se demandait ce que Rayanne pensait de tout cela. Malgré sa gêne, son sens du devoir envers le Lys et sa curiosité de mage la poussaient à rester, même si elle devait affronter cette situation embarrassante, tout en continuant de s’interroger sur les intentions de la supérieure de Rayanne dans un lieu comme le Lys.