"...Je vous prie de pardonner mon effronterie, Dame Altaïra. Mais j'insiste. Cela me parait déraisonnable de mobiliser autant de cohorte pour juste un seul homme."
Demora, centurion, venait d'être promue pendant un temps commandante en chef de la 3ème, 4ème et 5ème cohorte. On les avaient missionnée pour aller envahir les frontières du territoire de l'ordre du Griffon. Elle guidait son armée suivant les ordres de la légate, et surtout d'Altaïra. Son interlocutrice, qui regardait, l'air obscur, la plaine d'Askelor devant elle.
"Les Voilées n'auraient elles pas pu le capturer et le ramener a Novae Verinis ?" Continua la centurion.
"Cet homme à en lui une force qui dépasse l'entendement humaine. Même nos unités d'élite ne pourraient espérer se rapprocher de lui par des méthodes traditionnelles." Soupira doucement la succube.
"Hum...une bataille rien que pour capturer un homme. Voilà qui est peu orthodoxe. Sommes nous sur qu'il sera là ?"
"Oui. Je le sais. Je le sens même."
Les plaines d'Askelor. Un vaste espace ouvert de l'Ordre du Griffon, bordé de forêts clairsemées à l’est et d’une ligne de collines rocheuses au nord-ouest. La terre était meuble, brun-noir, parsemée d’anciens tumulus oubliés et de pierres levées rongées par le temps.
En ce jour, les cieux étaient lourds et bas. Une pluie fine, continue, mêlée de vent, déformait les silhouettes et détrempait le sol, transformant chaque pas en une succion pesante. La lumière était grise, homogène, sans ombre, comme si le monde retenait son souffle. Sur un talus, les deux femmes, chevauchant leur monture, lorgnait sur leur cohorte avançant d'un pas décidé, en formation rapprochée.
Au front, les archères et frondeuses de l'armée emboitaient le pas, accompagné derrière des Soeurs d'Acier, ces légionnaires cuirassés qui marchaient au pas.
Les Soeurs du galop, sur leur flanc, étaient prête à les protéger contre une charge de cavalerie lourde. Et plus étrange, au milieu des Soeurs d'Aciers, se trouvaient des chars de guerre, semblant transporter avec eux des sacs opaques, cachant leur contenu.
La centurion fit un geste, et la porteuse de cor à coté d'elle entonna des signaux vocaux, donnant l'ordre aux unités de s'arréter. Rangées compactes, aucun chant. Aucun cri. Aucun geste. Les Sœurs d’Acier, immobiles, leurs boucliers d’obsidienne tachés de moisissure et de sang sec, forment un mur de silence absolu. La pluie ruisselle sur leurs casques aux visières pleines, semblables à des crânes lisses.
Et au sommet d’un tertre, Altaïra, en capuche noire et robe souillée de pluie, observa sans cligner des yeux. Les gouttes roulèrent sur sa peau sans jamais la pénétrer. Elle souriat déjà.
"Les voilà."
En face d'eux, une armée s'était mobilisée pour empécher l'envahisseur d'avancer plus loin. L’armée des Paladins. Leurs étendards claquaient faiblement sous la pluie, les tissus trempés. Leurs armures polies nimbaient la brume d’éclats argentés, comme des statues de marbre surgissant d’un cauchemar d’eau et de silence. Les Chœurs solennels chantaient bas, presque pour eux-mêmes, leurs voix portées par le vent dans une harmonie de supplication et de défiance. Leurs visages étaient tendus, mais ils savaient ce qu'ils font là. Ils affrontaient une abomination, et cela les rendaient plus purs.
"Voyez vous ça..." Souria Demora. "Ils ont pu mobiliser de belles troupes ici. Hum, Ils sont plus nombreux que nous. Je pensais que l'Olympomachie avaient plus abimé l'ordre du Griffon que ça."
"Tu ne dois pas baisser ta garde, Demora. Ils sont redoutables."
"Nous aussi. Où se trouve notre victime ?"
"Je l'ignore encore. Je ne peut percevoir aussi finement l'énergie d'Ifrit. Il faut qu'il relâche son pouvoir afin que je puisse le sentir."
La centurion jaugea les deux armées. Dans une autre situation, elle aurait clairement refusé que l'affrontement ai lieu. L'issu de la bataille est plutôt incertain, et même tournerais en sa défaveur. Mais le but ici n'est pas de gagner la bataille.
"Plus vite nous aurions trouver notre type, plus vite nous pourrons le capturer et sonner la retraite."
Demora leva le poing. Elle était prète à donner la charge, mais elle voulait un peu plus voir la réaction de leur adversaire.
La pluie tambourinait contre les tuiles du cloître central, froide et insistante. Elle avait lavé les pavés de pierre grise jusqu’à leur redonner un éclat austère, presque sacré. Nowe s’était abrité sous l’arcade du vieux réfectoire, là où son père, autrefois, partageait les repas avec ses frères d’armes. Il ne reconnaissait presque rien. Le lieu avait été reconstruit depuis l’Olympomachie, mais l’odeur de l’encens brûlé et du cuir séché restait la même.
Il était venu en secret, dissimulé sous un manteau qui avait jadis appartenu à son pére, et ou était gravé le symbole de l’ordre du Griffon, mais ce sans prévenir les commandants. Il n’avait pas l’intention de troubler l’ordre, seulement… se recueillir. Revoir la statue de son père, Trevor, érigée dans le petit jardin aux lions de pierre. Un hommage discret, à la mesure d’un homme dont le devoir l’avait consumé.
Et puis, tout bascula.
Un cor retentit au loin — un son guttural, métallique, d’une violence étrangère. Il se réverbéra contre les murailles et les tours comme une cloche funéraire. D’abord un seul… puis plusieurs. D’autres suivirent, plus proches. Des cris. Des ordres aboyés dans la confusion. Des armes tirées de leur râtelier.
Nowe se figea.
Il se retourna lentement vers la cour. Les paladins couraient dans tous les sens, des novices aidaient à fermer les portails secondaires, les cloches du sanctuaire se mirent à sonner. Un scribe, haletant, passa près de lui et glissa dans la boue, avant de se relever d’un bond.
— Ils... ils attaquent ! Des cohortes venues du nord... Ils marchent sur le bastion !
Le jeune homme sentit son cœur se serrer.
Qui ? Pourquoi ?
L’Ordre du Griffon n’était pas un territoire d’intérêt stratégique. Encore moins un objectif pour une armée entière. Cette attaque n’avait aucun sens… à moins qu’elle ne soit motivée par quelque chose – ou quelqu’un – présent entre ces murs.
Il leva les yeux vers la tour nord, là où flottaient les bannières de l’Ordre. Les étendards claquaient sous la pluie battante, comme s’ils pressentaient eux aussi l’horreur à venir.
Un grondement sourd monta des collines. Il ne venait pas de la terre, mais de l’air lui-même. Une pression invisible, lourde, étouffante. Elle s’insinua dans sa poitrine comme une main glacée.
Et sans comprendre pourquoi, Nowe sentit qu’il devait fuir.
Pas par lâcheté. Par instinct.
Quelque chose dans cette attaque le visait, même s’il n’en connaissait ni la forme, ni la cause.
*Je ne vais pas fuir…*
La pluie battait le pavé de la cour intérieure avec une constance presque apaisante, en contraste cruel avec les cornes de guerre qui sonnaient par-delà les remparts. Les cris, les ordres, les bruits précipités de bottes et d’armures s’entrechoquant formaient un tumulte de fin du monde.
Nowe fendit la foule de paladins en armes, remontant les marches vers l’estrade centrale où un officier à la cape dorée observait les mouvements de troupes d’un air grave. Le jeune homme sentit son cœur cogner fort contre sa poitrine — de peur, ou d’instinct. Il n’en savait rien.
« Seigneur… que se passe-t-il ? » demanda-t-il, essoufflé.
Le vétéran se retourna. Un visage taillé dans le granit, perlé de sueur et de pluie. Il scruta Nowe un instant.
« Tu es le fils de Trevor, n’est-ce pas ? » Sa voix était rauque, marquée par la lassitude. « Ton père avait ton regard. »
Nowe hocha la tête, silencieux.
L’homme désigna la grande porte derrière eux, d’où s’échappaient des convois de blessés.
« L’ennemi marche vers nous avec discipline. Pas une horde… une légion. Et ce n’est pas une attaque au hasard. Ils semblent vouloir quelque chose ici. Ou Quelqu’un. »
Il posa une main lourde sur l’épaule de Nowe.
« Peu importe ce qu’ils cherchent, ils ne doivent pas passer. Je manque d’hommes pour tenir la cour. Tu prends le commandement d’un groupe de réserve. Tu tiens cette place, coûte que coûte. »
« Moi ? Mais je— »
« Ton sang est celui d’un héros de l’Ordre. Et nous n’avons pas le luxe de discuter. »
Le regard du lieutenant était froid, déterminé.
« Protégez la cour intérieure, fils. Jusqu’à la mort, s’il le faut. »
Nowe serra les dents. Et hocha la tête.
Il était venu en secret, dissimulé sous un manteau qui avait jadis appartenu à son pére, et ou était gravé le symbole de l’ordre du Griffon, mais ce sans prévenir les commandants. Il n’avait pas l’intention de troubler l’ordre, seulement… se recueillir. Revoir la statue de son père, Trevor, érigée dans le petit jardin aux lions de pierre. Un hommage discret, à la mesure d’un homme dont le devoir l’avait consumé.
Et puis, tout bascula.
Un cor retentit au loin — un son guttural, métallique, d’une violence étrangère. Il se réverbéra contre les murailles et les tours comme une cloche funéraire. D’abord un seul… puis plusieurs. D’autres suivirent, plus proches. Des cris. Des ordres aboyés dans la confusion. Des armes tirées de leur râtelier.
Nowe se figea.
Il se retourna lentement vers la cour. Les paladins couraient dans tous les sens, des novices aidaient à fermer les portails secondaires, les cloches du sanctuaire se mirent à sonner. Un scribe, haletant, passa près de lui et glissa dans la boue, avant de se relever d’un bond.
— Ils... ils attaquent ! Des cohortes venues du nord... Ils marchent sur le bastion !
Le jeune homme sentit son cœur se serrer.
Qui ? Pourquoi ?
L’Ordre du Griffon n’était pas un territoire d’intérêt stratégique. Encore moins un objectif pour une armée entière. Cette attaque n’avait aucun sens… à moins qu’elle ne soit motivée par quelque chose – ou quelqu’un – présent entre ces murs.
Il leva les yeux vers la tour nord, là où flottaient les bannières de l’Ordre. Les étendards claquaient sous la pluie battante, comme s’ils pressentaient eux aussi l’horreur à venir.
Un grondement sourd monta des collines. Il ne venait pas de la terre, mais de l’air lui-même. Une pression invisible, lourde, étouffante. Elle s’insinua dans sa poitrine comme une main glacée.
Et sans comprendre pourquoi, Nowe sentit qu’il devait fuir.
Pas par lâcheté. Par instinct.
Quelque chose dans cette attaque le visait, même s’il n’en connaissait ni la forme, ni la cause.
*Je ne vais pas fuir…*
La pluie battait le pavé de la cour intérieure avec une constance presque apaisante, en contraste cruel avec les cornes de guerre qui sonnaient par-delà les remparts. Les cris, les ordres, les bruits précipités de bottes et d’armures s’entrechoquant formaient un tumulte de fin du monde.
Nowe fendit la foule de paladins en armes, remontant les marches vers l’estrade centrale où un officier à la cape dorée observait les mouvements de troupes d’un air grave. Le jeune homme sentit son cœur cogner fort contre sa poitrine — de peur, ou d’instinct. Il n’en savait rien.
« Seigneur… que se passe-t-il ? » demanda-t-il, essoufflé.
Le vétéran se retourna. Un visage taillé dans le granit, perlé de sueur et de pluie. Il scruta Nowe un instant.
« Tu es le fils de Trevor, n’est-ce pas ? » Sa voix était rauque, marquée par la lassitude. « Ton père avait ton regard. »
Nowe hocha la tête, silencieux.
L’homme désigna la grande porte derrière eux, d’où s’échappaient des convois de blessés.
« L’ennemi marche vers nous avec discipline. Pas une horde… une légion. Et ce n’est pas une attaque au hasard. Ils semblent vouloir quelque chose ici. Ou Quelqu’un. »
Il posa une main lourde sur l’épaule de Nowe.
« Peu importe ce qu’ils cherchent, ils ne doivent pas passer. Je manque d’hommes pour tenir la cour. Tu prends le commandement d’un groupe de réserve. Tu tiens cette place, coûte que coûte. »
« Moi ? Mais je— »
« Ton sang est celui d’un héros de l’Ordre. Et nous n’avons pas le luxe de discuter. »
Le regard du lieutenant était froid, déterminé.
« Protégez la cour intérieure, fils. Jusqu’à la mort, s’il le faut. »
Nowe serra les dents. Et hocha la tête.
DC De Leon Redgrave. Merci de me contacter sur mon compte principal pour toute demande de RP.
- Cyra Veluria Tertia
- Messages : 14
- Enregistré le : 02 mai 2025 22:52
Demora observa, attentive, la réaction des paladins s'armant et s'équipant. Lorsque l’ordre fut donné, les cors de guerre de la XVe Fulminata Umbrae se mirent à battre à l’unisson, comme le cœur noir d’une bête invisible. La centurion en chef et Soeur d’Acier, leva sa mainau sommet d’une crête rocheuse. L’air était lourd, saturé de pluie et d’électricité. Et puis, elle abaissa son bras.
Les onagres rugirent.
D’énormes projectiles partirent en cloche vers le fortin tenu par l’ordre des Paladins d’Azur. Mais ce n’étaient pas de simples pierres. Ces bombes étaient des « éclats d’ombre » : des amphores d'argiles remplies d’un mélange chimique instable concocté par les alchimistes de Cyra, à base d’acides volatils et de composés irritants.
Lorsque la première bombe toucha les murs, elle éclata dans un panache gris-vert âcre, une fumée si dense qu’elle semblait liquider l’air. La pierre elle-même grilla légèrement, rongée par les vapeurs. Les cris s’élevèrent presque aussitôt — pas des hurlements de blessure, mais de brûlure vive dans la gorge, de larmes brûlantes, de panique devant un ennemi invisible.
Des dizaines de paladins sortirent des remparts en toussant, cherchant à réorganiser leurs lignes à l’aveugle. C’est alors que les balistes de la Légion entrèrent en action. Leurs traits étaient lourds, recouverts d’ailettes de cuivre, visés avec une précision mortelle.
Les postes de commandement du fortin, les tours de signalisation, les plateformes de catapultes : chaque cible fut touchée avec une efficacité glaçante. Un prêtre-général fut transpercé au torse, cloué à la cloison de bois de sa tour de commandement. Un autre projectile fendit un clocher en deux, écrasant les chantres rassemblés pour prier.
Pendant ce temps, les cohortes de la XVe restaient en formation, méthodiques, en arc de cercle devant le fortin, boucliers levés, glaives pointés vers le sol, immobiles comme une forêt de statues noires. Aucune avancée massive, aucune charge. Pas encore. Elles attendaient. L'ordre. La faille.
Demora observait tout cela sans ciller, la cape déchirée par la pluie battante. Elle ne cherchait pas à briser le fortin, mais à briser la volonté de ceux qui s’y trouvaient.
Et sous l’orage naissant, les cors reprirent. Lents. Sourds. Inexorables.
Les onagres rugirent.
D’énormes projectiles partirent en cloche vers le fortin tenu par l’ordre des Paladins d’Azur. Mais ce n’étaient pas de simples pierres. Ces bombes étaient des « éclats d’ombre » : des amphores d'argiles remplies d’un mélange chimique instable concocté par les alchimistes de Cyra, à base d’acides volatils et de composés irritants.
Lorsque la première bombe toucha les murs, elle éclata dans un panache gris-vert âcre, une fumée si dense qu’elle semblait liquider l’air. La pierre elle-même grilla légèrement, rongée par les vapeurs. Les cris s’élevèrent presque aussitôt — pas des hurlements de blessure, mais de brûlure vive dans la gorge, de larmes brûlantes, de panique devant un ennemi invisible.
Des dizaines de paladins sortirent des remparts en toussant, cherchant à réorganiser leurs lignes à l’aveugle. C’est alors que les balistes de la Légion entrèrent en action. Leurs traits étaient lourds, recouverts d’ailettes de cuivre, visés avec une précision mortelle.
Les postes de commandement du fortin, les tours de signalisation, les plateformes de catapultes : chaque cible fut touchée avec une efficacité glaçante. Un prêtre-général fut transpercé au torse, cloué à la cloison de bois de sa tour de commandement. Un autre projectile fendit un clocher en deux, écrasant les chantres rassemblés pour prier.
Pendant ce temps, les cohortes de la XVe restaient en formation, méthodiques, en arc de cercle devant le fortin, boucliers levés, glaives pointés vers le sol, immobiles comme une forêt de statues noires. Aucune avancée massive, aucune charge. Pas encore. Elles attendaient. L'ordre. La faille.
Demora observait tout cela sans ciller, la cape déchirée par la pluie battante. Elle ne cherchait pas à briser le fortin, mais à briser la volonté de ceux qui s’y trouvaient.
Et sous l’orage naissant, les cors reprirent. Lents. Sourds. Inexorables.
Le sol trembla.
D’abord imperceptiblement, comme un frisson sous la pierre. Puis le fracas. Un sifflement suraigu déchira l’air, suivi d’une détonation caverneuse. La tour sud s’embrasa dans un geyser de fumée verdâtre. Les vitraux explosèrent. Des silhouettes hurlantes chutèrent en flammes depuis les hauteurs.
Nowe se figea. Il leva les yeux vers les murailles qui entouraient la cour intérieure — et vit les volutes d’un brouillard anormal envahir le ciel. La pluie, qui tombait dru, n’éteignait rien. Au contraire, elle semblait rendre ce poison plus poisseux, plus omniprésent.
Derrière lui, des paladins trébuchaient, les yeux rougis, la gorge prise. D'autres vomissaient dans les coins, étouffés par les gaz. Un frère d’armes se frottait le visage en gémissant : sa peau se couvrait de cloques.
Nowe voulut courir, mais son crâne le frappa d’un coup sec. Une douleur. Vive. Sèche. Comme si quelque chose s’éveillait… ou frappait contre un mur en lui.
« Ghh… »
Il porta une main à sa tempe, surpris par l’intensité du mal. Puis il se força à tenir debout. Il avait une mission. Protéger la cour intérieure. Il se retourna et cria :
« Tous à vos postes ! Formez les lignes, ici, au centre ! Qu’ils ne passent pas cette porte ! »
Une dizaine de jeunes recrues, dont certains peinaient encore à ajuster leurs armures, s’alignèrent sous son commandement. Il vit la peur dans leurs yeux. Elle le traversait aussi. Mais elle n’avait pas encore gagné son cœur.
D’un regard rapide, il jaugea les issues : trois entrées principales donnaient sur la cour, l’une venant directement des remparts affaiblis. Il répartit les hommes en conséquence, renforçant les angles, assignant des archers aux hauteurs.
Mais à chaque cri, chaque ordre, chaque choc au loin, la douleur revenait, lancinante. Ce n’était plus une migraine… c’était quelque chose d’autre. Une vibration étrange, qui semblait résonner dans ses os, comme un mal oublié. Quelque chose… brûlait en lui. Lentement.
Un second projectile frappa le clocher nord. Le souffle fit plier les portes. Le ciel semblait prêt à s’effondrer.
Un officier hurla depuis le balcon en pierre surplombant la cour :
« Archers, en joue ! Visez les rangs extérieurs ! »
Nowe leva les yeux juste à temps pour voir les silhouettes se mettre en position. Une trentaine d’archers tendirent leurs arcs long. Le sifflement des cordes tendues emplit l’air, suivi du claquement sourd des premières salves.
Les flèches fendirent la pluie en arc serré, comme une volée d’ombres ailées. Un instant d’espoir, de rage contenue, de vengeance.
Mais quand elles frappèrent… ce fut le silence.
Les rangs ennemis, drapés de noir et d’acier, n’avaient pas bougé. Leurs boucliers levés formaient une paroi impénétrable, une carapace compacte et parfaitement synchronisée. On entendit quelques impacts, quelques rebonds métalliques, quelques sifflements sur les bords. Mais pas un cri. Pas une brèche.
« Qu’est-ce que c’est que ces monstres… ? » murmura l’un des archers, la voix tremblante.
La deuxième salve fut tirée, plus haut cette fois, pour tenter de passer par-dessus. Quelques flèches trouvèrent un angle… mais furent déviées par les casques coniques, les épaulières massives, ou les mantelets mobiles que certains soldats portaient sur le dos.
Nowe observait, impuissant. C’était comme tirer sur une forteresse vivante.
Et toujours, ces cors, ce rythme, ces tambours lents et battants… comme si l’armée adverse n’était pas faite de chair, mais de volonté pure. Ils attendaient encore. Ils n’avaient pas riposté.
D’abord imperceptiblement, comme un frisson sous la pierre. Puis le fracas. Un sifflement suraigu déchira l’air, suivi d’une détonation caverneuse. La tour sud s’embrasa dans un geyser de fumée verdâtre. Les vitraux explosèrent. Des silhouettes hurlantes chutèrent en flammes depuis les hauteurs.
Nowe se figea. Il leva les yeux vers les murailles qui entouraient la cour intérieure — et vit les volutes d’un brouillard anormal envahir le ciel. La pluie, qui tombait dru, n’éteignait rien. Au contraire, elle semblait rendre ce poison plus poisseux, plus omniprésent.
Derrière lui, des paladins trébuchaient, les yeux rougis, la gorge prise. D'autres vomissaient dans les coins, étouffés par les gaz. Un frère d’armes se frottait le visage en gémissant : sa peau se couvrait de cloques.
Nowe voulut courir, mais son crâne le frappa d’un coup sec. Une douleur. Vive. Sèche. Comme si quelque chose s’éveillait… ou frappait contre un mur en lui.
« Ghh… »
Il porta une main à sa tempe, surpris par l’intensité du mal. Puis il se força à tenir debout. Il avait une mission. Protéger la cour intérieure. Il se retourna et cria :
« Tous à vos postes ! Formez les lignes, ici, au centre ! Qu’ils ne passent pas cette porte ! »
Une dizaine de jeunes recrues, dont certains peinaient encore à ajuster leurs armures, s’alignèrent sous son commandement. Il vit la peur dans leurs yeux. Elle le traversait aussi. Mais elle n’avait pas encore gagné son cœur.
D’un regard rapide, il jaugea les issues : trois entrées principales donnaient sur la cour, l’une venant directement des remparts affaiblis. Il répartit les hommes en conséquence, renforçant les angles, assignant des archers aux hauteurs.
Mais à chaque cri, chaque ordre, chaque choc au loin, la douleur revenait, lancinante. Ce n’était plus une migraine… c’était quelque chose d’autre. Une vibration étrange, qui semblait résonner dans ses os, comme un mal oublié. Quelque chose… brûlait en lui. Lentement.
Un second projectile frappa le clocher nord. Le souffle fit plier les portes. Le ciel semblait prêt à s’effondrer.
Un officier hurla depuis le balcon en pierre surplombant la cour :
« Archers, en joue ! Visez les rangs extérieurs ! »
Nowe leva les yeux juste à temps pour voir les silhouettes se mettre en position. Une trentaine d’archers tendirent leurs arcs long. Le sifflement des cordes tendues emplit l’air, suivi du claquement sourd des premières salves.
Les flèches fendirent la pluie en arc serré, comme une volée d’ombres ailées. Un instant d’espoir, de rage contenue, de vengeance.
Mais quand elles frappèrent… ce fut le silence.
Les rangs ennemis, drapés de noir et d’acier, n’avaient pas bougé. Leurs boucliers levés formaient une paroi impénétrable, une carapace compacte et parfaitement synchronisée. On entendit quelques impacts, quelques rebonds métalliques, quelques sifflements sur les bords. Mais pas un cri. Pas une brèche.
« Qu’est-ce que c’est que ces monstres… ? » murmura l’un des archers, la voix tremblante.
La deuxième salve fut tirée, plus haut cette fois, pour tenter de passer par-dessus. Quelques flèches trouvèrent un angle… mais furent déviées par les casques coniques, les épaulières massives, ou les mantelets mobiles que certains soldats portaient sur le dos.
Nowe observait, impuissant. C’était comme tirer sur une forteresse vivante.
Et toujours, ces cors, ce rythme, ces tambours lents et battants… comme si l’armée adverse n’était pas faite de chair, mais de volonté pure. Ils attendaient encore. Ils n’avaient pas riposté.
DC De Leon Redgrave. Merci de me contacter sur mon compte principal pour toute demande de RP.
- Cyra Veluria Tertia
- Messages : 14
- Enregistré le : 02 mai 2025 22:52
Les Paladins, malgré leur dévotion, n’opposèrent qu’une réponse modeste : deux salves de flèches tirées à la hâte depuis les remparts. Certes, on sentait l'expérience et la discipline dans l'acte, mais il manquait cruellement d'efficacité. Les volées tombèrent en vain sur les boucliers levés de la XIIIe, comme la pluie sur les pierres. Peu de blessés. Aucune perte.
Demora fit claquer sa langue contre son palais.
« Triste, » murmura-t-elle. « Je voulais une belle bataille. Je pensais qu'ils allaient faire une sortie avec leur cavalerie. Quand est-il de la charge légendaire des Paladins ? »
Des recrues. La guerre avait-elle autant affaibli la région ? Alors, elle leva de nouveau sa main. Et l’assaut terrestre commença.
En plusieurs blocs compacts, les cohortes de la XVe avancèrent. Boucliers levés, formation en ligne serrées, elles déferlaient comme une vague de pierre et de chair, lentement, inexorablement. Derrière elles, des escouades portaient les échelles d’assaut, bien calées sur les épaules, synchronisées à la respiration près. Au signal, les archères et frondeuses s’élevèrent légèrement sur des talus artificiels et commencèrent un tir de couverture à cadence rythmée. Chaque salve frappait avec un son mat les remparts, désorganisant les défenseurs, brisant les nerfs.
Les premières échelles furent dressées. Et les légionnaires démoniaques grimpèrent, les boucliers toujours levés au-dessus d’elles, sous la pluie de flèches, déterminées. Leurs bottes frappaient les échelons comme des tambours de guerre.
Sur les murailles, le contact fut brutal. Les glaives de la XVe ne frappaient pas, ils fendaient, taillaient, mordaient. Les premiers paladins furent découpés comme du bois vert. Certains légionnaires émettaient de légers rictus, une tension de plaisir au coin des lèvres, tandis qu’elles sentaient la chair céder sous la lame.
Sur un pan des murailles, Demora elle constata une progression stoppée. Un officier à la cape dorée parvenait à mobiliser ses troupes et repousser l'ennemi. Calmement, elle continua à donner des ordres.
"Faites signes à la 5ème cohorte de se déployer autour de cette tour. Que les tirailleuses harcèlent sa position. On est ici face à une tête dure. Couper là, et ils n'auront plus aucune volonté."
Pendant ce temps, un bélier recouvert de peaux trempées atteint la porte principale du fortin. Trois coups suffirent pour que les gonds cèdent, déjà affaiblis par les acides des onagres. Le bois se fendit avec un bruit sec, puis s’ouvrit comme une blessure.
Et la XVe entra.
Pas dans un cri, pas dans une clameur. Dans un silence effrayant, rythment leur progression par des tambours graves et des pas d’infanterie démoniaque. Une guerre froide, méthodique, implacable.
Demora, en contrebas, observait encore. Et enfin, elle sourit.
"Ohoh...ça se passe presque trop bien. Serait-ce un piège ? Non...Aucun renfort à l'horizon, les éclaireuses sont formels."
"Ne t'éloigne pas de notre objectif, centurion. Nous sommes là pour..." Soupira Altaïra.
"Ce fameux 'jeune homme' qui a en lui un 'pouvoir exceptionnel'. Je sais. J'espère juste que mes filles ne l'ont pas charcutés."
"Impossible. Il est inconcevable qu'il soit déjà tombé. Non...Je le sens bouillonner. Il n'est pas loin."
Demora fit claquer sa langue contre son palais.
« Triste, » murmura-t-elle. « Je voulais une belle bataille. Je pensais qu'ils allaient faire une sortie avec leur cavalerie. Quand est-il de la charge légendaire des Paladins ? »
Des recrues. La guerre avait-elle autant affaibli la région ? Alors, elle leva de nouveau sa main. Et l’assaut terrestre commença.
En plusieurs blocs compacts, les cohortes de la XVe avancèrent. Boucliers levés, formation en ligne serrées, elles déferlaient comme une vague de pierre et de chair, lentement, inexorablement. Derrière elles, des escouades portaient les échelles d’assaut, bien calées sur les épaules, synchronisées à la respiration près. Au signal, les archères et frondeuses s’élevèrent légèrement sur des talus artificiels et commencèrent un tir de couverture à cadence rythmée. Chaque salve frappait avec un son mat les remparts, désorganisant les défenseurs, brisant les nerfs.
Les premières échelles furent dressées. Et les légionnaires démoniaques grimpèrent, les boucliers toujours levés au-dessus d’elles, sous la pluie de flèches, déterminées. Leurs bottes frappaient les échelons comme des tambours de guerre.
Sur les murailles, le contact fut brutal. Les glaives de la XVe ne frappaient pas, ils fendaient, taillaient, mordaient. Les premiers paladins furent découpés comme du bois vert. Certains légionnaires émettaient de légers rictus, une tension de plaisir au coin des lèvres, tandis qu’elles sentaient la chair céder sous la lame.
Sur un pan des murailles, Demora elle constata une progression stoppée. Un officier à la cape dorée parvenait à mobiliser ses troupes et repousser l'ennemi. Calmement, elle continua à donner des ordres.
"Faites signes à la 5ème cohorte de se déployer autour de cette tour. Que les tirailleuses harcèlent sa position. On est ici face à une tête dure. Couper là, et ils n'auront plus aucune volonté."
Pendant ce temps, un bélier recouvert de peaux trempées atteint la porte principale du fortin. Trois coups suffirent pour que les gonds cèdent, déjà affaiblis par les acides des onagres. Le bois se fendit avec un bruit sec, puis s’ouvrit comme une blessure.
Et la XVe entra.
Pas dans un cri, pas dans une clameur. Dans un silence effrayant, rythment leur progression par des tambours graves et des pas d’infanterie démoniaque. Une guerre froide, méthodique, implacable.
Demora, en contrebas, observait encore. Et enfin, elle sourit.
"Ohoh...ça se passe presque trop bien. Serait-ce un piège ? Non...Aucun renfort à l'horizon, les éclaireuses sont formels."
"Ne t'éloigne pas de notre objectif, centurion. Nous sommes là pour..." Soupira Altaïra.
"Ce fameux 'jeune homme' qui a en lui un 'pouvoir exceptionnel'. Je sais. J'espère juste que mes filles ne l'ont pas charcutés."
"Impossible. Il est inconcevable qu'il soit déjà tombé. Non...Je le sens bouillonner. Il n'est pas loin."
Le fracas du bélier contre la porte principale résonna dans toute la cour intérieure comme un glas funèbre. Une fois. Deux fois. Au troisième coup, le bois céda dans un craquement sinistre, les gonds arrachés, les barres de fer tordues.
Nowe sentit son sang se glacer. L'ennemi était dans la place.
« Serrez les rangs ! » hurla un officier, la voix rauque. « Qu'ils ne passent pas cette cour ! »
Mais déjà, les silhouettes sombres franchissaient le seuil brisé. Pas en désordre, pas dans un élan sauvage comme il s'y attendait. Non... elles avançaient avec une discipline glaciale, leurs pas résonnant à l'unisson sur les pavés détrempés. Le silence qui les accompagnait était... terrifiant.
La douleur dans son crâne redoubla soudainement. Cette fois, ce n'était plus une simple migraine - c'était comme si quelque chose d'ardent cognait contre les parois de son âme, cherchant à sortir. Une chaleur étrange remonta le long de sa colonne vertébrale.
Qu'est-ce qui m'arrive ?
Les premières légionnaires de la XVe pénétrèrent dans la cour, leurs armures noires luisant sous la pluie. Leurs visages étaient dissimulés derrière des casques aux visières pleines, mais Nowe pouvait sentir leurs regards fixés sur lui. Comme si elles le cherchaient spécifiquement.
« À l'attaque ! » cria un officier en levant son épée.
Les jeunes recrues se lancèrent avec un courage admirable malgré leur inexpérience. Le cliquetis des lames résonna dans l'air saturé de vapeurs toxiques. Mais ces ennemies n'étaient pas des adversaires ordinaires. Leurs glaives fendaient l'air avec une précision mortelle, et chaque coup portait la marque d'une expérience acquise dans d'innombrables batailles.
Nowe para de justesse un coup vicieux visant sa gorge, la lame adverse glissant sur son épée dans une gerbe d'étincelles. Il riposta d'un mouvement fluide, mais son adversaire esquiva avec une agilité surnaturelle.
Ces femmes... qu'est-ce qu'elles sont ?
Autour de lui, ses hommes tombaient un à un. Pas dans des hurlements de douleur, mais dans un silence étouffé - ces légionnaires tuaient avec une efficacité clinique qui glaçait le sang.
Mais ce moment de désespoir fut interrompu par le claquement métallique d'une lame contre un bouclier, suivi d'un cri de rage qui déchira l'air lourd de la cour. Sur les remparts nord, le capitaine à la cape dorée menait encore la résistance avec une férocité qui forçait l'admiration.
« Capitaine Aldric ! » reconnut l'un des survivants près de Nowe.
Le vétéran, couvert de sang et de suie, repoussait vague après vague les assauts des légionnaires. Sa lame dansait avec une maîtrise parfaite, chaque mouvement calculé pour protéger ses hommes tout en infligeant des pertes à l'ennemi. Malgré leur supériorité numérique, les soldates de la XVe peinaient à le déborder.
Une des légionnaires qui se trouvait Nowe tourna légèrement la tête vers les remparts, son expression se durcissant.
« Cet homme commence à devenir gênant, » marmonna-t-elle. « Ses hommes reprennent courage en le voyant tenir. »
Elle porta deux doigts à ses lèvres et émit un sifflement aigu. Instantanément, une dizaine de légionnaires se détachèrent du groupe principal et se dirigèrent vers l'escalier menant aux remparts. Leurs mouvements étaient fluides, coordonnés, comme ceux d'une meute de prédateurs.
« NON ! » s'écria Nowe, comprenant l'intention.
Il voulut s'élancer, mais la douleur dans son crâne le fit tituber. La chaleur en lui devenait de plus en plus intense, comme si un brasier s'éveillait lentement dans sa poitrine. Ses jambes tremblaient sous l'effort de rester debout.
Sur les remparts, le capitaine Aldric vit approcher les renforts ennemis. Son regard croisa celui de Nowe l'espace d'un instant - un échange muet entre deux soldats qui comprenaient que la bataille était perdue, mais refusaient d'abandonner.
« Ne t'en fais pas pour ça, filston ! Ces énergumènes ne font pas le poids face a la puissance de l'ordre du Griffon » lui cria le capitaine avant de se retourner vers ses nouveaux assaillants.
Les légionnaires grimpèrent l'escalier quatre à quatre, leurs armures noires luisant sous la pluie. Aldric resserra sa prise sur son épée et prit position, décidé à vendre chèrement sa vie.
Une masse de légionnaire décida alors de s’attaquer à Aldric, et ils allaient bientôt en payer le prix fort. Son buste se souleva alors que l’air vicié remplissait ses poumons, et l’énergie coula en lui avec une facilité déconcertante.

L’enfer se déchaîna autour d’Aldric. Dans une déflagration d’une puissance qui fit se fissurer tout le le sol et les murs sur plusieurs mètres, la réalité changea : les légionnaires qui, un souffle avant, étaient en chair et en os, se retrouvaient maintenant réduit à l’état de bouillie informe projetée sur les parois de la tour. Un carnage des plus glaçants, qui témoignait de la puissance dévastatrice du capitaine-commandant. Celui-ci, arborant une fière allure, déclara, de sa voix rauque :
« Remuez-vous, bande de larves ! Vous êtes certes de nouvelles recrues, mais ce n’est pas une raison pour laisser une bande de femmes vous dominer ! N’avez-vous pas oublié que… »
Le capitaine fit une pause, et tout le monde retint son souffle.
«… QUE LA PLACE DE LA FEMME, C’EST DANS LA CUISINE ?! »
Nowe sentit son sang se glacer. L'ennemi était dans la place.
« Serrez les rangs ! » hurla un officier, la voix rauque. « Qu'ils ne passent pas cette cour ! »
Mais déjà, les silhouettes sombres franchissaient le seuil brisé. Pas en désordre, pas dans un élan sauvage comme il s'y attendait. Non... elles avançaient avec une discipline glaciale, leurs pas résonnant à l'unisson sur les pavés détrempés. Le silence qui les accompagnait était... terrifiant.
La douleur dans son crâne redoubla soudainement. Cette fois, ce n'était plus une simple migraine - c'était comme si quelque chose d'ardent cognait contre les parois de son âme, cherchant à sortir. Une chaleur étrange remonta le long de sa colonne vertébrale.
Qu'est-ce qui m'arrive ?
Les premières légionnaires de la XVe pénétrèrent dans la cour, leurs armures noires luisant sous la pluie. Leurs visages étaient dissimulés derrière des casques aux visières pleines, mais Nowe pouvait sentir leurs regards fixés sur lui. Comme si elles le cherchaient spécifiquement.
« À l'attaque ! » cria un officier en levant son épée.
Les jeunes recrues se lancèrent avec un courage admirable malgré leur inexpérience. Le cliquetis des lames résonna dans l'air saturé de vapeurs toxiques. Mais ces ennemies n'étaient pas des adversaires ordinaires. Leurs glaives fendaient l'air avec une précision mortelle, et chaque coup portait la marque d'une expérience acquise dans d'innombrables batailles.
Nowe para de justesse un coup vicieux visant sa gorge, la lame adverse glissant sur son épée dans une gerbe d'étincelles. Il riposta d'un mouvement fluide, mais son adversaire esquiva avec une agilité surnaturelle.
Ces femmes... qu'est-ce qu'elles sont ?
Autour de lui, ses hommes tombaient un à un. Pas dans des hurlements de douleur, mais dans un silence étouffé - ces légionnaires tuaient avec une efficacité clinique qui glaçait le sang.
Mais ce moment de désespoir fut interrompu par le claquement métallique d'une lame contre un bouclier, suivi d'un cri de rage qui déchira l'air lourd de la cour. Sur les remparts nord, le capitaine à la cape dorée menait encore la résistance avec une férocité qui forçait l'admiration.
« Capitaine Aldric ! » reconnut l'un des survivants près de Nowe.
Le vétéran, couvert de sang et de suie, repoussait vague après vague les assauts des légionnaires. Sa lame dansait avec une maîtrise parfaite, chaque mouvement calculé pour protéger ses hommes tout en infligeant des pertes à l'ennemi. Malgré leur supériorité numérique, les soldates de la XVe peinaient à le déborder.
Une des légionnaires qui se trouvait Nowe tourna légèrement la tête vers les remparts, son expression se durcissant.
« Cet homme commence à devenir gênant, » marmonna-t-elle. « Ses hommes reprennent courage en le voyant tenir. »
Elle porta deux doigts à ses lèvres et émit un sifflement aigu. Instantanément, une dizaine de légionnaires se détachèrent du groupe principal et se dirigèrent vers l'escalier menant aux remparts. Leurs mouvements étaient fluides, coordonnés, comme ceux d'une meute de prédateurs.
« NON ! » s'écria Nowe, comprenant l'intention.
Il voulut s'élancer, mais la douleur dans son crâne le fit tituber. La chaleur en lui devenait de plus en plus intense, comme si un brasier s'éveillait lentement dans sa poitrine. Ses jambes tremblaient sous l'effort de rester debout.
Sur les remparts, le capitaine Aldric vit approcher les renforts ennemis. Son regard croisa celui de Nowe l'espace d'un instant - un échange muet entre deux soldats qui comprenaient que la bataille était perdue, mais refusaient d'abandonner.
« Ne t'en fais pas pour ça, filston ! Ces énergumènes ne font pas le poids face a la puissance de l'ordre du Griffon » lui cria le capitaine avant de se retourner vers ses nouveaux assaillants.
Les légionnaires grimpèrent l'escalier quatre à quatre, leurs armures noires luisant sous la pluie. Aldric resserra sa prise sur son épée et prit position, décidé à vendre chèrement sa vie.
Une masse de légionnaire décida alors de s’attaquer à Aldric, et ils allaient bientôt en payer le prix fort. Son buste se souleva alors que l’air vicié remplissait ses poumons, et l’énergie coula en lui avec une facilité déconcertante.

L’enfer se déchaîna autour d’Aldric. Dans une déflagration d’une puissance qui fit se fissurer tout le le sol et les murs sur plusieurs mètres, la réalité changea : les légionnaires qui, un souffle avant, étaient en chair et en os, se retrouvaient maintenant réduit à l’état de bouillie informe projetée sur les parois de la tour. Un carnage des plus glaçants, qui témoignait de la puissance dévastatrice du capitaine-commandant. Celui-ci, arborant une fière allure, déclara, de sa voix rauque :
« Remuez-vous, bande de larves ! Vous êtes certes de nouvelles recrues, mais ce n’est pas une raison pour laisser une bande de femmes vous dominer ! N’avez-vous pas oublié que… »
Le capitaine fit une pause, et tout le monde retint son souffle.
«… QUE LA PLACE DE LA FEMME, C’EST DANS LA CUISINE ?! »
DC De Leon Redgrave. Merci de me contacter sur mon compte principal pour toute demande de RP.
- Cyra Veluria Tertia
- Messages : 14
- Enregistré le : 02 mai 2025 22:52
La brèche était ouverte, et les légionnaires s’y engouffrèrent comme un torrent noir et discipliné. Leurs bottes frappaient la pierre comme des marteaux, leurs lames étaient déjà rouges avant le premier tournant. Dans les ruelles étroites, les maisons de garnison, les cours d’entraînement, les cris s’élevèrent comme une prière renversée. Les jeunes paladins, peu aguerris, furent submergés. Pas par une marée sauvage, mais par une machine implacable, créée pour tuer.
Chaque escouade de la XVe progressait en lignes, lances en avant, glaives en réserve. Les légionnaires transperçaient, déviaient, abattaient. Lorsqu’un ennemi chutait à genoux, il était assommé, attaché par les poignets et jeté à l’arrière. Les prisonniers étaient précieux. C'était nécessaire pour elles, pour s'amuser après les combats.
Une cohorte arriva dans les écuries, on mit le feu. Les Sœurs d’Acier ne criaient pas. Elles tuaient avec une minutie presque religieuse. Certaines se permettaient des gestes presque rituels : caresser le front d’un mourant avant de lui trancher la gorge, murmurer une formule à l’oreille d’un captif terrifié. La peur, ici, était une arme, et l’invasion était une écriture de sang sur les murs. Le fortin, à l’intérieur, se vidait de sa volonté.
Mais sur les remparts nord, la XVe rencontra une pierre dure : le capitaine Aldric.
Cape dorée déchirée, épée en main, le vétéran repoussait vague après vague. Chaque geste était calculé, chaque pas défendait ses hommes autant qu’il frappait l’ennemi. Il tuait comme d’autres prient : avec foi, gravité, et une lumière intérieure. C'était un ennemi retors pour nos légionnaires.
Mais alors qu’un nouveau cercle de légionnaires l’encerclait, Aldric prit une inspiration profonde. Et l’air implosa. Dans une déflagration de puissance mystique, le sol se fendit, la réalité vacilla. Les ennemies qui l’encerclaient furent pulvérisées, transformées en pulpe rouge sang éclatée contre les murailles. Une dizaine de corps, réduits à l’état de fragments. Et le silence qui suivit fut plus terrible encore.
La XVe recula. Des regards, des doutes. Une faille. Un battement d’hésitation. Et les Paladins, galvanisés, revinrent à la charge. Le moral retourné, le sol regagné. Les remparts nord furent repris par les paladins, et déjà ils repoussèrent les Soeurs d'Aciers vers les escaliers. Son commentaire ne manqua pas de marquer avec colère les Véridienne, rageant contre cet énergumène.
Sur le tertre noir qui surplombait le fortin noyé dans la brume, Demora, debout et impassible, scrutait les remparts nord. Son visage, taillé dans le marbre de la guerre, ne montrait ni surprise ni colère. Mais ses yeux, eux, s’étaient fixés avec intensité sur une silhouette dorée : celle du capitaine paladin, encore debout après le carnage.
« Elusine. A toi. »
Elle fit un geste sec. Derrière elle, Elusine s’approcha sans bruit.
Grande, souple, couverte d’une armure légère aux reflets d’obsidienne, elle portait une longue lance nervurée comme un javelot serpentant. Ses cheveux noirs, bouclés et trempés de pluie, tombaient jusqu’à ses épaules. Son regard brûlait d’un éclat impatient, presque fébrile — une soif de combat maîtrisée.
Demora tourna à peine la tête.
« Le mur respire encore. Coupe-lui les poumons. »
Elusine inclina légèrement la tête, les lèvres plissées en un sourire avide.
« Tu veux sa tête ? »
« Je veux son silence. Le reste, fais ce que tu veux. »
Sa championne se mit à courir sans attendre. Elle bondit à travers les décombres, glissa entre deux formations de Sœurs d’Acier, grimpa sur une échelle, enjamba les restes d’un paladin éventré, et se fondit dans la mêlée. Quelques légionnaires la virent passer — comme un serpent de guerre — et se replièrent aussitôt. Elles comprirent rapidement qu'un duel allait se propager.
Repoussant une vague d'ennemi, Aldric sentit quelque chose arriver. Jaillissant dans un saut tournoyant, Elusine apparut, son arme parti pourfendre son adversaire. Il eut juste le temps de parer le coup d'estoc précis de la lance de la championne, avant de reculer un peu suite à sa puissance de frappe. Il l'observa avec curiosité. Bien que combattre les Soeurs d'Aciers étaient nouveau pour lui, nul doute qu'il avait déjà affronter bien d'autres créatures et guerriers tout aussi dangereux qu'elles.
La deuxième attaque de la guerrière fendit l’air, rapide, courbe, visant le flanc exposé d’Aldric, un angle qui aurait suffi à désarmer un homme moins rigoureux. Mais Aldric para habilement, et la lance glissa en crissant sur son plastron, laissant une traînée d’étincelles.
« Tu danses bien, capitaine. » murmura Elusine en se reculant souplement.
Et déjà, ils s’affrontaient. Un duel de rythme, de maîtrise. La pluie, à cet instant, cessa de tomber — comme si même les cieux retenaient leur souffle. Leurs armes s’entrechoquèrent. Estoc. Déviation. Riposte. Recul. Une chorégraphie fatale. Elusine ne se laissait jamais enfermer. Aldric ne se laissait jamais piéger. Elle gardait toujours de la distance face à lui, sans doute prête à réagir si il faisait encore appel à ses pouvoirs.
Leur duel devint un autel d’acier dans cette bataille. Mais pendant ce temps, dans les ruelles du fortin, la XVe reprenait l’ascendant. Les blessés paladins étaient capturés. Les points stratégiques tombaient un à un. Elusine regarda son adversaire avec un sourire pervers.
"Ha. Tu es fort, le vieux, mais un peu lent à la détente."
En réalité, ses assauts et sa tactique témoignait d'une prudence, et surtout d'un blocage qu'elle exerçait sur sa position. Son rôle n'était pas d'éliminer brutalement cet ennemi, très puissant. Non. C'était conforme à la demande de sa centurion. Empêcher leurs ennemis de respirer. Contenir le capitaine. Car pendant qu'ils se battaient en duel, le reste de la légion reprenait lentement le contrôle en bas.
Les lignes avançaient, et déjà, la cour intérieur commençait à se faire encercler.
Chaque escouade de la XVe progressait en lignes, lances en avant, glaives en réserve. Les légionnaires transperçaient, déviaient, abattaient. Lorsqu’un ennemi chutait à genoux, il était assommé, attaché par les poignets et jeté à l’arrière. Les prisonniers étaient précieux. C'était nécessaire pour elles, pour s'amuser après les combats.
Une cohorte arriva dans les écuries, on mit le feu. Les Sœurs d’Acier ne criaient pas. Elles tuaient avec une minutie presque religieuse. Certaines se permettaient des gestes presque rituels : caresser le front d’un mourant avant de lui trancher la gorge, murmurer une formule à l’oreille d’un captif terrifié. La peur, ici, était une arme, et l’invasion était une écriture de sang sur les murs. Le fortin, à l’intérieur, se vidait de sa volonté.
Mais sur les remparts nord, la XVe rencontra une pierre dure : le capitaine Aldric.
Cape dorée déchirée, épée en main, le vétéran repoussait vague après vague. Chaque geste était calculé, chaque pas défendait ses hommes autant qu’il frappait l’ennemi. Il tuait comme d’autres prient : avec foi, gravité, et une lumière intérieure. C'était un ennemi retors pour nos légionnaires.
Mais alors qu’un nouveau cercle de légionnaires l’encerclait, Aldric prit une inspiration profonde. Et l’air implosa. Dans une déflagration de puissance mystique, le sol se fendit, la réalité vacilla. Les ennemies qui l’encerclaient furent pulvérisées, transformées en pulpe rouge sang éclatée contre les murailles. Une dizaine de corps, réduits à l’état de fragments. Et le silence qui suivit fut plus terrible encore.
La XVe recula. Des regards, des doutes. Une faille. Un battement d’hésitation. Et les Paladins, galvanisés, revinrent à la charge. Le moral retourné, le sol regagné. Les remparts nord furent repris par les paladins, et déjà ils repoussèrent les Soeurs d'Aciers vers les escaliers. Son commentaire ne manqua pas de marquer avec colère les Véridienne, rageant contre cet énergumène.
Sur le tertre noir qui surplombait le fortin noyé dans la brume, Demora, debout et impassible, scrutait les remparts nord. Son visage, taillé dans le marbre de la guerre, ne montrait ni surprise ni colère. Mais ses yeux, eux, s’étaient fixés avec intensité sur une silhouette dorée : celle du capitaine paladin, encore debout après le carnage.
« Elusine. A toi. »
Elle fit un geste sec. Derrière elle, Elusine s’approcha sans bruit.
Grande, souple, couverte d’une armure légère aux reflets d’obsidienne, elle portait une longue lance nervurée comme un javelot serpentant. Ses cheveux noirs, bouclés et trempés de pluie, tombaient jusqu’à ses épaules. Son regard brûlait d’un éclat impatient, presque fébrile — une soif de combat maîtrisée.
Demora tourna à peine la tête.
« Le mur respire encore. Coupe-lui les poumons. »
Elusine inclina légèrement la tête, les lèvres plissées en un sourire avide.
« Tu veux sa tête ? »
« Je veux son silence. Le reste, fais ce que tu veux. »
Sa championne se mit à courir sans attendre. Elle bondit à travers les décombres, glissa entre deux formations de Sœurs d’Acier, grimpa sur une échelle, enjamba les restes d’un paladin éventré, et se fondit dans la mêlée. Quelques légionnaires la virent passer — comme un serpent de guerre — et se replièrent aussitôt. Elles comprirent rapidement qu'un duel allait se propager.
Repoussant une vague d'ennemi, Aldric sentit quelque chose arriver. Jaillissant dans un saut tournoyant, Elusine apparut, son arme parti pourfendre son adversaire. Il eut juste le temps de parer le coup d'estoc précis de la lance de la championne, avant de reculer un peu suite à sa puissance de frappe. Il l'observa avec curiosité. Bien que combattre les Soeurs d'Aciers étaient nouveau pour lui, nul doute qu'il avait déjà affronter bien d'autres créatures et guerriers tout aussi dangereux qu'elles.
La deuxième attaque de la guerrière fendit l’air, rapide, courbe, visant le flanc exposé d’Aldric, un angle qui aurait suffi à désarmer un homme moins rigoureux. Mais Aldric para habilement, et la lance glissa en crissant sur son plastron, laissant une traînée d’étincelles.
« Tu danses bien, capitaine. » murmura Elusine en se reculant souplement.
Et déjà, ils s’affrontaient. Un duel de rythme, de maîtrise. La pluie, à cet instant, cessa de tomber — comme si même les cieux retenaient leur souffle. Leurs armes s’entrechoquèrent. Estoc. Déviation. Riposte. Recul. Une chorégraphie fatale. Elusine ne se laissait jamais enfermer. Aldric ne se laissait jamais piéger. Elle gardait toujours de la distance face à lui, sans doute prête à réagir si il faisait encore appel à ses pouvoirs.
Leur duel devint un autel d’acier dans cette bataille. Mais pendant ce temps, dans les ruelles du fortin, la XVe reprenait l’ascendant. Les blessés paladins étaient capturés. Les points stratégiques tombaient un à un. Elusine regarda son adversaire avec un sourire pervers.
"Ha. Tu es fort, le vieux, mais un peu lent à la détente."
En réalité, ses assauts et sa tactique témoignait d'une prudence, et surtout d'un blocage qu'elle exerçait sur sa position. Son rôle n'était pas d'éliminer brutalement cet ennemi, très puissant. Non. C'était conforme à la demande de sa centurion. Empêcher leurs ennemis de respirer. Contenir le capitaine. Car pendant qu'ils se battaient en duel, le reste de la légion reprenait lentement le contrôle en bas.
Les lignes avançaient, et déjà, la cour intérieur commençait à se faire encercler.