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Entre les brisures du Multivers - La Reine Noire

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Ranni
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Un monde sur le point de disparaître. Deux puissances venues d’ailleurs. Et au milieu des ruines, le début d’une rencontre.



Les étoiles, ce soir-là, semblaient pleurer.

Dans l’ombre silencieuse du Sanctuaire des Mille Voies, Ranni la Sorcière observait les remous d’un monde lointain en train de se disloquer. Le réseau d’anneaux stellaires suspendu au-dessus d’elle vibrait avec une inquiétude rare, ses arcs d’argent s’entrechoquant doucement comme pour prévenir d’un désastre imminent.

Un monde vacillait. Un de plus.

Mais celui-ci chantait d’une manière différente.

Les constellations environnantes hurlaient son nom dans une langue ancienne, non faite pour les vivants. La structure de ce monde n’était pas seulement instable : elle était fracturée par une lutte invisible, un effondrement qui n’était ni dû au temps, ni au chaos, ni même au destin. C’était un oubli progressif, une dissolution venue de l’intérieur.

Ranni plissa ses yeux bleu glacés, s’attardant sur une ligne d’éclat — un fil dimensionnel — menant tout droit à cette réalité mourante. Sa main caressa l’orbe suspendue, déclenchant des frissons de lumière le long de son bras. Elle n’avait jamais vu une telle fréquence.

Ce n’est pas un appel, murmura-t-elle. C’est un avertissement.

Elle sentit quelque chose d’autre. Une autre présence. Non pas issue de ce monde, mais qui, comme elle, y portait ses pas. Une force étrangère à cette terre agonisante. Distincte, et pourtant entremêlée au chaos ambiant. Une énergie construite, stable, modelée selon des lois magiques personnelles, étrangères au tissu de cette réalité.

Une voyageuse.

Ranni la reconnut sans la connaître. Une conscience lourde de pouvoir, d’orgueil, et de solitude.

Toi aussi… tu marches entre les mondes.

Elle ne dit rien de plus. Ce genre de croisements n’était jamais dû au hasard.

Alors, sans hâte, elle franchit le seuil.


Le passage entre les mondes n’était pas une porte, mais un effleurement. Elle s’y glissa comme une brume, comme une pensée lancée dans l’espace. Quand elle réapparut, ce fut sur les ruines d’un monde mourant.

Le sol se fendait sous ses pieds, comme s’il avait perdu toute cohérence. Des bâtiments aux architectures impossibles flottaient en morceaux dans le ciel, prisonniers d’une gravité capricieuse. Les océans avaient été vidés de leur substance, ne laissant qu’un lit stérile, fendu et poussiéreux. Et dans l’air, lourd comme du plomb, flottait une magie mourante, orpheline de sa source.

Un monde avait été abandonné.

Ou détruit.

Et pourtant, murmura-t-elle, ce n’est pas ton œuvre, n’est-ce pas… Reine inconnue.

Elle le sentait à présent. L’autre présence. Une souveraine en noir, grande de pouvoir, étrangère à ce lieu mais curieuse, peut-être même inquiète. Elle n’était pas venue en conquérante. Elle était comme Ranni : une voyageuse interdimensionnelle, portée par le murmure des mondes brisés, attirée par les cicatrices de l’univers.

Ranni marcha parmi les décombres. Ses pas ne laissaient pas de traces. Elle n’était pas là pour interférer, seulement pour comprendre.

Mais ce monde n’allait pas la laisser indifférente.

Partout, des traces de vie arrachée. Des glyphes consumés. Des fragments d’âmes flottant encore, échos d’une civilisation oubliée. Ce monde n’avait pas été vaincu : il avait été vidé. Consommé par quelque chose d’invisible, ou peut-être par sa propre magie devenue instable.

Elle s’arrêta au bord d’un cratère béant. Là, dans la profondeur, brillait un cœur palpitant de lumière noire — une faille dimensionnelle, encore active, peut-être une bouche vers le néant, ou vers autre chose.

Et elle était là.

Pas dans la faille. Non. Elle se tenait en périphérie du désastre, comme une gardienne silencieuse.

Ranni ne la voyait pas encore, mais elle la sentait. Chaque fibre de son essence vibrait en réponse. Une autre Reine, pas de ce monde, pas non plus soumise à ses lois.

Elle leva la main gauche. Une onde s’étendit en éventail, révélant les sillons de magie environnants.

Tu es là.

Sa voix n’était pas un appel, mais une reconnaissance. Elle ne cherchait ni alliance, ni conflit. Elle voulait comprendre ce que cette Reine cherchait ici.

Tu n’as pas fait ce monde, mais tu l’observes. Comme moi.

Elle laissa passer un silence. L’air se distordit légèrement.

Tu as créé ton propre univers, n’est-ce pas ? Un monde façonné à ton image, protégé de l’entropie ambiante. Mais tu viens ici, dans les ruines… Pourquoi ?

Les fragments de ciel se mirent à tomber doucement, comme de la cendre brillante.

Ranni s’avança encore d’un pas. L’énergie de la Reine Noire se fit plus dense. Pas hostile. Majestueuse. Terrifiante, peut-être.

Je suis Ranni. Marcheuse d’étoiles. Semeuse de fins.

Elle ne savait pas encore ce que cette rencontre allait devenir. Mais ce monde, en train de s’écrouler entre elles, était peut-être le miroir exact de ce qui les différenciait. Ou de ce qui allait les unir.

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*Ce monde est mort, de toute évidence.*

Tel fut l’implacable constat que ce fit Lucinda depuis le toit d’un immeuble. Les locaux l’appelaient la « Fracture ». Un nom approprié. On évoquait aussi la Déchirure. Une fissure dans le ciel, comme si quelqu’un avait pris une pioche de la taille d’une planète pour ouvrir l’atmosphère en deux. Une déchirure jaunâtre était là. Les observatoires avaient noté que la Faille grossissait avec le temps. Son point d’origine était une énorme tour qui avait été formée. Ils l’appelaient le « Monolithe », mais c’était une tour. Lucinda connaissait ses effets. Cette tour absorbait la magie présente dans ce monde, agissant comme le ferait un Arbre-Cœur, mais, au lieu de diffuser ensuite la magie, elle l’absorbait, elle la canalisait. C’était une magie ancienne, puissante, et aussi sombre qu’ancienne… La magie eldrichtienne. Une magiez qui avait détruit ce monde, l’avait perverti, et, ce faisant, avait déchiré le tissu même de la réalité. À ce stade, il était trop tard. La Fracture allait provoquer l’effondrement de cette réalité, de toute cette dimension.

Depuis des années, cette faille avait dévasté ce monde, et la ville dans laquelle Lucinda se tenait était la dernière cité sûre. Les villes s’étaient effondrées les unes après les autres, formant des paysages aussi dérangeants qu’originaux, avec des morceaux de bâtiments qui flottaient dans le ciel, ou des morceaux entiers de montagnes qui flottaient également. Les lois habituelles de la physique se déréglaient petit à petit, et les survivants sombraient peu à peu dans la folie. Ceux qui n’étaient pas protégés au sein de la capitale perdaient peu à peu la raison, influencés par les pensées malsaines des Grands Anciens. Car, avant toute chose, cette fracture était un Portail, une Porte vers un endroit dont il ne fallait pas aller.

Quand Ranni arriva sur le toit où se trouvait la Reine Noire, celle-ci tourna la tête vers elle. Lucinda sentit immédiatement qu’elle n’était pas d’ici, et qu’elle n’était pas hostile. Avait-elle déjà perçu la présence de cette femme dans ses songes ? Quand la Reine Noire dormait, elle rêvait de futurs possibles… Et évaluait ensuite les probabilités. Cette mage à la peau bleue, elle l’avait déjà vu.

« Tu m’as l’air perspicace, toi. »

La Reine Noire se retourna vers elle.

« Ranni, donc… Je t’ai vu dans mes rêves, dans des futurs hypothétiques. J’ignorais quand nous nous rencontrions précisément. Mais tu te méprends. Je ne me contente pas d’observer. »

De la main, la Reine Noire désigna une place en contrebas. Les gens priaient devant des religieux. Le pouvoir politique s’était effondré suite à d’importantes révoltes, et un pouvoir religieux avait pris la place.

« La foi… C’est toujours par la foi que cela commence, et par la foi que cela termine. Je suis venue ici pour offrir à ces gens un refuge… La possibilité de rejoindre mon monde… Mon sanctuaire. »

Une chance de survie, un nouvel espoir. C’était une offre qu’ils ne pouvaient pas refuser, mais certains, parfois, le faisaient. Dans ses rêves, Lucinda avait vu plusieurs futurs possibles… Une variante où les deux mages s’affrontaient, une autre où elles se rapprochaient intimement, et d’autres où elles mouraient toutes les deux sur un monde désespéré comme celui-ci. Le futur était toujours instable.

« Et toi, belle Ranni ? Viens-tu ici te réjouir de la destruction de ce monde ? Quelles sont tes motivations ? »
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Le vent de ce monde était étrange.

Il ne portait ni chaleur ni fraîcheur, seulement cette impression d’errance, comme si l’air lui-même avait oublié vers où il devait aller. Ranni, debout à quelques pas de l’autre Reine, contempla le ciel déchiré. Elle ne répondit pas immédiatement. Le silence, chez elle, n’était jamais vide : il était contemplation, pensée, parfois jugement.

La Fracture trônait au-dessus d’elles, balafre dévorante aux bords instables, pareille à une gueule affamée creusée dans la voûte céleste. Et plus bas, la ville, ce dernier bastion d’un monde en ruine, s’accrochait comme un mirage à la surface d’un rêve qui s’efface.

Le regard de Ranni glissa lentement vers les prières qui montaient depuis la place. Elle observa longuement ces fidèles, ces âmes fragiles tournées vers un espoir nouveau — ou une servitude différente.

— Je ne me réjouis jamais de la destruction, souffla-t-elle enfin, sa voix douce comme un murmure d’étoile. Mais je ne m’en afflige pas non plus.

Elle baissa lentement les paupières, comme si elle voyait à travers le voile du temps.

— Ce monde, je ne le connais pas. Mais j’ai foulé tant de terres semblables… Empires devenus cendres, royaumes fendus par l’orgueil de leurs maîtres. L’histoire s’écrit toujours avec le sang et la peur. Jusqu’à ce qu’elle ne s’écrive plus.

Elle tourna alors la tête vers la Reine Noire, son regard limpide mais insondable.

— Tu offres un sanctuaire… mais en échange de quoi ?

Ce n’était pas une accusation. Pas encore. Plutôt une interrogation légitime, nue, franche.

— Les refuges ont souvent un prix. Celui de la liberté. Celui de la mémoire. Celui de l’âme.

Son ton n’avait rien d’hostile. Elle parlait comme on récite une vérité ancienne. Son regard retourna à la Faille.

— Ce que tu dis sur la foi… cela est juste. Elle bâtit des cathédrales. Elle renverse des rois. Elle consume. Elle purifie. Mais elle exige l’abandon de soi, une reddition intérieure. C’est une arme douce, mais une arme tout de même.

Elle marqua une pause, puis ajouta :

— J’ai vu des peuples se plier à des dieux invisibles plutôt que d’affronter le vide. J’ai vu des étoiles s’éteindre dans le silence, sans prière, sans témoin.

Elle s’avança d’un pas vers le bord du toit. Ses voiles bleutés ondulaient comme dans une mer invisible, caressés par l’énergie délétère qui émanait du ciel fissuré.

— Tu as rêvé de moi, dis-tu. Et moi, je t’ai sentie.

Elle se retourna vers la Reine Noire.

— Tu brûles d’une lumière noire. D’un pouvoir façonné, non reçu. Tu ne sers rien… et cela, je le respecte. Mais ton monde — ce sanctuaire que tu proposes — est une création personnelle. Un univers de poche, disaient les Anciens. Et qui façonne un monde façonne aussi la pensée de ceux qui y vivent.

Son regard était maintenant acéré, froid et lucide.

— J’ai moi-même rejeté un ordre établi pour offrir le libre arbitre à ceux qui n’avaient jamais connu que les chaînes du destin. Alors je te demande, sans fard : ton offre est-elle un choix… ou un pacte ?

Elle savait que la Reine Noire ne répondrait pas par un simple oui ou non. Ce genre d’êtres — de femmes — ne se laissaient pas enfermer dans les cases étroites du langage.

Ranni détourna de nouveau les yeux vers la ville. Les prières redoublaient. Certaines voix criaient. D’autres pleuraient. Ce monde était au bord du gouffre, et les âmes, trop effrayées pour choisir l’abîme, tendaient les mains vers celle qui leur offrait une arche.

— Moi, je ne suis pas ici pour sauver. Ni pour conquérir.

Ses mots furent portés par le vent.

— Je suis venue écouter le dernier chant de ce monde. Sentir le frisson de la fin. Et peut-être, dans ce silence, y trouver quelque chose d’oublié.

Elle se tourna une dernière fois vers Lucinda. Son ton se fit plus doux.

— Si tu veux les emmener… alors fais-le. Mais sois certaine de ne pas emmener avec eux les chaînes qui les ont forgés. Tu ne peux offrir l’asile sans briser aussi les fers invisibles.

Un sourire discret effleura ses lèvres.

— Peut-être que l’une de tes visions avait raison. Peut-être devrions-nous nous battre. Ou nous aimer. Ou tomber ensemble dans l’oubli.

Elle fit un geste vague de la main, et des poussières d’étoile s’élevèrent autour d’elle.

— Mais pas encore.

La Sorcière Étoilée s’assit alors sur un pan de toiture écroulé, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, ses jambes repliées sous elle. Son regard, tourné vers la Faille, ne portait ni crainte ni désir.
Et dans l’air saturé de fin du monde, les deux Reines, l’une d’ombre, l’autre d’astres, partageaient un moment suspendu, où le Multivers lui-même semblait retenir son souffle.

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Elle laissa la magicienne parler. Lucinda en profita pour la regarder. Ses quatre mains, sa peau bleue, sa silhouette svelte, sa poitrine généreuse… Une sensualité qui dénotait avec le détachement dont elle faisait preuve. La Reine était intriguée par cette femme. Elle sentait sa puissance, et elle n’avait en soi aucune raison de lui mentir. Ranni s’était renseignée sur elle, elle savait comment son monde avait été fait, comment Lucinda était devenue ce qu’elle était.

« Il me faut des êtres vivants pour améliorer mon monde. La magie est une force naturelle, elle s’inscrit dans un cycle naturel. Plus il y a d’êtres vivants, et plus la magie est efficace. Ce que je propose à ces gens, c’est, soit de rester mourir sur leur monde, soit de me suivre, et de vivre ailleurs… Chez moi. Pacte ou offre, tu joues sur les mots, cela reste la même chose. Je ne cherche pas à les tyranniser, ou à les priver de leur libre arbitre, mais il est exact que la politique ne me passionne pas. Je contrôle mon monde à travers mes quatre Reines. »

Magikya était répartie en quatre contrées, en référence aux éléments magiques primordiaux : le Feu, l’Air, la Terre, et l’Eau. Chacun des quatre royaumes était dirigée par une souveraine, qui était l’une des filles de Lucinda. Ainsi, toute guerre entre les royaumes était inutile, et, de la même manière, toute velléité politique était éteinte. Lucinda n’aimait pas la politique, elle avait vu ce que cela donnait là d’où elle venait, dans sa planète natale. Et elle le voyait sur chaque planète. Démocratie, monarchie, dictature… Elle avait vu quantité de régimes politiques, et elle y avait toujours vu l’inaltérable faillibilité de l’être humain. Elle n’était pas spécialement démocrate, elle avait conçu une théocratie magique qui fonctionnait sur un culte accru de la personnalité. Elle était la Déesse-Reine, une souveraine impitoyable et juste. Évidemment, sa planète disposait d’un système judiciaire, de prisons, car il y aurait toujours des gens pour commettre des crimes. Mais Lucinda ne contrôlait personne. Le libre arbitre était la règle fondamentale. Elle-même ne parviendrait pas à contrôler une telle population, elle en deviendrait folle. Parfois, il y avait des idéalistes, des fanatiques qui parlaient de démocratie, qui cherchaient à se révolter contre elle. Lucinda devait sévir quand il le fallait, mais elle savait aussi que, au fond, dès lors que tout allait bien, qu’il y avait de la nourriture à foison, et que les villes étaient sécurisées, les gens acceptaient volontiers un dirigeant qui n’était pas élu.

Ranni s’assit sur le rebord, et Lucinda se déplaça encore. Elle se rapprocha d’elle.

« Je ne souhaite pas t’affronter… Et je pense que toi non plus. Je pense même que tu n’es pas contre l’idée d’aller avec moi, et que je comprenne pourquoi tu te dotes d’une si belle poitrine. »

La Reine Noire sourit doucement à cette idée, puis fixa du regard la population en bas.

« Ils mènent des expéditions suicidaires pour refermer la Fracture, en se dirigeant vers cette tour. Pour qu’ils m’écoutent, je compte aller rejoindre leur armée, les sauver de la mort inéluctable qui les attend, et leur parler ensuite. »

Ils écouteront. C’était l’instinct de survie, on écoutait toujours le plus fort. Lucinda se déplaça un peu, et des ailes émergèrent dans son dos. Des ailes faites de plumes noirâtres, ressemblant aux ailes d’un ange.

« Je serai heureuse que tu m’accompagnes, Ranni, je serai curieuse d’en savoir davantage sur toi. »
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Ranni demeura immobile, les yeux levés vers le ciel éventré. La Fracture palpitait comme un cœur mourant, et ses battements distordus faisaient vibrer les derniers souffles de cette réalité. Tandis que Lucinda parlait, la Sorcière Étoilée, elle, se taisait — mais elle écoutait tout. Chaque mot. Chaque silence. Chaque intention glissée entre les lignes.

Son regard ne se tourna vers elle qu’après un long moment. D’abord, ce fut le sourire. Léger. Presque indécelable. Un frisson sur ses lèvres. Puis ses yeux, deux lunes voilées, se posèrent sur la Reine Noire avec une lueur différente. Non plus seulement l’analyse, mais quelque chose de plus… curieux. Peut-être même amusé.

— Voilà bien une première : qu’une Reine s’adresse à moi non par défi, ni par crainte… mais par désir de comprendre. Voire de goûter.

Elle fit un pas lent sur le rebord de pierre, les pans de sa robe flottant autour d’elle comme des nuées d’étoiles.

— Tu évoques cette poitrine comme un mystère… Je pourrais dire que c’est là l’expression d’un fragment de vanité divine, ou la marque d’une coquetterie antique. Mais… — elle inclina légèrement la tête, presque féline — …je crois que j’apprécie davantage l’idée que tu préfères en découvrir la vérité par toi-même.

Un sourire s’élargit doucement sur son visage. Moins cryptique. Plus humain. Plus… provocateur.

— J’ai traversé des myriades de mondes, Lucinda. Et rares sont celles qui osent formuler ce que tu dis avec tant de naturel. Cela me plaît. L’audace est une forme d’intelligence. Et parfois, une clef que même les astres ne refusent pas.

Elle s’assit à nouveau sur le rebord, comme plus à l’aise. Une de ses mains vint glisser lentement sur sa hanche, nonchalamment, tandis que ses autres membres demeuraient immobiles, parfaits dans leur symétrie. Elle laissa son regard flotter vers la Fracture, puis revint vers Lucinda.

— Mais revenons à ton monde. Ou plutôt… à ta proposition.

Sa voix reprit un ton plus posé, bien qu’un éclat de sensualité y restait, comme une braise sous la cendre.

— Tu proposes un ordre. Stable. Articulé autour de toi, et de tes Reines. Tu ne veux pas de politique, mais tu imposes une paix par la présence d’un centre gravitationnel unique — toi. Ce n’est pas mal en soi. C’est même… ingénieux. Mais ce que je vois, derrière cette logique, c’est une volonté de ne plus être trahie. Un refus de rejouer les erreurs du passé.

Elle se pencha légèrement vers elle, comme pour mieux la lire.

— Et tu veux peupler ton monde avec ceux qui auront vu la fin. Des âmes brisées, prêtes à accepter un nouveau dieu plutôt que l’abîme. Ils t’écouteront, oui. Tu as raison. La survie inspire l’obéissance. Mais entre l’obéissance et la fidélité… il y a un gouffre. Et je crois que tu veux plus que des sujets.

Elle laissa un silence s’installer. Puis, plus doucement :

— Tu veux qu’on t’aime. Qu’on te suive parce qu’on te comprend. Pas seulement parce que tu offres un toit.

Elle se leva, les yeux toujours rivés aux siens, et fit un pas dans sa direction.

— C’est peut-être cela, que je trouve le plus séduisant, Lucinda. Tu es une Déesse… mais tu cherches encore à ce qu’on te voie. Pas seulement à ce qu’on te prie.

Sa main s’arrêta non loin de l’épaule de la Reine Noire, sans la toucher. L’air autour d’elles était chargé d’une tension étrange — ni purement magique, ni simplement physique. Une attirance des volontés, des intelligences, des désirs.

— Tu m’as invitée à t’accompagner. Alors je viendrai. Non comme suivante. Non comme égale. Mais comme celle qui sait regarder. Et toucher… si le moment vient.

Elle s’écarta doucement, et reprit sa position initiale.

— Et quant au mystère de ma poitrine… je n’en interdirai pas l’exploration. Mais je te préviens, Reine Noire : ce que l’on croit n’être qu’un caprice d’esthétique peut, parfois, abriter les secrets les plus anciens du cosmos.

Un dernier sourire, énigmatique, presque lascif.

— Marchons vers la tour. Sauvons, si cela est encore possible. Et si la fin se referme sur nous… au moins aurons-nous partagé plus que des idées.

Le ciel craqua au-dessus d’elles, et le vent emporta un pan de poussière brûlante. Deux figures se tenaient là, au bord de l’effondrement — la Déesse d’un monde ordonné, et l’Étoile qui avait choisi la liberté.

Et déjà, quelque chose de plus intime naissait dans leurs ombres.

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Le résumé que Ranni fit de Lucinda n’était pas faux, et l’amusa un peu. Vouloir qu’on l’aime… Elle, la Reine Noire. L’idée était amusante, pour ne pas dire déroutante. Était-elle fausse ? Lucinda l’aurait nié, bien sûr. Elle savait faire preuve de cruauté. Elle n’hésitait pas à condamner à mort certains criminels, ou ceux qui tentaient de la renverser.

« Quelle dirigeante n’aime pas diriger par l’exemple ? Peut-être que je trouve juste plus simple que mes sujets comprennent que je les protège, et évitent de se poser trop de questions… »

Une chose était établie, en tout cas, Lucinda n’était pas du genre à se confier sur ses sentiments profonds. En revanche, pour ce qui était d’en savoir plus sur la poitrine de Ranni… Oui, là, c’était complètement différent. La souveraine s’amusa d’ailleurs de l’espièglerie de Ranni, qui lui fit remarquer qu’elle était du style à être franche. La Reine haussa les épaules. Il suffisait de la voir pour constater qu’elle avait elle aussi profité de la magie pour être belle. Quel intérêt d’être puissante, si on en profitait pas pour être belle ? Toutes les magiciennes faisaient ça !

Ranni lui signala cependant que sa coquetterie mammaire dissimulait sans doute l’un des « secrets les plus anciens du cosmos ». Cela fit doucement sourire Lucinda, qui se contenta d’une simple réplique :

« Le seul secret le plus ancien du cosmos qui soit est de savoir pourquoi, malgré toute notre technologie, nous avons toujours autant envie de choses aussi simples que le sexe. Tu vois, en devenant une Déesse, j’aurai pu faire abstraction de ce genre de choses… Mais je ne l’ai pas fait. Ou alors, j’en ai été incapable… Je peux créer un monde, mais, quand je vois tes seins, tes quatre bras, et ta silhouette svelte, je dois t’avouer que je penche davantage pour l’idée d’explorer ton corps en profondeur, ma chère magicienne à la peau bleue. »

Oui, c’était tentant, tentant de voir si Ranni maîtrisait la magie rose… Mais plus tard. Lucinda avait déployé ses ailes, après tout.

Lucinda s’envola dans les airs, et laissa Ranni la suivre. Elles surplombèrent la ville, qui, vue du ciel, présentait une forme concentrique. D’énormes murs et digues avaient été érigées, tandis que, tout autour, la montée des eaux avait quasiment englouti les environs. Il y avait encore un continent. Lucinda s’en rapprocha, et descendit vers la cime de l’eau. Elle voulait aussi voir si Ranni pouvait la suivre, et amplifia le rythme, constatant sans surprise que la sorcière pouvait sans problème la suivre.

La traversée de l’eau les conduisit vers un continent acéré. Des falaises austères, des récifs, d’antiques carcasses de bateaux. Elles trouvèrent une grande plage où des navires avaient été installés. Un campement principal, probablement laissé en arrière pour assurer le suivi de l’armée. Il était abandonné, et dévasté. Quand Lucinda se posa au milieu du camp, elle vit des tentes arrachées, éventrées, des traînées de sang sur un sable mouillé filant vers l’eau. Des fortifications avaient été installées sur le devant, témoignant eux aussi d’un rude combat.

« Ceux qui sont restés derrière sont tombés dans un piège… Un assaut devant, qui faisait diversion, tandis que les vrais ennemis ont attaqué par l’arrière. »

Elle ne tarda pas à identifier les cadavres des attaquants. Leurs cadavres en putréfaction émettaient de sinistres odeurs affreuses.

« Des Profonds… Des serviteurs standards des Grands Anciens. »

Vu les impacts fracassants sur les navires, les mâts arrachés, les coques percées, ce n’était clairement pas ces monstres amphibies qui avaient causé de tels dommages. Lucinda s’envola encore, et se posa sur un navire à moitié immergé. Les bateaux disposaient de navires à moteurs sommaires, témoignant d’une technologie industrielle balbutiante renforcée par la magie.

Des dispositifs radio étaient présents, ainsi qu’une antenne radio qui avait été détruite. Ces soldats étaient plutôt bien organisés. En examinant la tente de commandement, Lucinda trouva une carte recensant d’autres bases avancées le long du continent.

« Il ne reste plus qu’à espérer que les autres ont pu survivre. »

L’état de décomposition avancée des cadavres rendait inutile l’utilisation d’un sortilège de nécromancie pour faire brièvement revivre les carcasses et obtenir des informations utiles. Pour Lucinda, il fallait continuer, mais Ranni souhaitait peut-être se renseigner davantage…
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Le silence, dans ce camp dévasté, n’était troublé que par les cris lointains des mouettes et le ressac grinçant de vagues souillées. Ranni s’était avancée lentement, ses pas à peine perceptibles sur le sable détrempé, tandis que la Reine Noire analysait les vestiges du carnage avec un calme presque clinique.

La Sorcière Étoilée n’avait rien dit dans l’immédiat. Elle observait, de ses yeux pâles, les traces d’un piège ignoble. Les tentes éventrées, les lignes de sang courant comme des veines brisées vers l’océan, les coques éventrées des navires. Tout racontait une histoire brutale et précipitée.

Ranni s’agenouilla près d’un cadavre à demi enseveli sous une toile déchirée. Son bras, figé dans un geste désespéré, pointait vers les dunes. Là où l’ennemi avait surgi, probablement.

— Une diversion frontale… Et une attaque sournoise à l’arrière. Efficace. Implacable. Ils n’ont jamais eu la moindre chance.

Elle se releva, dépoussiérant sans nécessité les pans de sa robe. Le vent salin soulevait doucement ses cheveux d’argent, les faisant flotter derrière elle comme une brume astrale. Elle se retourna lentement vers Lucinda, un demi-sourire aux lèvres, empreint de cette ironie froide qu’elle maniait si bien.

— Je comprends mieux pourquoi tu as trouvé ce monde… digne d’intérêt. Il porte les marques d’un drame ancien, et celles d’une souffrance encore fraîche.

Puis elle ajouta, plus doucement :

— À nous deux, il est rare que les choses restent entières trop longtemps.

Ranni suivit la Reine sur le pont du navire brisé, jetant un œil distrait aux cartes froissées, aux instruments dégradés, à cette technologie encore jeune, maladroitement augmentée par la magie. L’endroit portait encore les stigmates d’une volonté farouche de survivre. Et pourtant, tout cela n’était plus que ruines.

— Ils ont tout laissé derrière eux. Des vies. Des espoirs. Quelques rêves griffonnés sur du papier de mauvaise qualité…

Elle effleura l’un des carnets avec un doigt, sans l’ouvrir, puis se redressa et fixa Lucinda avec cette intensité si singulière, faite de mystère et d’avidité contenue.

— Tu m’as dit vouloir explorer mon corps. Un vœu bien franc, et curieusement rafraîchissant dans ce monde où tant s’enveloppent de faux-semblants. Et je dois te l’avouer, Lucinda… cette façon que tu as d’associer le pouvoir à la beauté… m’intrigue.

Un de ses bras se leva doucement, gracieux, et l’autre vint croiser sa hanche. Elle s’avança d’un pas lent, fluide, et s’arrêta juste devant la Reine Noire. Son regard glissa un instant vers les lèvres de Lucinda, puis vers ses ailes repliées.

— Tu crois que mes formes sont une coquetterie. Un caprice de magicienne. Et c’en est un, en partie. Mais il y a autre chose… un vieux pacte. Une promesse faite au ciel étoilé lorsque j’ai quitté mon monde. Que même dans l’infini, je resterais… incarnée.

Elle laissa un mince silence s’installer, avant de murmurer :

— Cela dit, il est possible qu’il y ait un secret derrière tout cela. Un mystère ancestral. Et il n’est pas exclu que tu sois celle qui finisse par le percer.

Elle s’écarta enfin, laissant planer cette suggestion dans l’air comme une fragrance douce-amère, puis tendit une main au-dessus de la carte trouvée dans la tente de commandement. Une lumière bleutée pulsa doucement sous ses doigts, révélant d’autres points de présence éparpillés dans le lointain.

— Des postes avancés. Peut-être quelques rescapés. Mais si les Profonds sont mêlés à tout cela, alors nous ne parlons pas de simples affrontements. Nous parlons de corruption. De fissures dans le tissu de la réalité.

Elle redressa la tête.

— Et les Grands Anciens n’agissent jamais seuls. Ils sèment le chaos, oui, mais toujours à travers des hérauts. Des avatars, des sectes… des traîtres. Il nous faut trouver l’origine de cette infestation. Ou ce monde sera irrécupérable.

Un temps. Puis, une lueur presque espiègle traversa ses prunelles.

— Mais… je ne suis pas venue ici que pour sauver. Je suis venue parce que j’ai senti ton empreinte. Ta magie. J’en ai suivi la trace à travers les Voies. Et maintenant que je t’ai trouvée, je compte bien découvrir ce qui se cache derrière la Reine noire aux ailes d’ange.

Elle s’approcha encore une fois, tout près, jusqu’à ce que son souffle vienne effleurer l’oreille de Lucinda.

— Peut-être que tu me sauves. Peut-être que je te corromps. Peut-être… qu’on s’élève ensemble. Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir.

Et soudain, avec un sourire presque enfantin, elle fit pivoter sa main, faisant apparaître une petite sphère gravitationnelle à l’arrière du camp. Une illusion cosmique, représentant le continent à une échelle réduite. Les points lumineux, les failles d’énergie, les déplacements des créatures.

— Je propose ceci : nous suivons la piste la plus chaude. Là où les échos magiques vibrent encore. Et s’il reste des survivants, nous les récupérons. S’il ne reste que des monstres… nous les éliminons. Ensuite, nous discuterons de nos mystères respectifs autour d’un feu, ou dans un lit. Qui sait ?

Elle leva les yeux vers elle, sérieuse malgré le ton léger.

— Je ne te demande pas de me faire confiance. Mais je pense que tu sais, comme moi, que ce genre de mission… se fait mieux à deux. Surtout quand l’autre est aussi… intrigante.

Puis elle tendit la main vers Lucinda. Non comme une offrande, mais comme une invitation à la suite.

— Allons découvrir ce qui se tapit dans l’ombre. Et si nous n’y trouvons rien… alors peut-être aurons-nous au moins trouvé quelque chose entre nous.
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